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Révolutions Arabes - Page 197

  • Israël autorise l'alimentation de force des prisonniers en grève de la faim (Courrier International)

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    Le Parlement israélien a adopté jeudi une loi autorisant l'alimentation de force des prisonniers en grève de la faim si leur vie est en danger, a indiqué un porte-parole.

    Cette loi, qui vise à empêcher surtout les détenus palestiniens de cesser de manger pour faire pression sur les autorités israéliennes, avait été approuvée par le gouvernement en juin 2014, lors d'un très vaste mouvement palestinien de grève de la faim. Des dizaines de prisonniers avaient alors été hospitalisés.

    Si le texte de loi ne mentionne pas explicitement les Palestiniens, le ministre à la Sécurité Intérieure, Gilad Erdan, a affirmé que "les grèves de la faim des terroristes en prison sont devenus un moyen de menacer Israël".

    La loi, adoptée par 46 voix contre 40 sur 120 députés au total, "crée un équilibre correct entre l'intérêt de l?Etat à préserver la vie d'un prisonnier et les droits (du détenu) ainsi que son intégrité corporelle", selon David Amsalem, un député du parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par le porte-parole.

    "La loi sera appliquée uniquement si un docteur estime que la poursuite de la grève de la faim crée un risque immédiat pour la vie du prisonnier ou des dégâts permanents à sa santé", a ajouté M. Amsalem.

    La Liste arabe unie, qui regroupe les principaux partis arabes au Parlement, a dénoncé "une loi pour torturer les prisonniers palestiniens", qui nie leur droit "légitime" à résister. Elle reflète la "vision tordue" du gouvernement Netanyahu sur "les valeurs démocratiques fondamentales".

    Selon l'Association pour les droits civiques en Israël, la majorité des prisonniers en grève de la faim sont des Palestiniens maintenus en détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

    Un groupe de 10 associations a dénoncé la loi, affirmant que son seul but était "de briser mentalement et physiquement les détenus administratifs et les prisonniers exprimant leur protestation de façon non violente".

    Mardi, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, et celui sur le droit à la Santé, Dainius Puras, avaient demandé au Parlement de ne pas voter la loi.

    Jérusalem (AFP) 30.07.2015 - 10:18
     
     
  • Tunisie. Serrage de vis et peine de mort (CCR)

    Beji Caïd Essebsi fait voter une nouvelle loi antiterroriste

    Quelques semaines après avoir annoncé l’instauration de l’état d’urgence à la suite des attentats de Sousse, en mai, et contre le musée du Bardo, en mars, le président Beji Caïd Essebsi vient de faire adopter par une écrasante majorité de députés une nouvelle loi antiterroriste.

    L’enfant chéri de la presse occidentale, symbole d’une « transition réussie » après le renversement de Zine El Abdidine, ne se contente pas simplement de rétablir la peine de mort, après un moratoire de vingt-cinq ans. Il aggrave la loi antiterroriste voulue par l’ancien dictateur, en 2003, abrogée depuis, et qui avait servi, à l’époque, pour museler toute contestation.

    A la veille de la Fête de la République, le gouvernement a fait ratifier une loi antiterroriste censée « rassurer les citoyens », selon le porte-parole du Parlement Mohamed Ennaceur. Pour la gauche tunisienne et les organisations de défense des Droits de l’Homme, qui appellent à la mobilisation, le caractère extrêmement flou du texte « pourrait ouvrir la voie à de graves violations des droits ».

    Le nouveau texte de loi remplace l’ancienne loi benaliste de 2003 en l’aggravant.

    Il rétablit la peine de mort, absente du texte précédent, pour des crimes de « terrorisme », catégorie fourre-tout englobant également les personnes qui auraient pu se rendre coupables de « dégradations de biens publics dans le cadre de manifestations ». Par ailleurs, les services de sécurité se verront dans la possibilité de multiplier les écoutes, mais également de détenir, sans assistance d’un avocat, tout suspect de terrorisme pendant un délai de quinze jours.

