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Algérie - Page 18

  • Il y a 21 ans, Nabila Djahnine a été assassinée (Algérie 360)

    Nabila Djahnine a été assassinée le 15 février 1995. Elle n’avait que 30 ans.

    Membre du Comité de cités universitaires de l’université de Tizi-Ouzou, où elle avait poursuivi ses études supérieures en architecture, Nabila Djahnine participa à la fondation du Syndicat national des étudiants algériens, comme elle contribua, dans les années 1980, à la préparation et au déroulement des Deuxièmes Assises du Mouvement culturel berbère, pour la reconnaissance par le pouvoir politique de la langue et la culture berbère.

    Elle a également été cofondatrice de l’Association pour l’Émancipation de la femme, et en 1990, de l’association, Thighri n’Tmettout (Cri de femmes), dont elle était présidente, avant de tomber sous les balles de ses assassins.

    De même que Nabila Djahnine fut un temps, vers la fin des années 1980, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs (PST) et de la Commission femmes de ce dernier.

    Nabila Djahnine n’a eu de cesse de rassembler, organiser et mobiliser en particulier pour dénoncer la condition féminine en Algérie. Elle était jeune, elle rêvait d’un pays réellement libre et démocratique.

    http://www.algerie360.com/algerie/nation/le-15-fevrier-1995-etait-assassinee-nabila-djahnine/

  • Veillée commémorative à la mémoire de Nabila Djahnine (El Watan)

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    Veillée commémorative à la mémoire de Nabila Djahnine

    Une veillée commémorative à la mémoire de la militante féministe Nabila Djahnine,

    lâchement assassinée un certain 15 février 1995 par les sanguinaires islamistes, a été organisée, mardi soir à Béjaïa, par ses amis, ses camarades de lutte, des militants politiques et associatifs de tous bords et des membres de sa famille.

    Ils se sont donné rendez-vous place Saïd Mekbel, une autre victime de la folie meurtrière islamiste. Des bougies ont été allumées en sa mémoire et des prises de parole ont été tenues.

    Soraya, la sœur aînée de Nabila, a déclaré : «Nabila et beaucoup d’autres militantes et militants démocrates ont donné de leur vie,   sacrifié leur jeunesse pour que l’Algérie ne sombre pas dans l’obscurantisme. Comment peut-on oublier, j’y pense chaque jour même, étant donné que son lâche assassinat nous a scié les jambes sur tous les plans ? Aujourd’hui, il ne faut pas juste pleurer Nabila, la meilleure manière de lui rendre hommage, c’est de continuer son combat.»

    «On a assassiné Nabila en croyant mettre un terme à son combat pour l’émancipation des femmes, pour la démocratie et la liberté. Mais beaucoup d’autres Nabila sont nées, dont une qui porte son nom et prénom, qui n’est autre que sa nièce, laquelle est bien partie sur ses traces», a déclaré, pour sa part, Mokrane Aggoune.

    Et au militant et dirigeant du PST Kamel Aïssat de déclarer à son tour : «Aujourd’hui, il est de notre devoir de s’inscrire sur la trajectoire de cette famille combative, la famille Djahnine. Nous sommes tous appelés à enseigner à nos enfants l’ouverture d’esprit et initier nos enfants au combat pour les causes justes comme l’ont fait les parents de Nabila à leurs enfants.»

    Nabila Djahnine est une féministe issue d’une famille militante de Béjaïa.

    Dès l’enfance, ses parents lui ont inculqué la lutte et l’ouverture d’esprit qui la mèneront plus tard sur le chemin du militantisme. Nabila était étudiante-syndicaliste et militante active au sein du MCB. Elle était, par ailleurs, féministe et présidente de l’association Tighri Ntmettouth de Tizi Ouzou, ville où elle suivait également des études en architecture parallèlement à ses activités militantes.

    Militante du Groupe communiste révolutionnaire (GCR), elle a été élue à la direction du PST en mai 1991, avant de la quitter pour se consacrer à son association. Investie corps et âme dans le combat féministe, elle menait une lutte sans concession  contre le patriarcat et l’oppression des femmes. Ceci au moment où les sanguinaires islamistes promettaient le cercueil à toute voix discordante. Le 15 février 1995, alors qu’elle n’avait que 30 ans, elle fut assassinée froidement par les obscurantistes islamistes à Tizi Ouzou.

