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Révolutions Arabes - Page 290

  • « Le cessez-le-feu à Gaza est un succès considérable pour le Hamas » (Essf)

    Après cinquante jours de guerre entre le Hamas et l’armée israélienne qui auront laissé la bande de Gaza exsangue, les deux camps se sont accordés, mardi 26 août, sur un nouveau cessez-le-feu qui sera, cette fois, « illimité ». Spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des affaires étrangères, un centre de recherche basé à Londres, Daniel Lévy analyse les termes de cet accord.

    Camille Bordenet : L’accord de cessez-le-feu est-il plus ambitieux que ce qui avait été négocié jusqu’à présent ?

    Daniel Lévy : Cet accord ressemble plus ou moins à ceux conclus en novembre 2012 et janvier 2009, et qui n’avaient pas vraiment été respectés par la suite. Pour l’heure, nous ignorons si nous pouvons attendre plus de celui-ci. De nombreux points de dissensions entre les deux camps devront encore être abordés dans un mois dans le cadre de nouvelles négociations pour parvenir à un accord de cessez-le-feu permanent.

    L’issue de ces longs pourparlers aura donc débouché sur un accord politique, puisque rien ne pouvait être conclu sur le plan militaire. Mais aujourd’hui, plus que lors des précédents accords, les objectifs sont plus ambitieux : le Hamas exige la construction d’un port et d’un aéroport, ainsi que la levée totale du siège imposé à la bande de Gaza depuis 2006. Pour autant, je ne suis pas sûr que les résultats, eux, seront très différents.

    Pourquoi Benyamin Nétanyahou et le Hamas ont-ils accepté de signer un accord maintenant ?

    Je pense que les deux camps étaient tout simplement à bout et n’avaient plus rien à gagner à continuer. Et, de ce point de vue-là, je ne pense pas que l’on puisse attribuer cet accord à la médiation égyp- tienne. L’Egypte était plus préoccupée par ses propres objectifs, vis-à-vis du Hamas notamment, que par la mise en place d’un cessez-le-feu.

    Cet accord a pu être conclu car les deux camps avaient autant à perdre s’ils continuaient et autant à gagner s’ils arrêtaient. Bien sûr que, s’il l’avait souhaité, Nétanyahou aurait pu venir à bout militaire- ment du Hamas et anéantir totalement la bande de Gaza, mais à quel prix ? Contrairement à certains de ses ministres, il ne le souhaitait pas.

    Nétanyahou a senti qu’il était de plus en plus affaibli – en témoigne sa chute de popularité dans les récents sondages – et que le temps des compromis était venu. Venir à bout de la bande de Gaza aurait coûté beaucoup de temps et de vies et lui aurait été fatal politiquement, tant sur le plan interne qu’international. Et avec en plus la rentrée scolaire la semaine prochaine, il ne pouvait pas se le permettre.

    Le Hamas revendique la « victoire », en est-ce réellement une pour lui ?

    Je pense que quand vous perdez plus de deux mille vies humaines, c’est difficile de parler de victoire. Mais d’un point de vue stratégique, c’est vrai qu’Israël ne peut pas s’arroger la victoire. Donc oui, c’est un succès considérable pour le Hamas : qu’il ait tenu cinquante jours durant, qu’il ait réussi à démon- trer qu’Israël pouvait être vulnérable, qu’il ait mis en place une certaine forme de dissuasion malgré le déséquilibre des forces en sa défaveur...

    Habituellement, la réalité de l’asymétrie du conflit israélo-palestinien veut que les Palestiniens paient un très lourd tribut, tandis que, du côté de l’Etat hébreu, on fait en sorte que les Israéliens ne se rendent même pas compte de la situation et continuent à vivre normalement. Or cette fois, le Hamas changé la donne : pendant cinquante jours, les israéliens n’ont pas eu de répit.

    Bien sûr, le prix à payer aura été lourd sur tous les plans, mais politiquement et symboliquement, le Hamas en ressort plus fort et Nétanyahou, plus faible.

    Pensez-vous que les exigences du Hamas ont des chances d’être suivies ?

