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  • Les pays riches n'ont réinstallé que 1,39% des réfugiés syriens (Europe1)

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    L'ensemble des pays à économie forte pourraient accueillir directement 500.000 réfugiés syriens, selon les estimations de l'Oxfam. 

    Les pays riches n'ont réinstallé qu'une fraction des près de cinq millions de réfugiés qui ont fui la Syrie, a indiqué dans un rapport mardi l'ONG britannique Oxfam, leur lançant un appel pour en prendre plus. L'ONG demande aux pays riches de prendre au moins 10% des 4,8 millions de réfugiés syriens enregistrés dans la région entourant le pays déchiré par la guerre. Mais à ce jour les pays riches n'ont réinstallé que 67.100 personnes, soit 1,39% des réfugiés, selon elle.

    Sixième année de conflit. L'ONG a publié son rapport avant la tenue d'une conférence internationale le 30 mars sous l'égide de l'ONU à Genève, durant laquelle les pays seront priés de prévoir des places de réinstallation pour les réfugiés syriens. La grande majorité restent dans les pays proches, alors que le conflit entre dans sa 6ème année. La conférence de l'ONU, qui sera ouverte par son Secrétaire général, Ban Ki-moon, a pour objectif de faire "partager le responsabilité globale" liée à crise des réfugiés, provoquée par la guerre dans ce pays, qui a fait plus de 270.000 morts.

    1.000 réfugiés en France. Selon Oxfam, seuls trois pays riches, le Canada, l'Allemagne et la Norvège, ont fait plus que ce qu'ils étaient censés faire, par rapport à leur situation économique, en matière d'accueil permanent des réfugiés. Cinq autres (Australie, Finlande, Islande, Suède et Nouvelle-Zélande) se sont également engagés à faire 50% de plus que leur part, alors que les 20 autres pays examinés par Oxfam sont en-dessous des attentes. Ainsi, la France s'est engagée à ce jour à prendre 1.000 réfugiés syriens, soit 4% des 26.000 qu'elle devrait en principe accueillir.

    Une question de volonté. Les États-Unis, qui ont réinstallé 1.812 réfugiés syriens, et ont indiqué en prendre 10.000 autres, se sont engagés sur 7% des près 171.000 considérés comme étant leur part. Les Pays-Bas sont également arrivés à 7%, le Danemark à 15% et la Grande-Bretagne à 22%, selon l'Oxfam. Pour Winnie Byanyima, directrice d'Oxfam, "les pays à économie forte, avec des services performants et des infrastructures développées, peuvent immédiatement réinstaller 500.000 réfugiés, s'ils en font le choix".

    29 mars 2016

    http://www.europe1.fr/les-pays-riches-nont-reinstalle-que-1%39-des-refugies-syriens

  • Yémen : la privatisation de la guerre (L'Anti-k)

     

    De nouveaux mercenaires de la société étasunienne DynCorp sont arrivés au Yémen pour combattre les rebelles dans le pays. Ils doivent remplacer ceux de Blackwater, tués les uns après les autres par ces mêmes rebelles.

    Les premiers mercenaires de la société militaire privée DynCorp ont débarqué mercredi [le 9 mars 2016, NdT] dans le port de Ras Omran au sud d’Aden. Ils remplaceront les mercenaires d’Academi, autrefois Blackwater, puisque ceux-ci n’ont pas pu l’emporter dans le combat contre les rebelles houthis, a rapporté le journal grec Tribune. Ces dernières semaines, selon ce que relate TeleSUR, plus de 39 mercenaires Blackwater seraient tombés au Yémen. Déjà le 1er février, le commandant étasunien de Blackwater a été tué dans des combats avec les rebelles dans la province de Lahij. Les mercenaires de Blackwater ont dû se retirer totalement de la région de Bab el Mandeb.

    Les mercenaires de DynCorp ont été envoyés au Yémen sur mandat des Émirats arabes unis (EAI). Les EAI soutiennent le gouvernement de Sanaa contre les rebelles. DynCorp doit toucher 3 milliards de dollars pour cet engagement.

