Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Algérie - Page 14

  • Les travailleurs de la SNVI en colère (Algeria Watch)

    snvi.jpg

    Annulation de la retraite anticipée

    Des centaines de travailleurs de la SNVI de Rouiba ont observé hier un arrêt de travail de plus de deux heures pour dénoncer la décision du gouvernement de fixer l’âge du départ à la retraite à 60 ans. «Nous assurons des tâches très pénibles. Nous sommes sous-payés et la plupart d’entre nous ont développé des maladies. Le travail jusqu’à l’âge de 60 ans et au-delà des 32 ans d’exercice doit rester un choix», lance un employé de l’entreprise.

    Les travailleurs de la Société nationale du véhicule industrielle (SNVI) de Rouiba renouent avec la protestation. Après les multiples grèves observées en décembre dernier à cause du blocage de la production, cette fois c’est la suppression du droit de départ à la retraite anticipée qui attise la colère du personnel de cette importante entreprise publique.

    Hier, ils étaient plusieurs centaines à avoir observé un arrêt de travail durant plus de deux heures pour dénoncer la fixation de l’âge de départ à la retraite à 60 ans. Les protestataires n’excluent pas la possibilité de revenir à la charge dans les prochains jours si la décision venait à être confirmée officiellement.

    «C’est une mesure grave qui remet en cause les acquis arrachés de haute lutte par nos aïeux. La retraite anticipée est un droit. Et ce n’est pas à nous de payer les conséquences des politiques infructueuses du gouvernement pour renflouer la CNR», s’écrie Djilali, un employé qui cumule 27 ans d’expérience au sein du groupe. «Cela fait 27 ans que nous cotisons pour avoir un jour le droit de prendre la retraite avant 60 ans. Aujourd’hui on nous apprend que ce ne sera plus possible dès le mois d’août prochain.

    C’est impensable !» regrette-t-il. Selon lui, il est inconcevable de mettre tous les travailleurs algériens sur le même pied d’égalité. «Nous assurons des tâches très pénibles. Nous sommes sous-payés et la plupart d’entre nous ont développé des maladies. Le travail jusqu’à l’âge de 60 ans et au-delà des 32 ans d’exercice doit rester un choix. Au lieu d’annuler la retraite anticipée, on aurait pu la limiter à une certaine catégorie de travailleurs ou la justifier par l’incapacité du concerné à continuer à exercer son activité», préconise-t-il.

    Un autre travailleur s’élève contre le fait que tout a été décidé à notre insu. Les syndicalistes, eux, affirment n’avoir reçu aucun document officiel quant aux modalités et à la date d’application de la loi en question. «A présent, le droit de départ à la retraite est accordé à tous ceux qui cumulent plus de 20 ans d’activité même s’ils ont 50 ans», explique un syndicaliste exerçant à la division véhicules industriels (VIR), une filiale qui emploie 2300 travailleurs.

    Selon lui, pas moins de 450 employés du groupe ont pris leur retraite anticipée depuis janvier dernier. Cette «hémorragie» est due au ralentissement de la production et des plans d’investissement prévus pour moderniser le groupe. Nos interlocuteurs affirment que les plans de sauvetage décidés par le gouvernement peinent à être traduits dans les faits. «L’argent (92 milliards de dinars, ndlr) promis par les banques n’est pas encore débloqué.

    De janvier à ce jour, nous n’avons fabriqué que 420 véhicules entre bus et camions, soit 20% de l’objectif tracé pour l’année en cours», déplore un syndicaliste, qui dénonce des lenteurs bureaucratiques au niveau des banques et des Douanes. Lors de la tripartite tenue le 5 juin, Abdelmalek Sellal a annoncé que l’âge légal de départ à la retraite est toujours fixé à 60 ans, mais une modification sera apportée à la loi sur les retraites pour supprimer la retraite anticipée.

