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Maroc - Page 6

  • Nouveautés sur "Afriques en Lutte"

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  • Désunion arabe face aux changements climatiques (Anti-k)

    Le Maroc a abrité du 7 au 18 novembre 2016 la vingt-deuxième conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Pourquoi les pays arabes ont-ils été si peu nombreux à y participer ? Reportage dans les couloirs de la « zone bleue » du village de la COP22, réservée aux officiels.

    Le 15 novembre, à Marrakech, dix-huit chefs d’État arabes manquaient à l’appel lors de la photo de la cérémonie d’ouverture du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) |1|. Seuls les émirs du Qatar et du Koweït accompagnaient le roi Mohammed VI lors de cette photo. L’infréquentable Omar Al-Bachir, président du Soudan, avait été placé bien loin des trois autres chefs d’État arabes. Si les présidents africains étaient présents en force, et Israël aussi — une partie de la société civile marocaine s’est indignée, mais cette présence a été passée sous silence par les représentants des vingt-deux pays arabes — les dignitaires de la région MENA (Moyen-Orient Afrique du Nord) avaient en effet préféré faire l’impasse sur cette COP en terre marocaine. Leur absence remarquée est le résultat de facteurs conjoncturels et structurels.

    Une COP plus africaine qu’arabe

    Tout d’abord, le Maroc avait choisi de faire de ce sommet une « COP africaine ». Le royaume chérifien paie donc en quelque sorte son désengagement continu de la scène arabe, même si le roi Mohammed VI s’est excusé de ne pas avoir voulu abriter le sommet ordinaire de la Ligue arabe en février dernier. Une décision surprenante, justifiée dans un communiqué fustigeant l’inertie des pays arabes : « Ce sommet ne sera qu’une occasion d’adopter des résolutions ordinaires et de prononcer des discours qui ne feront que donner une fausse impression d’unité et de solidarité entre les États du monde arabe », affirmait en février le ministère des affaires étrangères. Le sommet a été déplacé en catastrophe en Mauritanie, et ce désistement a laissé des traces.

    Les absences des pays arabes à la COP22 sont aussi emblématiques du peu d’intérêt accordé par les décideurs des pays de la région à la question des changements climatiques. Pourtant, la région MENA figure parmi les zones les plus menacées dans le monde par le réchauffement climatique, la désertification et le stress hydrique |2|. La région est même une illustration de l’injustice climatique, dans la mesure où les 22 pays de la région demeurent de faibles émetteurs de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, avec seulement 4,2 % des émissions globales. Une inégalité régionale s’y ajoute : 85 % de ces émissions sont produites par les six pays membres du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG).

    À l’ombre de l’Arabie saoudite

    L’Arabie saoudite est pourtant chef de file et porte-parole du groupe arabe auprès de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCUCC) depuis deux décennies, mandatée par la Ligue arabe. « L’ironie c’est que le ministre du pétrole est toujours présent lors des sommets », regrette un délégué d’un pays arabe |3|.

    Le rôle de Riyad est décrié par les acteurs de la société civile régionale. À l’instar d’autres pays producteurs d’énergies fossiles, le royaume a en effet joué un rôle de blocage lors des négociations de l’accord de Paris sur le climat qui a suivi les conclusions de la COP21. Le royaume saoudien s’est longtemps opposé à la réduction de l’utilisation des énergies fossiles — une position partagée avec les grands producteurs de pétrole d’Amérique latine et d’Afrique — et a notamment bloqué la mention, dans l’accord de Paris, de l’objectif de limitation à 1,5 °C de la hausse des températures. Le groupe arabe avait porté une mention sur ce sujet, qui n’a pas été retenue dans l’accord final.

    La présidence du groupe arabe ne fait plus l’unanimité aujourd’hui. « La position arabe demeure peu visible dans les espaces de la COP. La coopération et les consultations entre les pays sont faibles durant les sommets », regrette un membre de la délégation jordanienne. Même sentiment dans la délégation libanaise : « Au sein du groupe, nous avons certes moins de divergences qu’auparavant. Par le passé, nous avions des différences sur les réponses majeures (la transition vers le renouvelable, le financement de la transition énergétique, l’objectif 1,5 C °), mais depuis l’accord de Paris ces questions ont été résolues. Maintenant, nous devons avoir une coordination de nos positions », exige Vahakn Kabakian, chef de la délégation libanaise.

    Le manque de consultation préalable inquiète également plusieurs délégations arabes. « L’Arabie saoudite ne doit pas se contenter de nous informer sur ce qui s’est passé lors des négociations. Nous devons nous concerter sur les propositions communes. La situation est inconcevable », déplore le responsable libanais.

    Sous influence climato-sceptique

    Ces divergences de points de vue et d’approches entre les pays arabes se sont manifestées lors des négociations pour l’accord de Paris en 2015. L’Arabie saoudite avait joué un rôle de blocage pour en retarder l’adoption par le groupe arabe. « Une bonne partie de ce groupe est composé de pays membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP). Cette année à Marrakech, les Saoudiens ont encore une fois bloqué des négociations, déjà très lentes », regrette Safa’Al-Jayoussi, coordinatrice de Climate Action Network (CAN) pour le monde arabe.

    Le manque de visibilité et d’actions de ces pays lors des sommets sur le climat est fréquemment expliqué par ce rôle joué par le royaume saoudien. « Depuis le démarrage du processus de négociation sur le climat, la délégation saoudienne était présidée par Dr Mohamed Al-Sabban. Ce climatosceptique avait la réputation d’être un acteur de blocage pour l’avancement des négociations », rappelle Wael Hmaidan, directeur de CAN-International |4|. Le remplacement de ce diplomate saoudien à partir de 2015 aura permis à l’Arabie saoudite de modifier légèrement ses positions au sujet des négociations climatiques.

    Dans les rangs de la délégation saoudienne présente à Marrakech, une lecture conservatrice de l’accord de Paris est toujours prédominante. Ayman Shasly est conseiller au ministère saoudien de l’énergie et membre de l’équipe des négociateurs : « L’accord de Paris permet une adaptation selon le niveau de développement de chaque pays. Les pays n’ont aucun engagement pour fournir des efforts en matière d’énergies fossiles. Tous les engagements restent volontaires », indique-t-il. D’autres pays arabes prennent leurs distances avec cette stratégie.

    Faible ratification de l’Accord de Paris

    À une journée de la fin du sommet, Safa’ Al-Jayoussi était déçue par la faible présence arabe lors de cette COP. « La participation arabe était plus importante lors de la COP21 », compare-t-elle. Pourtant son réseau a appelé durant des mois à « une présence forte pour soutenir la présidence marocaine », en vain : seuls quelques ministres de l’environnement ont fait le déplacement. « Le nouveau président libanais devait participer à ce sommet, mais il a été retenu par des engagements urgents liés à la formation du nouveau gouvernement », explique pour sa part le chef de la délégation libanaise.

    Cette présence plus que discrète est à l’image de la faible mobilisation pour la signature de l’accord de Paris parmi les pays membres de La Ligue arabe. Sur les vingt-deux pays, seuls trois – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Maroc — ont déposé leur signature auprès de la CNUCUCC. Quatre pays ont lancé le processus de ratification au niveau national : l’Égypte, l’Algérie, la Tunisie et le Liban. « Nos pays sont venus à la COP22 peu préparés. Ils ont été surpris par le rythme rapide des ratifications. Au final, ils étaient frustrés de ne pas pouvoir participer à la négociation, car ils ne font pas encore partie de l’accord », observe Safa’Al-Jayoussi.

    En ordre dispersé

    À la « zone bleue » de la COP22, les pavillons des pays arabes n’avaient pas tous la même visibilité et le même positionnement. Le Maroc, pays hôte, confirmait son orientation africaine à la recherche d’opportunités d’affaires dans ce continent. La Tunisie, également présente dans le pavillon africain, s’est contentée d’une présence symbolique et d’un pavillon modeste. L’Algérie pour sa part avait choisi de ne pas avoir de pavillon, réduisant sa présence au strict minimum. Au final, c’est le pavillon du CCG qui aura été le lieu de rassemblement de ces délégations. Cet espace organisait quelques rares moments d’échanges entre les pays de la région sur leurs stratégies d’adaptation face aux changements climatiques. Très peu suivies par les délégués des pays, les présentations des programmes nationaux n’ont pas apporté une réponse régionale aux défis posés par le changement climatique.

    Tous ces facteurs mènent les pays arabes à des stratégies isolées. Comme le Maroc, l’Égypte se positionne comme un acteur-clé dans le groupe des pays africains. C’est d’ailleurs le ministre égyptien de l’environnement, Khaled Fahmy, qui en assure la présidence. Le Liban, le Maroc et la Tunisie font partie du Climate Vulnerable Forum, qui défend des positions davantage progressistes que le groupe arabe. Même les Émirats arabes unis (EAU), l’un des principaux alliés du royaume commence à s’émanciper -– légèrement — de la tutelle du grand frère saoudien. Sur le pavillon du CCG, les Émirats Arabes Unis ont choisi de faire cavalier seul, ayant choisi de disposer de leur propre pavillon. L’émirat exprimait ainsi sa forte mobilisation face aux changements climatiques. Ces réponses nationales rendent difficiles toutes coordinations régionales.

