Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maroc - Page 7

  • Nouveautés sur le site du NPA

    sans_titre_6.png

    Pourquoi les 10 000 cadres du programme gouvernemental, lauréats des ENS marocaines, se manifestent encore ?

    Maroc : « Démystifier les mensonges sur “l’exception marocaine”, la “transition démocratique”, “la monarchie éclairée” et autres balivernes... »

    Abdallah El Harif Dirigeant de la Voie démocratique

    Egypte : Qu’est devenue la révolution de 2011 ?

    Mossoul-Raqqa et Alep : la guerre continue !

  • Déclaration de Marrakech

    10000-Police-Officers-To-Secure-COP22-in-Marrakech-640x375.jpg

    Le Maroc est prêt!

    Nous, mouvements sociaux marocains, maghrébins, africains et internatio- naux, rassemblés à Marrakech à l’occasion de la COP22 réaffirmons notre détermination à construire et défendre la justice climatique, et notamment à agir pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C  conformément à l’engagement pris à Paris par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement.

    Le monde ne peut pas attendre

    Partout, les inégalités sociales se creusent, les droits régressent, les conflits et les guerres se multiplient ou s’enlisent. Nos peuples sont opprimés et la biodiversité s’éteint. Les conséquences du changement climatique sont particulièrement fortes en Afrique et dans les pays du Sud.

    Les records de chaleurs, dépassés tout au long de l’année 2016, et la succession de cyclones, d’ouragans, d’inondations, de feu de forêts, de sécheresses, nous rappellent que le changement climatique est une réalité, qui affecte d’ores et déjà des centaines de millions d’entre nous - en particulier le flot de migrant.e.s arraché.e.s de leur terre et jeté.e.s dans les eaux au péril de leur vie. Nous savons que la différence entre 1,5°C et 2°C de réchauffement n’est pas mathématique mais est une question de vie ou de mort.

    Les mouvements et les organisations de la société civile constatent que les négociations internationales sur le climat ne parviennent à déboucher sur les politiques indispensables, et considèrent donc que continuer de construire le mouvement pour la justice climatique est une priorité.

    Nous dénonçons également la présence de multinationales polluantes et criminelles dans l’enceinte de la COP. Les COP ne doivent pas être transformées en opération de greenwashing par des gouvernements qui ne respectent pas nos droits et nos libertés.

    Zéro fossile, 100 % renouvelables : notre horizon, notre lutte

    Contenir le réchauffement climatique à 1,5°C implique de laisser les combustibles fossiles dans le sol, en commençant par les hydrocarbures non-conventionnels. Nous appelons donc les dirigeant.e.s du monde entier à geler le développement de nouveaux projets fossiles et à engager la transition juste vers un futur 100% renouvelable et démocratique. L’industrie fossile est engagée dans une bataille pour sa propre survie. Nous savons donc que nous devons nous mobiliser pour bloquer ses projets destructeurs, partout où cela sera nécessaire.

    Nous devons également nous battre pour ne pas être dépossédé.e.s des alternatives : nous travaillons à une transformation sociale, écologique, féministe et démocratique et ainsi construire les emplois de demain.

    Nous exigeons également un contrôle citoyen sur les fonds verts, dont 50% des financements doivent aller à des projets et stratégies basés sur les communautés et les écosystèmes.

    C’est la seule voie pour sortir du modèle productiviste extractif, soumis aux règles du marché et ne pas tomber dans le piège de l’économie verte et des fausses solutions : notre avenir ne dépend pas de la main invisible du marché mais du pouvoir des peuples du monde entier.

    Contre Donald Trump et son monde...

    Certains utilisent la crise sociale pour justifier des politiques réactionnaires, conservatrices, racistes, sexistes, qui ne font qu’accroître les injustices climatiques.

    Donald Trump n’est que le dernier avatar de ce national-populisme autoritaire, qui menace en premier lieux les femmes, les personnes de couleurs, les migrant.e.s, les musulman.e.s et les plus pauvres d’entre nous.
    ...un climat de convergence

    Nous exigeons la libération immédiate de tou.te.s les prisonnièr.e.s environnementaux et la protection des défenseur.e.s de l’environnement, partout dans le monde.