    Cela dépend des points de l’accord : je ne pense pas que la construction d’un port et d’un aéroport puisse aboutir. Par contre, ouvrir un peu plus la bande de Gaza avec la levée partielle du blocus de l’enclave en vigueur depuis 2006 me semble possible, surtout pour faire rentrer de l’aide humanitaire, des biens et des moyens de reconstruction.

    Propos recueillis par Camille Bordenet
    Journaliste au Monde

    LEVY Daniel, BORDENET Camille

     

    * Le Monde.fr | 27.08.2014 à 16h53 • Mis à jour le 27.08.2014 à 20h42.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32870

     

  • Retraite des Chibanis: une loi toujours pas appliquée (LO)

    En janvier 2014, relancée par des associations, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a fait voter une loi permettant aux travailleurs retraités étrangers de plus de 65 ans de percevoir dans leur pays d'origine leurs prestations sociales, complétant leurs maigres retraites, sous la forme d'une allocation de réinsertion équivalant aux allocations qu'ils touchent en France :

    allocation de solidarité pour les personnes âgées, aide au logement et maintien de l'assurance-maladie. Cela concerne particulièrement les travailleurs retraités maghrébins, les Chibanis (ce qui signifie « anciens » en arabe), recrutés il y a quarante ans par le patronat pour venir travailler dans le bâtiment ou l'industrie automobile.

     

    Jusqu'à maintenant, ils sont obligés d'avoir un logement avec leur adresse principale en France (souvent la chambre de 8 mètres carrés du foyer qui les a logés à leur arrivée) et d'y résider au moins six mois par an pour bénéficier de leurs droits sociaux, acquis après des dizaines d'années de travail en France.

     

    Après l'adoption de cette loi, Marisol Touraine s'est félicitée : « Il s'agit d'une avancée essentielle pour les immigrés âgés de plus de 65 ans, dont plus de 35 000 vivent actuellement dans des foyers, certains y étant contraints en raison de portabilité des droits sociaux, et malgré des conditions de résidence souvent inadaptées aux personnes vieillissantes. »

    Et, dans ce communiqué, elle rappelait que « ce dispositif avait été adopté à l'unanimité par le Parlement en 2007, mais les décrets d'application n'ont jamais été pris ».

    C'est vrai : depuis sept ans, cette loi Borloo adoptée sous Sarkozy n'a jamais été appliquée. Mais la nouvelle loi Touraine, votée depuis huit mois, n'a toujours pas, elle non plus, ses décrets d'application publiés. Donc la loi n'est toujours pas appliquée. Et les Chibanis qui le souhaitent ne peuvent toujours pas retourner vivre leur retraite dans leur pays. Car s'ils s'absentent trop de France, ils peuvent voir leurs prestations sociales suspendues ou supprimées. Louis BASTILLE

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2404&id=13

  • Israël et territoires occupés, vers la fin de l’impunité des entreprises? (AMP)

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    Les bulldozers D9 produits par Caterpillar pèsent 64 tonnes et mesurent plus de quatre mètres de haut et huit de long. A leur arrivée, Israel Military Industries Ltd, une entreprise d’Etat, leur ajoute un blindage. | © CreativeCommons / Matt Knight

    L’ONG genevoise TRIAL a soutenu une plainte pénale de Palestinien·ne·s contre la filiale suisse de Caterpillar.

    L’armée israélienne a utilisé des bulldozers du fabricant de machines de chantier pour détruire leurs habitations en 2007. La plainte ne donnera pas lieu à un procès, mais la procureure a qualifié ces destructions de crimes de guerre.

    Les entreprises devront-elles bientôt rendre des comptes lorsqu’elles exportent du matériel vers des Etats qui violent les droits humains ou commettent des crimes de guerre?

    En mars 2011, six familles palestiniennes ont déposé une plainte pénale contre la filiale suisse du fabricant de machines de chantier Caterpillar. Motif: complicité de crimes de guerre. Deux ONG, l’organisation TRIAL (Track Impunity Always – poursuivre l’impunité sans relâche), basée à Genève, et son homologue palestinien, Al-Haq (la vérité), ont soutenu la plainte contre Caterpillar Sàrl, dont le siège est à Genève. L’ONG genevoise a rédigé les plaintes et fourni un avocat.

