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Maroc - Page 24

  • Maroc : Lettre de votre Camarade Wafae Charaf (Ael)

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    Camarades,

    J’appartiens aux opprimé-e-s, aux humilié-e-s et aux exploité-e-s qui subissent la détention. Mon emprisonnement est lié à ma qualité de militante de droits humains et à mon engagement politique au Parti la Voie Démocratique ainsi qu’à mon attachement à la lutte aux côtés des ouvrières et ouvriers. Cette classe ouvrière marginalisée, exploitée qui travaille dans des conditions d’oppression, et de despotisme. Une exploration doublement insupportable en particulier pour les femmes qui subissent les licenciements abusifs collectifs et individuels et la totale absence de protection sociale....etc

    Ma détention n’était pas une surprise pour moi car je savais - et dès les premiers instants de mon enlèvement et de la torture que j’avais subit psychiquement et physiquement - que le régime (Makhzen) cherchait à redorer son blason avec une idée préalable visant à falsifier les faits avant même un simple début d’enquête à ce sujet.

    Cher-e-s Camarades, du fond des geôles de l’humiliation et du déshonneur, je vous adresse mes salutations les plus respectueuses et considérables et tout particulièrement au corps de ma défense, à toutes les organisations de droits humains et politiques, à tous les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de ce détestable régime, à tous les détenu-e-s du glorieux mouvement marocain du 20 février...Je peux mourir dans ma cellule en levant les symboles de la Victoire et de la fierté. Je veux transmettre mes salutations à mon Camarade détenu Oussama, aux jeunes du mouvement du 20 février, aux Camarades de mon Parti la Voie Démocratique et à sa jeunesse combative. Je salue toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Salutations de fierté et de reconnaissance à ma famille qui a subit la douleur, la maladie, la déception (....) après mon enlèvement et la torture dont j’étais victime...Ce ne sont pas des mensonges comme le prétend le régime qui voulait, depuis le début, que je renonce à mes déclarations et les démentir et que ce n’était que hallucinations imaginaires...

    Camarades : Mes principes, mes valeurs de droits humains et politiques que j’ai appris et adopté au sein de mon Parti la Voie Démocratique ne me permettent pas de fabuler comme le prétend et le propage le régime dont l’objectif principal est d’étouffer - dans ce pays blessé - toute voix libre revendiquant la dignité, la liberté, la justice sociale et l’égalité.

    Mon attachement au combat aux côtés des ouvriers (es) de Tanger ainsi que mon appartenance politique constituent les raisons principales pour que le régime répressif éteint ma voix, me priver de mon nom et pour que votre camarade Wafae CHARAF se transforme à un N° parmi d’autres.

    Mes forces se sont écroulées en cette étape de mon enlèvement et jusqu’à présent. de l’intérieur de ma prison - et malgré mes souffrances des crises de dépressions aigus et en étant sous soins médicaux avec des attestations prouvant la torture féroce dont j’était objet qui dépasse les simples conditions humaines et bafouant toutes les conventions internationales de droits humains pourtant ratifiés par le Maroc - l’Etat Makhzen a fabriqué un dossier avec des accusations fallacieuses. C’est un complot, parmi plusieurs d’autres, contre les militants des droits humains et politiques qui s’opposent à ce régime. Contre les militants de la Voie Démocratique sous l’oppression du terrorisme psychique et policier.

    Salutations sincères de votre Camarade Wafa CHARAF 27 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-lettre-de-votre-camarade

  • Maroc Oujda : Les infirmiers du CHU en grève (AEL)

    Les nouveaux infirmiers du Centre universitaire hospitalier d’Oujda (CHU) ont tenu mercredi 13 août un sit-in de protestation pour décrier la lenteur dans la règlementation de leur situation financière.

    « Nous avons signé les procès-verbaux de prise de service le 2 janvier et depuis on attend que notre situation financière soit régularisée », expliquent plusieurs d’entre eux. Et pour alerter sur la gravité de leurs cas, ils ont tenu un sit-in de protestation à l’intérieur du nouveau CHU, inauguré en juillet dernier par le Souverain. Un piquet de grève de deux heures a été tenu pour faire activer la procédure de paiement, et bénéficier de la couverture médicale et des primes de garde.

    « Tous les polyvalents et anesthésistes du CHU qui travaillent dans les blocs opératoires ou font la garde de nuit ne perçoivent pas d’indemnités de garde contrairement aux autres infirmiers du ministère de la Santé », soulignent les fonctionnaires qui ont fait ces gardes, soulignant au passage qu’au cours de ces nuits, il leur arrivait aussi d’être victimes d’agressions verbales sans être protégés. Les protestataires veulent aussi regagner leurs postes d’affectation au lieu de s’éterniser dans le provisoire qui dure depuis huit mois. Pour débloquer la situation, plusieurs réunions ont été tenues entre l’administration et les représentants syndicaux. Elles ont eu lieu les 29 mai, 26 juin et 2 juillet. En vain jusqu’à présent.