    De notre côté, nous nous engageons à œuvrer conjointement pour :

    - instaurer des processus d’élaboration des politiques collectifs et concertés à l’échelle locale et territoriale pour garantir une participation citoyenne effective, faire entendre la voix de la société civile, et faire des législations nationales des vecteurs de justice sociale et d’émancipation permettant de garantir aux peuples la réappropriation des biens communs (la terre, l’eau, l’air, les semences), ce qui passe notamment par la défense de la souveraineté alimentaire ;

    - concevoir et mettre en place un espace régional citoyen en intégrant en particulier l’espace africain, l’espace méditerranéen et celui des États insulaires qui reflètent l’ampleur et l’urgence à avancer dans nos combats communs pour la justice climatique.

    Nos peuples souffrent mais nos luttes sur le terrain prennent de l’ampleur et la prise de conscience collective de la nécessité d’unité, de respect de la diversité et de complémentarité des modes d’action, s’amplifie.

    Nous sommes convaincu.e.s que les changements nécessaires sont profonds. Nous refusons que nos États se plient aux choix du libre-échange et permettent à des entreprises de se doter d’armes législatives leur permettant d’agir impunément et que les lois du marché puissent outre-passer l’accession aux droits pour toutes les femmes et tous les hommes, de défendre le droit des petit.e.s paysan.ne.s et pécheur.e.s, et de toute celles et ceux qui sont en première ligne de la construction d’un monde réellement juste et durable.

    Nous n’attendrons pas les moments de négociation internationale pour nous réunir et travailler à notre convergence. La travail se fait depuis longtemps, se poursuit et continuera sur le terrain et au niveau des mouvements de base qui luttent localement pour un autre système, un autre monde.

    Nous tenons en particulier à affirmer notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui sont en première ligne de la lutte contre l’extractivisme : à Imider, à Gabes, à Aïn Salah, à Standing Rock, à Notre Dame des Landes, et partout ailleurs.

    Nous sommes solidaires de la lutte du peuple Palestinien pour sa liberté et ses droits à la terre et à l’accès à ses ressources.

    Aujourd’hui, nous réaffirmons avec force et conviction qu’un autre monde est possible !

    Fait à Marrakech, le 17 novembre 2016.

    http://www.ujfp.org/

  • Nouveau rassemblement à Barcelone contre la violence policière du régime marocain (Révolution Permanente)

    arton5900-6451f.jpg

    Samedi dernier s’est tenu à Barcelone un nouveau rassemblement, en réaction à l’assassinat de Mohsin Fikri par un policier au Maroc, afin de protester contre la dictature du régime marocain.

    Nous en avons profité pour discuter avec Faouzi Hiba, l’un des organisateurs de l’évènement, pour qu’il nous explique plus profondément le processus de mobilisation qui a suivi le meurtre de Fikri. Des dizaines de personnes d’origine marocaine se sont rassemblées à Barcelone ce samedi pour montrer leur colère face au meurtre de Mohsin Fikri par la police à Al Hoceïma (Maroc).

    Faouzi Hiba, l’un de ceux qui ont impulsé, depuis Barcelone, les mobilisations de solidarité avec le peuple marocain, expliquait : « à la suite du premier rassemblement devant le consulat du Maroc, nous avons décidé d’organiser un groupe afin de donner plus de continuité aux actions de solidarité. Nous avons décidé de faire connaître plus en profondeur le cas de Fikri auprès des organisations politiques pour qu’elles puissent se joindre à cette lutte  ».

    Pour cela, le rassemblement a eu lieu cette fois-ci sur la place Sant Jaume, entre les bâtiments historiques du Conseil municipal et de la Généralité de Catalogne [siège du gouvernement catalan]. Il a disposé de l’appui et de la solidarité de plusieurs organisations politiques comme Clase contra Clase et Lucha Internacionalista, ainsi que d’autres collectifs comme Papeles para todos, de même que des délégués des syndicats CCOO et UGT de territorialité.

    Mohsin Fikri a été poursuivi et assassiné par la police pour avoir vendu à la sauvette un produit « illégal ». Il a été broyé par un broyeur d’ordures. Cependant, le motif de fond de son assassinat est la persécution des classes populaires par le régime marocain. «  Nous savons que la vente à la sauvette et autres sortes d’économie souterraine sont des stratégies de survie pour ceux qui n’ont pas d’autres revenus afin de faire face à l’augmentation du taux de chômage dans la population. Au lieu de régulariser ou d’appliquer des alternatives plus durables, les personnes sont poursuivies et cette manière de survie est punie. Cette politique démasque un gouvernement qui se présente comme « démocratique »  », dénonçait Faouzi Hiba dans le communiqué lu pendant le rassemblement.

