Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Révolutions Arabes - Page 19

  • Programme du PST (Algérie)

    pst.jpg

     
     
    Election législative du 04 mai 2017
    Programme Electoral

    Le PST ne se fait aucune illusion sur les élections législatives du 04 mai 2017. Loin d’être libres et transparentes, ces élections n’apporteront pas les changements qu’attendent les travailleurs et les masses populaires. Comment peut-il en être autrement quand nos libertés démocratiques sont bâillonnées, quand l’autoritarisme et la répression sont érigés en mode de gouvernance et quand la corruption et le pouvoir de l’argent décident du résultat des élections ?

    Face à cette situation, il aurait été plus aisé de ne pas participer à cette mascarade et appeler au boycott de ces élections déloyales. Mais, dans les conditions actuelles, cette attitude ne constitue pas une alternative pour les travailleurs et les masses populaires. Si les rapports de forces d’aujourd’hui ne permettent pas la mobilisation d’un boycott actif et massif capable d’imposer une autre solution, ne pas participer aux élections et se limiter à dénoncer la mascarade ne constituent pas un programme politique conséquent.
    Dans ces conditions, notre parti a décidé de se saisir de la tribune électorale, là où cela est possible, et ne pas déserter cette bataille politique. Pour le PST, il s’agit de proclamer à cette occasion qu’un autre choix est possible face au désespoir et la résignation à l’ordre désastreux du libéralisme. Aussi, il s’agit de rappeler que la lutte est le seul moyen efficace pour imposer le changement du rapport de forces dans la société et ressusciter l’espoir en un avenir meilleur. Pour le PST, seules nos luttes peuvent imposer les espaces de libertés, le respect des droits démocratiques, associatifs et syndicaux. Seules nos mobilisations peuvent arracher la satisfaction de nos besoins sociaux et économiques. Seuls nos résistances sociales et nos combats politiques au quotidien peuvent imposer un développement plus juste, plus égalitaire et en harmonie avec notre culture et notre environnement.
    C’est dans cette vision que le PST vous propose une liste électorale composée de militants et de militantes connus pour leur engagement dans les luttes sociales, syndicales et démocratiques aux côté des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des femmes et de tous les démunis dans la perspective d’unir les énergies et les luttes dans une convergence démocratique antilibéral et anti impérialiste.

    DEFENSE DU SECTEUR PUBLIC, NATIONALISATIONS ET RELANCE ECONOMIQUE !

    Le capitalisme appauvrit l’humanité, détruit la nature et empoisonne l’environnement.
    La politique néolibérale en vigueur tue notre économie et offre aux firmes mondiales et impérialistes le contrôle de nos richesses minières. Les contrats offerts aux entreprises internationales, avec nos réserves de change, aggravent le chômage et la précarité. Le travail temporaire et informel se répand, le pouvoir d’achat s’amenuise, et le SNMG reste gelé depuis 2011. La précarité qui s’est généralisée à des pans entiers de la société, a atteint aujourd’hui même les diplômés de nos universités. Pour y remédier, il faut agir :
    * Pour la défense du secteur public et la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie (l’eau, le gaz, le pétrole, l’agriculture, les banques …) ;
    * Pour la protection de notre patrimoine agricole et de son environnement ; Pour le développement d’une agriculture assurant la satisfaction des besoins alimentaires et orientée vers des cultures vivrières ;
    * Pour une augmentation du SNMG à 45.000 DA ; Pour Une échelle mobile des salaires ;
    * Pour une politique d’industrialisation basée sur le secteur étatique et créatrice d’emploi ;

    Les scandales de corruption montrent que le pillage du patrimoine national est à l’origine des nouvelles fortunes des oligarques nationaux et internationaux.
    * pour un contrôle populaire et une gestion démocratique des affaires publiques ; Pour la levée du secret bancaire et l’ouverture des livres de comptes ;
    *Pour un impôt sur les fortunes ;
    * Pour l’interdiction du travail informel et la titularisation des contractuels et ceux du pré-emploi ;
    * Pour une allocation de chômage à 50% du SNMG.

    DEFENSE DES DROITS SOCIAUX ET D’UN ENVIRONNEMENT SAIN !

    * Pour un système de santé public de qualité et une médecine gratuite accessible à tous et basée sur la prévention ;
    * Pour la défense du système de la protection sociale et sa généralisation ;
    * Pour la défense de nos droits aux retraites sans conditions d’âge ;
    * Pour une école publique gratuite et ouverte aux enfants du peuple ; Pour un enseignement ouvert sur le progrès et le développement scientifique,
    Notre environnement se dégrade, la crise du logement persiste, la distribution de l’eau potable reste aléatoire et le transport collectif est insuffisant.
    * Pour un environnement propre dans le respect des normes écologiques ;
    * Pour un droit au logement dans un espace urbain et rural de qualité ;
    * Pour un transport urbain collectif et moins consommateur d’espace ;

    POUR LA DEFENSE DES LIBERTES DEMOCRATIQUES !
    POUR L’ELECTION D’UNE ASSEMBLEE CONSTITUANTE SOUVERAINE !

    Les droits et les libertés démocratiques et syndicaux imposés par nos luttes sont remis en cause. L’arsenal répressif juridique et judiciaire est mobilisé pour mater nos protestations. Des travailleurs et des syndicalistes sont réprimés et emprisonnés. La souveraineté du peuple est confisquée à l’image des élus du peuple qui n’ont pas de prérogatives face au pouvoir de l’exécutif (local et national)

    * Contre les lois antidémocratiques, Pour les libertés d’expression, d’organisation, de manifestation et de grève ;
    * Pour le respect de la liberté de conscience, les libertés culturelles et la séparation entre le politique le religieux ;
    * Pour mettre un terme aux violences faites aux femmes, Pour l’abrogation du code de la famille et l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ;
    * Pour une politique de promotion de Tamazight et des langues populaires ;
    * Pour l’élection d’une assemblée constituante souveraine, représentative des intérêts des travailleurs et des masses populaires ;
    * Tous les pouvoirs aux élus, avec pouvoir de révocation par le peuple ;

    SOLIDARITE ANTI IMPERIALISTE AVEC LES TRAVAILLEURS ET LES PEUPLES EN LUTTE !