    21.02.16 M. H.-Khodja

    http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/veillee-commemorative-a-la-memoire-de-nabila-djahnine

  • Solidarité Algérie

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  • Six syndicalistes et militants des droits de l’homme arrêtés par la police (Algeria Watch)

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    Le Wali d’Alger empêche une réunion du Snapap

    Des syndicalistes et des membres d’associations ont été empêchés, hier, de tenir une réunion sur le pouvoir d’achat et la loi de finances 2016.

    Un dispositif policier dépêché par le wali d’Alger a empêché la tenue de la rencontre, programmée par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) hier à la maison des syndicats à Bab Ezzouar, Alger.

    Salah Debbouz, président la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a été arrêté avec d’autres membres du Snapap, mais aussi du Syndicat autonome des travailleurs du secteur des transports.

    Au total, six syndicalistes et militants ont été arrêtés et conduits au commissariat d’El Djorf (Bab Ezzouar) pour «rassemblement sans autorisation», précise Mourad Tchiko, membre du conseil national du Snapap. «Ce motif est nul, puisqu'il s’agit d’une réunion programmée au siège du syndicat qui ne nécessite pas, selon la loi en vigueur, une autorisation préalable des autorités locales», souligne le même syndicaliste, qui exprime une sérieuse inquiétude sur l’exercice des activités syndicales.

    Ce syndicaliste, qui dénonce la force utilisée par les policiers pour empêcher la tenue de la réunion — la troisième du genre depuis quelques semaines — sur ordre du wali d’Alger. «C’est une décision arbitraire qui trahit la volonté des pouvoirs publics à museler tout ce qui ne concorde pas avec le discours officiel servi par les médias publics et les satellites du pouvoir», dénonce Mourad Tchiko, contacté hier.

    Le Snapap organise depuis quelques semaines des rencontres entre syndicalistes et société civile autour de la situation socioéconomique du pays. Les réunions passées avaient trait au pouvoir d’achat des Algériens, sérieusement menacé par les dispositions de la loi de finances 2016 qui comporte de nouvelles augmentations des tarifs de produits de large consommation.

    «La rencontre d’aujourd’hui (hier, ndlr) devait porter sur les dispositions de la loi de finances mais aussi sur la lutte contre la corruption. Les autorités ne veulent apparemment pas de fausses notes pour le vote des nouvelles constitutions qu’elles présentent comme voies salutaires vers l’Etat civil tant recherché et voilà qu’elles nous affichent la couleur de ce qui attend les syndicats et les autres formes de militantisme», soutient encore M. Tchiko.

    Plusieurs réunions ont été consacrées par ce syndicat à l’analyse du salaire des fonctionnaires algériens. On se rappelle de l’étude réalisée par un groupe de syndicalistes, rendue publique il y a quelques semaines, faisant état de la détérioration du pouvoir d’achat et appelant à l’instauration de mesures d’urgence au profit des ménages aux revenus modestes. Le Snapap compte saisir les organisations et instances nationales et internationales sur «cet abus de pouvoir» et n’écarte pas la possibilité de poursuivre en justice M. Zoukh, le wali d’Alger. El Watan, 7 février 2016


    Fatima Aït Khaldoun-Arab

    http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrepr/syndicalistes_militants_arretes.htm

    http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrepr/snapap_denonce_arrestations.htm

    Voir aussi:

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/praticiens_sante_privatisations.htm

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    Algérie. Du droit du tamazight de s’émanciper de «son» académie…

    6 - février - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Nadir Djermoune Pour l’auteur de cette contribution, les choix culturels et linguistiques des Algériens doivent se fonder sur leurs réalités et leurs besoins actuels plus que sur une «essence» difficilement définissable. «Sommes-nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui?», s’interroge-t-il. Et de répondre que «l’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est […]

  • Algérie : Statut du tamazight, choix culturels et linguistiques, académie et peuple...(Essf)

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    Pour l’auteur de cette contribution, les choix culturels et linguistiques des Algériens doivent se fonder sur leurs réalités et leurs besoins actuels plus que sur une « essence » difficilement définissable. « Sommes nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? », s’interroge-t-il. Et de répondre que « l’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir ».

