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Algérie - Page 20

  • Cela s’est passé un 30 décembre 1958 … La bataille de Djebel Mongorno (Babzman)

    30-12-58

    La bataille de Djebel Mongorno, près de Médéa, est sans conteste l’un des faits marquants de cette « guerre d’usure », livrée contre l’occupant par les combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) de la wilaya IV historique.

    Le 29 décembre 1958, sous le commandement du colonel Si M’hamed Bouguerra, les trois katibate Zoubiria, Hamdania et Omaria, qui comptent près de 400 hommes, se déploient à travers les maquis de la zone 2, en direction du quartier général de la Wilaya IV, localisé au massif de Ouled Bouachra. Un important rendez-vous doit se tenir quelque part à l’intérieur de ce massif forestier, réputé imprenable, en vue de fédérer les trois Katibate en une seule entité militaire. L’objectif du commandement de la wilaya IV est de parvenir à mettre sur pied un bataillon capable de contrecarrer la stratégie militaire de l’ennemi. Mais le rendez-vous n’aura jamais lieu. Un imprévu va bouleverser tous les plans.

    Des unités de l’ALN, qui font route vers Ouled Bouachra, observent un mouvement de troupes ennemies vers la zone de réunion. C’est alors qu’elles décident de se déployer dans les maquis avoisinants, notamment à djebel Mongorno, distant de quelques kilomètres du lieu de rendez-vous. Informées de la présence de dirigeants de l’ALN dans cette région, les forces armées françaises improvisent un ratissage de grande ampleur. Des troupes estimées à plusieurs milliers de soldats se mettent en position d’encerclement. Pour l’état-major, c’est une occasion inespérée qui se présente pour décapiter la Wilaya IV.

    A l’aube de la journée du 30 décembre, des éléments des katibate Zoubiria et Hamdania prennent position sur les points culminants de ce vaste massif forestier, afin de sécuriser la zone et couvrir la retraite des autres éléments, déjà présents à Ouled Bouachraa, en cas d’encerclement.

    L’affrontement est donc inévitable vu l’impressionnant dispositif militaire déployé, ce jour-là, et qui n’augure de rien de bon pour les deux katibate. Elles sont loin d’être aussi équipées que leurs ennemis.

    Vers dix heures du matin, les premières salves éclatent, annonçant le début de l’une des plus grandes bataille qu’ont eu à livrer les troupes de l’ALN durant la guerre de libération. L’effet de surprise va déstabiliser l’Etat-major français, contraint de stopper son avancée vers Ouled Bouachraa où s’est regroupé, quelques heures auparavant, le gros des troupes de l’ALN, et de livrer bataille à « Djebel Mongorno ».

    Les combats vont gagner en intensité, au fur et à mesure que le temps passe, et s’étendre vers des zones plus lointaines, formant un rayon d’action de plusieurs kilomètres à la ronde.

    Pendant d’interminables heures, la zone de combat est soumise à un déluge de feu que crachent sans interruption les canons de l’artillerie légère, déployée tout autour du Djebel Mongorno.

    L’enfer vient également du ciel : un ballet incessant d’avions de combat, « Jaguar », « T6 », « B26 » et « B291 » larguent leurs bombes sur les positions occupées par les éléments des katibate zoubiria et Hamdania, dans une tentative désespérée d’éviter une « déroute » qui commence à se dessiner, en cette fin de journée. D’importants renforts affluent des garnisons de Blida et d’Alger vers les lieux de l’affrontement.

    Aux crépuscules, quelques tirs sporadiques continuent de retentir, ici et là, moins intense qu’à la mi-journée où les combats faisaient rage. Tous les éléments de l’ALN, encore en vie ou légèrement blessés, ont réussi à traverser les mailles du dispositif d’encerclement mis en place par l’armée coloniale, afin d’empêcher toute possibilité de retraite. Des hommes se sont portés volontaire pour assurer le repli de leurs compagnons vers des maquis plus sûrs. Certains parviendront à rejoindre le reste des troupes, d’autres viendront rallonger la liste des martyrs,

    140 valeureux combattants des katibate zoubiria et hamdania sont morts en martyrs lors de la bataille de Djebel Mongorno. Beaucoup de ces martyrs, notamment parmi l’effectif de la katiba hamdania, décimée presque entièrement, ont été brûlés au napalm, selon les témoignages de rescapés.

    En revanche, dans les rangs de l’ennemi, les pertes sont plus importantes. Selon certaines sources, elles sont estimées à environ 200 morts ; d’autres sources les situent aux alentours de 600. Trois avions ont été également abattus.

    Outre les pertes infligées à l’ennemi, la bataille de Djebel Mongorno a eu le mérite d’accélérer la réorganisation des unités combattantes de l’ALN, constituées, depuis cette bataille, d’un effectif réduit, très mobile, bien entraîné et doté d’un armement plus performant. Déc 30, 2015

    Sources :

    • APS Blida

    http://www.babzman.com/cela-sest-passe-un-30-decembre-1958-la-bataille-de-djebel-mongorno/

  • «Le meilleur hommage à Si L’Hocine, c’est l’instauration de la démocratie» (Algeria Watch)

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    Proche collaborateur durant la période difficile des années 1990, Mustapha Bouhadef apporte son témoignage sur le leader Aït Ahmed, le politique et l’homme qui se confondent. «On ne peut distinguer, chez Hocine Aït Ahmed, l’être humain de l’homme politique. Sa lutte pour les droits de la personne humaine et la démocratie est indissociable du vécu quotidien des Algériens.»

    Vous étiez l’un des collaborateurs directs de Hocine Aït Ahmed au sein du FFS pendant de longues années. A quand remonte votre premier contact et dans quel contexte ?

    Mon premier contact avec Hocine Aït Ahmed date de 1990, au moment de l’ouverture politique ayant suivi les événements d’Octobre 1988, qui laissait espérer enfin une voie démocratique. C’est dans ce contexte que j’ai rencontré Si L’Hocine, qui recevait beaucoup de monde à l’époque et qui m’a convaincu, par son charisme et le programme politique, de rejoindre le FFS.

    Dans le cadre de la préparation des textes du premier congrès, j’ai eu le privilège de diriger une commission sur l’éducation et la culture, qui a élaboré le projet du «système éducatif» du parti, avec le concours de beaucoup de compétences avérées dans ce domaine particulier. La période de la préparation de ce congrès était particulièrement féconde et constructive, période où j’ai commencé à mieux connaître Si L’Hocine.

    La période la plus difficile était la décennie rouge, notamment les années 1994 à 1996. Comment l’avez-vous vécue au FFS ? Avez-vous subi des pressions ?

    En effet, c’était une période très difficile. Hocine Aït Ahmed a été obligé de reprendre le chemin de l’exil pour différentes raisons, dont la «liquidation» en direct à la télévision de Mohamed Boudiaf pendant une conférence à Annaba, qui signifiait à la population jusqu’où les assassins pouvaient aller ; la fermeture de plus en plus dure des champs politique et médiatique ; la gestion, par un pouvoir autoritaire, de la société, avec une restriction drastique des libertés individuelles et collectives, faisant fi des droits de la personne humaine, droits qui furent le combat permanent d’Aït Ahmed.

    C’était une période où, pour le FFS, il s’agissait de résister, pacifiquement bien sûr, et de préserver ses militants, au moment où les enlèvements et les assassinats étaient le quotidien de la population algérienne. N’oublions pas le lourd tribut payé par le FFS avec les assassinats de militants, membres du conseil national, de M’barek Mahiou, secrétaire national, tant regrettés par tous. C’était aussi la période du contrat national qui aurait pu constituer une sortie de crise pacifique et qui aurait pu éviter la tragique effusion de sang. C’est dans cette conjoncture que, fin décembre 2001, des individus armés se sont présentés à mon domicile, alors que je n’y étais pas…

    Quels étaient vos rapports avec Aït Ahmed à ce moment-là ? Comment réagissait-il aux événements ?

    Nous nous rencontrions régulièrement à l’étranger, le secrétariat national et lui-même, pour faire des analyses de la situation du parti et du pays ; pendant ces séances il écoutait tout le monde et des décisions étaient prises concernant la marche du parti. De plus, son contact avec le FFS était pratiquement quotidien et on réalisait qu’il suivait attentivement l’évolution politique dans le pays.

    Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez l’homme ? Au-delà de l’homme politique, Aït Ahmed, l’humain, comment le décrivez-vous ?

    On ne peut distinguer chez Hocine Aït Ahmed, l’être humain de l’homme politique. Sa lutte pour les droits de la personne humaine et la démocratie est indissociable du «vécu quotidien» des Algériens. Doué d’une intelligence politique aiguë, il ajoute constance, persévérance, pugnacité dans les idées et les actions. J’ai pu apprécier sa capacité d’écoute, la pertinence de ses remarques, son esprit de synthèse, ses connaissances dans pratiquement tous les domaines, sa grande culture et surtout sa propension à proposer d’innovantes initiatives de dépassement aux événements conjoncturels.

    Mais ce qui m’a le plus marqué chez Hocine Aït Ahmed, c’est son humanisme, sa simplicité, sa défense permanente des droits de l’homme et son abhorration de la police politique dont il ne cessait de réclamer la dissolution. Toutes les précautions prises lui ont, peut-être, permis de finir son cycle de vie militante par une mort naturelle parmi ses proches. Cette hauteur de vue fait, peut-être, qu’il n’a pas su éviter parfois de sacrifier ses proches collaborateurs, dans certaines circonstances.

