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  • Crise historique du mouvement national palestinien (Orient 21)

    « La mosaïque éclatée », de Nicolas Dot-Pouillard

    Le mouvement national palestinien traverse la plus grave crise de son histoire depuis 1967. Il est confronté à des défis internes et externes sans précédent et à des clivages qui traversent tous les courants et toutes les organisations.

    « Vingt-trois ans après Oslo, le bilan du mouvement national palestinien est négatif », avertit le chercheur Nicolas Dot-Pouillard1. La formule tient de l’understatement. Les accords d’Oslo sont morts. L’État palestinien n’existe toujours pas. Le gouvernement Nétanyahou a cessé d’y faire allusion, n’ayant plus à s’embarrasser de précautions langagières face à Donald Trump, qui le soutient ouvertement et souhaite déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem. Fort de ce soutien, la colonisation de la Cisjordanie s’accélère et avale petit à petit le territoire d’un hypothétique État palestinien. La bande de Gaza, gouvernée jusqu’ici par le Hamas, est soumise à un siège pratiquement total par Israël et l’Égypte. L’Autorité nationale palestinienne (ANP), dont la durée de vie ne devait pas dépasser cinq ans selon les accords d’Oslo, se perpétue dans le rôle de protecteur de l’occupant à travers des accords de coopération sécuritaire.

    Division du mouvement

    Le mouvement national palestinien dans son ensemble est profondément divisé, en désaccord, y compris à l’intérieur de chaque parti, sur à peu près tout : « Sur la géographie de l’État palestinien, entre un État et deux États, israélien et palestinien, côte à côte ; sur le devenir de l’ANP et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ; sur la stratégie à établir face à Israël, entre référence au droit international et résistance populaire …. »

    En dehors des territoires occupés, c’est encore pire. Dans les camps de réfugiés du Liban, on s’est affronté les armes à la main entre partisans du président de l’Autorité nationale palestinienne (ANP) Mahmoud Abbas et de Mohammed Dahlan, prétendant à la succession du Fatah, le parti d’Abbas et de Yasser Arafat. En Syrie, la guerre civile « est devenue, au fil des mois, une guerre interpalestinienne » : dans le camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, des combats ont eu lieu entre le Hamas et divers groupes d’opposition d’un côté, l’armée syrienne et des factions palestiniennes inféodées au régime de l’autre. Résultat : en 2015, l’organisation de l’État islamique (OEI) pénètre dans le camp.

    Incapable de protéger son peuple, le mouvement national « a perdu de vue son long terme » et se contente de « gérer la catastrophe », commente Nicolas Dot-Pouillard.

    Mais le sujet du livre, c’est que tout n’est pas perdu. Pour une bonne raison : l’idée nationaliste est toujours vivante. Il y a bien une crise du mouvement national, mais pas de l’idéal, ni de la conscience nationale, analyse l’auteur. Un nationalisme « en fragments et abîmé », mais qui résiste. La récente annonce à Moscou de la création d’un gouvernement d’union nationale le 17 janvier paraît d’ailleurs confirmer cette thèse. Certes, ce n’est pas la première fois, et les précédentes tentatives ont échoué. Mais la Russie a changé le braquet des négociations en rassemblant pratiquement tous les mouvements palestiniens, les rivaux islamistes du Djihad islamique et du Hamas, leur adversaire le Fatah, mais aussi les factions de Damas comme le Front populaire pour la libération de Palestine — commandement général (FPLP-CG), une très vieille dissidence du FPLP. Une première que les précédents « parrains » (États-Unis, Arabie saoudite, etc.) n’avaient jamais pu réaliser.

    Une nouvelle « table rase » ? Le mouvement national palestinien est « né plusieurs fois, alors qu’il semblait mort ou à la dérive », dit l’auteur. La mort en 1935 d’Ezzedine Al-Qassam, leader de l’insurrection paysanne, est suivie de la grande révolte de 1936. L’éviction de Beyrouth en 1982 précède la première intifada de 1987. L’« intifada des couteaux » de 2015 peut avoir poussé les organisations palestiniennes à changer d’époque.

    Tout reste à faire, de la constitution du futur gouvernement à l’élaboration d’une stratégie commune : un État, deux États ? Lutte armée ou pacifique ? Sur le papier, le fossé entre les signataires peut paraître infranchissable, et l’accord une façade destinée surtout à faire face à la nouvelle donne internationale. Quoi de commun entre des partis se réclamant de l’islam politique et refusant de céder un seul arpent de la Palestine de 1948, des partis de gauche laïcs et refusant eux aussi les accords d’Oslo, et un Fatah hégémonique dans l’ANP, acceptant une Palestine dans les frontières de 1967, c’est-à-dire 22 % de la Palestine historique ? Comment concilier les partisans de la lutte armée et le Fatah qui se fait l’auxiliaire d’Israël, réprimant les manifestations et pourchassant ses opposants ?