    L’impérialisme s’attaque à tous les acquis sociaux de l’humanité, à la souveraineté des peuples et pille nos richesses.
     
    Construisons la solidarité avec :

    * La lutte des peuples palestinien et sahraoui ;
    * Les combats des peuples pour leur émancipation, leur souveraineté et contre toute ingérence étrangère et impérialiste ;
    * les migrants et les réfugiés ;
    * Les luttes des travailleurs et tous les indignés du monde contre l’austérité et l’exploitation capitaliste
     
     
     
  • Nouveautés "Syrie" (NPA + Souria Houria)

    syrie.jpg

     

    Déclaration de Philippe Poutou «Après le bombardement états-unien en Syrie»

    Déclaration Philippe Poutou : Remis en selle par les grandes puissances, Assad gaze le peuple syrien Assez d’impunité et de bombardements ! (NPA)

    Syrie : Assez de massacres !(NPA et divers)

    Dossier Alencontre: Syrie. L’arme chimique sème la mort

    Après le massacre de Khan Cheikhoun, rassemblements jeudi 6 avril en solidarité avec le peuple syrien

    Que cherche Poutine en Syrie?(Souria Houria)

    Pourquoi l’Armée Syrienne Libre n’a-t-elle pas vaincu ? Partie I

    Pourquoi l’Armée Syrienne Libre n’a t’elle pas vaincu ? Partie II

    «Never again» et ce tralala ne semble qu’être des foutaises qui ont aveuglé la conscience internationale (Souria Houria)

    De Damas à Paris, itinéraire d’un enfant de la révolution (Orient 21)

  • Nouveautés PST (Algérie)

    pst.jpg

    Béjaia : Le PST explique l’objectif de sa participation aux législatives

     

    “Le boycott n’est pas une alternative”

     

  • Tension au Kef et à Tataouine : Le FTDES prône un nouveau modèle de développement (Tunisia in red)

    Le Kef.

    Imprimer Envoyer
    Publié le Mercredi 05 Avril 2017 à 10:31
    Dans un communiqué rendu public mercredi matin, le FTDES a exprimé son soutien au mouvement de protestation populaire des habitants de Tataouine et du Kef et estime que c'est une réaction normale face à l'impuissance du gouvernement qui s'est contenté d'envoyer deux délégations ministérielles pour apaiser la tension.

    Après avoir appelé à la coordination des mouvemenets de protesations, le forum a tenu à rappeler qu'il est convaincu qu'adopter un nouveau modèle de développement qui rompt avec les choix libéraux impopulaires et coûteux serait le dénominateur commun qui rassemblerait toutes les forces civiles, syndicales et démocrates ainsi que les mouvements sociaux.

    Rappelons que les habitants de la ville de Tataouine et des villages limitrophes observent des mouvements de protestation pour réclamer emploi et développement depuis deux semaines.

    Un sit-in est observé, depuis jeudi au Kef, par les ouvrier de la câblerie « Coroplast » afin de pousser l’administration de cette usine de câbles pour automobiles d’annuler la fermeture provisoire de l’usine.

    http://www.gnet.tn/

    Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux

    http://ftdes.net/

  • FCP 2017

    pal.jpg


    L'équipe est fière de vous présenter l'affiche de la 3ème édition!
    Conçue par l'artiste Walid Bouchouchi, elle s’inspire des identités graphiques empruntées dans les années 70 et 80 par les mouvements artistiques liés à la résistance palestinienne.
     
    Le #FCP2017 vous plonge au cœur de cette époque en vous proposant une programmation autour du Focus "Regards croisés sur 1967".
     
    Au centre du visuel, une femme vêtue d'un habit traditionnel palestinien pointe sa caméra.
     
    Nous voulions souligner l'importance du rôle des femmes à cette époque ; un rôle qu'elles continuent de tenir à travers les mouvements politiques et artistiques d'aujourd'hui.
     
    Le cinéma palestinien en est la parfaite illustration, avec une majorité de femmes qui réalisent chaque année de nombreux films!
     
  • Dans l’Egypte de Sissi, une révolte face à une tentative de réduction des quotas de pain (A l'Encontre.ch)

    Manifestation pour le pain à Alexandrie, le 7 mars 2017,
    avec les «cartes en papier» bien visibles

    Le 6 mars 2017, des centaines d’habitant·e·s sont descendus dans les rues de diverses localités et villes en Haute-Egypte et dans le delta du Nil, après que le ministère de l’Approvisionnement a réduit leur ration subventionnée de pain baladi (connu sous le nom de pita, base de l’alimentation en Egypte).

    Le lendemain, des milliers de personnes protestaient dans 17 districts dans tout le pays. A Alexandrie, des manifestant·e·s ont bloqué pendant plus de quatre heures une route principale à l’entrée d’un port important, alors que les résidents populaires de la banlieue d’Imbaba à Gizeh [sur la rive gauche du Nil, face à la vieille ville du Caire] bloquaient la route de l’aéroport. Ailleurs, des femmes de la ville de Dissouk, dans le delta du Nil, ont organisé un sit-in bruyant sur les rails de la gare local, en scandant «Un, deux, où est le pain?» et en appelant au renversement du gouvernement du président [ex-maréchal] Abdel Fattah El-Sissi. [1] Le hashtag arabe #Supply_Intifada n’a pas tardé à se répandre sur le Twitter égyptien. Pour tenter de couper court à d’autres mobilisations, le gouvernement égyptien – qui prend appui sur l’armée – s’est dépêché de rétablir l’accès au pain des habitants. Il a promis d’augmenter la ration dans les régions où il y avait eu des protestations.