    Ceux qui l’ont combattu violemment hier le célèbrent aujourd’hui. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Cette question me rappelle ce qu’il m’avait dit lors de la disparition d’un opposant, ancien responsable de la Révolution, que le pouvoir s’est soudainement mis à glorifier : «Ils nous préfèrent morts plutôt que vivants.» Il n’a pas échappé à cette règle. D’aucuns veulent déjà s’ériger en héritiers de son combat qu’ils ne partageaient pas de son vivant. Cela prouve, s’il en était besoin, la valeur universelle et la justesse de sa lutte pour la liberté et la démocratie.

    Comment avez-vous vécu la disparition de Si L’Hocine ?

    J’ai été frappé par le large mouvement de sympathie de la part de la population algérienne. Quant à moi, j’ai perdu quelqu’un qui m’a beaucoup appris. J’ai ressenti, au moment de l’annonce de son décès, que l’Algérie perdait un grand dirigeant politique et surtout un repère. C’est le seul qui a continué le combat pour la démocratie après l’indépendance du pays : le pays s’est libéré du colonialisme certes, mais sans liberté des personnes hélas ! Faire aboutir l’instauration de la démocratie et le respect des droits de la personne humaine, y compris dans les institutions, la société civile, la société politique, c’est le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Hocine Aït Ahmed. 

    Hacen Ouali El Watan, 29 décembre 2015

    Mustapha Bouhadef. Ancien premier secrétaire national du FFS

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/tribune/bouhadef_haa.htm

    Lire aussi:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_des_forces_socialistes

  • Non, Aït Ahmed n’est pas récupérable par les clans (Anti-k)

    HOCINE AÏT AHMED N’EST PAS RÉCUPÉRABLE. IRRÉMÉDIABLEMENT, IL A PRIS LE CAMP DE LA SOCIÉTÉ CONTRE LE RÉGIME. NON, AÏT AHMED N’EST PAS RECUPERABLE PAR LES CLANS, IL EST L’HOMME DE LA NATION

    Saïd Djaafer, directeur éditorial du Huffington Post Algérie
    Huffpostmaghreb le 25 décembre 2015

    La mort de Hocine Aït Ahmed donne lieu à des expressions de reconnaissance venant même de ceux qui l’ont constamment insulté, dénigré et qui ont menti sur lui avec un aplomb extraordinaire. C’est inévitable et ses proches, sa famille, qui ont l’élégance du défunt sont obligés de faire avec et de laisser passer, d’attendre que la poussière retombe…

    Pourtant, avouons-le, il nous est insupportable d’entendre Ammar Saadani dire, avec une absence de pudeur qui nous hérisse, que Hocine Aït Ahmed, « comme Boudiaf et même Bouteflika… ont fait l’objet d’injustice de la part de petits ».

    Il nous est insupportable de l’entendre dire que lui et son clan veulent la démocratie que voulait Hocine Aït Ahmed. C’est faux. Hocine Aït Ahmed a combattu un régime autoritaire avec tous ses clans, par conviction et sans aucune compromission.

    Il nous est insupportable d’entendre de la part d’un représentant d’un clan du régime suggérer que Hocine Aït Ahmed ait besoin d’une quelconque « réhabilitation ». Cela est indécent de la part d’un représentant qualifié d’un régime qui a dilapidé le capital historique et humain d’une des plus grandes révolutions du 20ème siècle.

    Que ses proches nous pardonnent d’exprimer notre colère en ces temps de recueillement, Ammar Saadani, ne s’étant pas contenté de faire le minimum protocolaire mais a rompu la trêve de la pudeur.

    Il faut donc lui rappeler que Hocine Aït Ahmed a combattu l’ensemble du régime avec sa police politique et ses meutes d’aboyeurs politiques et médiatiques qu’il lâchait contre les militants de la démocratie et de la liberté.

    Il faut donc lui rappeler que Hocine Aït Ahmed n’a jamais, au grand jamais, joué un clan contre un autre et qu’il les considérait, tous, comme faisant partie d’un même régime, d’une même entreprise de saccage systématique de l’énorme potentiel de notre nation.

    Hocine Aït Ahmed était bien dans l’opposition au régime mis en place à l’orée de l’indépendance, il n’était pas seulement opposé « à certains responsables dont il contestait le mode de gouvernance et la méthode de gestion. », selon la formule de Bouteflika.

    Non, Hocine Aït Ahmed n’est pas récupérable. Irrémédiablement, il a pris le camp de la société contre le régime. Et ce n’est pas une déclaration scandaleusement opportuniste de M.Saadani qui changera les choses.

    Hors de question d’apporter une quelconque légitimité à certaines parties du régime contre d’autres. Ils font partie, pour lui, du même désastre.

    Il était ce que vous nous avez empêché d’être

    Hocine Aït Ahmed, contrairement aux éléments de langage que le régime a fourni à ses fonctionnaires politiques et à ses médias, n’a jamais été un homme qui ne dit « que non ». C’était un grand homme politique, un dirigeant responsable, soucieux d’éviter que le pays n’éclate en morceaux en raison de l’impéritie de ceux qui le gouvernent.

    Et même s’il ne tenait pas en grande estime ceux qui détenaient le pouvoir, il a toujours affiché sa disponibilité à discuter la recherche d’un compromis vertueux pour faire sortir le pays et la société de la régression, pour aller vers le rétablissement de la souveraineté de peuple et sortir d’une confiscation aux conséquences désastreuses.

    Disponibilité au compromis mais intransigeance absolue sur sa finalité qui ne peut être qu’un sortie ordonnée et pacifique vers l’Etat de droit et la démocratie. Hors de question de participer à la guerre des clans ou de l’alimenter.

    C’est ce qui rendait absolument pitoyables ces journaux qui ont « vu » Hocine Aït Ahmed avec le général Toufik à l’aéroport de Boufarik ou ceux qui n’en finissaient pas de trouver les preuves du « deal ».

    Ce n’est pas aujourd’hui qu’on instrumentalisera SI L’Hocine. Aucun clan ne peut l’utiliser car il était contre le système des clans. Il n’était pas contre Toufik pour être avec Bouteflika ou Saadani.
    Trop grand pour ces mesquineries. Il avait une autre idée de la politique et de l’Algérie.

    Il était jusqu’au bout ce rêve d’une Algérie humaine, plurielle, moderne et citoyenne que les clans nous ont empêché d’avoir. Et de voir. Et que nous voulons toujours.

    Laissez-nous donc enterrer Hocine Aït Ahmed, sans vos pitreries, sans vos opportunismes. Laissez les Algériens saluer le départ d’un grand sans vos parasitages. Que l’on ne nous force pas à aller plus loin. Ne nous forcez pas à rompre la trêve de la pudeur.

    Qu’on se le dise : Hocine Aït Ahmed n’a pas besoin d’une « réhabilitation » de la part du régime, de ses hommes, de ses clans. Il est au paradis des révolutionnaires, dans le cœur des femmes et des hommes. Dans nos cœurs.

    Sources : Huffpostmaghreb.com


    HOCINE AIT AHMED

    L’HOMME QUI AIMAIT LES MILITANTS ET LES ALGÉRIENS

    HuffPost Algérie
    Par Saïd Djaafer
    le 24 décembre 2015

     

    Ceux qui lisent ou relisent, les « Mémoires d’un combattant, l’esprit d’indépendance » de Hocine Aït Ahmed (republié et traduit en arabe aux éditions Barzakh) découvrent une chose assez rare : les notes de renvoi en bas de page sont aussi importantes que le récit.

    On ne les lit pas en « passant », on s’y informe. On y découvre des noms d’une multitude de militants que le jeune Hocine Aït Ahmed a côtoyés durant la période couverte par le livre, 1942-1952. C’était un témoignage respectueux pour ces faiseurs, peu connus en général, de l’histoire que les règles du récit obligeaient de les présenter de manière succincte.

     

    On lit le livre avec ses notes de bas de page en découvrant ce grand réservoir de militants sur lesquels on ne connait pas grand-chose. Quand on rencontre Hocine Aït Ahmed, il pouvait s’étaler longuement sur ces noms – et d’autres qui jalonneront son parcours – pour en parler avec respect, affection et aussi avec humour.

    Hocine Aït Ahmed était un militant. Il aimait les militants. Il aimait leur parler, les toucher, leur donner des tapes sur le dos, les plaisanter, les chambrer. Il aimait en parler. Pour lui, c’est cette multitude de militants qui a fait le mouvement national et la révolution.

    Les dirigeants « historiques » – il n’aimait pas particulièrement ce terme – sans en amoindrir leur rôle étaient portés par l’abnégation de ces militants qui n’auront pas les honneurs des journaux ou des manuels d’histoire.

    Et ces notes de bas de page succinctes devenaient dans sa bouche des récits extraordinaires sur les femmes et les hommes du mouvement national dont le carburant essentiel a été – et il le demeurera pour lui-même après l’indépendance et ses nouveaux combats – une quête de dignité, une affirmation d’humanité.