    Dans ce sens, Faouzi Hiba remarquait que « l’État marocain a une responsabilité indéniable dans le meurtre de Mohsin Fikri. Mais il est aussi coupable de la violence institutionnelle généralisée que les policiers appliquent, notamment envers les populations pauvres ».

    «  Le cas de Fikri n’est pas un cas isolé », insiste Hiba. « C’est un cas qui reflète l’ambiance générale au Maroc où les gens sont très touchés par la crise économique, par la pauvreté, par la marginalisation. En attendant, c’est le régime qui bénéficie de cette situation. Le cas de Fikri vient révéler toutes ces contradictions que vit le Maroc et pousse les gens à dénoncer dans la rue toutes ces injustices. ».

    Arsen Sabate

    http://www.revolutionpermanente.fr/

    Commentaire: Le CCR (Courant communiste révolutionnaire) est une "tendance" du NPA qui publie son propre journal internet "Révolution Permanente".

  • COP 22 à Marrakech : Hollande et le néocolonialisme « vert » (Révolution Permanente)

    Green business is business

    Alors que s’y tient la 22ème conférence sur le Changement Climatique (COP), le président François Hollande a décidé de se rendre à Marrakech, au Maroc ces 15 et 16 novembre. C’est dans un pays récemment secoué par une vague de contestation sociale qui a fait suite à la mort effroyable de Mouhcine Fikri à Al-Hoceima, qu’Hollande s’apprête à venir parler affaires et gros sous avec les principaux dirigeants africains et son bon ami le roi Mohamed VI auquel il a prévu d’offrir, en récompense de ses bons et loyaux services, une œuvre d’art… Néocolonialisme, oui, mais vert plus exactement !

    Alors que les symptômes de la crise économique se font plus aigus et que s’approfondit la guerre économique entre les puissances, on n’aura jamais vu un président français autant sur le devant de la scène pour défendre les multinationales françaises. On aura connu Hollande VRP de Dassault en Inde, des multinationales françaises lors de sa tournée en Amérique Latine, de l’industrie nationale pour le président iranien, Hassan Rohani, sur le sol national… Le voilà qui s’apprête à rendre visite en grande pompe à son ami le roi du Maroc Mohamed VI et à une batterie de dirigeants africains réunis à l’occasion de la COP 22. Car qui a dit que business ne pouvait pas rimer avec écologie ?

    En tout cas, pas les entreprises françaises pour qui l’ouverture de nouveau marché du « capitalisme vert » dans les anciennes colonies est vue sous les meilleurs augures. A un an de la fin de la brouille diplomatique entre la France et le Maroc en 2014, déclenchée par la convocation par la justice française d’un haut gradé du renseignement marocain, Abdelattif Hammouchi, accusé de torture, il y a tous les signes (et le « cadeau » est là pour le faire remarquer) que, dans les relations franco-marocaines, tout est reparti sur de bons rails … et en premier lieu pour la SNCF qui vient de créer une société conjointe avec l’opérateur marocain et d’empocher un contrat d’entretien de 175 millions d’euros sur 15 ans associé à un contrat de prestations de 90 millions d’euros. La privatisation du rail, la SNCF en est aussi un acteur à l’international.

    Après plusieurs visites diplomatiques, la remise de la légion d’honneur française au dit inculpé, ce ne sont pas moins de 14 accords économiques et le déblocage d’une ligne de crédit de 25 millions d’euros qui ont été conclu par le chef du gouvernement marocain, Abdelillah Benkirane et la diplomatie française. Le gros lot pour la SNCF mais pas seulement : l’initiative d’installer une usine Renault près de Tanger en 2012 a été rapidement suivi par son principal concurrent hexagonal, PSA, qui a lancé cet été les travaux pour son usine à Kenitra, au Sud de Tanger. L’idée est de profiter d’une main d’œuvre low cost et bien formée.

    La COP 22 est donc également l’occasion de fournir aux entreprises françaises une vitrine et des possibilités pour profiter des contrats avec le gouvernement marocain et de ce territoire devenu une « base arrière » de l’industrie française. C’est ainsi que la société Nareva, filiale de la société royale SNI et de la société française Engie, spécialisé dans le secteur de l’énergie fossile et renouvelable, ont, selon l’Humanité, conclu un protocole d’accord pour gagner des parts de marchés sur le continent et en premier lieu avec l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana et le Cameroun.