    Dans une réponse adressée au secrétaire général du syndicat national de la santé (CDT) et dont L’Economiste dispose d’une copie, le directeur du CHU explique que le retard est dû à plusieurs facteurs. D’abord, le nombre important des départements ministériels intervenant dans la finalisation des arrêtés. Secundo, les démarches et procédures à suivre nécessitent une formation au préalable des cadres financiers du CHU. Argumentaire réfuté par les grévistes. Ils avancent qu’il est anormal que les procédures de régularisation financière traînent depuis plus de huit mois avec ce qu’elles engendrent comme problèmes socioéconomiques.

    Le CHU d’Oujda a recruté 480 employés au cours de 2014 sur concours : 180 administrateurs et 300 infirmiers. Ces derniers ont été affectés en tant qu’anesthésistes, infirmiers polyvalents, sages-femmes, techniciens de radiologie et de laboratoire biomédical, orthophonistes, orthoptistes, kinésithérapeutes, techniciens en statistiques, techniciens d’hygiène et en psychiatrie. Ils étaient affectés à des postes provisoires à l’hôpital Al Farabi depuis le 15 janvier, le CHU n’étant pas encore fonctionnel à cette époque. Une situation inchangée pour certains jusqu’à maintenant. D’autres ont été affectés à l’hôpital psychiatrique Razi ou au centre d’oncologie régional. Ces deux structures hospitalières font partie du CHU. 27 août 2014

    Source : L’Économiste

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-oujda-les-infirmiers-du-chu

     

  • La condamnation de Wafaa Charaf confirme les atteintes aux droits de l’Homme au Maroc (AeL)

    libérez Wafae

    La jeune militante marocaine a été condamnée le 12 août à un an de prison ferme pour "accusations calomnieuses".

    Ses soutiens français et marocains tentent de rencontrer l’ambassadeur du Maroc afin d’obtenir sa libération immédiate.

    Wafaa Charaf, 26 ans, est actuellement en prison au Maroc. Militante politique au sein du Mouvement du 20-février (M20F) et du parti La Voie démocratique (VD), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Tanger, elle fait partie de ceux qui ne se taisent pas. De ceux qui dérangent, donc, au plus haut niveau de l’Etat marocain. Des représentants d’associations, syndicats et partis politiques français et marocains se sont rassemblés jeudi après-midi devant l’ambassade du Maroc à Paris pour dénoncer la répression politique dans le royaume de Mohammed VI.

    Une délégation des signataires de l’appel pour sa libération avaient demandé une audience à l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa. Peine perdue. Le 14 août étant un jour férié au Maroc, les policiers ont tranquillement éconduit la délégation, arguant que l’ambassade était tout simplement fermée. Saïd Sougty, secrétaire régional de VD Europe, parle du "mépris" de l’ambassadeur envers les militants du NPA, du Parti de gauche, de l’Afaspa, du Mrap, de la LDH ou de l’AMDH qui avaient fait le déplacement.

    "Notre indignation est totale aujourd’hui et nous continuons le combat auprès des prisonniers politiques. Ne soyez pas étonnés que les grèves se multiplient au Maroc, qu’il y ait des manifestations, parce que le peuple est au bout de sa patience."

    Le rassemblement s’est terminé par une minute de silence pour Moustapha Meziani, un étudiant mort menotté à un lit d’hôpital dans la nuit de mercredi à jeudi après une grève de la faim de plus de deux mois.

    Le cas de Wafaa Charaf : retour sur les faits

    Le 27 avril dernier, alors que Wafaa Charaf quitte une manifestation de soutien aux ouvriers grévistes de l’usine Greif, dans la zone franche de Tanger, elle est enlevée par des hommes en civil et emmenée de force dans un véhicule banalisé à 12 km de la ville. Ses kidnappeurs, qui se présentent comme des policiers, l’interrogent sur ses activités politiques, syndicales et associatives, sur ses contacts. Pendant plusieurs heures, des coups, des insultes... et la menace d’autres sévices si elle ne cesse pas de militer. "On lui a bien signifié qu’il faut qu’elle se calme et qu’elle arrête ses activités", explique Fatima Har, de l’association Ailes-FM. Après l’avoir intimidée, les "policiers" cassent son portable et l’abandonnent sur le bord de la route.

    La jeune femme dépose plainte auprès des autorités judiciaires de Tanger.