    Lors d’un raid dans un quartier de la ville de Qalqilya en Cisjordanie en août 2007, les maisons des plaignant·e·s avaient été détruites par les Forces de défense israéliennes (IDF) au moyen de bulldozers de type D9, vendus par le biais de Caterpillar Sàrl. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a récemment classé la plainte, au motif que les bulldozers en question ne sont pas des armes et que l’entreprise Caterpillar ne peut être tenue responsable pour l’utilisation que font les IDF de son matériel.

    Caterpillar fabrique et exporte des machines engagées sur des champs de bataille.

    Fait marquant, la procureure en charge du dossier a cependant qualifié les événements survenus en 2007 à Qalqilya de «démolitions punitives», reprenant les termes du Rapporteur spécial des Nations unies. Autrement dit des crimes de guerre. Selon elle, la destruction de ces six bâtiments n’était pas «rendue absolument nécessaire par les opérations militaires» et contrevenait donc à la quatrième Convention de Genève, qui protège les personnes civiles en temps de guerre. Une reconnaissance qui réjouit le directeur de TRIAL, Philip Grant. «Nous sommes satisfaits par ce que nous considérons comme une décision historique retenant l’existence de crimes de guerre commis par l’armée israélienne. Nous regrettons par contre l’approche ‘couteau de cuisine’ qui empêche de retenir la responsabilité de l’entreprise.»

    L’ordonnance de non-entrée en matière du MPC souligne que le Caterpillar D9 n’est pas sur la liste des biens à «double usage», c’est-à-dire à usage civil et militaire.

    Tout comme un couteau de cuisine utilisé pour un meurtre ou comme le Pilatus PC-9, cet avion «civil» qui a bombardé des rebelles tchadiens au Darfour, le bulldozer américain demeure légalement une machine de construction à usage strictement civil. Le fabricant ne peut par conséquent pas être poursuivi pour l’usage qui est fait de son produit, tant qu’il est aussi utilisé de façon légale – ce qui est le cas des Caterpillar D9.
    Jeu de dupes

    Les entreprises qui fabriquent et exportent des machines engagées sur des champs de bataille se retranchent régulièrement derrière leur ignorance de la situation dans les pays en conflit, fait remarquer Philip Grant.

    La décision du MPC, mentionnant explicitement l’implication des bulldozers D9 dans la destruction injustifiée des maisons à Qalqilya, a été transmise à Caterpillar. Pour le directeur de TRIAL, c’est un signal fort adressé à toutes les entreprises dont l’activité viole des droits humains et une grande nouveauté qui devrait les faire réfléchir: «Et si la prochaine plainte était contre nous?»

    Suffisant pour geler les exportations? Du côté du constructeur américain, la communication est verrouillée. Pas de réponse à Genève, il faut passer par un porte-parole en Belgique. «Nous produisons des machines qui servent à construire des routes et des bâtiments, déclare Erik De Leye, représentant médias pour l’Europe et le Moyen-Orient chez Caterpillar. Nous les vendons partout dans le monde, sauf où c’est expressément interdit. Nous n’exportons par exemple pas vers l’Iran ou la Corée du Nord.» La compagnie se tient donc aux embargos décidés par les Etats, mais «refuse de discriminer les clients en contrôlant comment sont utilisées les pièces d’équipement», précise Erik De Leye. Selon lui, l’écrasante majorité des engins de la marque en opération dans le monde – près de trois millions – est destinée exclusivement à un usage civil.

    La présence des bulldozers de la marque dans les médias associée aux destructions d’habitations ne pose-t-elle pas un problème d’image? «Caterpillar a du respect et de la compassion pour toutes les personnes affectées par les conflits au Proche-Orient. Nous sommes en faveur d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien. Nous pensons que cette solution doit être le résultat d’un processus politique et diplomatique.»
    Un pas dans le bon sens ?

