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Révolutions Arabes - Page 289

  • Palestine: un autre combat pour des centaines de Gazaouis, celui du handicap (Afps)

    Ils sont des cen­taines, comme Ahmed Ayyad, à devoir vivre désormais avec un membre en moins.

    Mais c’est aussi tout le système de santé de la bande de Gaza qui doit se battre pour faire face aux séquelles de la guerre entre Israël et le Hamas. Dans la salle d’attente du seul centre de pro­thèses de Gaza, Ahmed Ayyad apparaît en état de choc quand il évoque ce 20 juillet, où les éclats d’obus lui ont déchi­queté le bras, criblé la poi­trine et ont tué ses deux neveux et deux autres proches.

    « Les bom­bar­de­ments ont com­mencé au moment de la prière du matin, d’abord au loin. Nous les avons entendus se rap­procher vers 6h et nous avons dû quitter nos maisons », explique le jeune homme de 23 ans, le regard perdu. Il vivait dans le quartier de Chajaya, juste en face de la fron­tière avec Israël, l’un de ceux soumis aux pilon­nages les plus intenses. « J’ai été touché à la main, à la jambe et à la poi­trine. Il y avait des lam­beaux de chair partout, des gens qui avaient perdu leurs bras ou leurs jambes », se souvient-​​il. Il a été évacué vers Naplouse, en Cis­jor­danie, autre ter­ri­toire pales­tinien. Israël laissant les blessés graves sortir de l’enclave de Gaza pour se faire soigner ailleurs.

    En Cis­jor­danie, on lui a amputé le bras. A la dif­fé­rence de cer­tains blessés hos­pi­ta­lisés en Jor­danie, en Egypte ou en Turquie, il est rentré chez lui au bout de 14 jours pour être traité au Centre pro­thé­tique de Gaza.

    Un millier de Pales­ti­niens devraient souffrir d’un han­dicap per­manent sur la dizaine de mil­liers qui ont été blessés pendant la guerre, selon des esti­ma­tions de l’ONU. Des pro­thèses, le Centre pro­thé­tique de Gaza n’en manque pas. Elles lui sont fournies par la Croix-​​Rouge. Mais les comptes de la muni­ci­palité sont dans le rouge et rien n’assure que les 25 salariés du centre puissent continuer à tra­vailler, dit son directeur, Hazem Chawwa. « Cela fait trois mois que les employés n’ont pas été payés », souligne-​​t-​​il.

    El Watan avec AFP, mardi 2 septembre 2014

    http://www.france-palestine.org/Palestine-Un-autre-combat-pour-des

  • Israël doit renoncer à saisir illégalement des terres en Cisjordanie (Amnesty)

    Le scan­daleux projet des auto­rités israé­liennes, qui comptent s’approprier près de 400 hec­tares de terres en Cis­jor­danie, est illégal et doit être immé­dia­tement annulé, a déclaré Amnesty International.

    « La stra­tégie israé­lienne qui consiste à confisquer illé­ga­lement des ter­rains pour établir des colonies en Cis­jor­danie doit cesser une bonne fois pour toutes. Non seulement elle est illégale aux termes du droit inter­na­tional, mais en plus elle entraîne tout un ensemble de vio­la­tions des droits fon­da­mentaux des Pales­ti­niens com­mises à grande échelle » ; a déclaré Philip Luther, directeur du pro­gramme Moyen-​​Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Les infor­ma­tions selon les­quelles le gou­ver­nement israélien jus­ti­fierait cette saisie en la défi­nissant comme une réaction au meurtre de trois ado­les­cents israélien commis en juin sug­gèrent qu’il s’agit d’un châ­timent col­lectif et qu’Israël s’éloigne de plus en plus de ses obli­ga­tions au regard du droit international. »

    Le projet, annoncé dimanche 31 août par l’administration civile israé­lienne, qui dépend de l’armée, affec­terait direc­tement au moins cinq vil­lages pales­ti­niens aux alen­tours de Bethléem.

    Il pourrait s’agir de la plus impor­tante saisie de terres dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés depuis les années 1980.

    Israël s’approprie des ter­rains en se fondant sur sa propre inter­pré­tation d’une loi remontant à l’empire ottoman, qui affirme qu’un terrain appar­tient à l’État s’il n’a pas été cultivé ou exploité pendant plu­sieurs années consécutives.

    Israël considère déjà environ 40 % du ter­ri­toire de la Cis­jor­danie comme des terres « appar­tenant à l’État ».

    Communiqué d’Amnesty International, mardi 2 septembre 2014

    http://www.france-palestine.org/Israel-doit-renoncer-a-saisir

  • Syrie: «On pouvait entendre les cris des gens qui étaient torturés» (Amnesty)

    Par Shappal Ibrahim, militant syrien pour les droits des Kurdes

    Quand Shappal Ibrahim, militant pacifique au sein de l’Union des jeunes Kurdes, a été abordé par un agent du gouvernement syrien prétendant être lui aussi en faveur de la « révolution » dans le pays, il ne s’est pas rendu compte que cela faisait partie d’un stratagème visant à l’arrêter pour ses activités en faveur des droits humains. Après avoir accepté de rencontrer l’agent le 22 septembre 2011, il a été emmené et placé en détention à El Qamishli, où il vivait. Il a été maintenu en détention secrète pendant près de deux ans. Il était l’un des nombreux « disparus » de Syrie, jusqu’à sa libération dans le cadre d’une amnistie présidentielle, le 29 mai 2013. Ce n’est qu’alors qu’il a appris qu’un tribunal l’avait condamné, le 5 septembre 2012, à 15 ans de réclusion. Il décrit ici le traitement qu’il a subi.

