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« La Terre parle arabe » croise le regard de l’historien et du cinéaste pour soulever une vérité brûlante, celle du nettoyage et de la spoliation de la terre palestinienne par les sionistes.
Fin1 9ème le sionisme, mouvement politique juif minoritaire, apparaît sur la scène internationale. Son but est de créer un Etat pour les Juifs quelque part dans le monde. Ce choix se portera finalement sur la Palestine. Cependant cette terre palestinienne « parle arabe » et se trouve habitée par un peuple, les Palestiniens.
Pour mettre en avant leur projet, les leaders sionistes élaborent une solution bien avant la déclaration Balfour de 1917. Il s’agit de penser d’abord et d’organiser ensuite le transfert de la population locale palestinienne hors de sa terre. Tous les moyens seront utilisés pour cela et en particulier la force brutale. Ce projet, élaboré en secret dans les premières années, sera progressivement mis en avant par ses leaders après la grande révolte palestinienne de 1936 au cours de laquelle toutes les formes d’oppositions à ce projet par les Palestiniens seront fortement réprimées par la puissance mandataire britannique.
Le film de Maryse Gargour est construit essentiellement sur des citations des leaders sionistes, sur des archives audiovisuelles inédites, sur la presse de l’époque et sur des documents diplomatiques occidentaux croisés avec des témoignages de personnes ayant vécu directement cette période. Le fil conducteur historique est donné par l’historien Nur Masalha. « La Terre parle arabe » croise le regard de l’historien et du cinéaste pour soulever une vérité brûlante, celle du nettoyage et de la spoliation de la terre palestinienne par les sionistes. S. Mansour, lundi 28 avril 2008
L'Association Solidarité France Palestine Trégor et l'Association Amzer-Nevez.
Syrie : la résistance de la société civile à la barbarie du régime d’Assad et de Da’ech, pour bâtir une Syrie libre et démocratique
L’expérience d’ALEP libre
Avec Youcef Seddik et Zein al-Rifai, co-fondateurs d'Aleppo Media Center (*)
Mercredi 16 mars 2016 (19h-21h) - 17 rue Léopold Bellan, 75002 PARIS Mairie de Paris 2ème (salle Jean Dame)
Le Collectif des Amis d'Alep, basé à Lyon, organise la tournée en France, en Belgique et en Suisse de quatre journalistes d'Alep du 8 mars au 10 avril 2016. Ils sont invités sur la période de la commémoration du 5ème anniversaire du début de la révolution syrienne.
L'absence de journalistes étrangers en Syrie, conjuguée à la puissance des propagandes du régime syrien, de la Russie, de l'Iran et de Da’ech, a largement contribué à brouiller notre vision du drame syrien et à faire disparaître de notre champ l’existence des civils restés sur place.
L'objectif de cette rencontre est d’écouter le témoignage de citoyens-reporters et de débattre avec eux sur la situation à Alep et dans sa région où la société civile, qui a pu émerger à partir de 2012, parvient à s'organiser et à faire fonctionner différentes institutions créées après le retrait du régime, et ce, malgré les bombardements incessants des aviations russe et syrienne.
Ils témoigneront de la capacité des habitants à gérer les zones libérées, s'organisant en associations, syndicats, collectifs... résistant au régime et à Da’ech, et résolus à bâtir une Syrie libre et démocratique.
Organisateurs : Collectif Pour une Syrie Libre et Démocratique, Déclaration de Damas, Revivre, Collectif des Amis d’Alep.
Avec le soutien de : LDH, MRAP, Collectif Avec la Révolution Syrienne (Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires), Attac France.
Multiplication des attaques en Cisjordanie et en Israël
Les jeunes, ayant lancé le soulèvement populaire en Palestine occupée début octobre 2015 pour mettre un terme à l’occupation israélienne, ne semblent pas près de s’arrêter malgré le prix fort qu’ils payent quotidiennement. Nombre d’entre eux ont été tués cette semaine, alors qu’ils menaient des attaques contre des soldats et des colons israéliens. Deux sont morts dans la ville sainte d’El Qods lors d’un accrochage avec des soldats israéliens, fait rare durant ce soulèvement populaire. Ils ont réussi, avant de tomber en martyr, à blesser grièvement un policier. Un Palestinien de 53 ans, habitant la vieille ville, a été quant à lui grièvement blessé par balle au cours de l’accrochage. L’opération a eu lieu près de Bab El Aamoud, une des portes de la vieille ville sainte.
Selon le ministère palestinien de la Santé, les deux martyrs sont Abdelmalek Abou Kharoub, 19 ans, et Mhamad El Kalouti, 21 ans, de la localité de Kfar Okab, proche d’El Qods. Selon des sources israéliennes, les deux jeunes sont responsables de tirs, dans la même matinée, contre un bus de colons israéliens dans la colonie de Ramot, au nord de la ville sainte. Une attaque qui n’a pas fait de blessés. Le troisième martyr enregistré lors de la journée du 9 mars est Ahmad Aamer, un adolescent de 16 ans. Il a été froidement abattu près du village d’Ezaouiya, en Cisjordanie occupée dont il est originaire.