    Le tamazight [berbère] devrait être bientôt officialisé, une fois qu’aura été adoptée par les membres du Parlement la nouvelle Constitution amendée, dont l’article 3 bis stipule que cette langue sera « également langue nationale et officielle » aux côtés de l’arabe lequel, aux termes de l’article 3, « demeure langue officielle de l’Etat » algérien.

    Les populations algériennes, et particulièrement les berbérophones, vont désormais pouvoir construire leur devenir identitaire, culturel et linguistique avec le poids juridique et institutionnel que leur octroiera cette nouvelle Constitution. C’est indéniablement un acquis démocratique. Il vient couronner de longues années de luttes et de combats. Ni le caractère anti-démocratique de cette révision de la Constitution – qui, il faut le souligner, est élaborée dans le mépris des règles élémentaires de la démocratie –, ni les vices de forme et l’ambigüité juridique avec lesquels cette constitutionnalisation du tamazight est introduite et encore moins les calculs politiciens qui la sous-tendent ne doivent faire de l’ombre à la légitimité de cette officialisation.

    Cependant, cet acte n’est pas dénué de contradictions et d’ambigüités, tant sur le plan strictement formel que sur le plan de la démarche préconisée pour une officialisation finale et concrète.

    Ambigüité juridique et atermoiements politiques

    Quand la Constitution instaure un préalable technique avant une officialisation complète et concrète du tamazight, cela signifie qu’elle y voit un « corps malade », qui ne peut s’épanouir ou gérer les domaines scientifiques et technologiques sans être guéri par des soins appropriés !

    Certes, le tamazight est, dans l’immédiat, dans l’incapacité de promouvoir une vie culturelle au-delà du folklore, un enseignement de qualité ou une pensée scientifique respectant les exigences du monde moderne. Un travail de rattrapage (ou de « mise à jour », selon la formule en vogue) du retard que cette langue a subi dans son histoire est, bien évidement, nécessaire.

    C’est toutefois « l’expert » seul qui est invité pour ce travail ! Il est présenté comme l’intellectuel qui dispose des règles (abstraites) et, à travers ces règles, de l’autorité pour effectuer ce travail ! Or, l’expertise sert aussi à mettre en place l’idéologie professionnelle des linguistes, celle des savants de la langue à qui on reconnaît une fonction distincte de celle du peuple et de l’artisan de tous les jours. Le linguiste, détenteur d’un savoir linguistique (et idéologique !) peut ainsi éliminer le peuple et son produit artisanal et spontané et devenir le seul capable de contrôler le processus de production en amont et en aval.

    La revendication d’officialisation du tamazight, il faut le rappeler, est portée par un mouvement large et populaire. Le mouvement culturel berbère, le MCB, a produit, dans le sillage d’experts et de militants comme Salem Chaker, ou encore derrière des autorités scientifiques et intellectuelles comme Mouloud Mammeri, des dizaines voire des centaines d’artisans de la langue. Ils sont l’expression directe et patente de la volonté démocratique et populaire de voire cette langue s’émanciper et se moderniser. Ils lui donnent déjà le quitus pour une existence concrète et les outils nécessaires pour son ancrage dans un univers linguistique plus vaste et non uniquement pour survivre comme « monument ethnographique ».

    Le piège est de confiner ce débat à l’intérieure de l’institution qui s’appelle « académie ». Il faut, d’ailleurs, se demander ce que c’est que l’académie : c’est une « bureaucratie culturelle » qui a comme fonction de fournir à l’Etat un ordre, un code linguistique, une esthétique et la culture officielle dont il a besoin. Pour empêcher la bureaucratie culturelle d’imposer sa langue et sa culture officielle, il faut continuer à se battre partout, pas seulement à l’intérieur de cette institution et quelle que soit la couleur qu’on veut lui donner.