    Green business is still business. La COP 22 s’en remet aux industriels et aux capitalistes pour vendre des technologies vertes et assurer de juteux contrats pour les entreprises françaises et occidentales. Le néocolonialisme continue. La lutte contre le changement climatique attendra.

    Yano Lesage 15 novembre 2016

    http://www.revolutionpermanente.fr/

  • Maroc : Réchauffement du climat social pendant la COP22 (NPA)

    Depuis le 7 novembre, la ville de Marrakech accueille la COP22 jusqu'au 18. La ville est saturée de messages sur le climat, le développement durable, les énergies renouvelables. Banques, bus et taxis, tous les bâtiments publics et même les mosquées, rien n'y échappe... Jusqu'aux roues des calèches pour les touristes ornées de la rosace, emblème de la COP22. Mais dans dès que l'on quitte la zone des banques et des grands hôtel, la COP semble bien lointaine.

    Dénoncer la hogra

    Qu'en est il pour les secteurs militants, celles et ceux qui résistent et se battent au Maroc ? Les jours qui ont précédé l'ouverture de la COP ont été marqués par les événements d'Al-Hoceima où est mort dans des circonstances atroces et révoltantes Mouhcine Fikri, happé et broyé par la benne à ordure dans laquelle sa marchandise saisie avait été détruite. Des milliers de manifestantEs ont dénoncé la « hogra » - humiliation, injustice, arbitraire du pouvoir - dans les rues de toutes les grandes villes. Le ministre de l’Intérieur marocain s’est empressé de déclarer « L’État ne peut pas être considéré comme directement responsable de ce décès, mais l’État a la responsabilité d’établir les fautes et de les sanctionner », tentant d'éteindre la contestation qui risquait de gâcher la fête de la COP. Mais vendredi 11 novembre, une manifestation a encore eu lieu à Al-Hoceima.

    C'est cette même hogra que dénoncent les jeunes diploméEs de l'enseignement qui occupent, et pour certains observent une grève de la faim, la très fréquentée place Jemaa el-Fna. Ils font partie de ces 10 000 jeunes, diplômés dans le cadre d'un programme gouvernemental de formation d'enseignantEs, qui se voient condamnés à la précarité par un gouvernement qui ne tient pas ses engagements. En lutte depuis 7 mois, ils et elles refusent le gaspillage de l'argent public : 161 millions de Dirhams (environ 15 millions d'euros) qui ne bénéficieront pas à l'enseignement public qui en a tant besoin, mais fourniront une main d’œuvre précaire au secteur privé choyé par le pouvoir.

    Vingt ans de lutte

    Pour l'assemblée Mondiale Amazighe, qui tenait un rassemblement le 12 novembre, la COP offre l'occasion de donner de la visibilité à son combat pour les droits démocratiques et culturels des populations Amazighes et de dénoncer la répression et la spoliations des terres dont elles sont les victimes.

    A 300 kilomètres de la COP, et surtout en complète contradiction avec le discours officiel, les indignéEs d’Imider continuent leur combat contre l’administration de la mine d’argent locale exploitée par une filiale de la compagnie royale Managem. L'exploitation de la mine provoque à la fois une pénurie d’eau et une grave pollution par les rejets toxiques des excavations.

    Occupations et coupures des tuyaux qui fournissent la mine en eau durent depuis 20 ans. Une lutte dans laquelle les femmes occupent une place centrale. C'est sous la forme d'une vidéo qu'ils et elles entendent se rappeler au monde.

    la_lutte_pour_la_justice_climatique_est_en_marche_a_marrakech_dimanche_13_novembre._dr.jpg

    « Pour la justice sociale et climatique »

    Dans la marche pour le climat du dimanche 13 novembre se côtoyaient des forces avec des positionnements très différents à l'égard de la COP. L'officielle Coalition marocaine pour une justice climatique, qui regroupe ce qu'il est convenu d'appeler la société civile et les organisations syndicales, comptait aussi de nombreuses délégations étrangères des organisations internationales.

    Beaucoup plus critique, la première moitié de la marche rassemblait la gauche marocaine dans ses diverses composantes. RedaCOP22 (réseau démocratique d'accompagnement de la COP22) a été constitué par l’AMDH (Association marocaine des droits humains) et Attac Maroc après avoir quitter la coalition officielle. Attac Maroc et le CADTM ont organisé une rencontre internationale les 4 et 5 novembre à Safi, ville symbole de la destruction du capitalisme industriel, sous le thème « Changeons le système pas le climat ».

