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  • Les Palestiniens exigent de l’ONU l’arrêt de sa complicité dans le siège de Gaza (Agence Médias Palestine)

     

    « Ne récompensez pas Israël pour le massacre de Gaza ».

    C’est le message que les Palestiniens demandent aux peuples du monde de transmettre aux autorités des Nations Unies pour qu’elles cessent d’être complices du siège israélien de Gaza qui continue.

    Cet appel intervient alors qu’il est de plus en plus clair que le soi-disant Mécanisme de Reconstruction de Gaza négocié entre Israël et l’ONU a échoué.

    La fermeture du territoire, qui abrite près d’1,8 millions de Palestiniens, imposée en 2007, est restée aussi stricte que jamais en dépit de promesses de 5,4 milliards de dollars pour l‘aide à la reconstruction à la suite de l’attaque israélienne de l’été qui a tué plus de 2 200 personnes et laissé Gaza presque totalement dévasté.

    La complicité de l’ONU et des entreprises criminelles

    Alerte par mail du BNC (comité national du boycott) aujourd’hui : « il est temps que l’ONU se rende compte de l’ampleur de l’indignation au moment où des précisions se font jour sur la complicité de l’ONU dans le maintien de Gaza en état de siège et sur la façon dont les entreprises israéliennes vont profiter de la reconstruction de Gaza »

    Le BNC, le groupe dirigeant de la campagne palestinienne de boycott, désinvestissement, sanctions, a prévenu que « les entreprises qui sont prêtes à empocher des profits par la fourniture de matériaux de reconstruction sont des entreprises criminelles ».

    Cela comprend des entreprises telles que les cimentiers Nesher & ReadyMix qui « pillent les ressources naturelles palestiniennes et participent à la constructions des colonies illégales » a déclaré le BNC.

    Pas de reconstruction

    En Octobre, l’Intifada électronique a révélé les détails du Mécanisme de Reconstruction de Gaza, négocié avec Israël par Robert Serry, le coordinateur spécial de l’ONU pour le Processus de Paix au Moyen Orient (UNSCO).

    L’Intifada électronique a révélé que l’arrangement secret met effectivement l’ONU en position d’autorité sur la poursuite du siège de Gaza.

    Sous couvert de la reconstruction, l’ONU pilote et rassemble des informations précises d’ordre privé sur les familles palestiniennes à prendre en charge par Israël qui a un droit de veto sur le choix des familles qui peuvent obtenir de l’aide pour la reconstruction de leur maison.

    Et, en dépit des promesses selon lesquelles l’accord permettrait au moins aux Palestiniens devenus sans abri à cause des bombardements israéliens de reconstruire rapidement, le mécanisme ne marche pas.

    Les 28 camions de ciment entrés aujourd’hui à Gaza ne sont que la deuxième livraison de matériaux de construction pour le secteur privé depuis l’assaut de l’été, selon l’agence de presse Ma’an News.

    C’est une petite goutte d’eau dans le seau, qui suit une précédente livraison, petite également, de 75 camions il y a plus d’un mois.

    L’ONU estime que plus de 100 000 maisons ont été endommagées ou détruites dans les attaques israéliennes, ce qui a touché plus de 600 000 personnes – un tiers de la population de Gaza.

    Raes Fattuh, un responsable de l’autorité palestinienne basée à Gaza, a dit à l’agence Ma’an que les livraisons ont été interrompues par Israël depuis octobre.

    Le coup de sifflet de l’UNWRA

    Même l’UNWRA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, qui a au départ accueilli avec précaution le Mécanisme de reconstruction de Gaza, y va maintenant de son coup de sifflet.

    Pierre Kräkenbuhl, commissaire général de l’UNWRA, a dit la semaine dernière que « malgré de premiers résultats, le processus de reconstruction s’avère beaucoup trop lent et particulièrement inefficace ».

