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Maroc - Page 9

  • Quelle indépendance 51 ans après la disparition de Mehdi Ben Berka, président de la Tricontinentale ? (Cadtm)


    Plaque commémorative sur le lieu de l’enlèvement de l’homme politique marocain, Mehdi Ben Barka, en octobre 1965 devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain à Paris. Wikipédia

     

    La légendaire affaire Ben Barka, dont la famille continue à réclamer le corps disparu depuis son enlèvement le 29 octobre 1965 à Paris par des barbouzes avec la complicité de l’État français : sa police, ses services secrets et sa justice.

    Le secret défense est invoqué, les témoins importants meurent ou se suicident, des journalistes véreux et de faux-témoins brouillent les pistes dès que se profile l’espoir d’une vérité. Les plaintes sont rejetées dès lors qu’il s’agit de protéger les amis de la France et les intérêts des entreprises françaises. Quelle justice peut-on alors espérer en France face à cette criminalité économique et financière cautionnées par les plus hautes instances de l’État ? Quelle justice peut-on espérer dans les pays africains où les élections sont truquées et les dictateurs sont soutenus par les puissances occidentales et la Françafrique toujours en place ? Quelle vérité, quelle réconciliation attendre encore du pouvoir marocain ?

    De l’assassinat de Ben Barka aux « biens mal acquis » : le rôle ininterrompu de la France de De Gaulle à Hollande, dans les « affaires africaines »
     
    C’est le 29 octobre 1965 que Ben Barka est enlevé devant la Brasserie Lipp à Paris, soit quelques mois avant de présider le comité préparatoire de la conférence fondatrice de la Tricontinentale à La Havane, en janvier 1966. Opposant au régime de Hassan II dans un Maroc où l’indépendance a été sacrifiée, Mehdi Ben Barka, condamné à mort par deux fois, quitte le Maroc en juillet 1963 pour un exil sans fin |1|. Leader tiers-mondiste, il œuvre pour unifier les luttes des mouvements de libération des trois continents : Afrique, Asie et Amérique latine. Disparu depuis maintenant 51 ans, le corps de Ben Barka reste introuvable. Les présidents français passent, mais la vérité est toujours étouffée. Hassan II, ses barbouzes et hommes de mains : Oufkir, Dlimi, Basri sont morts mais le silence demeure.

    Quatre mandats d’arrêt internationaux, signés le 18 octobre 2007 par le juge parisien Patrick Ramaël et révélés le 22 octobre lors d’une visite d’État de Nicolas Sarkozy au Maroc, ont été notifiés par Interpol après accord du ministère de la Justice.

    Ils visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l’enlèvement, et Abdlehak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains. Diffusés le 18 septembre 2009 par Interpol, soit deux ans après avoir été signés par le magistrat parisien, ces mandats sont contre toute attente bloqués le 2 octobre 2009 par le parquet de Paris. « Le blocage des mandats, quelques jours après leur diffusion, montre la complicité au plus haut niveau entre la France et le Maroc » a déclaré la famille de Ben Barka. On risque donc de ne jamais rien savoir sur la dépouille de celui qui a été le président de la Tricontinentale avant son enlèvement.
    Cinquante ans après l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la justice n’est donc toujours pas rendue.
    Sa famille n’a pas pu faire son deuil et continue à réclamer la vérité.

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    Mehdi Ben Barka / Wikipédia

    Empêcher l’ouverture des archives pour mieux manipuler encore plus, oublier pour réécrire l’histoire

    Enlevé à la Brasserie Lipp, le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka aurait été torturé dans une villa, liquidé, son corps n’a jamais été retrouvé depuis.
    51 ans après cet assassinat politique, les documents secrets ne sont toujours pas dé-classifiés, la vérité reste étouffée et les coupables protégés.
    À défaut de révéler la vérité et de juger les coupables, « l’affaire BB » tourne au roman policier, ou resurgit sous la trame d’un film d’espionnage de mauvaise série.
    Des révélations sont régulièrement publiées dans certains journaux en mal de scoop pour semer la confusion et brouiller les pistes.
    Après avoir fait disparaître le corps, on déterre des archives pour récrire l’histoire, la manipuler, la travestir puis la banaliser, pour mieux discréditer le personnage. Ainsi, les néo-conservateurs, en déterrant des révélations douteuses, refont l’histoire : où assassins et truands sont absous, et les révolutionnaires sont déshumanisés, « désacralisés » pour tomber dans l’oubli, puis effacer la vérité.
    C’est vouloir assassiner une deuxième fois Mehdi Ben Barka et par là même enterrer les idées qu’il portait.

