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Révolutions Arabes - Page 16

  • Les Palestiniens lancent une grève de la faim massive (Anti-k + Acat)

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    Plus de 1.500 Palestiniens détenus par Israël ont entamé une grève de la faim massive le 17 avril – Journée des Prisonniers Palestiniens.

    Les détenus, enfermés dans plusieurs prisons israéliennes, réclament des améliorations de leurs conditions et la fin de la mise à l’isolement, des sévères restrictions sur les visites des familles et de la détention administrative – emprisonnement prolongé sans charges.

    Ils appellent aussi Israël à adoucir les restrictions sur l’entrée de livres, vêtements, nourriture et autres objets fournis par les membres des familles.

    Il y a actuellement 6.300 prisonniers politiques palestiniens, dont 500 en détention administrative, d’après l’association pour les droits des prisonniers palestiniens, Addameer. Israël détient 300 enfants en prison.

    Plus de 300 Palestiniens sont en prison depuis avant la signature des accords d’Oslo en 1993 par Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine.

    Représailles

    « Les prisonniers et détenus palestiniens ont souffert de torture, de traitements inhumains et dégradants et de négligence médicale », a écrit dimanche dans The New York Times Marwan Barghouti, un des chefs de la résistance armée du Fatah qui est en prison depuis 2002.

    Barghouti a fait remarquer que « environ 200 prisonniers palestiniens sont morts des suites de ces mauvais traitements depuis 1967 ».

    Depuis qu’Israël a occupé la Cisjordanie et la Bande de Gaza il y a 50 ans, plus de 750.000 Palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes, selon l’Office Central des Statistiques palestinien.

    « Après avoir épuisé toutes les autres options, j’ai décidé qu’il n’y avait pas d’autre choix que de résister à ces abus en entamant une grève de la faim », a écrit Barghouti. « Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de résistance à notre disposition. Elle ne fait souffrir que ceux qui y participent et leurs êtres chers, avec l’espoir que leurs estomacs vides et leur sacrifice aideront leur message à avoir un écho au-delà des limites de leurs sombres cellules. »

    Barghouti, éminent leader dans la faction du Fatah du leader de l’AP Mahmoud Abbas, a appelé à la grève, mais dans une démonstration d’unité, il a été rejoint par des prisonniers d’autres partis palestiniens.

    Les autorités israéliennes ont paraît-il démarré des représailles contre les prisonniers en grève de la faim, y compris des transferts, l’isolement et la confiscation de biens personnels.

    « Illégal et cruel »

    Prévoyant cette grève de la faim, Amnesty International a qualifié la semaine dernière le traitement des prisonniers palestiniens par Israël d’ « illégal et cruel ».

    « L’impitoyable politique israélienne de détention des prisonniers palestiniens, arrêtés dans les territoires palestiniens occupés, dans des prisons situées à l’intérieur d’Israël est en violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice régionale de l’association, faisant remarquer qu’il s’agissait là d’un des obstacles majeurs dressés par Israël contre les visites des familles à leurs êtres chers en prison.

    Les prisonniers « de sécurité » n’ont même pas le droit de téléphoner à leurs familles.

    Les prisonniers réclament qu’Israël réinstaure les visites régulières des familles et autorisent les prisonniers à faire des photos avec leurs proches.

    Ils veulent aussi que les autorités israéliennes installent des téléphones publics dans chaque prison, fournissent un conditionnement d’air et rénovent les cuisines.

    L’histoire d’un combat

    La dernière grève de la faim massive a eu lieu en 2014, lorsque des centaines de prisonniers ont protesté contre l’utilisation de la détention administrative.

    Cette grève a duré deux mois, la plus longue grève ferme et massive de l’histoire palestinienne, et s’est terminée avec un accord que la direction du Club des Prisonniers Palestiniens a décrit comme « non pas une énorme victoire, mais un modeste pas en avant ».

    Les Palestiniens organisent des rassemblements et des manifestations à travers la Cisjordanie et la Bande Gaza occupées en solidarité avec les prisonniers.

    Rami Hamdallah, premier ministre de l’Autorité Palestinienne, a émis un communiqué de soutien aux grévistes de la faim.

    Le journal de Tel Aviv Haaretz a écrit que, au cours de l’année dernière, l’Autorité Palestinienne a arrêté environ 400 Palestiniens à la demande d’Israël.

    L’AP transmet aussi régulièrement à Israël des informations dont celui-ci se sert pour détenir, interroger et torturer les Palestiniens.

    Charlotte Silver 17 avril 2017

    BDS France 34 – 19/04/2017

    Source : The Electronic Intifada : https://electronicintifada.net/

    http://www.anti-k.org/

     

    Lire aussi:

    Grève de la faim en Israël : « Nos chaînes seront brisées avant que nous ne le soyons » (Acat)

  • Aokas : Les habitants se mobilisent pour défendre la bande boisée (Béjaia)

    aookas

     

    Dans un appel, le comité citoyen pour la défense de la bande boisée d’Aokas, appelle la population à rejoindre massivement la marche de protestation prévue pour le Samedi 22 Avril 2017, qui prendra le départ à 9 heures de la place de la poste à Aokas, pour exiger l’annulation de toutes les concessions dans le cadre de l’investissement touristique et la restitution de la bande boisée à la collectivité.

    Le comité, dans son appel, rappelle les premières actions menées en 2016 par la population et l’implication des citoyens dans la sauvegarde du patrimoine et des potentialités touristiques a travers des pétitions, rassemblements , marches et correspondances adressées aux hautes autorités, dénonçant la construction en béton armé en plein bande boisée sans permis de construction avec la complicité des élus, des doléances qui demeurent lettres mortes, traduisant ainsi la volonté du pouvoir à décimer la population locale en multipliant les sources et causes des fléaux, maladies épidémies qui la ravagent, provoquant ainsi des cancers, troubles respiratoires, maladies cardiovasculaires…

    Le comité illustre la légitimité de son action par un arsenal juridique protégeant la bande boisée , notamment la loi N°12 relative à la protection et à la valorisation du littoral des  décrets exécutifs N°07-23 fixant les modalités de rétrocession ou de terrains situés à l’intérieur des zones d’expansion et sites touristiques et N°07-206 fixant les modalités de construction et d’occupation de sol sur la bande littorale, de l’occupation des parties naturelles bordant les plages et l’extension de la zone.

  • Pourquoi nous sommes en grève de la faim dans les prisons d’Israël par Marwan Barghouti (ANTI-K)

    Un enfant palestinien dans Gaza bombardée, le 19 octobre 2014 (Mahmud Hams, AFP)

    « Nous devons faire de Marwan Barghouti le Mandela d’aujourd’hui », lança Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières.

    La comparaison n’est pas rare et les voix abondent, de par le monde, pour exiger la libération du leader palestinien qui, derrière les barreaux, ambitionne pourtant de briguer un jour la présidence. Condamné à perpétuité pour « terrorisme » et emprisonné depuis plus d’une décennie, Barghouti, né en 1959, fut dirigeant de la branche armée du Fatah et joua un rôle important lors des deux intifadas : en 2012, le député appela toutefois, de sa cellule, à une « résistance populaire pacifique » puis condamna la récente « intifada des couteaux ». Le parlement tunisien proposa l’an passé sa candidature au Prix Nobel de la Paix et le journal israélien Haaretz va jusqu’à le décrire comme « l’homme qui pourrait mener son peuple à l’indépendance ». Nous vous proposons, en partenariat avec l’Association France-Palestine Solidarité, la traduction de sa dernière tribune, parue avant-hier dans le New York Times — Marwan Barghouti y explique les raisons du mouvement qui vient d’être lancé par plus de mille prisonniers palestiniens, dont lui : une grève de la faim pour la « longue marche vers la liberté ».