    Un nationalisme toujours vivant

    L’idéologie nationaliste, répond Dot-Pouillard. C’est elle qui empêche cette « mosaïque » de s’éparpiller complètement. Les militants palestiniens, quelle que soit leur affiliation, restent liés par un objectif commun, plus important que n’importe quelle alliance étrangère ou confession. La démonstration passe par une analyse fine de l’histoire récente, suivant quatre grandes thématiques stratégiques : territoire, pouvoir politique, moyens de la lutte, et reconfigurations idéologiques et identitaires. Sans vouloir résumer une étude très détaillée, chaque chapitre révèle souvent une complexité qui dépasse de loin les idées reçues. Ainsi la fracture entre ceux qui acceptent les frontières de 1967 et ceux qui pensent toujours à la « Palestine historique » peut passer à l’intérieur même du Fatah ou de la gauche. Le thème de la volonté de « destruction d’Israël » par le Hamas, pilier de la propagande israélienne, s’accommode mal des déclarations des leaders du parti islamiste, qui ont régulièrement proposé une « trêve de longue durée » pouvant même aller « jusqu’à la génération suivante » selon Cheikh Ahmed Yassine, le guide spirituel du Hamas, assassiné par Israël dans son fauteuil de tétraplégique en mars 2004 à Gaza.

    En attendant, le pragmatisme règne. Les adversaires les plus farouches d’Oslo ne veulent pas la mort de l’ANP, institution qui a le mérite d’exister. Même le Djihad islamique ne demande pas sa dissolution. L’objectif reste toutefois l’inclusion de tous (et notamment du Hamas) dans l’OLP, seule habilitée à représenter et à parler au nom de tous les Palestiniens, diaspora comprise. Cette promesse maintes fois avancée a été réitérée à Moscou. L’évolution des esprits favorise la rencontre entre « laïques » et islamistes. Pour Dot-Pouillard, si l’islamisme se nationalise, le nationalisme s’islamise. Le Fatah, à l’origine non confessionnel, prend désormais en compte la religion, qu’un cadre du mouvement de Mahmoud Abbas peut qualifier de « principale composante du patrimoine palestinien ».

    Le nationalisme arabe reste toutefois présent chez des militants de gauche.

    Les « printemps arabes » ont aussi affecté une nouvelle génération palestinienne, indépendante des partis politiques, qui refuse la division et cherche des alliances avec les jeunesses révolutionnaires d’Égypte ou de Tunisie, comme en témoigne la Conférence de la jeunesse arabe et de la dignité organisée à Tunis en décembre 2012 par le Mouvement des jeunes Palestiniens (connu sous son acronyme anglais de PYM). Ces divergences peuvent s’appeler pluralisme. Ce n’est pas par hasard, dit Nicolas Dot-Pouillard, que l’on parle d’« irakisation » ou de « syrianisation » pour désigner la fragmentation d’un pays en entités rivales sur des bases confessionnelles, mais que le mot « palestinisation » n’existe pas. « Face à la communautarisation du politique, conclut l’auteur, la Palestine demeure une ligne de fuite encore salvatrice ».

    Pierre Prier

    1Nicolas Dot-Pouillard fait partie du comité de rédaction d’OrientXXI.

    http://orientxxi.info/

  • Nouveautés Syrie sur LUNDI AM

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    Expériences de communes autonomes dans la Syrie en guerre

    « Burning Country » Les syriens dans la guerre et la révolution...

    Révolutions et Contre-Révolutions - Des printemps arabes à aujourd’hui

    "La révolution syrienne est une révolution acéphale " Entretien avec Arthur Quesnay

    https://lundi.am/

  • Syrie

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  • L’interview du dimanche avec Ahlem Belhadj, membre du bureau de l’Association tunisienne des femmes démocrates: «La violence est le dernier bastion du patriarcat» (Le Temps.tn)

    L’interview du dimanche avec Ahlem Belhadj, membre du bureau de l’Association tunisienne des femmes démocrates: «La violence est le dernier bastion du patriarcat»
    Ahlem Belhadj

    La semaine dernière a été marquée par la colère des médecins qui ont réclamé la mise en place d’une loi qui détermine la responsabilité médicale. Toutefois, le corps médical s’est retrouvé au cœur d’une grande campagne de dénigrement après avoir été accusé, par certains, de vouloir légitimer l’erreur médicale. Ahlem Belhadj, pédopsychiatre et militante féministe au sein de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), est revenue, au cours de notre interview dominicale, sur la délicate nuance entre ces deux concepts, les réelles attentes des médecins et sur l’incontournable projet de loi relatif aux violences et discriminations faites aux femmes.

    -Le Temps: Les médecins ont exprimé, la semaine dernière, leur colère après l’éclatement du dossier du nouveau-né à l’hôpital Farhat Hached. Plusieurs versions relatives à cette affaire nous ont été présentées et, bien que l’affaire soit dépassée, la confusion plane toujours. Que s’est-il réellement passé à la maternité de Sousse ?