    « Si cela continue, nous arriverons à l’hiver sans progrès dans la reconstruction des maisons de ceux, nombreux, qui sont encore déplacés, dont ceux qui se trouvent encore dans les écoles de l’UNWRA. Les habitants de Gaza méritent plus et mieux que cela » a-t-il ajouté.

    La patate chaude

    L’accord négocié par Serry pour l’ONU a nourri la colère parmi les Palestiniens et le trouble dans les organisations internationales d’aide. Mais ces dernières ont largement échoué à se faire entendre.

    Au cour des dernières semaines, les grandes organisations d’aide ont gardé le silence sur la critique du Mécanisme de Reconstruction de Gaza.

    Par exemple, Oxfam, l’une des plus grosses ONG d’aide qui travaillent dans les territoires occupés de Cisjordanie et à Gaza, a, à plusieurs reprises, décliné les demandes de commentaires consistants de la part de l’Intifada électronique sur le Mécanisme de Reconstruction de Gaza.

    Un représentant d’Oxfam a donné une réponse dans ces termes : « nous n’estimons pas être les mieux placés pour donner des commentaires sur le mécanisme ».

    « Pour des informations plus précises » a-t-il ajouté, « nous suggérons de contacter AIDA ou UNSCO qui ont négocié l’accord ».

    Mais lorsque l‘Intifada électronique a contacté AIDA, l’association des agences de développement international basée à Jérusalem occupée, il lui a été dit qu’AIDA n’est qu’un organe de coordination qui n’a pas à faire de commentaires. La suggestion était de s’adresser à ses membres, dont Oxfam fait partie.

    Joint par téléphone, Nick O’Reagan, directeur régional de l’UNOPS, le bureau de l’ONU pour les services d’appui aux projets qui est le responsable opérationnel pour le plan de Gaza, s’est refusé à parler de ce sujet avec l’Intifada électronique.

    Il semble que les agences d’aide rivalisent dans l’art de se passer la patate chaude et sont – pour quelle raison ? – réticentes à critiquer l’échec d’un mécanisme qui a été facturé par l’ONU comme étant le salut pour les victimes palestiniennes du dernier spasme de violence d’Israël.

    L’ONU reconnaît des défaillances

    Nicole Ganz, porte-parole de l’UNSCO, a refusé de s’exprimer directement sur les critiques du BNC mais a orienté l’Intifada électronique vers les deux déclarations précédentes de Robert Serry ce mois-ci.

    Dans une déclaration du 21 novembre, Serry a reconnu – bien que de façon allusive – l’échec de son mécanisme à relancer la reconstruction à Gaza.

    Serry a aussi annoncé que l’ONU, Israël et les services de Ramallah de l’Autorité palestinienne, étaient arrivés à une « meilleure compréhension » en vue de commencer à débloquer le flux de matériaux de construction.

    C’est ce qui a sans doute abouti à la petite livraison de ciment d’aujourd’hui, mais même Fattuh de l’AP a dit à l’agence de presse Ma’an qu’il ne savait absolument pas si cette livraison n’était pas faite une fois pour toutes.

    Serry a aussi déclaré que « des précautions spéciales ont été prises pour éviter l’utilisation abusive de renseignements personnels sur ceux qui souhaitent accéder au mécanisme ». C’est une réponse vague à l’indignation palestinienne face à la possibilité pour Israël d’utiliser des informations obtenues via l’établissement par l’ONU des besoins sur des familles palestiniennes dans le but d’opposer son veto sur qui obtient de l’aide.

    Le manque de transparence de l’ONU sur le mécanisme signifie qu’il est impossible d’évaluer les allégations de Serry sur les « précautions ».

    Mais Serry a aussi admis que les « ressources existantes » ne suffisent pas et a exhorté les États donateurs à « mettre à disposition d’urgence » les fonds sur lesquels ils s’étaient préalablement engagés.

    Ce responsable de l’ONU a également fait appel « à toutes les parties concernées à apporter leur plein soutien pour rendre le mécanisme opérationnel à l’échelle nécessaire » – suggérant ainsi qu’on en est loin.