Le prétexte utilisé, cette fois, pour justifier ce nouveau meurtre, est l’attaque à l’arme blanche de soldats israéliens. Un autre jeune, qui, selon des sources israéliennes, a participé à l’attaque, a été blessé mais les soldats présents sur les lieux ont empêché les équipes médicales de s’en approcher. L’intention des forces d’occupation israéliennes est claire : elles voulaient qu’il succombe à ses blessures comme beaucoup de jeunes blessés avant lui, morts faute de soins urgents.
Originaire du même village d’Ezaouiya, Abderrahmane Raddad, de 17 ans, est mort aussi mardi dernier à Petah Tekva, en Israël dans les mêmes circonstances. Selon des sources israéliennes, il avait poignardé un colon israélien dans un magasin avant d’être tué à son tour. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre le jeune Palestinien gisant par terre, baignant dans une mare de sang, entourés de colons israéliens qui l’insultaient et lui souhaitaient la mort sans que personne n’intervienne pour lui prodiguer les premiers soins nécessaires.
Homicides volontaires
Dans la même journée, à Tel-Aviv cette fois, juste après l’arrivée du vice-président américain, Joe Biden, en visite dans la région, un jeune Palestinien avait réussi avant de tomber sous les balles de la police israélienne à tuer au couteau un homme et à en blesser 12 autres. Certains des blessés sont dans un état grave ont affirmé des sources israéliennes. Cette attaque a provoqué une réunion du cabinet sécuritaire israélien qui a pris de nouvelles décisions punitives contre les localités et les familles des auteurs d’attentat. Dans ce cadre, des forces importantes de l’armée d’occupation israélienne ont investi, mercredi à l’aube, le village de Hedja et ont pris les mesures de la maison de l’auteur de l’attentat de Tel-Aviv, Bachar Messalha, en vue de la démolir prochainement.
Elles ont ensuite soumis ses proches à un interrogatoire musclé avant de boucler toutes les issues du village, empêchant les gens d’y entrer ou d’en sortir. La série d’attentats commis par de jeunes Palestiniens ne se revendiquant d’aucune faction armée a continué mardi dans la ville sainte d’El Qods, une des régions les plus actives de ce soulèvement populaire. Aux abords de la ville sainte, deux policiers israéliens ont été blessés par les tirs d’un jeune Palestinien tombé en martyr dans l’accrochage armé qui a suivi.
«Envoyer les familles des auteurs d’attentats à Ghaza ou en Syrie»
Ce «mardi de la colère» avait débuté avec la mort d’une femme de 50 ans dans la ville sainte d’El Qods. Elle a été abattue après avoir tenté de poignarder un soldat israélien, selon la version de l’armée de l’occupation. Au total, six jeunes Palestiniens et une femme âgée sont tombés en martyrs en moins de 48 heures dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée et en Israël, en exécutant des actions contre des soldats et des colons israéliens. Près de 200 jeunes Palestiniens ont été tués dans des conditions similaires depuis début octobre. Pour «stopper» les opérations palestiniennes, le ministre israélien des Transports, Israël Katz, a annoncé son intention de présenter un projet de loi à la Knesset (Parlement).
Les représentants du gouvernement israélien pensent pouvoir mettre un terme à la révolte du peuple palestinien en faisant preuve de «plus de forces et plus de punitions collectives». C’est en gros ce qu’ils comptent faire. Pourtant, tous les observateurs estiment que ce «plan» ne donnera aucun résultat, car l’escalade que vit la Palestine occupée actuellement est une conséquence directe de l’arrêt du processus de paix qu’Israël et son gouvernement de droite ont tout mis en œuvre pour le faire échouer. Le président Mahmoud Abbas et la direction palestinienne sont du même avis.
Cependant, les Palestiniens refusent désormais de retourner au processus de négociations directes, car il est utilisé — depuis des années — par les Israéliens comme un moyen pour gagner du temps afin de renforcer l’occupation et élargir la colonisation, y compris dans la ville sainte d’El Qods, occupée et annexée par l’Etat hébreu en 1967.
La bataille diplomatique aura lieu dorénavant dans les couloirs de l’ONU, au niveau du Conseil de sécurité et des autres instances internationales qui reconnaissent au peuple palestinien ses droits légitimes.
L’arrivée, le 8 mars du vice-président américain, Joe Biden, en Israël, où il a rencontré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a coïncidé avec cette escalade de violence. Un message de la part du peuple palestinien indiquant au responsable américain qu’il y a urgence et qu’il est impossible de revenir au parrainage US du règlement du conflit avec les Israéliens.
Surtout que Joe Biden n’a pas fait de critique ou de réserve politique concernant la colonisation ou les méfaits de l’occupation israélienne en Cisjordanie. Le vice-président américain a en quelque sorte justifié sa réputation de grand ami d’Israël et de son Premier ministre. Dans ces conditions, il n’est pas sérieux et encore moins crédible d’endosser le rôle d’arbitre.