    La conseillère en cas de crise d’Amnesty International (AI) Donatella Rovera a dit dans une interview au Wiener Standard que toutes les parties au conflit au Yémen sont responsables de la mort de civils, mais que les frappes aériennes de la coalition conduite par les Saoudiens en causent la plus grande partie. Elle dénonce aussi à ce propos une participation active de l’Union européenne et des États-Unis. «Tant les États membres de l’UE que les États-Unis soutiennent ces bombardements : 99,9% des tirs et des bombes que j’ai vus au Yémen provenaient de la production étasunienne, parmi lesquels des bombes à sous-munitions, internationalement prohibées. Des conseillers des États-Unis et peut-être aussi de Grande-Bretagne sont aux côtés de la coalition pour sélectionner les cibles», affirme Rovera. 28 mars 2016

     Deutsche Wirtschafts Nachrichten, 11 Mars 2016

    Article original en allemand :

    http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2016/03/11/jemen-neue-us-soeldner-ziehen-in-den-kampf-gegen-rebellen/

    http://www.anti-k.org/yemen-la-privatisation-de-la-guerre

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Syrie. «La reconquête de Palmyre» et «les mérites» de Bachar el-Assad (AL'Encontre.ch)

    Maurice Sartre

    Maurice Sartre

    Entretien avec Maurice Sartre, historien

    Les médias diffusent des «images» sur la «reconquête» de Palmyre par la dite armée de Bachar el-Assad. Tout cela présenté comme une sauvegarde du «patrimoine de l’humanité» grâce à l’armée du clan Assad face aux criminels (effectifs) de Daech. Si ce n’est que Bachar et sa clique ne peuvent être rangés dans une autre catégorie de massacreurs que Daech, à la différence qu’ils sévissent depuis plus longtemps. Tout cela participe de la revalorisation de Bachar dans le contexte des dites «négociations de Genève».

    • Nombreux sont ceux qui, depuis mars 2011, ont sous-estimé la détermination de la clique de truands au pouvoir à Damas – dans une Syrie de plus en plus privatisée dans les années antérieures – de s’agripper aux structures de son «empire». Poutine, ses avions, ses hélicoptères de combat et leurs bombardements, ainsi que ses troupes «spécialisées» – avec l’expertise acquise en Tchétchénie – ont certes été d’une aide particulière pour lui permettre de refaire surface avec plus de force, depuis septembre 2015. Mais Bachar et son cercle de malfaiteurs disposent aussi de la carte iranienne: le duo Ali Kahmenei-Hassan Rohani et, avant tout, la structure militaire du «Corps des gardiens de la révolution» (en abrégé: Pasdaran). Bachar ne dépend pas du seul Poutine. Certes Poutine et sa garde militaire ont su utiliser la faillite des Etats-Unis dans la région pour y remettre leurs bottes ainsi que sur la scène diplomatique internationale.

    Toutefois, le marasme économique d’ampleur régnant en Russie, qui s’accompagne d’une crise sociale s’exprimant sous diverses formes – et pas seulement en Asie centrale où ses traits nationaux-religieux sont invoqués pour justifier l’intervention en Syrie, avec la bénédiction ou le silence approbateur de divers impérialismes –, ne fait pas du Kremlin un «acteur» qui puisse jouer un rôle déterminant. De plus, la camarilla Assad peut compter sur le bras armé de l’Iran dans l’espace syrien: le Hezbollah libanais.

    Enfin, comme le disent les diplomates ayant fricoté avec le régime de Damas dans des «négociations»: «il dit 49 fois non et une fois noui». Ce qui ne constitue un «obstacle» que pour ceux – des Etats-Unis à la France en passant par d’autres puissances» – qui ont accepté que dans une prétendue «transition démocratique» l’ascendant des Assad se perpétue. Le gouvernement de Netanyahou ne fait d’ailleurs aucune objection à ce scénario. Car cela le sert. Divers articles de la presse israélienne le constatent et l’analysent.