    La décision vise surtout à sauvegarder l’équilibre financier de la CNR en difficulté depuis quelques années. La décision est accueillie avec beaucoup de réserve par les syndicats autonomes. Certains trouvent «inconcevable» de remettre en cause des acquis sociaux, tandis que d’autres comprennent le souci des autorités de préserver le système national des retraites. 
    Kebbabi Ramdane El Watan, 9 juin 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/travailleurs_snvi_colere

    http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-travailleurs-de-la-snvi-protestent

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière" et "CCR"

    leon arab.jpg

    LO:

    Maroc : cinq mois de grève à Maghreb Steel

    Avril-mai 1956 : la révolte des rappelés

    CCR:

    Maroc. Grèves et mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement

  • Nuit d’émeutes à Zighoud Youcef-Constantine (Algeria Watch)

    zighoud1.jpg

    Le domicile du chef de daïra incendié

    Le conflit entre la population de la commune de Zighoud Youcef (35 km au nord de Constantine) et les autorités locales a franchi, jeudi soir, un seuil dangereux dans la violence.

    Des groupes d’émeutiers se sont attaqué, à la faveur de la nuit, au domicile du chef de daïra, avant d’y mettre le feu. La maison située au quartier Ouled Fatma a été ravagée par l’incendie, mais, heureusement, le bilan ne fait pas état de perte humaine ni de blessure. Selon une source locale, en contact avec El Watan, les assaillants ont tenté d’abord d’incendier le nouveau tribunal situé dans le même quartier, mais empêchés par les forces du maintien de l’ordre, ils se sont tournés vers cette maison, symbole pour eux de l’autorité avec laquelle ils sont en conflit.

    Mardi dernier, le chef de daïra avait provoqué la population, venue manifester devant son bureau, en faisant un geste vulgaire à l’intention de la foule avant que la police ne charge violemment les manifestants. Les affrontements se sont soldés par des dizaines de blessés et aussi des dizaines d’arrestations. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants, mais ces événements se sont prolongés jusqu’à une heure tardive. Après un mercredi relativement calme, les affrontements ont repris jeudi, alors qu’hier, des milliers de personnes ont répondu à un appel au rassemblement après la prière du vendredi, lequel rassemblement s’est déroulé dans le calme jusqu’à rédaction de ces lignes.

    Comme rapporté dans notre édition de jeudi, le motif de ces événements est lié à l’opposition de la population de Zighoud Youcef au projet d’implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET) sur le territoire de cette commune à vocation agricole.

    Une position exprimée pacifiquement à de nombreuses reprises, mais le wali n’en a pas tenu compte.
    Ce dernier, en visite en novembre 2015 sur place, a répondu sèchement qu’il ira au bout de son projet. Pourtant, l’expérience du CET de Bougharb, dans la commune de Benbadis (30 km au sud du chef-lieu de wilaya), aurait dû lui donner à réfléchir. En août 2014, la population de Benbadis avait mis le feu au CET après avoir dénoncé à maintes reprises les dégâts écologiques induits par le non-respect des normes de traitement des déchets.

    Nouri Nesrouche El Watan, 21 mai 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/revolte/zighoud-youcef-emeutes

    Lire aussi:

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/revolte/rejet_cet.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Youcef_Zighoud

  • Creuse (Lutte Ouvrière)

    tardi drapeau

    Quand les rappelés refusaient de partir pour l’Algérie

    Soixante ans plus tard, un hommage a été rendu à la mairie de Tarnac par une cinquantaine de personnes aux soldats insoumis du 7 mai 1956 et aux courageux anticolonialistes qui n’ont jamais été réhabilités et étaient tombés dans l’oubli.

    En effet, le 7 mai 1956, un convoi militaire transportant une vingtaine de rappelés en route pour l’Algérie faisait halte dans la commune de La Villedieu-en-Creuse.

    Au moment de repartir, les rappelés s’opposèrent. Les habitants de la commune, dont le maire René Romanet, les aidèrent et les cachèrent dans des granges. Une compagnie de CRS fut envoyée dans la nuit mais le lendemain, 8 mai, des habitants des communes voisines de Faux- la-Montagne et de Nedde envahirent le bourg, en soutien aux rappelés insoumis.

    Le maire de La Villedieu, Robert Romanet, l’instituteur de Faux-la-Montagne, Gaston Fanton, et Antoine Meunier, un ancien combattant, furent arrêtés. Le maire de La Villedieu, en raison de son passé de résistant, ne fut pas condamné à de la prison ferme mais à trois ans avec sursis, et révoqué et déchu durant cinq ans de ses droits civiques. Antoine Meunier, mutilé de guerre, eut droit à une peine symbolique, mais l’instituteur de Faux-la-Montagne, lui, écopa de huit mois de prison à Fresnes et, interdit d’exercer sa profession durant cinq ans, devint bûcheron.