Fares Chahine El Watan, 12 mars 2016
Cisjordanie : Israël ferme les bureaux d’une TV palestinienne
Les forces d’occupation israéliennes ont mené une descente, hier avant l’aube, dans les locaux de la télévision Falestine Al Yom à Ramallah, fermé ses bureaux et arrêté son directeur, ont rapporté des médias. Du matériel d’enregistrement et de diffusion a été saisi par les soldats des forces d’occupation israéliennes arrivés à bord d’un convoi de jeeps militaires en plein cœur de Ramallah, a indiqué la chaîne. Celle-ci continuerait à émettre de la bande de Ghaza. Les forces de l’occupation ont ainsi arrêté le directeur de la télévision Farouq Aliat, 34 ans, le caméraman Mohammed Amr et l’ingénieur Chabib Chabib, a indiqué le syndicat des journalistes palestiniens. Les Territoires palestiniens occupés sont en proie, depuis octobre dernier, à une vague d’agressions israéliennes qui a fait près de 200 morts, selon un décompte des médias. APS
Les guerres menées par la France comme par les autres puissances impérialistes sont des guerres de pillage et d’ingérence pour le contrôle des ressources.
Ces guerres sèment le désastre. Elles tuent des civils, et font des dizaines de milliers de morts, des millions de blessés et de déplacé, provoquent des viols et des mutilations de milliers de femmes réduites à l’esclavage.
Elles créent la misère là bas et entretiennent un climat de peur et de militarisation ici. Ces guerres s’ajoutent aux autres moyens utilisés contre les peuples (dette, occupations, accaparement des terres …) pour renforcer partout la domination coloniale et néocoloniale (Françafrique, Moyen Orient, Palestine, colonies françaises…) Parce que nous nous opposons à ces guerres déclarées en notre nom Parce que nous soutenons
Le combat contre les discriminations et tous les racismes, et notamment le racisme antimusulman, La lutte des réfugiés, migrants et sans papiers Parce que nous nous opposons aux mesures d’exception, aux violences policières et au contrôle généralisé des populations qui ciblent en priorité les personnes musulmanes ou supposées telles, les quartiers populaires et les mouvements sociaux.
Nous manifesterons à l’occasion de la semaine anticoloniale, des Journées internationale de lutte contre le racisme et contre les violences policières pour :
Exiger l’arrêt immédiat des interventions militaires françaises, le retrait des bases militaires, la fin des traités et alliances (OTAN…) ; Dénoncer le marché des ventes d’armes qui irrigue entre autres les pires dictatures ; Combattre la militarisation de la société, le quadrillage des territoires et des esprits par le complexe militaro-sécuritaire ; Soutenir le droit à l’autodétermination des peuples en apportant notre solidarité aux forces de résistance et d’émancipation.
14 mars 2016
Contre la guerre, le racisme et le colonialisme, Toutes et tous dans la rue le 19 Mars 2016, 14 H Barbès
Premiers signataires :
Collectif « NI guerres, ni état de guerre » Réseau Sortir du colonialisme Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT) ; Ailes-Femnes ; Alternative Libertaire (AL) ; Campagne Civile pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP34) ;CAPJPO-Europalestine ; CGT Paris 7e ; Collectif des Féministes pour l’Egalité (CFPE) ; Comité anti-impérialiste ; Confédération nationale du travail (CNT) ; Droits devant !! ; Emancipation tendance intersyndicale ; Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI) ; Femmes plurielles ; Fondation Frantz Fanon ; Front Uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) ; Marxistes Unitaires ; Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ; Organisation Communiste - Futur Rouge (OC-FR) ; Organisation de Femmes égalité ; Parti des Indigènes de la République (PIR) ; Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) ; Rassemblement organisé des communistes (ROCML) ; Sangha-Paris ; Section française de la LIFPL/WILPF (Women International League for Peace and Freedom) ; Survie, Union juive française pour la paix (UJFP) ; Union des Femmes Socialistes de Turquie (SKB) ; Union pacifiste de France (UPF) Collectif Fathi Koumba, Ecologie sociale, Idle No More Kabylie, USTKE, Parti Travailliste, Mouvement des Jeunes Kanaks de France, 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), association Ch’ul Ixim, Association culturelle les Oranges, Génération Palestine, CDISCOM (Collectif de Défense de l’Intégrité et de la Souveraineté des Comores), Guilde des Artistes Comoriens (GAC), Groupe de Réflexion pour l’Intégrité Territoriale de l’Archipel des Comores (GRITAC), CRLDHT, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives)
Hanan Al Hroub, qui a elle même grandi dans un camp de réfugiés, travaille maintenant à aider ses élèves à surmonter la violence qui les entoure. Le 13 mars 2016 Claudia Koerner, reporter au BuzzFeed News Dimanche, une éducatrice palestinienne a remporté le Prix International des Enseignants, doté de 1 million de dollars, qui...
Déracinés, le projet de l’artiste plasticien, Jonathan Loppin, sera visible à partir du vendredi 11 mars 18h à l’Institut d’art contemporain (IAC) de Villeurbanne, et ce jusqu’au 8 mai prochain, dans le cadre d’une exposition intitulée Le Temps de l’engagement et de l’audace – De leur Temps #5 (en partenariat avec l’ADIAF, association de collectionneurs d’art contemporain...
