Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maroc - Page 23

  • Les syndicats marocains maintiennent la pression (AEL)

    http://img.lavieeco.com/UMT-1ER-MAI--(2011-01-10).jpg

    De nouveau, la guerre est déclarée entre les syndicats et le gouvernement marocains.

    Les syndicalistes reprochent à la Primature d’avoir gelé le dialogue social et retardé la mise en oeuvre des revendications des travailleurs. Faux, rétorque le porte parole du gouvernement.

    Face à la montée au front des syndicats ouvriers dont les trois »socialistes » (CDT, UMT et FDT) qui accusent le gouvernement d’avoir mis sous l’éteignoir les revendications syndicales, le porte parole du gouvernement marocain Mustapha El Orfi explique que (le gouvernement) est ‘’engagé dans la mise en œuvre de ses engagements pris dans le cadre du dialogue social, qui n’est pas gelé ».

    Le gouvernement dirigé par les islamistes du Parti Justice et Développement (PJD) a consacré 24,8 milliards de dirhams entre 2012 et 2014 à la mise en œuvre de l’accord du 26 avril 2011 et des accords sectoriels, a-t-il dit. En mai dernier, et pour calmer le front social, le gouvernement Benkirane avait annoncé une hausse de 10%, en deux tranches, du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG), soit 5% à partir du 1er juillet 2014 et 5% en juillet 2015.

    Du coup, le SMIG dans le secteur public remonte à 3.000 DH par mois (300 euros environ), un peu plus que dans le secteur privé, avec moins de 2500DH/mois. Pas suffisant, selon les syndicats, qui maintiennent la pression sur le gouvernement, demandant la reprise du dialogue social, en panne depuis avril 2011, après la décision du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de reporter le sommet social, au cours duquel devaient être discutées les principales revendications des syndicats marocains. Ces revendications, portées par l’Union Marocaine du Travail (UMT), la fédération Marocaine du Travail (FDT) et la CDT, portent principalement sur la nécessité de mettre en oeuvre tous les engagements pris par l’exécutif notamment ceux en suspens relatifs à l’accord du 26 avril 2011, dont l’augmentation des salaires et des pensions, la réforme du système de retraite, outre le respect des libertés collectives et individuelles, particulièrement la liberté syndicale et le droit de grève.

    La décision du gouvernement de réformer la caisse de compensation de soutien des prix des produits de première nécessité, qui va permettre à l’exécutif d’économiser 20 milliards de Dh par an, a également été dénoncée par les syndicats. Dimanche lors de l’ouverture du 10eme congrès de l’Union générale des travailleurs marocains (UGTM), dirigée par le secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabbat, un nouveau coup de semonce a été tiré contre le gouvernement Benkirane. ‘’Ce Congrès, qui se tient dans une conjoncture exceptionnelle marquée par la rentrée politique, la crise sociale et la non satisfaction des revendications de la classe ouvrière, nous interpelle pour resserrer nos rangs dans le but de réaliser nos revendications légitimes », a déclaré le SG de l’UGTM, qui a rejoint la coalition syndicale pour la reprise du dialogue social après la sortie de l’Istiqlal du gouvernement Benkirane.

    Source : Maghreb Emergent 20 octobre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/les-syndicats-marocains

  • Maroc: un régime despotique et répressif (Npa)

    Confronté à la montée de la contestation sociale et démocratique, dans un contexte marqué par l’approfondissement de la crise et les effets du Mouvement du 20 février (M20F) né en 2011, le pouvoir révèle de plus en plus ouvertement sa nature dictatoriale. Depuis 2011, les « marges démocratiques » arrachées après des décennies de lutte se ferment les unes après les autres.

    Interdictions, emprisonnements et grèves de la faim
    De nombreux mouvements n’ont toujours pas reçu d’agrément légal : c’est le cas par exemple de l’Association nationale des diplômés chômeurs, d’Attac Maroc, de l’association « Freedom Now » tournée vers la défense de la liberté de la presse, de l’Union marocaine du travail/courant démocratique et bien d’autres.