    Parfois, le nom ne revenait pas – et il s’en excusait avec humour, « mon cerveau est un disque dur qui est plein, on ne peut pas le formater me disent les médecins, il faut juste rebooter » – mais il persistait. Il avait trouvé la technique : il racontait la situation toujours avec humour, le décor, le nom du lieu… et par magie, le nom du militant revenait. Son visage s’illuminait alors d’une vraie joie d’enfant. Et ce nom, il le répétait plusieurs fois, comme pour s’excuser de l’avoir oublié…

    Une lutte permanente pour la dignité

    Ce combattant au long cours connaissait les servitudes du militantisme dans une adversité absolue, cet arrachement permanent au confort de l’abandon et du renoncement, du refus de la réflexion et de l’engagement. Il connaissait l’énorme effort sur soi que le militant, sous le poids d’une menace existentielle permanente, devait faire constamment pour renouveler la flamme, pour se renouveler.

    Il avait un immense respect des militants, ces déblayeurs de terrain, ces fabricants de progrès et de perspectives. Il n’acceptera jamais le fait que le régime qui s’est mis en place à l’indépendance a décidé que l’indépendance pouvait se passer de la liberté et des libertés. Il a continué, lui, avec d’autres à militer contre cette régression, ce coup d’arrêt brutal au mouvement d’émancipation de la société algérienne.

     

    Une lutte sans concession. Cet homme « historique » restera fidèle au combat premier : la dignité pour lequel on s’est battu, pour laquelle on est mort, ne pouvait s’accommoder de la chape de plomb militaro-policière qui s’est mise en place à l’indépendance. Une confiscation à laquelle il ne s’est jamais résigné. La primauté du politique sur le militaire, c’était en définitive, la primauté du citoyen, l’affirmation de sa souveraineté. C’était la primauté du militant politique sur l’agent de la police politique.

    Hocine Aït Ahmed a dirigé l’OS (organisation spéciale) C’était en quelque sorte un militaire. Il n’avait pas la naïveté de croire que l’Algérie indépendante pouvait se passer d’une armée ou de services de renseignements. Mais il avait la conviction absolue, totale, que ces instruments ne devaient pas se substituer à la nation et ni exercer, au nom de la légitimité révolutionnaire, une tutelle sur la société.

    La police politique et les « dobermans »

    Il a toujours combattu l’existence d’une police politique et il savait qu’il lui devait la campagne de dénigrement systématique qui le présentait comme un séparatiste, un agent de l’impérialisme… Il rendait les coups parfois à ces « dobermans » qui, dans les médias, se piquaient de lui faire des leçons de patriotisme.

     

    Il a été écœuré par l’outrance de la campagne de haine et d’accusation de « traîtrise » qui l’a ciblée ainsi que Abdelhamid Mehri – avec qui il a retrouvé une vieille complicité de militant – après la signature de la plateforme de Rome.

    Ce rejet de la police politique relève de sa conviction démocratique. Mais il y avait aussi une position éthique : quand la police politique phagocyte le champ social, on tue le militant, on fabrique des indicateurs, on tue le politique, on fabrique des marionnettes.

     

    Et pour Hocine Aït Ahmed cette entreprise organisée d’élimination du militant et du militantisme était le plus grand tort fait à l’Algérie. Une régression, un appauvrissement qui peut mener à l’asservissement dans un monde dangereux où les puissants n’hésitent pas à fabriquer des guerres pour remodeler les pays.

    Cette vision globale d’une Algérie – et d’un Maghreb uni – qui doit se donner les moyens par l’adhésion de la population et l’action des militants de toutes les tendances de se défendre recouvre une vision très moderne de la sécurité nationale.

    | Hocine Aït Ahmed avait en effet une vision très réaliste de ce que veut le « centre » : « l’ordre brutal du monde, du capitalisme colonial hier et de la globalisation néolibérale aujourd’hui, nous dit une seule et même chose : vous avez le droit d’être des peuples unis dans la soumission au colonialisme ou la dictature mais la démocratie et la liberté vous ne pouvez les vivre que comme des petites coteries, des clans, des ethnies, des sectes et que sais-je encore ! ». –

    Seules les libertés, celles-là qui permettent aux militants des différents courants de se concurrencer politiquement mais également de fabriquer en permanence un consensus national sont à même de nous prémunir d’une « fumisterie néocoloniale qui convient parfaitement à certains, qu’ils l’habillent d’extrémistes religieux, du despotisme des castes mercantilistes appuyées sur des dictatures militaires ou qu’il s’agisse des régionalismes racistes et belliqueux incapables de construire une route ou des tracés de pâturage entre deux communes sans provoquer une guerre ! »

    Un dessein

    Le chef politique et le chef militaire de l’OS en a tiré de manière définitive la conclusion de la supériorité morale, politique et même sécuritaire du militant sur l’agent et de la dangerosité absolue pour la nation du rôle assumé par la police politique.

    Les dégâts de cette mise au pas, de cette entreprise systématique du discrédit du politique, de la manipulation des partis et des médias et de la dissuasion à l’action militante écœuraient Hocine Aït Ahmed. Pour lui, c’était une entreprise d’affaiblissement du pays, une dilapidation d’un capital humain inestimable, celui-là même dont on a besoin dans les moments difficiles.

    Les militants pour Hocine Aït Ahmed n’étaient pas et ne sont pas des notes de bas de page. Ils sont beaucoup plus. Infiniment plus. Ils sont la nation qui se renouvelle sans cesse et qui accumule dans la liberté et la fidélité aux idéaux.

    Un jour, au détour d’une longue discussion en privée à Alger, il nous disait son espoir de voir les jeunes Algériens, malgré les difficultés et malgré un environnement dissuasif, renouer avec le militantisme politique.

    « Les militants politiques sont précieux, ils sont des citoyens en alerte, des vigilants. Ils sont engagés dans une action qui transcende leurs propres vies. Et dans notre cas, hier comme aujourd’hui, militer c’est être dans un dessein d’une société de progrès où les femmes et les hommes recouvrent leur dignité, leur humanité. Y a-t-il plus noble dessein que celui-là… ? » 28 décembre 2015

    Sources : Huffpostmaghreb

    LIRE AUSSI :

    Mécili : « Comprendre, se souvenir, pas pour se venger mais pour sortir du cauchemar… » (Hocine Aït Ahmed)

    Hocine Aït Ahmed, combattant de l’indépendance et infatigable militant de la démocratie en Algérie est mort

    http://www.anti-k.org/2015/12/28/non-ait-ahmed-nest-pas-recuperable-par-les-clans/

  • PST (Algérie) : transferts sociaux, loi de finance, code de l’investissement à l’heure du libéralisme sauvage (Essf)

    Mohamed Rachedi SG du PST

    Les arguments du gouvernement battus en brèche

    NOUREDDINE BOUDERBA ET MAHMOUD RECHIDI, PORTE-PAROLE PST, ANIMENT UN DÉBAT SUR LE PLF 2016

    Invité d’un débat organisé par le PST, Noureddine Bouderba, syndicaliste et spécialiste des questions sociales, s’est employé, hier, une heure durant, à démonter les arguments utilisés par le gouvernement pour la suppression des transferts sociaux. Autant d’éléments, sur lesquels le Parti socialiste des travailleurs (pst) escompte construire le contre-discours ou le projet d’alternative politique.

    Lors de son intervention préliminaire, Mahmoud Rechidi, SG du PST, a estimé d’abord que la nouvelle orientation libérale du pays n’a pas commencé avec l’actuel gouvernement mais avec la politique de l’infitah qui remonte aux années 1990. Selon lui, la LF 2016 vise à liquider le secteur public, en procédant à l’ouverture du capital des grandes entreprises et remet en cause, même partiellement, les transferts sociaux. Et ce, d’une façon légale, à travers la loi de finances qui fait partie de tout un dispositif qui inclut le code du travail, la loi sur la santé et le code des investissements. Aussi, dit-il, “la révision de la Constitution annoncée est le couronnement de ces mutations”. il a argué que l’enjeu n’est pas tant dans la révision des mandats présidentiels mais dans la “constitutionnalisation de cette orientation, c’est-à-dire le basculement économique libéral qui est porteur d’un grand danger, en ce qu’elle porte atteinte à l’espoir sur lequel étaient bâti le mouvement national et l’Indépendance nationale qui étaient aussi contre l’exploitation sociale et pour l’égalité”.

    Pour l’orateur la loi de finances intervient dans un processus d’événements qui date depuis des années. Un constat largement partagé par Noureddine Bouderba, qui en a voulu pour preuve, l’annonce d’un texte plus grave encore, à savoir le code des investissements qui entre dans le perspective de tout privatiser en Algérie. Déjà que la LF 2016 n’est pas encore promulguée que l’on nous annonce la décision du gouvernement de remettre en cause progressivement les transferts sociaux dans le cadre de la protection sociale en Algérie, qu’il s’agit de remplacer par des transferts ciblés, parce que, d’après eux, ces transferts généralistes ou universalistes ne sont pas efficaces, affirme l’orateur. Plus grave encore, il pense que la déclaration du FCE, selon laquelle “les transferts sociaux tels qu’ils sont pratiqués en Algérie ne profitent qu’aux riches”, émanerait réellement des institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale et le fmi.

    L’expert devait battre en brèche les arguments selon lesquels, la suppression des transferts sociaux était nécessaire pour endiguer la surconsommation et la contrebande, en estimant, études à l’appui, que les mesures universalistes réduisent davantage la pauvreté que les programmes ciblant directement les pauvres. Il proposera à la place une stratégie de mobilisation des ressources.