    "Pour les besoins de l’enquête", elle est régulièrement convoquée au commissariat. Des convocations répétées qui s’apparentent bientôt à du harcèlement et à une forme de vengeance des autorités pour avoir osé dénoncer les méthodes policières. Sa famille en fait également les frais. "Sa mère, son père et sa jeune soeur ont eux aussi été interrogés par la police, pendant plusieurs heures", ajoute Fatima Har. Wafaa Charaf décide finalement de ne pas se présenter à l’une de ces convocations. Le 9 juillet, la police vient l’arrêter au domicile de ses parents. Inculpée avec un autre militant d’"accusations calom- nieuses" et pour avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu, elle est placée en détention préventive jusqu’à son procès. Le 12 août, après plus de 20 heures d’audience, Wafaa Charaf est reconnue coupable de toutes les charges retenues contre elle. Le tribunal la condamne à un an de prison ferme, 5 000 dirhams d’amende et 50 000 dirhams de dédommagement pour la partie civile (près de 5 000 euros). L’autre prévenu, Boubker Khamlichi, est relaxé.

    Dans son rapport de mission pour l’Afaspa, Michèle Decaster raconte comment elle a été arrêtée et séquestrée par la police marocaine et empêchée d’assister au procès. La secrétaire générale de l’Afaspa rapporte également qu’une trentaine d’avocats avait "volontairement pris la défense des accusés" et démontré "les nombreuses irrégularités de procédure et l’absence de preuve de l’accusation". Selon Amnesty International, "un avocat de la défense a indiqué que le tribunal avait refusé d’appeler des témoins clés et n’avait pas révélé l’existence d’un enregistrement téléphonique qui a été déterminant pour la condamnation de la jeune femme".

    Après plus d’un mois en détention, la jeune femme, incarcérée à la prison de Tanger, aurait un bon moral, assure Fatima Har. Mais ses soutiens s’inquiètent pour l’état de santé physique de cette jeune fille "assez frêle". Wafaa Charaf a fait appel de sa condamnation. Tout comme Oussama Housne, lui aussi militant du M20F, également membre de l’ADMH, condamné le 23 juillet à trois ans de prison ferme et 100 000 dirhams d’amende. Son crime ? Il a porté plainte après avoir été enlevé, torturé et violé par des "inconnus". 22 août 2014 par Henri Le Roux

    source : http://www.humanite.fr

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/la-condamnation-de-wafaa-charaf

  • Maroc : répression sur les militant-e-s pour les droits du peuple Sahraoui (AL)

    Interdite d’entrer en territoire Sahraoui, puis empêchée d’assister en tant qu’observatrice au procès de Wafaa Charaf, militante du Mouvement du 20 Février (condamnée à 1 an de prison ferme), Michèle Decaster, Secrétaire Générale de l’AFASPA & membre active de Sortir du Colonialisme s’est retrouvée par 2 fois arrêtée et séquestrée par les autorités marocaines.

    La dernière agression a eu lieu ce mercredi 6 août alors qu’elle descendait de l’avion pour aller rendre visite à des amis sahraouis. Elle a été séquestrée toute la nuit avant d’être libérée au petit matin (voir le récit de son enlèvement ici). Militante infatigable des droits humains, elle est persona non grata au Maroc.

    A l’heure ou le combat anticolonial du peuple Palestinien est au cœur de notre engagement, « Notre Ami Le Roi » continue, au mépris des décisions internationales, de bafouer les droits du peuple sahraoui, refusant encore et encore la tenue du référendum d’autodétermination réclamé par l’ONU. Comme en Palestine, le peuple sahraoui est séparé (campements de réfugié-e-s et territoires occupés) et empêché de communiquer par un mur fortifié de 2700 kilomètres, Non content de poursuivre sa politique coloniale, le gouvernement marocain criminalise le mouvement social, en même temps qu’il attaque la solidarité internationale, en s’en prenant directement à une militante connue pour son activisme. Il tente par tous les moyens y compris l’intimidation, d’imposer un embargo médiatique sur ce territoire non autonome sur lequel il n’a ni mandat international ni autorité légale.

    Sur l’ensemble du pays, l’État marocain verrouille également toute forme de protestation sociale et continue de réprimer les militant-e-s et activistes marocains, comme le montre le cas de Bourker Khamlichi, militant de Voie Démocratique, détenu pour avoir soutenu la prisonnière politique Wafaa Charaf. Ou encore, récemment, la mort du syndicaliste étudiant et prisonnier politique Mustapha Meziani, en grève de la faim depuis 72 jours.

    Cette surenchère entamera t-elle la relation privilégiée qu’entretient la France avec le Royaume, pilier de la Françafrique ? Il est malheureusement permis d’en douter.

    Alternative Libertaire le 17 août 2014

    Liens vidéo à consulter :

    https://www.youtube.com/watch?v=Wxm...

    https://www.youtube.com/watch?v=7Hu...

    http://alternativelibertaire.org/?Maroc-repression-sur-les-militant

  • Sévère réquisitoire de l’ONU contre le Maroc (El Watan)

    Violation des droits de l’homme au Sahara occidental

    Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire au Maroc a constaté, dans son rapport, une pratique «ancrée» de la torture et des «mau- vais» traitements au Maroc au moment de l'arrestation et pendant la détention de la part des policiers, a indiqué l’APS.