    Le discours officiel prépare déjà, bien évidement, sa future académie et ses futurs « experts » à donner une orientation précise au travail de promotion du tamazight (c’est déjà flagrant dans la conférence de presse lors de laquelle Ahmed Ouyahia a annoncé cette officialisation). Mais rien n’est encore joué. Il reste à se rappeler l’expérience de lutte qui a aguerri les populations berbérophones, notamment en Kabylie (il faut reconnaître que dans d’autres régions berbérophones, l’institutionnalisation du tamazight est une revendication secondaire). Faisons en sorte que la « rue » impose ses propres experts et qu’elle soit en mesure d’imposer la feuille de route de cette académie.

    Elevée une langue au rang de langue officielle de l’Etat signifie qu’elle doit être en usage dans les institutions de cet Etat dont la capacité d’assurer une prise en charge adéquate de la réalité culturelle, sociale, scientifique ou diplomatique que vit le pays dépend du dynamisme de cette même langue et du génie populaire à la porter haut !

    Or, si l’on perçoit le tamazight comme « corps malade », qu’il faut d’abord soigner, il faut se souvenir que ceci est aussi valable pour la langue arabe, le véritable arabe parlée par les millions d’Algériens, y compris par les officiels dans leur vie quotidienne. Car l’arabe dont parle la Constitution n’est pratiquée que d’une manière formelle à l’intérieur des institutions et, d’une manière laborieuse, même à l’école. Nous savons tous que le véritable arabe que parlent les officiels dans leur famille et avec leurs enfants n’est pas celui qu’ils pratiquent devant les caméras de télévision. Nous connaissons aussi l’arabe parlé par les enseignants experts de l’éducation à nos enfants. Il est loin de celui qu’ils parlent avec leurs propres enfants à la maison. S’il y a lieu de moderniser cet arabe, s’agit-il de partir de celui pratiqué officiellement dans tout le monde arabe et d’arriver à le rapprocher de ses expressions locales ? Ou faut-il partir du parler local pour lui donner une assise moderne ! Dans les deux cas nous aurons un arabe algérien !

    Crise de l’état social et « panique identitaire »

    Parmi les Etats-nations appartenant à l’univers culturel et linguistique arabe, l’Algérie peut être considérée parmi les plus solides. Cette cohésion est l’expression d’une guerre de libération des plus meurtrières et des plus radicales qu’ait connues la région. Le fait national algérien relève d’un héritage commun et d’un riche souvenir pour « avoir fait des grandes choses ensemble », « avoir souffert, joui et espéré ensemble », selon l’expression d’Ernest Renan [1].

    Mais quand le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, déclarait, en 1963, « Nous sommes des Arabes, des Arabes, dix millions d’Arabes. [...] Il n’y a d’avenir pour ce pays que dans l’arabisme [2] », il introduisait dans la conscience des Algériens une « panique identitaire [3] » qui nous poursuit jusqu’à aujourd’hui. Avec cette sentence, Ahmed Ben Bella confondait l’identité culturelle, qui varie entre groupes voire entre individus, et identité nationale, façonnée dans la dynamique d’un mouvement national des plus émancipateurs. Il engageait la nation algérienne sur le sentier de l’essentialisme culturel, où les Algériens seraient des Arabes et des musulmans par essence ! Pourtant dans le registre de l’essentialisme, celui des origines, il serait plus juste de dire que nous sommes des Amazighs.

    Sommes-nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? Faut-il faire appel à El-Kahina, rappeler le « message » de Okba Ibnou Nafaâ ou faire le procès des Banou Hilal pour justifier l’état des lieux d’aujourd’hui ? L’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir.

    Le nationalisme se nourrit aussi de la satisfaction des besoins sociaux essentiels. Rappeler la dimension sociale de l’Etat ne signifie pas réduire la politique au « social » ou se détourner du champ spécifiquement institutionnel. C’est surtout rappeler qu’après les expériences fondatrices des massacres du mai 1945, de la crise du PPA-MTLD en 1949, de l’indépendance en 1962, de la révolte d’avril 1980 en Kabylie, de la révolte juvénile d’octobre 1988, et du Printemps noir de 2001, la lutte pour la démocratie politique n’est plus dissociable de son contenu social, que l’enjeu est le pouvoir, qu’on doit lutter pour des réformes institutionnelles sur le mode de scrutin, la représentativité des assemblées élues, la parité, etc. mais ne pas oublier que le chômage est un cancer qui mine les meilleures formules démocratiques.