Martin Konecny – EU Observer – 22 février 2016 Dommages de guerre à Gaza : l’UE n’a jamais dit que les Palestiniens avaient le droit de se défendre. (Zoriah) Au cours de ces derniers mois, le gouvernement israélien a intensifié ses accusations que l’UE emploie un « deux poids deux mesures » par rapport à Israël. D’après...
Dimanche 6 mars 2016 Cette semaine, le Centre de ressources pour les droits à la résidence et des réfugiés palestiniens BADIL a remis sa première demande au Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale, contenant des informations relatives aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par des responsables israéliens de haut niveau...
par Belal Shobaki, le 22 Février 2016 Des supporters palestiniens du Hamas prennent part à un rassemblement à l’approche du 27 ème anniversaire de la fondation du mouvement, le 12 décembre 2014 à Jabaliya au nord de la Bande de Gaza. Photo d’Ashraf Amra Alors que les efforts d’Israël pour lier au terrorisme mondial la...
Le Réseau palestinien des Arts de la scène (PPAN – Palestinian Performing Arts Network), des organisations et individualités qui représentent la plus grande partie du secteur culturel palestinien, appelle les nominés aux Oscars à refuser le voyage parrainé par le gouvernement israélien qui est inclus cette année dans le paquet cadeau de l’Académie. Il s’agit...
Barbara Erickson – The Electronic Intifada – 22/02/16 Enfant assise à côté d’une baraque démolie par les bulldozers israéliens dans le village de Fasayil dans la vallée du Jourdain occupée, en Cisjordanie, le 10 février. Oren Ziv ActiveStills À l’automne dernier, quand ils ont appris que la route non goudronnée de al-Hadidiya serait...
Ryan Rodrick Beiler, 25 février 2016 Daoud al-Ghoul se tient devant une maison palestinienne occupée par des colons israéliens en octobre 2013 dans la vieille ville de Jérusalem. (Ryan Rodrick Beiler / Active Stills) Le guide touristique et animateur de jeunesse palestinien Daoud al-Ghoul a été condamné à 18 mois de prison la semaine dernière. Un...
La Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine (ECCP) et Samidoun, le Réseau Palestinien de Solidarité avec les Prisonniers ont lancé un appel commun à tous les membres du Parlement Européen sur le meurtre d’Omar Nayef Zayed, le 26 février 2016. ECCP et Samidoun assureront un suivi de cette lettre en insistant sur...
En dépit des enjeux économiques, quatre générations de la famille Aslan ont peaufiné leur art dans leur atelier de Naplouse. Mary Pelletier | 13 février 2016 | Arts et Culture, Palestine, Moyen Orient, Cisjordanie occupée Naplouse, Cisjordanie occupée – Les Carrelages Aslan, situés au centre-ville de Naplouse, sont les derniers survivants de la production traditionnelle...
Le réalisateur de 56 ans a fait ce commentaire juste quelques heures avant de recevoir le prix du Public Panorama. Peter Yeung – Independent Le réalisateur Aloni lors de la conférence de presse de Junction 48 au Festival de films de Berlin Images Getty Le réalisateur israélien Oudi Aloni, qui a gagné le prix...
Le Bureau de la Quatrième Internationale, sur mandat du Comité International du 2 mars, publie la déclaration suivante.
1. Après deux années de négociation avec le leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, le régime autoritaire-néoliberal-islamiste d’Erdogan a décidé de reprendre une guerre sanglante contre le peuple kurde à partir de l’été 2015. Cet été avait pourtant débuté avec un immense espoir populaire, suite aux résultats des élections législatives du 7 juin. L’exceptionnel résultat de 13% obtenus par le HDP (Parti démocratiques des peuples – parti unitaire réformiste de gauche issu du mouvement kurde) qui en doublant ainsi ses voix obligeait l’AKP à former un gouvernement de coalition, susceptible de briser sa domination dans les sphères de l’appareil d’Etat. De plus ce résultat empêchait l’AKP d’atteindre le nombre de siège nécessaire pour opérer un changement de la constitution et instaurer le régime présidentiel autocratique souhaité pas R.T. Erdogan et dont il serait le sultan.
2. Erdogan avait déjà donné dès le mois de mars 2015 les signes de son virage vers un nationalisme pur et dur, confronté à la perte de voix que semblait subir l’AKP en faveur de l’extrême-droite hostile aux négociations, mais surtout terrifié par les émeutes d’octobre 2014 en soutien à la résistance de Kobanê assiégé par DAESH/Etat Islamique. Cette explosion de colère des masses kurdes reposait sur l’accumulation de déceptions causées par le refus de l’AKP de prendre des mesures concrètes dans le cadre des « négociations de paix ». A ceci s’ajoutait l’indignation relevant de la conviction largement partagée que l’AKP soutenait DAESH. Cela s’appuyait sur le fait que les djihadistes de l’Etat Islamique ont longtemps pu passer à travers la frontière turco-syrienne dans les deux sens sans être contrôlés, et ont bénéficié de soins sanitaires dans les hôpitaux proches de la frontière. Et nous savons que le régime turc préférait et préfère toujours explicitement avoir DAESH comme voisin que les kurdes. “La question kurde n’existe pas” a donc fini par déclarer Erdogan en interdisant toute visite à Öcalan et suspendant ainsi de facto le déroulement des négociations déclarées en mars 2013.