    • Revenons à la présentation de la «reconquête de Palmyre». Le 26 mars 2016, lors du journal d’informations de 12h30, Antoine Denéchère nous annonce: «Une bonne nouvelle nous parvient depuis la Syrie. La cité antique de Palmyre, patrimoine mondial de l’Humanité, est en passe d’être libérée. L’organisation Etat Islamique subit en effet une offensive importante de l’armée de Bachar el-Assad, appuyée par les Russes.» Puis, il nous prévient que sera interrogé, en direct, en tant qu’invité, l’historien Maurice Sartre, spécialiste de Palmyre.

    Ce dernier va effectuer quelques mises au point face à un journaliste qui puise «ses informations» – pour ne pas dire son savoir – dans on ne sait dans quel battage publicitaire. (Rédaction A l’Encontre)

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    Vous êtes professeur émérite d’histoire ancienne à l’Université de Tours et vous avez coécrit récemment Zénobie, de Palmyre à Rome (Ed. Perrin, 2014). Est-ce que vous avez des informations sur la libération de Palmyre, est-ce que c’est fait?

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    Maurice Sartre: Non, je ne crois pas que c’est fait. Les dernières informations font état de combats qui ont encore lieu et il semblerait – et là je suis comme tout le monde, je ne suis pas à Palmyre – que les troupes de Daech se soient retranchées précisément dans la ville antique. Ce qui modère en quelque sorte notre joie ou notre plaisir de les voir déguerpir du site antique. Car la menace qui pèse sur la ville reste très grave, très lourde et ce n’est pas les combats au milieu des ruines qui peuvent nous rendre très optimistes. Donc, pour l’instant, il semblerait que l’armée de Bachar tienne la citadelle, la zone des grands hôtels à l’entrée sud-ouest de la ville et une partie au moins de la vallée des tombeaux, c’est-à-dire la zone archéologique à l’ouest de la grande colonnade.

    Maurice Sartre, je rappelle que vous êtes spécialiste de la Syrie antique et notamment de Palmyre, est-ce que, en tant qu’historien justement, vous pouvez dire «merci Bachar el-Assad de nous aider à libérer Palmyre»?

    Sûrement pas. D’abord, parce que Bachar est à l’origine de tout le drame que traverse la Syrie. Il ne faut quand même pas oublier que huit morts sur dix sont le fait de Bachar el-Assad et pas de Daech. Ensuite, le pillage de Palmyre, l’armée de Bachar el-Assad s’y est livré grandement pendant le temps où elle l’occupait et en avait repris le contrôle entre 2012 et 2015. Et, enfin, je n’oublie jamais non plus que c’est Bachar el-Assad qui a livré sans combat Palmyre à Daech, s’abstenant même de bombarder les convois de Daech qui faisaient route de Deir ez-Zor à Palmyre à travers 200 km d’un désert plat comme la main et où il n’y a aucune cachette.

    Ne faisons pas de Bachar le sauveur qu’il faut remercier. Il est le complice de Daech très largement. Il ne faut pas oublier que c’est quand même lui qui leur achète du pétrole et une partie du blé qui font leur fortune et qu’il avait livré la ville de Palmyre sans aucun combat. Cela n’empêche pas que je suis très heureux de voir Daech déguerpir. Mais que le deuxième tyran de la Syrie reprenne le contrôle de Palmyre n’est sûrement pas quelque chose qui est fait pour réjouir qui que ce soit et sûrement pas les Syriens.

    Est-ce que vous vous dites aujourd’hui que vous allez bientôt pouvoir retourner à Palmyre et observer l’étendue des dégâts?

    D’abord, que je retourne à Palmyre est très accessoire. Bien sûr j’aimerais y retourner. Je pense que le directeur général des antiquités qui fait un travail formidable va sans doute très vite faire le bilan des destructions. Bien sûr il ne pourra pas, comme d’habitude, tout dire et notamment révéler l’ampleur des pillages qui avaient eu lieu avant l’arrivée de Daech et qui étaient considérables déjà. Mais peu importe, je crois que pour l’instant ce qui est urgent c’est effectivement de faire le point. Non pas sur ce qu’on connaît déjà, car par les photos aériennes on connaît beaucoup des destructions les plus graves, c’est-à-dire ce qu’a fait Daech et qu’il a mis en scène, ce qui fait que le monde entier est au courant. Cela on le connaît. Mais ce qui est le plus grave, c’est l’étendue des pillages et donc la disparition d’un patrimoine archéologique insoupçonné, inconnu, non identifié même encore par les historiens. Et il est extrêmement important de le faire le plus vite possible avant que l’armée de Bachar el-Assad ne se remette, comme elle l’avait fait avant, à piller le site et à se livrer elle-même au trafic des antiquités. (26 mars 2016, journal d’informations de France culture de 12h30).