    «Le groupe de travail a constaté qu’il y a une pratique ancrée de la torture et des mauvais traitements au moment de l’arrestation et pendant la détention de la part de policiers, notamment d’agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST)», a relevé le groupe de travail sur la détention arbitraire, qui a effectué une visite au Maroc du 9 au 18 décembre 2013.

    S'agissant de la ville d’El Ayoun, au Sahara occidental occupé, le groupe de travail a reçu de nom- breuses plaintes, lors de ses déplacements les 15 et 16 décembre 2013, indiquant que «la torture et les mauvais traitements avaient été utilisés pour obtenir des aveux», ainsi que les plaintes indiquant «l’usage d’un recours excessif à la force dans la répression des manifestations en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui».

    Le groupe a regretté, par ailleurs, que ses rencontres avec la société civile à El Ayoun aient été surveillées. La délégation, signale-t-on, était composée notamment du président rapporteur du groupe de travail, Mads Andenas (Norvège), et de son ancien président, El Hadji Malick Sow (Sénégal). Ils étaient accompagnés par des membres du secrétariat du groupe de travail du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et des interprètes de l’Office des Nations unies à Genève.

    Le document note que de «nombreuses personnes ont été contraintes à faire des aveux et condamnées à des peines d’emprisonnement sur la foi de ces aveux». En dépit des dispositions légales garantissant l’accès à un avocat dans les vingt-quatre heures qui suivent l’arrestation dans les affaires pénales de droit commun, «cette règle ne semble pas être pleinement respectée dans la pratique», car l’autorisation doit être obtenue auprès du procureur général du roi. R. N.

    le 19.08.14 | 10h00 

    http://www.elwatan.com/international/severe-requisitoire-de-l-onu-contre-le-maroc-19-08-2014-268469_112.php

  • Maroc : lutte des phosphateurs de l’intérim/CSPI (AeL)

     http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/00/00/3477174526.jpeg

    Communiqué:

    Le syndicat des travailleurs des sociétés de l’intérim/STSI-UMT au groupe chérifien de phosphate/OCP a décidé :

    1-d’observer une grève de 24 heures le lundi 18 août 2014

    2-d’observer ce même lundi ( à partir de midi) un sit in devant la direction locale du Groupe à Khouribga

    3-d’organiser ce même lundi (à partir de 17h) une marche à Khouribga En cette occasion, le CSPI tient à :


    - Exprimer sa solidarité inconditionnelles avec ces victimes du GCP/OCP
    - Dénoncer la complicité des autorités
    - Exiger la réintégration du secrétaire général de leur syndicat, le militant Mohamed Assad et de toutes les autres victimes de l’arbitraire

    Exiger la satisfaction des revendications légitimes des phosphateurs de l’intérim

    Le Comité de solidarité avec les phosphateurs de l’intérim/CSPI

    Le mercredi 13 août 2014. Le CSPI, le coordinateur Ali Fkir 17 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-lutte-des-phosphateurs-de-l

    Lire aussi:

    http://solidmar.blogspot.fr/2014/07/larrestation-du-secretaire-general-du.html

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  • Maroc. Des militants emprisonnés pour avoir dénoncé des actes de torture doivent être immédiatement libérés (Amnesty)

    Deux militants emprisonnés après avoir déclaré qu’ils avaient été enlevés et torturés doivent être libérés immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International jeudi 14 août.

    Wafaa Charaf, militante politique et défenseure des droits humains, a été condamnée à un an de prison et à une amende de 1 000 dirhams mardi 12 août. Elle était accusée d’avoir fait des déclarations mensongères en affirmant qu’elle avait été enlevée et torturée par des inconnus en avril 2014.

    Le tribunal lui a également ordonné de verser 50 000 dirhams de dommages et intérêts à la police marocaine pour dénonciation calomnieuse, bien qu’elle n’ait pas accusé les forces de l’ordre.

    « Personne ne devrait être emprisonné pour avoir signalé des actes de torture, et la dénonciation calomnieuse ne devrait pas être une infraction pénale. Cette condamnation envoie un message dissuasif à toutes les personnes ayant subi des actes de torture ou tout autre mauvais traitement, en leur faisant savoir qu’elles feraient mieux de se taire au risque de finir derrière les barreaux », a déclaré Saïd Boumedouha, directeur adjoint du Programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    Wafaa Charaf, 26 ans, est une militante politique de gauche et membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Elle a affirmé qu’elle avait été enlevée et torturée pendant plusieurs heures par des hommes qu’elle ne connaissait pas après avoir participé à une manifestation de travailleurs à Tanger le 27 avril 2014. Elle a déclaré que les hommes l’avaient rouée de coups et l’avaient menacée d’autres sévices si elle ne cessait pas de militer.