    D’autres, bien que reconnues, voient maintenant leurs activités publiques interdites. Ainsi, l’Association marocaine des droits humains s’est vue refuser toute activité, à commencer par ses colonies de vacances et la tenue de réunions publiques. C’est aussi le cas d’Amnesty International-Maroc ou de La ligue marocaine de défense des droits de l’homme. Des initiatives, comme les caravanes de solidarité envers les migrants subsahariens, sont harcelées ou refoulées. Les journalistes indépendants, les artistes critiques sont bâillonnés et traduits en justice sous des prétextes fallacieux.


    À leur tour, les « résistances ordinaires » des habitants des quartiers populaires qui refusent la démolition de leur logement, celle des « farachas » qui survivent du petit commerce dans la rue, des habitants des régions marginalisées privés de droits ou des travailleurs qui luttent contre la précarisation de leurs conditions de travail, sont quotidiennement réprimées.


    Les prisons regorgent par centaines de militants étudiants, chômeurs, activistes du M20F, Sahraouis, syndicalistes et grévistes, et de simples citoyens qui un jour ou l’autre ont protesté. Et lorsque ces activistes portent plainte contre les mauvais traitements subis, ils sont condamnés lourdement.
    Signe de ce durcissement global, la recrudescence des « grèves de la faim ».

    C’est le cas de militants de l’Union nationale des étudiants marocains, qui luttent pour l’amélioration de leurs conditions de détention, le droit de poursuivre leurs études et leur reconnaissance comme « prisonniers politiques » et dont les demandes sont ignorées par le pouvoir. Après 72 jours de grève de la faim, Mustapha Meziani, est mort « sous observation médicale » au CHU de Fès, ainsi que Hassana Elouali Aaleya, militant sahraoui, membre du Comité contre la torture de Dakhla, décédé lui aussi « sous observation médicale ».


    La liste des exactions commises par ce régime est bien longue... alors qu’il se prépare à organiser le Forum mondial des droits de l’homme en novembre prochain, après avoir été élu l’année dernière au conseil des droits de l’homme des Nations unies !

    Un tournant répressif assumé


    Le gouvernement actuel s’était donné pour tâche de « rétablir l’autorité de l’État » après les secousses produites par le M20F. Le ministère de l’Intérieur a accusé nombre d’organisations de « ternir la réputation du pays, d’entraver l’action des forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme et d’œuvrer pour des agendas extérieurs ».


    En réalité, il y a un épuisement de la « façade démocratique » et des mécanismes d’allégeance et de cooptation qui servaient d’amortisseur de la crise politique. Le système politique apparaît à une échelle de masse comme un espace despotique, parasitaire, corrompu et où rien n’a changé. Cette perception s’est renforcée avec le M20F qui a ouvert un espace de contestation plus ample où la monarchie n’est plus un tabou.


    À son tour, l’ agenda des politiques antipopulaires se resserre : démantèlement de la caisse de compensation des prix, réforme radicale du régime de retraite, remise en cause du droit de grève, nouvelles vagues de compression des dépenses publiques, etc. alimentant un ras-le-bol déjà profond. Le pouvoir cherche à fermer les espaces de contestation car il sait que la mèche peut s’allumer n’importe quand.


    Se greffe aussi la question du Sahara occidental : la pression internationale pour l’extension des missions de la Minurso ( Mission de Nations unies pour le référendum au Sahara occidental) au contrôle des droits humains constitue une difficulté majeure pour le pouvoir, compte tenu du niveau de répression que subissent les Sahraouis.


    Dans ce contexte, une large campagne de solidarité internationale contre la répression contribuerait à isoler le régime. L’enjeu est la création d’un vaste mouvement d’opinion solidaire des combats sociaux et démocratiques du peuple marocain, mais aussi contre l’impunité encouragée par l’État français qui voit dans la dictature un allié fidèle pour le maintien de la Françafrique et une chasse gardée pour les entreprises du CAC 40.

    Chawqui Lotfi

  • 29 0ctobre 2014: 49ème anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka (Ujfp)

    ben_barka-10744.png


    Le mercredi 29 octobre 2014 18h00
    Boulevard St-Germain, devant la Brasserie Lipp

    Paris Métro St-Germain-des-Prés ou Mabillon

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3558

  • Les syndicats appellent à la grève au Maroc (Afriques en Lutte)

    Maroc: la classe ouvrière célèbre le 1er mai au lendemain de l'annonce d'une augmentation du SMIG

    Au Maroc, une grève nationale semble poindre à l’horizon alors que les leaders syndicalistes protestent contre le rythme lent des réformes.

    Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT) a ainsi annoncé lors d’un point de presse organisé le mardi 7 octobre que son groupe, aux côtés de la Confédération générale du travail (CDT) et de la Fédération démocratique du travail (FDT), se préparait à lancer un mouvement de grève nationale.

    « La grève est la seule arme dont dispose la classe ouvrière pour défendre ses intérêts et son pouvoir d’achat. Le gouvernement doit assumer la responsabilité de la détérioration des conditions sociales des citoyens », a-t-il souligné.

    Les syndicats menacent de paralyser le travail du gouvernement et des services publics et réclament la reprise du dialogue social, dont ils affirment qu’il a cessé depuis l’accession au pouvoir du gouvernement actuel. Ils revendiquent de meilleurs salaires et une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.

    Les réformes apportées au système de retraites sont l’un des sujets de désaccord majeurs persistant entre le gouvernement et les syndicats.

    Le secrétaire général de l’UMT a plaidé en faveur de l’adoption d’une « approche participative » dans ce dossier. Les divergences se concentrent sur deux points essentiels de la réforme : le relèvement de l’âge de la retraite et la hausse des cotisations des salariés.

    Selon Moukharik, l’UMT est favorable à la « prolongation volontaire » de l’âge de la retraire jusqu’à 65 ans, tout en prenant en compte le facteur de pénibilité dans le travail. « On ne peut pas, à titre d’exemple, exiger d’une enseignante qu’elle travaille jusqu’à l’âge de 65 ans », a-t-il relevé.

    Concernant l’augmentation des cotisations aux caisses de retraite, le secrétaire général de l’UMT a souligné que le changement devait s’effectuer sur la base de deux tiers de la part patronale (Etat) et d’un tiers de la part salariale.

    Les syndicats ont également rejeté l’idée de toute réduction des pensions de retraite.

    Source : Ici Lomé 10 octobre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/les-syndicats-appellent-a-la-greve

  • Succès de la grève dans la fonction publique au Maroc (Afriques en lutte)

     

    "La grève nationale observée, ce mardi 23 septembre 2014, à l’appel de nos deux syndicats, a été largement suivie avec un taux de participation de plus de 80 % dans plusieurs secteurs, comme l’enseignement, la justice, la santé, les collectivités locales, la formation professionnelle, l’énergie et les mines et la culture », ont souligné mardi 23 septembre 2014 les dirigeants de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et de la Fédération démocratique du travail (FDT).

    Dans un communiqué conjoint des deux centrales syndicales, les responsables estime que le taux de participation à cette grève renseigne sur "le degré de mécontentement de la classe ouvrière vis-à-vis des politiques antipopulaires du gouvernement". 26 septembre 2014

    Source : Aujourd’hui le Maroc

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/succes-de-la-greve-dans-la

  • Micro-crédit Dégage! Sur la lutte des femmes d’Ouarzazate (Cadtm)

    Ce texte est mon intervention sur lors de l’atelier « Dégage micro-crédits dégage » organisé aux Rencontres d’été 2014 du CADTM le 13 septembre à Namur.

    Mon intervention aborde l’histoire et le développement du mouvement des victimes des microcrédits au Maroc, plus précisément à la région d’Ouarzazate. Ce texte ne vise pas à présenter un mouvement exemplaire et héroïque venu du Sud, mais plutôt à partager l’expérience de femmes qui ont dit « Non ! » à leur manière à la dictature de la microfinance. Ce combat est loin d’être fini et la victoire de ces femmes n’est pas assurée.

    Mon intervention se compose de quatre parties. En introduction, je donnerai quelques indicateurs sur le contexte régional de cette lutte. Ensuite, je vais aborder les débuts et le développement de ce mouvement. Puis, je rappellerai la chronologie du feuilleton judiciaire en cours pour réprimer la lutte des victimes des microcrédits. Cette répression a donné lieu à un élan de solidarité nationale et internationale. En conclusion, je déclinerai ce qui me semble être les défis à relever par ce mouvement.