    Les émeutes contre la pénurie alimentaire

    La récente série de protestations contre la pénurie alimentaire a eu lieu dans le contexte de l’ébranlement des prix provoqué par la décision, le 3 novembre 2016, de la Banque centrale d’Egypte de la flotter la livre égyptienne [autrement de la «libération» du taux de change]. La dévaluation de la livre fait partie d’une série de mesures – dont des coupes dans les dépenses publiques et l’introduction d’une TVA – exigées par le Fonds monétaire international (FMI), en échange d’un prêt de 12 milliards de dollars pour soutenir l’économie égyptienne défaillante. [2] En février 2017, l’inflation des prix alimentaires atteignait 42%. [3] Les principales denrées de base ont été particulièrement frappées: au cours de l’année passée, les Egyptiens ont vu le prix du pain et de l’huile de cuisine augmenter de presque 60%. [4] Pour mettre ces données en perspective, il faut savoir que durant l’année qui a précédé de Printemps arabe de 2011, les prix des denrées alimentaires en Egypte ont subi des hausses annuelles de près de 15%. [5] Sur la base de ces données et de développements comparables, des chercheurs ont estimé que les protestations suscitées par l’insécurité alimentaire ont été un facteur clé dans l’éclatement de la Révolution égyptienne du 25 janvier.[6]

    Il existe un précédent historique. En Egypte, le prix du pain a été considéré comme une question potentiellement explosive depuis l’«Intifada du pain» de 1977, lorsque le président Anwar Sadate [Président de la République de 1970 au 6 octobre 1981; issu de la hiérarchie militaire, Sadate, assis sur la tribune présidentielle, a été tué lors d’une parade militaire] a annoncé qu’il allait abroger les subsides pour plusieurs denrées alimentaires de base. Dans la foulée, des protestations incontrôlables ont éclaté dans tout le pays, manifestations qui ont été durement réprimées. Deux jours plus tard, l’Etat était revenu en arrière et a promis de laisser intacte le système des subventions.

    Ailleurs, dans la région, des tentatives pour couper les subsides étatiques ont eu des conséquences similaires: dans les années récentes, des mesures d’austérité ont été entravées par des mobilisations de rue au Maroc, en Tunisie, en Jordanie, au Yémen et en Mauritanie. [7] En 2017 les contours d’une future rébellion sont, peut-être, en train de prendre forme en Egypte, alors qu’une inflation galopante s’ajoute à des niveaux élevés de chômage. [8] Et si les explications qui voient un lien entre les protestations contre la pénurie alimentaire et le Printemps arabe de 2011 sont correctes, il semble possible que les conditions et les modalités pour un nouveau soulèvement de masse soient en train de prendre forme.

    Au vu de ce contexte historique, un examen approfondi des récentes protestations contre la pénurie alimentaire en Egypte peut apporter de nouveaux renseignements sur les dynamiques qui se développent dans le pays et en particulier sur la fermeté dont fera preuve le gouvernement soutenu par les militaires dans l’application des nouvelles réformes dictées par le FMI et sur ses réactions face aux nouvelles mobilisations de la rue, si la situation économique continue à se détériorer.

    Pour effectuer notre analyse, nous avons effectué un inventaire des récentes protestations liées à la pénurie alimentaire en Egypte à partir de rapports en langue arabe et de vidéos des protestations téléchargées sur les médias sociaux. On a enregistré les localités où ont eu lieu les protestations, le nombre de participants, leurs tactiques, si les forces de sécurité égyptiennes les avaient réprimées, ainsi que tout nouvel élément ou slogan. Au total nous avons identifié 24 mobilisations entre le 6 et le 7 mars 2017, réparties dans 17 districts de 5 gouvernorats.

    Intifada de l’approvisionnement

    Les différentes manières dont les Egyptiens accèdent au système de subventions sont une clé pour comprendre la configuration des récentes protestations alimentaires. La miche de pain subventionné coûte 5 piastres [une livre: 100 piastres, il s’agit donc de 5 Pt]. Suites aux récentes augmentations des prix des denrées alimentaires, ce prix est jusqu’à dix fois meilleur marché que celui d’une miche de pain vendue non subventionnée sur le marché libre. Comme d’autres denrées alimentaires subventionnées, le pain subventionné ne peut être acheté que dans des points de vente enregistrés auprès du ministère de l’Approvisionnement. Certains de ces points de vente sont gérés comme des coopératives, mais la plupart opèrent comme des entreprises privées. Depuis 2014, l’achat de biens subventionnés était nominalement régulé par l’utilisation d’une carte à puce, cette mesure faisant partie du programme d’austérité du gouvernement. Ce système permet aux détenteurs de cartes à puce qui ne réclament pas leur allocation de pain de recevoir des crédits qui peuvent être utilisés pour acheter d’autres biens subventionnés. Mais la distribution de cartes à puce individuelles n’a été que partielle.

    Dans le budget 2016-2017, le ministère des Finances a prévu que 82 millions d’Egyptiens (soit 92% de la population) demanderaient du pain subventionné. [9] Or, selon les chiffres les plus récents, publiés par le ministère de l’Approvisionnement, seuls 69 millions d’Egyptiens ont accès aux cartes à puce, ce qui fait que 13 millions d’Egyptiens (16%) doivent continuer à utiliser des cartes en papier pour toucher leurs denrées subventionnées. [10] Comme solution de dépannage, le ministère de l’Approvisionnement a distribué aux commerçants des «gold card». Avec ce système parallèle, les commerçants reçoivent un quota quotidien qui se situe entre 1000 et 4000 miches de pain, selon le nombre de détenteurs de cartes en papier de leur région. Chaque fois qu’un commerçant vend du pain subventionné à un client muni d’une ancienne carte en papier, il est supposé enregistrer la vente sur leur gold card, déduisant ainsi le produit vendu de leur quota quotidien. Ce processus est coordonné au niveau des sous-districts par les bureaux locaux d’approvisionnement. [11]

    Le 6 mars, le ministère de l’Approvisionnement a annoncé que le quota de pain journalier à disposition pour les gold cards allait être réduit à 500 miches. Incapables de répondre à la demande, des boulangeries enregistrées auprès l’Etat, partout dans le pays, ont réduit la ration quotidienne de pain disponible pour les détenteurs de cartes en papier de cinq à trois miches, ce qui a suscité des manifestations devant les bureaux d’approvisionnement dans plusieurs districts.