    Serry continue à présenter l’ONU comme simple soutien de l’Autorité palestinienne dans la mise en place d’un accord dont l’AP serait responsable en dernière analyse. Mais en réalité, c’est Serry lui-même qui a négocié et promu le Mécanisme de Reconstruction de Gaza ; c’est pourquoi la colère palestinienne est dirigée de façon croissante contre l’ONU.

    Serry dit qu’il « continue à croire que s’il est mis en œuvre de bonne foi, (le Mécanisme de Reconstruction de Gaza) serait un pas en avant vers la possibilité de lever les fermetures qui demeurent ».

    C’est une croyance que peu de Palestiniens partagent. Nombre d’entre eux croient plutôt, avec le désespoir croissant à Gaza tandis que la température hivernale baisse, que l’ONU aide Israël à donner une couverture internationale à son siège et aussi bien à en tirer des profits.

    Agir maintenant

    Le message du BNC est que les Palestiniens de Gaza ne peuvent plus attendre et qu’ils ne vont certainement pas compter sur la « bonne foi » d’Israël.

    Le BNC propose, sur son site internet, un formulaire simple permettant d’envoyer des messages aux plus hauts responsables de l’ONU, Serry compris.

    « Agissez tout de suite en envoyant un message aux responsables clef de l’ONU, les pressant d’empêcher Israël de tirer profit de la destruction de Gaza et d’adopter une politique d’achats excluant les entreprises criminelles des appels d’offres pour la reconstruction de Gaza » c’est la demande du BNC.

    Le BNC en appelle aussi aux Européens pour qu’ils exigent la suspension de l’accord d’association UE-Israël, l’accord de libre-échange qui permet à Israël l’accès aux marchés et aux financements européens.

    Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

    Par Ali Abunimah, mardi 25 novembre 2014

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/11/27/les-palestiniens-exigent-de-lonu-larret-de-sa-complicite-dans-le-siege-de-gaza/

    Source: Electronic Intifada

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    27 - novembre -

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    26 - novembre - 2014

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  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     
     
     
    Maroc & Sahara occidental ACAT France
     

     

     ACAT France - 22 octobre 2014

     

     LEGEAY Hélène - 30 juin 2014

     

    Syria Z Julia A letter of solidarity to the farmers of Syria –

     

      Women La Via Campesina 

     

    Syrie AFP - 25 novembre 2014

     

      Syrie FILIU Jean-Pierre - 24 novembre 2014

     

    Tunisie LEROUGE Dominique - 25 novembre 2014


  • Mahienour el-Massry, l’Egyptienne qui fait trembler Al-Sissi (les Inrocks)

    Le procès de l’avocate égyptienne Mahienour el-Massry pour « vandalisme et violences envers des forces de police » vient d’être repoussé au 8 décembre par un tribunal d’Alexandrie. Il y a dix jours, elle recevait le prix Ludovic Trarieux à Rome. En 1985, ce prix, décerné à un avocat, avait été attribué à Nelson Mandela.

    “Elle mène les cortèges, hurle les slogans, se met nez à nez avec les représentants des forces de l’ordre (…) Elle soutient les pêcheurs expropriés, les étudiants emprisonnés, elle visite les familles des martyrs de la révolution pendant les fêtes. Elle est partout”. Comme beaucoup, Youssef el-Chazli ne tarit pas d’éloges. Le sociologue a croisé son chemin plus d’une fois, dans les manifs, les réunions de coordination d’activistes et en garde un souvenir saillant. “Mahie paraît être angélique, non humaine, par bien des égards”, dit-il.

    Soif de justice

    On la dit “tenace“, dotée d’une “modestie authentique” et “déterminée” à faire triompher la révolution du 25 janvier 2011, parce que “les gens méritent mieux”, dit-elle. Mahienour a imprimé dans l’esprit des Egyptiens son regard abîmé sur une révolution en perdition qu’il faut sauver, et sa soif de justice à tout prix. “La révolution aura échoué le jour où on n’y croira plus”, assure-t-elle.