3. Mécontent du résultat des législatives, l’AKP, sous les auspices d’Erdogan s’est déclaré pour des élections anticipés. Toutefois l’affaiblissement du HDP était pour l’AKP la condition sine qua non de sortir vainqueur des prochaines élections. C’est ainsi que de façon fort suspecte, l’attentat de Suruc attribué à DAESH et les représailles immédiates “d’unité locales” du PKK causant la mort de deux policiers ont fourni l’occasion de re-déclencher la guerre contre les kurdes, et par-là même de criminaliser le HDP considéré comme branche légale de “l’organisation terroriste”. Le climat de guerre civile, accompagné d’une répression violente envers toute contestation sociale et politique, d’une criminalisation de la presse oppositionnelle et d’un renforcement du nationalisme se traduisant par des tentatives de pogroms envers les kurdes a finalement donné ses résultats. L’AKP a remporté haut la main les élections anticipées du 1er novembre 2015.
4. C’est désormais un régime de massacres qui est en vigueur. Le parti-Etat d’Erdogan mobilise des brigades “antiterroristes” ouvertement fascistes et islamistes liées à la police et la gendarmerie pour écraser toute contestation et résistance dans le Kurdistan de Turquie. Les divers quartiers des villes de Diyarbakir, Mardin, Şırnak, Hakkari où les jeunes milices kurdes urbaines liés au PKK (mais non sous son contrôle direct) ont déclaré une “autonomie démocratique” -parallèlement au modèle de Rojava-, sous couvre-feu depuis plusieurs mois, en proie à la famine, sont assiégés et détruits par les tanks et véhicules blindés militaires. Des centaines de cadavres, certains totalement brûlés et non reconnaissables gisent sous les décombres, plus d’une centaine de milliers d’habitants ont dû quitter leur foyer. Selon les chiffres de la Fondation des droits de l’homme de Turquie, 224 civils (dont 42 enfants), 414 militants et 198 membres de l’appareil policier et militaire ont perdu la vie entre mi-août 2015 et début février 2016.
5. Le choix du PKK et des milices urbaines du YDG-H (Mouvement des Jeunesses Révolutionnaires Patriotiques) de transférer les conflits de la montagne vers la ville – contrairement d’ailleurs aux recommandations antérieures d’Öcalan – peut bien sûr susciter des débats au niveau tactique. L’atmosphère de conflit a manifestement affaibli les possibilités de réception du message démocratique, combatif et en défense de la paix du HDP, qui avait réussis à s’imposer comme un pôle hégémonique pour de larges secteurs de la population opposée aux tentations dictatoriales d’Erdogan et aux manœuvres étatiques d’islamisation de la société – dépassant le seul cadre du peuple Kurde.
Mais c’est bien au régime d’Erdogan et à l’instrumentalisation de ses politiques successives vis-à-vis du peuple kurde en vue de consolider son pouvoir qu’incombe la responsabilité de cette tragédie, qui attise de plus les sentiments nationalistes des deux côtés et dégrade profondément les possibilités d’une vie commune des deux peuples. Nous condamnons la politique guerrière du régime d’Erdogan et de l’AKP. Nous exigeons que l’Etat turc mette fin aux massacres et qu’il lève les couvre-feux et blocus en cours dans les villes kurdes. Nous exigeons de même que soient identifiés et condamnés les responsables des violations des droits de l’homme et de la femme.
Nous appelons l’Etat turc à mettre fin à l’isolement d’Öcalan et à reprendre les négociations avec les divers composantes du mouvement kurde afin d’instaurer les conditions d’une paix durable, qui ne peut passer que par la satisfaction des revendications démocratiques et sociales du peuple kurde.
Nous dénonçons de même la complicité des impérialismes occidentaux et notamment de l’Union Européenne qui, terrifiée par le flux migratoire –dont elle est d’ailleurs en partie responsable- semble prête à s’accommoder d’un régime de répression et de massacre, à condition que la Turquie accepte de devenir un énorme camp de détention pour migrants, loin de ses yeux. Nous réclamons l’arrêt des persécutions et des poursuites contre le mouvement kurde en Europe. Le PKK doit être retiré de la liste des organisations terroristes partout où il s’y trouve.
Nous exprimons notre soutien au peuple kurde dans sa lutte pour vivre dans la dignité, au HDP en proie à une criminalisation sans pareils de la part de l’appareil d’Etat, aux militant-E-s de la gauche radicale, aux activistes pour la paix et la défense des droits de l’homme, aux universitaires et journalistes persécutés par le régime autoritaire nationaliste et confessionnel d’Erdogan.
6. La guerre menée par l’Etat turc contre le mouvement kurde tout autant que la stratégie du PKK sont maintenant principalement déterminées par les développements survenus en Syrie.