    En 1956, le président du Conseil et chef du gouvernement était le socialiste Guy Mollet qui, sous le nom de pacification, menait la sale guerre coloniale d’Algérie.

    Correspondant LO 18 Mai 2016
     
  • Parti Socialiste Des Travailleurs

    pst.jpg

    Connu pour ses positions envers les luttes ouvrières, le Parti socialiste des travailleurs (PST) a salué hier, dans un communiqué, ce qu’il appelle « la lutte des travailleurs de la SNTF » et exprime sa solidarité et son soutien à la grève des conducteurs et du personnel roulant des trains.

    « Posées depuis longtemps, les revendications légitimes des travailleurs grévistes n’ont trouvé que des promesses non tenues et des faux-fuyants de la part de la DG de l’entreprise. Outre la revalorisation des indemnités liées au travail de nuit, des jours fériés et des week-ends, les travailleurs réclament la révision du repositionnement dans l’échelle professionnelle », peut-on lire dans le document.

    Ce mouvement de grève, selon le PST, pose encore une fois le problème de la représentativité des structures de la centrale syndicale.

    « Cette nouvelle grève a mis à nu encore une fois la représentativité de la fédération syndicale UGTA (FNC). En effet, cette structure n’a jamais été élue puisque ses membres ont été désignés par les instances centrales de l’UGTA en tant que commission préparatoire du congrès de la Fédération nationale des cheminots, et ce, bien après la fin du mandat de l’équipe précédente », affirme le communiqué.

    Ce dernier estime que les travailleurs de la SNTF n’ont donné aucun mandat à cette équipe désignée et seule la DG de l’entreprise s’entête à la présenter comme « seul représentant légal ». Selon le PST, malgré les intimidations, les poursuites judiciaires et la pression médiatique, les travailleurs sont déterminés à arracher la satisfaction de leurs revendications. Mais la lutte pour élire une fédération syndicale unitaire représentative, démocratique et combative doit continuer.


    http://www.reporters.dz/…/sntf-8e-jour-de-greve-des-chemino…

  • Sidi Saïd les lâche, le PST soutient les cheminots (PST)

    13239917_1101050753302169_5742123129116446686_n.jpg

    La fédération UGTA, obéissant aux directives de Sidi Saïd, se range derrière l'employeur pour esquiver les revendications immédiates des conducteurs. La détermination  des grévistes, "malgré les intimidations, les poursuites judiciaires  et la pression médiatique", est saluée par le Parti socialiste des travailleurs

    Communiqué du Secrétariat National du PST

    Solidarité avec la grève des cheminots !

    Le PST salue la lutte des travailleurs de la SNTF et exprime sa solidarité et son soutien à la grève des conducteurs et du personnel roulant des trains. Posées depuis longtemps, les revendications légitimes des travailleurs grévistes n’ont trouvé que des promesses non tenues et des faux-fuyants de la part de la DG de l’entreprise. Outre la revalorisation des indemnités liées au travail de nuit, des jours fériés et des week-ends, les travailleurs réclament aussi la révision du repositionnement dans l’échelle professionnelle.

    Par ailleurs, cette nouvelle grève a mis à nue, encore une fois, la « représentativité » de la fédération syndicale UGTA (FNC). En effet, cette structure n’a jamais été élue puisque ses membres ont été désignés par les instances centrales de l’UGTA, en tant que commission préparatoire du congrès de la fédération nationale des cheminots, et ce bien après la fin du mandat de l’équipe précédente. Les travailleurs de la SNTF n’ont donné aucun mandat à cette équipe désignée et seule la DG de l’entreprise s’entête à la présenter comme « seul représentant légal ».

    Malgré les intimidations, les poursuites judiciaires et la pression médiatique, les travailleurs sont déterminés à arracher la satisfaction de leurs revendications. Mais, la lutte pour élire une fédération syndicale unitaire représentative, démocratique et combative doit continuer.

    Solidarité avec la lutte des Cheminots !
    Vive l’unité des travailleurs !