    Quand nous sommes arrivés dans le centre de détention de l’une des branches du service de renseignement de l’armée de l’air à Damas, ils nous ont battus et nous ont insultés. Nous avons été roués de coups pendant des heures avant d’être jetés dans une cellule, 13 hommes dans 4 m². Nous ne pouvions nous asseoir qu’à tour de rôle.

    Un par un, les détenus ont été appelés et conduits à la salle d’interrogatoire. Leurs cris emplissaient les couloirs pendant qu’ils étaient torturés. Les gens revenaient enroulés dans des couvertures tachées de leur propre sang.

    Ils m’ont battu avec un câble et m’ont électrocuté au niveau des pieds. Ils ne me demandaient rien de précis. Ils se contentaient de m’accuser et de m’insulter, et ils m’ont frappé au visage. Ils voulaient que je signe des aveux.

    Il y avait très peu d’eau et de nourriture et nous ne pouvions dormir que quand les gardiens nous y autorisaient.

    Nous avons ensuite été transférés ailleurs, à Bab Touma, dans un autre endroit lié au service de renseignement de l’armée de l’air, puis trois mois plus tard à la prison militaire de Saydnaya, près de Damas.

    Là-bas, ils avaient un système pour nous briser.

    La nourriture était tellement insuffisante que nous avions faim en permanence et ils ne nous donnaient que quelques vêtements alors qu’il faisait extrêmement froid.

    Ils m’ont appelé pour interrogatoire de nombreuses fois et la torture ne cessait jamais.

    Ils me demandaient de me déshabiller et ils me vaporisaient de l’eau froide dessus. Ensuite, la personne qui menait l’interrogatoire me marchait dessus et me frappait le dos et les pieds.

    Dans ces moments difficiles, je pensais à mes trois enfants, à ma femme, à mes parents, à mes amis et au mouvement révolutionnaire.

    Malgré ma douleur, mes blessures, les maladies et le fait d’être coupé de ma famille, je pouvais encore sentir la révolution en moi et l’enthousiasme m’animer de nouveau. Les principes qui m’avaient conduit là sont les mêmes que ceux qui m’emplissaient d’espoir et de volonté et m’ont permis de ne pas abandonner.

    J’ai été maintenu en détention pendant un an et huit mois et je n’ai eu droit qu’à une seule visite, 22 jours avant ma libération.

    Mon petit frère, Joan, a pu venir me voir pour une visite de six minutes.

    Et puis, le 29 mai 2013, l’un des gardes est venu dans notre cellule et m’a dit que j’allais être libéré. Je ne l’ai pas cru, j’ai pensé que j’allais être exécuté. Les gardes m’ont rasé la tête et j’ai été certain que j’allais mourir. Mais là, ils m’ont simplement rendu mes affaires et m’ont libéré. Je ne savais pas pourquoi, j’étais complètement incrédule.

    Quand je suis arrivé chez moi, à El Qamishli, beaucoup de gens m’attendaient. Mes amis m’ont porté sur leurs épaules, ils avaient préparé une fête et j’ai prononcé un discours devant la foule. Cela a été un moment extrêmement important pour moi. J’ai eu l’impression de renaître, j’ai pris mes enfants et ma famille dans mes bras et j’étais empli de larmes de joie.

    Ce que j’ai vu a fait naître en moi un grand sentiment de responsabilité ; j’ai de nouveau rassemblé mon courage et je me suis promis que j’y consacrerais toute ma vie et que je n’abandonnerais pas mon peuple.

    Des informations sont de nouveau parvenues aux services de sécurité syriens concernant la poursuite de mes activités alors ils m’ont envoyé des menaces, ce qui a poussé ma famille et mes amis à me demander de quitter la Syrie.

    J’ai une dette envers mes amis et ma famille pour leur infatigable solidarité. Ils n’ont pas cessé de faire pression en faveur de ma libération, d’organiser des manifestations pour faire en sorte que mon cas ne soit pas oublié.

    Pour en savoir plus sur la campagne d’Amnesty International réclamant la fin des disparitions forcées en Syrie, consultez la page suivante :
    https://campaigns.amnesty.org/fr/campaigns/conflict-in-syria

    Ce billet de blog a été initialement publié dans le Huffington Post.

    Posted on by Sabine Vandame

    http://livewire.amnesty.org/fr/2014/09/01/syrie-on-pouvait-entendre-les-cris-des-gens-qui-etaient-tortures/

  • EI, l’Etat létal (lcr.be)

     

     

    L’EI trouve son origine dans la formation d’un noyau irakien d’Al Qaïda suite à l’invasion américaine.

    Le calife Abu Bakr al Baghdadi, a rejoint ce dernier alors dirigé par le Jordanien al-Zarkaoui. En 2006, le conseil consultatif des moudjahidines en Irak proclame l’Etat Islamique en Irak. C’est en s’impliquant dans la révolution syrienne, combattant plus l’Armée Libre que le régime Assad, particulièrement à partir de 2013, que l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) a pu se développer, s’entraînant et rivalisant avec Al Qaïda et sa franchise syrienne, le Front Al Nusra.

    Bien des régimes ont fermé à tour de rôle les yeux sur les activités de l’EI, mus par des considérations à court terme. Le pouvoir syrien a libéré à dessein au début de la révolution syrienne des jihadistes emprisonnés et s’est s’abstenu jusqu’à peu de combattre l’EI, y voyant conjoncturellement un allié contre révolutionnaire. L’EI a bénéficié des facilités octroyées par la Turquie dans le but d’affaiblir les forces kurdes. L’armée de l’EI a certes été financée par des donateurs privés de pays du Golfe peu regardants. Seigneur de guerre, il pourrait s’affranchir de sa tutelle internationale après avoir mis la main sur des puits de pétrole, des silos à grains en Syrie, des fonds bancaires irakiens, des antiquités de Syrie et d’Irak, des droits de passage à ses check points, les rançons et la vente de femmes. Il prélève par ailleurs des taxes sur le trafic du pétrole et de ses dérivés (notamment revendu au régime syrien) ou du tabac (Syrie). Il aurait récupéré l’ancienne structure fiscale irakienne et avait même prévu de nouveaux « impôts » visant les chrétiens… Quoi qu’il en advienne, l’EI s’est assuré dès le départ par ses revenus une certaine indépendance à l’égard des populations soumises.