    Ennahda, le parti islamo-conservateur qui a perdu les dernières élections, a fait savoir par la voix de Sahbi Atig craindre pour « les droits de la religion, la liberté d’expression et les conquêtes de la révolution ». Mais si le gouvernement tunisien doit faire face à une intensification des attaques djihadistes, avec encore un attentat à Sousse contre les forces de sécurité, le 25 juillet, ou encore la rafle visant seize membres présumés de cellules islamistes à Sfax, Kasserine et Sousse, la loi est avant tout un instrument de contrôle préventif contre tour retour de flamme réellement révolutionnaire. Le pays continue à vivre au rythme des grèves et des mouvements sociaux, et c’est bien contre le mouvement ouvrier et de la jeunesse que la loi est tournée.

    D’un simple point de vue de son efficacité politique, l’International Crisis Group a publié un rapport, quelques heures seulement avant l’adoption du texte, faisant état d’un manque d’entraînement des forces de sécurité contre les groupes armés, à l’origine, selon l’ICG, de leur prolifération. Les causes profondes sont, bien entendu, plus complexes, mais c‘est la conclusion de l’ICG qui est intéressante : dans le cadre d’une « aggravation du climat régional », avec une Libye voisine qui s’enfonce dans la guerre civile, le think-tank indique que le texte pourrait accélérer le passage de la Tunisie « d’une crise à une autre (…), avec le risque de plonger à son tour dans le chaos, ouvrant la voie à un retour de la dictature ».

    C’est, dans un sens, ce qui est advenu en Egypte, depuis juillet 2013. Le Maréchal al Sissi est incapable de faire cesser les attaques djihadistes, qui se multiplient, mais a rétabli un régime qui n’a rien à envier à celui de Moubarak, pourchassant de façon impitoyable l’opposition ainsi que la gauche. Sans un retour puissant sur le devant de la scène du mouvement ouvrier et de la jeunesse du Tunisie, Essebsi pourrait, en effet, suivre le chemin frayé par al Sissi pour faire tomber un froid sibérien sur ce qu’il subsistait encore des « printemps arabes ».

    Publié le 29 juillet 2015 Ciro Tappeste

    http://www.revolutionpermanente.fr/Tunisie-Serrage-de-vis-et-peine-de-mort

    Commentaire: CCR est un courant du NPA

  • Nouveautés sur AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine)

     

    • Boycott contre propagande
      27 juillet| Eyal Sivan & Mathieu Loewer 

      Pas de Festival de Locarno sans p­etite ou grande polémique. Cette année, alors que la 68e édition ne débutera que le 5 août, les esprits s’échauffent déjà. En cause : une Carte blanche accordée au cinéma israélien – sept films en phase de postproduction seront présen­tés aux professionnels pour faciliter (...)

    • 1ère Journée Palestino-Française médico-chirurgicale - 10 Octobre 2015, Paris
      25 juillet| Rassemblement des médecins palestiniens d'Europe & Solidarité médicale en Algérie

      La Journée Palestino-Française Médico-Chirurgicale (JPFMC) a été instaurée à l’initiative de l’association PalMed Europe (Rassemblement des médecins palestiniens d’Europe) en partenariat avec l’association SoliMed (Solidarité médicale en Algérie) dans le but de répondre aux besoins d’urgences médicales et (...)

    • Première Newsletter de la Compagne Belge pour un Boycott Culturel d’Israël
      23 juillet 

      Découvrez la première Newsletter de la Compagne Belge pour un Boycott Culturel d’Israël (août 2015)

    • Différenciation de l’UE et colonies israéliennes
      24 juillet| Hugh Lovatt & Mattia Toaldo pour le Conseil Européen des Relations Etrangères (CERE)

      « Différenciation de l’UE et colonies israéliennes » démontre que l’exigence juridique pour l’UE de se conformer à sa propre non-reconnaissance de l’activité coloniale d’Israël a abouti à la naissance d’un consensus construit juridiquement autour de la question de la différenciation.
      Ce papier démontre que (...)

    • Un groupe de réflexion conseille à l’UE de cibler les banques israéliennes traitant avec les colonies
      24 juillet| Luke Baker pour Haaretz

      REUTERS – Cette semaine, l’Union européenne a convenu de continuer à progresser dans l’étiquetage des marchandises israéliennes produites dans les colonies en Cisjordanie. Mais il existe désormais des propositions en vue d’aller beaucoup plus loin, y compris le ciblage des banques israéliennes.
      Dans un (...)