    Ahlem Belhadj:Ce qui s’est passé à l’hôpital Farhat Hached n’est pas une exception ; cela arrive dans tous les hôpitaux de la République. Malheureusement, cette affaire témoigne de l’état des lieux de la santé publique dans le pays. Toutefois, sur le plan technique et s’agissant de la conduite médicale, il n’y a eu aucune erreur. Il s’agit d’un fœtus de vingt-six semaines, né suite à une complication maternelle et qui pèse un 1,6 Kg. Il est vrai que, dans certains pays, il est peut être viable mais cela demeure très difficile et implique un coût trop important. En Tunisie, nous n’avons pas les moyens pour un cas pareil. Le médecin a tout-de-même réanimé le fœtus pendant vingt-minutes comme l’indique le protocole ; même s’il n’est pas né mort à la naissance, le fœtus n’était pas viable d’où toute la confusion dans cette affaire. Ce qui peut trancher dans un cas pareil c’est l’acte médicolégal et l’acte de décès qui n’a pas été signé. Reste qu’au niveau de la description de l’état du fœtus, il y a eu plusieurs termes techniques qui ne sont pas toujours évidents pour quelqu’un qui n’est pas du domaine.

    Maintenant, s’agissant de l’humanisation de l’hôpital, je dirai que cela fait en effet défaut au niveau de la santé publique qui va très mal. Pour moi, ce qui a réellement fait défaut c’est tout ce qui a suivi l’affaire et qui en a fait une affaire d’opinion publique. La faute médicale est écartée dans ce cas et cela nous ramène aux conditions d’exercice en Tunisie où la faute, ou la responsabilité médicale, n’est pas correctement définie, où les médecins sont jugés sur la base du Code pénal qui comprend l’homicide volontaire et les coups et blessures ce qui est totalement inadmissible puisque l’on ne pratique pas dans un cadre de violence mais, au contraire, on pratique dans une relation qui doit être basée sur la confiance mutuelle et d’obligation de moyens et non pas de résultats. Nous avons besoin d’un cadre légal qui définit la responsabilité médicale et la conduite à tenir en cas de faute médicale. L’emprisonnement préventif ne peut être une réelle solution. D’ailleurs, nous luttons contre cet emprisonnement pour toutes les affaires. Je trouve que la prévention de liberté est un acte trop facile chez nous ; on ne devrait priver les personnes de leur liberté que lorsqu’un procès clair est en cours.

    -L’emprisonnement préventif et l’emprisonnement rapide et facile en Tunisie est devenu un réel problème puisqu’une majorité de nos prisons connaissent une surpopulation importante. On explique cela par les problèmes que pose aujourd’hui le Code pénal avec, entre autres, sa loi 52 relative à la consommation du cannabis.

    Il y a une grande résistance aux tentatives de changement des mentalités. Finalement, on ne conçoit la punition qu’en privant l’individu de sa liberté et cela n’est pas du tout adapté et donne, surtout, l’effet inverse. La punition doit, normalement, amener les personnes à se remettre en question et à revoir ce qu’elles ont commis pour réparer leur faute et pour apprendre à respecter autrui et savoir vivre en respectant la loi. Mais nous, nous allons directement à la privation de liberté ce qui est totalement dépassé. La machine judiciaire est très difficile à changer et les mentalités ne sont pas prêtes à changer non plus. Nous avons mené plus d’actions par rapport à ce problème et il ne faut surtout pas baisser les bras dans ce combat. Il faut que la Justice prenne son temps avant de priver quelqu’un de sa liberté. En plus, il existe plusieurs situations où l’on peut se passer de cette punition pour aller vers d’autres formes de peine qui peuvent améliorer l’individu qui a commis le délit et apporter le plus pour la société. Il ne faut pas fonctionner avec l’esprit de la vengeance ; c’est une étape que nous n’avons pas encore réussi à atteindre.

    -La rigidité de cet appareil judiciaire et des mentalités risque-t-elle de bloquer la loi organique de lutte contre les violences et discriminations faites aux femmes ?

    On considère que la loi organique est le fruit et l’aboutissement des luttes féministes depuis plusieurs années et dont l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a été une principale actrice. Le projet de loi est aujourd’hui soumis à l’ARP et la Commission en charge vient d’entamer sa discussion. Toutefois, on constate beaucoup de résistance. Nous avons une lecture assez critique du texte – même si on se félicite de cette loi organique qui comprend une vision intégrale de la violence à l’égard de la femme – et nous avons d’ailleurs une publication critique du texte article par article avec les avancées et les propositions. Nous avons préparé ce travail depuis quelques temps et nous avons demandé à être auditionné par la Commission de l’ARP.

    -Pouvez-vous nous présenter quelques exemples des articles qui font défaut à ce projet de loi ?

    Le référentiel, bien que l’on fasse référence aux droits humains, est manquant à nous yeux parce qu’on aimerait bien qu’il y ait un préambule qui évoque clairement tout ce référentiel. Nous avons, aussi, quelques remarques relatives aux définitions existantes dans ce projet de loi pour les améliorer. Par contre, au niveau de la prévention, nous pensons qu’il est vital de mettre un terme à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes comme étant la base de toutes les violences ; la violence existe aujourd’hui parce qu’il existe un système de domination homme/femme, c’est le patriarcat en quelque sorte.