    TRIAL et Al-Haq, en accord avec les victimes dont les maisons ont été détruites, ont renoncé à faire appel. «Nous espérons cependant avoir ouvert la voie. D’autres ONG devraient songer plus souvent à avoir recours au droit. Une procédure pénale ouverte, et a fortiori un procès, peuvent exercer un effet déterminant sur tout un secteur économique», indique Philip Grant. En ce qui concerne Caterpillar, la reconnaissance par un organe officiel du pouvoir judiciaire suisse de l’implication de ses bulldozers dans des crimes de guerre devrait avoir plus de poids que des rapports d’ONG, souligne le directeur de TRIAL. Selon lui, cette décision est un avertissement qui permet au moins de couper l’herbe sous le pied du «on ne savait pas».

    Précédents juridiques

    En 2010, une plainte déposée par Al-Haq contre l’entreprise Riwal aux Pays-Bas avait conduit à la perquisition des résidences de dirigeants de la firme. Selon l’accusation, l’entreprise néerlandaise participait à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en mettant à disposition des grues pour la construction du mur de séparation en Cisjordanie. Le procureur avait alors classé l’affaire, tout en rappelant le devoir des ressortissant·e·s et entreprises néerlandais·e·s de ne pas se mettre en infraction avec le droit international humanitaire. Riwal a dès lors dénoncé son contrat avec Israël. Dans la foulée, une autre entreprise active dans le traitement des eaux dans les Territoires occupés avait fait de même.

    Démolitions «légales»

    A l’aube du 29 août 2007, les Forces de défense israéliennes (IDF) investissent le quartier Al Naqar, dans la ville cisjordanienne de Qalqilya. Les soldats sont à la recherche de trois individus soupçonnés d’avoir participé à des actions terroristes. Dans leur fuite, ils seraient brièvement passés par la propriété d’une femme du quartier. Selon les témoignages de personnes sur place, les IDF ont fait sortir les habitant·e·s de six maisons pour les interroger, tandis que les bulldozers détruisaient les maisons et tout leur contenu. Les autorités de la ville ont estimé le montant de la destruction totale de six maisons et des dommages causés à neuf autres habitations à 260 000 dollars. Les familles qui vivaient dans ces maisons ont perdu leur toit et la plupart de leurs biens. Beaucoup d’entre elles n’ont pas les moyens de reconstruire et vivent toujours chez des proches. Les autorités israéliennes leur refusent toute forme de compensation. Selon celles-ci, les démolitions étaient légales puisque les IDF étaient à la recherche d’activistes du Hamas qui venaient d’attaquer des soldats. Par Jean-Marie Banderet

    Article paru dans le magazine AMNESTY, n°78, publié par la Section suisse d’Amnesty International, août 2014.

    Source: Amnesty International Suisse

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/08/26/amnesty-international-suisse-israel-et-territoires-occupes-vers-la-fin-de-limpunite-des-entreprises/

  • Egypte: Un programme d'austérité à la mode du FMI! (Ael)

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    Au matin du 5 juillet, les Égyptiens se sont réveillés avec une douche glacée !

    Il est vrai que la température estivale est élevée, surtout en ce mois de Ramadan. Mais c’est d’autre chose qu’il s’agit : les prix des carburants vont désormais flamber. La veille au soir, le gouvernement a annoncé une vaste restructuration des subventions des produits pétroliers. En clair, « restructuration », signifie baisse des subventions... et donc hausse des prix !

    Les plus fortes concernent les carburants les plus couramment utilisés, à savoir le diesel et l’essence 80 octane. Le premier passe de 1,10 LE (livre égyptienne) à 1,80 LE, et le second de 0,90 LE à 1,60 LE - soit respectivement 64% et 78% de hausse [1 LE = 0,10 €]. Parallèlement, les heureux propriétaires de moyennes et de grosses cylindrées auront à supporter une augmentation de 40% pour les premiers, et de seulement 6,4% pour les seconds. Ce traitement de faveur est certainement du au fait que la subvention de leurs carburants respectifs (le 92 octane et le 95 octane) a été progressivement supprimée depuis 2012.