    L’endettement comme perspective

    Ces multiples positionnements n’ont pas été faciles à gérer pour des pays comme le Maroc. « Bien que le Maroc ait pris part aux COP depuis 1995, il est difficile d’identifier une stratégie autonome du pays ou une position politique claire sur le sujet. En absence de vision claire, ‘’nos ‘’ négociateurs sont perdus entre vingt groupes de négociations », explique Jawad Moustakbal, membre de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) Maroc. Ces stratégies solitaires affaiblissent la position commune, laissant le champ libre à l’Arabie saoudite. « Notre principal handicap est que le groupe arabe est présidé par un pays pétrolier et climatosceptique, tranche Al-Jayoussi. « Nous aurions espéré une déclaration commune des pays arabes, une initiative de soutien à la présidence marocaine de cette année, or nos représentants brillent par leur discrétion ».

    L’unique initiative à dimension régionale a finalement été l’œuvre de la Banque mondiale. Le vaisseau amiral des politiques néolibérales dans les pays en développement promet aux pays de la région MENA des recettes déjà mises en œuvre pour d’autres problématiques, notamment la réduction de la pauvreté. Ainsi, cette institution annonce, entre autres, qu’elle portera de 18 à 30 % la part de ses prêts en appui à l’action climatique |5|. À défaut d’une réponse régionale des gouvernements arabes, les peuples du Maghreb et du Machrek ont pour perspective de devoir s’endetter dans les décennies à venir pour financer une difficile adaptation aux changements climatiques.

    Notes

    |1| Retrouvez notre dossier complet « COP22 Des paroles aux actes ».

    |2| Pour une radioscopie complète des conséquences des changements climatiques sur la région, voir Climate Projections and Extreme Climate Indices for the Arab Region, UN Economic and Social for Western Africa (ESCWA), 2015.

    |3| Plusieurs des interviewés ont requis l’anonymat.

    |4| Wael Hmaidan, « The Wind of Change Hitting the Arab Region ? », in A Region Heating Up : Climate Change Activism in the Middle East and North Africa, Perspectives n° 9 (août 2016), fondation Heinrich Böll.

    |5| Un nouveau plan d’appui à la lutte contre le changement climatique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 15 novembre 2016.

    CADTM – 19 décembre par Salaheddine Lemaizi

    Auteur.e

    Salaheddine Lemaizi membre d’ATTAC CADTM Maroc et Comité des études et de plaidoyer du CADTM Afrique.

     

  • Notre camarades Julien Salingue (Al Mounadila)

    مذابح بحلب: رسالة الى “رفيق” يصر على تبرير ما لا يقبل تبريرا

     

    أيها “الرفيق”
    منذ أسابيع خلت تراودني فكرة الكتابة إليك، إلى أن أقنعتني أخيرا الأحداث المأساوية بحلب ورد فعلك إزاءها، أو غياب رد فعلك أحيانا، بأن أوان مخاطبتك قد حل. وليس القصد حتما إقناعك، لأني أظن إمكان ذلك قد فات، مع الأسف. لكن على هذا النحو تكون الأمور قد قيلت، ولن يسعك قول إنك لم تكن على علم.

    باسم مناهضة الامبريالية ؟

    مدينة حلب ضحية مذبحة، مجزرة حقيقية تذكر حتما بمدن أخرى شهيدة مثل سربرينيكا و غروزني والفلوجة، وأيضا وارسو و غرينيكا، او كذلك بالمخيمين الفلسطينيين صبرا وشاتيلا. الشهادات المباشرة الوافدة من المدينة، من سوريين “عاديين”، وليس فقط من أعضاء مجموعة مسلحة ما، بليغة، وبالأحرى عندما تكون مرفقة بصور و اشرطة فيديو. كلمات و صور تعبر عن النكبة، والعجز، والرعب.
    لكنك أنت، يا “رفيق” اجتهدت في الأيام الاخيرة – إن أمكن اعتبار ما أقدمت عليه متصلا من قريب أو بعيد بفضيلة- في تفسير عدم وجوب الوقوف الى جانب سكان حلب وعدم وجوب التنديد بما يتعرضون له من قصف، ولا بأعمال العنف ضد الاهالي التي ارتكبتها القوات في أثناء “تحرير” المدينة. بعبارة أخرى، جئت تشرح لنا عدم وجوب اتخاذ موقف واضح ومحدد ضد مذبحة مدبرة بخطة وارتكبها نظام بشار الاسد الديكتاتوري و حلفائه، بمقدمتهم روسيا وإيران.
    لا أخاطبك أنت، يا “رفيق”، سوى لأننا تقاسمنا في الماضي معارك، لا سيما المعركة من أجل حقوق الشعب الفلسطيني، وليس وحدها. لأني كنت أظن أن لدينا، رغم خلافتنا، مبادئ مشتركة. ليس لي ما أقول لليمين ولأقصى اليمين المؤيد لبوتين و /أو المؤيد للأسد، والذين يتبنون بجلاء موقف مساندة لأنظمة مستبدة باسم “قيم” مشتركة، والذين لم يتظاهروا قط بالسعي الى بناء تضامن حقيقي مع الشعوب المضطهدة.
    لكنك أنت ، يا “رفيق” ، تتباهي بفضائل “تقدمية”، و”مناهضة للإمبريالية”، وحتى “اشتراكية”، و”شيوعية”، أو حتى “ثورية”. وباسم هذه القيم، تحاول إقناعنا اليوم أن ليس على المرء أن يشعر أنه الى جانب سكان حلب المحاصرين وضحايا مذبحة، وأنه يجب ألا نقف غدا الى جانب سكان مدن سورية أخرى باتت محاصرة وستكون عرضة لمذابح قريبا.
    الامر الذي ليس مفارقة، باعترافك.

    ” الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”

    ظننت أن ما كان يشكل المشترك الجيني لدى اليسار المناوئ للإمبريالية هو وقوفه الى جانب الشعوب المسحوقة من طرف الدول الامبريالية وحلفائها. ظننتني فهمت أن لا مخالفة للتضامن العالمي في المشترك الجيني الذي يبدو أننا نتقاسمه, وكنت آمل ان تعيدك مذبحة حلب، رغم مواقفك الملتبسة احيانا من المأساة السورية، الى جادة العقل و الى الأهل.
    لكن هيهات. أنت مُصر مُتشبث. أنت مصر على محاولة شرح تعذر الوقوف الى جانب سكان حلب. أنت تعاند في محاولة شرح أن “الامور ليست بالبساطة البادية”. وتصر على محاولة شرح أن ليس في هذه “الحرب” “طيبون من جانب و أشرار من جانب آخر” ومن ثمة وجوب الاتزان وعدم الاستسلام للسهولة.
    لأنك أنت يا “رفيق” لا تستسلم طبعا للسهولة. ولا مرة. وتقترح علينا تحليلك المعقد، المفعم بالسمو والتمييز الدقيق، الذي يشبه تقريبا ما يلي:” لا، الأسد ليس ديمقراطيا، و البلدان الداعمة له ليست بصراحة نماذج للديمقراطية. لكن حذار: الانتفاضة السورية المزعومة معظمها مكون من قوى متحدرة من الإسلام الأصولي، وحتى الجهادي، وهي متحكم بها ومسلحة من قبل أنظمة رجعية مثل المملكة السعودية وقطر وتركيا، وحتى العرابين الغربيين لهؤلاء، بخاصة الولايات المتحدة الأمريكية و فرنسا”. الخلاصة:” الحذر، الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”.