La consolidation et l’élargissement des administrations sous son contrôle à travers son parti frère le PYD (Parti de l’Union démocratique) dans le nord de la Syrie (le Rojava) est beaucoup plus important pour le PKK que les acquis qu’il peut obtenir par des négociations avec l’Etat turc, notamment du point de vue de sa concurrence historique avec la ligne féodale et pro-américaine de Barzani pour instaurer son hégémonie sur le peuple kurde divisé en quatre pays (Iran, Irak, Turquie et Syrie).
Quant à la Turquie, dans sa visée de devenir la puissance régionale hégémonique dans le Moyen Orient, le régime d’Erdogan avait, après le début du soulèvement populaire syrien, d’abord cherché les premiers mois une sorte de négociation entre le régime et les Frères musulmans, puis centré sa politique étrangère sur un engagement actif dans la question syrienne en misant sur un renversement rapide d’al-Assad. Dans cet objectif la Turquie a tout d’abord soutenu le Conseil National Syrien dominé par les Frères musulmans et l’opposition libérale. Et avec la militarisation du soulèvement face à la violente répression du régime, elle n’a pas hésité à soutenir à différents niveaux (politique, financier, logistique, militaire, sanitaire) divers groupes armés djihadistes dont DAESH, que ce soit de manière directe et/ou indirecte.
7. Une des principales raisons de l’engagement du régime d’Erdogan dans le combat pour le renversement d’al-Assad a été la présence d’une forte population kurde à la frontière turco-syrienne. La formation d’une administration régionale kurde au nord de l’Irak suite à l’intervention impérialiste en 2003 avait sans doute constitué un des traumatismes politiques les plus marquants de l’État turc. C’est donc manifestement la crainte de revoir le même scénario se réaliser à la suite d’un changement de régime en Syrie qui a poussé le gouvernement turc à tenter d’intervenir dans la crise syrienne. Cependant la situation est devenue d’autant plus critique que suite au retrait des forces armées du régime d’une partie du Kurdistan syrien en juillet 2012, le PYD a réussi à prendre le contrôle de cette région frontalière à la Turquie pour, par la suite, y proclamer l’autonomie.
Aujourd’hui, le gouvernement turc impose un blocus à la frontière avec la Syrie, faisant obstacle aux efforts de solidarité avec le Rojava organisés en Turquie et à l’étranger. Nous condamnons l’emploi du contrôle des frontières par les gouvernements pour empêcher les initiatives civiles contre l’oppression et soutenons les campagnes contre ce blocus.
8. Issu de la tendance à la décentralisation du PKK en 2003, le PYD reconnait toujours la direction idéologique et politique d’Abdullah Öcalan. L’administration des trois cantons de Jazira, Afrin et Kobanê faisant suite à la « Révolution de Rojava » représente une tentative d’application de la stratégie de « l’autonomisme démocratique » (ou « fédéralisme démocratique ») d’Öcalan, censée remplacer l’ancienne adhésion du PKK au marxisme-léninisme (auquel il a renoncé au début des années 1990). La Charte de Rojava déclarée en janvier 2013 est fondée sur des principes démocratiques, laïcs, multiculturalistes et est marquée par une profonde sensibilité écologique. L’accent mis sur les droits des femmes, des minorités ethniques et religieuses, surtout au milieu du chaos syrien, est impressionnant. Et malgré l’instabilité qui règne dans la région, tous ces engagements ne restent pas totalement lettre morte, même si bien sûr ils méritent d’être approfondis. Toutefois dans cette expérience originale et progressiste d’auto-administration à travers divers conseils et assemblées, le pluralisme politique est pratiquement absent. Le PYD, n’ayant pas une forte implantation historique dans le Rojava, a réussi à instaurer son hégémonie après son retour d’exil depuis le Kurdistan irakien en 2011 en grande partie grâce à sa puissance militaire (YPG : Unités de protection du peuple). Ce dont il n’a pas non plus hésité à se servir pour réprimer les divers courants locaux du nationalisme kurde de même que des réseaux démocratiques de jeunes activistes kurdes profondément engagés dans le soulèvement révolutionnaire. Ajoutons aussi que dans certaines villes comme Hassake et Qamichli, même après la déclaration d’autonomie le régime Assad continuait à garder une présence.
9. Aujourd’hui le PYD et les YPG jouissent, grâce à leur héroïque résistance de Kobanê (à laquelle participèrent aussi des organisations révolutionnaires de Turquie, des groupes de l’Armée Syrienne Libre et les Peshmergas du Kurdistan Irakien) face à la barbarie de DAESH, d’un prestige international largement mérité. La position du PYD sur le terrain et son efficacité dans le combat en fait paradoxalement un allié privilégié, d’une part de Washington soucieux de ne pas s’enfoncer dans le chaos syrien dans lequel il porte une responsabilité majeure, et d’autre part de Moscou qui désormais depuis le 30 septembre 2015 intervient militairement dans le conflit aux côtés du régime sanguinaire d’al-Assad, de l’Iran et du Hezbollah libanais afin d’accroître sa domination dans la région. Cependant Erdogan tente d’empêcher à tout prix que la région qui s’étend d’Azaz à Jarablus - se trouvant en grande partie sous le contrôle de DAESH - passe aux mains du PYD-PKK, car c’est la seule partie de ses frontières avec la Syrie qui ne soit pas contrôlée aujourd’hui par les forces kurdes.