    PRISON DE HADARIM, Israël  Ayant passé les 15 dernières années dans une prison israélienne, j’ai été à la fois témoin et victime du système illégal israélien d’arrestations collectives arbitraires et des mauvais traitements des prisonniers palestiniens. Après avoir épuisé toutes les autres options, j’ai décidé que le seul choix pour résister à ces mauvais traitements était de se mettre en grève de la faim.

    Quelques 1 000 prisonniers palestiniens ont décidé de participer à cette grève de la faim, qui commence aujourd’hui, la journée que nous célébrons ici comme la Journée des Prisonniers. Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de résistance qui existe. Elle fait souffrir uniquement ceux qui y participent et ceux qui leur sont chers, dans l’espoir que leur estomac vide et leur sacrifice aideront à ce que le message trouve un écho au-delà des limites de leur sombre cellule.

    Des décennies d’expérience ont prouvé que le système israélien inhumain d’occupation coloniale et militaire a pour but de briser le courage des prisonniers et de la nation à laquelle ils appartiennent, en infligeant des souffrances à leur corps, en les séparant de leur famille et de leur société, en faisant usage de mesures humiliantes pour les obliger à se soumettre. Malgré de tels traitements, nous ne nous soumettrons pas.

    « Nos chaînes seront brisées avant que nous ne le soyons, parce qu’il est dans la nature humaine de répondre à la demande de liberté, quel qu’en soit le prix. »

    Israël, la puissance occupante, a violé le droit international de multiples façons depuis près de 70 ans, et a cependant bénéficié de l’impunité pour ses actes. Il a perpétré de graves violations des Conventions de Genève à l’encontre des Palestiniens ; les prisonniers, parmi lesquels des hommes, des femmes et des enfants, ne font pas exception.

    Je n’avais que 15 ans quand j’ai été emprisonné pour la première fois. J’avais à peine 18 ans quand un interrogateur israélien m’a forcé à écarter les jambes, alors que j’étais debout et dénudé dans la salle d’interrogatoire, avant de me frapper sur les parties génitales. Je me suis évanoui de douleur et la chute qui en a résulté m’a laissé au front une cicatrice pour le reste de ma vie. L’interrogateur s’est ensuite moqué de moi, en disant que je ne procréerai jamais parce que des gens comme moi ne donnent naissance qu’à des terroristes et des meurtriers.

    Quelque années plus tard, je me suis trouvé de nouveau dans une prison israélienne, menant une grève de la faim, quand mon premier fils est né. Au lieu des bonbons que nous distribuons habituellement pour célébrer de telles nouvelles, j’ai distribué du sel aux autres prisonniers. Quand il a eu à peine 18 ans, il a à son tour été arrêté et il a passé quatre ans dans les prisons israéliennes.

    L’aîné de mes quatre enfants est maintenant un homme de 31 ans. Cependant, je suis toujours ici, poursuivant ce combat pour la liberté en même temps que des milliers de prisonniers, des millions de Palestiniens, et avec le soutien de tant de personnes dans le monde entier. Quel problème y a-t-il avec l’arrogance de l’occupant, de l’oppresseur et de leurs partisans qui les rende sourds à cette simple vérité : nos chaînes seront brisées avant que nous ne le soyons, parce qu’il est dans la nature humaine de répondre à la demande de liberté, quel qu’en soit le prix.

    Israël a construit presque toutes ses prisons en Israël plutôt que dans les Territoires occupés. En agissant ainsi, il a illégalement, et par la force, transféré les civils palestiniens en captivité et a utilisé cette situation pour restreindre les visites des familles et infliger des souffrances aux prisonniers par de long transports dans des conditions douloureuses. Il a transformé des droits fondamentaux qui doivent être garantis en application du droit international — y compris certains obtenus à grand peine par les grèves de la faim précédentes — en privilèges que son service pénitentiaire décide de nous accorder ou de nous retirer.

    Les prisonniers et les détenus palestiniens ont souffert de la torture, de traitements inhumains et dégradants et de négligences médicales. Certains ont été tués alors qu’ils étaient détenus. Selon le dernier bilan du Club des prisonniers palestiniens, environ 200 prisonniers palestiniens sont morts depuis 1967 du fait de tels actes. Les prisonniers palestiniens et leurs familles demeurent aussi une cible prioritaire de la politique israélienne d’imposition de châtiments collectifs.

    Par notre grève de la faim, nous cherchons à mettre un terme à ces mauvais traitements.

    « Israël a créé un double régime juridique, une forme d’apartheid judiciaire, qui assure une quasi-impunité aux Israéliens qui commettent des crimes contre les Palestiniens. »

    Au cours des cinq décennies passées, selon l’association Addameer de défense des droits de l’homme, plus de 800 000 Palestiniens ont été emprisonnés ou détenus par Israël — soit l’équivalent d’environ 40 % de la population masculine des Territoires palestiniens. Aujourd’hui, environ 6 500 d’entre eux sont toujours emprisonnés, avec parmi eux certains qui ont la lugubre distinction de détenir les records mondiaux des plus longues périodes de détention de prisonniers politiques. Il n’y a guère de famille en Palestine qui n’ait enduré de souffrances provoquées par l’emprisonnement d’un ou de plusieurs de ses membres.

    Comment rendre compte de cet incroyable état de choses ?

    Israël a créé un double régime juridique, une forme d’apartheid judiciaire, qui assure une quasi-impunité aux Israéliens qui commettent des crimes contre les Palestiniens, tout en criminalisant la présence et la résistance palestiniennes. Les tribunaux d’Israël sont une parodie de justice et sont clairement des instruments de l’occupation coloniale et militaire. Selon le département d’État, le taux de condamnation des Palestiniens devant les tribunaux militaires est de presque 90 %.

    Parmi les centaines de milliers de Palestiniens qu’Israël a emmenés en captivité il y a des enfants, des femmes, des parlementaires, des activistes, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des universitaires, des personnalités politiques, des militants, des passants, des membres de la famille des prisonniers. Et tout cela avec un seul but : enterrer les aspirations légitimes d’une nation toute entière.

    Au lieu de cela, cependant, les prisons d’Israël sont devenues le berceau d’un mouvement durable pour l’autodétermination palestinienne. Cette nouvelle grève de la faim démontrera une fois encore que le mouvement des prisonniers est la boussole qui guide notre combat, le combat pour la Liberté et la Dignité, nom que nous avons choisi pour cette nouvelle étape dans notre longue marche vers la liberté.

    Israël a cherché à tous nous marquer au fer en tant que terroristes pour légitimer ses violations du droit, parmi lesquelles les arrestations collectives arbitraires, les tortures, les mesures punitives et le restrictions rigoureuses. Dans la volonté israélienne à saper la lutte palestinienne pour la liberté, un tribunal israélien m’a condamné à cinq peines de prison à perpétuité et à 40 ans de prison au cours d’un procès transformé en spectacle politique qui a été dénoncé par les observateurs internationaux.