    -Le système actuel de l’héritage entre-t-il dans cette formule ?

    Justement, toute forme de discrimination est un préalable à la violence contre la femme et c’est pour cela que l’on s’attaque à toutes les lois discriminatoires. D’ailleurs, nous avons demandé l’harmonisation de la loi avec la Constitution parce qu’on pense que cette dernière est avancée par rapport à nos lois et qu’il n’y a pas moyen de lutter contre la violence si on n’abolit pas toutes les lois discriminatoires. Le noyau dur de ces lois existe au sein de la famille où le chef c’est le père et la tutelle est toujours paternelle sauf cas réglementé par la loi (il n’existe pas de tutelle conjointe). Quand l’enfant est élevé dans un milieu où, dès sa naissance, le père est toujours le chef, il ne peut pas échapper à la déduction que la domination est toujours masculine. Le garçon comprend donc qu’il a un rôle supérieur à celui de la fille. Cela crée la mentalité que nous sommes en train de combattre et fait le lit des violences à l’égard des femmes. La violence existe pour maintenir les femmes dans une forme de soumission. Parfois je me dis que plus la femme progresse, plus les violences, à son encontre, augmentent. En Tunisie, on s’étonne de la croissance du phénomène de la violence puisque c’est un pays où il y a pas mal d’avancées en termes d’acquis de la femme.

    Pour moi, la violence est le dernier bastion du patriarcat ; quand on sent que ce système est menacé, on tente de le réinstaurer par tous les moyens et notamment par la violence. On n’a recours à la violence que lorsqu’on n’arrive plus à dominer. Donc, il faut que les lois qui favorisent cette mentalité de discrimination soient revues conformément aux engagements de la Tunisie au niveau de sa Constitution et des conventions internationales. En ce qui concerne l’égalité successorale, il est clair qu’il s’agit d’une discrimination ; au-delà de la part qui revient à la femme, l’héritage est une manière de voir les femmes comme étant des sous-catégories. Aujourd’hui, les femmes sont responsabilisées dans tout ce qui est dépense mais elles continuent d’hériter la moitié et cela est inadmissible.

    Pour revenir aux points qui font défaut à ce projet de loi, je citerai les articles relatifs à la violence sexuelle ; bien que des avancées existent, elles demeurent insuffisantes. Par exemple, l’article 227 bis où il n’y a plus de mariage, le consentement existe encore. Comment peut-on parler de consentement lorsque la fille n’a que treize ans ? Pour nous, du moment où la fille est mineure, on ne peut pas parler de consentement. La loi évite de parler de la majorité sexuelle alors que cela est vital.

    -C’est peut-être parce que toute la notion de sexualité est taboue en Tunisie.

    A partir du moment où l’on réglemente le Code pénal on est bien obligé d’en parler, de bien fixer les définitions. En tout cas, l’article tel qu’il est actuellement est inadmissible puisqu’un homme de trente ans ou plus peut avoir des relations avec une fille de treize ans ‘consenties’. Certains pays réglementent en fonction de l’âge et cela peut être intéressant mais le problème, pour eux, c’est que cela veut dire que l’on reconnait les relations sexuelles hors cadre du mariage.

    -Est-ce que le viol conjugal a été introduit dans cette loi organique ?

    Le texte comprend une définition mieux adaptée du viol conjugal mais qui nécessite encore quelques autres arrangements ; on n’exclut plus le mari comme un violeur mais, après, la punition ne cite pas le viol conjugal. On aimerait bien qu’il y ait une citation explicite du viol conjugal. Dans notre centre d’écoute, nous avons accompagné beaucoup de femmes victimes du viol conjugal avec des lésions graves : ce n’est pas parce qu’on est l’époux que l’on possède le corps de son épouse. Il existe une autre amélioration relative à la définition de l’harcèlement sexuel mais il y a d’autres points qui doivent être revus.

    Par ailleurs, le rôle de la société civile dans l’accompagnement des femmes victimes de violence n’est pas très clair ; nous avons, à cet effet, proposé l’article 11 bis où on parle de ce rôle puisque c’est la société civile qui s’est chargée, pendant de longues années, d’accompagner ces femmes et aujourd’hui, on responsabilise l’Etat tout en tentant de mettre en place une prise en charge multisectorielle. Il faut que l’Etat s’engage à aider la société civile afin qu’elle puisse ce rôle crucial. Donc, nous avons des critiques mais on accompagne ce processus et on essaie de jouer correctement notre rôle dedans. On demeure inquiet par rapport à certaines réactions de ceux qui attaquent ce projet de loi et qui le considèrent comme étant dicté par l’Occident.

    -Il y a justement eu une conférence à cet effet où le syndicat des Imams a prévenu contre ce projet de loi en expliquant qu’il va autoriser le mariage homosexuel.