    Par exemple, à Assiout [ville importante de Haute-Egypte sur la rive occidentale du Nil|, un des gouvernorats les plus pauvres de l’Egypte, plus de 870’000 cartes à puce subventionnées sont en circulation, pour soutenir 3,2 millions d’individus (75% de la population). [12] Cela laisse bon nombre de résidents qui continuent à dépendre de l’ancien système de cartes en papier. Des denrées subventionnées sont disponibles à l’achat dans plus de mille points de vente enregistrés, qui à leur tour sont chapeautés par 65 bureaux d’approvisionnement. En réaction à la réduction du quota de la gold card, des détenteurs de la carte en papier ont participé à des protestations spontanées devant les bureaux d’approvisionnement des districts de Abnoub, Abou Tig, al-Fath et Sidfa [voir carte ci-dessus].

    Au cours de la même après-midi, des protestataires se sont mobilisés devant le bureau d’approvisionnement à Abou Qurqas dans le gouvernorat voisin de Minya [à 250 km au sud du Caire]. [13]. Dans le même temps, à plusieurs de centaines de kilomètres au Nord, dans la ville de Dissouq dans le gouvernorat de Kafr el-Cheik [gouvernorat du même nom que sa capitale] dans le delta du Nil, des manifestants ont bloqué la rue principale bordant le bâtiment du conseil municipal de la ville, réclamant que le quota soit rétabli. Même s’ils sont situés dans différentes localités, ces bureaux partagent quelques caractéristiques communes: en termes de taux d’illettrisme (un indicateur de privation) et d’étendue de l’économie agraire, ils servent certains des districts les plus ruraux d’Egypte – à l’exception de Dissouq [voir carte ci-dessous].

    Le lendemain, alors que les habitants continuaient à se mobiliser à Assiout, Kafr el-Cheik et Minya, les mobilisations se sont étendues à des régions plus urbaines. A Alexandrie, plusieurs centaines de résidents se sont mobilisés devant les bureaux d’approvisionnement d’al-Dukhaylah et al-Manshiyah, alors des foules importantes bloquaient les routes et les lignes de tram à Asafra, al-‘Atarin et al-Amriyah et scandant: «Nous voulons du pain» et «Vous nous prenez la nourriture, vous essayez de nous tuer». A al-Warraq et Imbaba à Gizeh, des résidents ont également bloqué les entrées de leur bureau local d’approvisionnement en exigeant que la ration complète de pain soit rétablie. En même temps, de nouvelles protestations ont éclaté dans les gouvernorats d’Asyut, de Minya et du Sud Sinaï dans des districts qui étaient restés calmes auparavant. Dans tous ces cas, il semble que les résidents locaux suivent une manière de procéder qui date d’avant le modèle de mobilisation qui a été inauguré lors du soulèvement du 25 janvier. [14] En effet, plutôt que d’essayer d’occuper des places et des espaces urbains politiquement symboliques, les protestataires ont agi localement, sur leurs lieux de résidence, en infligeant un coût immédiat aux autorités en bloquant le flux du trafic et en perturbant le fonctionnement du gouvernement local.

    La réponse du régime

    Depuis le coup de 2013 [3 juillet 2013] qui a évincé le président islamiste Mohamed Morsi, le gouvernement soutenu par les militaires a utilisé une loi anti-protestation drastique pour arrêter des milliers de manifestants. Il est donc frappant que sur les 24 protestations ayant trait aux rations de pain subventionné que nous avons pu identifier, seules quatre d’entre elles ont suscité une quelconque répression. Toutes les actions réprimées se sont déroulées dans les grands centres urbains d’Alexandrie et de Gizeh. Et même là, il semble que seule une force minimale a été employée. Dans l’épisode le plus sérieux, à al-Warraq à Gizeh, les forces de police ont finalement dispersé les protestataires qui bloquaient le bureau d’approvisionnement local en arrêtant plusieurs d’entre eux.

    La police a aussi brisé la protestation alimentaire à Imbala [quartier résidentiel du Caire], après que des résidents aient bloqué la route de l’aéroport. Mais ce sont là des exceptions. A Dissouq, où ont éclaté les premières mobilisations, le directeur du Conseil municipal a rencontré les protestataires en tentant de les persuader de mettre un terme à leur blocus. [15] Lorsqu’ils ont refusé, on a téléphoné au gouverneur, qui à son tour s’est engagé à faire pression auprès du ministre de l’Approvisionnement pour faire rétablir les quotas. Plus tard, le lendemain soir, il a été annoncé que le quota des gold cards dans les boulangeries à Kafr el-Cheik avait été augmenté, poussant les protestataires à démobiliser. [16]

    A Alexandrie les choses se sont passées de manière analogue: les forces de police se contentaient de monter la garde alors que les résidents locaux bloquaient la ligne de tram dans plusieurs districts. A Asafra [quartier d’Alexandrie], au lieu de dégager le sit-in, les officiers de police ont initialement rassuré les protestataires en déclarant que la décision de réduire les quotas allait être annulée; même si plus tard il a été indiqué que la police antiémeute avait été déployée pour sécuriser les lieux. [17] Ce même après-midi, des officiers de police ont été photographiés alors qu’ils faisaient des tournées dans les quartiers ouvriers, en distribuant du pain aux résidents. [18] Ailleurs, on a laissé les protestataires s’engager dans de petits blocus de bureaux d’approvisionnement locaux et poursuivre leurs sit-in avec seulement une ingérence minimale de la part des forces de sécurité.

    Le soir du 7 mars, le média d’Etat égyptien rapportait que le ministre de l’Approvisionnement avait présenté des excuses et réaffirmé: «Chaque citoyen a droit à du pain subventionné». [19] Le lendemain, le ministère de l’Approvisionnement s’est dépêché de distribuer 100’000 nouvelles cartes à puce pour remplacer les cartes en papier existantes dans six des gouvernorats, dont quatre des cinq gouvernorats où il y avait eu des protestations. [20]

    Dans une tentative pour détourner des critiques au sujet des réductions, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Approvisionnement ont annoncé qu’ils allaient lancer une campagne d’inspection dans les boulangeries et points de vente enregistrés auprès de l’Etat et sévir contre la corruption. [21] En attendant, craignant que les protestations ne montent à nouveau après la prière du vendredi, le ministère du Patrimoine et des Affaires religieuses a diffusé un sermon appelant les Egyptiens à réfléchir aux circonstances économiques difficiles et à se préparer à faire des sacrifices pour la patrie. [22] Ensuite c’est le président Sissi lui-même qui a fait une déclaration publique en s’engageant à ce que le quota du pain ne soit pas à nouveau limité. [23]

    Dans la file d’attente du pain

    Que peut nous apprendre cet épisode? L’Intifada de l’approvisionnement souligne de multiples manières le potentiel de la politique gouvernementale en Egypte à générer des protestations. Ici, la décision de couper le quota disponible sur les gold cards a entraîné presque immédiatement une mobilisation déstabilisante.