    سكان سوريا، هل تعرفهم؟

    أول مشكل مع تحليلك، يا “رفيق” أنه “ينسى” فاعلا أساسيا: سكان سوريا. يبدو فعلا أنك “تنسى” أن نقطة انطلاق “الأحداث” في سوريا لم تكن تدخلا سعوديا، ولا أمريكيا، و لا قطريا أو تركيا. نقطة انطلاق كل ذلك، في مارس 2011،كان انتفاضة مئات آلاف السوريين ضد نظام دكتاتوري ومفترس، مثلما حدث في تونس، ومصر، و ليبيا. ولو لم يقدم الأسد و جلاوزته على خيار قمع تلك الانتفاضة في الدم، بأكثر من 5000 قتيل وعشرات آلاف الاعتقالات على امتداد العام 2011، لكانوا هم أيضا قد سقطوا تحت الضغط الشعبي.
    ونحن نتحدث عن سنة 2011، تلك السنة حيث كنت، تذكر يا “رفيق”، تتحمس للانتفاضات الأخرى بالمنطقة . “الشعب يريد اسقاط النظام”. هل تتذكر؟ ربما كنت غنيت ذلك في شوارع مدينة فرنسية، أنت المأخوذ بالحرية والعدالة الاجتماعية والديمقراطية. وفي سوريا أيضا كان ذلك الشعار يرفع مع المطالب الاقتصادية والاجتماعية والسياسية ذاتها المرفوعة في بلدان المنطقة التي شملتها الانتفاضة، ولم يكن للرياض و لا للدوحة و لا لباريس و لا لواشنطن صلة بذلك. إن كنت تهتم عن كتب بالأمر السوري لهذه الدرجة فستعلم أنه كلما كانت هناك هدنة في السنوات الأخيرة عادت المظاهرات. وأنه لولا تدخل إيران، ثم روسيا، لسقط النظام بضغط السوريين، و ليس ببضع آلاف من “المحاربين الأجانب” الذين قدموا بعد أن قتل النظام آلاف السوريين العزل، وأفرج من السجون على عشرات، وحتى مئات، “الجهاديين”، هل سبق لك ان تساءلت عن الدافع إلى ذلك؟ نعم، جذور “الأزمة” السورية هي فعلا الاحتجاج الشعبي على طغمة ورد هذه : تدمير كل شيء بدلا عن فقد سلطتها ومصادر انتفاعها.
    ما عدا إن كنت تعني أن السوريين “متلاعب بهم” منذ البداية من قبل البلدان الغربية، وأن هذا كله ليس في الجوهر غير قصة محروقات، وأن الانتفاضة السورية تتحكم بها عن بعد من خارج قوى ليس عليها سوى الضغط على زر كي ينتفض السكان. لكن لا أجرؤ حتى على ظن ذلك: لستَ من الذين يعتبرون العرب أغبياء لدرجة العجز عن التفكير بأنفسهم وأنهم عندما يتحركون في تعبئات و يطالبون وبذهنهم “العدالة الاجتماعية”، مع احتمال المخاطرة بحياتهم، فلأنهم بالضرورة ضحية تلاعب من غربيين بذهنهم “محروقات”.
    أليس الامر كذلك، يا “رفيق”؟

    قاذفة صواريخ ضد طيران

    ثاني مشكل مع تحليلك، يا “رفيق”، أنك تضع في المنزلة ذاتها “مساندة” روسيا و ايران للأسد من جهة، و”مساندة” الولايات المتحدة وفرنسا وتركيا و ممالك الخليج لقوى المعارضة السورية. تحاول الدفع الى اعتقاد أن ليس ثمة تفوق عسكري ساحق لدى نظام الأسد وحلفائه، وأنه في آخر المطاف “يحق للأسد الدفاع عنه” إذا استعرنا، مع تعديل طفيف، صيغة ذائعة الصيت في بلد متاخم لسوريا.
    لكن هل تجرؤ فعلا على مقارنة آلاف “المستشارين العسكريين” والتسليح الايراني، وآلاف مقاتلي حزب الله، وبخاصة الطيران الروسي (وكذا العربات والسلاح الثقيل الممنوح من روسيا، ثاني قوة عسكرية عالمية) الداعمين لدولة وجيش نظامي، مع الأسلحة الخفيفة, وقاذفات الصواريخ البالية التي تمنحها أو تمولها ممالك الخليج او تركيا والاسلحة الخفيفة و قاذفات الصواريخ، وبعض الاسلحة المضادة للدبابات وأنظمة الاتصال والرؤية الليلية التي تمنحها قطرة قطرة الولايات المتحدة الأمريكية وفرنسا؟
    هل تعلم أن ما تطلب المعارضة السورية مند البدء هو صواريخ مضادة للطائرات للتمكن من الدفاع ضد طائرات الموت التي يقصف بها بوتين ونظام الأسد، وأن الولايات المتحدة الأمريكية هي التي اعترضت منهجيا على تسليم المعارضة هكذا أسلحة؟ هل تعلم أنه في مطلع العام 2014، بعد اخفاق مؤتمر “جنيف 2″، اقترح السعوديون لأول مرة مد قوات المعارضة السورية بقاذفات صواريخ ، وأن الولايات المتحدة اعترضت ولم تغير منذئذ موقفها؟ الولايات المتحدة الأمريكية التي لم تكن تريد، ولازالت، وقوع تلك الأسلحة بين” أياد سيئة”، و التي لا تريد بوجه خاص أن يدمر جهاز الدولة السورية لأنها استخلصت، بخلاف آخرين، حصيلة تدخلها اللامع في العراق.
    تساءل: أين هي أسلحة قوى المعارضة المرعبة؟ هل تظن بجدية أن بوسع الأسد قصف أحياء بكاملها من طائرات هليكوبتر من علو منخفض لو توافر للمعارضة السورية سلاح حقيقي؟
    وهل تتذكر كيف أن سفارة روسيا في انجلترا، واسعة الإطلاع مع ذلك، والتي لو كانت لديها حجج عن السلاح الفائق لمعارضي الأسد لأشهرتها، اقتصرت على صور مقتطفة من لعبة فيديو (!) لتبرهن على توصل قوات المعارضة السورية باسلحة كيماوية؟
    فلنكن جديين إن أردت.

    من يدمر سوريا ؟

    ثالث مشكلة مع تحليلك، يا “رفيق”، هو أنك ببساطة تنسى معطى أساسيا: الوقائع.
    إذ بوسعك دوما قول إن ما أوردتُ توا يتعذر أثباته، رغم أن الشاهد عليه، من قبل وحاليا، هم الفاعلون الرئيسيون “لانعدام الدعم” هذا و”اللاداعمون” ، إذ ربما هم ، في آخر المطاف، كذابون بامتياز.
    لكن إن كنت قطعا تريد حججا، فما عليك إلا أن تفتح عينيك و اطرح على نفسك السؤال التالي: كيف أمكن تدمير سوريا؟ عندما تعلق على صور المدن المدكوكة بقول إن ثمة “عنف من كلا الجانبين”، تطمس تفصيلا: من يملك الأسلحة اللازمة لأعمال تدمير بذلك الحجم؟ أو بصيغة أخرى: من يستطيع القيام بأعمال قصف؟ أين هي طائرات قوات المعارضة السورية؟ أين طائرات هليكوبتر قوات المعارضة السورية؟ أين هي دباباتها؟ هل هي مخفية تحت الأرض مثل جيش صدام حسين فائق القوة الذي كان يهدد العالم أجمع؟ كم طائرة حطمت قوات المعارضة السورية؟ أتعلم أنه في 2013، لما أسقطت قوات المعارضة طائرتي هليكوبتر، كان ذلك حدثا نادرا لدرجة احتفلت به بأبهة، ونشرت صور “انجازها” بكل مكان؟ طائرتا هليكوبتر اثنتان ! لم أفلح آنذاك في عدم تذكر أهالي غزة المحتفلين بسقوط طائرة اسرائيلية بدون طيار سقوطا خطأ.
    أنت معترض بقول إن “التحالف” الذي تقوده الولايات المتحدة الأمريكية يتدخل عسكريا. لكن هل يسعك أن تضع قائمة بعمليات القصف التي قام بها هذا “التحالف” ضد القوات المسلحة لنظام الأسد، أو ضد القوات المسلحة التي تدعمه؟ لا، لا تهدر وقتك في البحث، لأني أبحث عن المعلومات بنفسي لدى مصادر موثوقة: حسب نظام دمشق وسائل الاعلام التي تنشر معلوماته، وهي مصادر قلما يمكن الارتياب في سعيها الى اخفاء هذا النوع من القصف، حصل الامر… مرتين. الاولى في ديسمبر العام 2015 (4 قتلى) في منطقة دير الزور، وكذب “التحالف” استهدافه الجيش السوري مؤكدا انه قصف داعش. و المرة الثانية كانت في سبتمبر العام 2016 ( بين 50 و 80 قتيل حسب المصادر)، قرب مطار دير الزور ، واعترف التحالف” هذه المرة انه قصف مواقع النظام و قدم اعتذارا رسميا لبشار الأسد وفلاديمير بوتين.
    الملخص ، ما عدا خطأ من قبلي ( فلا عصمة لحد)، التحالف الذي تبنى 5000 ضربة في سوريا، استهدف مريتن ، منذ بدء حملة القصف في 2014 ، نظام الأسد و اعتذر في احداهما. سجل إذن في دفتر جيبك:”العمليات العسكرية الحقيقية التي يقوم بها “التحالف” استهدفت داعش و مجموعات “جهادية” أخرى و ليس الأسد وحلفائه”.
    ختاما، بعض الملاحظات “الاستباقية”

    ثمة مشاكل أخرى مع تحليلك، أيها “الرفيق”، لكني لا أريد الاكثار من استعمال وقتك. هذا وقد ادركت من فرص النقاش المباشر العديدة معك حول “مشاكل التحليل” هذه، عبر مواجهة “الجيوسياسة” الخاصة بك و”مناهضة الامبريالية” الخاصة بك مع الوقائع والتسلسل الفعلي للأحداث، أنك لا تحب كثيرا الوقائع. إذ انها عنيدة جدا.
    هذا لأن إحداث البلبلة بتعليقات في فايسبوك، او منتديات النقاش، أسهل كثيرا من أخذ وقت لأجل تبادل أدق وقائم على حجج.
    اذن، إن حصل ان استسلمت لإغراء هذه اللعبة الصغيرة، أمدك ببعض الملاحظات “الاستباقية”:

    – قبل أن تقول لي إني أدافع عن نفس مواقف الولايات المتحدة الأمريكية، وفرنسا، والمملكة السعودية، وقطر، وغيرهم من “الأصحاب المزعجين”، تذكر أن الاستدلال على هذا النحو يجعلك من جانبك تدافع عن نفس مواقف روسيا و ايران و المارشال السيسي و فرانسوا فيون أو مارين لوبين ، وتساءل هل هذا حجة؟
    – قبل ان تقول لي إن اسرائيل قصفت ، منذ 2011، زهاء 15 مرة مواقع لنظام الأسد، وأن من يعارض الأسد هو مع اسرائيل، تذكر انه في شهر يونيو الأخير صرح بوتين ، بعد لقاء مع ناتانياهو بعد توقيعهما معاهدات تجارية بما يلي:” أثرنا ضرورة جهود مشتركة في محاربة الارهاب الدولي. وعلى هذا الصعيد نحن حلفاء. ولدى بلدينا تجربة هامة في مضمار محاربة التطرف. سنقوم اذن بتوطيد اتصالاتنا مع شركائنا الاسرائيليين في هذا المجال.” و تساءل هل هذا حجة؟
    – قبل أن تقول لي ان المتمردين السوريين طالبوا البلدان الغربية مدهم بالسلاح وبدعم عسكري وافر، لا سيما الجوي، وان هذا يخفي حتما شيئا ما، تذكر أن القوات الكردية، التي تمحضها الكثير من اعجابك – عن حق- منذ ان ردت قوات داعش في كوباني، قامت بالضبط بالشيء نفسه، وانها حصلت عن ذلك الدعم، لدرجة انها شكرت رسميا الولايات المتحدة عن دعمها، وتساءل هل هذه حجة؟
    – قبل أن تقول إن الانتفاضة السورية، مع ما كان ممكنا من تعاطف معها في البداية، هي اليوم مصادرة من قبل قوات رجعية متحدرة من الاسلام السياسي، وأن بعضا من قواتها لا تتردد في الهجوم على المدنيين، أو بصيغة اخرى للموضوع ذاته، أنه مأساوي فعلا ان يقصف مدنيون لكن ذلك ناتج عن اختفاء الارهابيين بينهم، إن لم يكونوا يستعملونهم دروعا بشرية، تذكر أن هذا كلام من يريدون تبرير حملات القصف القاتلة في غزة، وتساءل هل هذا حجة؟
    – قبل أن تقول لي إن المتمردين السوريين “حلفاء موضوعيين” لداعش، تذكر أن داعش جرى طردها من حلب مطلع العام 2014 من قبل الذين يتعرضون اليوم للذبح من طرف الأسد، ثم فكر في مفهوم “الحليف الموضوعي”، وتساءل هل هو حجة؟ يمكن أيضا ان تعيد التفكير ، إن لم تقتنع، فيما جرى تذكيرك به أعلاه بصدد الاهداف الحقيقية لعمليات القصف التي يقوم بها التحالف، وتساءل ثانية هل يمثل “الحليف الموضوعي” حجة؟
    – أخيرا، قبل ان تقول لي ان من ينددون بالأسد و بوتين “ينسون” التنديد بالمجازر المرتكبة من قبل القوى الغربية الكبرى و حلفائها، اعلم اننا، ضمن الذين يتحركون لصالح حلب، كثيرون تحركنا لصالح غزة وضد التدخلات العسكرية في افغانستان و في العراق او ليبيا و غيرهما، واننا، عكس ما تقوم به انت الذي اخترت الا تكون في الشارع مساء أمس للتنديد بالمذابح الجارية، لسنا نتخلى عن تماسكنا السياسي، وعن مثلنا المناهضة للإمبريالية. و تساءل هل هذا حجة.
    – * * *

    هذا إذن ما أريد قوله لك ، يا “رفيق”. فعلا، النبرة ليست طيبة جدا، لكن ذلك لا يهم قياسا بلامبالاتك، وازدرائك أحيانا، بعذابات حلب.
    افعل ما تشاء بهذه الرسالة، ومن حقك طبعا الاستمرار في مضمضة فهمك “الجيوسياسي” قصير النظر و نزعة “مناهضة الامبريالية” البافلوفية لديك، فيما يموت السوريون تحت قنابل بوتين والأسد و تحت انظارك. ليس الحديث هنا عن تمرين بلاغة على فايسبوك بواسطة تعليقات، بل عن آلاف، وعشرات آلاف، الحيوات. ليس الحديث عن خلاف بينننا بصدد تقيم هذا الحدث او ذاك، بل عن صمتك المتواطئ أو التواءاتك البائسة بوجه إحدى أكبر مآسي زمننا. ليس الحديث عن خلاف سياسي بسيط بل عن قطيعة حقيقية.
    لا ادري متى سنتحدث عن الأمر مرة مقبلة، يا “رفيق”. ما ادري هو انك اذا بقيت مصرا، وهذا ما ستفعل مع الأسف، لن تبقى ثمة مزدوجتان إذ لن يبقى ثمة رفيق.
    اتركك مع تشي غيفارا، فلديه ما يقول لك:
    ” كونوا، بوجه خاص، قادرين دوما على الشعور في صميم القلب باي ظلم ضد أي كان، بأي مكان كان في العالم. انها اجمل خصال مناضل ثوري”.

    جوليان سالانغ: 15 ديسمبر 2016

    حاشية :
    لم أضع إحالات مرجعية. ليس من عاداتي عدم الاشارة الى مراجع، لكنك على الارجح فهمت أن الامر مقصود. لأن مهارتك في البحث بانترنت ( وبسواه)، تجعلك واياي ندرك انك تستطيع ايجاد كل المصادر المستعملة هنا

    تعريب: المناضل-ة
    جوليان سالانغ، له بحث دكتوراه بالعلوم السياسية بجامعة باريس 8.
    تتناول أبحاث( المنشورة بمدونة www.juliensalingue.fr)

    المسألة الفلسطينية. وهو عضو

    http://www.almounadila.info/

  • Sur la perspective des classes dirigeantes et de l’élite au Maroc concernant les enjeux environnementaux (CADTM)

    Cet article a été publié en version originale anglophone pour la première fois le 12 octobre 2016.

    « La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néo-colonisé qu’il y a dans ce pays.

    Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins »
    (Discours de Thomas Sankara du 4 avril 1986) |1|. – (1949-1987)

    « De toutes les régions encore appelées le tiers monde, la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord est celle qui fait face à la crise de développement la plus sévère » |2|. – Gilbert Achar

     

    L'oued Moulouya

    Le Maroc est un modèle d’injustice climatique. Alors que ses propres émissions de gaz à effet de serre sont globalement insignifiantes – avec 1.74 tonnes métriques par habitant en 2011 comparé à 17 tonnes métriques aux Etats-Unis (voir Graphique) – le Maroc est parmi les pays les plus vulnérables dans le monde face aux impacts négatifs du changement climatique. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les ressources en eau et l’agriculture.

    Comme la plupart des pays non producteurs de pétrole de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc est l’un des moins susceptible de s’adapter aux impacts actuels et attendus du changement climatique. Ceci est dû à un manque de démocratie au Maroc, à une corruption endémique, une pauvreté généralisée, un niveau élevé des inégalités économiques, et un faible niveau de l’éducation. Comme l’explique Gilbert Achcar : « de toutes les régions encore appelées le tiers monde, la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord est celle qui fait face a la crise de développement la plus sévère » |3|.

    1

    Cet article tend à montrer comment l’État marocain n’a pas de position claire et indépendante relative aux questions environnementales globales et la crise climatique; et n’a pas réussi à développer sa propre stratégie dans le processus de négociation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce manque d’indépendance trouve son origine dans l’histoire du colonialisme français et dans la théorie de la modernisation d’après-guerre, ainsi que dans l’alliance des classes dirigeantes marocaines avec le capital étranger.


    Est-ce que le régime marocain a une réelle perspective indépendante concernant les enjeux environnementaux dans le monde ?

    Le régime marocain ne base pas ses politiques environnementales sur sa position en tant que pays victime d’injustices climatiques. Il ne s’est pas allié à d’autres pays du Sud pour réclamer son droit à la justice environnementale, pour réclamer la reconnaissance de sa dette écologique – une dette écologique historique que les pays du Nord et leurs grandes entreprises doivent à tous les pays pauvres du Sud. Plutôt que de développer sa propre approche en collaboration avec des pays du Sud semblables, le régime marocain continue d’adopter des positions similaires à celles préconisées par les puissances mondiales telles que la France et les États-Unis.

    De plus, l’alignement du régime marocain sur les monarchies du Golfe, particulièrement l’Arabie Saoudite, est encore plus troublant en ce qui concerne la position des négociateurs marocains dans les négociations climatiques – en raison de la position très conservatrice de l’Arabie Saoudite dans ces négociations. Saïd Reem Al Mealla, co-fondateur du Mouvement Arabe de la jeunesse sur le climat, a expliqué juste avant la COP 21 à Paris :
    « La société civile arabe fait pression sur les pays arabes pour prendre une position collective plus forte lors des pourparlers de la COP21 à Paris mais c’est difficile, en particulier pour les États producteurs de pétrole. L’Arabie Saoudite est opaque et refuse de collaborer ce moment. Ils ont embauché une équipe de Relations Publiques pour gérer toute leur communications et nous trouvons qu’il est très difficile de se mettre en contact avec eux » |4|].