    Exiger la vérité, c’est le droit de savoir et la mémoire contre l’oubli

    Il a existé plusieurs Ben Barka, celui du jeune nationaliste du Parti de l’Istiqlal, modéré et monarchiste, poussé aux compromissions, puis acculé à se remettre en question, en une période marquée par la radicalisation des luttes des peuples colonisés pour leur indépendance.
    Sans vouloir mystifier le personnage, le Ben Barka qui nous intéresse aujourd’hui est celui de la Tricontinentale. Pour restituer dans une lecture contemporaine, un projet qui reste toujours actuel, celui de construire des alternatives au monde globalisé que nous subissons.
    Au sortir des Indépendances, sa critique Option révolutionnaire et sa relecture reste encore actuelle.
    La période était marquée par des recherches d’alternatives, internationalistes, mondiales, aux luttes des peuples qui aspirent à une réelle indépendance.
    L’Algérie qui vient de conquérir son indépendance de haute lutte en 1962 a été le point de rencontre de tous les leaders qui ont par la suite contribué à créer la Tricontinentale. Ben Bella sera alors renversé par Boumediene en 1965.
    L’année 1965 aura été le tournant dans les luttes pour les indépendances des peuples colonisés.
    Nous savons que la plupart des leaders porteurs de cette pensée ont été tués : de Lumumba, au Che Guevara, Amilcar Cabral, de ceux qui luttaient contre les colonialismes, qu’ils soient français, belge, espagnol, portugais, nord-américain et de tous continents.

    De Patrice Lumumba à Mehdi Ben Barka

    Patrice Lumumba est assassiné avec ses compagnons le 17 janvier 1961 au Congo et Mobutu prend le pouvoir par un coup d’État.
    Conduits par avion au Katanga, ils seront amenés dans une petite maison sous escorte militaire ou ils seront fusillés le soir même par des soldats sous commandement belge. Des documents secrets officiels belges dé-classifiés, révèlent que c’est bien la Belgique qui porte la plus grande responsabilité dans l’assassinat de Lumumba. La mort de Lumumba a été une lourde perte pour la communauté des pays non-alignés. Ce n’est qu’en 2002 que le gouvernement belge a reconnu une responsabilité dans les événements qui avaient conduit à la mort de Lumumba et s’est limité à des excuses.

    À vouloir travestir l’histoire, elle ne rejaillit que de plus belle…

    La méthode utilisée pour éliminer Ben Barka en 1965 avait déjà servi en 1961 pour éliminer Patrice Lumumba. Et tout comme Ben Barka, Lumumba luttait pour un même projet politique.
    Son engagement dans le mouvement non-aligné, son projet de réformes économiques pour le nouveau Congo indépendant, la rupture avec le colonialisme belge et l’impérialisme US, le rapprochement de l’URSS pour obtenir des subventions et contrer les pressions américaines dans cette période de guerre froide. Une autre vision de l’indépendance que ne pouvait tolérer l’impérialisme car elle touchait au cœur ses intérêts dans la région, elle redonnait espoir aux millions d’Africain.es et concernait tous les peuples dominés.
    Les mêmes méthodes ont été utilisées pour faire disparaître Ben Barka et pour les mêmes raisons.
    Or, l’ouverture des documents secrets dé-classifiés permettraient de lever le doute, au pouvoir marocain de reconnaître sa responsabilité dans l’assassinat de Ben Barka, à la famille de faire le deuil, à la mémoire collective de connaître la vérité… Mais on continue à brouiller les pistes.