    Trois jours plus tard, après avoir obtenu à l’hôpital local un certificat médical faisant état de blessures légères, elle a porté plainte auprès des autorités judiciaires, déclenchant une enquête de la police judiciaire de Tanger et de la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

    Mais le 8 juillet, avant la fin de l’enquête, Wafaa Charaf a été arrêtée, placée en détention et inculpée d’avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu et de dénonciation calomnieuse, au titre des articles 263, 264 et 445 du Code pénal.

    Après avoir passé plus d’un mois en détention en attendant son procès, elle a été déclarée coupable de toutes les charges retenues contre elles. Un avocat de la défense a indiqué que le tribunal avait refusé d’appeler des témoins clés et n’avait pas révélé l’existence d’un enregistrement téléphonique qui a été déterminant pour la condamnation de la jeune femme, ce qui soulève des craintes quant à l’équité du procès puisque Wafaa Charaf n’a pas été en mesure de contester la validité de cet élément de preuve. Elle est actuellement détenue à la prison locale de Tanger.

    Deuxième condamnation

    La condamnation de Wafaa Charaf est intervenue à peine quelques semaines après celle d’un autre militant.

    Le 23 juillet 2014, Oussama Housne, 22 ans, lui aussi membre de l’AMDH à Casablanca, a été condamné à trois ans de prison pour dénonciation calomnieuse et parce qu’il aurait déposé une fausse plainte pour torture. Il s’est vu intimer l’ordre de verser 100 000 dirhams de dommages et intérêts à la police marocaine pour dénonciation calomnieuse. Il est actuellement détenu à la prison locale d’Oukacha, à Casablanca.

    Oussama Housne avait affirmé avoir été enlevé et torturé par des inconnus le 2 mai 2014, alors qu’il quittait une manifestation organisée en solidarité avec des militants détenus. Selon ses déclarations, les hommes l’auraient brûlé avec une barre de fer chauffée et l’auraient violé avec leurs doigts.

    Trois jours plus tard, des défenseurs des droits humains de la section locale d’AMDH ont filmé le jeune homme en train de décrire les sévices dont il dit avoir été victime et ils ont posté la vidéo sur YouTube, ce qui a poussé les autorités à ouvrir une enquête dirigée par la BNPJ.

    Le 1er juin, le procureur du roi a clos l’enquête et conclu qu’Oussama Housne n’avait pas été torturé, avant d’annoncer son intention d’engager des poursuites à l’encontre du jeune militant. Celui-ci a été arrêté le jour même et inculpé de dénonciation calomnieuse et plainte pour un crime qui n’a pas eu lieu, au titre des articles 264 et 445 du Code pénal.

    L’avocat d’Oussama Housne a déclaré à Amnesty International que le tribunal n’avait pas appelé des témoins clés pour la défense durant le procès, ce qui laisse craindre que le jeune homme ait été condamné à l’issue d’une procédure inéquitable. Entre-temps, il a reçu l’ordre de verser une forte somme à la police marocaine en guise de dommages et intérêts, bien qu’il n’ait fait référence qu’à des inconnus dans la vidéo publiée sur Youtube.

    Le jeune homme est également un membre actif du Mouvement du 20 février, qui réclame un meilleur respect des droits humains, la démocratisation, la justice sociale et la fin de la corruption.

    Les deux militants ont fait appel de leurs condamnations.

    « Ces condamnations vont simplement renforcer la culture de l’impunité au Maroc. La torture ne pourra être éradiquée que quand les victimes pourront briser le silence en toute sécurité et quand les auteurs de tels actes seront traduits en justice », a déclaré Saïd Boumedouha. 14 août 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/morocco-activists-jailed-reporting-torture-must-be-released-immediately-201

  • Le gouvernement hypothèque la souveraineté du Maroc (Cadtm)

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    Seconde Ligne de précaution et de liquidité du FMI

    Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé fin juillet une seconde Ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 5 milliards de dollars au profit du Maroc, pour les 24 mois à venir, à partir d’août 2014. Le Maroc a dû recourir à cet instrument une première fois en août 2012 pour un montant de 6,2 milliards de dollars. Une ligne de crédit qui n’a pas été utilisée par le gouvernement qui a toutefois payé des commissions !

    Le renouvellement de cette ligne de crédit est le signe que l’économie marocaine rencontre de grandes difficultés.

    Le pays est menacé par la récession de l’économie mondiale (chocs externes), spécifiquement des pays de l’UE dont le Maroc est fort dépendant. Cette situation se manifeste par le recul des réserves en devises, le repli des transferts des Marocains résidents à l’étranger, et la stagnation des recettes du tourisme.

    Les investissements directs étrangers sont également en baisse et ont enregistré une chute de 38,9 % durant le premier semestre 2014 par rapport à la même période de 2013. Et par conséquent, la couverture des exportations par les importations risque de connaître le même sort. Les recettes de l’État connaissent également une baisse causée par la politique de libéralisation généralisée (privatisation des entreprises rentables, rapatriement des dividendes des multinationales installées au Maroc, exonérations fiscales au profit des grandes entreprises) et la signature d’une flopée d’Accords de libre-échange marquée par le démantèlement du système douanier.