     

    Portrait socio-économique de la région

    La province d’Ouarzazate est située au sud-est marocain. Sa population est de 520 000 habitants. Trois indicateurs à retenir :

    • Taux d’analphabétisme : 67%.
    • Taux de pauvreté de la province : 15,2% (moyenne nationale en 9%)
    • Taux de pauvreté en milieu rural : 19,7%

    Cette province détient des records nationaux de pauvreté. Les taux les plus élevés au Maroc sont détenus par la province de Zagora où des villages connaissent un taux de pauvreté qui dépasse les 50 % ! Les conditions de vie sont extrêmement difficiles surtout en milieu rural : absence de routes, climat aride et rareté des ressources hydrauliques, la région est déclarée comme constituant un désert médical.

    En milieu urbain, la crise économique et financière de 2008 est passée par là. Le tourisme et le secteur cinématographique dans la ville d’Ouarzazate et ses environs sont au point mort, les licenciements se comptent par centaines.

    Deux autres éléments importants à signaler dans le portrait de cette région :

    • Ouarzazate et sa région ont été un bastion de luttes ouvrières et populaires : secteur des mines, secteurs publics, tourisme, surtout ces dernières années ;
    • Les sols de la région sont des plus riches du Maroc : les sociétés minières exploitent des mines d’or, de cobalt, de cuivre et d’argent…

    C’est tout le paradoxe de cette région très riche à la population pauvre. Ce contexte est un terrain fertile pour les Institutions de microfinance (IMC) : elles peuvent facilement y vendre leurs « produits » à une population majoritairement analphabète et dans le besoin.

    Début et développement du mouvement des victimes des microcrédits

    Tout commence en mai 2011, c’est la période des manifestations du mouvement du 20 février, variante marocaine du printemps arabe. Les premières victimes des microcrédits manifestent à Ouarzazate. Elles sont rejointes par d’autres femmes victimes dans les villes du Sud-est : Agdz, Zagoura, Tagounit, M’hamid Ghizlan, Kalâa Magouna. Le nombre de victimes : un millier, en grande majorité des femmes. Ce mouvement original au Maroc et dans la région apporte une critique sur le fond et la forme de ce système vanté depuis des années.

    Sur la forme

    • Taux d’intérêt usurier allant de 15 à 100% alors que les client-e-s signent des contrats sur la base de taux de 2 à 10% ;
    • Certains contrats et documents sont signés sur des feuilles volantes, sans entêtes, ni détails des versements, sans respect de la loi marocaine sur la clause des contrats ;
    • La langue utilisée (l’arabe ou le français) n’est pas maîtrisée par ces femmes dans le milieu rural qui parlent que l’amazigh ;
    • Les conditions en cas du non remboursement d’un prêt sont abusives : 10% de plus du remboursement prévu en cas de retard ; en cas de procès, le client supporte tous les frais liés à la procédure, les IMC (Institutions de la MicroFinance) se gardent le droit de poursuivre le/la client-e devant le tribunal de leur choix ce qui complique le suivi d’un éventuel procès par le/la client-e
    • La microfinance est un secteur exonéré de la TVA alors que les client-e-s pauvres payent des taxes
    • Aucune étude des dossiers des prêts. Octroi de prêts à des personnes sans projets, à des mineur-e-s, à des élèves scolarisé-e-s, etc…
    • Ces IMC utilisent des méthodes à la limite de la légalité : les agents de ces institutions n’hésitent pas à effectuer des descentes en grandes pompes dans les domiciles des femmes. De plus, ils se font passer pour la police ou l’autorité locale : ils recourent aux menaces directes et à des saisies de biens hors de tout cadre légal.

    Sur le fond

    • Dans ces conditions, on ne peut nullement parler d’un développement basé sur le microcrédit. L’espoir de promouvoir l’autonomie financière des femmes dans le monde rural se transforme en un cycle d’endettement, d’emprunts croisés et de dépendance.
    • L’objectif des IMC est en premier lieu la bancarisation des pauvres et la vente de nouveaux produits financiers (la microassurance)

    Chronologie d’un feuilleton judiciaire

    L’action de ce mouvement a inquiété dès le départ les IMC et l’Etat qui fait la promotion de ces institutions. Leurs réponses n’ont pas tardé surtout qu’en juillet 2011, 1.200 victimes déposent plainte contre les quatre plus grandes IMC au Maroc (Amana, Al Baraka, Inmaâ, La Fondation Banque populaire). A partir de cette date commence un harcèlement judiciaire des animateurs de ce mouvement :

    Janvier 2012 : A leur tour, ces quatre IMC portent plainte contre les deux coordinateurs du mouvement ; Amina Mourad et Benacer Ismaini, pour escroquerie, diffamation et menaces.
    Les chefs d’accusation sont montés de toutes pièces.
    Le procès a été reporté 15 fois !!