    Ce syndicat attaque la loi en se basant sur l’homosexualité – qui n’a aucun lien avec la réalité – parce que cela représente l’argument qu’ils utilisent à tout bout de champ. En 2011, et lorsqu’ils avaient voulu attaquer l’ATFD, ils avaient annoncé que notre association, qui est pour toutes les libertés individuelles et on ne s’en cache pas, défendait le mariage homosexuel. La question du mariage ne s’est, à aucun moment, posé en Tunisie. Depuis bien longtemps, nous évoquons la dépénalisation de l’homosexualité et nous avons mentionné cela au niveau de notre rapport adressé au CEDAW. Donc, pour faire peur au grand public, le premier argument qu’ils emploient c’est le mariage homosexuel. Or, cette loi n’évoque pas du tout ce sujet. Ceux qui avancent cela, veulent en fait que la violence et la domination continuent et je les appelle à dire cela directement sans passer par des arguments pareils. Faire peur à la société sans aucun argument solide, c’est se moquer de l’intelligence des autres. Il est toujours bon d’avoir un débat d’idée surtout autour de questions pareilles mais faut-il encore que chacun dise clairement ce qu’il pense. Cette loi vise le bien des femmes, des hommes et, surtout, le bien être des enfants. La société a besoin d’une loi qui protège tous les Tunisiens contre les violences. On n’a pas besoin de régler nos différends avec autant de violence, il faut que cela cesse. Ceux qui utilisent à cet argument doivent nous dire, clairement, qu’ils sont pour la violence !

    -Récemment, la ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance, a annoncé des chiffres alarmants relatifs aux abus sexuels contre les enfants (une augmentation de six cent cas). Ce sujet n’est plus tabou en Tunisie et c’est devenu un sujet de plus en plus médiatisé. Qu’en pensez-vous ?

    Le problème c’est qu’on n’est pas en train de respecter les intérêts de l’enfant victime d’abus sexuel. En tant que pédopsychiatre, j’ai assisté à des situations catastrophiques et je peux en témoigner. L’impact à moyen et court termes est terrible. Après traitement médiatique, quelques enfants se retrouvent dans une situation désastreuse avec, entre autres, leur sortie de l’anonymat (on les reconnait au niveau de leur école et de leur entourage). Certaines histoires sont surmédiatisées et cela donne l’effet inverse et l’enfant est, par la suite, abandonné : 80% des cas n’aboutissent pas et les familles finissent par abandonner. Cependant, je considère qu’il est très positif que le débat soit publiquement ouvert aujourd’hui autour de cette question mais le parcours de l’enfant victime d’abus sexuel est un parcours terrible. Cela fait quelques années que je m’occupe de ce dossier que cela soit au sein de l’ATFD ou au niveau de mon travail et je peux vous assurer qu’à plusieurs reprises, j’hésite à signaler les cas que je traite même si j’y suis obligée ; le parcours judiciaire est tellement infernal pour l’enfant que la victimisation secondaire est plus importante que la victimisation primaire. Parfois, l’abus sexuel a moins d’impact traumatique que le processus qui s’en suit.

    -Ce que vous dites est extrêmement grave, que se passe-il après la signalisation de l’abus pour que l’enfant en sorte encore plus traumatisé ?

    Tout d’abord, l’enfant peut ne pas être cru par son entourage ; au lieu d’être écouté et soutenu, il peut être taxé de menteur et peut même subir des violences physiques en signe de punition pour son supposé mensonge. Parfois, il peut même être responsabilisé de l’abus qu’il a subi surtout lorsqu’on parle d’inceste. Par moment, la réaction de la famille est tellement dramatique que les parents décompensent totalement. J’ai eu à faire à un cas où le père est décédé suite à l’abus sexuel de l’enfant. Après le niveau de la famille, arrive le niveau des institutions où commence la descente aux enfers ; nous avons une seule brigade des mineurs qui existe à Tunis. Donc l’enfant passe, ailleurs, par un poste de police normal où les agents ne sont pas forcément habilités à mener des enquêtes pareilles. J’ai suivi un cas où l’enfant victime a été confronté à son père. Je n’oublierai jamais cet adolescent que j’ai suivi à l’hôpital Razi : il avait cinq ans lorsqu’il a été abusé par son père et le procureur de la République l’avait mis devant son père et lui a demandé de lui raconter ce que ce dernier lui avait fait subir. L’enfant été incapable de placer un mot. Je l’ai revu lorsqu’il avait treize ans et il n’avait qu’une seule idée en tête : voir son père puni pour ce qu’il lui avait fait. Le jeune adolescent avait plein de troubles psychiatriques et il ne parlait que de la punition de son père. L’affaire n’a pas abouti puisque l’enfant a retiré sa plainte et la mère a préféré quitter sa ville et s’est réfugiée, avec son fils, à Tunis pour le protéger de son père.