    Grève de la faim pendant 48 jours

    En ce jour d’automne, cet acharnement pour la justice la plante dans un tribunal d’Alexandrie. Pour la deuxième fois en quelques mois. Elle n’est pas ici en tant qu’avocate, c’est l’accusée. Placide à côté de son avocat qu’elle jure “détester parce qu’il est bon”, la jeune femme est chétive, elle a perdu plus de 15 kilos et vient de stopper une grève de la faim qui a duré 48 jours. Elle a promis de la reprendre si elle est de nouveau incarcérée.

    En juin, elle était condamnée à deux ans de prison pour une manifestation non-autorisée qui réclamait la condamnation des meurtriers de Khaled Said, battu à mort par des policiers en 2010. Libérée en appel après six mois de détention, elle comparaît dans une autre affaire pour “violence envers les forces de l’ordre” alors qu’elle se rendait dans un poste de police de Nasr City pour défendre les droits d’un jeune homme tout juste arrêté. “Procès politique !”, s’époumonent ses soutiens. Et ils sont nombreux à dénoncer le pouvoir qui musèle toutes les grandes gueules.

    Son nom sur des bulletins de vote

     

    Lors de sa première détention, une campagne colossale a été menée pour appeler à sa libération. Les #FreeMahienour ont fleuri sur Twitter, son visage placardé sur les murs du Caire et d’Alexandrie, le portrait de Nefertiti détourné à son effigie, son nom inscrit sur les bulletins de vote lors de l’élection présidentielle. Elle était partout… Si bien que quand on la rencontre pour la première fois, on a l’impression de déjà la connaître.

    Un bout de femme qui “ne comprend pas pourquoi on parle d’[elle], elle n’a vraiment rien fait de spécial”, insiste-t-elle “j’ai juste été en prison comme des milliers de gens”. Certes, mais elle avait le choix. “Nous étions six à être jugés, j’y suis allée de moi-même, en sachant pertinemment que je serai mise en prison, c’était une manière de mettre en lumière  mes coaccusés, moins connus et moins soutenus que moi”. 

    “Victime d’idées corrompues”

    Quand elle est libérée début septembre, et que des centaines de ses compagnons restent en prison, elle le vit presque comme une déception.  “Le juge a dit que j’étais victime d’idées corrompues”. A savoir “la liberté, la justice sociale, l’égalité”, peste-t-elle, mettant sa libération sur le compte d’un geste politique de la part d’Al-Sissi au même moment en visite à l’ONU : “ce criminel de guerre” comme elle l’a souligné lors de la remise du prix Ludovic Trarieux, à Rome.

    Elle, militante renommée qui se dit “mauvaise avocate” conchie le système judiciaire égyptien. “Je ne crois pas en les lois, je crois en la justice. C’est tout à fait différent”. 

  • “Faire passer l’apartheid par la porte de derrière”, par Naaman Hirschfeld (Agence Médias Palestine)

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    Les conditions sont remplies pour que l’apartheid racial qu’Israël a graduellement imposé sur les territoires depuis 1967 se montre au grand jour.

    Le 5 novembre 2014, Naftali Bennet a publié un article d’opinion intitulé « Pour Israël, deux États, ce n’est pas la solution » dans le New York Times, affirmant qu’ « Israël ne peut pas se retirer de plus de territoire et qu’il ne peut pas autoriser la création d’un État palestinien en Cisjordanie ». À la place, selon Bennet, Israël doit contrôler toute la Cisjordanie, en créant des fragments d’une Autonomie palestinienne améliorée, à qui il « manquera un État », qui ne sera pas autorisée « à contrôler ses propres frontières ni… à avoir une armée. » Même si en Israël, cette publication est passée relativement inaperçue, elle fut un acte capital, où commence à se lever publiquement le masque de la solution unilatérale israélienne ; où s’étale au grand jour un système d’apartheid qui a évolué pendant une longue période, mais qui l’a fait en incrémentant et d’une manière qui a permis à ceux au pouvoir de nier sa réalité.