    Rendre hommage à Ben Barka serait de réactualiser le projet pour lequel il a été liquidé : La Tricontinentale |2|

    Au sortir d’années de dictatures en Amérique du Sud, les mouvements politiques et sociaux ont imposé une résistance à travers de nombreuses luttes et ont réussi à mettre en place des gouvernements élus démocratiquement pour reconquérir leur souveraineté et autonomie locale et régionale.
    Aujourd’hui, toujours menacée et plus que jamais à l’ordre du jour, elle passe par l’unité des luttes dans les trois continents, dans un contexte de guerres, de pillage des ressources et de soumission de nos souverainetés.

    Dans notre région dévastée par les guerres, nos mouvements sociaux restent faibles, pris en tenaille entre des bureaucraties politiques et syndicales et des régimes répressifs.

    Ces mouvements sont contenus par une répression forte qui ne tolère aucune forme d’auto-organisation. Plusieurs leaders sont liquidés, le cas de Ben Barka, au sortir de l’indépendance est le plus célèbre, mais ne fait pas oublier bien d’autres dirigeants et résistants comme Omar Benjelloun, assassiné en 1972 par des islamistes à la solde du régime, Houcine Manouzi toujours disparu, Abdallah Mounacer, assassiné, son corps jeté dans le port d’Agadir en 1997, pour avoir organisé les marins pêcheurs.

    En Afrique, les guerres incessantes et des régimes mis en place pour permettre aux multinationales de poursuivre le pillage des richesses, perpétuent des génocides sans fin. Asphyxiés par les mécanismes de la dette, dette historique, dette odieuse, dette illégitime, dette écologique, nos peuples ne cessent d’en payer le lourd fardeau.  Chassé de son pays, Mobutu avait trouvé refuge dans le Maroc de Hassan II avec une partie de sa fortune volée. Il est enterré au Maroc. Aujourd’hui, sous Mohamed VI, les nombreux congolais qui fuient les guerres, les pillages, les génocides pour demander asile au Maroc, sont pourchassés, assassinés. Un drame humain que les marocains se doivent de dénoncer mais aussi et surtout nous avons pour tâche de travailler en commun pour que l’argent du peuple volé au peuple congolais soit restitué.
    La dette du Congo comme celle du Maroc, c’est aussi cette histoire entrelacée qui se poursuit.

    Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette.
    Nous ne pouvons pas payer la dette parce qu’au contraire les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer, c’est-à-dire la dette de sang.
    , déclara Thomas Sankara dans un brillant discours avant son assassinat le 15 octobre 1987. Longue est la liste des dirigeants et opposants disparus pour avoir voulu un autre destin pour les pays du Sud dé-colonisés.

    29 octobre 1965- 29 octobre 2015 : 51 ans après l’enlèvement, la disparition… lutter contre l’oubli

    L’histoire récente, depuis la première guerre du Golf, fait du passé table rase, mondialisation, privatisation, guerres permanentes, peuples dépossédés sur les chemins de l’exil, exilés, et frontières redessinées…
    La mondialisation néolibérale persiste à privatiser le monde, détruire les résistances, générer des guerres sans fin, dévaster la planète et réécrire l’histoire, effacer des mémoires les luttes d’indépendance, passées et à venir.
    Aujourd’hui plus que jamais nous sommes un seul peuple du Sud face à la mondialisation. Nous réapproprier nos luttes et notre mémoire collective, c’est aussi nous forger pour les luttes à venir. Les hommes meurent, mais les idées qui poussent aux résistances se renouvellent sans fin tant qu’une dictature génère encore et encore plus de misère.
    51 ans après l’enlèvement et l’assassinat de Ben Barka, la lutte se poursuit pour la vérité, pour la mémoire, pour l’histoire, car comme le dit si bien Daniel Guérin |3| : « ce mort aura la vie longue ».
    La vérité, c’est la mémoire collective des peuples contre l’oubli, transmise aux prochaines générations.
    51 ans de silence complice, ça suffit ! Exigeons toute la vérité sur l’assassinat de Ben Barka, du Nord au Sud.