    Parfois, nous avons à faire à des enfants à peine âgés de trois et quatre ans qui, après être passés par toutes les étapes de l’enquête, sont malmenés par une procédure pénale totalement inadaptée. Normalement, l’enfant est entendu par une juridiction spéciale représentée, en Tunisie, par le juge de la famille mais, comme l’accusé est adulte, l’enfant victime est obligé d’être entendu par une juridiction habituelle. Il y a une Commission qui est en train de revoir actuellement les conditions de ces procédures spéciales et il existe, depuis 2010, un projet de loi dans ce sens. La prise en charge de ces enfants n’est pas toujours possible, faite à temps, suivie, l’accès aux traitements est difficile etc. 

     Entretien mené par Salma BOURAOUI

    http://www.letemps.com.tn/

  • Les armes de la BD pour lutter contre la «post-vérité» en Syrie (Libération)

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    L’histoire de Haytham al-Aswad, racontée en bande dessinée, est le meilleur moyen de contredire ceux qui accusent les réfugiés venus de Syrie ou d’Irak d’être attirés par nos allocations.

    On assiste depuis plusieurs mois à un débat renouvelé sur la qualité de la couverture médiatique de la guerre en Syrie. Partiale, biaisée, partisane, «droit-de-l’hommiste», elle aurait conduit l’opinion publique française à se leurrer sur la situation, et aurait invité les cancres du Quai d’Orsay à se fourvoyer gravement.

    Alors que la bataille d’Alep se déroulait, un autre conflit se jouait dans nos médias : celui pour nous faire croire que «la vérité» serait «la principale victime de cette guerre». Quelle indécence, alors que les chiffres sont là : quelque 500 000 morts et disparus, plus de 10 millions de déplacés et réfugiés. S’il y a bien faillite de l’Occident dans ce conflit, elle est morale et elle résulte de l’incapacité que nous avons eue à le prévenir.

    De grâce, n’ajoutons pas la vérité aux victimes, déjà trop nombreuses, de la guerre en Syrie.

    Comment informer ? A cela, pas de secret. Que l’on soit journaliste, chercheur, historien, documentariste ou diplomate : il faut des sources. Revenir toujours aux sources. A ceux qui ont vécu l’histoire et qui peuvent témoigner. La Syrie crève depuis six ans de tous ceux qui kidnappent la parole des Syriens, qui s’identifient dans telle cause ou communauté et fabriquent ensuite un discours pour confirmer leurs a priori.

    Haytham al-Aswad, le héros de Haytham, une jeunesse syrienne, est un jeune Syrien de Deraa, dans le sud du pays, près de la frontière jordanienne. Bien sûr, il n’est pas comme les autres (mais qui viendrait prétendre qu’il existe un «Syrien moyen»?) : il est le fils d’un opposant historique à la dictature des Al-Assad. Et il est brillant, ce qui lui a permis une intégration en France remarquable. Mais ce qu’il nous raconte de sa jeunesse, à la première personne et avec une grande fraîcheur, casse toutes les propagandes.

    On découvre, à travers son parcours, les tâtonnements d’un enfant confronté à une réalité politique extrême. La dictature d’abord, dont il prend conscience qu’elle n’est pas un état normal, puis la révolte. Alors que son père est le tout premier «reporter citoyen» de la révolution syrienne, le jeune homme, 14 ans à l’époque, voit tomber les premiers manifestants sous les balles de la répression.

    Et ensuite ? Les menaces, la clandestinité, l’arrestation de sa mère, l’exil. Et le regard presque candide d’un adolescent, descendu de sa province syrienne, qui découvre Paris, son RER, sa tour Eiffel et ses fast-foods. Qui découvre aussi, avant la grande crise des réfugiés de 2015, les écueils rencontrés par les réfugiés. Qui se bat, enfin, pour ne pas être cantonné dans les recoins du système scolaire, mais pour pouvoir faire valoir ses talents, là où beaucoup de jeunes étrangers, parce qu’ils maîtrisent mal la langue, sont simplement rangés parmi les mauvais élèves.

     

    Bien sûr, j’aurais pu narrer l’histoire de Haytham dans un livre «classique». Mais la BD offre une formidable économie de mots. La précision toute documentaire des dessins de Kyungeun Park plonge le lecteur dans l’environnement syrien et permet d’évoquer, avec légèreté, à la fois une enfance syrienne, la construction «à la dure» d’une conscience politique dans les tourbillons d’une révolution et le parcours courageux d’une famille réfugiée en France.

    La force de la BD, c’est sa capacité à restituer une ambiance. Comment raconter en une page le stress d’un interrogatoire ? Et même en deux vignettes la torture ? Des gros plans, suggestifs mais dignes. Des profils, des ombres. La sueur sur le front et la peur dans les yeux. En quelques traits, l’ambiance est installée. Il aurait, sinon, fallu de longues descriptions ou sombrer dans le voyeurisme.

    La BD est aussi remarquablement accessible. Elle reste un livre, donc un objet qu’on s’approprie, auquel on dicte son rythme, qu’on dévore ou qu’on picore, dans lequel on revient avec joie. Mais il est aussi ouvert à tout public. Là où un jeune lecteur, ou quelqu’un qui ne lit pas avec aisance, sera rebuté face à un gros pavé plein de mots, la BD offre le dessin en support.