    L’EI se présente aujourd’hui comme un Etat émergeant sur une économie de guerre, un Etat centralisé et rentier, cherchant le profit à court terme, ayant « nationalisé » le produit de ses rapines et procédant à une redistribution des richesses pour ne pas s’aliéner les populations pauvres des zones occupées qu’il n’a pas décidé d’éliminer : gratuité de l’électricité et baisse de 50% des loyers à Mossoul pour les démunis, distribution de vivres pendant le ramadan en Syrie. Il est aidé dans cette gestion par l’alliance tissée avec d’anciens cadres baathistes.

    L’EI serait en passe de contrôler une zone de la taille de la Belgique, riche en ressources et habitée par neuf millions de personnes environ. Ces zones sont plus une vaste toile d’araignée qu’un territoire homogène. Toutefois, il s’était assuré en août le contrôle total de villes : Mossul, Sinjar, Raqqa, Tikrit…Il ne s’aventure pas dans les zones qui ne lui sont pas acquises (chiites). Quant aux minorités qui le gênent, il les persécute (chrétiens) ou les extermine (yezidis, chiites turkomans, sunnites refusant de lui prêter allégeance, etc).

    Le petit nombre de militaires [1] au regard de la taille des territoires conquis le conduit à exécuter des hommes et à vendre des femmes plutôt que de juger et d’emprisonner, ou à provoquer leur exil. En effet, il ne dispose pas de toutes les infrastructures dans les zones nouvellement conquises.

    Une armée hiérarchisée qui repose sur des unités « tournantes » dont une minorité est composée d’étrangers inexpérimentés, autant de facteurs qui renforcent l’aspect hiérarchique et diminue le risque d’insoumission, sans parler des enfants soldats. Les femmes se voient dévoluer d’autres tâches comme le recrutement de femmes à marier aux chefs militaires, la fouille et le vol des captives avant leur vente, etc.

    Ensuite l’EI dispose aujourd’hui de matériel militaire pris à l’armée syrienne. Il a mis la main sur un quart du stock de l’armée irakienne (humvees, missiles et autres armement lourds) souvent de fabrication américaine et abandonné par la pléthorique armée irakienne à Mossoul, ce qui est en fait un Etat fort. En armes et en hommes, il serait supérieur aux forces de la région du Kurdistan.

    L’EI assure la subsistance ses combattants, des jeunes déclassés pour la majorité, soit des mercenaires venus du monde entier. La porosité de son recrutement laisse supposer une forte infiltration.

    L’Emirat devient Califat, une monarchie de droit divin. Le calife autoproclamé est un chef spirituel et temporel. Le discours se son porte parole, Abou Mohammad Al Adnani, a révélé son caractère ultra réactionnaire : « Musulmans, rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et autres déjections de l’Occident, revenez à votre religion ». Il a des ambitions mondiales et se nomme tout simplement Etat Islamique (EI), sommant tous les groupes jihadistes de lui faire allégeance.

    Les facteurs matériels n’expliquent pas à eux seuls les crimes de l’EI. S’ils n’ont pas encore généralisé les tribunaux, les prisons ou les cimetières et n’ont pas le « temps » de tuer les civils avant de les enterrer, ils ont en revanche le temps de violer les femmes, de décapiter les morts après les avoir tués par balles, d’exhiber les têtes, de mettre en scène des enfants dans ces scènes macabres, de les filmer et de les diffuser sur Internet. Cela répond autant sinon plus à une logique de terreur qu’à une logique purement économique, les effets de la première compensant les carences de la seconde.

    La charte régissant la vie à Mossoul est une série d’interdits et non un projet social. Leur non respect est passible d’« exécution, crucifixion, amputation des bras et des jambes ou d’exil ». Les banques rouvrent à Mossoul uniquement pour les particuliers ne faisant pas partie de l’ancien appareil d’Etat et n’étant membre d’aucune minorité.

    Lâché officiellement par les Etats du Golfe, l’EI est reconnu par Boko Haram. Il est un concurrent pour l’Emirat Islamique d’Afghanistan, celui du Caucase ou AQMI et AQPA. L’EI n’est implanté qu’en Irak et Syrie. Des manifestations de soutien ont eu lieu à plusieurs reprises en Jordanie ces trois derniers mois (Maan, Al Zarqa, Yajouz). Ses soutiens sunnites internes espérés font défection (les tribus des Chaïtat en Syrie, ou des tribus d’Al Anbar en Irak qui les combattent)

    D’essence bourgeoise et parasitaire, ultra réactionnaire dans son idéologie et contre révolutionnaire en pratique, l’EI est en dernière, mais aussi en première analyse « une bande d’hommes armés », soit la définition de l’Etat proposée par Lénine et Engels [2].

    Luiza Toscane

    [1]50 000 selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme à la mi août 2014.

    [2] Formule utilisée par Engels dans l’Anti-Dühring, avant d’être reprise par Lénine dans L’État et la révolution

    http://www.lcr-lagauche.org/ei-letat-letal/

  • Plus de 21% des femmes atteintes de cancer (El Watan)

    Séminaire sur la tragédie nucléaire de la France dans le Hoggar

    Treize tirs nucléaires furent effectués, dont 12 ont échoué, parmi lesquels l’essai baptisé du nom de Béryl, le 1er mai 1962.