    A. R.

    * Liberté. 20-12-2015 10:00 :
    http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-arguments-du-gouvernement-battus-en-breche-238626#.VnZ9t2b

     

    Loi de Finance, code de l’investissement : un « libéralisme sauvage »

    Adoption de la loi de finances pour 2016 : Le PST accuse le gouvernement et le FCE de faire basculer le pays dans un « libéralisme sauvage »

    Etre de gauche aujourd’hui, « c’est faire barrage à la politique d’austérité annoncée par le gouvernement à travers l’adoption de la loi de finances pour 2016. Et le plus dangereux est le contenu du projet de code de l’investissement qui sera présenté à l’APN pour son adoption ».

    C’est ce qu’a déclaré hier le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mohamed Rachedi, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti conjointement avec l’expert Noredine Bouderba, également ancien membre de la Fédération des travailleurs des hydrocarbures, et consacrée au texte de loi de finances pour 2016 et ses répercussions sur la vie des citoyens.

    Pour le PST, l’adoption de la loi de finances pour 2016 « n’est pas le commencement de la privatisation des entreprises publiques en Algérie, mais elle s’inscrit dans le cadre d’un processus annoncé durant les années 1990 imposé par le Fonds monétaire international (FMI) et les multinationales dont les gouvernements successifs ont suivi à la lettre ses orientations économiques ».

    Pour Rachedi, il s’agit de dénoncer le danger de la loi de finances pour 2016 et son atteinte à la souveraineté nationale, et également cette « austérité imposée aux masses populaires ainsi que les cadeaux fiscaux décernés aux patrons et aux riches ». Pour ce qui est du projet de la nouvelle mouture de la Constitution, le secrétaire général du PST s’attend « à la constitutionnalisation de ce basculement vers le libéralisme sauvage » prôné par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) et le gouvernement.

    Pour faire face à cette situation, Rachedi insiste sur la nécessité de relancer la lutte si on veut stopper net le glissement vers la privatisation des biens publics qui appartiennent à tous les citoyens et de barrer le chemin à cette nouvelle classe d’exploiteurs composée par une infime minorité de la population. « Il s’agit de s’opposer au projet libéral de privatisation du secteur public et de bradage du foncier et des terres agricoles. Aujourd’hui, il est question de faire le bilan de la politique de privatisation adoptée par le gouvernement avant de la relancer. » Selon lui, ce qui n’a pas été dit par le gouvernement, c’est son « abandon de l’idéal du combat du peuple algérien et son contrat social, dont le FMI exige sa révision pour faire des travailleurs de simples marchandises ».

    Pour l’expert Noredine Bouderba, « la situation d’aujourd’hui n’est pas similaire à celle des années 1980 et 1990. Aujourd’hui, on assiste à une privatisation sauvage des biens publics qui appartiennent à tout le peuple algérien ». Selon lui, « la crise de la chute des prix du pétrole sur le marché international n’est qu’un choc psychologique utilisé par le gouvernement pour faire passer son programme de privatisation en adoptant un discours alarmiste pour faire peur aux citoyens ». « Le gouvernement, au lieu de tourner son regard vers les chefs d’entreprise qui ont bénéficié de réductions et d’exonérations fiscales, s’est tourné vers la poche du citoyen épuisé par la cherté de la vie », a-t-il regretté.

    Pour ce qui est des subventions du gouvernement, ce dernier, chiffres à l’appui, explique « le grand mensonge médiatisé par le gouvernement et le FCE » portant sur la surconsommation des Algériens. Selon lui, le taux de subvention du gouvernement est le taux le plus faible, en comparaison avec les pays voisins, notamment la Tunisie qui consacre 1,85% de son PIB, contre 1,2% pour l’Algérie. Pour ce qui est du gaspillage dont parle le gouvernement, les études et les rapports des organisations internationales démontrent que « 80% des Algériens consacrent 55% de leur salaire à l’achat des produits alimentaires ». Selon l’étude de la FAO, l’Algérien gaspille 16% de ses produits, contrairement à l’Européen qui gaspille plus de 40% par an. Pour ce qui est des céréales, le taux de gaspillage est de 30%, dont 20% lors des opérations de stockage et de récolte. Pour ce qui est de la consommation des hydrocarbures, Bouderba estime que l’Algérien consomme moins de 1 200 kg pétrole par an, alors que la moyenne est de 8 000 kg pétrole/an au niveau mondial, avant d’ajouter : « Donc, la levée des subventions de l’Etat sur ces produits n’a aucune relation avec la surconsommation des citoyens, c’est exigence du FMI. »

    Abdellah Bourim

    * Reporters. 20 décembre 2015 06:00


    « Il faut dresser le bilan de la privatisation »

    L’ancien syndicaliste Noureddine Bouderba à une rencontre du PST

    « Il faut dresser le bilan de la privatisation », déclarait hier l’ancien syndicaliste et spécialiste des questions sociales, Noureddine Bouderba.

    Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Invité à une rencontre-débats du Parti socialiste des travailleurs (PST), cet expert en relations sociales a estimé que le processus de privatisation qui a été enclenché voilà presque une vingtaine d’années poursuivi jusqu’à la moitié de la décade 2000, sera relancé.

    Une relance qui sera concrétisée dans le cadre du projet de Code de l’investissement dont une mouture devra être examinée prochainement par le Parlement. Or, ce projet aura des répercussions aussi importantes que le projet de loi de finances pour 2016, adopté récemment par les deux Chambres du Parlement, considérera Noureddine Bouderba.

    Et cela dans le contexte où l’économie nationale est dans une situation difficile au regard de la diminution des revenus du pays, compliquée et complexe, en prenant en compte la prégnance du discours ultralibéral, l’« offensive » de l’argent et du capital ainsi que les divergences « politiciennes » et dangereuse au regard de la remise en question et des transferts sociaux, voire du contrat social existant en Algérie.

    Selon cet expert, il s’agit certes de cerner le bilan de la privatisation, ses résultats et ses effets sociaux, mais aussi de remettre en cause certaines idées reçues. Ainsi, il relèvera que si les partisans de la privatisation arguent qu’une enveloppe de l’ordre de 60 milliards de dollars a été injectée pour le développement du secteur public durant les quatre dernières décades, mais en vain, il faudra également prendre en compte les 10 milliards de dollars dont bénéficie annuellement le secteur privé depuis quelques années (sous forme d’avantages fiscaux et autres). Comme Noureddine Bouderba considère que les arguments avancés pour remettre en cause la politique des transferts sociaux ne sont pas pertinents, les subventions alimentaires n’ayant jamais dépassé selon cet ancien syndicaliste les 2 milliards de dollars (quelque 2% de la richesse nationale).

    Il estimera ainsi que la démarche de « ciblage » des subventions sociales sera inopérante et que toute remise en cause des transferts sociaux ne fera qu’aggraver les inégalités.

    C. B.

    * Le Soir Algérie :
    http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/12/20/article.php?sid=188860&cid=2

     

    PLF 2016 : Le PST s’attaque au gouvernement

    Les critiques des partis politiques pour le Gouvernement ne cessent plus. Hier encore, le Parti socialiste des travailleurs (PST), a fortement critiqué, dans un communiqué rendu public, les textes de la Loi de Finances 2016.

    Selon le communiqué, « depuis plus de trois ans, l’offensive li bérale n’a pas cessé de rogner les mesures inconséquentes et insuffisantes, appelées pompeusement patriotisme économique, introduites par la LFC 2009 ». Pour ce parti socialiste, les attaques quasiquotidiennes contre les subventions et les transferts sociaux, contre l’augmentation des salaires et les pensions, contre les acquis et les droits sociaux, meublaient le discours d’une partie du pouvoir, de l’opposition libérale, du FMI et de la BM ainsi que les médias.

    Aujourd’hui, explique-t-on, la loi de finances 2016, dont le passage en force au Parlement renseigne sur les « réformes démocratiques » promises, vient renforcer ce processus libéral dans le but de démanteler le secteur public, d’abolir ce qui reste du caractère social de l’Etat algérien et soumettre notre économie et nos richesses nationales au secteur privé et aux multinationales. Alors que le pays dispose d’une marge de manœuvre financière consistante, indique-t-on, la promotion d’un discours alarmiste, instaurant la peur au sein de la population, vise « à profiter de la chute du prix des hydrocarbures pour accélérer le processus libéral et imposer l’austérité et la précarité sociale pour la majorité des travailleurs et des masses populaires ».

    « Cette accélération est confortée par le nouveau rapport de forces au sein du régime en faveur du patronat et des affairistes privés, par la bienveillance des puissances impérialistes qui se frottent les mains et par la lente et difficile cristallisation politique du front social » indique-t-on. Pour le PST, la bataille ne se limite pas à « la dénonciation de la LF 2016 au sein du parlement » ou à la défense du droit de préemption, il s’agit de « s’opposer au projet libéral, à la privatisation du secteur public et le bradage du foncier et des terres agricoles ».

    Il s’agit aussi, ajoute-t-il, de « dénoncer l’austérité imposée aux masses populaires et les cadeaux fiscaux décernés aux patrons et aux riches. Il faut se positionner contre les projets de lois libérales et anti sociales tels que le code du travail, la loi sanitaire et le code d’investissements. Il faut, enfin, exiger l’annulation de l’accord injuste avec l’UE et s’opposer au projet d’adhésion de notre pays à l’OMC ». Mais, le PST reste disposé à mener la bataille avec tous ceux qui se mobilisent contre la LF 2016, pour son retrait et pour l’ouverture d’un débat démocratique et sans exclusif sur les choix économiques et sociaux. Avec tous ceux qui luttent pour la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques dans notre pays.