    En même temps, les développements de la mobilisation suggèrent que les seuls griefs économiques ne prédisent pas l’ampleur des protestations. Entre le 6 et le 7 mars, des millions d’Egyptiens ont trouvé leur sécurité alimentaire immédiatement menacée. Toutefois, seule une petite minorité des personnes touchées est descendue dans la rue dans des mobilisations très locales. Pourtant, le contexte des premières protestations alimentaires est révélateur.

    Dans les cercles politiques (et en particulier ceux des institutions financières internationales) on pense généralement que la «classe moyenne» urbaine a de plus fortes chances de se mobiliser en réaction à des coupes dans leurs subventions. [24] Il faut souligner que le système qui consiste à récompenser des titulaires de cartes à puce lorsqu’ils ne demandent pas leur pain subventionné de manière disproportionnée bénéficie aux familles de la classe moyenne, qui ont davantage de chances de consommer des aliments de base autres que le pain (par exemple le riz) ou d’acheter du pain de meilleure qualité, pas subventionné. De manière révélatrice, la réduction du quota de pain des gold cards s’est accompagnée du projet d’augmenter la quantité de crédit que recevraient les détenteurs de cartes à puce. [25] Mais comme le montrent clairement les protestations de mars, les pauvres, aussi bien dans les zones rurales que dans les villes, sont également disposés à se mobiliser contre la réduction des subventions. Les pauvres d’Egypte ont également compris la dynamique de classe des subventions du pain. A Alexandrie, des femmes protestaient en scandant «Ils mangent du fino [pain de meilleure qualité] alors que nous ne trouvons pas notre pain.»

    Plusieurs protestataires interviewés par les médias se sont plaints de la qualité du pain baladi subventionné, et une femme affirmait qu’il devrait plutôt servir à nourrir les poules. «Le ministre de l’Approvisionnement mangerait-il ceci?», demanda-t-elle devant la caméra, alors qu’un groupe d’enfants qui se bousculaient autour d’elle répondaient en criant à l’unisson: «Non!». Le comportement du régime face à ces mobilisations montre non seulement que les autorités ne sont pas préparées à cette réaction, mais aussi que le régime craint de provoquer davantage ces électeurs. C’est ce que montrent clairement la volte-face immédiate du ministre de l’Approvisionnement et la réticence de la police à réprimer les habitants. Cela suggère que même des petites protestations localisées peuvent être un outil efficace pour arracher des concessions du régime de Sissi.(Article publié dans Middle East Research and Information en date du 29 mars 2017; traduction A l’Encontre; titre A l’Encontre)

     

    Post-scriptum

    Le 27 mars 2017, sur le site NPA2009, Hoda Ahmed indiquait que la campagne: «Nous voulons vivre» – dont le congrès inaugural a eu lieu à la mi-janvier – a pour l’objectif de lutter pour les droits sociaux des Egyptiens et Egyptiennes, particulièrement les travailleurs. Cette initiative regroupe des partis politiques comme les Socialistes Révolutionnaires ou Pain et Liberté, des ONG et des organisations syndicales comme l’Union égyptienne des travailleurs du pétrole ou le Front de défense des journalistes. Ces forces dénoncent le prêt du FMI accordé à l’Egypte et le programme de contre-réformes qui l’accompagne. Elles pointent la responsabilité du gouvernement qui a fait «le choix politique» de «l’appauvrissement de la population.»

    La campagne «Nous voulons vivre» – qui doit être conduite dans un climat répressif sévère – traduit la prise en compte d’un mécontentement social grandissant dont l’expression la plus ample, pour l’heure, s’est traduite dans la bataille pour le pain pita en ce début mars.

    Le lundi 3 avril 2017 est prévue une rencontre entre le président Al-Sissi et le président Donald Trump. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre 2016, un «contact» avait déjà été établi entre les deux chefs. Trump n’avait-il pas qualifié, lors de sa campagne électorale, Al-Sissi de «gars fantastique»? Et ce dernier avait renvoyé le compliment par une formule sonnante: Trump «a l’étoffe d’un grand leader». A coup sûr la «lutte contre le terrorisme» sera au centre des échanges. Quant à la détermination des montants de «l’aide militaire» et financière, les interrogations vont persister. Par contre, le silence planera sur le régime de répression. (Réd. A l’Encontre)

     Neil Ketchley et Thoraya El-Rayyes

    Alencontre le 2 - avril - 2017

    http://alencontre.org/

  • Tunisie : Béji Caïd Essebssi à l’œuvre pour précipiter la « réconciliation » (PT.tn)

    meetingCorinneFPT.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    .

    La « réconciliation économique et financière » occupe à nouveau le devant de la scène.

    Le président de la république y a consacré une partie de l’entrevue qu’il a accordée à la télévision nationale le 20 Mars.  Les partis de Nidaa Tounès et du mouvement En-Nahdha l’ont aussi abordée dans leurs communiqués à l’occasion de l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance.  Le parti Projet de Tunisie y a consacré une conférence entière à la veille de cet anniversaire.

    Ces prises de positions coïncident avec la représentation du projet de loi sur la réconciliation.

    Ce projet de loi avait été proposé par le président de la république pendant l’été 2015, il avait rencontré l’opposition de la majorité des forces démocratiques, partis, associations, organisations et personnalités, ce qui l’avait contraint à le retirer et réviser certaines de ses dispositions.