    Quant au gaz naturel, utilisé par un grand nombre de taxis, son prix fait un bond de 175% (1,10 LE le m3 contre 0,40 LE antérieurement) ! La colère des chauffeurs de taxis ne s’est d’ailleurs pas faite attendre. Dès ce samedi matin, ils ont bloqué plusieurs routes du Caire et d’autres gouvernorats. Déjà pénalisés par les pénuries récurrentes de carburant -qui les obligent parfois à se fournir sur le marché parallèle - ils redoutent le déchaînement de colère de leurs clients à l’annonce de l’augmentation conséquente du prix de la course !

    Sans compter le fait que, déjà accablés par la hausse des denrées alimentaires en cette première semaine du mois de Ramadan, la grande majorité des Égyptiens - dont 34 millions, selon le gouvernement, vivent au dessous du seuil de pauvreté - va devoir se serrer, encore plus, la ceinture. Indépendamment du prix du carburant à la pompe, ces hausses se répercuteront, en effet, sur le coût du transport de la nourriture et des biens, sur les transports en commun, sur l’électricité et les bonbonnes de gaz déjà rationnés, sans oublier les services. Pour la grande majorité des Égyptiens, cette suppression de l’aide de l’État aux carburants et aux produits de première nécessité (cf « Égypte : rationnement du pain high-tech ») va donc avoir une conséquence désastreuse. Leur pouvoir d’achat va s’en trouver drastiquement réduit, car c’est le programme des produits subventionnés qui leur permettait de boucler péniblement leur fin de mois. De plus, en l’absence de réglementation des prix, ils peuvent désormais s’attendre à une valse anarchique des étiquettes !

    Bref, la pilule va être dure à avaler, car jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait osé s’attaquer au système de subventions, redoutant certainement des mouvements de contestation sociale. Mais à peine élu, après une campagne présidentielle axée sur son prestige et non sur un programme clair - on sait maintenant pourquoi !- le maréchal Al-Sissi a finalement annoncé la couleur, et défendu le programme d’austérité, appelant les Égyptiens à faire des sacrifices pour l’économie de leur pays. L’heure est à la restriction budgétaire ! Excepté pour les « chouchous » du régime, comme les militaires dont la retraite à été revalorisée, ou la police désormais équipée de tenues et de véhicules anti-émeutes dernier cri !

    Pourquoi cette coupe drastique dans le programme de subventions de l’État aux produits de première nécessité ? Tout simplement parce que depuis janvier 2011, l’Égypte tente d’obtenir du Fmi un prêt de 4,8 milliards de dollars. Les récentes mesures d’ajustement structurel en cours - concer- nant les produits pétroliers mais aussi la farine - seront sans doute perçues comme un signal fort pour la reprise des discussions avec le banquier international, jusque-là restées au point mort.

    Logiquement, la prochaine étape de ce plan devrait toucher un secteur hyper-sensible de la société égyptienne : l’administration publique tentaculaire qui emploie des millions de fonctionnaires. Cela signifie des charrettes de chômeurs en perspective. Autant dire que les Égyptiens, qui vivent déjà sous haute tension sécuritaire et avec une épée de Damoclès dissuasive -« The protest law », la loi anti-rassemblements qui criminalise les manifestations- vont devoir avaler amèrement les couleuvres de la Sissicratie ! 27 août 2014

    Rabha Attaf est journaliste indépendante franco-algérienne.

    Auteure de Place Tahrir, une révolution inachevée, éditions workshop19, Tunis, 2012

    (Source : http://place-tahrir.blogspot.com)

    Source : http://pambazuka.org

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/egypte/article/egypte-un-programme-d-austerite-a

  • Maroc : Lettre de votre Camarade Wafae Charaf (Ael)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/01/3568024074.jpeg

    Camarades,

    J’appartiens aux opprimé-e-s, aux humilié-e-s et aux exploité-e-s qui subissent la détention. Mon emprisonnement est lié à ma qualité de militante de droits humains et à mon engagement politique au Parti la Voie Démocratique ainsi qu’à mon attachement à la lutte aux côtés des ouvrières et ouvriers. Cette classe ouvrière marginalisée, exploitée qui travaille dans des conditions d’oppression, et de despotisme. Une exploration doublement insupportable en particulier pour les femmes qui subissent les licenciements abusifs collectifs et individuels et la totale absence de protection sociale....etc

    Ma détention n’était pas une surprise pour moi car je savais - et dès les premiers instants de mon enlèvement et de la torture que j’avais subit psychiquement et physiquement - que le régime (Makhzen) cherchait à redorer son blason avec une idée préalable visant à falsifier les faits avant même un simple début d’enquête à ce sujet.