     
    Souad Guennoun

    Architecte et photographe renommée, vit à Casablanca. Elle témoigne depuis plusieurs années des crises sociales du Maroc d’aujourd’hui : émigration clandestine, enfants des rues, situation des femmes, luttes ouvrières, etc. Elle filme les luttes menées contre la concentration des richesses, les restructurations d’entreprises provoquées par le néo libéralisme, les choix du régime monarchique visant à soumettre la population aux exigence

    Notes

    |1| Cf Maurice Buttin ; Hassan II-De Gaulle- Ben Barka- Ed Karthala, 2010

    |2| Vidéo sur la Tricontinentale : https://www.youtube.com/watch?v=CKb2Xo07crI

    |3| Daniel Guérin, Ben Barka, ses assassins, Plon, Paris, 1989.

     

    http://www.cadtm.org/

  • Communiqué (Autre Maroc )

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    Après l’assassinat de Mohsine Fikri

    Aujourd’hui, et comme depuis trois semaines, les champs politique et médiatique marocain discutent de la composition du prochain gouvernement : est-ce le retour de la Koutla ? Le MP en sera-t-il ? En finira-t-on définitivement avec le PAM ?

    Aujourd’hui, et comme depuis plus d’un an, une partie du champ militant s’interroge : comment reconstruire une vraie force de gauche, à même d’offrir une alternative, une « troisième voie » face au Makhzen et à l’Islam politique ?

    Aujourd’hui, et comme depuis dix ans, Al Adl wa al Ihsanne, seul mouvement politique encore relativement organisé à niveau local, se déchire : faut-il entrer enfin dans le jeu politique ? Se constituer en parti, participer aux élections, en finir avec le boycott systématique ?

    Aujourd’hui, et comme depuis dix sept ans, dans les temples de la pensée réchauffée, on se demande comment transiter, enfin, de la monarchie exécutive à sa variante parlementaire ? Faut-il encore une nouvelle constitution ? Ou alors, simplement, l’application de l’ancienne ?

    Mais aujourd’hui, Mohsine Fikri est mort, broyé parmi les poissons qu’il vendait au marché et qu’un commissaire bien consciencieux lui avait confisqué quelques instants plus tôt.

    Aujourd’hui, la guerre, méthodiquement menée contre les pauvres, avec ses instruments de distinctions, ses mécanismes de reproduction des positions et des capitaux ainsi que sa violence tout à la fois insidieuse, permanente et dirigée, a fait une victime de plus. Aujourd’hui, dans ce Maroc de la « nouvelle ère », le capitalisme, sous sa forme la plus sauvage, bouleverse le tissu collectif, dépèce le semblant de solidarités jusque-là existantes et transforme la société en marché géant, où s’échangent les vies et les morts comme tout autre bien de consommation, avec toute la force de l’anodin.

    Aujourd’hui, la réalité, incarnée par un vendeur de poisson martyr, éclate de nouveau à nos regards bien-pensants.

    Dans ce pays que nous avons appris à dire nôtre, on met en pièce les pauvres.

    Dans ce pays que nous avons appris à dire nôtre, lorsque la broyeuse s’arrête enfin, nulle différence ne peut plus être faite entre la chair des pauvres et celles des poissons.

    D’ailleurs, tous s’en repaissent : multinationales néo-coloniales, nouvelle bourgeoisie du marché, roi des riches, vieilles fortunes et société civile émergente.

    Alors aujourd’hui, nous appelons au renversement de l’ordre des choses.

    Nous appelons à la révolte, totale, furieuse, tout aussi méthodique que la broyeuse qui tailla en charpie le corps de Mohsine Fikri. Nous appelons à la réponse de tous ceux que l’on écrase, que l’on tue, que l’on marginalise.
    انا لله و انا اليه راجعون

    Nulle paix, nulle « stabilité », nul « vivre-ensemble » tant que l’on broiera les pauvres.

    http://autre-maroc.org/

    Lire aussi:

    Le Maroc a son Bouazizi: les Marocains vont-ils en finir avec l'imposture royale?

  • Manifestations au Maroc après la mort tragique d'un vendeur de poissons (France 24)

     

    Au Maroc, la mort vendredi d'un vendeur de poissons, broyé par une benne à ordures en voulant récupérer sa marchandise saisie, suscite une vague d'indignation et de manifestations. Rabat affiche sa volonté de "punir" les responsables de ce drame.