    Alger, le 14 mai 2016

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/sidi-said-les-lache-le-pst-soutient-les-cheminots

    Source: http://www.algerieinfos-saoudi.com/

  • Affaire El Khabar : Le PST se solidarise avec les salariés et s’en prend aux «oligarques» (El Watan.dz)

    pst.jpg

    Dans une réaction au procès El Khabar, le Parti socialiste des travailleurs (PST) renvoie dos à dos le pouvoir et les «forces de l’argent».

    Pour ne pas donner l’impression de soutenir l’homme d’affaires, le parti d’extrême gauche appelle à appuyer les travailleurs du groupe El Khabar. Pour le PST, «la solidarité doit s’exprimer avant tout à l’égard des journalistes et des travailleurs du groupe de presse El Khabar qui risquent de perdre leur emploi. Pour le PST, le combat pour la liberté d’expression et les libertés démocratiques et syndicales doit être mené non seulement contre l’autoritarisme du pouvoir politique et sa machine répressive, mais aussi contre le pouvoir de l’argent et des oligarques prédateurs», indique le parti politique dans un communiqué rendu public hier.

    Le PST, qui se prononce contre «les monopoles médiatiques», estime que «l’indépendance de la presse du pouvoir politique n’aura de sens que si elle l’est aussi vis-à-vis du pouvoir de l’argent et des affairistes. Aussi, la liberté de la presse ne se réduit pas à la liberté d’expression des journalistes, que nous défendons par ailleurs, mais aussi à celle de l’ensemble des citoyens et des citoyennes, des travailleurs et de tous les opprimés.» Le document rappelle également que le gouvernement ne peut pas être crédible à cause des deux poids deux mesures qu’il applique. «Les ‘‘nobles envolées antimonopole’’ de Grine et d’Ouyahia auraient pu être crédibles si elles étaient adressées aussi à leur ami Haddad qu’on a laissé bâtir un empire médiatique», lit-on.

    Ali Boukhlef  15.05.16

    http://www.elwatan.com/affaire-el-khabar-le-pst-se-solidarise-avec-les-salaries

     

    Le PST à équidistance


    Hier encore, c’était au tour du Parti socialiste des travailleurs (PST) de se jeter dans le débat, seulement cette formation de gauche apporte une «nuance » et appelle à la clarification des questions et interrogations charriées par l’affaire El Khabar.

    Il est le premier jusque-là à se mettre à égale distance entre les protagonistes dans cette affaire en s’interrogeant sur la place des travailleurs du groupe de presse et leur avenir. Il résume sa position en se démarquant « du pouvoir politique et du pouvoir de l’argent », et d’estimer que « l’opération de rachat par Issad Rebrab du groupe de presse El Khabar (est) une ‘‘guerre de position’’ sur les plans économique, politique et médiatique ».

    Il considère que «l’archimilliardaire Rebrab est loin de représenter le combat pour les libertés démocratiques et la liberté de la presse dans notre pays», rappelant «son opposition au droit des travailleurs de constituer une structure syndicale dans son usine Cevital-Béjaïa et le licenciement des animateurs de ce mouvement en 2012 ». Le PST pense déceler dans le rachat par Rebrab du groupe El Khabar son intention « de servir avant tout ses intérêts économiques et d’élargir l’influence politique de ses protecteurs et ses alliés à la veille des échéances électorales de 2017 et 2019 ».

    Pour le PST, la solidarité doit s’exprimer avant tout à l’égard des journalistes et des travailleurs du groupe de presse El Khabar qui risquent de perdre leur emploi.

    « Le combat pour la liberté d’expression et les libertés démocratiques et syndicales doit être mené non seulement contre l’autoritarisme du pouvoir politique et sa machine répressive, mais aussi contre le pouvoir de l’argent et des oligarques prédateurs», écrit-il. Il rappelle que cette solidarité manifestée par les «politiques», y compris celle de la corporation, doit aller en premier aux travailleurs du groupe «contre la marchandisation de l’information, la concentration et les monopoles médiatiques» et «contre la mainmise du capital sur les médias».


    http://www.reporters.dz/…/justice-medias-le-pst-recadre-le-…

  • Nouveautés syndicales sur Algéria Watch

    algerie.jpg

     

    Voir aussi:

    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/algeria-labor-union-experience

     

  • Les massacres du 8 mai 1945 : un crime colonial impuni (Algeria Watch + UJFP+ TC)

    setif.jpg

    Le Général De Gaulle, « avait laissé clairement entendre qu’il ne pouvait tolérer que soit piétinée, la souveraineté française dans les colonies.»