    Cher-e-s Camarades, du fond des geôles de l’humiliation et du déshonneur, je vous adresse mes salutations les plus respectueuses et considérables et tout particulièrement au corps de ma défense, à toutes les organisations de droits humains et politiques, à tous les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de ce détestable régime, à tous les détenu-e-s du glorieux mouvement marocain du 20 février...Je peux mourir dans ma cellule en levant les symboles de la Victoire et de la fierté. Je veux transmettre mes salutations à mon Camarade détenu Oussama, aux jeunes du mouvement du 20 février, aux Camarades de mon Parti la Voie Démocratique et à sa jeunesse combative. Je salue toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Salutations de fierté et de reconnaissance à ma famille qui a subit la douleur, la maladie, la déception (....) après mon enlèvement et la torture dont j’étais victime...Ce ne sont pas des mensonges comme le prétend le régime qui voulait, depuis le début, que je renonce à mes déclarations et les démentir et que ce n’était que hallucinations imaginaires...

    Camarades : Mes principes, mes valeurs de droits humains et politiques que j’ai appris et adopté au sein de mon Parti la Voie Démocratique ne me permettent pas de fabuler comme le prétend et le propage le régime dont l’objectif principal est d’étouffer - dans ce pays blessé - toute voix libre revendiquant la dignité, la liberté, la justice sociale et l’égalité.

    Mon attachement au combat aux côtés des ouvriers (es) de Tanger ainsi que mon appartenance politique constituent les raisons principales pour que le régime répressif éteint ma voix, me priver de mon nom et pour que votre camarade Wafae CHARAF se transforme à un N° parmi d’autres.

    Mes forces se sont écroulées en cette étape de mon enlèvement et jusqu’à présent. de l’intérieur de ma prison - et malgré mes souffrances des crises de dépressions aigus et en étant sous soins médicaux avec des attestations prouvant la torture féroce dont j’était objet qui dépasse les simples conditions humaines et bafouant toutes les conventions internationales de droits humains pourtant ratifiés par le Maroc - l’Etat Makhzen a fabriqué un dossier avec des accusations fallacieuses. C’est un complot, parmi plusieurs d’autres, contre les militants des droits humains et politiques qui s’opposent à ce régime. Contre les militants de la Voie Démocratique sous l’oppression du terrorisme psychique et policier.

    Salutations sincères de votre Camarade Wafa CHARAF 27 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-lettre-de-votre-camarade

  • Maroc Oujda : Les infirmiers du CHU en grève (AEL)

    Les nouveaux infirmiers du Centre universitaire hospitalier d’Oujda (CHU) ont tenu mercredi 13 août un sit-in de protestation pour décrier la lenteur dans la règlementation de leur situation financière.

    « Nous avons signé les procès-verbaux de prise de service le 2 janvier et depuis on attend que notre situation financière soit régularisée », expliquent plusieurs d’entre eux. Et pour alerter sur la gravité de leurs cas, ils ont tenu un sit-in de protestation à l’intérieur du nouveau CHU, inauguré en juillet dernier par le Souverain. Un piquet de grève de deux heures a été tenu pour faire activer la procédure de paiement, et bénéficier de la couverture médicale et des primes de garde.

    « Tous les polyvalents et anesthésistes du CHU qui travaillent dans les blocs opératoires ou font la garde de nuit ne perçoivent pas d’indemnités de garde contrairement aux autres infirmiers du ministère de la Santé », soulignent les fonctionnaires qui ont fait ces gardes, soulignant au passage qu’au cours de ces nuits, il leur arrivait aussi d’être victimes d’agressions verbales sans être protégés. Les protestataires veulent aussi regagner leurs postes d’affectation au lieu de s’éterniser dans le provisoire qui dure depuis huit mois. Pour débloquer la situation, plusieurs réunions ont été tenues entre l’administration et les représentants syndicaux. Elles ont eu lieu les 29 mai, 26 juin et 2 juillet. En vain jusqu’à présent.