    Wahida Oumessaoud

    * Ouest Tribune, 19 décembre 2015 :
    http://www.ouestribune-dz.com/fr/le-pst-sattaque-au-gouvernement/

    dimanche 20 décembre 2015

  • Algérie Chantier du téléphérique de Tizi Ouzou : Les travailleurs en grève illimitée (Afriques en Lutte)

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    Des dizaines de travailleurs du chantier du téléphérique de Tizi Ouzou, affiliés à la section syndicale UGTA, ont observé, hier matin, un rassemblement devant la gare G3, sise à proximité du stade du 1er Novembre. Ils comptent entamer une grève illimitée à partir d’aujourd’hui pour réclamer le versement de leurs salaires non perçus depuis trois mois et la réintégration de leurs trois collègues arbitrairement licenciés.

    Devant une telle situation, les protestataires appellent le premier magistrat de la wilaya, Brahim Merad, à intervenir. Ainsi, las d’attendre le versement de leurs salaires, les travailleurs de l’entreprise réalisatrice, la « SNC Bapiva », ont décidé de sortir dans la rue pour se faire entendre. « Nous sommes méprisés par notre employeur qui a bloqué nos salaires. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus subvenir aux besoins élémentaires de nos familles. Raison pour laquelle nous avons décidé de hausser le ton », a regretté un représentant de la section syndicale des travailleurs qui a préféré garder l’anonymat. Selon ce dernier, les représentants de la section syndicale ont déposé leur plate-forme de revendications au niveau de l’inspection locale du travail et de leur employeur au mois de novembre dernier.

    A ce jour, rien n’a été fait. « Ces instances appliquent la politique de la fuite en avant. Nous remettons en cause le licenciement arbitraire de trois membres de notre section syndicale. C’est une atteinte à la liberté syndicale. Nous exigeons leur réintégration immédiate », a-t-on insisté, enchaînant : « Nous ne reprendrons le chemin du travail qu’à la satisfaction totale de nos doléances. »

    Source : Le Temps d’Algérie 22 décembre 2015 

    http://www.afriquesenlutte.org/algerie/article/algerie-chantier-du-telepherique

  • Parti Socialiste des Travailleurs (Algérie) et A Manca (Corse)

    Principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).



    بيان حزب العمال الاشتراكي

    بعد وفاة حسين آيت أحمد, أحد القيادات التاريخية للنضال من أجل الاستقلال الوطني لبلادنا, ينحني مناضلو و مناضلات حزب العمال الاشتراكي لذكراه و يقدمون تعازيهم الخالصة لعائلته و كل مناضلات و مناضلي جبهة القوى الاشتراكية.
    مع موت حسين آيت أحمد, فهي رقعة من تاريخنا التي تختفي .جزء من تاريخ الحركة الوطنية وحرب التحرير الوطني, قطعة من النضال من أجل الحريات الديمقراطية, من أجل جمعية تأسيسية, من أجل ترسيم الأمازيغية, من أجل المساواة في الحقوق بين الرجل و المرأة, الفصل بين الدولة و الدين, وضد الدكتاتورية و الاضطهاد.

    سيظل آيت أحمد في تاريخ الجزائر, ليس فقط باعتباره فاعلا رئيسيا في الكفاح من أجل إنعتاق الشعب الجزائري من نير الاستعمار, ولكن أيضا كمعلم في النضالات الديمقراطية والاجتماعية بعد الاستقلال.

    ع / حزب العمال الاشتراكي (PST)
    الأمين العام
    محمود رشيدي


    Déclaration du PST:

    Suite au décès de Hocine Ait Ahmed, l'un des chefs historique du combat pour l'indépendance nationale de notre pays , les militants et les militantes du PST s'inclinent à sa mémoire et présentent leurs sincères condoléances à sa famille et au militants et militantes du FFS.

    Avec la disparition de Hocine Ait Ahmed, c'est un pan de notre histoire qui s'en va . Un pan de l'histoire du mouvement national et de la guerre de libération nationale. Un pan du combat pour les libertés démocratiques , pour une assemblée constituante , pour l'officialisation de Tamazight , pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes , pour la séparation entre la religion et l'état et contre la dictature et l'oppression .

    Ait Ahmed restera dans l'histoire de l'Algérie , non seulement comme un acteur majeur du combat pour l'émancipation du peuple algérien du joug colonial, mais aussi comme repère dans les luttes démocratiques et sociales après l'indépendance.

    P/ Le Parti Socialiste des Travailleurs (PST)
    le Secrétaire Général
    Mahmoud Rechidi

    Source : Facebook

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    Nos camarades corses:

    Si n’hè andatu Hocine Aït-Ahmed (A Manca-La gauche)

    Les militants de la Manca tiennent à saluer la mémoire d’un combattant de la liberté. La disparition de Hocine Aït-Ahmed, dirigeant du Front des forces Socialistes, est une perte, à la fois pour sa famille, son entourage et les militants de son mouvement.

    Elle est également, nous le croyons, une perte pour tous les anticolonialistes, pour le peuple Amazigh, et au delà pour les masses populaires de l’Algérie.

    L’héritage politique d’un des fondateurs de la résistance patriotique Algérienne est un bien précieux pour tous les combattants de la liberté au sein des peuples encore sous tutelle coloniale. Nous retiendrons que la tâche des anticolonialistes ne s’arrête pas avec le départ des occupants.

    La lutte pour un véritable processus de désaliénation, exige de dépasser le caractère purement nationaliste des mobilisations, afin de prolonger la marche vers une société débarrassée de toutes les formes de domination.

    Cet apport, décisif à nos yeux, doit irriguer les luttes encore en œuvre.

    Le témoignage de notre profond respect et de notre gratitude accompagne toutes celles et ceux qui pleurent la disparition d’un de ces hommes insoumis, dont les combats participent d’une véritable humanité.

     

    http://www.a-manca.net/si-nhe-andatu-hocine-ait-ahmed/

  • Algérie. Contre l’austérité, les atteintes aux acquis sociaux! Non à la loi de finances 2016! (Al'Encontre.ch)

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    Déclaration du Parti socialiste des travailleurs

    Depuis plus de trois ans, l’offensive libérale n’a pas cessé de rogner les mesures inconséquentes et insuffisantes, appelées pompeusement «patriotisme économique», introduites par la LFC 2009 [Loi de finances complémentaire]. Bien avant la chute du prix des hydrocarbures, les attaques quasi quotidiennes contre les subventions et les transferts sociaux, contre l’augmentation des salaires et les pensions, contre les acquis et les droits sociaux meublaient le discours d’une partie du pouvoir, de l’opposition libérale, du FMI et de la BM (Banque mondiale), ainsi que les médias. Aujourd’hui, la Loi de finances 2016, dont le passage en force au Parlement renseigne sur les «réformes démocratiques» promises, vient renforcer ce processus libéral dans le but de démanteler le secteur public, d’abolir ce qui reste du caractère social de l’Etat algérien et soumettre notre économie et nos richesses nationales au secteur privé et aux transnationales. Le futur amendement de la Constitution couronnera sans doute ce dispositif. Il s’agit d’un processus d’abandon de l’idéal du combat du peuple algérien pour l’indépendance et son caractère social et égalitaire.

    Alors que le pays dispose d’une marge de manœuvre financière consistante, la promotion d’un discours alarmiste, instaurant la peur au sein de la population, vise à profiter de la chute du prix des hydrocarbures [1] pour accélérer le processus libéral et imposer l’austérité et la précarité sociale pour la majorité des travailleurs, des travailleuses et des masses populaires. Cette accélération est confortée par le nouveau rapport de forces au sein du régime en faveur du patronat et des affairistes privés, par la bienveillance des puissances impérialistes qui se frottent les mains et par la lente et difficile cristallisation politique du front social.

    Ceux qui faisaient partie de la campagne ultralibérale il y a peu, dénoncent aujourd’hui le danger de la LF 2016 et son atteinte à la souveraineté nationale, ils ont compris enfin que le pouvoir ne leur concédera ni «transition démocratique» ni «consensus national». Aussi, ceux qui faisaient partie des hautes sphères de la hiérarchie politique et militaire du régime et dénoncent aujourd’hui l’épuration au sein du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) et l’emprisonnement de hauts officiers de l’armée ont compris que le rapport de forces est en train de changer profondément et qu’ils sont exclus du centre de décision politique et économique.

    Pour le PST la bataille ne se limite pas à la dénonciation de la LF 2016 au sein du parlement [le débat a été assez vif et traduit les divisions devant des mesures accentuées depuis l’arrivée à la présidence d’Abdelaziz Bouteflika] ou à la défense du droit de préemption [droit de l’Etat d’avoir une priorité d’acquisition lors d’une cession d’une entreprise: par exemple, droit invoqué lors de la vente de filiale de Michelin au groupe privé Cevital]. Il s’agit pour nous de s’opposer au projet libéral, à la privatisation du secteur public et au bradage du foncier et des terres agricoles. Il s’agit aussi de dénoncer l’austérité imposée aux masses populaires et les cadeaux fiscaux décernés aux patrons et aux riches. Il faut se positionner contre les projets de lois libérales et anti-sociales, tels que les contre-réformes du Code du travail, de la loi sanitaire et du Code d’investissements. Il faut, enfin, exiger l’annulation de l’accord injuste avec l’UE (Union européenne) et s’opposer au projet d’adhésion de notre pays à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

    Néanmoins, le PST est disposé à mener la bataille avec tous ceux qui se mobilisent contre la LF 2016, pour son retrait et pour l’ouverture d’un débat démocratique et sans exclusive sur les choix économiques et sociaux. Avec tous ceux qui luttent pour la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques dans notre pays.