    Israël n’est pas la première puissance occupante ou coloniale à recourir à de tels expédients. Tout mouvement de libération nationale dans l’histoire peut rappeler des pratiques analogues. C’est pourquoi tant de personnes qui se sont battues contre l’oppression, le colonialisme et l’apartheid se tiennent à nos côtés. La Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers palestiniens que la figure emblématique de la lutte anti-apartheid, Ahmed Kathrada, et ma femme, Fadwa, ont lancé en 2013 depuis l’ancienne cellule de Nelson Mandela sur l’île de Robben Island a bénéficié du soutien de huit lauréats du Prix Nobel de la Paix, de 120 gouvernements et de centaines de dirigeants, de parlementaires, d’artistes et d’universitaires du monde entier.

    Leur solidarité révèle l’échec moral et politique d’Israël. Les droits ne sont pas conférés par un oppresseur. La liberté et la dignité sont des droits universels qui sont inhérents à l’humanité, qui doivent profiter à toutes les nations et à tous les êtres humains. Les Palestiniens ne feront pas exception. Seul le fait de mettre fin à l’occupation mettra fin à cette injustice et marquera la naissance de la paix.

    Le texte original a paru en anglais le 16 avril 2017 dans les colonnes du New York Times, sous le titre « Why We Are on Hunger Strike in Israel’s Prisons » — traduction : Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers (pour l’Association France-Palestine Solidarité et Ballast).

    REBONDS

    Lire notre entretien avec Michel Warschawski : « Il y a une civilisation judéo-musulmane », mars 2017
    Lire notre article « Marek Edelman, l’hérétique », Émile Carme, novembre 2015
    Lire nos articles « Palestine : Naplouse, l’indomptable », JB, octobre 2015
    Lire notre article « Israël : la mort vue du ciel », Shimrit Lee, juillet 2015
    Lire notre série « Palestine-Israël, voix de femmes », Shimrit Lee, janvier 2015
    Lire notre entretien avec Frank Barat : « François Hollande a décidé de soutenir l’oppresseur », novembre 2014
    Lire la lettre du poète Breyten Breytenbach à Ariel Sharon (Memento)
    Lire l’entretien avec Georges Habache, leader du FPLP (Memento)

  • Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) appelle à un soutien massif aux prisonniers dans la bataille pour la dignité

     
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    Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) appelle à un soutien massif aux prisonniers dans la bataille pour la dignité
    تصريح صحفي
    الجبهة الشعبية تدعو لأوسع حالة دعم وإسناد للأسرى في معركة الكرامة
    دعت الجبهة الشعبية لتحرير فلسطين لأوسع حالة دعم وإسناد لأسرانا البواسل في سجون الاحتلال، والذين بدأوا أمس خوض إضراب الكرامة رفضاً لممارسات مصلحة السجون بحقهم، ومن أجل تحسين ظروف اعتقالهم.
    وأشادت الجبهة بإعلان الحركة الوطنية الأسيرة توحدّها في خوض هذه المعركة، مشيرة أن إعلان عشرات أسرى الجبهة الشعبية وعلى رأسهم مسئول فرعها في السجون القائد كميل حنيش سيعطي دفعة قوية للإضراب، ومن المتوقع انضمام رفاق آخرين إلى الإضراب من مختلف السجون.
    واعتبرت الجبهة أن الإجراءات المتصاعدة من قبل مصلحة السجون بحق الأسرى خاصة المضربين عن الطعام، والقيام بحملة تنقلات واسعة في صفوفهم، وعزل قيادة الإضراب ستتحطم أمام صخرة صمود الأسرى وإصرارهم على استمرار الإضراب حتى تحقيق مطالبهم العادلة.
    الجبهة الشعبية لتحرير فلسطين
    دائرة الاعلام المركزي
    18/4/2017

    Le Front populaire pour la libération de la Palestine (fplp) appelle à un soutien massif aux prisonniers dans la bataille pour la dignité
    Communiqué de presse
    Le Front populaire appelle si large appui et attribution de prisonniers dans un combat de la dignité
    Invité du front populaire pour la libération de la Palestine de la situation de l'appui et l'attribution de las rana courageux dans les prisons de l'occupation, et ceux qui ont commencé hier. Faire une grève de la dignité rejet des pratiques de l'administration pénitentiaire à leur encontre, et afin d'améliorer leurs conditions de détention.
    Salué le front de la déclaration du mouvement national captives qui s'unissent dans cette lutte, notant que la déclaration de plusieurs dizaines de prisonniers du Front Populaire et à leur tête le responsable du service dans les prisons commandant Camille Hanish donnera une forte impulsion à la grève, devraient se joindre à d'autres les gars. À la grève de différentes prisons.
    Le front a estimé que la procédure de la montée de l'administration pénitentiaire des prisonniers en particulier des grévistes de la faim, et une campagne d'importants mouvements dans leurs rangs, l'isolement et la direction de grève s'écrase devant le rocher de résistance des prisonniers de guerre et de leur détermination à la poursuite de la grève jusqu'à la réalisation de leurs justes revendications.
    Front populaire pour la libération de la Palestine
    Information service central
    18/4/2017
  • Moyen-Orient. «Du point de vue de l’intérêt du peuple syrien, la priorité est de mettre un terme à cette guerre» (Al'Encontre.ch)

    Entretien avec Gilbert Achcar

    Il semble que personne en Occident n’a le loisir de détourner le regard de ce qui se passe au Moyen-Orient. Il y a eu, ces dernières semaines, les attentats à Londres et il y a quelques jours à Stockholm. Il apparaît pourtant que les Occidentaux ne parviennent pas à comprendre véritablement ce qui se passe au Moyen-Orient. Comment expliquer cela?

    On ne peut blâmer les gens en général car ce qu’ils savent provient des médias. Il va de la responsabilité des forces progressistes de fournir les informations et les explications que les médias dominants ne procurent pas. Le manque d’information est général. Les gens ne comprennent pas ce qui se passe ou reçoivent un aperçu déformé. Ils ne réalisent généralement pas le rôle que jouent leurs Etats dans le développement de la situation, leur contribution à ce qui se passe.

    Un ensemble de conditions favorise la montée du terrorisme et le profil des personnes impliquées dans les attentats est très différent d’un cas à l’autre. L’attentat de Stockholm a été réalisé par un Ouzbek et c’est un acte plutôt d’un caractère plutôt exceptionnel. Des pays comme la France ou le Royaume-Uni sont, cependant, impliqués dans des guerres en Irak, en Syrie, au Yémen et au Mali. Ces pays, qui ont une longue histoire de violence coloniale, ont été systématiquement sous attaque. Pour ce qui a trait aux Etats-Unis, s’ils n’étaient protégés par le fait d’être situés au-delà des océans ainsi qu’une surveillance de type «big brother»,  ils seraient constamment sous attaque.

    Les motivations qui sous-tendent le terrorisme sont diverses. Un grand nombre de ceux qui ont été attirés par l’Etat islamique étaient des citoyens français ou britanniques d’origine immigrée. Cela indique une combinaison entre des conditions sociales et politiques qui favorisent la montée de cette «radicalisation». La plupart des gouvernements n’ont pas d’autre réponse que la répression et la guerre. Songez à l’état d’urgence en France ou en Egypte. Ce dernier exemple est adéquat en ce qu’il montre comment la violence nourrit la violence. Les Chrétiens ont été transformés en boucs émissaires dans des conditions violentes créées à l’origine par l’instauration brutale du régime lors du coup de 2013. De nouvelles restrictions des libertés et un accroissement de la violence constituent la seule réponse de ces régimes.