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Provocations, colonisation, répression : Ne pas laisser faire

    Communiqué de l’AFPS, lundi 27 juillet 2015
     
    Le ministre de l’agriculture israélien, Uri Ariel, escorté de militaires, a pénétré ce dimanche avec un groupe de colons sur l’esplanade et à l’intérieur de la mosquée Al Aqsa, amenant une réplique des fidèles et une vive intervention de la police. Cette provocation traduit la fuite en avant extrêmement dangereuse d’un gouvernement israélien prêt (...)

    Et Amnesty:

    https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2015/07/justice-victims-war-crimes-gaza-conflict/

  • L’ONU menace de réduire son aide aux réfugiés palestiniens (Afps)

     

    Dirigée par le Suisse Pierre Krähenbühl, l’UNRWA, l’agence onusienne de soutien aux réfugiés palestiniens, traverse la pire crise financière de son histoire.

    La colère gronde parmi les réfugiés palestiniens. L’UNRWA menace en effet de couper dans les programmes d’aide en leur faveur. Des manifestations ont eu lieu dans la bande de Gaza, où près de la moitié des habitants dépend de l’aide de l’agence onusienne de soutien aux réfugiés palestiniens, mais aussi en Jordanie. Les protestataires dénonçaient une « conspiration ». A Gaza, le mouvement islamiste Hamas a lui aussi mis en garde contre ce qu’il considère comme « une déclaration de guerre » contre le peuple palestinien.

    L’UNRWA est confrontée à la « pire crise financière » de son histoire. L’organisation a été créée en 1949, après la création de l’Etat d’Israël et la guerre avec les Etats arabes voisins, qui a provoqué le premier exode palestinien. Elle vient en aide à 5 millions de réfugiés en Cisjordanie et à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Ils n’étaient que 750 000 bénéficiaires en 1950.

    Retarder la rentrée scolaire

    « La crise financière actuelle pourrait nous contraindre à retarder la rentrée scolaire », a mis en garde le directeur de l’agence, le Suisse Pierre Krähenbühl, dans un communiqué. « Une telle décision créerait beaucoup d’anxiété et de désespoir pour les centaines de milliers de garçons et de filles dévoués à leurs études. Nos écoles fournissent une certaine stabilité dans une région qui en manque singulièrement. » L’UNRWA gère quelque 700 établissements scolaires au Proche-Orient. Il manque 101 millions de dollars dans ses caisses pour finir l’année.

    Pierre Krähenbühl avait donc convoqué dimanche une réunion d’urgence des pays de la région et des principaux donateurs de l’UNRWA à Amman, la capitale jordanienne. Mais les résultats de cette rencontre n’étaient pas connus. Le Suisse devait proposer au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de revoir le système de financement de l’UNRWA.

    Le budget de l’organisation, soit 1,4 milliard de dollars pour les années 2014 et 2015, est presque exclusivement assuré par les contributions volontaires des gouvernements. Les fonds reversés via l’ONU sont minimaux. Les Etats-Unis et l’Union européenne sont les plus généreux. L’Arabie saoudite figure également parmi les vingt premiers donateurs, de même que la Suisse.

    Guerre en Syrie

    L’éducation est la première dépense de l’UNRWA, qui ne prévoit pas de toucher à ses activités dans les domaines de la santé, y compris la vaccination des enfants, ou de l’eau potable. Les programmes d’urgence, à Gaza depuis la guerre de l’été dernier et auprès des réfugiés palestiniens en Syrie pris en étau dans le conflit entre le régime et les groupes armés, sont financés de façon séparée, mais se trouvent également en déficit.

    Simon Petite, Le Temps, mardi 28 juillet 2015

    http://www.france-palestine.org/L-ONU-menace-de-reduire-son-aide-aux-refugies-palestiniens

  • La guerre contre l’Etat islamique est un alibi pour combattre les Kurdes (ci)

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    Les attaques à l’encontre des militants kurdes, alliés de la coalition contre l’Etat islamique, accompagnent les raids turcs contre l’EI en Syrie.