Ainsi les Forces Démocratiques de Syrie (FDS) dont la principale composante sont les YPG, avec le soutien des raids aériens russes combattent de façon effectives les différents groupes djihadistes de DAESH, El Nusra ou Ahrar El Sham et autres groupes salafistes soi-disant modérés, armés et soutenus par l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar. Toutefois ces avancés et victoires des troupes des FDS sont traversés de contradictions en raison du pragmatisme des politiques d’alliance en cours sur le terrain. Ils peuvent se retrouver côte à côte avec les forces du régimes ou bien en concurrence avec eux pour occuper le plus tôt les territoires “adversaires”. De plus comme conséquence de la domination des groupes salafistes-djihadistes dans les zones libérées du régime, et des cas d’interpénétration de ceux-ci avec l’Armée Syrienne Libre, les FDS et donc les YPG entrent souvent en conflit avec l’ASL et les milices rebelles locales très hétérogènes, ce qui accroit les risques d’être perçus comme solidaires du régime par les populations locales. De plus les accusations à l’égard du YPG de déplacements de populations arabes dans certaines régions, reposant sur plusieurs rapports et témoignages, renforcent aussi le sentiment de méfiance envers le PYD, sur fond de tensions ethniques dans les régions du nord de la Syrie qui durent depuis des décennies entre arabes et kurdes. Enfin, les faits que les forces dominantes (libérales et liés au Frères musulmans) au sein de la Coalition Nationale Syrienne parrainée par la Turquie et Monarchies du Golfe, soutiennent la répression du régime turc contre le PKK, tiennent des discours chauvinistes arabes et ne donnent aucune garantie pour les droits nationaux kurdes, expliquent la méfiance du PYD contre cette opposition.
10. La Quatrième Internationale réaffirme son opposition à tout type d’intervention militaire et à tout plan impérialiste de découpage de la Syrie. Ces interventions impérialiste et sous-impérialistes n’ont pour seul but que de renforcer les intérêts propres de ces puissances mondiales et régionales, et constituent une catastrophe supplémentaire pour les peuples de Syrie. Nous réclamons l’arrêt immédiat des bombardements russes comme de tout bombardement, et le retrait de toutes forces belligérantes étrangères. Nous pensons d’autre part que, face à la barbarie djihadiste de même qu’à celle du régime, et contre toute forme d’oppression les populations de Syrie ont le droit de se défendre par les différents moyens qu’elles peuvent acquérir.
Malgré les critiques que nous pouvons formuler à l’égard de certaines pratiques du PYD et des FDS, nous saluons leur combat contre les forces réactionnaires et djihadistes qui constituent un des pôles de la contre-révolution en Syrie et exprimons toute notre solidarité à la lutte du peuple kurde pour son autodétermination. Et nous soulignons résolument que le destin de l’autodétermination du peuple kurde et celui de la révolution syrienne sont profondément liés. L’émancipation des peuples de la région ne passera que par le renversement des régimes autoritaires et la libération de l’emprise des grandes puissances et des multinationales, à travers l’alliance des classes populaires de ces peuples.
Bureau de la Quatrième Internationale, Paris le 9 mars 2016
Le vendredi 4 mars, des manifestations populaires massives ont eu lieu à travers les zones libérées de la Syrie sous le slogan « La révolution continue »1. Plus de 100 manifestations ont été enregistrées ce jour-là du nord au sud du pays.
L’esprit du début de la révolution se retrouvait dans les slogans et chants démocratiques et non confessionnels comme « Le peuple syrien est un et uni », ou comme un manifestant l’a écrit sur une pancarte, « les portes de la révolution pacifique s’ouvrent à nouveau ». Le drapeau révolutionnaire syrien était brandi partout. Il faut souligner que les forces salafistes djihadistes et leurs symboles étaient absentes de ces manifestations, tandis que les soldats de Jabhat al-Nusra ont organisé une contre-manifestation plus petite dans la ville de Ma’aret al-Naaman près d’Idlib, et scandaient des slogans contre la démocratie et la laïcité et pour un État islamique.
Ces mobilisations surviennent une semaine après un cessez-le feu négocié par les États-Unis et la Russie, qui a ralenti le rythme des hostilités mais sans les stopper. Les forces du régime d’Assad et ses alliés ont continué à bombarder et attaquer des zones tenues par l’opposition, alors même que les forces de l’État islamique et de Jabhat al-Nusra, non incluses dans la trêve, n’y sont pas présentes. Selon diverses sources, il y a eu plus de 180 violations du cessez-le-feu par les forces du régime et de l’opposition… dans les cinq premiers jours de la trêve entrée en vigueur le 27 février. La majorité de ces violations ont néanmoins été commises par les forces du régime. 135 personnes ont été tuées, dont 32 civils, dans les régions couvertes par la trêve, et 552 personnes dans les autres zones.