    L’intervention du président de la république au sujet de la loi sur la réconciliation, tout comme les déclarations des partis qui la défendent, tendent à faire croire que la résolution de la crise économique et sociale dans le pays dépend de la promulgation de cette loi et donc de l’amnistie des hommes d’affaires, des rentiers et des hauts fonctionnaires coupables de tyrannie, de corruption et de vols sous l’ère de la dictature de Ben Ali.

    Ils veulent faire croire qu’ils sont animés par l’amour de la patrie, le désir d’unir les tunisiennes et les tunisiens pour faire face aux difficultés que vit le pays, et que ce n’est aucunement pour un quelconque intérêt partisan qu’ils se mobilisent pour « la réconciliation » !

    Mais la réalité est bien loin de ce qu’ils prétendent !

    Ceux qui défendent « la réconciliation » veulent sauver leurs peaux, sauver leurs proches, ces hommes d’affaires et hauts fonctionnaires englués dans la corruption et l’arbitraire sous la dictature.
    Ils veulent les épargner avant qu’ils ne soient rattrapés par le processus de la justice transitionnelle, avant qu’ils ne soient poursuivis et jugés.

    Les partis Nidaa Tounès, En-Nahdha et Projet de Tunisie ont tous soit recruté parmi ces corrompus, profité de leurs largesses lors des élections, ou alors sont assoiffés à bénéficier encore plus de leur générosité lors des prochaines élections municipales.

    Il s’agit bien d’une amnistie sous couvert de « réconciliation nationale ».

    Se concilier avec la corruption, les corrompus, avec la contre-révolution et baliser le chemin pour le retour de l’ancien régime. Quant à la crise économique et sociale, celle-ci résulte des politiques anti-patriotiques et anti-populaires de la coalition dirigeante.

    Elle a renforcé la domination néo-coloniale, amplifié la destruction des secteurs industriels et agricoles, et soumis entièrement l’économie du pays aux desiderata des institutions monétaires internationales.
    Ces choix ont aggravé le chômage, la misère, l’exclusion et les disparités entre les classes et les régions, ils ont aussi permis la prolifération de la corruption et du pillage.

    Il est certain que la loi de réconciliation présentée par la présidence de la république ne pourra nullement sortir le pays de cette crise, car la situation exige de nouveaux choix en rupture totale avec ceux mis en œuvre actuellement.

    Les difficultés économiques et financières mises en avant ne sont qu’un prétexte pour faire admettre la réconciliation avec la corruption, les corrompus et les tyrans d’hier, tout en faisant croire aux victimes qui en pâtissent, que cette réconciliation leur sera profitable et qu’elle relancera l’économie.

    Le Front Populaire a assuré, à de nombreuses reprises, qu’il ne s’oppose pas à l’idée de la réconciliation, seulement, elle doit être inscrite dans le cadre de la justice transitionnelle, ce qui exige, des poursuites, des jugements, pour établir les responsabilités et pour que toute la vérité soit dévoilée.
    Les victimes doivent aussi obtenir réparation.

    Ce sont des étapes indispensables pour rendre justice aux victimes, déconstruire le système de tyrannie et de corruption et éviter son retour.

    Quand les partisans du projet de « réconciliation » ont prétexté la lenteur de la justice transitionnelle -une lenteur dont le gouvernement de coalition assume l’entière responsabilité, car il veut la retarder voire même l’enterrer- le Front populaire à présenté un projet de loi visant l’amendement de la loi de justice transitionnelle, notamment en préconisant la mise en place d’une commission dédiée aux dossiers économiques et financiers, pour permettre de les traiter rapidement.

    Seulement, leur objectif n’est pas de résoudre les dossiers en suspens, ils veulent saboter le processus de la justice transitionnelle, qui est une des exigences de la révolution. Ils veulent remettre à la manœuvre les visages de l’ancien régime et ses hommes de main, ils veulent bénéficier de leur savoir-faire dans la répression et dans la gestion des affaires de la bourgeoisie corrompue.

    Ils ont refusé de discuter du projet du Front Populaire, et ont remis sur la table leur premier projet dans l’objectif de le faire adopter par le parlement.

    A cette occasion, les visites, les délégations et les rencontres se sont succédé dans l’attente de la décision du parlement.

    Cette situation exige des forces démocratiques - partis, associations, organisations et personnalités- de se mobiliser pour contrecarrer ce projet et dévoiler ses visées réelles, car il constitue bien une étape très dangereuse parmi toutes celles engagées pour le détournement de la révolution.

    Il veut blanchir le régime de Ben Ali, refermer la page de ses crimes politiques, économiques et financiers.
    Il veut remettre ses suppôts au travail, non pour faire face à la crise sociale et économique, mais bien pour faire taire les mobilisations sociales et politiques qui s’opposent aux choix de la coalition dirigeante.

  • En emprisonnant Omar Barghouti, Israël expose sa crainte de la campagne BDS (Anti-k)

     

    Dr Daud AbdullahIl y a maintenant une semaine que les autorités israéliennes ont arrêté Omar Barghouti, co-fondateur du mouvement de Boycott, Sanctions et Désinvestissement (BDS) en Palestine.Son arrestation fait suite à des années d’intimidation et de menaces de la part de divers organismes publics. Si le but est d’isoler et de faire taire Barghouti, son arrestation est, au mieux, myope et contre-productive. BDS, en attendant, est déjà un mouvement global palestinien qui a le vent en poupe et qu’il sera impossible d’arrêter.Alors que le président israélien Reuven Rivlin a en mai 2015 qualifié le mouvement BDS de « menace stratégique« , lorsque celui-ci a été lancé en juillet 2005, les officiels israéliens ont rejeté l’avait balayé d’un revers de la main, estimant qu’il s’agissait d’une pauvre tentative d’imiter le boycott international qui a joué un rôle crucial dans le démantèlement du régime criminel d’apartheid en Afrique du Sud. Cette attitude méprisante appartient maintenant au passé. Le seul fait que le pays dépense des millions de dollars chaque mois pour collecter des données et contrer BDS sur place et à l’étranger, est en lui-même la preuve du sérieux avec lequel les Israéliens traitent maintenant cette campagne.