    Même si le Maroc a pris part à toutes les Conférences des Parties (COPs) depuis leur lancement en 1995, il est difficile d’identifier une stratégie autonome ou une position politique claire chez les négociateurs marocains. Ilest aussi difficile d’identifier les alliés du Maroc : les pays arabes ? Les pays africains ? Le Groupe des 77 |5|,  la Chine ? En raison de cette absence de vision claire, « nos » négociateurs sont perdus parmi plus de 20 groupes de pression.

    En conséquence, la participation marocaine dans ces négociations n’est pas plus que symbolique. C’est la situation décrite par un négociateur marocain, qui a préféré l’anonymat, et qui a pris part aux négociations de la COP depuis plusieurs années :
    « Le changement climatique implique un grand nombre de réunions et beaucoup de voyages… On ne peut que s’interroger sur l’utilité de telles réunions. Même lorsqu’un accord est conclu, comme à Kyoto en 1997, l’accord n’est jamais pleinement appliqué et les objectifs ne sont jamais totalement atteints » |6|.

    En outre il prétend que :
    « … ces réunions deviennent un véritable gaspillage de temps et d’énergie. D’après mon expérience, je sais que rien ne se passe avant la toute dernière minute des deux semaines de négociations. Je sais qu’il y aura des décisions décevantes, faites dans des salles cachées entre quelques délégués de pays importants et elles seront annoncées très tôt le lendemain matin »

    D’autre part, étant donné l’absence d’une vision claire et l’échec de nos représentants à participer et à agir de manière indépendante, le rôle du Maroc dans la tenue de telles conférences internationales se limite aux questions logistiques ; c’est- un organisateur de fêtes chargé de préparer le lieu de la cérémonie et le décorer, de prendre soin des invités en assurant la restauration et la musique … »

    “Le capitalisme vert marocain”

    Le fait que les classes dirigeantes du Maroc n’aient pas de perspective claire et autonome sur la crise climatique ne les empêche pas de chercher de nouvelles opportunités pour accumuler plus de profits au nom de la protection de l’environnement.

    La plupart des entreprises impliquées dans des projets de développement écologique, tant nationales qu’étrangères ont historiquement été responsables de la pollution de beaucoup d’écosystèmes locaux.
    Un exemple en est la Société Nationale d’Investissement (SNI), société de portefeuille dont le plus grand actionnaire est la famille royale. Elle se présente aujourd’hui comme un leader dans le développement durable au Maroc, particulièrement dans l’énergie éolienne. Cependant, non seulement son entreprise sucrière Consumar a été impliquée dans des désastres de pollution mais sa branche minière Managem et sa mine d’argent « Imider », localisée dans le sud du Maroc, a provoqué la contamination d’aquifères et elle est toujours en conflit avec la population locale concernant les ressources en eau |7|.
    La participation des classes dominantes dans les projets « verts » aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une continuation des opérations de vol « légitimé », dans lesquels elles ont été impliquées depuis l’indépendance officielle du Maroc. Comme l’a bien décrit Frantz Fanon (1961) dans Les Damnés de la Terre :

    « Il arrive que la décolonisation ait lieu dans des régions qui n’ont pas été suffisamment secouées par la lutte de libération et l’on retrouve ces mêmes intellectuels débrouillards, malins, astucieux. On retrouve chez eux, intactes, les conduites  et  les  formes  de  pensée  ramassées  au  cours  de  leur  fréquentation  de  la bourgeoisie colonialiste. Enfants gâtés hier du colonialisme, aujourd’hui de l’autorité  nationale,  ils  organisent  le  pillage  des  quelques  ressources  nationales.  Impitoyables, ils se hissent par les combines ou les vols légaux: import-export, sociétés anonymes, jeux de bourse, passe-droits, sur cette misère aujourd’hui nationale. Ils  demandent  avec  insistance  la  nationalisation  des  affaires  commerciales,  c’est-à-dire  la  réservation  des  marchés  et  des  bonnes  occasions  aux  seuls  nationaux. »  |8|. Dans notre contexte local, ceci revient à la “marocanisation” du vol des ressources marocaines.

    Un discours anti-pastoral

    Les classes dirigeantes au Maroc ont hérité du discours environnemental du colonialisme français, qui dans le cadre de sa « mission civilisatrice », a présenté les méthodes de subsistance traditionnelles des indigènes comme inefficaces et nuisibles à la terre. Ce discours prétend que pour conserver la terre et les autres ressources naturelles, la foresterie traditionnelle et les méthodes d’agriculture et de pâturage sur les terres collectives devraient être remplacés par l’agriculture moderne et la propriété privée. Ce discours colonial – appelez-le anti-pastoral, proto-conservateur, moderniste – était premièrement utilisé par les français en Algérie comme une justification technocratique pour déposséder les locaux de leur terre et ressources. Comme l’explique Davis, D.K. (2006):

    « [Ce discours] était largement utilisé pour faciliter l’appropriation des terres collectives, un exemple classique de confiscation des biens communs si emblématiques dans le changement des relations sociales avec la nature entrepris pendant cette période du libéralisme classique et de la montée de l’économie mondiale. L’utilisation actuelle de ce discours néocolonialiste par la monarchie marocaine et les acteurs financiers internationaux a facilité la confiscation contemporaine des biens communs ; … l’utilisation de ce récit faisait des éleveurs marocains et des agriculteurs de subsistance comme des « hors-la-loi » … Cela a aussi été utilisé pour changer et réécrire de nombreuses lois et politiques au cours de la période coloniale. Dans ce processus, les usages traditionnels de la forêt et des terres par les Algériens ont été systématiquement criminalisés et la majorité de la population indigène a été marginalisée et appauvrie. Le même récit environnemental fut porté à la Tunisie en 1881 et au Maroc en 1912, avec les même effets.» |9|.

    Ce premier discours colonial s’est fusionné avec ce qui est connu à présent comme la Théorie de la modernisation après la Seconde guerre mondiale. Désormais au nom du développement plutôt que de la mission civilisatrice, un nouveau groupe d’institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le Fond monétaire international (FMI) ainsi que l’USAID, attaquent les formes de propriété collective comme étant inefficaces et poussent plutôt vers un modèle de propriété privée, capitalistique , avec une utilisation intensive de produits chimiques. Malgré que ceci a été présenté comme le chemin vers la prospérité pour tous, il n’a entrainé qu’une hausse des inégalités.

    Comme l’explique assez bien K. Davis, ces nouveaux champions de la mondialisation capitaliste … « ont utilisé ce discours pour encourager les réformes dans la gestion des pâturages pendant 30 ans. Invoquant la thèse libérale de la « tragédie des communs » de Garrett Hardin qui prétend que toutes les terres communes seront nécessairement surexploitées et devraient donc être privatisées, l’USAID a fortement recommandée qu’au Maroc « les pâturages collectifs doivent premièrement être confisqués »… L’USAID affirme qu’il est nécessaire de clôturer les pâturages collectifs en raison de sa sévère dégradation, bien qu’il admet « qu’il n’y a pas de données fiables sur le degré de la dégradation actuelle »… Malgré ce manque déroutant de données démontrant le surpâturage et la dégradation des sols, l’USAID a conseillé le Maroc de privatiser les pâturages depuis les années 60 » |10|.

    Au cours des deux dernières décennies, un autre discours technocratique de modernisation a émergé et a tenté de se présenté comme « vert ». Aujourd’hui, dans des milieux qui prétendent être progressistes, efficaces et innovants, la gestion environnementale est invoquée pour justifier les attaques sur la propriété collective et publique.

    Malheureusement, dans le milieu universitaire marocain et dans les discussions publiques, la question de l’écologie politique est presque entièrement absente. Le fait que la publication et la recherche universitaire reste toujours faible n’aide pas à surmonter le discours dominant sur le « supposé » progrès capitaliste. « En 2009, le nombre de publications scientifiques marocaines n’a pas dépassé les 3100, loin derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte, la Tunisie, l’Arabie Saoudite et l’Algérie » |11|.

    Sur la perspective des classes dirigeantes et de l’élite au Maroc concernant les enjeux environnementaux.


    Que dit la société civile marocaine sur les questions environnementales ?

    Si les dirigeants et les classes dominantes sont incapables de développer une perspective indépendante et alternative sur le problème du changement climatique et de la crise environnementale mondiale, alors la question qui se pose est : Y-a-t-il un autre acteur dans le pays qui peut penser à cette perspective alternative, et plus précisément, la société civile est-elle capable de le faire ? Récemment, le Maroc a assisté à l’émergence de milliers d’associations dites de la société civile focalisées sur les problèmes environnementaux. La quantité et les activités de ces associations ont augmenté à l’occasion de l’organisation par le Maroc de la COP22. Le résultat est l’expansion des associations « mercenaires » profitant du sujet de la protection environnementale pour bénéficier de subventions. Par ailleurs, l’État intervient sérieusement pour tenir les ONGs éloignées des enjeux environnementaux majeurs considérés comme politiquement sensibles, et limiter leur champs d’intervention à la simple collecte des ordures et à la plantation d’arbres, comme on le voit dans la campagne de « Boundif »  pour le nettoyage des plages |12|.