    Malgré des finances publiques au rouge, le remboursement de la dette publique n’a pas connu de répit. Au service de la dette, s’ajoute la fuite des capitaux et le pillage des deniers publics.

    Dans ce contexte, le FMI impose ses conditions pour réduire le triple déficit : celui de la balance des paiements, celui de la balance commerciale et le déficit budgétaire. Pour réduire les deux premiers, le FMI recommande de recourir à de nouveaux emprunts sur le marché international (dette bilatérale, multilatérale ou des LPL).

    Pour le troisième, le FMI fixe comme objectif pour le Maroc d’atteindre un déficit budgé- taire de 3 % à l’horizon 2017. Pour y arriver, l’institution conditionne son soutien par une politique d’austérité, couvrant trois axes principaux :

    • masse salariale : gel des salaires dans la fonction publique et les établissements publics, réduction des postes budgétaires dans le secteur public, réduction des cotisations sociales de l’État en « réformant » le système des retraites ;
    • système d’aide aux produits de base : le démantèlement de la Caisse de compensation et la remplacer par des aides directes ;
    • dépenses sociales : réduire ou geler les budgets des secteurs sociaux (éducation, santé et habitat) aussi bien pour les dépenses de fonctionnement que pour celles de l’investissement.

    Pour soutenir la croissance, le FMI recommande à l’État de continuer ses «réformes struc- turelles» au bénéfice du grand capital étranger et local, le tout sous le vocable de «l’amélioration du climat des affaires». Il s’agit de subventionner «la compétitivité» des secteurs d’exportation, faciliter l’accès aux crédits, approfondir la flexibilité des taux de change, des exonérations fiscales, ouverture de zones franches, des infrastructures à disposition (autoroutes, ports, etc…) et l’ouverture des secteurs sociaux à l’investissement privé.

    Pour réussir ces «réformes difficiles», le FMI prêche « a bonne gouvernance» et «l’ouver- ture d’un dialogue social de haute qualité». Afin d’éviter le danger d’explosions sociales (chocs internes), suite à ces mesures, le FMI exige que le gouvernement obtienne le soutien des syndicats, de l’opposition parlementaire, de la «société civile» afin de faire passer ces plans destructeurs.

    Le peuple marocain n’est pas à sa première cure d’austérité, recommandée par le FMI.

    Les citoyens ont chèrement payé le prix du Programme d’ajustement structurel dès le début des an- nées 80. Le Maroc continue d’être un mauvais élève en matière de développement humain. Le chôma- ge de masse, la pauvreté et la précarité sont le lot de larges pans de la société. Mais nos gouvernants s’acharnent à appliquer ces conditionnalités. Leur «feuille de route» ne fera qu’approfondir la crise sociale actuelle. Le tout avec la bénédiction d’un parlement sans légitimité populaire. Ces nouvelles «réformes structurelles» ont pour objectif de faire supporter aux salariés et aux classes populaires le coût de l’échec d’un modèle de développement basé sur la dette et une économie extravertie.

    Vus tous ces éléments, Attac/Cadtm Maroc :

    • dénonce cette nouvelle manœuvre d’hypothéquer l’avenir du Maroc et des Marocains par des conditionnalités draconiennes du FMI ;
    • condamne les politiques d’austérité pour satisfaire des centres de décision étrangers ;
    • déplore les conséquences de ces politiques sur la situation des travailleurs et les classes moyennes les plus vulnérables qui souffrent de l’appauvrissement et de la détérioration des services publics ;
    • appelle à un développement économique fondé sur la satisfaction des besoins fondamentaux des citoyens ;
    • renouvelle sa demande de suspendre le remboursement de la dette publique jusqu’à ce qu’un audit citoyen de cette dette soit réalisé pour statuer sur la dette odieuse et illégitime du pays et son annulation inconditionnelle ;
    • lance un appel aux organisations militantes pour s’apposer à l’offensive menée contre les droits sociaux et économiques des classes populaires.

    Rabat, le 10 août 2014 15 août par ATTAC/CADTM Maroc
    Le secrétariat national d’Attac/Cadtm Maroc

    http://cadtm.org/Seconde-Ligne-de-precaution-et-de

  • Maroc, Fès: mort d’un prisonnier politique après 72 jours de grève de la faim (AEL)

    Les opposants au Maroc passent par des mauvais moments.

    Au lendemain de la condamnation de la militante Wafaa Charaf à une peine d’un an de prison ferme, une nouvelle encore plus tragique est tombée : l’étudiant et militant de gauche Mustapha Meziani est mort mercredi 13 août à Fès. Il décède après une grève de la faim de 72 jours pour protester contre le refus des autorités de lui permettre de s’inscrire à l’université.