    Coup de théâtre : Début, 2013, Les 4 associations de microcrédit retirent leurs plaintes et les témoins refusent d’enfoncer les deux militants et nient ce qu’ils ont déclaré à la police.

    Avril 2013 : Le verdict en 1ère Instance innocente les deux militants des charges lourdes et les condamne à une amende de 400 euros chacun pour diffamation.

    Nouveau Coup de théâtre : En septembre 2013, l’association INMAA, liée à Planet Finances relance ce procès en Appel. Un nouveau procès fleuve commence. Les coordinateurs du mouvement de défense des victimes du microcrédit sont poursuivis pour diffamation et insultes (ils ont scandé des slogans devant le Tribunal...) et une nouvelle fois pour escroquerie.

    Verdict en février 2014 : 1 an de prison ferme pour les deux militants et 1000 euros d’amende chacun.

    Nouvelle étape : les deux coordinateurs du mouvement ont déposé un pourvoi en Cassation, la date de cette ultime phase du procès n’a pas encore été fixée.

    Que retenir de ce feuilleton judiciaire :

    • Ce procès est un acharnement et le verdict est injuste ;
    • Les deux procès ont été entachés de multiples vices de forme ;
    • Une Justice aux ordres du pouvoir politique et au service de la Finance (remplacement du juge au milieu du procès, envoi d’un juge spécial de Rabat)
    • La Justice cherche à faire peur aux victimes et à briser leur mouvement en criminalisant leur combat.

    Le mouvement de solidarité

    Cette lutte menée depuis 2011 a gagné la solidarité nationale et internationale. Entre 2012 et 2014, ATTAC Maroc a soutenu cette lutte, à travers l’implication de ses militant-e-s et du Comité femmes de l’association. Des caravanes nationales ont été organisées par l’association. La première s’est tenue le 8 mars 2012 et la deuxième fin 2013.

    En 2014, le réseau CADTM Afrique a organisé son deuxième Séminaire de renforcement des capacités des femmes sur la dette, l’audit et les microcrédits à Ouarzazate. Cette activité était le point de départ d’une Caravane internationale en avril dernier dans la région pour témoigner de la solidarité avec cette lutte en cours. La caravane a connu la participation 15 délégations étrangères avec un total de 103 participant-e-s. À cette occasion, nous avons édité une brochure bilingue français/arabe sur ce sujet |1|.

    Également, tout au long de la procédure judiciaire, ATTAC Maroc a assuré un suivi du procès au travers de communiqués de presse nationaux et internationaux. Malgré ces efforts, notre contribution demeure modeste au vu de l’ampleur du dossier qui demande l’implication d’un plus nombre d’ONG nationales et internationales.

    Les défis de ce mouvement

    Le travail avec ce mouvement unique au Maroc et le travail sur la question du microcrédit en général, nous pose plusieurs défis en tant qu’ATTAC Maroc et l’ensemble des membres du Réseau CADTM. Ces défis sont les suivant :

    • La solidarité nationale et internationale avec ces victimes est d’une grande urgence. Je saisis cette occasion, pour appeler à multiplier les initiatives de solidarité avec ce mouvement ;
    • La crédibilité du mouvement est à renforcer à travers :
    • Des enquêtes de terrain avec les populations ciblées par ces microcrédits dans tout le Maroc ;
    • Des études approfondies des contrats pour déceler les nombreuses failles qu’ils contiennent au niveau financier et juridique ;
    • Élargir ce mouvement et voir les possibilités de contacter des victimes des microcrédits dans d’autres pays du Sud et du Nord.

    ATTAC Maroc prévoit de lancer une étude de terrain par nos militant-e-s et une recherche sur les aspects juridiques de ce dossier et des arnaques des contrats de prêts en collaboration avec des juristes.

    Conclusion

    Au travers de nos visites et caravanes, le premier constat qui saute aux yeux, c’est que l’entrée des microcrédits a bouleversé le mode de vie de ces villages et a dénaturé les relations sociales de ces régions rurales.