    En effet, si l’on se réfère aux émeutes des banlieues de 2005 en France, on remarque qu’elles n’avaient rien de religieux. Si l’on observe toutefois le profil de ceux qui ont rejoint l’Etat islamique, nombre d’entre eux ont trouvé une conviction dans leur action dans les émeutes d’alors. C’est une constante, pour ces personnes, que l’absence d’autres perspectives sociales ou politiques…

    Les prisons sont devenues un centre important de recrutement pour la violence djihadiste. Il n’y a aucun mouvement progressiste capable de représenter ces catégories de personnes comme c’était le cas dans le passé avec les grands partis de la classe laborieuse qui organisaient, au moins partiellement, les migrants. Une partie de la colère qui aurait pu être canalisée vers ces organisations se dirige aujourd’hui dans la violence djihadiste.

    Cette absence d’alternatives progressistes est aggravée par la montée du racisme et de l’islamophobie depuis le 11 septembre 2001. L’Etat islamique joue sur ces aspects en projetant une image hollywoodienne de lui-même en tant que contre-violence, ce qui attire des jeunes désireux d’échapper à leurs conditions sociales difficiles et à leur existence vers une expérience intense de «héros» de leur cause.

    Prenons par exemple la Tunisie. Il s’agit, proportionnellement, du pays d’origine du plus grand nombre de jeunes qui sont allés combattre avec l’Etat islamique. Comment cela s’explique-t-il? La Tunisie était un pays relativement laïc ayant peu de tradition de fondamentalisme islamique violent jusqu’à récemment. On ne peut séparer cela du fait qu’il y a en Tunisie un chômage des jeunes massif, des conditions sociales qui se détériorent ainsi qu’une énorme frustration parmi les jeunes qui ont participé à la «révolution» qui s’est achevée par un retour du personnel de l’ancien régime ainsi que d’un président âgé de 90 ans.

    Ce type de frustration produit toujours une couche de gens dans les marges qui cherchent à exprimer leur colère en recourant au terrorisme. Une chose semblable s’est passée en Europe dans le sillage de la radicalisation de la jeunesse à la fin des années 1960-début 1970. En Allemagne, suite à l’échec du mouvement de Rudi Dutschke [le SDS : Sozialistischer Deutscher Studentenbund, très actif dans le mouvement contre la guerre des Etats menée au Vietnam], la Fraction armée rouge est apparue. Des choses similaires se sont déroulées en Italie avec les Brigades rouges, ainsi qu’en France, plus marginalement. Une fraction d’une génération a participé à des luttes avec de grandes espérances et elle a échoué car elle n’a pas eu la capacité de conduire à un changement. La frustration qui en est résultée a créé au sein d’une frange les conditions d’une spirale de la violence. Il en est allé de même avec le printemps arabe. Parce que la gauche a échoué en large mesure et qu’elle est restée dans l’ensemble faible, le fondamentalisme islamique a pris sa place en canalisant une partie de la frustration sociale et politique.

    Nous vivons dans une nouvelle période historique. L’ancienne gauche du XXsiècle a échoué et le besoin de renouveau se fait sentir. Un potentiel immense existe au sein de la nouvelle génération, ainsi que l’ont démontré la campagne Bernie Sanders et l’élan autour de Jeremy Corbyn. Nous assistons, bien sûr, à une bipolarisation entre l’extrême-droite et la gauche radicale. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un mouvement progressiste qui ne soit pas une répétition de la gauche du XXsiècle, mais une chose véritablement différente: une gauche du XXIsiècle qui tiendrait compte de l’échec de la gauche du siècle passé. Un certain nombre de groupes et d’individus travaillent dans cette direction, mais les manques sous cet angle sont encore très importants. C’est une question clé pour le XXIsiècle face à la montée de l’extrême droite de gens comme Donald Trump et Marine Le Pen.

    Si l’on se tourne vers la Syrie, quelles sont les possibilités de paix? Federica Mogherini, la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a lancé un appel à la transformation de la guerre par procuration en Syrie en une paix par procuration [proxy war/proxy peace]. Est-ce que l’on va dans cette direction? Comment pensez-vous que la paix puisse être garantie dans la région?

    Je ne pense pas qu’il puisse y avoir une paix en Syrie sans soutien international. De même que cette guerre est prolongée par l’engagement des diverses forces internationales, la paix doit être appliquée grâce à un engagement international. Cela comprend non seulement des négociations de paix, auxquelles une participation internationale est indispensable car tous ceux qui contribuent à cette guerre doivent faire de son arrêt, mais aussi par des troupes internationales de maintien de la paix. Je ne peux imaginer une paix en Syrie sans déploiement de troupes de maintien de la paix.

    Vous avez déclaré qu’il ne peut y avoir de paix en Syrie alors qu’Assad est au pouvoir…

    La présence d’Assad au gouvernement aura pour effet que les tensions resteront élevées. Son retrait de la présidence est donc une condition pour mettre un terme au conflit. Il pourrait s’achever alors qu’il reste à son poste au cours d’une période de transition, mais son départ est une condition indispensable à une paix durable. Tandis que les gouvernements occidentaux prétendent que c’est l’Etat islamique qui est la priorité en Syrie, je considère que la priorité est de mettre un terme à cette guerre sanglante.

    La seule intervention significative des Etats-Unis dans la guerre en Syrie, au-delà du bombardement de l’Etat islamique, s’est faite aux côtés des YPG kurdes [Unités de protection du peuple, liées au parti PYD]. Les seules troupes américaines sur le terrain aident les YPG: les Etats-Unis soutiennent les forces kurdes car ils estiment qu’elles sont les seules efficaces dans le combat contre l’Etat islamique, et qu’il s’agit en outre d’une force laïque dans laquelle sont impliquées des combattantes, ce qui est bien reçu par le public des Etats-Unis. Ceci dit, le soutien aux YPG dans leur combat contre l’Etat islamique est une bonne chose, qu’il provienne des Etats-Unis ou de quiconque. Certains à gauche considèrent que l’on doit s’opposer à une intervention des Etats-Unis, où qu’elle ait lieu. Le fait, toutefois, reste que sans soutien des Etats-Unis, Kobané serait tombé et les Kurdes auraient traversé un désastre. Ceci indique la complexité de la situation, qui n’est pas celle où il y aurait une séparation claire entre les «bons» et les «méchants». Si l’on est quelqu’un de véritablement progressiste, soutenant de véritables valeurs de gauche et affichant comme priorité l’émancipation démocratique des gens, on doit déterminer une position sur cette base – et non par une opposition viscérale envers tout ce que font les Etats-Unis, les Etats-Unis et ses alliés exclusivement, tout en ignorant ce que fait la Russie et ses alliés.

    Du point de vue de l’intérêt du peuple syrien, la priorité est de mettre un terme à cette guerre. Cet objectif supplante tous les autres, y compris le retrait d’Assad. Le but est de créer en Syrie les conditions d’une reprise d’un processus politique ainsi que celles qui permettent le retour de millions de réfugié·e·s. Parmi ces derniers se trouvent les plus progressistes, dont un grand nombre, si ce n’est la plupart, ont quitté la Syrie vers la Turquie, le Liban, l’Europe ou ailleurs car ils ne pouvaient rester libres et en vie sous le régime ou face aux groupes armés fondamentalistes islamiques. En ce sens, il était juste qu’ils partent. J’espère que les conditions permettant le retour de ces personnes en Syrie seront rapidement créées et que le processus politique puisse reprendre. C’est pourquoi des troupes internationales sont nécessaires. Des gens comme vous et moi ne se sentiraient pas en sécurité sans la présence de troupes de maintien de la paix vous protégeant autant du régime que de ses ennemis fondamentalistes.