    Ankara privilégie ainsi son propre agenda politique au risque d’exacerber les tensions à l’intérieur du pays. La Turquie, présentée comme le fer de lance de la lutte contre le régime syrien du fait de son soutien actif aux groupes armés de l’opposition, s’est vu reprocher par ses alliés occidentaux sa connivence avec le groupe Etat islamique (EI) dans son opposition aux forces kurdes.

    Ankara, qui partage une frontière de 900 kilomètres avec Damas, a en effet longtemps servi de base arrière pour les combattants [islamistes] de Nosra et de Ahrar El-Cham, et a été fustigée pour son attitude attentiste et troublante au moment où les Kurdes du Parti de l’union démocratique [PYD, parti kurde syrien proche du Parti des travailleurs du Kurdistan en Turquie, PKK, séparatiste] combattaient l’EI à Kobané. Si cette passivité a pu se justifier notamment par la volonté turque d’affaiblir le régime de Bachar El-Assad et de contenir les velléités autonomistes kurdes, elle n’en a pas moins irrité son allié américain, dont l’objectif déclaré est celui d’une guerre “totale” contre l’EI.

    Aussi Washington a-t-il apporté un soutien au Parti de l’union démocratique (PYD) qui administre le Kurdistan syrien depuis trois ans, en fournissant depuis décembre 2014 des armes au PYD sous la stricte condition qu’elles ne soient pas redistribuées au PKK turc, qui figure sur la liste terroriste des Etats-Unis. Le PYD et le PKK constituent cependant une seule et même organisation “terroriste” pour Ankara.
     
    Dans un contexte où le rêve d’unité des trois cantons kurdes en Syrie pourrait se concrétiser, et face au dérapage de la situation sécuritaire interne et à l’évolution du rapport de force global régional, il semble que les Turcs aient fait le choix de conclure un accord avec l’administration Obama. Un accord qui fait de la Turquie une pierre angulaire de la lutte contre l’EI en permettant aux avions de la coalition d’utiliser ses bases aériennes.
     
    Mais en contrepartie de quoi ? Du fait de la proximité des bases turques avec le territoire syrien, les membres de la coalition vont pouvoir effectuer des opérations moins coûteuses et plus opérationnelles. Mais qu’a obtenu M. Erdogan en contrepartie de cette faveur? Les Américains ont-ils accepté, comme les Turcs le laissent entendre, l’idée d’une zone d’exclu- sion aérienne au nord de la Syrie et la possibilité d’une intervention turque pour créer une zone tampon entre les cantons kurdes de Syrie ?

    Les officiels américains répondent par la négative, mais il semble que, du côté turc, l’appui concret à la coalition internationale en Syrie ne s’est traduit qu’après l’acceptation des garanties américaines visant à empêcher la création d’une zone autonome kurde en Syrie et la possibilité de mettre en place une zone tampon dans le nord de la Syrie, qui servirait de base à l’opposition syrienne.

    Dans tous les cas, après avoir fait un pas en avant dans son engagement dans la coalition internationale, la Turquie s’est empressée de faire un pas en arrière en bombardant les positions du PKK, alors que les Kurdes du PYD (proche du PKK) sont les principaux alliés de l’Occident dans la lutte contre l’EI. Un bombardement qui attise un peu plus les tensions entre les différents acteurs et qui remet sérieusement en question le processus de paix entre Ankara et le PKK. La lutte contre l’EI n’est-elle qu’un alibi pour affaiblir le PKK et ses alliés, et pour, à terme, empêcher le projet d’union des trois cantons kurdes syriens ?

    In fine, si l’objectif demeure inchangé pour la Turquie, ce deal manifeste l’infléchis- sement de la position turque. L’équation “pas de bombardements de l’EI sans bombarde- ments du régime syrien” a été remplacée par l’équation “pas de bombardements contre l’EI sans bombardements contre les Kurdes”. Tout cela sans confrontation directe avec le régime Assad.La complexité de la situation turque, qui doit gérer, dans le même temps, une lutte contre trois ennemis (Assad/ les Kurdes du PKK/ l’EI) explique en partie ces revirements politiques. Revirements à haut risque pour Ankara : d’une part, le risque d’un mouvement de contes- tation de la part des Kurdes de Turquie (plus de 15 millions de personnes) ; d’autre part, le risque d’attentats de l’EI qui dispose de cellules dormantes en Turquie.