    Nous sommes dans une région du Maroc, tellement sinistrée, sans infrastructures et services publics que les microcrédits servent désormais à pallier l’absence des services de base. Ces microcrédits servent aujourd’hui à financer les soins de santé, les frais de scolarité des enfants, etc., tous ces services publics privatisés sous l’effet des plans d’ajustement structurels .

    Ainsi la boucle est bouclée. Dans un pays où le néolibéralisme a fait que tous les secteurs publics en devenant payants sont inaccessibles aux populations pauvres, les microcrédits sont un léger calmant aux maux d’un modèle économique qui ne veut pas et n’arrive pas à répartir la richesse entre les régions du pays et ne permet pas à la grande majorité des marocain-ne-s d’accéder à une vie digne.

    Rencontres d’été du CADTM 2014

    23 septembre par Majdouline Benkhraba

    Majdouline Benkhraba, ATTAC-CADTM Maroc

     

    Notes

    |1| Cette revue « Le microcrédit ou le business de la pauvreté » est disponible sur le lien : http://cadtm.org/Le-micro-credit-ou-le-business-de

    http://cadtm.org/Micro-credit-Degage-Sur-la-lutte

  • Maroc: la FDT maintient l’appel à la grève générale (Afriques en lutte)

    Malgré les tensions internes au sein de la Fédération démocratique du travail (FDT), le syndicat est décidé à faire une rentrée sociale fracassante. L’appel à une grève générale dans le secteur public avant fin septembre est maintenu.

    « C’est notre manière de dire non à la décision du gouvernement de maintenir les retraités de l’enseignement et de la recherche scientifique dans leurs postes après 60 ans », ont indiqué les responsables de la FDT lors d’une conférence de presse jeudi 11 septembre 2014 à Casablanca. Ils ont pointé du doigt « l’Exécutif qui agit toujours de manière disparate vis-à-vis de la réforme des retraites, ne privilégiant que des solutions à court terme et ne favorisant aucunement la masse active ».

    Dans ce sens, l’actuelle direction proche de l’USFP entend frapper fort en mobilisant les autres centrales. Toutefois, l’Union générale des travailleurs du Maroc (l’UGTM), le syndicat de Hamid Chabat, est le seul qui a effectivement manifesté sa prédisposition à faire partie de la grève. « Nous avons convenu avec l’UGTM d’une réunion de nos organes exécutifs, vendredi 12 septembre 2014, et qui devrait aboutir à un communiqué commun fixant la date de la grève », a confirmé Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la FDT.

    L’UMT, pour sa part, ne devrait répondre à l’appel de la grève qu’après avoir rassemblé ses instances décisionnelles, ont expliqué ses dirigeants à la FDT. Pour ce qui est de la CDT, c’est le silence radio absolu. « Cette centrale n’a exprimé aucune réaction à notre correspondance », précise M. Fatihi.

    Source : Aujourd’hui le Maroc 16 septembre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-la-fdt-maintient-l-appel-a

  • Des chansons du Maghreb à Lyon Place du Pont Production (France Culture)

    musiques.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un documentaire de Péroline Barbet et Jean-Philippe Navarre

    A l’instar de Paris et Marseille, villes phares de la concentration d’exilés du Maghreb, Lyon fut une plateforme pour de nombreux chanteurs, musiciens, éditeurs et producteurs, qui, de cafés en galas, de studios d’enregistrement, aux magasins de la rue Moncey, a vu fleurir une économie musicale artisanale, inventive, alternative et produit des métissages musicaux inédits.

    A moins de 100 mètres de la place du Pont, au cœur de Lyon, les maisons d’édition VisionPhone, l’Etoile verte, SEDICAV, Mérabet, Bouarfa ont produit, des années 70 à 90, des milliers de « K7 » de musiciens marocains, algériens et tunisiens locaux et nationaux.