    De plus, certaines organisations environnementales  essayent de remédier à la négligence de l’Etat dans différents domaines, et à son incapacité à fournir des infrastructures de base telles qu’alimenter en eau des villages, construire des routes, ou aider les habitants à s’organiser en coopératives pour produire et distribuer des produits locaux.

    Au-delà d’une connaissance insuffisante concernant les défis environnementaux mondiaux, un certain nombre de militants considèrent le débat sur ces sujets comme un luxe intellectuel, compte tenu du niveau de pauvreté et du manque de démocratie qui existe actuellement au Maroc. Ce groupe  adopte une perspective « mécanique » qui peut être résumée de la manière suivante : nous devons militer d’abord pour établir une démocratie et réclamer des droits économiques et politiques. Quand ces conditions seront remplies, nous pourrons parler de protection de l’environnement et discuter de la crise climatique. Ceci était évident dans les manifestations du mouvement du 20 février, qui n’incluaient pas de demandes claires concernant le problème de l’environnement, à l’exception de quelques slogans liés à la répartition des richesses naturelles. (Voir photo)

    2

    Manifestation qui a eu lieu à Rabat en 2011 avec une pancarte où on peut lire ‘nous avons des phosphates et deux mers mais nous vivons une vie de misère »

     

    Un chemin plein d’espoir : Vers un modèle de développement éco-socialiste

    En 2009, j’ai participé au Forum Social Mondial (FSM) à Belém, capitale et plus grande ville de l’État de Pará dans le nord du Brésil aux portes du fleuve Amazone. Le forum de Belém était un des FSM les plus réussi grâce notamment à l’implication directe des brésiliens, avec plus de 140.000 participants, en particulier des peuples autochtones |13|]. Cette année-là, le FSM s’était principalement focalisé sur la crise environnementale mondiale, en la considérant comme un des pires aspects de la « crise systémique » et de la « crise de civilisation » auxquels le monde fait face aujourd’hui.

    J’ai été témoin et j’ai été impressionné par la façon dont les ONG sociales et environnementales tiraient leurs forces de leur peuple et essayent de développer des alternatives basées sur leurs propres histoires et traditions, sans importer des solutions toutes faites venant de l’Ouest. Inspiré par cela, je crois qu’un défi fondamental auxquels sont confrontés les militants sincères et les ONG dans la région MENA est : comment construire un véritable mouvement de justice sociale et environnementale, relié au mouvement international, mais ne reproduisant pas la même relation néocoloniale avec les puissances occidentales que nos gouvernements maintiennent toujours ?

    Le chemin pour construire un réel mouvement de justice environnementale au Maroc sera long et dur, mais il  est devenu aujourd’hui à la fois inévitable et nécessaire de le tracer.

    La première étape vers la construction d’un tel mouvement est de comprendre consciencieusement les dommages que les modèles de développement adoptés jusqu’à maintenant génèrent dans les systèmes environnementaux. Et ce, en fournissant des analyses critiques à partir d’une perspective de justice environnementale des plans économiques stratégiques qui se déroulent actuellement au Maroc ; et aussi en proposant des alternatives pratiques avec pour objectif de construire un modèle de développement progressiste, c’est-à-dire un modèle éco-socialiste.

    Le point le plus important à souligner ici, est la contradiction structurelle entre les ressources naturelles limitées du pays et les choix stratégiques adoptés par les dirigeants du Maroc. La plupart des plans mis en place, tels que le Plan Azur pour le tourisme, le Plan vert marocain pour l’agriculture et le Plan Halieutis pour la pêche, non seulement ignorent l’impact des changements climatiques sur les ressources que le Maroc possède, mais renforcent leur épuisement en encourageant leur surexploitation. Les conséquences déjà visibles et celles potentielles de ces plans sur les ressources naturelles du pays, conjuguées à l’approche économique néolibérale et aux plans d’ajustement structurel mis en place depuis plusieurs décennies, ajoutées aux impacts actuels et futurs du changement climatique, conduisent à une imminente « convergence catastrophique » |14|, et constituent une véritable menace pour la nature humaine et non-humaine du Maroc.

    Le second défi pour construire un grand mouvement de justice environnementale est de favoriser les connections et solidarités entre les véritables victimes de l’injustice environnementale locale et mondiale qui luttent chaque jour partout au Maroc pour protéger leurs droits et leurs territoires.


    Pour citer quelques exemples :

    À Ouarzazate/Imider, les communautés locales luttent depuis 2011 contre la surexploitation et la pollution de l’eau par une entreprise minière, ainsi que pour leurs droits historiques et leur souveraineté sur leurs propres ressources ;

    À Bensmim, les villageois ont mené une lutte spectaculaire qui a duré plus de 10 ans pour défendre leurs droits relatifs à l’eau contre une entreprise de mise en bouteille appartenant à une multinationale soutenue par les autorités centrales ;

    À Mohamedia, les habitants ont pris position contre un puissant lobby immobilier privé qui voulait “clôturer” et détruire leurs plages, plages déjà altérées par les industries locales, notamment par une digue construite pout les besoins d’importation de pétrole pour la raffinerie « Samir ». Nous devons nous rappeler que cette même raffinerie, la seule au Maroc privatisée dans les années 90, a été conduite vers la faillite début 2016 par ses nouveaux propriétaires privés ;

    À Saadia, une coalition d’ONG locales menée par un ingénieur agronome local a révélé l’impact catastrophique d’un mégaprojet touristique peu judicieux qui nuisait à l’écosystème côtier et excluait et marginalisait les communautés locales ;

    À Agadir/Ait Melloul, de petites ONG menées par d’anciens membres de l’association des diplômés chômeurs ont réussi à arrêter une usine très nuisible et polluante impliquée dans le recyclage d’huiles de cuisine.

    Ces luttes sont, pour moi, une source d’espoir et d’inspiration. L’espoir que nous pouvons construire un grand mouvement populaire de justice environnementale de grande envergure au Maroc. Un mouvement agissant non seulement pour une véritable protection des écosystèmes locaux mais aussi pour une souveraineté réelle et totale des citoyens et des communautés locales sur leurs ressources naturelles et pour leur droit légitime de décider des utilisations appropriées de leur eau, leurs terres, leurs forêts, leur mer et leur soleil.

    Casablanca, Octobre, 2016

    Traduit par Trommons

    Jawad Moustakbal

    Cette publication est une mise à jour d’un article publié par le magazine “Perspectives” « n°9 août 2016 » édité par la Fondation Heinrich Boll.

    http://attacmaroc.org/fr

    Notes :

    |1| Gakunzinom, D.(1988) Oser Inventer L’avenir : La parole de Sankara (1983 – 1987). Atlanta : Pathfinder Press. p. 13

    |2| Achar, G. (2013) The people want : A Radical Exploration of Arab Uprising. London : University of California Press. P.10

    |3|  Ibid, p.10

    |4| Pari, T. Here’s why Saudi Arabia is highly unpopular at Paris climate conference. [Online] Updated : December 10, 2015 4:53 pm. Available : http://indianexpress.com/article/bl… [28 May 2016

    |5| « Le Groupe des 77 est la plus grande organisation intergouvernementale des pays en développement des Nations unies qui offre aux pays du Sud les moyens d’articuler et de promouvoir leurs intérêts économiques collectifs et de renforcer leur capacité de négociation commune sur toutes les grandes questions économiques internationales au sein de l’ONU et de promouvoir la coopération Sud-Sud pour le développement. » Pour plus de détails, visitez : http://www.g77.org

    |6| Cette déclaration a été rédigée par le négociateur dans une présentation textuelle de son expérience personnelle dans ces négociations en faveur des étudiants d’une université américaine en 2014.

    |7| Bouhmouh, N & Bailey, K.D. A Moroccan village’s long fight for water rights For four years, residents of Imider have held a sit-in against a mine they say is ruining their livelihoods. [Online]. Available : http://www.aljazeera.com/news/2015/… [28 May 2016

    |8| Fanon, F. (2004) ‘On violence’. In : The wretched of the earth. New York : Grove Press. P. 47

    |9| Davis, D.K. (2006). Neoliberalism, environmentalism, and agricultural restructuring in Morocco. The Geographical Journal, 172(2), p.93.

    |10| Ibid, p.94.

    |11| Hicham, H. Recherche scientifique : des cerveaux mais des moyens dérisoires. Lavieco newspaper [online]. Available : http://lavieeco.com/news/societe/re… [28 May 2016

    |12| Une campagne organisée chaque année par la « Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement » présidée par la princesse royale. Voir : http://www.fm6e.org

    |13| Conway, J. Belém 2009 : Indigenizing the Global at the World Social Forum [Online]. Available : http://www.openspaceforum.net/twiki… [28 May 2016

    |14| Parenti, C. (2012) Tropic of Chaos : Climate Change and the New Geography of Violence. New York : Nation Books, p.7.