    Les explosions nucléaires, la catastrophe de Béryl et le droit international humanitaire» est l’intitulé du séminaire organisé, avant-hier, par l’association Taourirt des victimes de la tragédie nucléaire de la France, dans l’Ahaggar. Organisée avec le concours du centre universitaire et la direction des œuvres universitaires de la wilaya, la rencontre, à laquelle ont pris part des chercheurs, des experts en nucléaire, des juristes et des représentants de l’Association des victimes de Reggane (Adrar), était une occasion pour sonner, pour la énième fois, le tocsin face au désastre survenu sur les monts de Tan Affla et Tan Ataram dans la région d’In Ekker, à 180 km au nord de Tamanrasset, où furent effectués 13 tirs nucléaires, dont 12 ont échoué, parmi lesquels l’essai baptisé du nom de Béryl, le 1er mai 1962. Mais aussi pour accabler la France pour avoir utilisé des Algériens comme cobayes pour mener à terme ses expériences en les faisant passer pour des mannequins.

    150 Algériens utilisés comme cobayes

    «Pas moins de 150 prisonniers algériens, conduits de l’établissement pénitentiaire de Sidi Bel Abbès à In Ekker par un militaire allemand qui travaillait pour la France en qualité de chauffeur», dénonce maître Benbraham Fatma-Zohra, avocate à la cour d’Alger. Et de poursuivre : «Le dossier est entre les mains de personnes honnêtes qui ne se laisseront jamais duper par la France. Mieux, le dossier mis sur la table du Parlement français en janvier dernier est à jour. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de montrer au monde entier que le service rendu à la France a été récompensé par la mort et le génocide.

    L’Etat algérien doit s’immiscer pour mieux avancer dans cette affaire.» Et d’insister sur la levée du sceau du secret-défense sur toutes les archives se rapportant aux explosions et expérimentations nucléaires françaises dans le Sahara algérien, afin qu’«elles servent de documents de référence aux chercheurs et experts en la matière, et surtout pour connaître le nombre exact d’Algériens impliqués dans le programme nucléaire de la France ainsi que la population sédentaire et nomade concernée par les conséquences sanitaires des explosions».

    Ces archives permettront également de localiser les lieux des essais, le matériel contaminé et les endroits d’entreposage des déchets radioactifs enfouis ou laissés sur place après le départ de la France, en 1967, conformément aux Accords d’Evian. Me Benbraham a appelé l’assistance, composée essentiellement d’historiens et d’étudiants, à s’organiser et à se mettre à la recherche des précieux documents et témoignages des victimes encore en vie, en plus de toute attestation servant de pièce à conviction afin d’étoffer le dossier. Benseddik Boudjemaâ, que la France exploitait pour une minable rémunération dans la construction des galeries d’explosion, était dans la salle. Il a fourni une pièce précieuse à maître Benbraham et lui a promis d’en envoyer d’autres qu’il a toujours en sa possession.

    L’association Taourirt, 52 ans après cette tragédie que la France ne veut toujours pas réparer, dresse un réquisitoire contre un crime inouï dans l’histoire de l’humanité et en appelle à l’ONU pour rétablir les victimes dans leur droit à l’indemnisation morale et matérielle. La loi promulguée en janvier 2010, dite Morin, où il est clairement fait abstraction de victimes algériennes et des dégâts importants occasionnés à l’environnement, ne répond aucunement aux aspirations des concernés, puisqu’«elle occulte un principe aussi fondamental que la présomption d’origine et limite le seuil d’exposition et le nombre de pathologies radio-induites.

    Cette loi scélérate instaure faussement la caution de la science pour masquer son objectif portant limitation des indemnisations pour des raisons purement budgétaires. Il faut retenir que les explosions nucléaires sur une population pacifique demeurent un parfait crime contre l’humanité et restera de ce fait imprescriptible donc voué à contraindre leurs auteurs à reconnaître d’abord puis à réparer les dommages constatés, car l’histoire rattrape toujours les hommes et les Etat malgré leur négationnisme», ajoute encore Mme Benbraham.

    Pour sa part, Bendaoud Abdelkader, professeur de droit à l’université d’Oran a, tout en regrettant l’absence des autorités locales à cette rencontre, plaidé pour la mise en place d’un plan d’urgence impliquant les ministères de la Justice et des Affaires religieuses et des Wakfs afin de subventionner les associations et organisations activant dans ce cadre. Comme il a préconisé d’en appeler au Comité international de la Croix-Rouge, «plus efficace» que l’ONU, avec pour but d’accélérer les procédures liées à ce dossier. La plaidoirie de M. Bendaoud portait aussi sur la nécessité «de mettre en place une bonne assise juridique dotée d’une base de données dans le cadre de la commission internationale humanitaire. Toutefois, la mise en place d’une stratégie territoriale visant à rentabiliser les méthodes de supervision est plus qu’impérative pour la sauvegarde de la mémoire et une indemnisation durable. Il est donc utile de prévoir des rencontres et coopérations de recherche sur, entre autres thématiques, Béryl, les dommages et les solutions».

    Dans son intervention, Mansouri Amar, docteur en physique à l’université d’Alger, a fait voyager l’assistance dans l’histoire du nucléaire de par le monde avant de terminer par des prises de vue aussi percutantes que choquantes, réalisées dans des sites impropres à toute forme de vie à cause de la menace radioactive, à l’exemple de Hammoudia (40 km de Reggane) polluée pour 244 000 ans, soit 10 fois la période du plutonium utilisé lors des essais d’In Ekker. Abdul Kadhum Al Aboudi, expert en nucléaire, a, quant à lui, évoqué les dernières révélations des médias français pour évaluer les risques radioactifs auxquels est exposé le Sahara algérien.