    L’association marocaine des droits de l’homme (AMDH) qui avait déjà interpellé les autorités maro- caines sur les risques encourus par Mustapha Meziani les rend responsables de la mort du jeune homme de 31 ans. Mustapha Meziani, était détenu dans le cadre de l’affaire de l’étudiant du PJD, Al-Hasnaoui, tué dans des affrontements entre des groupes d’étudiants islamistes et marxiste.

    Le jeune homme qui considérait sa détention comme une punition pour son activité militante était en grève de la faim pour protester contre sa détention, son exclusion de l’université et pour réclamer son droit à une réinscription à l’université. Les militants associatifs s’inquiétaient ces derniers temps des risques graves pesant sur la santé de Meziani dont la situation s’était dégradée.

    Cela avait conduit à son transfert, le 4 août dernier, au CHU Hassan II de Fès où, selon le communiqué de l’administration pénitentiaire, il avait été placé en réanimation où, précise-t-elle, il a bénéficié "jusqu’à son décès de plusieurs soins et examens médicaux, dont les frais ont été pris en charge par l’administration de l’établissement pénitentiaire".

    L’Association marocaine des droits humaines (AMDH) qui avait adressé une lettre ouverte au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, sur la situation "inquiétante que connaissent certaines prisons du pays". Elle avait insisté sur le cas de Meziani et réclamait l’ouverture d’un dialogue avec lui pour "préserver son droit sacré à la vie".

    Après l’annonce du décès de Meziani, l’AMDH a mis en cause la négligence avec laquelle les institutions de l’Etat, la chefferie du gouvernement, le ministère de la justice et l’administration pénitentiaire, ont traité les demandes du défunt.

    L’AMDH rappelle qu’elle a saisi toutes les instances y compris le chef du gouvernement pour que la demande légitime d’une réinscription à l’université soit acceptée. En vain, indique l’AMDH, "comme si la vie humaine ne vaut rien chez l’Etat marocain qui prétend adhérer aux droits de l’hommes tel que reconnus universellement". 15 août 2014

    Source : Huffington Post

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-fes-mort-d-un-prisonnier

  • Enlevée et séquestrée par les autorités marocaines (Afriques en lutte)

    Délit d’amitié avec les Sahraouis

    Après quelques heures de repos je poste sur le site de l’AFASPA le récit des sévices que j’ai subis de la part des autorités marocaines à l’aéroport d’El Ayoun, capitale du Sahara occidental, occupé illégale- ment par le royaume du Maroc depuis novembre 1975, date de l’agression militaire.

    J’étais venue passer trois semaine chez des amis sahraouis. Je suis arrivée à El Ayoun le mercredi 6 août à 18h50 via Casablanca. A ma descente de l’avion, en arrivant à la porte de l’aéroport j’ai vu un homme en civil me filmer. J’ai pensé : "déjà", étant habituée à être photographiée, filmée, écoutée et suivie dès que je mets les pieds au Sahara occidental ou à Guelmim et Tan Tan dès que je rencontre les résistants sahraouis. Cette situation je l’ai connue en 2002, 2008, 2010, 2012 et 2013 La suite pourtant m’a surprise.

    Un homme en civil s’est saisi de mon passeport sans se présenter et a disparu plus d’une demi heure. A son retour il m’a dit que je devais repartir par l’avion qui m’avait amenée car "indé- sirable". Je lui ai fait remarquer que ce n’est pas un terme juridique et que cela ne suffit pas à me contraindre à partir. J’ai exigé d’être présentée à une autorité judiciaire.

    Leurs demandes conciliantes, m’invitant à "être raisonnable" ont bien vite été suivies d’intimi- dations verbales et physiques. Après s’être saisis de mon sac de voyage, un policier a tenté de m’arra- cher mon bagage à main. Il m’a tordu le bras pour y parvenir. Ensuite ils m’ont poussée et tirée par les bras. Je me suis retrouvée au sol, ils me traînaient, mais se sont arrêté à la porte, de crainte que les passagers de l’avion aperçoivent cette scène non prévue à leur scénario... Ils ont alors eu recours au commandant de bord qui m’a expliqué ramener souvent des Marocains, expulsés de France... et que si je ne repartais pas en avion, je devrai voyager en taxi jusqu’à Casablanca !

    Vers 21h15 les policiers en civil sont revenus vers moi pour m’annoncer que j’allais être conduite en taxi devant une autorité judiciaire (des fourbes et des menteurs). Devant cette vingtaines de personnes j’ai senti qu’il y avait un gros risque d’enlèvement et j’ai exigé qu’un policier en tenue m’accompagne et j’ai voulu prévenir le Consulat de France et des défenseurs des droits de l’homme sahraouis, mais ils me l’ont interdit. Tout était donc clair. J’ai tenté de téléphoner, l’un d’eux, plus vindicatif que les autres m’a saisi la main pour me prendre mon téléphone qui est tombé à terre ; je l’ai récupéré mais la batterie avait été éjectée et un policier a mis un coup de pied pour l’éloigner de moi, un autre m’a retenue. La scène a été filmé comme la plupart des échanges, qu’ils osent montrer ces images de policiers courageux malmenant une femme qui vient de fêter ses 67 printemps !