    Le savoir pour tous ! C’est important pour une fiction, mais aussi pour un ouvrage de reportage ou documentaire. Après, il se trouvera toujours des gens pour crier à la propagande. Pour accuser de désinformation. Pour décréter que la révolution syrienne était dès le départ illégitime, violente et radicale. Hurler d’indignation que les réfugiés sont des privilégiés attirés par nos allocations. L’histoire de Haytham est la meilleure arme pour les contredire. Parce que c’est un récit à la première personne. Un témoignage sans prétention. Parce qu’il ne fait pas de politique. Qu’il ne fait que se raconter et que la magie des bulles rend son récit splendide. 15 février 2017 

    Nicolas Hénin Journaliste, scénariste de Haytham, une jeunesse syrienne

    http://www.liberation.fr/

  • Benjamin Stora: Sur la colonisation (L'Anti-k)

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    Une phrase de Emmanuel Macron sur la colonisation, prononcée à la télévision algérienne, a provoqué de vives réactions, notamment à droite, et comme d’habitude à l’extrême-droite, qui n’a jamais abandonné son combat pour la défense de l’Empire colonial.

    «La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes.» La phrase de Emmanuel Macron, prononcée à la télévision algérienne, a provoqué de vives réactions, notamment à droite, et comme d’habitude à l’extrême-droite, qui n’a jamais abandonné son combat pour la défense de l’Algérie française. Des réactions à gauche également.  La ministre écologiste Emmanuelle Cosse a réagi en niant le terme de « crime contre l’humanité » à propos de la colonisation. Les réactions des dirigeants socialistes sur la caractérisation précise de la période coloniale se font encore attendre…

    Pourtant, la qualification de crime de guerre, de crime contre l’humanité, a affleuré sans arrêt dans les débats sur la colonisation depuis longtemps. Pendant la guerre d’Algérie, déjà, une série d’arguments ont été avancés par des avocats, principalement ceux du Front de libération nationale (FLN), mais aussi par l’historien Pierre Vidal-Naquet, qui a écrit La torture dans la République. Le grand rapport en1959 de Michel Rocard sur « les camps de regroupement en Algérie », qui venait de rompre avec la SFIO et fondé avec d’autres militants le PSU, a fait scandale. Il y expliquait que plus de deux millions et demi de paysans algériens avaient été déplacés de force par l’armée. Lui-même, Michel Rocard, parlait de crime contre l’humanité, parce que certains de ces paysans sont morts de faim. En 2000, Germaine Tillion, Vidal-Naquet, Laurent Scwartz, Henri Alleg et d’autres ont publié dans l’Humanité un appel qui demandait à Lionel Jospin, alors Premier ministre, de reconnaître les crimes de la guerre d’Algérie – même si leur texte ne portait pas sur l’ensemble de la colonisation.

    Dans les travaux des historiens consacrés à la conquête de l’Algérie, où des crimes ont été commis, il est raconté des massacres, des atrocités, que n’importe quel historien sérieux connaît. Des livres comme ceux de Charles-André Julien, Charles-Robert Ageron, de François Maspero ou de Marc Ferro ont été publiés depuis longtemps, mais ils n’ont pas visiblement touché la sphère politique.

    Les réactions de la droite et de l’extrême droite ont été très virulentes, parlant par exemple de «crachats inacceptables sur la tombe des Français […] et des harkis morts pour la France». Pourtant, ce sont des réactions convenues. Quand l’histoire française est évoquée par ces hommes politiques, on parle des Lumières, de l’aspect glorieux de grands personnages de la nation, de la République égalitaire. Mais ils ne disent jamais les zones d’ombre de l’histoire française, en s’abritant derrière le refus de l’idée de « repentance ».

    En 2005, la loi obligeant les enseignants à évoquer l’aspect «positif» de la colonisation a provoqué un tollé- son article 4 a été retiré-. Lorsque ces hommes politiques, et les pamphlétaires ou idéologues qui leur sont proches, évoquent ces sujets ils ne prennent jamais la peine de demander leur point de vue à ceux qui l’ont vécu. Dans les pays anciennement colonisés, la condamnation de la colonisation reste forte, très développée par les historiens tunisiens, marocains, africains, indochinois… Pas un seul historien de ces pays ne dira que la colonisation avait été positive.

    Pour la droite et l’extrême droite, l’histoire de France doit être prise comme un bloc. Mais à vouloir prendre l’histoire comme un bloc, on finirait par dire qu’il ne s’est rien passé sous Vichy, ou sous la Révolution française. C’est une lecture à géométrie variable, où l’on évoque le massacre des Vendéens sans crainte de tomber dans la fameuse, et honnie, « repentance ». On ne s’intéresse qu’à une fraction, qui a souffert de la fin de cette histoire, les harkis et les rapatriés. Il faudrait pourtant  demander leur point de vue à tous les anciens colonisés, qui ont vécu dans des sociétés coloniales pendant longtemps. Il faut prendre en compte l‘ensemble aspects : si « la France a apporté les droits de l’Homme, elle a oublié de les lire », comme l’a également déclaré Emmanuel Macron. Cette contradiction entre les principes d’égalité affichés et leur non-application est d’ailleurs à la base des nationalismes anti-coloniaux. Et il semble, décidément, toujours pas possible d’admettre cela soixante ans après…