    Auteur Lina Kennouche Publié le 28/07/2015 – 10:12
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  • 2ème édition de Palestine en Campagne (Ujfp)

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    les 14, 15 & 16 Août 2015 à Gages.

    Un week-end pendant lequel l’Aveyron se remet à parler arabe !

    3 jours de festivités, de rencontres, d’échanges, de forums et débats, et de performances artistiques de toutes sortes et surtout avec des artistes palestiniens qui feront le déplacement pour nous retrouver en Aveyron dans une ambiance fraternelle et conviviale ; bref une ambiance de famille !

    Expo, Concerts, Danse, Forums, Contes, Débats, Gastronomie, Cinéma....

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4296

  • Cela s’est passé un 26 juillet 1959, mort du syndicaliste Aïssat Idir (Babzman)

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    Arrêté et torturé, il meurt le 26 juillet 1959. Aïssat Idir est le fondateur et le premier secrétaire général de l’UGTA.

     

     Aïssat Idir naît le 7 juin 1919 à Djamaâ Sahridj, village situé près de Tizi Ouzou, au sein d’une famille paysanne de condition modeste. Il fait ses études primaires dans son village et les poursuit à l’Ecole Normale de Bouzeréah. Puis il est affecté au lycée français de Tizi Ouzou où il demeure jusqu’à l’obtention du diplôme de premier cycle de l’enseignement secondaire. Mais la situation économique de ses parents ne lui permet d’aller plus loin. Forcé de quitter l’école, il rejoint son oncle paternel à Tunis, en 1935, pour suivre des études supérieures en économie, à l’Université de Tunis.

    En 1944, Aïssat Idir entre à l’usine d’aviation et est rapidement promu au grade de chef du service de contrôle administratif. L’administration de l’usine l’envoi ensuite au Maroc pour occuper les mêmes fonctions à l’aéroport de Casablanca.

    C’est dans ce milieu que son âme de syndicaliste apparaît, notamment en s’intéressant à la défense des intérêts des travailleurs algériens. Ses camarades l’élisent comme membre de la commission exécutive des travailleurs du secteur d’Etat, affiliée aux syndicats communistes français.

    Dans le cadre de son activité syndicale au sein de cette commission, il réalise que les syndicats français même communistes n’accordent pas le même intérêt aux problèmes du travailleur algérien qu’aux préoccupations des travailleurs européens.

    A son retour en Algérie, l’idée de fonder une organisation syndicale algérienne commence sérieusement à le préoccuper. Les idées d’Aïssat Idir suscitent des réserves de la part des syndicats français, lesquelles commencent à œuvrer pour l’écarter des postes de responsabilité.

    En 1951, la police française prend d’assaut l’usine où il travaille. Il est arrêté avec 10 autres travailleurs algériens. Ils ne seront libérés que dix jours plus tard.

    Par la suite, Aïssat Idir occupe un autre emploi à la caisse d’allocations familiales du secteur du Bâtiment et Travaux Publics et devient responsable du comité central des affaires syndicales relevant du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) de 1949 à 1954.

    Son action pour développer le syndicalisme algérien lui vaut une deuxième arrestation.

    Les efforts d’Aïssat Idir ainsi que ses démarches sont d’une influence considérable sur la création en février 1956 de la première organisation syndicale algérienne : l’Union Générale des Travailleurs Algériens dont il est nommé secrétaire général.

    L’engouement pour le syndicat est immédiat. Dès le premier mois, plus de cent mille adhésions sont enregistrées. Le siège de la Centrale syndicale, installé à La Vigerie (actuellement El Madania), à Alger, commence à accueillir des délégations de syndicalistes venues protester auprès d’Aïssat Idir de leurs difficiles conditions de travail.

    Le secrétaire général, fraîchement élu, se consacre par ailleurs à la mise en place des structures de l’UGTA. Ensuite est créé le journal de l’organisation syndicale, L’Ouvrier algérien, qui permet de tenir les travailleurs informés sur les actions menées par la Centrale syndicale et de les mobiliser pour la lutte armée.