    Qu’avez-vous à dire au sujet de l’opposition armée, ceux qui l’on nomme parfois les «rebelles modérés» ou l’Armée syrienne libre?

    L’Armée syrienne libre n’existe plus vraiment, bien qu’il y ait toujours des groupes qui y fassent référence. L’opposition armée est désormais dominée par des groupes qui recouvrent le spectre du fondamentalisme islamique, allant d’une modération relative aux djihadistes et salafistes et culminant avec Al-Nosra et l’Etat islamique. Cette situation de l’opposition en Syrie est le résultat de la carte blanche offerte par Washington à la Turquie et aux monarchies du Golfe dans la gestion de l’opposition. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour créer ce type d’opposition syrienne au moyen de la distribution de leurs financements, armes et autres équipements.

    La position envers l’Etat islamique a été ambiguë autant de la part du gouvernement turc que celui de Syrie. Le régime syrien a construit des rapports avec l’ancêtre irakien de l’Etat islamique et les a maintenus longtemps avec le prétendu califat. Le gouvernement turc, de son côté, a longtemps fermé les yeux devant les mouvements de l’Etat islamique le long de ses frontières et soutenu activement Al-Nosra. L’ennemi principal du régime syrien est l’opposition dominante, et pas l’Etat islamique. De même, le principal ennemi du gouvernement turc est le PYD/YPG et la principale raison pour laquelle les troupes turques sont entrées en Syrie l’automne dernier consistait à combattre le mouvement kurde, pas l’Etat islamique. Bien sûr, les Etats-Unis portent la responsabilité principale devant la montée de l’Etat islamique pour en avoir créé les conditions avec son invasion de l’Irak.

    Et le gouvernement syrien a en quelque sorte favorisé les fondamentalistes islamiques comme son pendant…

    C’est ce que je nomme les «ennemis préférés» du régime. Au début, Assad a libéré de prison de nombreux djihadistes. L’un d’entre eux a fondé l’Armée de l’Islam. Un de ses proches dirige désormais l’opposition syrienne aux négociations d’Astana [capitale du Kazakhstan] sponsorisées par la Russie. Les exemples de ce type abondent: des djihadistes relâchés par Assad qui deviennent des figures clés de l’opposition armée fondamentaliste islamique. Cela permet au régime d’effrayer les minorités religieuses ainsi qu’une partie des Arabes sunnites de Syrie en affirmant que l’opposition est principalement composée de djihadistes, d’Al-Qaida, etc. Il s’agit effectivement des ennemis préférés du régime de la même façon que ce sont les amis préférés des monarchies du Golfe ou d’Erdogan qui préfèrent traiter avec de tels groupes qu’avec des forces progressistes.

    Qu’en est-il de l’opposition officielle, tel Conseil national syrien?

    L’opposition officielle a échoué lamentablement. L’échec du soulèvement syrien a débuté lorsque sa direction est passée des comités de coordination de base en Syrie au Conseil national syrien basé à Istanbul sous la tutelle qatarie-turque et avec une place de choix dévolu aux Frères musulmans. Cela a représenté le commencement de la fin de la première étape du processus révolutionnaire syrien. Lorsque, fin 2011, ces gens ont pris le contrôle et se sont exprimés au nom de la révolution syrienne, on pouvait déjà prédire l’échec. Au début, ils ont placé à sa tête des personnalités progressistes: un professeur de gauche, un homme d’origine kurde ainsi qu’un chrétien. Mais ce jeu s’est terminé au bout d’un certain temps et le royaume saoudien a repris les rênes lorsque le Conseil national syrien a cédé la place à la coalition nationale syrienne.

    L’argent a corrompu le tout. Alors que des millions de réfugiés se rassemblaient aux frontières dans des conditions effrayantes, ces gens se réunissaient dans des hôtels cinq étoiles. Il s’agissait d’une corruption délibérée de la part des financiers [de l’opposition officielle]. La même chose s’est produite avec le mouvement palestinien après 1967, lorsque les Saoudiens lui a lancé des dollars. Il s’agissait d’une manière d’empêcher que l’opposition syrienne devienne progressiste car cela aurait constitué une menace autant pour les monarchies du Golfe que pour le régime Assad. Cette corruption des mouvements de libération est un problème majeur dans la région. On commence avec la révolution palestinienne et l’on finit avec Mahmoud Abbas ou encore on débute avec le mouvement de libération kurde et l’on finit avec des gens comme Massoud Barzani [dirigeant depuis 1979 du Parti démocratique du Kurdistan et du gouvernement régional du Kurdistan] qui est un allié de la Turquie, le principal oppresseur du peuple kurde.

    Une complète régénération du mouvement et une nouvelle direction sont évidemment nécessaires. Prenons par exemple les Etats-Unis et le phénomène surprenant de la campagne Bernie Sanders. C’est peut-être la première fois aux Etats-Unis depuis les années 1930 que de larges masses, comprenant des millions de jeunes Américains, s’identifient à une personne qui se qualifie de socialiste. Le potentiel est grand, mais il a besoin d’organisation politique et de clarification. Nous sommes au commencement d’une nouvelle période historique. L’ancien système s’effrite et le potentiel de renouveau est énorme. Pour emprunter une citation à Gramsci – que j’ai utilisée dans le titre de mon dernier ouvrage: «l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les symptômes morbides les plus variés.». La dérive vers l’extrême droite et la montée du terrorisme figurent au nombre des symptômes morbides.

    Qu’en est-il alors du PYD-YPG et des Forces démocratiques syriennes? Indiquent-elles une voie différente des «deux forces contre-révolutionnaires», pour reprendre votre qualificatif du régime syrien et des fondamentalistes islamiques, y compris l’Etat islamique?

    Les YPG-YPJ [les YPJ sont les unités féminines] représentent les forces armées les plus progressistes sur le terrain en Syrie mais elles ne peuvent constituer un modèle pour le reste du pays en raison de son facteur ethnique. Les Forces démocratiques syriennes sont multi-ethniques, mais les gens considèrent celles-ci comme un instrument du PYD. Reconnaître le fait que les cantons kurdes constituent l’expérience la plus progressiste en Syrie ne doit pas amener au romantisme. Même avec les meilleures intentions, les choses ne peuvent être bonnes dans des conditions de guerre. Les groupes de défense des droits humains font état d’abus politiques et ethniques dans les zones sous hégémonie du PYD.

    Il est vrai que ceux qui, du côté arabe, dénoncent cela devraient d’abord reconnaître le long héritage d’oppression nationaliste arabe des Kurdes. Nous devons dépasser les tensions ethniques et accepter les droits de chaque peuple. Chaque peuple devrait jouir du droit à l’auto-détermination et le peuple kurde devrait pouvoir décider s’il veut vivre dans des cantons autonomes ou même dans un Etat séparé – ce ne sont pas les affaires des Arabes, mais une décision qui revient aux seuls Kurdes dès lors que cela les regarde et ne porte pas atteinte aux droits des autres peuples. C’est là, bien entendu, l’un des problèmes clés auquel fait face la région. Alors que tout le monde se concentre actuellement sur l’Etat islamique en Irak, cette question a seulement renvoyé à plus tard les tensions confessionnelles entre sunnites et chiites et ethniques entre les Arabes, les Turkmènes et les Kurdes. Il n’y a pas d’issue à ce casse-tête en dehors des droits démocratiques et des libertés fondamentales, la liberté de chacun étant limitée par la liberté des autres sans que les uns prennent le dessus. (Entretien publié le 13 avril 2017 sur le site komnews.org; traduction A l’Encontre)

    Alencontre le 18 - avril - 2017

    http://alencontre.org

  • Agitation sociale dans l’arrière-pays tunisien (Le Monde)

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    La fermeture annoncée d’une usine au Kef réveille la rancœur des provinces reculées, qui n’ont pas profité de la révolution.