    Dans une réponse adressée au secrétaire général du syndicat national de la santé (CDT) et dont L’Economiste dispose d’une copie, le directeur du CHU explique que le retard est dû à plusieurs facteurs. D’abord, le nombre important des départements ministériels intervenant dans la finalisation des arrêtés. Secundo, les démarches et procédures à suivre nécessitent une formation au préalable des cadres financiers du CHU. Argumentaire réfuté par les grévistes. Ils avancent qu’il est anormal que les procédures de régularisation financière traînent depuis plus de huit mois avec ce qu’elles engendrent comme problèmes socioéconomiques.

    Le CHU d’Oujda a recruté 480 employés au cours de 2014 sur concours : 180 administrateurs et 300 infirmiers. Ces derniers ont été affectés en tant qu’anesthésistes, infirmiers polyvalents, sages-femmes, techniciens de radiologie et de laboratoire biomédical, orthophonistes, orthoptistes, kinésithérapeutes, techniciens en statistiques, techniciens d’hygiène et en psychiatrie. Ils étaient affectés à des postes provisoires à l’hôpital Al Farabi depuis le 15 janvier, le CHU n’étant pas encore fonctionnel à cette époque. Une situation inchangée pour certains jusqu’à maintenant. D’autres ont été affectés à l’hôpital psychiatrique Razi ou au centre d’oncologie régional. Ces deux structures hospitalières font partie du CHU. 27 août 2014

    Source : L’Économiste

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-oujda-les-infirmiers-du-chu

     

  • Comprendre le conflit israelo-palestinien (Ujfp)

    Vendredi 29 août Evénement à l’appel du Collectif Urgence Palestine

    Intervenants :

    Florence BRAUD - ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)

    Jean-Yves CROIZE - BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien)

    Jean-Guy GREILSAMER - UJFP (Union Juive Française pour la Paix)

    Présentation des solutions de soutien à la Palestine.

    LCR des Genottes
    Places des Genottes
    95800 Cergy Saint Christophe.
    Le vendredi 29 août 2014  19h30

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3486

  • L'usine invisible de la révolution algérienne (La Brèche)

    http://www.la-breche.com/catalog/images/011.jpg

    "Mémoires d'un trotskiste grec"

    Dimitris Livieratos, chargé, pour le compte de la IVeme Internationale, de coordonner et de mener a bien l'installation d’usines d’armement pour le FLN au Maroc, raconte dans ce livre ses propres mémoires


    Ce livre nous offre la possibilite de lire de la plume d'un acteur - et étroit collaborateur de Michel Raptis (Pablo), dirigeant célèbre de la IVeme Internationale - la manière dont il a vécu les évenements.
    Il laisse, dans la description d’une revolution en marche, loin des recits héroiques et hagiographiques, une place au tragique, au doute, aux incertitudes.

    Il pose des questions essentielles sur la difficulte d’etablir de nouvelles relations humaines, de nouvelles relations dans le travail, qui ne détruisent pas l’individu au service de la cause.


    Il décrit le décalage entre la classe ouvrière algérienne, qui «vivait hors des frontieres», «s'était développée dans un cadre européen» à «Paris, Marseille, Lyon, Frankfort ou Cologne», et les «gens des djebels», qui peut contribuer a expliquer les difficultes de l'Algerie independante. Il décrit la grandeur et les difficultes de l'internationalisme.

    http://www.la-breche.com/catalog/product_info.php?products_id=3101&osCsid=75a86e5e0d1538b907bc17d8b519f0c4

  • Nouveautés sur "Agence Médias Palestine"

     

     

    Tandis que la guerre fait rage à Gaza, la violence et les arrestations se poursuivent sans relâche en Cisjordanie.

    Tandis que la guerre fait rage à Gaza, la violence et les arrestations se poursuivent sans relâche en Cisjordanie.