    Ils étaient des milliers à participer à ses funérailles, dimanche 30 octobre, dans la ville d'Al-Hoceima, dans le nord du Maroc. Mouhcine Fikri, un marchand de poissons d'une trentaine d'années, est mort vendredi soir dans la même ville, happé par une benne à ordures, alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise saisie par des agents de la ville.

    Les circonstances effroyables de sa mort, filmée sur un téléphone portable et diffusée sur Internet, ont choqué la population. Une photo de la victime inanimée, la tête et un bras dépassant du mécanisme de compactage, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, qui ont relayé des appels à manifester dans tout le pays.

    "Nous sommes tous Mouhcine !"

    Des manifestations ont eu lieu en signe de protestation. Le soir-même de ses funérailles, une marée humaine a envahi le centre-ville d'Al-Hoceima, a constaté un journaliste de l'AFP. "Criminels, assassins !", scandaient notamment les milliers de manifestants, "Arrêtez la hogra (l'arbitraire)", ou encore "Écoute makhzen [palais royal, NDLR], on n'humilie pas le peuple du Rif !". Le rassemblement, au fort accent identitaire berbère et revendiquant l'héritage rebelle de la région, s'est déroulé jusqu'à 21 h 30 (locales et GMT) sans incident.

    Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif, mais aussi - fait peu ordinaire - à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d'un millier de personnes ont défilé au cri de "Nous sommes tous Mouhcine !", brandissant la photo de la victime.

    Le Rif, une région à la réputation de frondeuse

    De leur côté, les autorités marocaines ont affiché leur volonté de "punir" les responsables du drame. Actuellement en Tanzanie, au terme d'une tournée diplomatique en Afrique de l'Est, le roi Mohammed VI a dépêché dimanche à Al-Hoceima son ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad, qui est venu "présenter les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt".

    La ville côtière d'Al-Hoceima, comptant environ 55 000 habitants, fut le cœur de la révolte contre le colonisateur espagnol dans les années 1920, puis le théâtre d'une insurrection populaire en 1958. Longtemps délaissée sous le règne de Hassan II, la région du Rif a une réputation de frondeuse et entretient des relations difficiles avec le pouvoir central. Elle fut aussi l'un des principaux foyers de la contestation lors du mouvement du 20-Février, la version marocaine des Printemps arabes en 2011.

    Le suicide d'un vendeur ambulant fin 2010 en Tunisie est souvent vu comme l'un des éléments déclencheurs de ces Printemps arabes. L'homme s'était immolé par le feu en réaction à la saisie de sa marchandise par les autorités. En pointe dans les manifestations de 2011, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a "dénoncé" le rôle de l'État qui "foule aux pieds la dignité des citoyens" et mis en garde contre "une possible répétition" du mouvement du 20-Février. Un scénario particulièrement délicat pour les autorités alors que s'ouvre dans une semaine à Marrakech la conférence internationale sur le climat, la COP22, dont Rabat entend faire une vitrine internationale.

    Avec AFP 31/10/2016

    http://www.france24.com/fr/

    Voir aussi:

    https://telquel.ma/

    http://www.anti-k.org

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  • ATTAC CADTM MAROC organise un séminaire sur les accords de libre échange au Maroc le samedi 01 octobre Casablanca (CADTM)

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    ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE, DES ACCORDS COLONIAUX CONTRE LES PEUPLES

    Le système de la dette et les accords de libre-échange constituent les leviers les plus puissants d’intégration à marche forcée des pays dans la mondialisation néolibérale, avec tout ce que cela comportent : mesures d’austérité, dérégulations, privatisations, développement du commerce extérieur et déconnexion de la production de la satisfaction des besoins locaux, pénétration des multinationales et dépendance des grands pôles de décision (États-Unis, UE, IFI…), au détriment de la démocratie et de la souveraineté des peuples. Les négociations de deux accords gigantesques, Transpacifique, TPP (déjà signé) et transatlantique, TAFTA (encore en cours de négociation) vont accélérer et approfondir ce processus qui va encore accroître le poids des pays industrialisés, - et notamment des États-Unis- pivot des deux accords, et le pouvoir des multinationales.