    Le conférencier – originaire d’Irak mais épris du Sahara algérien où il a réalisé plusieurs œuvres scientifiques au point d’émettre le désir d’y être inhumé – a invité les associations de victimes à se constituer en collectif national afin de parvenir à tracer une feuille de route permettant de dépoussiérer ce dossier et d’exhumer nos martyrs du cimetière de l’oubli. En conclusion, les participants ont recommandé de nettoyer et de réhabiliter les sites des essais. Ils ont mis l’accent sur le suivi médical des victimes des rayonnements ionisants via la construction par la France de structures sanitaires spécialisées à même de prendre en charge les pathologies radio-induites chez les personnes impliquées directement et leur descendance, et ce, depuis le stade de diagnostic.

    Selon une étude réalisée récemment par des experts, 21,28% des femmes de cette région sont atteintes de cancer du sein et 10,13% de cancer de la thyroïde. Pour cette raison, ils ont insisté pour la mise en place d’un système de surveillance des sites, à l’instar de ce qui s’est fait en Polynésie française, et exigé de la France la formation de spécialistes algériens en décontamination et l’indemnisation des victimes suivant «le principe du parallélisme des formes». L’introduction de cette calamité dans le programme de l’éducation nationale a été soulignée par le président de l’Association des victimes de Reggane, El Hamel Omar, qui a félicité son homologue de Taourirt pour cette première initiative et le défi relevé contre la France, le déni de l’histoire et… les autorités locales.
    Ravah Ighil El Watan, 4 mai 2014

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/essais_nucleaires_hoggar.htm

  • Essais nucléaires français dans le Sud algérien (El Watan)

    L’AVEN s’alarme des décès causés par le cancer à Tamanrasset

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    Le bilan des décès causés par les maladies radio-induites ne cesse de s’alourdir à Tamanrasset.  Au  total 20 cancéreux, entre femmes, hommes et enfants, sont morts en juillet dernier, s’alarme Ibba Boubakeur, secrétaire général de l’Association des victimes des essais nucléaires à In Eker (Aven), Taourirt.

    «Nous avons assisté à l’enterrement d’enfants amputés de leurs membres inférieurs et de  femmes à la fleur de l’âge. Le pire, c’est qu’aucune de ces victimes ne possède un dossier médical, hormis les quelques certificats délivrés par les médecins exerçant dans la région», se plaint-il. 52 ans après cette tragédie que la France ne veut toujours pas réparer, l’Association de Taourirt dresse un réquisitoire contre un crime inouï dans l’histoire de l’humanité et en appelle à toutes les institutions et organisations internationales pour rétablir les victimes dans leur droit à l’indemnisation morale et matérielle.

    «La géopolitique de l’époque obligeait nos dirigeants négociateurs à fléchir et faire des concessions en autorisant la réalisation de ce que la France appelait  ‘‘les expériences scientifiques propres’’. Malheureusement, après toutes ces années, nous continuons à vivre les conséquences affreuses d’une tragédie commise par un pays qui prône pourtant le respect de la justice et des droits universels», souligne Touhami Abdelkrim, vice-président de l’association.

    Et de poursuivre : «L’association continuera ses démarches, même voir le diable s’il le faut pour montrer ce qui s’était réellement passé et dévoiler au monde entier l’atrocité et la monstruosité du colon français qui voulait coûte que coûte faire aboutir sa stratégie nucléaire et développer une arme de dissuasion aux dépens des milliers de vies d’innocents algériens.»  L’association  qui a dernièrement saisi tous les départements ministériels concernés, entre autres les ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales,  de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui des Moudjahidine, compte prendre attache avec les AVEN d’outre-mer  afin de réunir toutes les données liées à ce lourd dossier, notamment en Polynésie et à Tchernobyl également secoués par plusieurs déflagrations nucléaires.

    «Nous allons  associer notre douleur à la leur pour réclamer ce que de droit. Une prise de conscience collective et des recommandations ont été déjà faites en collaboration avec des spécialistes très au fait du dossier.  Certes, on nous a utilisés comme des cobayes, et on ne veut aucunement être des oubliés de l’histoire. L’Etat algérien doit nous accompagner dans cette démarche, si on veut sauver des milliers de personnes de la mort.  Une solidarité entre l’Etat et l’association nous encouragera infailliblement et nous aidera à prendre en charge les victimes», ajoute notre vis-à-vis.  L’association n’a pas les moyens mais croit dur comme fer en sa cause.

    Recours au Tribunal Européen des droits de l’homme

    Dotée d’une volonté inébranlable,  elle a réussi à approcher certains professeurs et chercheurs en la matière afin d’éclairer la population de l’Ahaggar sur les dangers et les répercussions des explosions nucléaires réalisées dans la région. C’était lors d’un séminaire tenu en mai dernier à Tamanrasset, qu’une plate- forme de revendications, soumise à toutes les autorités compétentes, a été ainsi élaborée. Les principaux points recommandés axent essentiellement sur l’indemnisation des victimes, l’amendement des lois en trompe-l’œil y afférentes et la décontamination des sites des essais.

    Car la loi promulguée en janvier 2010, dite de Morin, où il est clairement fait abstraction de victimes algériennes et des dégâts importants occasionnés à l’environnement, ne répond aucunement aux aspirations des concernés, puisqu’elle occulte un principe aussi fondamental que la présomption d’origine et limite le seuil d’exposition et le nombre de pathologies radio-induites. Selon M. Abdelkrim, «cette loi scélérate instaure faussement la caution de la science pour masquer son objectif portant limitation des indemnisations pour des raisons purement budgétaires.