    La Coordination régionale environnement et Écologie Marrakech-Safi est un groupe de militantEs se réclamant de l’écologie politique radicale, à l'initiative d'un espace alternatif, indépendant de la COP, et d'une conférence sur les alternatives à la crise écologique. Contre le double discours du pouvoir marocain qui, « après des décennies de politiques de prédation, d'épuisement des sols et de pollution », s’apprête à installer, entre autres projets destructeurs, une nouvelle centrale thermique au charbon, il lance un appel à « la mobilisation nationale et internationale pour la justice sociale et climatique », pour « la convergence des luttes sociales et écologiques, l’unité et la solidarité internationale ».

    De Marrakech, Christine Poupin

  • Nouveautés sur Orient 21

    refugies1-resp1207.jpg

     

  • Déclaration de Safi (ATTAC/CADTM Maroc)

     

    À trois jours de la COP 22, qui débutait ce lundi 7 novembre à Marrakech, Attac Maroc a organisé une rencontre internationale les 4 et 5 novembre à Safi, sous le thème : « Changeons le système pas le climat ».

    L’objectif de cette rencontre était de ne pas laisser le débat sur les changements climatiques aux multinationales, aux États et institutions internationales qui sont en réalité à l’origine de cette dégradation.

    La rencontre était organisée à Safi, ville symbole de la destruction du capitalisme industriel. En contradiction avec les discours de l’État marocain qui se donne une image verte, on retrouve à Safi l’inverse de ce qui sera énoncé dans les enceintes de Marakech. Centrale thermique, cimenterie, carrières de sable, industries du phosphate, polluent l’air, la mer et le sol, et déciment les ressources halieutiques, rendant la vie difficile à la population de Safi.

    Des militant(e)s issues de mouvements sociaux de lutte, de syndicats, militant(e)s contre la dette et pour la justice environnementale sont venu(e)s d’Algérie, Égypte, Ghana, Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire, États-Unis, Kenya, France, Belgique, Espagne, Tunisie, et de toutes les régions du Maroc.

    Nous avons montré dans cette rencontre comment la crise écologique et climatique renforce les inégalités sociales et affectent tout particulièrement les communautés rurales, les femmes et la santé des populations. Le réchauffement climatique, la désertification, la montée des eaux, les catastrophes climatiques rendent de plus en plus difficile la vie des populations dans de nombreuses régions du monde et a ouvert la voix à un nouveau type de migrations. Et cela s’ajoute aux dégâts causés par la militarisation et les guerres au Maghreb et au Machrek qui détruisent la terre et la vie.

    Face à cette situation, la mainmise des multinationales et de la finance internationale sur les ressources et sur le débat relatif au changement climatique est inacceptable.

    Comment peut-on imaginer que des États et gouvernements responsables du changement climatique, les grands pollueurs de la planète tels que les sociétés pétrolières, les commerçants du bois, l’agrobusiness, les entreprises du nucléaire et celles qui exploitent le gaz de schiste... prétendent donner des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. Leurs fausses solutions ne permettront pas de limiter le changement climatique ni la destruction de l’environnement. Il est inadmissible que les États supposés représenter les populations invitent ces multinationales dans le débat sur l’avenir de la planète et des ses habitant-e-s

    Les témoignages et les réflexions des personnes qui luttent contre les sociétés pétrolières, les entreprises minières, les carrières, la déforestation, l’accaparement des terres et de l’eau qui chassent les petits paysan-ne-s nous ont permis de comprendre l’urgence que les populations s’imposent dans le débat au Maroc et dans le monde. La planète, l’air, l’eau, les énergies sont des biens communs qui nous appartiennent et doivent cesser d’être dépossédés par le capital avec la bénédiction des gouvernements .

    À l’heure où le peuple marocain se soulève à Al Houceima comme dans l’ensemble du Grand Maghreb contre le mépris (« Hogra ») avec lequel il est tenu, il est primordial que les luttes soient entendues.

    Nous marquons notre solidarité avec l’ensemble des luttes dans le monde et au Maroc envers les personnes de Imider, Jerada, Chtouka Ait Baha, Beni Oukil, Ouled Sbitta...