    L’expérience des luttes a démontré que les travailleurs, comme ceux de la SNVI (Entreprise nationale des véhicules industriels), de l’ETUSA (Transport autobus) d’El Hadjar, des enseignants et bien d’autres secteurs, comme le mouvement des chômeurs, des étudiant·e·s et des jeunes, des femmes et des opprimé·e·s, constituent un rempart contre le projet libéral et peuvent transformer le rapport de forces.

    Le PST appelle les militant·e·s de la classe ouvrière et les syndicalistes, les animateurs du mouvement des chômeurs et de la jeunesse, les militants des mouvements sociaux et du combat des femmes et de tous les opprimés à unir nos forces pour se solidariser avec les luttes et réaliser ensemble une convergence démocratique anti-libérale et anti-impérialiste. (Secrétariat national du PST, 17 décembre 2015)

    Notes:

    [1] Officiellement, en 2014, des exportations algériennes d’hydrocarbures (gaz et pétrole) représentaient 93,53% du total des exportations, ce qui illustre l’échec du pouvoir et du capital d’utiliser des ressources pour avoir une politique de diversification sectorielle répondant aux exigences des besoins de la majorité de la société. Elles totalisaient la somme de 27,25 milliards de dollars.

    Lors des cinq premiers mois de l’année 2015, le recul des revenus d’exportations d’hydrocarbures se situe à hauteur de 45,47%. Cette chute est liée à la dégringolade, sur 12 mois (juin à juin), du cours du pétrole qui a passé de plus 100 dollars (en juin 2014) à 60 dollars en juin 2015. Et ce cours a continué à chuter. En même temps, le volume des exportations s’est contracté étant donné la situation de faible croissance, pour ne pas dire de stagnation, des principaux importateurs: l’Espagne, l’Italie, la France et la Grande-Bretagne.

    Les hydrocarbures contribuent à hauteur de 60% des recettes de l’Etat. Pour ce qui est des recettes fiscales internes, la TVA payée de manière massive par les salariés-consomnateurs représente, pour l’année 2014, 49% des recettes fiscales. Or, la hausse de la TVA sur le carburant, l’électricité et le gaz, de 7% à 17%, va avoir un effet sur les prix et frapper le pouvoir d’achat de la majorité populaire. En outre, la dévaluation du dinar va se répercuter sur les prix des produits importés en masse. Avec un langage «technocratique», Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances depuis mai 2015, a déclaré «Nous avons une stratégie pour sortir, d’ici deux à trois ans, des subventions généralisées des prix pour aller vers un ciblage des subventions», lors du débat sur le projet de Loi de finances pour 2016 au Conseil de la nation (le système législatif est formellement bicaméral: Conseil de la nation et Assemblée populaire de la nation. Le ministre des Finances est docteur en «Science de gestion» de l’Université de Grenoble et était, avant son poste ministériel, Délégué général de l’ABEF, soit l’Association des banques et des établissements financiers d’Algérie. (Rédaction A l’Encontre)

    Publié par Alencontre le 24 - décembre - 2015
     
  • Messali Hadj et le mouvement nationaliste algérien (Que Faire?)

    http://quefaire.lautre.net/local/cache-vignettes/L180xH168/arton46-4f974.jpg

    L’occupation anglo-américaine de l’lrak et la résistance irakienne à propulsé de nouveau la question nationale sur les devants de la scène.

    L’analyse de la nature progressiste ou non des mouvements de libération nationale, les rapports entre le mouvement national et le mouvement ouvrier et avec ses organisations, la place d’idéologies contradictoires telle que la religion et l’attitude des révolutionnaires à l’égard des mouvements de libération nationale sont toutes des questions débattues dans le nouveau contexte de l’lrak occupée aujourd’hui.

    Il peut être intéressant de revenir sur des aspects du mouvement de libération en Algérie, et ce par le biais de son fondateur, Messali Hadj, et les organisations qu’il à contribué à construire. D’une part ce n’est que très récemment qu’on à commencé à admettre à une plus grande échelle la brutalité de la colonisation de l’Algérie et de la guerre de libération nationale. La sortie récente du film La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo en est un symbole. Mais l’analyse du mouvement national algérien peut aussi éclairer les débats actuels par rapport à la lutte de libération nationale.

    L’étoile Nord-africaine

    La première organisation à revendiquer l’indépendance pour l’Algérie est l’étoile Nord-africaine (ENA). Entre 1920 et 1924, 120 000 travailleurs immigrés maghrébins, dont 100 000 Algériens, s’installent en France et pour beaucoup dans la région parisienne. L’ENA est fondée en 1924 parmi les travailleurs immigrés algériens sous l’impulsion du Parti communiste français et suite à une décision du 6e comité exécutif de l’Internationale communiste (IC). Le PCF avait présenté Hadj Ali AbdelKader aux élections législatives de 1924, et il lui manqua seulement 20 voix pour être élu. Selon les rapports de police, le travail du PCF parmi ces travailleurs algériens à porté ses fruits : on estime à 8 000 le nombre de musulmans sympathisants ou adhérents du PCF. Le même rapport les cite comme « les régiments de choc du bolchévisme ». Hadj Ali, un communiste, sera le premier dirigeant de l’ENA. Le Journal de l’ENA l’Ikdam est imprimé par la CGTU (syndicat d’obédience communiste). Messali Hadj rejoint l’organisation en 1926 et deviendra le principal dirigeant du mouvement national algérien pendant 30 ans.

    Le contexte politique est important.

    Cela se passe sept ans seulement après l’espoir soulevé par la Révolution russe. La crise à la fin de la guerre à vu l’émergence de partis communistes dans la plupart des pays industrialisés, des tentatives de révolution en Allemagne, en Hongrie, en Italie, et des soulèvements dans les colonies. Avec la guerre du Rif, la révolution chinoise en 1925-27, un vent de liberté souffle dans les colonies et semble faire écho au premier congrès des peuples à Bakou en 1920, organisé à l’apogée de l’lnternationale communiste. Mais à partir du milieu de la décennie le mouvement communiste international entre en crise.

    En Russie la politique du « socialisme dans un seul pays » à pris le pas sur le développement de la révolution mondiale, et l’épuration et la bureaucratisation du parti bolchevik est bien en cours. Au niveau international, les généraux du Kuomintang, soutenus par l'IC, occupent Shanghaï en 1927 puis massacrent les ouvriers du parti communiste chinois tuant dans l’œuf la révolution chinoise. La stratégie des partis communistes fut dictée par la nécessité pour Moscou de forger des alliances avec des bourgeoisies et donc de freiner les revendications les plus radicales. Ce tournant marque tout le développement du mouvement nationaliste algérien.

    Radicalisation et rupture

    Messali Hadj émerge comme principal dirigeant de l’ENA en 1926-27, notamment à partir du congrès international de Bruxelles, organisé par l'IC. Il développe les revendications centrales pour les peuples opprimés et en particulier pour l’Algérie, opposant celle de l’indépendance totale à celle soutenue par la gauche française d’une autonomie avec un parlement indigène. L’influence internationaliste de la révolution russe est bien présente dans les tentatives de rapprochements avec les organisations du mouvement ouvrier français, notamment le PCF, mais aussi dans la revendication d’indépendance pour la Tunisie et pour le Maroc, et pour l’unité du Maghreb. Cette dernière revendication est aussi un signe précurseur évident du panarabisme de Nasser dans les années 50.

    D’ores et déjà, l’islam, méprisé par le colonisateur, apparaît comme un agent culturel susceptible d’être un facteur d’unité dans la lutte de libération nationale : «  la France a laissé les Algériens dans l’ignorance de leur propre religion (...) heureusement le peuple arabe, inspiré par une foi ardente (...) ne pliera jamais devant la force matérielle ». À ce stade, la base sociale de l’ENA ce sont les ouvriers algériens travaillant en France. Le PCF favorise sa construction en fournissant des militants et des moyens financiers (Messali est payé comme permanent pendant plus d’un an par le PCF).

    Des centaines de musulmans, membres du Parti communiste français s’associent à la construction de l’ENA. Au niveau de la propagande, de l’agitation et des meetings l’organisation s’inspire largement des structures des partis communistes. Mais en 1927, le désaccord sur la revendication centrale d’indépendance ou d’autonomie mène à la rupture avec le PCF. C’est précisément à ce moment que la doctrine du « socialisme dans un seul pays » est adoptée par Staline. Dorénavant sa politique sera conditionnée par la recherche d’alliances avec des bourgeoisies européennes, tout soutien à une révolution dans les colonies est alors à proscrire.

    Atteignant rapidement plusieurs milliers d’adhérents, l’ENA influence largement des dizaines de milliers de travailleurs algériens. Elle est dissoute par l’Etat français en 1929, mais les structures de l’organisation lui permettent de résister à la répression pour réapparaïtre en 1933.

    L’ENA participe activement au front anti-fasciste du 12 février 1934 au nom de la défense de la démocratie, et pour la première fois noue des liens avec la gauche non communiste, notamment l’aile gauche de la SFIO de Pivert et Guérin. Des milliers d’Algériens « indigènes » participent aux manifestations antifascistes qui se déroulent à Alger en 1934.