    « Ça peut dégénérer », grimace Mehdi Bennani. Cet ouvrier tunisien est inquiet. Il dit souhaiter que la protestation demeure pacifique. Mais comment savoir, « si l’impasse se prolonge » ? Au pied du Kef, cité du nord-ouest tunisien agrippée à flanc de montagne, le camp de fortune des employés d’une usine de câbles, affiliée au groupe Coroplast – un équipementier automobile –, est devenu le cœur militant de toute une région au bord de la crise sociale.

    Le camp a été installé sur la grand-route qui relie Tunis à la frontière algérienne, située à 40 km. Sous une bâche de toile, des matelas sont posés au sol. Un fourgon de police veille, au-delà d’un semblant de barricade formé de poubelles et de ferraille. Ce soir-là, dans l’obscurité trouée de loupiotes, les ouvriers sont impatients de s’épancher, tirant sur leurs cigarettes et buvant du Coca-Cola dans des gobelets en carton.

    Ville à l’agonie

    Voilà deux semaines qu’ils sont entrés en rébellion contre la fermeture jugée inévitable – bien que non expressément annoncée – de leur usine, qui emploie 430 salariés dont une majorité des femmes. Dans cette ville de 55 000 habitants, chef-lieu d’un gouvernorat souffrant de mal-développement, l’usine de Coroplast est tout un symbole, celui d’un investissement étranger (en l’occurrence allemand) attiré par un généreux dispositif d’incitations fiscales. Un échec mettrait à mal tout un modèle. Lors d’un rassemblement, fin mars, des milliers de manifestants ont fait cortège à un grand cercueil blanc, emblème de leur ville à l’agonie.

    Cette agitation du Kef survient alors que d’autres mouvements sociaux secouent Kairouan, Tataouine, Gafsa. Six ans après la révolution de 2011, la Tunisie n’en finit pas de buter sur la question sociale, le talon d’Achille de sa transition démocratique. Avec une croissance stagnant à 1 % et un taux de chômage de 15,5 % – le double pour les diplômés de l’enseignement supérieur –, la tension sourd à travers le pays, notamment dans les régions de l’intérieur s’estimant discriminées par rapport à un littoral mieux loti.

    Selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), la Tunisie a été le théâtre, en mars, de 1 089 protestations – collectives ou individuelles –, en hausse de 14,7 % par rapport à février. Si la perspective proche du ramadan, fin mai, devrait neutraliser à court terme tout risque de contagion à grande échelle, « la rentrée de septembre-octobre promet d’être dure », prédit Abderrahman Hedhili, le président du FTDES, qui surveille à la loupe les mouvements sociaux en Tunisie.

    « Marginalisation délibérée »

    Au Kef, le malaise est profond. Avec son fort ottoman aux murs crénelés surplombant une vaste plaine verdoyante, la cité respire la quiétude. Mais les apparences sont trompeuses, et l’ambiance s’est durcie depuis que les ouvriers soupçonnent la direction de l’usine de Coroplast de préparer le transfert des activités du Kef vers un autre site du groupe, à Hammamet, fleuron touristique du Sahel, le littoral développé du nord-est du pays. A les croire, la manœuvre est le fait du directeur tunisien de l’usine, originaire lui-même de cette région côtière, qui n’aurait cessé de discréditer le Kef auprès de l’état-major du groupe allemand. « Il a tout fait pour nous étrangler, pour nous empêcher de travailler dans des conditions normales », s’indigne Mehdi Bennani.

    Le bras de fer touche une corde sensible, celle du ressentiment des régions tunisiennes de l’intérieur à l’égard du Sahel, accusé d’accaparer les ressources du pays. « Je ne veux pas faire de régionalisme, clame Mihoubi Ayachi, un retraité de l’enseignement solidaire des ouvriers de Coroplast, mais les Sahéliens dominent le pouvoir politique à Tunis tandis que notre région du Nord-Ouest ne dispose d’aucun relais au sommet. » « Depuis cinquante ans, le Kef est victime d’une politique de marginalisation systématique et délibérée », renchérit l’historien Mohamed Tlili. Derrière le vernis de la transition démocratique, la fracture régionale demeure plus béante que jamais en Tunisie.

  • « Nous aspirons de toute urgence à la renaissance des mouvements et de l’esprit du printemps arabe, seuls à fournir une possibilité de rompre avec la spirale mortelle des politiques du Moyen-Orient » (ESSF)

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    Non à la brutalité d’Assad ! Non à l’Etat islamique ! Non aux bombardements et aux forces militaires des Etats-Unis et de la Russie en Syrie ! Pour une renaissance du printemps arabe !

    • Nous sommes terrifiés par les attaques incessantes et cruelles du régime Assad, assisté de Moscou et de Téhéran, contre le peuple syrien. En termes de brutalité pure, les bouchers de Damas ont peu d’équivalents dans le monde d’aujourd’hui. Nous condamnons toutefois aussi sans réserve le bombardement par les Etats-Unis, ainsi que la présence de leur armée en Syrie qui tueront des innocents et qui ne contribueront en rien en une solution juste au conflit syrien tout en concourant à renforcer la présence militaire réactionnaire des Etats-Unis au Moyen-Orient et à consolider l’affirmation rhétorique d’Assad selon laquelle il défend le peuple syrien contre l’impérialisme occidental, aussi creuse que cette déclaration puisse être.

    • Assad prétend représenter la seule force entre la « stabilité » et une victoire de l’Etat islamique. C’est ignorer le fait que des régimes autoritaires et répressifs comme ceux d’Irak, d’Arabie saoudite, de Bahreïn et de Syrie sont très efficaces quant au recrutement de l’Etat islamique et de djihadistes du même type. L’autre terreau majeur dans le recrutement des extrémistes religieux et de terroristes au Moyen-Orient est, avec leur histoire sanglante d’interventions, les Etats-Unis et leurs alliés. A cela s’ajoute, dans le cas des Etats-Unis, la carte blanche presque totale accordée à l’Etat Israël. S’il est possible que l’attaque par missile de Trump contre la base aérienne de Shayrat [suite à l’attaque « chimique » contre Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb] ait été limitée, un tel bombardement a sa propre logique, mettant dangereusement en jeu le « prestige » impérial des Etats-Unis, déclenchant ainsi potentiellement des attaques en escalade ainsi que des contre-attaques.

    • Nous assistons en Syrie à un ensemble de symbioses mortelles : Assad et l’Etat islamique s’utilisant l’un l’autre comme justification de leur propre sauvagerie alors que les Etats-Unis et ses alliés, d’un côté et, de l’autre, la Russie et l’Iran, pointent le doigt sur les crimes tout à fait réel des uns et des autres afin de justifier des interventions qui ne protègent ou défendent en aucune mesure le peuple syrien. Ils n’ont d’autre objectif que de servir leurs intérêts impériaux dans la région (ou, dans le cas de l’Iran, de puissance sous-impériale).