    Nous réaffirmons notre volonté de continuer à construire ensemble un mouvement pour la justice climatique au-delà des Cop et des logiques institutionnelles, autour des revendications suivantes :

    • Laisser les fossiles dans le sol ;
    • Cesser toute utilisation de l’énergie nucléaire et des gaz et pétroles de schiste ;
    • Reconnaissance de la dette écologique et réparations ;
    • Souveraineté alimentaire et énergétique ;
    • Relocalisation de la production et de la consommation ;
    • Promouvoir le respect de la nature et de ses ressources.

    Changeons le système, pas le climat !

     

    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    Membre du réseau CADTM en bref :

    L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.

    www.attacmaroc.org http://arabic.cadtm.org/

    Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat.

    azikiomar2008@gmail.com

    Tel 00 212 6 61 17 30 39

    http://www.cadtm.org/

  • Al Mounadil-a (Maroc)

    al mo.jpg

    Les législatives au Maroc: rivalités autour d'une politique déjà décidée

    Les élections législatives du 7 Octobre, 2016 ont confirmé:

    - Que les mécanismes politiques du régime (ses pseudos conseils "représentatifs" et ses diverses institutions) sont très efficaces pour dissimuler le dispositif et concrétiser l'alliance de la monarchie avec les forces politiques représentants des classes dirigeantes.

    - Que l'expérience acquise par le régime en matière d'intervention dans l'arène politique a son efficacité, que ce soit par ses anciens instruments (Union Constitutionnelle UC, l'Assemblée Nationale du RNI indépendant, Mouvement Populaire MP ...) que par le biais des nouveaux ( le PAM Parti de l'Authenticité et de la Modernité). Ils ont obtenu 48% des sièges parlementaires.  Il y  a aussi eu  20% pour les descendants des partis du Mouvement National bourgeois et 32% pour le parti islamiste Benkirane.

    - Les partis du Mouvement National (l'opposition historique) et son dernier programme la "Koutla" (Alliance démocratique au début des années 1990) ont capitulé et ont dégénéré. Leurs lignes de démarcation des partis créés par le régime ne cesse de s'effacer, donnant au régime une majorité de 68%. Pour sa part, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a démontré son engagement continu envers le régime,  sa volonté d'obéissance et de mettre en œuvre la politique dictée.

    - Il est clair que le Parti de la Justice et le Développement représente une partie de la vague d'islamisation qui a émergé dans la région, sur les ruines de la gauche historique. Opposé au régime, il ne présente aucune alternative au capitalisme et présage une pire tyrannie.

    - La constatation la plus flagrante est l'absence totale d'une voix qui représente la classe ouvrière. Aussi bien les travailleurs que les les autres couches laborieuses sont divisés entre le vote en faveur des divers partis de la bourgeoisie et l'abstention, restant à la maison, se désintéressant de la politique, mais bouillonnant de rage impuissante.

    La machine politique du régime est bien huilée et peut changer quelques pièces et poursuivre ses attaques violentes contre les quelques acquis qui nous restent et resserrer l'étau autour des libertés démocratiques.

    Après sa rénovation de façade, le régime va bientôt attaquer sur d'autres fronts:
     
    Restreindre le droit de grève jusqu'à ce qu'il devienne impossible.

    Démanteler la fonction publique.

    G
    énéraliser la flexibilité et la précarité, généraliser le contrat temporaire dans les services publics.

    Réviser le droit du travail pour le rendre plus souple et répondre aux intérêts des capitalistes locaux et étrangers.
     
    Réduire les dépenses sociales.
     
    Payer la dette et l'amener à un niveau satisfaisant les institutions financières internationales.

    En bref, une politique d'austérité stricte dont la lourde facture sera payée par ceux d'en bas, les masses de travailleurs, de chômeurs et de petits producteurs ...

    La majorité de la classe ouvrière et des opprimés n'est pasorganisée ou très mal avec une conscience politique très faible et des formes fragmentées et isolées de résistance. C'est la conséquence d'une domination historique de forces bourgeoises inconséquentes dans leurs revendications démocratiques et de l'anéantissement de la gauche révolutionnaire et des difficultés qui en résultent.

    Cette situation impose des tâches colossales à la gauche socialiste révolutionnaire.
     
    Commençant par l'engagement quotidien dans la lutte des travailleurs et les mobilisations populaires, pour enrichir l'expérience historique du mouvement syndical, tant en termes de formulation de revendications, de construction d'instruments de lutte, d'organisation démocratique des luttes et d'unification des tâches immédiates et des tâches stratégiques.
     