    Le 22 mai 1956, sur ordre de Robert Lacoste, ministre –délégué en Algérie, la police française arrête Aïssat Idir dans son bureau à la Centrale syndicale avec d’autres cadres et militants de l’UGTA. Il est incarcéré à Berrouaghia, puis déplacé dans d’autres prisons : Saint-Lo, Aflou, Bossuet et enfin, transféré à Alger pour être enfermer à la prison de Barberousse. Aïssat Idir subira d’atroces tortures ordonnées par le colonel Godart, qui dirigeait alors la DST (Défense et sécurité du territoire).

    Inculpé d’atteinte à la sécurité de l’Etat, il sera traduit avec vingt-deux autres syndicalistes devant la justice militaire à Alger. Innocenté, malgré l’acharnement de la justice, il est libéré mais pas pour longtemps. Le 13 février 1959, il sera encore arrêté par le colonel Godart et emprisonné. Il subit encore d’atroces tortures et l’administration pénitentiaire est contrainte de le transférer à l’hôpital militaire Maillot. Un avocat de la défense, qui a pu le visiter, a déclaré que ses jambes avaient été grièvement brûlées. Les autorités françaises, embarrassées, ont donné des versions contradictoires sur l’origine de ces brûlures.  Mais Aïssat Idir meurt le 26 juillet 1959.

    L’assassinat du secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs Algériens suscite une large vague d’indignation et de colère de par le monde. Des télégrammes de protestation et de réprobation sont adressés par l’Organisation Mondiale des syndicats libres, la Ligue Mondiale des syndicats, l’Union internationale des agriculteurs et des syndicalistes arabes, ainsi que des syndicats communistes français.

    Ces instances ne se contentent pas de protester mais exigent du gouvernement français de faire toute la lumière sur les circonstances obscures de son décès.

    la Confédération internationale des syndicalistes libres (CISL) qui a demandé l’ouverture d’une enquête sur la mort de Aïssat Idir déclare : «Dans toute l’histoire brutale de la répression du mouvement nationaliste algérien, aucun événement n’a pu contribuer à soulever l’indignation des hommes de bonne volonté et, en particulier, des travailleurs organisés ».

    Mais toutes les protestations et les demandes restent lettres mortes.

    Synthèse K.T. juil 27, 2014

    http://www.babzman.com/2014/4835/

  • Le pouvoir n’a fait que trouver un bouc émissaire (Algeria-Watch)

    Solidarité au Canada

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    Les détenus des événements de Ghardaïa seront présentés une deuxième fois ce dimanche devant le juge d’instruction. Ils sont accusés de «terrorisme», d’«atteinte à la sûreté de l’Etat» et d’«incitation au meurtre». Me Noureddine Ahmine livre les détails du dossier.

    Combien de personnes sont interpellées jusqu’à aujourd’hui et quelles sont leurs conditions en détention ?

    Je n’ai aucune connaissance s’il y a eu des interpellations du côté malékite, même si je ne suis pas d’accord avec cette terminologie. Je dirai même que nous pensons qu’il n’y en a eu aucune. Côté Mozabites, 25 personnes ont été interpellées et seules 21 sont détenues, car les autres, qui sont vieux ou mineurs, ont été relâchés. Six personnes demeurent en état de fuite.

    Mais il y a autre chose. Apparemment, les autorités font beaucoup plus de publicité concernant l’arrestation des Mozabites par rapport à l’arrestation des Malékites qui, si elle existe, elle s’est faite dans la discrétion la plus totale. La communauté mozabite est celle qui subit d’une manière ou d’une autre toute cette violence.

    C’est un aspect très important à relever. Il ne faut pas oublier que nous ne cessons de recevoir des vidéos dans lesquelles on voit clairement les éléments de la gendarmerie et de la police se mettre du côté des émeutiers de la partie malékite, et ce, depuis le début du conflit. Pour les conditions de leur détention, nous n’en savons rien, dans la mesure où nous n’avons pas encore eu de contact direct avec les détenus.

    Maintenant, vu que l’affaire est en instruction, nous avons le droit de leur rendre visite en prison pour discuter avec eux sur les conditions de leur détention. Nous avons entendu dire qu’elles sont difficiles.