    La guerre en Syrie ne peut être comprise en dehors du paysage politique plus large de l’ensemble du Moyen-Orient. Les soulèvements révolutionnaires populaires du printemps arabe, de la Tunisie à l’Egypte, à Bahreïn en passant par la Syrie, la Libye et le Yémen ont offert une perception d’un avenir juste et démocratique pour les peuples de la région. Jusqu’à maintenant ces aspirations ont été frustrées et, dans la plupart des cas, elles semblent avoir été écrasées par la conjugaison de forces locales réactionnaires et le soutien de leurs parrains étrangers.

    La résistance en Syrie s’est toutefois montrée étonnamment résiliente : pas plus tard qu’au mois de mars de l’année dernière, des manifestations de rue courageuses se déroulaient dans les villes syriennes sous le slogan « la révolution se poursuit » lors des brefs arrêts des hostilités. Le New Statesman indiquait : « Lorsque des combattants de Jabhat al-Nosra ont tenté d’attaquer l’une de ces manifestations dans la ville de Maarat al-Numan, les manifestants les ont expulsé en scandant “Un, un, un ! Le peuple syrien est un !”. Il s’agit d’un slogan des premières phases, laïques, du soulèvement lorsque les Syriens se battaient pour endiguer les tensions confessionnelles et ethniques croissantes injectées par l’engagement djihadiste dans le conflit. » [1]

    • Nous vivons à une époque de doubles standards énormes et obscènes.

    Nous voyons Donald Trump, accompagné de la plupart des médias dominants ainsi que des politiciens démocrates et républicains de premier plan, déplorant hypocritement le massacre d’hommes, de femmes et de bébés innocents en Syrie – alors qu’ils restent froidement indifférents devant les massacres et les victimes perpétrés par les Etats-Unis et les forces qu’ils soutiennent à Mossoul et au Yémen. Au même moment, des réfugiés syriens désespérés par le carnage de Syrie sont cruellement rejetés hors des frontières des Etats-Unis.

    Nous voyons aussi Donald Trump accueillir le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi [le 3 avril 2017], alors qu’il écarte de manière éhontée toute préoccupation en termes de droits humains et continue la politique généreuse d’aide militaire d’Obama malgré l’horrible liste d’assassinats et d’emprisonnements de milliers d’opposants. On peut néanmoins prédire sans l’ombre d’un doute, que si et lorsque l’Etat islamique gagnera un nombre toujours croissant de partisans en Egypte face au règne dictatorial de Sissi, nous entendrons un chœur de défenseurs affirmant qu’aussi détestable qu’il puisse être, Sissi est, en tant que dirigeant laïc, meilleur que les djihadistes barbares, qu’il bénéficie d’un soutien populaire et qu’il doit donc être soutenu.

    • Au même moment, Vladimir Poutine, le gouvernement russe et l’agence « d’informations » RT (Russia Today) déplorent l’abominable destruction de quartiers ainsi que la mort de civils à Mossoul et au Yémen. Ils dénoncent également l’insensibilité de l’armée américaine – tout en justifiant les attaques d’Assad contre les populations d’Alep et du reste du pays. En réalité, la participation militaire russe, qui comprend le soutien aérien aux attaques contre les opposants civils et militaires du régime, a joué un rôle significatif, probablement critique, dans le maintien au pouvoir du régime Assad.

    • Nous rejetons totalement ces alternatives aberrantes. Nous aspirons de toute urgence à la renaissance des mouvements et de l’esprit du printemps arabe, seuls à fournir une possibilité de rompre avec la spirale mortelle des politiques du Moyen-Orient. Nombreux seront ceux qui écarteront cette perspective comme étant impraticable ; ce qui est toutefois vraiment impraticable, c’est l’idée que les grandes puissances, chacune avec son propre programme impérial, apporteront la justice ou la démocratie. Si, envers et contre tout, les forces démocratiques parviennent à arracher un accord les protégeant de la poursuite des massacres par Assad et l’Etat islamique et qu’il leur permette de lutter à nouveau plus tard, leur décision d’accepter un tel accord limité devra être respectée. Cependant, même un tel accord ne pourra être gagné qu’à la suite de pressions provenant du peuple syrien, et non par l’initiative de puissances extérieures qui, malgré leurs différences et rivalités, partagent une profonde hostilité devant le renouveau de forces populaires autonomes en Syrie ou n’importe où ailleurs.

    • Les forces populaires démocratiques peuvent bien être actuellement faibles, mais notre position de principe ainsi que pratique consiste à affirmer notre solidarité avec leurs luttes, à tenter de les renforcer ainsi qu’à nous opposer à tous ceux qui tentent de les renverser ou de les détruire.

    Déclaration de la Campaign for Peace and Democracy


    http://alencontre.org/

  • Solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim ! (NPA)

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    Ce lundi 17 avril, à l’occasion de la Journée des prisonniers, 1500 prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, autour du mot d’ordre « Liberté et Dignité pour les prisonniers ».

    Nous apportons tout notre soutien aux 7000 prisonniers palestiniens, victimes de l’arbitraire de l’administration coloniale israélienne, et détenus dans des conditions contraires à toutes les conventions internationales.

    Nous tenons, au-delà de la solidarité avec les prisonniers politiques, à exprimer notre soutien au peuple palestinien en lutte contre l’occupation, la colonisation et les discriminations, face au gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou qui leur mène une guerre sans merci.

    L’État d’Israël est un État hors-la-loi et le soutien dont il bénéficie de la part des pays occidentaux, France en tête, est un scandale qui n’a que trop duré. Israël doit au contraire être sanctionné jusqu’à ce que les droits nationaux du peuple palestinien soient satisfaits.
    Palestine vivra, Palestine vaincra !


    Montreuil, le 17 avril 2017

  • L’homme qui veut «réoccuper le terrain des luttes» PST (El Watan)

    Kamel Aïssat, tête de liste du PST à Béjaïa

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    Avoir un siège à l’APN n’est pas un rêve pour lui ni pour ses camarades du Parti socialiste des travailleurs (PST).

    Les législatives ne sont pour eux qu’une tribune, une occasion d’agiter l’étendard du socialisme et plaider la cause ouvrière, car, comme pour tout marxiste qui se respecte, seule la révolution socialiste est garante d’une humanité égalitaire. Kamel Aïssat, 54 ans, se définit en tant que tel.

    Ancien militant du MCB, marxiste (trotskiste), syndicaliste, il milite depuis plus de 30 ans pour les démunis et les exploités. Originaire de Boudjellil, à 90 km de Béjaïa, il est marié à une militante et père de deux enfants. Il est, en outre, enseignant-chercheur en biologie à l’université de Béjaïa. Des candidats aux prochaines législatives, il est l’un des rares à faire valoir un parcours militant respectable et à ne pas avoir pratiqué le papillonnage partisan qui fait florès de nos jours. Il est tombé dans le militantisme au lycée (1979-1982). Une période d’agitation identitaire qui le mène sur le chemin du Mouvement culturel berbère (MCB) en tant que délégué de lycée, aux côtés de Naït Haddad et Mohand Ourabeh, détenus d’avril 1981.

    Des débuts dans le MCB

    Puis vint la période universitaire à Sétif où, étudiant en biologie, il poursuit ses activités militantes dans le cadre des comités autonomes qu’il a contribué à créer. Plus tard, en 1988, ces comités se sont ligués pour former – sous la houlette du défunt Redouane Osmane, militant du Groupe communiste révolutionnaire (GCR) clandestin (futur PST) –, le Syndicat national des étudiants algériens autonomes et démocrates (SNEAAD).