    Publié par Alencontre le 27 - mars - 2016
     
  • Jénine Paris 12

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  • Dessins de presse:

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    Prise de Palmyre (The Guardian)

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    Le dessin original ignore la Turquie, pourquoi?

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    The Independant

  • Annemasse BDS

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  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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    Dans le monde

  • Guerre d’Algérie : pour réprimer, droite et gauche étaient complices (Lutte Ouvrière)

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    La décision de François Hollande de commémorer l’anniversaire du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu qui marqua la fin de la guerre d’Algérie, a déclenché une polémique bien hypocrite, notamment avec Nicolas Sarkozy.

    Quand Sarkozy reproche aujourd’hui à Hollande d’avoir choisi une date qui marque le début de l’exode des Français d’Algérie et du massacre des harkis, les supplétifs de l’armée française, il ne fait que rappeler l’une des conséquences tragiques de cette guerre que ses prédécesseurs et ceux de Hollande menèrent à tour de rôle. Et quelle date aurait-il fallu choisir dans cette guerre où chaque jour était marqué par une empreinte de sang ? Pendant le long combat du peuple algérien pour son indépendance, la droite et les socialistes menèrent la répression d’un commun accord, se partageant la responsabilité de la mort de centaines de milliers d’Algériens, et de dizaines de milliers de jeunes soldats français.

    C’est la gauche qui commença à intensifier la guerre.

    Lorsque la lutte armée commença à la Toussaint 1954, François Mitterrand, qui à l’époque n’était pas encore socialiste, mais ministre de l’Intérieur appartenant à un petit parti de droite, déclara à l’Assemblée « Tous les moyens seront réunis pour que la force de la nation l’emporte, quelles que puissent être les difficultés et les cruautés de cette tâche. » Ce fut le début d’une répression féroce.

    En mars 1956, le socialiste Guy Mollet se fit voter des pouvoirs spéciaux, avec l’appui du PCF.

    Il s’en servit pour rappeler en Algérie des jeunes du contingent et, l’année suivante, il confia le maintien de l’ordre à Alger au général Massu, couvrant ses actes de torture. À partir de mai 1958, lorsque de Gaulle fut appelé au pouvoir par Guy Mollet, la droite prit le relais de la gauche pour aggraver encore la répression, en Algérie mais aussi en France où la police massacra le 17 octobre 1961 plusieurs centaines de manifestants algériens dans les rues de Paris.

    Face à cette complicité sans faille de la droite et de la gauche, la polémique entre Hollande et Sarkozy, cinquante-quatre ans après les faits, apparaît bien dérisoire.

    Après le cessez-le-feu, de nombreux harkis furent massacrés. L’armée française les avait recrutés pour l’aider dans sa sale guerre. Mais à la différence des parachutistes de Massu ou des troupes françaises, la majorité d’entre eux ne purent pas quitter l’Algérie, et restèrent face à la haine de ceux qu’ils avaient réprimés. C’est souvent le sort que les gouvernements des grandes puissances réservent, quand vient le moment de la défaite, à ceux qui leur ont servi de supplétifs. Quant aux 700 000 Français qui durent quitter l’Algérie, eux aussi furent victimes de cette politique qui avait dressé un mur de haine entre les populations française et arabe d’Algérie.

    Hollande et Sarkozy peuvent bien se chamailler aujourd’hui sur une date de commémoration, cela est sans importance, et ne peut effacer la complicité de leurs prédécesseurs dans la guerre sanglante qu’ils menèrent en Algérie.

    Daniel MESCLA 23 Mars 2016