    En recourant à la répression et à l’intimidation, Israël se tire une balle dans le pied

    Sans le vouloir, il a créé avec ce genre de mesures les conditions idéales pour que la campagne BDS s’amplifie et attirent des sympathisants du monde entier, car il ne faut pas grand-chose pour convaincre les gens ouverts d’esprit sur la nécessité du BDS.

    Les politiques qui nient les libertés fondamentales et les droits de l’homme sont intrinsèquement réfractaires au sens de la justice portés par les êtres humains raisonnables.

    Aujourd’hui, ceux qui soutiennent BDS sont motivés par des valeurs d’égalité et d’équité, ainsi que par la reconnaissance d’une humanité partagée. C’est pourquoi ils trouvent le déni de la pleine égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël si répugnant; c’est pourquoi ils demandent la fin de l’occupation militaire des territoires palestiniens occupés en 1967; et c’est pourquoi ils veulent savoir quelle est la raison qui fait que les Palestiniens qui ont été expulsés par les milices juives en 1948 ne sont pas autorisés à exercer leur droit légal de retourner chez eux. Il n’est pas question de conspiration ou de fanatisme à ce sujet. Ce droit au retour est, après tout, est un droit internationalement reconnu.

    C’est le refus constant d’Israël de tous les droits palestiniens qui a alimenté le mouvement BDS. Sur chaque continent, les communautés minoritaires et défavorisées, les églises, les syndicats et les organisations de défense des droits de l’homme soutiennent cette campagne non violente parce qu’ils sont convaincus qu’elle fait partie de leur propre salut.

    Le temps est révolu où les célébrités, les acteurs connus et les personnalités sportives accordaient leur soutien sans réserve à Israël. Aujourd’hui, ce soutien est conditionnel, et il ne sera donné que lorsque Israël respectera la dignité du peuple palestinien. En aucun cas, les célébrités d’aujourd’hui ne peuvent être considérées comme endossant ou légitimant ouvertement la discrimination, quel qu’en soit l’auteur. Il n’y a simplement aucune justification morale ou juridique pour une discrimination d’aucune sorte, et moins encore sa manifestation institutionnelle que nous voyons en Israël.

    Aussi cruel que cela puisse paraître, l’arrestation d’Omar Barghouti était inévitable. Non pas en raison d’une activité criminelle de sa part, mais en raison des menaces de longue date qui lui sont adressées. L’année dernière, Amnesty International a exprimé son inquiétude quant à sa sécurité et à sa liberté après que plusieurs ministres israéliens aient lancés des menaces voilées contre Barghouti lors d’une conférence anti-BDS à Jérusalem le 28 mars.

    Une menace particulièrement grotesque a été faite par le ministre des Transports, du Renseignement et de l’Énergie Atomique, Yisrael Katz, qui a appelé Israël à « éliminer civilement » les dirigeants de la campagne BDS avec l’aide de ses meurtrières agences de renseignement. Amnesty a fait savoir que la formule faisait allusion aux « assassinats ciblés« , qui est utilisé pour décrire la politique israélienne d’assassinat des membres des groupes armés palestiniens.

    Le Comité national des BDS palestiniens (BNC) ne doute pas du motif de l’arrestation de son co-fondateur: il s’agit de répression. Le BNC a souligné que l’enquête actuelle, qui inclut une interdiction de voyager, n’était pas une coïncidence, quelques semaines seulement avant que Barghouti ne se rende aux États-Unis pour recevoir le Gandhi Peace Award conjointement avec Ralph Nader lors d’une cérémonie à l’Université de Yale.

    Le mouvement BDS s’effondrerait-il si Omar Barghouti restait emprisonné ou était assassiné ? Bien sûr que non. Les similitudes juridiques, politiques et sur les droits de l’homme entre la réalité palestinienne et celle qui existait dans l’Afrique du Sud de l’apartheid sont si flagrantes qu’elles ne passeraient ni inaperçues ni incontestées dans le monde civilisé.

    À ce jour, aucune des mesures adoptées par Israël pour lutter contre le BDS n’a réussi. Qu’il s’agisse de l’interdiction des militants d’entrer en Palestine, de coups tordus pour déshonorer les militants ou les emprisonner, ce sont des méthodes qui ont été jugées en Afrique du Sud où elles se sont révélées totalement inadéquates et ineffectives. Au contraire, elles n’ont réussi qu’à attirer de plus en plus l’attention sur la nature injuste et criminelle du système d’apartheid.

    Soyez assurés que les résultats seront les mêmes en Palestine, avec ou sans la présence physique et les grands efforts d’Omar Barghouti. En faisant d’Omar une cause universelle, Israël a confirmé que la campagne de Boycott, de Désinvestissement et de Sanctions est en effet une menace stratégique.

    Comitebdsfrance34@gmail.com

    Dr Daud Abdullah est le directeur du média Midddle East Monitor. Il est également chercheur principal au Centre palestinien pour le droit au retour. 27 mars 2017 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah

    BDS France 34 – 29/03/2017

    http://www.anti-k.org/

  • Rennes. Des étudiants manifestent contre l’ambassadrice d’Israël (Ouest France)

    2712686386.jpg

    Des étudiants de Sciences Po Rennes ont protesté, ce jeudi , contre la venue de l’ambassadrice d’Israël dans le cadre d’une rencontre avec les élèves de l’établissement.

    « On manifeste contre la venue de l’ambassadrice d’Israël », explique Kevin, membre de l’association France Palestine solidarité. La venue, ce jeudi matin, de la diplomate israélienne d’Aliza Bin-Noun dans les locaux de l’Institut d’études politiques (IEP) de Rennes a déclenché une vague de protestations aux abords et à l’intérieur des locaux de l’IEP breton.

    Arrivée dans le cours de la matinée à Sciences Po, l’ambassadrice devait rencontrer les étudiants puis se prêter à un exercice de questions-réponses. Toutefois, cette première visite de la diplomate à Sciences Po Rennes a rapidement été perturbée.