    Au moment où s’affaiblit la fonctionnalité de l’Etat-nation tel qu’il a émergé depuis l’indépendance dans sa version d’Etat social, l’introduction du tamazight dans le débat constitutionnel ne doit pas servir à ressusciter les différences originelles dans une logique « ethnique » du nationalisme fondé sur les racines, mais sur un pacte constitutionnel centré sur le devenir. jeudi 4 février 2016

    Nadir Djermoune* « Du droit du tamazight de s’émanciper de »son« académie... (opinion) ». Maghreb Emergent. 4 février 2016 13:03 :


    http://www.maghrebemergent.com/contributions/opinions/55340-du-droit-du-tamazight-de-s-emanciper-de-son-academie.html

    * Nadir Djermoune est enseignant-chercheur à l’institut d’architecture d’urbanisme de l’université de Blida.

    Notes

    [1Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation (conférence donnée en 1882 à la Sorbonne), in : Qu’est-ce qu’une nation ? Et autres essais politiques, Paris : Agora, Les classiques, 1992 ; cité par Daniel Bensaïd dans La discordance des temps, Essais sur les crises, les classes, l’histoire, Paris : Editions de la Passion, 1995, p. 151

    [2Jamel Zenati, « L’Algérie à l’épreuve de ses langues et de ses identités : histoire d’un échec répété », Mots. Les langages du politique [En ligne], 74 | 2004, mis en ligne le 28 avril 2008, consulté le 23 janvier 2016. URL : http://mots.revues.org/4993.

    [3L’expression est de Daniel Bensaïd, op. cit., p. 149.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37112

    Lire aussi:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_berb%C3%A8res

  • L’Algérie renonce temporairement au gaz de schiste (Basta)

    La dégringolade des prix du pétrole est officiellement à l’origine de cette décision.

    La compagnie nationale pétrolière Sonatrach suspend son exploration de gaz de schiste près d’In Salah, dans le Sud de l’Algérie. C’est précisément dans cette ville au cœur du Sahara qu’a débuté en janvier 2015 une mobilisation écologique et citoyenne inédite contre les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. Selon le quotidien El-Khabar, traduit par le Huffington Post, c’est le passage du prix du baril de pétrole en dessous des 30 dollars qui rend l’exploration non rentable. « Un seul forage revient à plus de 3 millions de dollars », indique le quotidien. « La suspension des travaux d’exploration du gaz restera en vigueur tant que le prix du pétrole ne remonte pas au moins au niveau des 80 dollars le baril ».

    Mais les opposants algériens au gaz de schiste n’ont pas eu le temps de savourer cette première victoire. Dix-huit activistes viennent d’être convoqués par la police judiciaire d’In Salah, pour des faits qui se seraient produits pendant le mouvement de contestation, rapporte le journal algérien TSA. Les manifestants seraient mis en cause pour le vol de pièces détachées et d’équipements, précise le site du quotidien El Watan. Mohad Gasmi, l’un des piliers de la lutte, a ainsi été arrêté le 3 février, selon les informations recueillies par Basta ! (notre portrait de cet activiste).

    Une mobilisation citoyenne visant à dénoncer ces « représailles » est en cours de préparation. « Nous nous attendions tous à des répressions, confie une militante d’In Salah. L’essentiel est que la lutte continue. Le bout du chemin est là. » Des militants du mouvement anti gaz de schiste d’In Salah planchent par ailleurs sur le projet de « Smart Sahara » visant à promouvoir l’écologie et les énergies renouvelables, dans une région où se conjuguent un puissant ensoleillement et une vaste nappe phréatique dont dépendent des milliers d’agriculteurs.

     Sophie Chapelle

    Pour aller plus loin :
    - télécharger le rapport de Basta ! et l’Observatoire des multinationales sur Total et les gaz de schiste en Algérie