    Nous allons déposer une plainte contre la France auprès du Tribunal européen des droits de l’homme pour réclamer non seulement la modification de la loi Morin, mais aussi le droit de revendiquer des dédommagements pour tous les habitants du Sahara algérien». Il faut retenir que les explosions nucléaires sur une population pacifique demeurent un parfait crime contre l’humanité et restera de ce fait imprescriptible donc voué à contraindre leurs auteurs à reconnaître d’abord puis à réparer les dommages constatés, car l’histoire rattrape toujours les hommes et les Etats malgré leur négationnisme.

    Evoquant le nombre de victimes, le président de Taourirt, Alouaar Mahmoud, fait savoir que le chiffre obtenu se limite au nombre de personnes recensées par l’écrivain public de la région qui fut sollicité par les anciens travailleurs du Centre d’expérimentations militaires des oasis (CEMO) pour saisir le service français en charge de l’opération d’indemnisation des victimes de la radioactivité. «On ne peut pas avoir le nombre exact de victimes. En 2010, un recensement partiel faisant état d’un peu plus de 500 victimes a été réalisé dans les localités relevant uniquement de la commune de Tamanrasset, à savoir Inzaouen, Ifak, Toufdet, Tahifet, Indalak, Izarnen, Outoul  et Tit. Nous y avons constaté beaucoup de maladies, des avortements, des malformations et toutes les formes de cancer».

    Plus de 21% des femmes atteintes du cancer du sein

    «C’est un crime contre l’humanité», s’indigne M. Elouaar. Ce dernier a mis l’accent sur le suivi médical des victimes des rayonnements ionisants via la construction par la France de structures sanitaires spécialisées à même de prendre en charge les pathologies radio-induites chez les personnes impliquées directement et leur descendance, et ce, depuis le stade de diagnostic. Selon une étude réalisée par des experts, 21,28% des femmes de cette région sont atteintes de cancer du sein et 10,13% du cancer de la thyroïde.

    Pour cette raison, on a insisté sur la mise en place d’un système de surveillance des sites, à l’instar de ce qui s’est fait en Polynésie française, et exigé de la France la formation de spécialistes algériens en décontamination et l’indemnisation des victimes suivant «le principe du parallélisme des formes». L’introduction de cette calamité dans le programme de l’éducation nationale a été soulignée par l’association qui invite aussi les universités, particulièrement le centre universitaire de Tamanrasset et l’université africaine d’Adrar, à prendre en charge ce dossier sur le plan scientifique afin de déterminer l’impact et les conséquences de la tragédie nucléaire française au Sahara algérien.

    Taourirt en appelle également à l’ONU et invite ses membres à visiter les sites des explosions avec à la clé dresser un rapport patent sur la violation des droits de l’homme, à l’exemple de ce qui s’était passé aux îles Marshall en 2012 (site des essais nucléaires réalisés par les Etats-Unis dans les années 1950 et 1960). Tout en rejetant l’alibi des essais nucléaires scientifiques français propres, l’AVEN exige l’intervention immédiate des autorités algériennes afin d’éloigner les habitants, les autochtones ou les nomades, des sites irradiés.

    La France, quant à elle, est appelée à assainir les lieux pollués, délimiter les zones à risque, déterminer les centres d’enfouissement des déchets nucléaires et évaluer les niveaux de radiations dans les régions contaminées, Reggane, et In Eker en particulier. La réalisation des stèles à la mémoire des victimes oubliées au niveau de ces régions a été aussi recommandée par l’association qui a pris l’initiative d’inviter toutes les associations concernées pour se constituer en coordination nationale à l’effet de coopérer et de réunir la force nécessaire pour combattre le déni de l’histoire et pour que la vérité et la justice soient rendues à toutes les victimes de la catastrophe nucléaire française.

    Ravah Ighil le 30.08.14 | 10h00

    http://www.elwatan.com/actualite/l-aven-s-alarme-des-deces-causes-par-le-cancer-a-tamanrasset-30-08-2014-269632_109.php

  • Face à « la complicité passive de la France », des ONG veulent l’arrestation en France du prince de Bahreïn, soupçonné de tortures (Essf)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/01/3359143553.jpeg

    Le Cheickh Nasser Ben Hamad Al-Khalifa est un bon cavalier, qui participe à ce titre aux Jeux équestres mondiaux se tenant actuellement en Normandie.

    Mais l’homme, fils du roi de Bahreïn, est aussi accusé par plusieurs organisations non gouvernemen- tales (ONG) de torture d’opposants. Le prince est soupçonné d’avoir ordonné, voire d’avoir pratiqué lui-même, des actes de torture sur des dissidents politiques lors de la révolte qui a secoué son pays en 2011, dans le sillage du printemps arabe.

    Selon Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), la présence du fils du roi sur le territoire français est « un véritable pied de nez fait aux victimes, avec la complicité passive de la France ». « En faisant participer le prince Nasser aux Jeux équestres mondiaux, les autorités bahreïnies montrent qu’elles considèrent comme acquise l’impunité des tortionnaires, notamment au plus haut niveau du royaume », poursuit l’association dans un communiqué.

    « LA JUSTICE FRANÇAISE EST PARFAITEMENT COMPÉTENTE »

    Plusieurs ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), demandent l’arrestation du prince sur le sol français. « En France, il ne peut bénéficier d’aucune immunité », a expliqué jeudi 28 août sur France Info Patrick Baudouin, le président d’honneur de la FIDH.

    « Il est ici pour un séjour privé en tant que participant aux épreuves des Jeux équestres mondiaux (...). La justice française est parfaitement compétente pour le poursuivre puisqu’elle a ratifié une convention contre la torture, qui fait obligation aux autorités de poursuivre, arrêter et juger si nécessaire toute personne se trouvant sur son territoire et soupçonnée d’avoir accompli des actes de torture, quel que soit le pays où ces actes ont été accomplis, quelle que soit la nationalité de l’auteur et de la victime. »
    « Nous avons attiré l’attention des autorités politiques et judiciaires françaises pour leur demander de remplir leurs obligations et au minimum d’interpeller et d’interroger le prince sur les actes qui lui sont reprochés »
    , a poursuivi M. Baudouin.