    Au centre de cet engagement quotidien nous revient la tâche majestueuse d'organiser les meilleures forces combattantes dans un parti politique totalement indépendant, avec une base programmatique et une bannière révolutionnaire exprimant les intérêts historiques de la classe ouvrière.

    Ce sont des des tâches pour sortir de l'abîme, pour nager à contre-courant, qui nécessitent une forte détermination et un patient travail de longue haleine.
     
    Bien qu'elles apparaissent immenses, ces tâches sont le seul moyen de nous libérer de la tyrannie, de l'exploitation et de toutes les formes d'oppression.
     

    Editorial du número 65 du journal Al Mounadil-a (Le  Militant)

    moun.jpg

    Liens:

    Al Mounadil a

    Etudiants Révolutionnaires

    Etudiants Révolutionnaires (Facebook)

  • Maroc : Vers une explosion sociale ? (NPA)

     

    Mouhcine Fikri, jeune vendeur de poissons, a été broyé par une benne à ordure après avoir cherché à récupérersa marchandise confisquée par la police. La scène filmée a provoqué une indignation majeure.

    Des dizaines de manifestations massives ont eu lieu, faisant craindre une relance de la contestation populaire à la veille de l’ouverture de la COP22. L’événement a renvoyé au sentiment général d’une société qui broie les individus, enlève leur dignité, ne reconnaît pas leurs droits élémentaires et les prive même de leur gagne-pain.

    Il faut dire qu’après le recul du M20 (mouvement du 20 février 2011) et la restauration de « l’autorité de l’État », les politiques antipopulaires se sont accélérées.

    Privatisation du service public de l’enseignement et de la santé, asphyxie budgétaire des (maigres) services sociaux, démantèlement de la caisse de compensation des prix avec un effet direct sur les produits de première nécessité, réforme ultralibérale du système de retraite, licenciements de masse,  aggravation du chômage des diplôméEs, démantèlement en cours du CDI dans la fonction publique, sans oublier la régression majeure des droits démocratiques et le retour sans fard des politiques répressives. Cinq ans après la lancée du Printemps arabe, les illusions sur une possible autoréforme du pouvoir se sont évanouies.

    Les élections parlementaires récentes montrent une coupure sans précédent du pays légal et du pays réel, avec un boycott de la part de 80 % de la population. Ce divorce et le ras-le-bol social accumulé ont constitué le terreau des mobilisations actuelles. Sans aucune illusion sur la classe politique institutionnelle, les secteurs populaires cherchent à porter directement leurs aspirations dans la rue. La question sociale, l’exigence de la dignité, forment la colonne vertébrale de ce nouveau cycle de lutte.

    Un pouvoir inquiet incapable de résoudre la question sociale

    Largement spontané, le soulèvement actuel exprime massivement le rejet de la hogra (l’arbitraire lié aux injustices) et d’une société où la mafia prédatrice au pouvoir mène une guerre sociale extrêmement violente contre les classes populaires.

    Le pouvoir a multiplié les gestes d’apaisement, évitant un déploiement visible des appareils répressifs et cherchant à dépolitiser l’événement pour le ramener à un simple fait divers donnant lieu à une enquête judiciaire. Reste que devant la persistance des mobilisations, des parlementaires ont notamment qualifié les manifestantEs du Rif d’« apaches » – expression naguère utilisée par Hassan II en 1984 pour mater une insurrection populaire dans cette région du « Maroc inutile » – ou à accréditer l’idée qu’il s’agit d’une sédition anarchique (« fitna ») visant un scénario à la libyenne, ou bien encore que ses promoteurs sont des « agents biens connus »...

    Ce qui inquiète le pouvoir est la persistance de l’« esprit du 20 février ».

    Le peuple qui ne vote pas n’est pas un peuple indifférent à son sort ou soumis. Le pouvoir s’aperçoit qu’il est exposé, plus fragile que l’image qu’il donne, et incapable d’anticiper ou de contrôler les mouvements qui naissent au cœur de la société. Les mobilisations actuelles traduisent une radicalisation par rapport à la séquence de 2011, car ce qui est mis aujourd’hui en avant, ce sont les questions sociales insolubles pour le pouvoir. Indépendamment de l’issue immédiate, il s’agit bien d’un signe avant-coureur d’une possible explosion sociale. Une raison suffisante pour dès maintenant préparer les convergences et solidarités nécessaires.

  • Nouveautés sur Orient 21