    Entre 1934 et 1936, la radicalisation des masses à gauche mène à la victoire électorale du Front populaire. Cette nouvelle situation élève l’espoir d’indépendance des Algériens. La polémique « indépendance ou autonomie » revient au premier plan autour du projet Blum-Viollette en 1936. Le gouvernement du Front populaire propose une assemblée indigène avec une forme de suffrage censitaire. Messali et l’ENA rejettent cette réforme car elle créerait des divisions entre riches et pauvres en Algérie, et au sein du mouvement nationaliste. lis réclament l’indépendance totale. Sans le soutien de la majorité de la SFIO et du PCF, l’ENA est de nouveau dissoute, mais cette fois-ci par un gouvernement de gauche.

    L’année 1936 voit aussi la percée de l’ENA en Algérie, les meetings de Messali Hadj sont de véritables moments de mobilisation de masse, alimentant la crise politique au sein du Front populaire sur la question de l’indépendance pour les colonies.

    Du massacre de Sétif à la lutte armée

    Opposant de Vichy, l’ENA maintient néanmoins la revendication d’indépendance. Le mouvement refait surface en 1945 à Sétif. Les manifestations du 8 mai expriment à la fois une défense de la démocratie et l’aspiration à l’in-dépendance. Parmi les revendications on trouve notamment la libération de Messali Hadj, détenu par l’Etat français de Vichy depuis 1941. La répression fait plusieurs dizaines de milliers de morts, et le Parti communiste algérien traite les militants du parti de Messali Hadj d’« agents hitlériens » et réclame qu’ils soient « châtiés conformément aux lois en vigueur ».

    On ne peut pas assez souligner l’importance du tournant de Sétif.

    Pour beaucoup de jeunes algériens c’est la confirmation que l’indépendance ne peut être acquise que par la force des armes. C’est aussi la raison pour laquelle ils commencent à s’impatienter avec la politique de Messali Hadj qui soulignait la nécessité de compter sur les masses, sans néanmoins exclure pour autant la lutte armée. Enfin, pour les militants nationalistes les évènements de Sétif marquent une rupture quasi définitive avec une part importante de la gauche française.

    La vitrine légale du PPA (Parti populaire algérien) de Messali Hadj, le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) fondé en 1946, effectue une percée impressionnante lors des élections de 1946. Mais l’obtention d’élus pose un nouveau problème : le danger de cooptation dans le système colonial. Un défenseur de l’Algérie française de l’époque, J.Chavallier, conscient des enjeux, critique en 1956 les tentatives faites pour chasser les élus Messalistes de l’assemblée : « ...tant qu’ils défendaient chez nous leurs idées, avec violence, mais verbalement, ils ne dirigeaient pas les commandos pour la libération de leur pays. »

    Trois courants commencent à s’afficher au congrès du MTLD en 1953.

    Le courant réformiste dit centraliste, composé de la majorité des membres du comité central du MTLD, axe sur la bataille électorale. Le courant messaliste qui regroupe la plupart des cadres politiques historiques du mouvement, crée une organisation paramilitaire, l’organisation spéciale (OS), et n’exclut plus la lutte armée. Enfin un courant rassemblant des jeunes favorables à l’insurrection immédiate et qui rejettent les anciennes divisions dans le mouvement.

    Un premier pas vers ce qui deviendra le FLN est la fondation par Mohammed Boudiaf à l’age de 26 ans du comité révolutionnaire pour l’unité d’action, le CRUA. En 1954, d’autres futurs dirigeants politiques comme Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed le rejoignent.

    Tous les futurs cadres du FLN passeront par le MTLD.

    Les Messalistes tiennent un congrès à Hornu (Belgique) en 1954 qui confirme la scission et qui décide de préparer une insurrection. Dans les faits le FLN les prendra de vitesse. Hornu est aussi un congrès qui voit des positions politiques s’affirmer et qui seront déterminantes dans la guerre d’indépendance.

    Le FLN et la guerre fratricide

    Ces positions reflètent dans une certaine mesure les mutations en oeuvre dans la société algérienne de l’après guerre. Bien que l’emploi agricole concerne encore 60-70 % de la population, le rôle des villes est de plus en plus important. Une classe ouvrière, d’abord d’origine européenne puis musulmane se développe. La bourgeoisie algérienne naissante est de plus en plus dépendante du rattachement à la France. Stora la décrit comme une bourgeoisie "compradore".

    Cependant, il se développe aussi une petite bourgeoisie urbaine (étudiants, intellectuels, quelques professions libérales) qui commence à articuler des revendications d’indépendance nationale pour leur pays. Les effets de cette différenciation sociale ne sont pas analysés par Messali Hadj ou au mieux abordés de façon empirique sur le moment.

    Par exemple les critiques du mouvement de Ferhat Abbas, l’union démocratique du manifeste algérien (l’UDMA) ne tient pas compte de sa base sociale. Messali insiste sur l’unité du peuple ou de « peuple-classe » dans la lutte nationale. Le FLN, issu du CRUA, portera le même défaut. Ayant précédé tout le reste du mouvement dans l’action avec l’insurrection du 1er novembre 1954, il devient le centre de la lutte de libération nationale et rallie les communistes algériens, les oulémas et l’UDMA.

    Aucun de ces courants n’avait comme revendication principale l’indépendance complète de l’Algérie mais ils se rallient au FLN devenu hégémonique et qui bénéficie d’un soutien important à l’étranger, notamment de l’Egypte. Messali refuse de rallier le FLN sans clarification sur les revendications politiques et fonde son propre mouvement de lutte, le MNA (Mouvement national algérien).

    La défaite militaire de la France en Indochine à Dien-Bien-Phu marque un tournant. Deux ans après, la crise de Suez constitue une nouvelle défaite pour l’impérialisme français et propulse Nasser à la tête des mouvements anti-coloniaux, marquant aussi la percée du panarabisme. Nasser (Egypte) et Bourguiba (Tunisie) arment ouvertement le FLN. Celui-ci dispose de moyens considérables mais ses ressources politiques sont faibles et ses cadres sont peu formés et peu expérimentés. Une guerre fratricide se développe entre le FLN et le MNA pour l’hégémonie du mouvement de libération nationale. Ce qui est déjà en jeu est l’après-guerre.

    Cette rivalité tragique fait des milliers de morts, dont l’épisode le plus connu est le massacre en mai 1957 de 300 villageois de Mélouza soupçonnés de sympathies Messalistes. Beaucoup de cadres du MNA sont aussi assassinés. Comme par exemple Ahmed Bekhat, le premier secrétaire du premier syndicat de travailleurs algériens (USTA) qu’il à fondé en 1956 avec Messali Hadj. En réponse à l’USTA le FLN fonde l’UGTA.

    Les divisions du mouvement nationaliste sont évidemment encouragées par la France, mais les méthodes employées sont de mauvais augure pour la démocratie dans le futur Etat algérien du FLN. Déjà face à la répression de l’armée française le prix payé par les nationalistes algériens en termes de cadres politiques tués était très élevé. Mais la guerre fratricide en a rajouté, laissant la voie ouverte aux hommes avec peu d’expérience politique et plus d’expérience militaire comme Boumédiène.

    La guerre est tellement sanglante que Messali Hadj finit par déclarer qu’il faut négocier avec de Gaulle, renonçant momentanément à la revendication nationaliste de l’indépendance totale. En 1958 il déclare « il y a des ouvertures susceptibles de permettre la création d’un état algérien, pour aller ensuite à un Commomvealth (...) France-Maghreb (...) ». Dans un entretien avec Pierre Lambert de l’organisation trotskyste, l’OCI, il explique : « Il y a la guerre, le flot de sang qui coule (...) Il faut arrêter la guerre. »

    Il revient sur cette position en 1962 pour soutenir de nouveau l’indépendance, mais est totalement marginalisé par le FLN qui devient le seul interlocuteur pour l’Algérie au niveau international. Pour beaucoup de militants du FLN, Messali Hadj a trahi la cause nationale.

    Limites du mouvement national

    La nature de l’ENA/PPA/MTLD/MNA et celle du FLN était la même : un mouvement de libération nationale qui visait à réunir le peuple entier derrière cette revendication.

    Paradoxalement, Messali Hadj, plus politique, à largement sous-estimé l’influence d’abord des intellectuels, des nouvelles classes moyennes en Algérie mais aussi l’impatience de la plus jeune génération marquée non pas par quinze ans de lutte politique patiente mais par le massacre de Sétif et par le manque de solidarité de la part de la gauche française. Le FLN visait à réunir et dominer l’ensemble des organisations anticoloniales. Mais pour cela il lui fallait gommer les différences sociales, par exemple avec les très conservateurs oulémas. Il défendait la lutte armée comme principe pour arracher l’indépendance, et laissait en suspens complet les questions sociales. Vu le niveau de développe-ment du mouvement ouvrier algérien il aurait été difficile d’apporter des réponses aux questions sociales, mais elles auraient pu au moins être posées.

    Le mouvement nationaliste à su forger une idéologie face à l’occupation coloniale. Sa grande faiblesse était l’absence de courants démocratiques et révolutionnaires capables d’argumenter pour une extension sociale de la lutte et de faire face politiquement à la confiscation de la révolution algérienne. Elle eu lieu d’abord en partie par Ben Bella lors de la dissolution du gouvernement provisoire de la république algérienne pendant l’été 1962 et la répression des militants de l’intérieur de la IIIe wilaya (la Kabylie), puis, et avant tout, par le coup d’état de Boumédiène en 1965 qui mettait fin aux expressions démocratiques d’opposition et ouvrait la voie au système étatique dirigé par l’appareil du FLN.