    Ils m’ont dit (et encore menti) que la batterie me serait rendue dans le taxi. Je suis alors allée vers le taxi où j’ai réclamé ma batterie. Refus de leur part, refus de la mienne de monter à bord. Ils m’ont alors poussée à trois, pendant qu’un quatrième entré par l’autre porte me tirait par le corps. Je précise que je n’ai pas été tabassée, seulement rudoyée à deux reprises : dans l’aéroport et devant le taxi.

    J’ai été enlevée contre ma volonté hier soir à 21h30 de l’aéroport d’El Ayoun et séquestrée dans un véhicule présenté comme étant un taxi. Je n’ai pas été expulsée, ayant fait valoir que cette expulsion aurait été illégale car sans décision judiciaire alors que j’étais entrée en toute légalité à Casablanca.

    Deux hommes en civils sont montés à bord en sus du chauffeur. 3 fourgons des GUS (Groupes Urbains de Sécurité) nous ont "escortés" jusqu’à la sortie El Ayoun ainsi qu’un véhicule banalisé qui fut seul à nous suivre jusqu’à la sortie du territoire non autonome du Sahara occidental. Direction Agadir m’a-t-on annoncé alors. Pour quoi y faire ???

    Durant le voyage j’ai craint plusieurs fois que nous ayons un accident : le chauffeur roulait « à tombeau ouvert », téléphonant sans cesse ou répondant à des appels alors qu’une circulation importante de gros camions venant en face éblouissait souvent. Je ne pouvais m’attacher, les ceintures à l’arrière ne pouvant être accrochées. D’ailleurs personne n’était attaché. Les deux portières arrière étant bloquées, si nous avions eu un accident nous n’aurions pu sortir. On ne m’a permis qu’une seule fois d’aller aux « toilettes » plus d’une heure après que j’en aie eu fait demande. Il fallait que mes « accompagnateur » téléphonent à droite et à gauche pour y accéder, de même pour que je puisse avoir accès à mon bagage à main enfermé dans le coffre. Le taxi ne s’est pas arrêté dans l’un des restaurants devant lesquels nous sommes passés, mais à la dernière pompe à carburant où les WC femmes étaient d’une puanteur écœurante, sans chasse d’eau ni porte, dans un couloir dont la porte n’avait pas de serrure.

    Ma deuxième demande n’a pas été exhaussée car nous approchions d’Agadir. Pourtant c’est à Inzgen qu’on a prétendu me débarquer vers 4h30 devant un hôtel miteux où d’ailleurs personne n’avait réser- vé de chambre. J’ai refusé de quitter la voiture un policier est intervenu à la demande du chauffeur, mais il a fait droit à mon exigence d’être conduite dans un hôtel correct à Agadir.

    J’ai été reçue très courtoisement par la Vice Consul de France à Agadir et je vais me rendre à l’Ambas- sade de France qui, prévenue de ce qui s’était passé par les militants sahraouis défenseurs des droits de l’Homme, a tenté de me joindre à deux reprises alors que mon téléphone était hors d’usage.

    Je n’ai pas pu prévenir mes amis ni ma famille de la suite des événements avant le lendemain après-midi après avoir racheté une batterie à Agadir.

    J’ai appris qu’hier soir une avocate canadienne, stagiaire à l’UNICEF, avait été expulsée de l’aéroport d’El Ayoun et expédiée dans l’avion qui l’avait amenée. Elle venait elle aussi visiter une amie sahraouie qu’elle avait rencontrée lors d’une cession du Conseil des droits de l’homme au Palais des Nations Unies.

    Voilà ce qu’il en est des progrès en matière de droits de l’homme au Maroc. Mais, chutt... il ne faut pas que l’opinion publique soit au courant, d’ailleurs la presse, la radio, la télé !!!! en ont-elle parlé ? Je dis ça pour rire bien sûr. J’ai pourtant envoyé mon message à nombre de journalistes français, jusqu’à présent seules une radio algérienne et une journaliste de l’Humanité m’ont appelée. Imaginez un instant la scène se produisant à Cuba... elle ferait la Une du JT. Mais je n’ai pas con- naissance de ce qui a paru dans différents médias.

    Voilà ce qu’il en est de l’ambargo médiatique que le Maroc veut imposer sur ce territoire non autonome pour lequel il n’a aucun mandat international ni autorité légale.

    Michèle DECASTER Secrétaire Générale de l’AFASPA 13 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/republique-sahraouie/article/enlevee-et-sequestree-par-les