    Pour le Maroc l’ouverture de son économie à la concurrence internationale est présentée officiellement comme une « chance pour le Maroc d’intégrer la mondialisation et permettre aux entreprises marocaines d’accéder aux marchés à l’international ». Avec cette ambition, l’État marocain devient le « champion » régional du libre échange.

    Depuis 1996, il a signé des accords de libre-échange avec 56 pays, et notamment avec l’UE (1996) et les États-Unis (2004). Ces accords s’ajoutent aux règles de l’OMC déjà défavorables pour les pays du Sud. Actuellement, le Maroc est en négociation avec l’UE pour un nouvel accord intitulé Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA). Des ALE sont également en préparation avec le Chili et le Canada. Ces trois cycles de négociations se déroulent dans la plus grande discrétion et à l’ombre des négociations entre les États-Unis et l’UE du Traité transatlantique. En Afrique, les APE et récemment l’Accord Tripartite de la Zone de Libre Échange (TFTA) constituent des instruments d’intégration du continent et l’accaparement de ses richesses par les anciennes puissances coloniales.

    Cette frénésie pour la signature d’accords de libre échange n’affecte donc pas que le Maroc et touche la plupart des pays du monde, dont les populations connaîtront les mêmes types d’impact sur leurs économies, leurs sociétés et leur environnement : déséquilibres extérieurs, érosion du tissu industriel, augmentation du chômage, dépendance alimentaire, accaparement et épuisement des terres, etc.

    Dans ce contexte, il est urgent de lever le silence qui entoure cette question dans notre pays et de présenter des éléments de réflexion critique et de débat sur ce sujet qui ne peut pas être traité indépendamment de l’impunité que ces accords donnent aux investisseurs et aux multinationales et du modèle économique qu’ils promeuvent, principal responsable de la crise économique, sociale et environnementale et du réchauffement climatique. Il est bien évident que cette question ne peut être pensée dans un cadre national étroit et que nous devons par conséquent nous appuyer sur l’important travail déjà réalisé dans d’autres pays du Nord et du Sud notamment par des organisations partenaires comme le réseau des Attac, le réseau CADTM, la MMF, Via Campesina ou encore la campagne européenne sur le TAFTA ou la Campagne Globale pour Démanteler le pouvoir des Multinationales et mettre fin à leur impunité.

    Tout ce travail n’aurait évidemment aucun sens s’il ne permettait pas de sensibiliser les organisations marocaines, telles que syndicats, organisations de droits humains, associations diverses, et au-delà les citoyens marocains afin qu’ils se mobilisent pour faire entendre leurs voix et faire valoir leurs points de vue.
                        
    Lors de ce séminaire international, nous tenterons d’établir les interconnexions existantes entre dette, libre échange, pouvoir des multinationales, crise économique, sociale et climatique et d’y intégrer l’approche féministe de la question. Un éclairage sera apporté sur les différents types d’accords multilatéraux en vigueur ou en cours de négociation (Transpacifique, Transatlantique, APE, ALECA) en montrant leur imbrication.
     Une présentation des campagnes en cours contre les Traités de libre échange dans différentes régions du monde permettra de montrer leur impact sur les populations, et notamment sur les femmes, les petits paysans, les peuples originaires, le prolétariat urbain…

    Lors de ce séminaire, le cas de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) fera l’objet d’une attention particulière. Comme le Maroc, le gouvernement tunisien a entamé des négociations avec le l’UE pour la signature d’un ALECA. Des négociations sont également déjà prévues avec l’Égypte et la Jordanie.

    In fine, l‘objectif est que ces regards croisés sur les ALE et les échanges sur les expériences de lutte nous permettent de renforcer nos campagnes locales contre les ALE et de tisser des liens entre mouvements sociaux dans les différents continents afin de renforcer ce combat aussi au niveau global.
    Participerons à ce séminaire des militantEs représentant des organisations de lutte en Afrique, Maghreb-Machrek, Amérique latine et Europe.

    Contacts :
    Omar Aziki  : +212 6 61 17 30 39
    Salah Lemaizi  : +212 6 69 50 35 60


    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    membre du réseau CADTM en bref : L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006. Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.

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