    Le parquet, par le biais du procureur de la République, a nié tout en affirmant le contraire. Nous prenons acte de ses déclarations jusqu’à preuve du contraire. J’ai été le 14 juillet à Ghardaïa pour me renseigner personnellement de leur situation. Des collègues rencontrés sur place m’ont affirmé que les parents étaient autorisés à voir leurs proches en prison.

    Sur quelle base ces activistes ont-ils été interpellés ?

    Sur la base du chef d’inculpation que nous connaissons aujourd’hui. Les accusations sont très lourdes et d’une extrême gravité. Kameleddine Fekhar et son groupe sont carrément accusés de terrorisme selon l’article 87 du code pénal, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et d’incitation au meurtre.

    Nous nous sommes constitués en collectif qui commence à grandir, car d’autres collègues ont exprimé le désir de nous rejoindre. Cette affaire dépasse l’entendement. J’ai l’impression qu’on veut les présenter comme les maux de Ghardaïa pour cacher l’échec de l’Etat dans son traitement de cette affaire.

    L’Etat n’a jamais tenu ses promesses. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, alors chef de campagne du président-candidat durant la dernière élection présidentielle, avait promis aux habitants de Ghardaïa le retour de la sécurité, une fois que Bouteflika est réélu. Où sont ces promesses ? Nos responsables n’ont fait que trouver un bouc émissaire pour justifier leur impuissance.

    Vous n’avez pas peur d’être accusé aujourd’hui de parti pris dans cette affaire en ne défendant que les Mozabites ? Car le défenseur des droits de l’homme que vous êtes est aussi censé chercher à savoir s’il y a des détenus malékites ou non…

    Absolument. Personnellement, je ne suis pas contre. Mais jusqu’à présent et depuis les affrontements entre les deux communautés - à Berriane en 2008, à Guerrara ou à Ghardaïa, aucun Malékite n’a fait appel à nous pour le défendre. Sinon, nous l’aurions fait. Si nous défendons que les Mozabites aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont les seuls à nous contacter. Je le précise pour que les choses soient bien claires.

    Selon vous, pourquoi ce deux poids, deux mesures que vous dénoncez ?

    L’objectif est clair. L’Etat veut faire croire aux Algériens qu’il a mis hors d’état de nuire le groupe qui serait, selon lui, derrière les événements de Ghardaïa. Il se trouve que ce groupe en question n’est composé que de Mozabites ! Ce sont des activistes.

    Que nous soyons d’accord ou non avec leurs idées, cela est une autre paire de manches. La question qui se pose actuellement est comment se comporter avec les citoyens algériens dans des situations pareilles. L’Etat doit être impartial, ce qui n’est pas le cas malheureusement.

    Qu’entendez-vous par l’échec de la politique de l’Etat ?

    Comment un Etat comme l’Algérie puisse être incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens et de leurs biens. La sauvegarde des biens et des personnes relève de sa responsabilité, car il a tous les moyens aujourd’hui pour réussir cette mission.

    Donc, l’insécurité qui règne à Ghardaïa est aussi la résultante du laisser-aller de l’Etat qui n’assume toujours pas ses responsabilités.

    A croire qu’il ne veut pas régler ce problème d’une manière radicale. Nos responsables sont en train de le gérer.

    Déployer un dispositif sécuritaire à Ghardaïa ne réglera pas le problème. Les mesures prises par la justice ne doivent être que conservatoires en parallèle aux solutions objectives et adéquates, telles que l’ouverture d’enquêtes pour comprendre d’abord ce qui s’est passé. Ce sont des événements qui remontent à la fin 2013.

    Ce qui est anormal c’est de constater que les affrontements perdurent encore deux ans après. Ce n’est pas Fekhar qui est dernière le début des événements.

    Lui et son groupe ont peut-être quelque chose à se reprocher, mais ils ne sont pas responsables de ce massacre. J’ai lu dans El Watan, qu’un notable malékite de Ouargla, ayant réuni précédemment les deux communautés dans sa wilaya pour contribuer à ramener la paix à Berriane, avait proposé cette fois-ci une solution pour Guerrara, que le wali de Ghardaïa a refusée.