    La gauche française

    La solidarité avec la lutte de libération nationale aurait du être automatique pour la gauche française. Les ravages du stalinisme et le chauvinisme de la social-démocratie ont, au contraire, contribué à isoler l’ENA du mouvement ouvrier français. Le recours de Messali Hadj à l’idée du « peuple-classe » était alors d’autant plus fort, au lieu du développement d’un nouvel internationalisme qui aurait pu s’articuler avec la revendication d’indépendance. Les faiblesses d’analyses politiques de Messali Hadj comme celles des dirigeants du FLN tels que Ben Bella et Boudiaf sont évidentes, bien qu’inégales. Boudiaf et Hocine Aït Ahmed ont refusé de cautionner l’action de Ben Bella en 1962 et se sont exilés, comprenant bien de manière presque prophétique les dangers encourus par la nouvelle république algérienne en termes de démocratie.

    La question de la religion n’a presque à aucun moment été un obstacle au développement du mouvement nationaliste. Pourtant, elle était omniprésente dans les discours des dirigeants nationalistes. C’était la revendication elle-même d’indépendance qui posait problème pour la gauche française.

    Il y avait heureusement des exceptions : les porteurs de valise, une partie de l’extrême gauche, les Jeanson, Sartre, l’UNEF. Mais ils représentaient une minorité.

    L’attitude de la gauche par rapport au FLN lors du tournant vers le terrorisme en 1955 ne pouvait pas non plus se résumer uniquement à une condamnation des attentats, mais devait continuer à développer une solidarité avec la lutte d’indépendance comme question prioritaire. Entre 1924, date de la fondation de l’ENA, et 1962, seule une minorité de la gauche française à su articuler une solidarité juste avec le mouvement nationaliste algérien. Si elle avait été plus importante le coût en termes de vie humaine de la guerre aurait été sans doute moins élevé. En outre, des dialogues établis avec le mouvement auraient encouragé et renforcé des courants démocratiques d’inspiration socialiste et révolutionnaire au sein du mouvement, peut-être en définitive le seul garant d’un processus menant à une véritable libération nationale et sociale.

    C’est le défi qui est posé pour la résistance, complexe et différenciée (sur des bases de classe, d’ethnie ou de religion), à l’occupation anglo-américaine de l’Irak. La responsabilité des courants de gauche dans les pays occidentaux est particulièrement importante.

    Seule une minorité de la gauche française a su articuler une solidarité juste avec le mouvement nationaliste algérien.

     Nick Barrett 6 septembre 2009

    Une grande partie des notes qui précèdent s’appuient sur l’excellent livre de Benjamin Stora Messali Hadj (1898-1974) Hachette 2004.

    http://quefaire.lautre.net/Messali-Hadj-et-le-mouvement

  • Décès de Hocine Ait-Ahmed (Siwel)

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    Hocine Ait-Ahmed lors d'un meeting du FFS (PH/DR)

    GENEVE, SUISSE (SIWEL) — Le plus vieil opposant kabyle au régime algérien, Hocine Ait-Ahmed, l'un des dirigeants historiques de la guerre d'Algérie est décédé ce mercredi matin à Lausanne (Suisse), à l'âge de 89 ans.

    Hocine Ait-Ahmed, figure de l'indépendance algérienne, est né le 20 août 1926 à At Yahya (Michelet / Ain El Hammam, dans le département de Tizi-Ouzou), en Kabylie.

    Le dernier encore en vie des neuf "fils de la Toussaint", les chefs qui ont déclenché la guerre d'Algérie contre la puissance coloniale française le 1er novembre 1954, est décédé à l'hôpital "à la suite d'une longue maladie", a indiqué le FFS dans un communiqué sans mentionner de quoi il souffrait.

    Après avoir été entre 1945 et 1949 le chef de l'OS (Organisation Spéciale du PPA MTLD note du blog) et pendant la guerre d'Algérie l'un des principaux chefs du Front de libération nationale (FLN), Hocine Aït Ahmed démissionne du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et de tous les organes du nouveau pouvoir algérien après le coup d'Etat militaire orchestré par le clan d'Oujda et l'armée des frontières.

    En septembre 1963, il fonde le Front des forces socialistes (FFS) et réclame la démocratie et le pluralisme politique. Avec les derniers maquisards de la wilaya III (Kabylie), il prend le maquis contre le nouveau gouvernement algérien pan-arabe et mènera une guerre contre lui pendant deux ans.

    La Kabylie, lessivée par sept années de guerre, perdra la nouvelle guerre contre la dictature arabo-islamiste du Gouvernement algérien. Près de 400 maquisards kabyles seront liquidés par la nouvelle armée algérienne, toute fraîche et formée à l'étranger pour liquider le peuple kabyle et dévoyer l'indépendance acquise de haute lutte.

    La Kabylie vient de perdre l'un de ses grands hommes

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    Suite au décès du dirigeant historique de la révolution algérienne et du FFS, le PST présente ses sincères condoléances a la famille Ait Ahmed , au peuple Algérien et aux camarades du FFS.

    Le PCF:

    http://www.humanite.fr/hocine-ait-ahmed-un-des-chefs-historiques-du-fln-est-decede-593950

    Wikipedia:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hocine_A%C3%AFt_Ahmed

  • Algérie (PST Algérie)

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    Contre l’austérité, contre les atteintes aux acquis sociaux, non à la loi de finance 2016

    Depuis plus de trois ans, l’offensive libérale n’a pas cessé de rogner les mesures inconséquentes et insuffisantes, appelées pompeusement « patriotisme économique », introduites par la LFC 2009. Bien avant la chute du prix des hydrocarbures, les attaques quasi quotidiennes contre les subventions et les transferts sociaux, contre l’augmentation des salaires et les pensions, contre les acquis et les droits sociaux meublaient le discours d’une partie du pouvoir, de l’opposition libérale, du FMI et de la BM ainsi que les médias. Aujourd’hui, la loi de finances 2016, dont le passage en force au Parlement renseigne sur les « réformes démocratiques » promises, vient renforcer ce processus libéral dans le but de démanteler le secteur public, d’abolir ce qui reste du caractère social de l’Etat algérien et soumettre notre économie et nos richesses nationales au secteur privé et aux multinationales. Le futur amendement de la Constitution couronnera sans doute ce dispositif. Il s’agit d’un processus d’abandon de l’idéal du combat du peuple algérien pour l’indépendance et son caractère social et égalitaire.

    Alors que le pays dispose d’une marge de manœuvre financière consistante, la promotion d’un discours alarmiste, instaurant la peur au sein de la population, vise à profiter de la chute du prix des hydrocarbures pour accélérer le processus libéral et imposer l’austérité et la précarité sociale pour la majorité des travailleurs et des masses populaires. Cette accélération est confortée par le nouveau rapport de forces au sein du régime en faveur du patronat et des affairistes privés, par la bienveillance des puissances impérialistes qui se frottent les mains et par la lente et difficile cristallisation politique du front social.

    Ceux qui faisaient partie de la campagne ultra libérale il y a peu, dénoncent aujourd’hui le danger de la LF 2016 et son atteinte à la souveraineté nationale, ils ont compris enfin que le pouvoir ne leur concédera ni « transition démocratique » ni « consensus national ». Aussi, ceux qui faisaient partie des hautes sphères de la hiérarchie politique et militaire du régime et dénoncent aujourd’hui l’épuration au sein du DRS et l’emprisonnement de hauts officiers de l’armée ont compris que le rapport de forces est en train de changer profondément et qu’ils sont exclus du centre de décision politique et économique.
    Pour le PST la bataille ne se limite pas à la dénonciation de la LF 2016 au sein du parlement ou à la défense du droit de préemption, il s’agit de s’opposer au projet libéral, à la privatisation du secteur public et le bradage du foncier et des terres agricoles. Il s’agit aussi de dénoncer l’austérité imposée aux masses populaires et les cadeaux fiscaux décernés aux patrons et aux riches. Il faut se positionner contre les projets de lois libérales et anti sociales tels que le code du travail, la loi sanitaire et le code d’investissements. Il faut, enfin, exiger l’annulation de l’accord injuste avec l’UE et s’opposer au projet d’adhésion de notre pays à l’OMC.

    Mais, le PST reste disposé à mener la bataille avec tous ceux qui se mobilisent contre la LF 2016, pour son retrait et pour l’ouverture d’un débat démocratique et sans exclusif sur les choix économiques et sociaux. Avec tous ceux qui luttent pour la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques dans notre pays.

    L’expérience des luttes a démontré que les travailleurs, comme ceux de la SNVI, de l’ETUSA, d’El Hadjar, des enseignants et bien d’autres secteurs, comme le mouvement des chômeurs, des étudiants et des jeunes, des femmes et des opprimés, constituent un rempart contre le projet libéral et peuvent transformer le rapport de forces. Le PST appelle les militants de la classe ouvrière et les syndicalistes, les animateurs du mouvement des chômeurs et de la jeunesse, les militants des mouvements sociaux et du combat des femmes et de tous les opprimés à unir nos forces pour se solidariser avec les luttes et réaliser ensemble Une convergence démocratique anti libérale et anti impérialiste.

    Secrétariat National du PST, le 17 Décembre 2015

    npa2009.org  Lundi 21 décembre 2015

    http://www.anti-k.org/2015/12/21/algerie-contre-lausterite-contre-les-atteintes-aux-acquis-sociaux-non-a-la-loi-de-finance-2016/