    Jeudi après-midi, le père du prince, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a été reçu à l’Elysée par François Hollande pour un entretien qui ne figurait pas à l’agenda officiel du chef de l’Etat. La présidence n’a pas précisé quel était l’objet de cette visite. 29 août 2014 Le Monde.fr

     

    * « Des ONG veulent l’arrestation en France du prince de Bahreïn, soupçonné de tortures ». Le Monde.fr | 29.08.2014 à 15h02 • Mis à jour le 29.08.2014 à 17h08

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32874

  • Trêve à Gaza : une défaite politique et militaire pour l'Etat d'Israël (Npa)

    Au terme de plus de 7 semaines d'une meurtrière et destructrice campagne de bombardements et d'opérations terrestres contre la bande de Gaza, l'Etat d'Israël a été contraint d'accepter un accord de cessez le feu agrémenté de diverses mesures destinées à alléger le blocus meurtrier et illégal qui touche la petite bande côtière depuis plus de 7 ans.

    La zone de pêche est en partie étendue, les divers matériaux nécessaires à la reconstruction devraient être acheminés dans l'enclave, la question du port de l'aéroport de Gaza devrait être mise sur la table d'ici un mois, etc.

    Même si ces mesures sont loin d'être suffisantes pour permettre à la population gazaouie de mener une vie digne, et même si l'Etat d'Israël est coutumier du non respect de ses engagements et des accords signés, le NPA se félicite de cette défaite politique et militaire d'Israël, qui n'est pas parvenu à ses fins à Gaza, se heurtant à la résistance de la population et des organisations gazaouies, qui ont refusé de capituler malgré l'insupportable violence de l'agression militaire.

    La lutte pour la levée complète du blocus se poursuit, et le NPA continuera de participer aux initiatives de solidarité avec les Palestiniens et leur combat pour l'obtention de leurs droits nationaux légitimes.

    La pression sur l'Etat d'Israël doit s'accentuer pour transformer cette défaite politique et militaire en victoire pour les Palestiniens, notamment par le développement de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions, seule à même de faire payer le prix de sa politique criminelle à Israël.

    Montreuil, le 29 août 2014

    http://npa2009.org/communique/treve-gaza-une-defaite-politique-et-militaire-pour-letat-disrael

  • Disparitions forcées en Syrie: les fantômes de la guerre (Amnesty)

    Le militant pacifique Mohamed Bachir Arab a disparu depuis le 2 novembre 2011.

    Le militant pacifique Mohamed Bachir Arab a disparu depuis le 2 novembre 2011.© DR.

    "La stratégie des autorités syriennes concernant la dissidence est implacable : exprimez une fois votre opposition et elles vous arrêtent. Recommencez et elles vous font purement et simplement disparaître.

    Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International
     
    Je n’ai eu aucune véritable nouvelle de Mohamed depuis huit mois, mais je vais continuer à le chercher. C’est quelqu’un de vraiment pacifique alors je ne comprends pas pourquoi il est en prison. Il faut que les choses changent en Syrie.” Rania, une amie de Mohamed.
     

    La dernière fois que Rania (son prénom a été modifié) a parlé avec son ami Mohamed Bachir Arab, c’était le 1er novembre 2011. Médecin travaillant dur et militant politique engagé, Mohamed Bachir Arab vivait caché depuis six mois pour essayer d’échapper aux tentacules omniprésents des services de renseignement syriens, qui arrêtent régulièrement des militants pacifiques comme lui.

    Le lendemain, les pires craintes de Rania étaient devenues réalité. Les informations du soir annonçaient que son ami avait été arrêté. Aucun de ses proches ne savait où il avait été emmené.

    Mohamed Bachir Arab était une cible désignée. Il avait été chef de file des étudiants à l’université d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie. Au fil des ans, il avait organisé de nombreuses manifestations contre les politiques du gouvernement, ce qui lui avait valu des ennuis avec les autorités. En 2004-2005, il avait été maintenu plusieurs mois en détention avant d’être libéré.

    Mais cette fois, ses proches et ses collègues craignaient que ce soit différent. Depuis que la crise a éclaté en Syrie en mars 2011, le nombre de personnes détenues secrètement par l’État (ou victimes de disparition forcée) a atteint des proportions démesurées.

    « La stratégie des autorités syriennes concernant la dissidence est implacable : exprimez une fois votre opposition et elles vous arrêtent. Recommencez et elles vous font purement et simplement disparaître », a expliqué Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein d’Amnesty International.

    Beaucoup des personnes assez chanceuses pour être libérées après des mois, parfois même des années, de détention portent les marques du traitement cruel auquel elles ont été soumises.

    La plupart racontent être passées par certains des centres de détention qui forment le sombre labyrinthe de mauvais traitements contrôlé par les forces de sécurité et les agences de renseignement syriennes.

    « Quand quelqu’un est secrètement arrêté et détenu, il est probable que cette personne va être torturée dans le but de lui soutirer des informations ou en guise de punition. Vu le passif révoltant de la Syrie, il existe un grand risque pour qu’un tel traitement affecte gravement la santé de la personne disparue, voire entraîne sa mort », a déclaré Philip Luther.

    Et pour leurs proches, la douleur de ne pas savoir est intolérable.

    Dès que la famille de Mohamed Bachir Arab a su qu’il avait été arrêté, elle a commencé à essayer de découvrir des indices sur l’endroit où il était détenu.

    Au départ, elle n'a rien trouvé. Mais après quelque temps, des renseignements ont commencé à filtrer. Plusieurs hommes libérés de l’un des centres de détention les plus tristement célèbres du pays l’ont avertie qu’ils l’avaient vu à divers endroits.