    Au fil des chansons retrouvées, et à travers les bouches de ceux qui les ont écrites, ce documentaire nous plonge dans les récits des réalités nouvelles de l’exil de cette France post 30 glorieuses et sur le quotidien des premières générations de migrants. Ces chansons, multiformes et fraternelles, directement en prise avec la réalité quotidienne, nous parlent de séparation, de déracinement, d’amour, célèbrent ou ironisent le mythe du retour au pays. Loin de l’image mutique, passive et pleine d’abnégation des travailleurs immigrés de la première et deuxième génération, elles témoignent de la grande inventivité de ces hommes de l’ombre et d’une soif d’expression sans pareil.

    du lundi au jeudi de 17h à 17h55 53 minutes, 11.09.2014 - 17:01 

    Production : Péroline Barbet

    Réalisation : Jean-Philippe Navarre

    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-des-chansons-du-maghreb-a-lyon-place-du-pont-production-2014-09-11

  • Les richesses du Maroc sont accaparées par les intérêts impérialistes et une minorité dans le pays (Attac Cadtm Maroc)

     

    Le 30 août à Rabat s’est tenu le Conseil de coordination nationale (CCN) de notre association.

    Cette deuxième session ordinaire depuis notre cinquième congrès, organisé en février 2014, s’est tenue en présence des représentants des groupes locaux d’ATTAC. Les participants ont rappelé le contexte socio-économique du pays marqué par les conséquences de la crise du capitalisme mondialisé sur l’économie marocaine qui amplifient la dépendance structurelle de notre pays au marché mondial.

    Les recettes du Budget connaissent un recul important.

    Au même moment, la libéralisation, le démantèlement des barrières tarifaires, le transfert des dividendes à l’étranger et la multiplication des Accords de libre échange (ALE) avec 56 traités signés par le Maroc, continuent de plomber les finances publiques. Ceci se traduit par la baisse des réserves de devises qui couvrent à peine quatre mois et demi des besoins en importations. Alors que la balance des paiements s’enfonce dans une spirale inquiétante, la balance commerciale continue sa décélération. Les recettes des exportations couvrent de moins en moins le coût et le volume des importations.

    Face à cette situation, l’État a dû recourir davantage à l’endettement auprès du marché financier international. Ainsi, 500 millions d’euros ont été empruntés sur les marchés internationaux en 2007, 1 milliard en 2010 et le même montant en juin 2014. Auxquels il faut ajouter 1,5 milliards de dollars en décembre 2012 et 750 millions en mai 2013. À ces dettes, s’ajoute le renouvellement de la Ligne de précaution et liquidités (LPL) du Fonds monétaire international en août dernier pour un montant de 5 milliards de dollars pour une période de 24 mois.

    Les Institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, BEI) et les agences de notation encensent les « performances » de l’État pour l’encourager à se jeter dans les bras des créanciers. C’est ainsi que le Maroc se trouve de nouveau pris dans la tourmente de l’endettement. La dette publique a atteint 679 milliards de DH, soit 78 % du PIB. Le service de la dette (montants empruntés + intérêts) accapare, en moyenne, 106 MMDH annuellement, depuis les cinq dernières années.

    Avec un service de la dette de ce volume, tout développement économique et humain devient impossible. Un audit de cette dette et l’annulation de la partie qui n’a pas servi les intérêts du peuple s’imposent comme deux solutions pour recommencer à croire à un développement effectif du pays. Cette piste n’est envisageable que si le Maroc arrive à se libérer de la tutelle des Centres de décision impérialistes (États et IFI) qui nous imposent leurs mesures libérales.

    Celles-ci se traduisent par l’offensive de l’actuel gouvernement sur plusieurs fronts : vers l’annulation de la Caisse de compensation, baisse de l’investissement public et dans les secteurs sociaux, gel de l’emploi public, privatisation des services publics et enfin « réforme » de la Caisse marocaine des retraites (faire passer l’âge de la retraite à 65 ans, hausse des cotisations des salariés, etc).

    Les quatorze stratégies sectorielles censées « créer un décollage économique » se transforment en série de cadeaux offerts aux multinationales et aux capitalistes locaux pour s’accaparer davantage les richesses de notre pays et détruire son environnement. Tout ça s’accompagne du pillage des deniers publics.

    Ces mécanismes sont à l’origine de l’hémorragie que connaissent les richesses du pays vers l’étranger ou leur accaparement par une minorité dans le pays. La classe ouvrière et populaire en général se trouve privée de ses propres richesses. En plus, les Marocains payent le prix des mesures d’austérité décidées par les classes dominantes. La population voit ainsi son niveau de vie baisser et la pauvreté et le chômage augmenter. L’État riposte par des attaques préventives contre les libertés publiques et la répression des résistances et de leurs symboles.

    Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’unir nos luttes et d’élargir la solidarité et le travail commun dans le cadre d’un front social contre les politiques néolibérales. Cette coalition doit définir des objectifs et des priorités, avec un programme et des instruments d’actions.

    Suite à ces constats, le CCN d’ATTAC/CADTM Maroc :

    • 1. Condamne la politique économique, sociale, environnementale appliquée par l’État qui amplifie notre dépendance, le pillage et la destruction des ressources du pays. Les conséquences désastreuses de ces orientations sont supportées par les classes populaires. Le peuple supporte le coût d’une dette sans savoir dans quelles conditions elle est contractée et comment elle est dépensée.
    • 2. Condamne l’atteinte à la liberté d’association dont sont la cible plusieurs organisations parmi elles ATTAC/CADTM Maroc. Le récépissé de notre association n’a pas été renouvelé et ce de manière arbitraire. À cela s’ajoute la difficulté de réserver des salles publiques.
    • 3. Condamne l’attitude de l’État face aux revendications des prisonniers politiques et d’opinion en grève de la faim. Dénonce l’indifférence coupable par rapport au décès de l’étudiant Mustapha Meziani qui était en grève de la faim.
    • 4. Condamne l’agression sioniste contre le peuple palestinien en résistance ainsi que les interventions impérialistes dans la région arabe, maghrébine et sur le continent africain. Ces guerres ont pour objectif réel d’anéantir les aspirations des peuples à se libérer de toutes les formes d’oppression. Ces interventions n’ont été possibles que grâce à la complicité des dictatures de ces régions.
    • 5. Appelle toutes les forces progressistes, démocratiques et opposés au libéralisme et au capitalisme au Maroc à multiplier les occasions de coopération entre nos organisations sur la base des revendications sociales et démocratiques afin de répondre aux aspirations des citoyens à une vie digne et à la constitution d’un front commun qui fera de la lutte contre l’impérialisme le cœur des mobilisations à venir.

    Conseil de coordination national d’ATTAC Maroc.
    Rabat, le 30 août 2014.

    Contact :
    Omar Aziki, secrétaire général d’ATTAC/CADTM Maroc
    00 212 6 61 17 30 39

    http://cadtm.org/Les-richesses-du-Maroc-sont

  • Maroc: Amnesty international condamne l'interdiction d'un camp de jeunesse (Al Huff')

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSjLJ1DefeFRBPN2xlBcFy56OuStG3F8gyMlwL8S3awxkvkeNsA

    Un Camp de jeunesse d’Amnesty International est organisé chaque année au Complexe Moulay Rachid de la Jeunesse et de l’enfance à Bouznika. Cependant, les autorités marocaines ont décidé d'interdire la 16e édition de cet évènement. Une décision qu'Amnesty International regrette.

    L'information a été confirmée par une dépêche de l'agence Maghreb Arabe Presse. Amnesty n'aurait pas respecté les démarches adéquates à l'organisation du Camp de jeunesse. Une déclaration que l'ONG dément et dénonce.

    En effet, dans un communiqué publié mardi, Amnesty International indique avoir procédé à toutes les démarches prévues par la loi marocaine dans la préparation de cet évènement, et plus particulièrement l’article 3 du décret royal relatif aux rassemblements publics qui prévoit que toute réunion publique soit notifiée aux autorités locales, et non une autorisation préalable.

    Amnesty a indiqué que le camp se proposait de débattre des moyens d’enrayer la torture et les mauvais traitements ainsi que les restrictions sur la liberté d’expression et la capacité des défenseurs des droits humains à entreprendre leurs activités pacifiques et légitimes.

    La décision des autorités marocaines serait donc contraire aux lois du pays. Elle représenterait, dans ce cas, une violation des libertés de réunion et d'association, ce qui est contraire aux engagements internationaux du Maroc, rappelle l'ONG.

    L'interdiction du Camp de jeunesse ne trouve donc aucune justification légale. Amnesty International a décidé de solliciter des autorités compétentes. Par ailleurs, les jeunes participants ont décidé de lancé le 'camp de jeunesse virtuel ouvert' pour "coordonner la mobilisation face aux défis de violations des droits de l'homme dans la région et dans le monde", pour contourner la "censure".  | Par Sarah Ben Romdane