    C’est grave. Autre chose : la proposition faite par une délégation parlementaire du FFS avait connu la même réponse de la part de ce wali. C’est la raison pour laquelle je vous dis que les autorités ne veulent pas de solution mais ne font que gérer le problème.

    Comment qualifiez-vous l’affaire ?

    A travers ces poursuites, le pouvoir veut réaliser deux choses : la première est de dire à l’opinion publique que le problème est pris en charge après la détention de ces activistes.

    Deuxièmement, ce qui s’est passé à Guerrara est une occasion en or pour lui afin de régler les comptes à Kameleddine Fekhar et son groupe qui seront pour lui, très mal vu politiquement. Je pense que cet acte va dans le sens de la politique du pouvoir. Il veut créer un climat de peur pour masquer son échec. Il faut dire aussi qu’il est dans une impasse. Pour dépasser cette crise, il lui a fallu créer des diversions du genre.

    C’est aussi un message adressé au peuple afin de lui dire que vous demandez le changement alors que nous n’avons pas encore réglé le problème du terrorisme et des séparatistes. Enfin, ce ne sont que des lectures et des suppositions sur la base de ce que nous avons comme éléments d’analyse.

    Que risquent-ils ?

    Nous ne sommes qu’au début de l’affaire. Si vraiment, ils seront condamnés sur la base des chefs d’accusation soulevés, ils écoperont certainement de peines très lourdes. Nous ne sommes qu’au début de l’instruction et donc nous aurons assez de temps devant nous avant que le dossier ne soit remis à la chambre d’accusation pour parvenir au stade du jugement. Et pendant toute cette période là, nous aurons forcément notre mot à dire en tant qu’avocats.

    Noureddine Ahmine

    Né le 11 janvier 1952 à Issoumar, dans la commune de Guenzet, à Sétif, père de deux enfants, Noureddine Ahmine est avocat près la cour de Laghouat relevant du bâtonnat de Médéa. Il est connu pour être le défenseur de tous les opprimés, notamment au Sud algérien.

    Cet avocat sillonne tout le territoire algérien afin d’aider les gens sans défense. Membre fondateur de la LADDH en 1989, il est aussi membre fondateur et le président du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’homme, créé en 2012. Noureddine Ahmine Membre du collectif des avocats pour la défense des Mozabites détenus à Ghardaïa

    Meziane Abane El Watan, 24 juillet 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/ghardaia/bouc_emissaire.htm

  • Syrie: Assad évoque "un manque en ressources humaines" au sein de son armée (Courrier International)

     

    Le président syrien Bachar al-Assad a reconnu dimanche qu'il y avait "un manque de ressources humaines" au sein de l'armée, tout en assurant que ses troupes étaient capables de "vaincre" dans la guerre contre les rebelles.

    Il a en outre affirmé, dans un discours retransmis à la télévision syrienne, que "toute proposition politique (pour mettre fin au conflit) qui n'est pas fondé sur la lutte contre le terrorisme serait vide de sens".

    Le régime syrien entend par "terroriste" toute opposition, rebelles comme jihadistes.

    "Il y a un manque de ressources humaines" au sein de l'armée, a affirmé M. Assad, qui s'exprimait devant un parterre de représentants d'organismes économiques à Damas.

    "Mais cela ne veut pas dire qu'on peut parler d'effondrement. Nous allons résister (...) les forces armées sont capables de défendre la patrie", a-t-il assuré.

    Il a en outre justifié le retrait de ses troupes de certaines régions perdues par le régime au cours des derniers mois, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest), expliquant que "l'armée ne peut se trouver dans chaque bout de territoire".

    "Dans certaines régions, les habitants ont porté les armes avec l'armée et cela a eu un impact plus décisif dans la bataille", a-t-il poursuivi.

    L'armée syrienne a subi de nombreux revers depuis plusieurs mois face aux rebelles et les jihadistes notamment dans Idleb mais aussi dans le sud et dans le centre du pays.

    Le conflit en Syrie, qui a débuté par des manifestations pacifiques contre le régime réprimées dans le sang, a fait plus de 230.000 morts depuis mars 2011, dont plus de 11.500 enfants, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

    Damas 26.07.2015 - 11:16