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  • Maroc, acquittement pour les deux inculpé.e du procès microcrédit à Ouarzazate (CADTM)

    Photos Souad Guennoun

    Depuis 2011, les femmes de la région de Ouarzazate mènent une longue lutte contre les organismes de microcrédit. Lutte inégale contre des organismes de microcrédit au-dessus des lois, défendus, soutenus par la Finance et la « société civile ». Par leur résistance, les femmes ont démontré que le système du microcrédit, censé lutter contre la pauvreté, enfonce encore plus les familles et surtout les femmes dans la spirale infernale de l’endettement, la misère, la criminalisation…

    Dans cette région du sud du Maroc, où les hommes émigrent pour travailler et subvenir aux besoins de leur famille, pendant que les femmes travaillent la terre, cultivent, font les tapis…
    La région de Ouarzazate a vécu autour du tourisme et du studio de cinéma, or avec la crise économique, les hôtels ferment, licenciements et chômage accompagnent les plans d’ajustement structurel et la destruction des secteurs sociaux de base. Ouarzazate est pleine de pauvres et de femmes… et les organismes de microcrédit se sont précipités pour endetter la population. La majorité des victimes sont des femmes. Elles ont commencé à se rassembler, parler et ont pris conscience que ces organismes de microcrédit les ont entraînées dans la spirale de la dépendance par l’endettement.

    Les femmes ont mené une longue lutte contre les rebondissements et retombées des nombreux procès judiciaires menés contre l’association de défense des victimes du microcrédit.

    Attac CADTM Maroc a soutenu ce mouvement et organisé plusieurs caravanes de solidarité nationales et appelé à une large solidarité, nationale et internationale contre la criminalisation de la lutte des victimes des microcrédits.

    En avril 2014 , la Caravane internationale de solidarité a parcouru la région de Ouarzazate en soutien au mouvement des femmes et à l’association.

    Après de nombreux procès, les deux représentants de leur mouvement, Amina Morad et Nasser Ismaïni, ont été acquittés en novembre 2016.

    Par leur lutte, les femmes de la région de Ouarzazate ont démontré comment, avec les organismes de microcrédit, la finance dépossède les pauvres pour s’enrichir de leur pauvreté.

    Et la lutte continue…

    4 décembre par Souad Guennoun

    Auteur.e

    Souad Guennoun

    Architecte et photographe renommée, vit à Casablanca. Elle témoigne depuis plusieurs années des crises sociales du Maroc d’aujourd’hui : émigration clandestine, enfants des rues, situation des femmes, luttes ouvrières, etc. Elle filme les luttes menées contre la concentration des richesses, les restructurations d’entreprises provoquées par le néo libéralisme, les choix du régime monarchique visant à soumettre la population aux exigences de la mondialisation financière. Elle est membre d’ATTAC-CADTM Maroc.

    http://www.cadtm.org/Acquittement-pour-les-deux-inculpe

  • Ce que révèle la mort atroce de Mouhcine Fikri au Maroc (Orient 21)

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    Retour sur un « fait divers »

    Samedi 19 novembre 2016, une nouvelle manifestation s’est tenue à Al-Hoceima en hommage à Mouhcine Fikri, le marchand de poisson broyé le 28 octobre dans un camion-benne pour avoir voulu protéger sa marchandise lors d’une intervention policière. La colère populaire semble ne pas faiblir, un mois après un drame qui a surtout révélé les multiples dysfonctionnements de l’État marocain.

    Le 28 octobre, la police marocaine a intercepté à la sortie de la ville d’Al-Hoceima un véhicule qui avait quitté le port sans autorisation avec 500 kilos d’espadon, une espèce protégée en Méditerranée. Voyant que sa marchandise risquait d’être déversée dans un camion-benne amené à cet effet, Mouhcine Fikri, le propriétaire de la marchandise, est entré dans la broyeuse pour protéger son bien. Avec le recul dont nous disposons à présent, il apparaît probable que c’est l’un des compagnons de la victime qui a actionné accidentellement le système de compactage de la benne.

    La photo du drame a circulé rapidement sur les réseaux sociaux, accompagnée d’informations difficiles à vérifier : la victime aurait refusé de payer des pots-de-vin, suscitant la colère d’un représentant de l’autorité qui aurait alors hurlé « Broie-le, sa mère ! », à la suite de quoi quelqu’un aurait intentionnellement actionné la machine et causé la mort de l’homme. L’émotion a été intense : l’image de ce corps broyé dont on voit dépasser la tête et un bras, l’association entre la dépouille et les ordures ménagères dans un pays où le corps du mort est sacré, l’idée que cela aurait été un acte délibéré perpétré contre un indigent qui s’opposait au racket… De surcroît, dans une ville frondeuse dont les habitants conservent en mémoire l’écrasement de la révolte du Rif en 1958, et les insultes officielles du roi Hassan II suite à leur soulèvement en 1984.

    Calmer la colère populaire

    Le roi, en vacances à Zanzibar au moment des faits, a dépêché son ministre de l’intérieur Mohamed Hassad pour présenter ses condoléances à la famille de la victime et l’assurer de son intention de « poursuivre les responsables de la mort de Mouhcine Fikri ». La mobilisation a donc suffisamment inquiété le pouvoir pour qu’il cherche à apaiser la colère des manifestants qui ont envahi les rues de plus de vingt-cinq agglomérations, mettant en cause sa responsabilité. Cependant, en agissant de la sorte, il montre qu’en pareilles circonstances, il n’agit que sur injonction royale, quand bien même la Constitution adoptée en 2011 dit en substance que le roi ne peut agir que par édit (dahir) dans les domaines précis de ses attributions et non donner ordres et instructions aux ministres, à l’administration ou à la magistrature.

    Le pouvoir a également lié ainsi l’intérêt des ayants droit de la victime à la volonté royale, en leur faisant miroiter d’éventuels intérêts matériels ou moraux. Il a pu empêcher que la famille joue un rôle de catalyseur de la contestation. Cette démarche s’avère d’autant plus payante que le père du défunt est membre du Parti de la justice et du développement (PJD), auquel appartient le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Ce dernier ne cesse par ailleurs de donner des gages de bonne volonté au roi ; aussi a-t-il rapidement demandé à ses militants de ne pas s’associer à la mobilisation, et délégué plusieurs de ses collègues ministres auprès de la famille de la victime pour l’exhorter à la modération.

    Pour faire bonne figure, onze personnes ont été arrêtées pour faux et usage de faux — passibles de peines pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité —, et d’homicide par imprudence (jusqu’à cinq ans de prison). Deux agents d’autorité, deux fonctionnaires du ministère des pêches et un vétérinaire sont accusés d’avoir falsifié le procès-verbal de saisie et destruction de la marchandise. Ils l’auraient établi a posteriori et auraient déclaré que la marchandise avait été détruite alors que ce n’était pas encore fait. Les autres prévenus sont trois employés de la société de ramassage des ordures et trois amis du défunt. Aujourd’hui, les fonctionnaires du ministère des pêches, les vétérinaires des services d’hygiène, les syndicats de pêcheurs et de travailleurs des entreprises de transit condamnent l’arrestation et les poursuites contre leurs collègues, et menacent de débrayages qui mettraient leurs secteurs en difficulté. Ils affirment que les prévenus n’ont fait que leur devoir et que les poursuites n’ont pour objet que de jeter des « lampistes » en pâture à la vindicte populaire.

    « L’État faible »

    Si les circonstances du décès de ce malheureux vendeur de poisson sont loin d’établir une responsabilité directe du pouvoir, les liens avec les fondamentaux du régime n’en sont pas moins évidents. Car à la racine de ce drame et des manifestations qu’il a provoquées, il y a l’application sélective et discrétionnaire des lois. Les petits exploitants de la pêche artisanale refusent d’être brimés alors que les gros exploitants bénéficient, eux, de passe-droits. Derrière cette affaire se profilent donc l’insécurité politique liée à l’arbitraire et à la corruption, ainsi que l’insécurité économique et la frustration pour les 45 % de la population vivant de l’économie informelle et leur écrasement par l’économie de rente.

    L’État faible a convenu avec chaque corporation de métier des arrangements ponctuels et factuels (recrutements, autorisations pour occuper l’espace public, promesses d’amélioration du statut…) or ces arrangements sont demeurés informels, laissant les concernés sous le coup de la contravention.

    Les pêcheurs d’Al-Hoceima sont privés de titres professionnels depuis trois ans, mais sont en activité tout à fait normale, entrant au port et en sortant leur marchandise sans que la police, la douane ou les services des pêches et vétérinaires s’en offusquent, et c’est ce même État qui a distribué des équipements mécaniques de pêche à des dizaines de pêcheurs une semaine après la mort de Fikri. De très nombreux Mouhcine Fikri peuvent ainsi faire commerce des produits de la pêche alors qu’ils ne sont ni reconnus ni autorisés comme professionnels. Ils sortent pourtant leur marchandise en temps normal sans avoir à payer de droits et sans la voir subir le contrôle sanitaire.