    Des manifestants pro-palestiniens présents

    À l’extérieur, une vingtaine de manifestants se sont postés devant l’entrée de l’établissement avec des drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant la politique israélienne dans les territoires occupés. Les protestations ont ensuite continué à l’intérieur de l’amphithéâtre Érasme, où Aliza Bin-Noun devait prendre la parole. Peu de temps après le début du discours de l’ambassadrice, une partie des étudiants se sont fermement opposés à la venue de la diplomate car selon ces étudiants « l’État d’Israël viole depuis des décennies le droit international. »

    Une rencontre écourtée

    Par la suite, plusieurs dizaines d’élèves ont quitté les lieux avant de déclencher l’alarme incendie en signe de protestation. Après avoir laissé passer la bronca, l’ambassadrice d’Israël a remercié les élèves restés l’écouter. « On peut s’exprimer à l’université même si, parfois, c’est difficile. Merci à ceux qui sont toujours présents. » Parmi eux Claire, étudiante en deuxième année. « Le sujet est intéressant, on veut savoir ce que l’ambassadrice a à dire. On souhaite comprendre la position d’Israël même si on peut ne pas être d’accord avec sa politique. » Après une session de questions-réponses, la rencontre s’est terminée « plus tôt que prévu » selon un membre de l’organisation.

  • Irak : Mossoul, ville martyre (NPA)

    des_deplaces_irakiens_arrivent_au_camp_de_hamam_al-alil_le_20_mars_dernier._dr.jpg

    Les opérations militaires soutenues par les États-Unis pour chasser Daesh, « l’État islamique » (EI), de la ville de Mossoul entrent maintenant dans leur sixième mois. 

    L’État islamique a été délogé de la plus grande partie de la ville. L’ensemble de l’est et environ la moitié de l’ouest de la ville sont sous contrôle des forces armées gouvernementales irakiennes, avec l’assistance des milices paramilitaires du Hachd al-Chaabi (« mobilisation populaire »). Les opérations militaires des deux dernières semaines ont néanmoins été ralenties, car les combats se déroulaient dans la vieille ville aux ruelles étroites, tandis que les combattants de l’EI résistaient férocement en utilisant des moyens multiples comme les voitures piégées et les snipers. Il y aurait 400 000 habitantEs dans la vieille ville, et environ 600 000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par l’EI, qui représentent environ 60 % de Mossoul-Ouest.

    Le mercredi 22 mars s’est tenue à Washington une réunion des pays de la coalition internationale luttant contre l’EI en Syrie et en Irak, devant laquelle le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a promis l’éradication de cette « force mondiale du mal » et l’élimination prochaine de son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Deux jours plus tôt, le 20 mars, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait affirmé qu’il avait obtenu des garanties de soutiens supplémentaires des États-Unis lors de discussions avec le président Donald Trump et ses conseillers à Washington.

    Des pertes civiles par milliers...

    Mais à Mossoul, les civils continuent de souffrir. Les combats depuis le début de l’offensive en octobre ont déplacé jusqu’à 355 000 personnes, tandis que le bilan des morts civils est estimé à environ 3 500. Les bombardements de l’aviation des États-Unis y participent. Environ 230 personnes auraient été tuées dans une frappe aérienne de la coalition sur un quartier tenu par l’EI à Mossoul en début de semaine dernière. À la suite de cet acte, les forces gouvernementales irakiennes ont décidé le samedi 25 mars de suspendre les opérations militaires en raison du nombre élevé de victimes civiles. Une stratégie moins coûteuse en pertes civiles est à l’étude... 

    Les pertes civiles causées par les bombardements de l’aviation états­unienne ne s’arrêtent pas à l’Irak. La même semaine, plus de 40 civils ont été tués en Syrie dans des raids aériens dirigés par les États-Unis, dont les troupes toujours plus nombreuses, un millier de soldats, participent à des opérations contre les forces de l’EI dans le nord du pays au côté des Forces démocratiques syriennes dominées par la branche armée du PYD kurde, le YPG. Quelques jours plus tôt, le 16 mars, plus d’une quarantaine de civils ont été tués, y compris des enfants, et plus d’une centaine ont été blessés dans le village d’Al Jina près d’Alep, à la suite d’un raid aérien américain qui avait frappé la mosquée Omar ibn al-Khattab dans lequel les habitants s’étaient réunis pour la prière du soir.

    Contre le fondamentalisme et les interventions impérialistes, soutien aux peuples !

    L’ONG Airwars, qui comptabilise les victimes civiles causées par les attaques aériennes au Moyen-Orient, indique que la campagne aérienne contre l’EI a jusqu’à présent tué au moins 2 590 civils en Irak et en Syrie depuis 2014. Entre le 1er janvier et le 15 mars 2017, Airwars a déjà signalé 245 frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis touchant des civils, une moyenne d’environ trois cas par jour. Auparavant, en 2015, l’ONG avait comptabilisé 261 cas et en 2016, ce chiffre était passé à 454.

    L’intensité des bombardements depuis le début de l’année 2017, notamment autour de Raqqa et de Mossoul, est sans précédent selon l’organisation. Dans la « guerre contre le terrorisme », le nouveau président Trump s’avère encore plus radical que son prédécesseur Obama, qui n’était déjà pas regardant sur les dommages collatéraux et pertes civiles dans les opérations extérieures de ses troupes. Fin janvier, Trump a par exemple demandé à l’armée américaine d’établir un nouveau plan militaire, dans lequel il appelait à des « changements sur toutes les règles d’engagement des États-Unis et autres restrictions politiques américaines qui dépassent les exigences du droit international concernant l’usage de la force contre l’EI »...

    Le mépris pour les victimes civiles et autres dommages causés dans cette « guerre contre le terrorisme » est patent et nourrit le discours des organisations fondamentalistes religieuses tel que Daesh ou al-Qaïda. Tout en nous opposant radicalement à ces dernières, il faut condamner clairement les interventions militaires occidentales et autres dans la région, comme celle de la Russie en Syrie : celles-ci s’inscrivent dans des logiques impérialistes et de maintien de systèmes politiques autoritaires et injustes, et qui s’opposent à l’auto­détermination des peuples de la région et à leurs luttes pour leur libération. 

    Joseph Daher

    https://npa2009.org