Assad doit partir !
L’Organisation des Nations unies a déclaré que le prochain cycle de « négociations de paix » devrait reprendre à Genève le 10 mars, malgré les réticences de l’opposition qui, se plaignant des nombreuses violations du cessez-le-feu, doit encore confirmer sa participation. Celle-ci réclame aussi la libération des prisonniers et l’acheminement de l’aide humanitaire, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU. Son médiateur, S. de Mistura, a rappelé que « l’ordre du jour du processus est clair : premièrement des négociations en vue d’un nouveau gouvernement, deuxièmement une nouvelle Constitution, et troisièmement des élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois ». En réalité, un départ d’Assad semble encore bien loin, alors qu’aucun changement du régime autoritaire, notamment de ses forces de sécurité, n’est à l’ordre du jour…
Les nombreuses manifestations populaires de la semaine dernière, dans un pays autant écrasé par les bombes et la répression, sont impressionnantes. Elles ont montré que les Syriens libres sont prêts à saisir toutes les occasions, même un répit partiel des frappes aériennes, pour réitérer leurs revendications et proclamer les objectifs de la révolution. Leurs slogans démocratiques et non confessionnels rappellent au monde entier, une fois encore, qu’il existe une alternative au régime d’Assad et aux forces salafistes djihadistes, les deux acteurs de la contre- révolution et les deux perdants de ces mobilisations. L’alternative, ce sont ces centaines de milliers de Syriens et de Syriennes libres. Comme scandé par les révolutionnaires, « cinq ans après le début de la révolution, le peuple veut toujours la chute du régime ».
La solidarité internationale de la société civile, qui fait tant défaut au peuple syrien, est plus que jamais nécessaire ! publié dans 14 mars 2016
Il avait été amputé de deux doigts, suite à un accident domestique. Grâce à Dominique Le Nen, chirurgien à l’hôpital, il pourrait retrouver un usage partiel de sa main gauche.
« Bonjour ! », lance Abdalrahman Ayaseh, 7 ans, fier de s’exprimer en français. Le jeune Palestinien se remet bien de son opération. Ala’a, sa mère, veille sur lui. Ils sont chaleureusement entourés par Mahmoud et Florence Ibrahim, leur famille d’accueil, au Relecq-Kerhuon.
Abdalrahman est originaire de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Il y a une dizaine de jours, dans un cadre humanitaire, il a été opéré par le professeur Dominique Le Nen, chirurgien reconnu, spécialisé en orthopédie et traumatologie au Centre hospitalier régional universitaire (CHRU).
Greffe d’articulationLa délicate opération a duré quatre heures. Objectif : redonner de la souplesse au majeur gauche. En janvier 2014, une porte de voiture s’était refermée sur la main du garçon. Il a dû être amputé de l’index et l’annulaire. Un an après, l’enfant a été examiné par le Pr Le Nen qui se rend souvent en Palestine. Et qui a participé à plus de vingt missions humanitaires bénévoles depuis 2002.
Le majeur, l’un des trois doigts restés entiers, était devenu aussi raide qu’un bâton, car l’articulation a été détruite. Une chirurgie de reconstruction a été décidée. Mais l’hôpital de Jénine manquait un microscope perfectionné et un suivi spécialisé.
D’où la décision du transfert. Un parcours administratif du combattant. « Il a fallu obtenir l’autorisation d’Israël de sortie de Palestine, celle de la France pour l’accueillir, et celle de l’hôpital de Brest pour l’opération », raconte Mahmoud Ibrahim, ami du professeur. Ce Libanais a assuré la traduction, le garçon et sa mère ne parlant que l’arabe.
Abdalrahman est le premier enfant palestinien à être envoyé en France pour traitement médical par le PCRF (Palestine children’s relief fund). Cette ONG américaine soigne les blessures de guerre des enfants au Moyen-Orient.
L’enfant a été bénévolement opéré à la Cavale-Blanche, puis hospitalisé à Morvan. « J’ai transféré et greffé une partie de l’articulation d’un orteil. J’ai suturé les vaisseaux, veines et artères, sous microscope », explique le chirurgien. Si la greffe réussit, l’enfant pourra plier son index et utiliser sa main, comme une pince. Il conservera l’usage de son orteil de pied.
La mer !
Durant ses quatre jours d’hospitalisation, le restaurant Mont Liban a concocté les falafels et l’humus si appréciés par le garçon. Amaury, le fils du chirurgien, a aussi réalisé des dessins pour l’aider à mieux comprendre les soins prodigués. Des jouets ont été donnés.
C’est la première fois que l’enfant voyage si loin de chez lui. À Brest, sa mère et lui ont découvert la mer. Et les coquillages qu’on ramasse sur la plage, sans avoir besoin de les acheter !
Samedi, Abdalrahman a quitté la France. Lundi, il retrouvera ses deux sœurs, son frère, et son père. D'ici une dizaine de jours, il reverra le Pr Le Nen qui retourne en Palestine pour une semaine. Les 15 broches lui seront retirées. On saura alors si l’opération est pleinement réussie.