    Dès le déclenchement des émeutes, il envoya un télégramme lu le 11 mai aux délégations financières, par le Gouverneur Général : « Veuillez prendre toutes les mesures nécessaires, pour réprimer tous agissements anti-français, d’une minorité d’agitateurs.» Le Général bénissait de son autorité, toutes les actions répressives qui étaient décidées et menées en vue « du rétablissement de l’ordre.»

    A l’origine, selon des témoignages historiques, d’un côté, « une revendication émancipatrice, portée par un mouvement politique, aux prolongements populaires jusque-là, jamais égalés, les AML (Amis du Manifeste et de la Liberté)»1, de « l’autre, les tenants du statu quo colonial » prêts à en découdre avec toute velléité d’indépendance chez les peuples colonisés. Des exactions monstrueuses, sont commises à grande échelle : « exécutions sommaire en masse, viols et tortures systématiques, destructions partielles ou complètes de villages et de douars, par des bombardements, des pilonnages et des incendies dans plusieurs villes et surtout, Sétif, Bouandas, Kherrata, Guelma et Bougie.»2 Le 8 mai 1945, la France avec les alliés « célébrait la fête de la victoire, sur l’Allemagne nazie.» Les contingents algériens, ont participé à une guerre « qui prit naissance et se développa dans le camp impérialiste.»3

    Les Algériens, ont voulu célébrer la victoire des alliés, en rendant hommage aux Algériens tombés pendant la guerre et réclamer haut et fort, le droit à la liberté et à la libération.

    Ce jour, le 8 mai 1945, fut gravé à jamais dans l’inconscient collectif. Les promesses de liberté du « monde libre », se sont transformées en génocide d’un peuple. Le 8 mai 1945, est aussi le ferment de la lutte de libération nationale.

    Des idées vont germer, la jeunesse va mûrir et rien, ni personne, « ne peut disculper la France coloniale de ses crimes.»4 L’ouverture « des archives des évènements douloureux du 17 octobre 1961 et les aveux du tortionnaire Paul Aussaresses », n’y feront rien. Comme symbole de sacrifice, de cette journée mémorable et tragique, un jeune Sâal Bouzid, a donné tout ce qu’il avait…Sa vie. C’est le premier martyr de ces évènements sanglants. La haine coloniale, comme seule réponse à la soif de liberté et de libération, d’un peuple spolié et exploité.

    En combattant «dans les rangs des armées de l’empire, les Algériens pensaient qu’ils avaient arraché à la puissance coloniale française, cette reconnaissance tant espérée de leur droit à l’émancipation, au prix du sang (des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés, pour les deux grandes guerres).»

    Dans de nombreuses villes, « comme Sétif, Guelma et Kherrata, la police chargeait les manifestants à la seule vue du drapeau algérien, brandi pourtant au milieu des mêmes étendards français, américains et anglais, avant de se mettre à tirer sur eux, dans le tas, sans discernement.»

    Le scénario, était partout le même.

    Quelques jours plus tôt à Alger, à l’occasion d’une manifestation nationaliste du 1er Mai une dizaine de morts et de nombreux blessés tombaient parmi les algériens, sous le feu de la police et des projectiles lancés par des pieds noirs dont certains avaient fait usage d’armes à feu, à partir des balcons. Les violences, avaient fini par provoquer, à Sétif et Guelma, « des foyers d’émeutes un peu partout.»5 Vers le soir, à Sétif « les légionnaires arrivaient dans la région, pour un massacre à ciel ouvert.»

    La répression « mettait la région à feu et à sang, obligeant les populations à fuir dans les montagnes.» A seize ans Kateb Yacine, élève au lycée Eugène Albertini, se rappelle ce jour qui a marqué au fer rouge, toute son œuvre et tout son parcours d’intellectuel-militant : « …On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues… La répression était aveugle. C’était un grand massacre. J’ai vu des Sénégalais qui tuaient, violaient, volaient…

    Après l’Etat de siège, l’armée commandait.» Un témoin, raconte à Henri Alleg : « les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les roches.»