    C’est l’État faible qui, parce que le Maroc est sous les feux des projecteurs de la COP22, a décidé d’un seul coup d’imposer le respect de la règle théorique et de broyer toute victime collatérale, interdisant tout débat contradictoire sur les ondes de médias systématiquement muselés. Et qui se laisse instrumentaliser par ses hauts fonctionnaires prêts aux compromissions pour ne pas apparaître comme des complices des fautes et abus. Il permet que les lobbies saisissent toutes les occasions pour se « sucrer » un peu plus, comme c’est le cas actuellement avec les exploitants de la pêche hauturière de l’Atlantique qui profitent de la tension actuelle pour demander que leurs quotas de pêche soient relevés de 150 000 à 200 000 tonnes. Et c’est toujours l’État faible qui a décidé de faire profil bas devant l’exaspération de la population et de mettre à l’index des boucs émissaires qui n’ont fait qu’appliquer la loi et obéir aux ordres. Ces victimes expiatoires (auxquelles seraient rajoutées le préfet d’Al-Hoceima et des cadres dirigeants du ministère des pêches), sont présentées comme responsables de la gabegie des pêcheries, incapables d’assurer une gestion efficiente — c’est-à-dire sans vagues politiques — des protestations de la population.

    Au mépris du droit

    L’État marocain est pourtant doté de règles claires. Il n’est pas privé de cadres compétents ni de relais et recours capables de relever les dysfonctionnements et de les traiter en temps utile. Ce qui lui manque, c’est la volonté politique et la cohérence globale, qui feraient que la règle serait appliquée de manière pertinente et indifférenciée. Le corpus législatif est assez complet en la matière : lois sur les pêches, la pêche illégale, la vente de poissons au gros, la surveillance des navires à grande capacité, les plans d’aménagement concernant l’essentiel des poissons disponibles dans les mers relevant du domaine maritime ou de la zone d’intérêt économique du Maroc, les périodes de repos biologique pour la reconstitution des stocks… De même, les équipements sont actuellement assez développés : halles aux poissons à chaque point de débarquement, marchés aux poissons dans l’ensemble des villes, véhicules frigorifiques, triporteurs pour la vente de proximité. Et les instances de contrôle policier, douanier, sanitaire et commercial sont présentes partout.

    Mais pour ce secteur comme pour pratiquement tous les autres, les lois, les institutions et les autorités mises en place sont en butte au pouvoir des barons et de leurs protecteurs, qui ignorent superbement les règles et ceux qui ont la charge de les faire respecter. Alors, lorsque les laissés-pour-compte considèrent qu’ils n’ont pas d’autre solution dans le cadre du système formel et que le système réel est laxiste — et qu’ils pensent que la sanction des écarts est inférieure à l’espoir de s’en sortir indemne avec des gains honorables — rares sont ceux qui continuent de se plier au droit. On apprend ainsi que la majorité des pêcheurs d’Al-Hoceima s’adonnaient à leur activité dans le port alors qu’ils n’avaient plus d’autorisations depuis 2013. Que la vente de poissons se faisait sans déclarations ni contrôles, à des commerçants qui n’ont aucune habilitation. Et que les espèces de poissons qu’on prétend protéger par des périodes de repos biologique ou par un moratoire international sur leur pêche en Méditerranée font en réalité l’objet d’une exploitation massive et désordonnée.

    La gestion des manifestations du 20 février 2011 a eu pour principal ressort l’achat de la paix. Il s’agissait en substance de permettre que les groupements puissent trouver satisfaction à leurs revendications dans le cadre d’une négociation corporatiste, implicite ou explicite, sur les avantages économiques et sociaux, à la seule condition de ne pas agréger ces revendications dans une approche politique globale. Cela a été particulièrement visible pour les vendeurs ambulants qui ont été autorisés à occuper l’espace public sans limites, dans les constructions anarchiques de logements qui ont explosé, dans les recrutements en masse, notamment par l’Office des phosphates et d’autres établissements publics et collectivités locales1.

    « Déboulonner l’autoritarisme »

    La conviction de la déliquescence étatique s’est généralisée graduellement à l’ensemble des corporations, et la situation de non-droit dans le secteur des pêches révélé par le cas Mouhcine Fikri en est la dernière illustration. L’État fort est un État de droit. Il implique que les règles de droit soient appliquées à chacune et chacun sans discrimination. C’est exactement ce dont les Marocains constatent la carence et qui les amène, selon les conditions, soit à chercher leur survie ou le progrès en marge du droit, soit à en forcer l’interprétation en leur faveur par des pressions ou des négociations corporatistes, soit à recourir aux divers modes de contestation.

    Trois semaines après les faits, la mobilisation commence à tomber. Les appels à manifester sont moins nombreux. Mais, encore une fois, la rue a su dire, dans la diversité et la sérénité, son exigence de levée de l’oppression. Et si, de nouveau, il est prévisible que cela ne suffise pas à déboulonner l’autoritarisme, cela n’en contribue pas moins à en effriter un peu plus la légitimité, et à construire des alternatives collectives, pacifiques et crédibles.

    Le pouvoir a adopté le discours sur les libertés et les droits humains, essentiel à l’image du régime aux yeux des puissances occidentales, mais ne veut pas remettre en cause le principe monarchique et le fait qu’il n’a aucun compte à rendre. Le chantage à la collaboration contre le terrorisme et la comparaison avec les pays de la région mis à feu et à sang suffisent pour calmer les pressions des partenaires étrangers influents. Or le Maroc a besoin de créer suffisamment d’emplois et de richesses et de les répartir plus équitablement pour résorber les frustrations et obtenir l’adhésion populaire. Le système politique autoritaire, rentier et corrupteur les en empêche.

    La corruption par l’octroi d’avantages et de sinécures à l’ensemble des diplômés et des enfants des classes moyennes n’est plus envisageable, vu le nombre élevé d’étudiants qui sortent de l’université, la saturation de la fonction publique et l’érosion des réserves de l’État. La propagande du régime a perdu le monopole de l’information avec la généralisation de l’accès aux télévisions satellitaires et aux réseaux sociaux. Les divers segments contestataires (progressistes, islamistes, libéraux et amazighistes notamment) classiques ont été incapables d’envisager une lutte commune pour la démocratie, et ils ont été de ce fait dépassés par le mouvement commun initié le 20 février 2011. Par ailleurs, le modèle de croissance de l’économie par la demande intérieure (publique et privée) est arrivé à ses limites. On ne peut donc écarter l’hypothèse que d’autres abcès de fixation soient appelés à être crevés sur la place publique marocaine dans un avenir proche, et il n’est pas dit que le régime trouvera indéfiniment des expédients pour y faire face. On peut donc s’attendre à ce que la « libéralisation sans démocratisation » que le régime a mise en œuvre depuis la chute du mur de Berlin ne puisse survivre à moyen terme, et que l’apparence de démocratie laisse la place à une démocratie effective ou sinon, à un régime plus ouvertement oppressif.

    Note:

     1 Un procès-verbal d’accord du premier ministre pour le recrutement sans appel à concurrence ni examen de compétences de plus de 6 000 docteurs chômeurs a été signé en 2011, il a été dénoncé par son successeur pour inconstitutionnalité.

    http://orientxxi.info/

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  • Solidarity with Moroccan protests (RS 21)

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    Moroccans protest in 2011 during the Arab Spring. Image: Wikipedia

    Moroccans have taken to the streets following the brutal murder of a fisherman by police.

    Members of rs21 have watched with awe as, again, the Moroccan people has taken to the streets in organised opposition against state violence and the greed of an unelected regime: against the fact that the Moroccan royal-state controls ‘phosphates and two oceans, and still lives are miserable’, as protestors are chanting.

    The current wave of revolt began with the murder by the police of martyr Mohsin Fakri on Friday 29 October, in the northeast town of al-Hoceima. Fisherman Fakri refused to pay a bribe to the police, who then threw his catch into a refuse truck. Mohsin tried to retrieve it, the truck’s mechanism was started – “crush him“, as the police said – and he was killed. rs21 deplores Fakri’s murder, and recognises it as indicative of the regime’s usual mode of operation.

    We support the protests that began in al-Hoceima – thousands and thousands joined Fakri’s 22km funeral march – and all those in the cities and towns across the country since. We especially admire the activists in the February 20 Movement – the embodiment of the struggle against the Moroccan state during 2011 and 2012 – and their continued efforts to re-make the country and the world about them.

    We note that revolutionary groups in Algeria, Tunisia, Egypt, Lebanon, Palestine, and Syria have all expressed their total support for their comrades in Morocco. rs21 recognises the need to extend the same offer of revolutionary friendship.

    rs21 together and without qualification support the Moroccan working class’ protests against state violence specifically, and more generally against a state and system that cannot – by its nature, cannot – provide “liberty, dignity and social justice“. They are risking everything in protest against the state and capital’s inability to provide a world fit for them and, too, showing us what a new world – if it’s to be – will be made of: an implacable solidarity between us.

    https://rs21.org.uk/

    Note : RS21 est un groupe anticapitaliste ami issu de la crise du SWP anglais.