    “Les arrestations, les expulsions, les démolitions de maisons, les saisies de terres et le harcèlement des Palestiniens par les colons continuent : depuis le début des combats au sud le 8 juillet, les soldats et la police ont blessé 2 139 Palestiniens en Cisjordanie.” Par Amira Hass 24 août 2014 Vus de dos, des Palestiniens...
     
     

     

    VISUEL: Gaza occupée sous attaque - Les chiffres (au 18 août 2014)

    VISUEL: Gaza occupée sous attaque – Les chiffres (au 18 août 2014)

     

    En photos : des familles de Gaza rentrent chez elles vers l’horreur et la dévastation

    En photos : des familles de Gaza rentrent chez elles vers l’horreur et la dévastation

    Silvia Boarini – The Electronic Intifada – 22 août 2014 La famille Qarana est revenue dans sa maison démolie à Shujaiya, à l’est de Gaza ville, pour sauver des biens, le 26 juillet. Après près de vingt jours de guerre, le quartier de Khuzaa, au sud de Gaza, près de Khan Younis, était toujours hors...
     

     

    Un jeune lyonnais arrêté et intimidé pour avoir donné des informations sur les Français qui servent dans l'armée israélienne

    Un jeune lyonnais arrêté et intimidé pour avoir donné des informations sur les Français qui servent dans l’armée israélienne

    Hassan, jeune lyonnais qui tient une page facebook “H & O Production” a été arrêté et intimidé pour avoir diffusé des informations (qui étaient déja publiques comme on peut le lire dans le témoignage de Hassan) sur les soldats français qui servent dans l’armée d’occupation israélienne. Nous republions son témoignage ci-dessous. L’Agence relaye également son...
     
     

     

    Qu’arriverait-il si la Palestine saisissait la Cour Pénale Internationale ?

    Qu’arriverait-il si la Palestine saisissait la Cour Pénale Internationale ?

    De Michael Kearney – 20 août 2014 Destruction dans le quartier de Shujaiya à l’est de Gaza City, le 19 août. (Mohammed Asad / APA images) Qu’arriverait-il si Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne, signait une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) ? La question a acquis une certaine urgence dans l’attaque en cours...
     
  • Douarnenez vendredi 29 août (Afps)

    http://img4.hostingpics.net/pics/137813estelledouarnenez.jpg

    Rassemblement

    POUR L’ARRÊT DU MAS­SACRE A GAZA ! POUR LA PAIX, RESPECT DES DROITS DES PALESTINIENS !


    - Pour l’arrêt immédiat et défi­nitif des bom­bar­de­ments israé­liens de la Bande de Gaza et des incur­sions de l’armée israélienne
    - Pour la levée immé­diate du blocus, illégal et cri­minel, de la Bande de Gaza, imposé à la popu­lation de ce ter­ri­toire depuis plus de 6 ans par Israël
    - Pour le jugement des Israé­liens, res­pon­sables et auteurs de crimes de guerre à Gaza
    - Pour la fin de l’occupation et de la colo­ni­sation par Israël de la Cis­jor­danie et de Jérusalem-​​Est
    - Pour la libé­ration des pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens et notamment de Marwan Bar­ghouti
    - Pour la prise en compte des droits des réfugiés palestiniens
    - Pour des sanc­tions immé­diates contre Israël jusqu’à ce qu’il res­pecte le droit inter­na­tional et les droits des Palestiniens
    - Pour le soutien au gouvernement palestinien d’entente nationale
    - Pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967
    - Pour des actes concrets de la France pour le respect du droit international


    RAS­SEM­BLEMENT DEVANT LES HALLES DE DOUAR­NENEZ 

    VEN­DREDI 29 AOÛT 11 H 30


    Il sera suivi d’un défilé jusqu’au Festival de Cinéma de Douarnenez


    A l’appel de : Asso­ciation France-​​Palestine Soli­darité, ATTAC, CGT, Comité de Jumelage Douarnenez-​​Rashidiyeh, Ensemble (Alter­natifs, FASE, Gauche Anti­ca­pi­ta­liste), Front de Gauche, Parti Com­mu­niste Français, Parti de Gauche, UDB.

    http://www.france-palestine.org/Rassemblement,24579