    Peu après son arrestation, Mohamed Bachir Arab a été aperçu dans les locaux des services de renseignement de l’armée de l’air à Alep, puis dans un hôpital de la ville. L’homme qui a fourni ces informations a indiqué que Mohamed Bachir Arab souffrait de blessures à la tête qui auraient été dues à des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.

    Amnesty International s’est entretenue avec plusieurs personnes qui ont été maintenues dans ce centre de détention. Un homme, qui vit désormais hors de Syrie et a demandé à ce que son nom ne soit pas révélé, a confié que la vie dans le centre était si dure qu’il aurait souvent préféré être mort.

    Il a expliqué que les détenus étaient souvent roués de coups, maintenus dans des cellules surpeuplées et que le manque d’eau potable les obligeait à boire l’eau des toilettes. L’absence d’hygiène était à l’origine d’épidémies de diarrhées et d’autres maladies infectieuses, ce qui a contribué à la mort de plusieurs détenus.

    D’après d’autres détenus libérés, Mohamed Bachir Arab a été vu dans d’autres centres de détention, notamment à la branche d’al Ameerya des services de renseignement de l’armée de l’air, à Damas, et dans les locaux des renseignements des armées à Qaboun.

    Mais les informations concernant le lieu où il pourrait se trouver sont insuffisantes. En début d’année, un autre homme a indiqué avoir vu Mohamed Bachir Arab à la prison militaire de Saydnaya, où il pourrait avoir été traduit devant un tribunal militaire, mais on ignore toujours ce qu’il est advenu de lui.

    « Le fait que, près de trois ans après qu’il a été placé en détention, personne ne sache où se trouve Mohamed Bachir Arab dresse un portrait scandaleux du fonctionnement du réseau opaque de centres de détention contrôlé par les autorités syriennes. Les implacables forces de sécurité maintiennent secrètement des personnes en détention et les déplacent dans tout le pays sans même penser à l’immense angoisse dans laquelle elles plongent les familles des détenus », a déclaré Philip Luther.

    Mohamed Bachir Arab n’est que l’un des noms qui figurent sur une longue liste de militants pacifiques, d’avocats, de journalistes et de travailleurs humanitaires perçus comme opposés aux politiques des autorités syriennes et détenus secrètement par les forces de sécurité. On est toujours sans nouvelle de beaucoup d’entre eux.

    Sur cette liste figurent Ali Mahmoud Othman, journaliste citoyen arrêté à Homs en mars 2012, Juwan Abd Rahman Khaled, militant kurde arrêté à Damas en septembre 2012, Khalil Matouq, avocat spécialiste des droits humains vu pour la dernière fois à un poste de contrôle près de Damas en octobre 2012, ou encore Nasser Saber Bondek, poète et militant humanitaire emmené de son domicile de Damas en février 2014.

    Et la liste est loin d’être complète. Ce sont les fantômes de la guerre de Syrie.

    Rania, qui vit désormais hors de Syrie, compte continuer à chercher Mohamed Bachir Arab : « Je n’ai eu aucune véritable nouvelle de Mohamed depuis huit mois, mais je vais continuer à le chercher. C’est quelqu’un de vraiment pacifique alors je ne comprends pas pourquoi il est en prison. Il faut que les choses changent en Syrie. »

    http://www.amnesty.org/fr/news/disappearances-syria-ghosts-war-2014-08-29

  • En route pour l’exploitation du gaz de schiste (El Watan)

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	Manifestation à Alger du 7 juin dernier devant la Grande-Poste

    Cet automne, les autorités donneront les résultats de l’appel d’offres pour l’exploitation de 31 zones géographiques, dont une partie dans le sud-ouest du pays. Après avoir été reportée par deux fois, la date à laquelle les sociétés doivent remettre leurs propositions est désormais fixée au 30 septembre.

     

    Les premiers contrats seront signés un mois plus tard. Sur ces 31 périmètres, une quinzaine pourrait concerner les gaz de schiste. «Après la signature des contrats, l’Algérie s’engagera irréversiblement dans l’exploitation de ces gaz», explique un expert. Dans la région d’Adrar, les opposants à l’exploi- tation du gaz de schiste ont prévu de poursuivre leurs actions de sensibilisation dans les zones éloi- gnées, comme Reggane. «Nous envisageons une réunion publique à Adrar en septembre mais pas à l’extérieur, dans une salle.

    Certains citoyens nous reprochent de manifester, alors nous voulons leur montrer que notre objectif est juste de discuter de l’impact de l’exploitation de ces gaz sur notre quotidien», explique Mohad Gacemi, militant, qui aimerait parvenir à réunir les militants du Sud avec ceux du Nord dans un grand sit-in à Alger. Des experts, comme l’ancien haut-responsable de Sonatrach, Hocine Malti, dénoncent les risques écologiques et économiques de l’exploitation de ce gaz non conventionnel.

    Si plusieurs pays dans le monde ont interdit cette exploitation du fait des risques environnementaux, l’Algérie manque surtout de compétences dans l’extraction de ce gaz. Malgré les recommandations de prudence, le président Abdelaziz Bouteflika avait officiellement autorisé l’exploitation du gaz de schiste lors du Conseil des ministres du 21 mai. Selon le Département de l’Energie américain, il y aurait dans le sous-sol algérien près de 20 000 milliards de m3 de gaz, principalement dans les régions de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et Tindouf.

    Leïla Beratto le 29.08.14 | 10h00

    http://www.elwatan.com/economie/en-route-pour-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-29-08-2014-269506_111.php

    Commentaire: Apparemment l'Algérie ne manque pas d'eau! Il en faut des quantités pour cette extraction, qui une fois polluée ira... polluer le reste!