    A Guelma, selon les témoignages de la même personne, plus exactement à Kef-El-Boumba, « les français faisaient descendre d’un camion des personnes aux mains ligotées et les mettaient sur la route, avant de les arroser d’essence pour les brûler vifs.» Quant à Benhamla Saci, qui habitait non loin des fours à chaux de Guelma, rien ne pourra le guérir de son horrible obsession : « la fumée bleue des cadavres, l’insupportable odeur de chair brûlée et le va-et-vient continuel des camions.» A Kherrata, « le peuple fut massacré sans sommation et sans pitié, les gorges de Kherrata s’emplissaient de cadavres. Des gents étaient balancés morts ou vifs, dans les crevasses profondes… » En souvenir de ses hauts faits d’armes, contre les populations civiles désarmées, « la légion étrangère a gravé son triste nom, en face du premier tunnel : « Légion étrangère 1945.»

    Dans les gorges, « les prisonniers étaient mutilés, égorgés avant d’être jetés dans le ravin à partir du pont qui porte maintenant le nom du martyre Rabah Hanouz, assassinés là avec ses trois enfants, Tayeb âgé de vingt-cinq ans, Abdelhafid, vingt-deux ans et Hanafi dix-huit ans, tous morts un certain 11 mai 1945.» Je voyais, rapporte un autre témoin de Guelma, « des camions qui sortaient de la ville et après des intervalles de dix à quinze minutes, « j’entendais des coups de feu. Les victimes étaient alignées sur le bord de la route et exécutées, sans aucune forme de procès.

    Cela a duré deux mois.

    Les miliciens ramassaient partout des gens pour les tuer. Les exécutions se faisaient surtout à Kef-El-Boumba et à la carrière de Hadj M’barek.» Une note adressée par Roger Esplaas, au Général Tubert chargé d’enquêter sur les massacres, rapporte : « l’armée a complètement rasé un douar… A Sétif, on m’a confirmé le caractère impitoyable de la répression qui a été exercée sur la région. On m’a cité le chiffre de 20 000 musulmans qui auraient été massacrés.

    La région Nord de Sétif, n’est plus qu’un vaste cimetière.»

    Selon le général Weiss, « 20 actions répressives auraient été menées, dans la seule région de Guelma, par 28 avions pendant plus de 15 jours. Les croiseurs Duguay Trouin et le Triomphant n’arrêtaient pas de bombarder la région de Bougie, de Kherrata, de Bouandas et de Jijel.»

    Il y aurait eu 45 000 morts, selon les militants du Parti du Peuple Algérien (P.P.A), 40 000, selon le Consul Général américain et 80 000 d’après les Oulémas. Le décompte macabre de la barbarie, les investigations et enquêtes engagées puis vite arrêtées, devant l’ampleur des massacres, incriminent l’administration coloniale sans exception, dans des faits « perpétrés contre une population sans défense.»

    En fait, « la responsabilité du crime, était loin de se limiter à quelques enragés du système colonial comme Achiary ou Lestrade Carbonnel qui avaient pris une part active dans la constitution, l’entraînement et l’équipement des milices, mais s’étendait également aux autorités militaires et civiles dans leur totalité, ainsi qu’à la majorité des colons, unis et soudés par la peur du changement et la hantise de voir leur statut ainsi que tous les avantages qui s’y rattachaient, remis en cause.»

    Indéniablement, leur inculpation menait droit au procès du colonialisme qui était à l’origine de tous les maux et de tous les malheurs, vécus par le peuple algérien, depuis 1830.

    Le Général De Gaulle, « avait laissé clairement entendre qu’il ne pouvait tolérer que soit piétinée, la souveraineté française dans les colonies.» Dès le déclenchement des émeutes, il envoya un télégramme lu le 11 mai aux délégations financières, par le Gouverneur Général : « veuillez prendre toutes les mesures nécessaires, pour réprimer tous agissements anti-français, d’une minorité d’agitateurs.» Le Général bénissait de son autorité, toutes les actions répressives qui étaient décidées et menées en vue « du rétablissement de l’ordre.»