    Or, pour un jeune d’aujourd’hui, de 25 ou de 35 ans, il existe une évidence dans la reconnaissance des actes criminels qui ont été commis, dans le rapport à l’esclavage, au régime de Vichy, à la Shoah. Ce sont des séquences historiques désormais admises. Pour la guerre d’Algérie et la colonisation, on n’en est pas là. Il y a encore un décalage entre la jeunesse et une partie de la classe politique. Les propos de Emmanuel Macron, soulèvent de l’embarras à gauche, de la protestation à droite, et de la virulence à l’extrême-droite.

    17 FÉVR. 2017 – PAR BENJAMIN STORA – BLOG : VOIX DU SUD

    http://www.anti-k.org/

    Lire aussi:

    Crimes contre l’humanité ! (NPA)

     

     

     

  • Syrie Paris : Débat « Un nouvel état des lieux » (Souria Houria)

    Affiche_126X80-480x756.png

    Le 26 février 2017

    Les Dimanches de Souria Houria 

    24ème rencontre des Dimanches de Souria Houria

    Conçus et Animés par Farouk Mardam Bey

    Le dimanche 26 février 2017, de 17 h à 19 h

    Le Maltais Rouge

    40, rue de Malte, 75011 Paris

    Métro République ou Oberkampf

    Un nouveau état des lieux.

    Rencontre avec Ziad Majd politologue, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de Paris

    Témoignage sur la situation à Idleb de Younes Shasho activiste et photographe d’Alep

    https://souriahouria.com

  • Quand le Ministre de la Défense légitime les manœuvres militaires franco-israéliennes et encourage de futurs crimes de guerre (BDS)

     
    Par question publiée au J.O. du 6 décembre 2016, Jean Jacques Candelier, député du Nord a demandé au ministre de la défense de s’expliquer  sur les manoeuvres militaires aériennes franco-israéliennes qui ont eu lieu en  Corse en novembre 2016.
     
    Le député évoque notamment Gaza, où l’aviation israélienne s’est illustrée à 3 reprises par des raids meurtriers sur la population civile (agressions de 2008-09, 2012 et 2014), avec le bilan effroyable de 541 enfants tués au cours des opérations sanglantes de l’été 2014.
     
    Le ministre a affirmé par réponse publiée au J.O. du 24 janvier que la coopération militaire de la France avec Israël est ancienne, que la France développe ce type de relations avec de nombreux autres pays, et que cette coopération relève du cadre strict de l’action diplomatique.
     
    En somme, il n’y aurait pas lieu de s’inquiéter !
     
    A cela nous répondons que bien au contraire toute coopération militaire de la France avec l’Etat colonial et d’apartheid israélien nous inquiète et nous scandalise, et que nous participons sans relâche à la campagne internationale pour l’embargo sur le commerce d’armes et contre toute coopération militaire avec Israël.
    Il est inadmissible que le gouvernement français affiche une telle réponse après le refus méprisant d’Israël de se plier à la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU contre la poursuite de la colonisation, puis de participer à la conférence de Paris !
     

    NON Monsieur le ministre, les manœuvres militaires franco-israéliennes ne sont pas anodines : elles préparent de futurs crimes de guerre ! Vous n’êtes pas sans savoir que la population civile palestinienne sert de cobaye pour tester les armes israéliennes, en toute violation de la 4ème convention de Genève.

     Vous savez aussi que les États, dont la France au regard de ses engagements européens et internationaux, ont pour obligation de garantir qu’Israël, comme tout autre État, se conforme au droit international.
     
    En 2014, Israël a assassiné plus de 2250 palestiniens à Gaza, dont plus de 550 enfants selon l’UNICEF. Aujourd’hui, des raids meurtriers frappent encore trop souvent la population de Gaza  et, vous ne l’ignorez sans doute pas,  les emprisonnements et les exécutions sommaires de Palestiniens résistants  sont quasi quotidiens en Cisjordanie
     
    Votre réponse, qui occulte complètement cette réalité est un encouragement à de nouveaux crimes de guerre contre un peuple désarmé.

    Nous continuerons à nous mobiliser pour que la France déclare un embargo militaire d’Israël, conformément à la demande unanime de la société civile palestinienne.

     
    Paris, le 13 février 2017,
     
    La Campagne BDS France
     
  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Tunisie. Les violations des droits humains commises au nom de la sécurité menacent les réformes

    Syrie. Réaction du président Bachar el Assad au rapport d'Amnesty International sur la prison de Saidnaya

    Égypte. Fermeture d’un centre de réadaptation pour les victimes de torture

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    http://www.france-palestine.org/local/cache-vignettes/L150xH224/arton30317-48f20.jpg?1487068963

     

    Temps fort Palestine : territoire, mémoire, projections

    Mucem - Marseille, mardi 14 février 2017