    Ce fut pour le jeune Kamel une période d’affirmation et de maturation politiques dans les idées de gauche. Mais le déclic, selon lui, a eu lieu bien avant, à Yennayer 1983, à l’occasion d’une confrontation avec les islamistes autour d’un gala à l’université de Sétif. «Les berbéro-marxistes se sont courageusement dressés contre les islamistes, contrairement à tous les autres.

    C’est l’acte qui m’a rapproché du marxisme», nous confie-t-il. Recruté dans le GCR, Kamel Aïssat côtoie les ténors de la gauche algérienne de l’époque, tels que Chawki Salhi, Redouane Osmane ou Adel Abderrezak, des figures qui joueront un rôle dans sa formation, révèle-t-il. Cette période de clandestinité, Kamel Aïssat l’a vécue partagé entre ses activités communistes et syndicales et son engagement culturel. Arrivent ensuite successivement les événements d’Octobre 1988, l’ouverture démocratique et la proclamation du PST en 1989, dont il intègre la direction.

    Le marxisme : la maturation

    Suite à quoi, il sera exclu du MCB pour «appartenance partisane». Aussitôt, avec d’autres militants, à l’instar de Djamel Zenati, Saïd Khelil, Sadek Akrour, Nacer Arbane, ils se restructurent en MCB-Commission nationale. L’idée était de maintenir vivant le Mouvement et se dresser contre ceux qui ont proclamé sa mort prématurée. Le 25 janvier 1990, il fait partie, avec le regretté Matoub Lounès, de la délégation qui a remis le deuxième rapport du MCB-Commission nationale à l’APN.

    En 1991, il était candidat du PST aux législatives à Sétif-nord.

    En 1995, après l’assassinat de Nabila Djahnine, il quitte Sétif pour s’installer à Béjaïa afin de fuir la menace islamiste, puis effectue son service militaire à Blida. A son retour, il renoue illico avec le mouvement social dans le Forum des Rebelles, né dans le sillage de l’assassinat de Matoub Lounès.

    En même temps, à l’université de Béjaïa, où il enseigne la biologie jusqu’à ce jour, il était membre du bureau national du CNES de 2003 jusqu’à la grève de 2006-2007.

    En 2001, quand la Kabylie s’est soulevée, à partir de l’université, il a été de ceux qui ont lancé l’auto-organisation du mouvement autour de mots d’ordre progressistes et gauchisants. Avec Sadek Akrour et d’autres militants socialistes, ils ont organisé la population en comités populaires dans les quartiers et les villages, jusqu’à la rédaction de la plateforme initiale des revendications du mouvement (32 points), dont il était l’un des rédacteurs. Il fait partie, en outre, de ceux qui ont organisé la marche du 14 juin sur Alger.

    Aux législatives de 2007, le PST le désigne tête de liste à Sétif. En 2012, le parti rafle 12 500 voix aux locales et il a profité de l’effervescence politique qui a marqué cette période pour être de plusieurs luttes à Béjaïa. Kamel Aïssat sera, à cette date, l’un des initiateurs du collectif de solidarité avec les «grévistes» de la faim de Cevital et l’un des soutiens actifs des travailleurs en lutte de l’ETR, Getic…

    L’opportunité qu’offre la tribune électorale est pour, dit-il, «une façon de réoccuper le terrain des luttes et sanctionner ceux qui l’ont déserté». Et ce, en ayant ce slogan qui lui tient à cœur, chanté par Matoub Lounès, comme leitmotiv : «Awidak yeghrane Init-ass-en iy maghvane ad vedlen taswiht.» Entendre : le changement viendra des petites gens. C’est à ceux-là que Kamel compte s’adresser lors de sa campagne.

    17.04.17 |

    http://www.elwatan.com/

  • Journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens : interpellez l’UE (Plateforme)

    17 avril 2017

    Le 17 avril 2017 marque la journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens. A cette occasion, plus d’un millier de prisonniers politiques lancent une grève de la faim illimitée pour protester contre le système de détention israélien.

    L’emprisonnement des Palestiniens, et particulièrement celui des enfants, est un rouage de l’occupation. A cette occasion, interpellons l’Union européenne pour mettre fin à l’emprisonnement des mineurs et les mauvais traitements à leur égard.

    Le 17 avril 2017 marque la journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Cette année marque également 50 ans d’occupation israélienne en Palestine. Depuis 1967, plus de 800 000 Palestiniens sont passés par la case prison. Une politique de répression qui sert l’occupation et la colonisation israéliennes.

    Elle commence avec les plus jeunes. Chaque année, en moyenne 700 enfants sont arrêtés, interrogés et détenus par l’armée israélienne, et jugés par les tribunaux militaires. La plupart sont accusés d’avoir jeté des pierres et les trois quarts d’entre eux subissent des actes de torture.

    Ceux-ci consistent en des violences physiques systématiques telles que des positions immobiles douloureuses forcées, des passages à tabac, coups de pieds, de bâtons etc. L’usage de la torture psychologique est également très fréquent : les enfants sont soumis au chantage, on les menace d’arrêter leurs parents, de démolir leur maison, on les invective, on les insulte. Ils subissent aussi des menaces d’ordre sexuel et l’isolement cellulaire prolongé.

    Abed, 14 ans, raconte son arrestation : « La série de coups a commencé dans la voiture, ils m’ont frappé jusqu’à ce que je ne sente plus qu’une douleur intense. » Les tortures ont lieu le plus souvent lors de l’arrestation et du transfert : « ils m’ont déshabillé entièrement et ont fouillé tous mes vêtements, puis ils m’ont mis dans une petite salle. Je suis restée là, nu, pendant près de 4h. J’avais tellement froid, mon corps était comme de la glace », témoigne Mohammad, 16 ans.

    Ces tortures et mauvais traitements, qualifiés par l’UNICEF de « répandus, systématiques et institutionnalisés », se font en toute impunité et en violation à la convention des Nations unies relative aux Droits de l’Enfant ainsi qu’à la convention contre la Torture, deux traités de droit international dont Israël est signataire.

    Une telle institutionnalisation de la torture a un but précis : maintenir un contrôle et une pression sur les familles palestiniennes. En plus de briser des générations entières, elle vise à empêcher toute résistance future, même non violente, à l’occupation. A travers les abus et injustices commis contre ces enfants, Israël condamne l’avenir de la société palestinienne en même temps qu’il compromet tout espoir de paix.

    L’Union européenne doit cesser toute complicité avec de telles exactions et doit faire pression sur Israël afin qu’il respecte enfin le droit. Elle doit :


    • mettre en place des visites de diplomates dans les prisons israéliennes lors des audiences de mineurs, en accord avec les lignes directrices de l’Union européenne (UE) sur les droits de l’Enfant ;
    • contrôler l’application des recommandations du Comité contre la Torture de l’ONU du 13 mai 2016,

    notamment des garanties telles que la fin de l’isolement cellulaire, l’enregistrement audio-vidéo des interrogatoires et la présence d’un parent et d’un avocat lors des interrogatoires.

    Nous demandons que les violations décrites ci-dessus soient prises en compte pour suspendre l’Accord d’Association UE-Israël, qui énonce à son article 2 que « le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques […] constitue un élément essentiel du présent accord » et prévoit par son article 79 la suspension de l’accord en cas de non-respect de cette clause. Dans ces circonstances, nous demandons que l’UE ne convoque pas de réunion du Conseil d’Association UE-Israël.

    Dans l’attente des mesures que vous prendrez pour donner suite à ces requêtes, nous vous prions d’agréer, Madame la Haute Représentante, l’expression de notre haute considération.

    http://plateforme-palestine.org/