    Il avait dépêché le Général Tubert, « aux mêmes fins, mais lui avait aussitôt ordonné de mettre un terme à ses investigations, en raison des retombées désastreuses que cela pouvait avoir, sur tous les responsables.» L’unanimité s’était faite alors, autour de la volonté de faire le silence, sur tout ce qui s’était passé lors de ces mois de mai et juin 1945.

    A la fin de la guerre de libération nationale, les archives civiles relatives aux évènements sanglants, du 8 mai 1945, vont être expédiées par navire de guerre vers la France. Ils seront verrouillés, au centre d’Aix-en-Provence. Le crime de la France contre le peuple Algérien, était aussi le crime contre sa mémoire.

    Le témoignage de l’historienne d’Annie-Rey Goldzeiguer, concernant cette période de la colonisation, est accablant : « en 1985, rapporte-t-elle, grâce au conservateur qui sera sanctionné pour son initiative, j’ai pu consulter les rapports de Berge. C’est le document le plus bouleversant que je n’ai jamais lu de toute ma vie de chercheur. Quand aux archives militaires partiellement ouvertes en 1990, elles ont été nettoyées. La correspondance du Général Raymond Duval, Commandant de la division du Constantinois en 1945, a été tronquée de la période du 8 au 11 mai. Nous ne sommes pas capables de regarder notre histoire en face.»6

    Par Benyassari, Libre Algérie, 10 mai 2016

    http://www.algeria-watch.org/8mai45/crime_colonial_impuni

    Lire aussi:

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4895

    http://tendanceclaire.org/article.php?id=959

  • Le FFS renoue avec les luttes antilibérales (Algeria Watch)

    Image illustrative de l'article Front des forces socialistes

    Il dénonce le système de prédation économique

    Discours de circonstance ou retour aux premiers ancrages ? Le Front des forces socialistes (FFS) veut décidément renouer avec la vulgate socialiste et les luttes antilibérales de ses premières amours.

    Dans son discours, prononcé hier à l’occasion de la célébration des Fête du travail et de la liberté de la presse organisée au siège du parti, Youcef Aouchiche, premier secrétaire par intérim du FFS, puiseabondamment dans le bréviaire des temps premiers de l’Internationale socialiste pour identifier ce qu’il qualifie d’«offensive néolibérale» à l’œuvre dans le monde entier.

    «La célébration de la journée des luttes des travailleurs se tient, dit-il, dans un contexte national et international marqué par la détermination des prédateurs économiques du néolibéralisme globaliste à maintenir leur hégémonie sur les peuples et les économies du monde.» «Une hégémonie qui, aujourd’hui comme hier, fait de la guerre et du chaos un instrument de destruction des Etats, de spoliation des richesses et de clochardisation des peuples transformés en hordes de migrants.»

    Cette offensive néolibérale contre les peuples et les Etats, souligne le FFS (post-Hocine Aït Ahmed) opère en Algérie par la grâce de «facteurs internes». «Ces facteurs internes sont multiples et complexes : d’abord, une oligarchie compradore embusquée au sein même des institutions pour pomper les revenus de la rente au profit d’une caste parasitaire et antinationale.

    Ensuite, une partie de la technostructure de l’Etat séduite par l’idéologie néolibérale, désintéressée du destin national ou en régression par rapport aux avancées du Mouvement national au point de s’investir dans des stratégies révisionnistes et régionalistes dont elle devrait pourtant savoir qu’elles signeraient l’effondrement de l’état et le basculement dans le chaos.»

    Le FFS dit son refus de choisir entre «la soumission au néocolonialisme et la soumission au néo-khalifa d’obédience ottomane ou saoudienne» car, au FFS, «nous sommes pour l’Algérie du 1er Novembre 1954 et de la plateforme de la Soummam qui ont été l’œuvre de libération majeure réalisée par le peuple algérien uni dans ses frontières et dans son projet émancipateur de réalisation d’un Etat démocratique et social souverain» !

    Tout en réitérant son opposition aux «politiques d’austérité élaborées dans l’opacité et dont les retombées ébranlent les couches les plus défavorisées de la société», Le Front des forces socialistes rappelle qu’«aucun développement économique, aucun plan, aucune mesure visant à faire face à la crise n’est solvable en l’absence de préalables politiques et de la réalisation d’un consensus fort et admis par l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économique». 
    M. Az. El Watan, 4 mai 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/ffs_luttes_antiliberales