    En Afrique du Sud, l’apartheid a été publiquement visible dès son début, en tant qu’idéologie officielle de l’État, à la base de sa législation, de sa politique et de son action. En Israël par contre, l’apartheid a été développé d’une manière qui a masqué sa nature, utilisant l’imposition de la loi martiale et du contrôle militaire sur la population palestinienne, pour créer une séparation géo-sociale et physique entre Israéliens et Palestiniens, tout en facilitant simultanément la saisie et la colonisation de la terre palestinienne.

    Pour la plupart des Israéliens, comme pour de nombreux observateurs internationaux, cet apartheid est invisible, et cela parce que le premier et principal but de ce système est de réduire la présence palestinienne à l’intérieur de l’espace israélien – géographiquement, socialement, juridiquement, économiquement et culturellement. Ses répercussions sont, de par leur nature, presque transparentes en Israël : elles se produisent ailleurs : en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dans des zones à l’intérieur desquelles la plupart des Israéliens ne s’aventurent jamais et où, en fait, ils ne sont pas souvent autorisés à pénétrer. Les colons israéliens qui habitent dans ces zones, que ce soit par engagement idéologique ou sur incitations économiques du gouvernement, de même que les forces militaires, le personnel gouvernemental, les organisations à but non lucratif, et les firmes commerciales qui y opèrent, tous sont en train, activement et agressivement, d’imposer cet apartheid comme une « réalité sur le terrain ».

    C’est effectivement la caractéristique propre à cet apartheid : plutôt que d’être une idéologie fondatrice de l’État, c’est un appareil qui apparemment lui est extérieur – un système de facto d’oppression et de ségrégation qui est totalement non exprimé dans une rhétorique officielle et dans presque tous les médias israéliens. Bien que cet apartheid se soit développé et ait été structuré par la politique de pratiquement tous les gouvernements israéliens depuis 1967, il se manifeste principalement dans la praxis. Ceci permet aux citoyens, et pareillement aux politiciens, de nier son existence (même pour eux-mêmes). Après tout, aucun gouvernement israélien n’a jamais affirmé publiquement avoir opté pour un « apartheid », et le système qui le fait exister est décousu, composé de nombreux éléments différents qui agissent à l’unisson mais pas sous l’égide d’une directive officielle d’une quelconque entité, ou du gouvernement.

    C’est maintenant en train de changer. Deux jours après que Bennet eut publié son article, le gouvernement approuvait un projet de loi qui étend le droit civil israélien automatiquement aux colonies (les colons sont déjà soumis au droit civil) et ainsi, il étend officiellement la compétence civile de l’État sur la Cisjordanie, laquelle, en tant que territoire occupé, est actuellement régie par la loi martiale. Parallèlement à cette action de territorialisation, qui vise à abolir la distinction entre occupé et non occupé, les bases démocratiques et laïques de l’État se trouvent menacées par la « loi fondamentale pour un État-nation juif », que le Premier ministre Netanyahu a juré de faire passer le plus tôt possible.

    La première clause de cette loi stipule : « a) L’État d’Israël est le foyer national du peuple juif dans lequel celui-ci réalise son aspiration à une autodétermination conformément à son patrimoine culturel et historique ; b) La réalisation de son auto-détermination nationale dans l’État d’Israël est un droit exclusif du peuple juif ; c) La Terre d’Israël est la patrie historique du peuple juif et le lieu de l’établissement de l’État d’Israël ». Elle affirme en outre l’importance de « la tradition juive en tant que source d’inspiration » dans la législation, elle rétrograde la langue arabe de langue officielle à langue de second ordre, et elle fixe les « bases de la liberté, de la justice et de la paix envisagées par les prophètes d’Israël » comme une caractéristique déterminante de l’État à côté de la démocratie.

    Éradication des Palestiniens

    Si ce projet devient loi, celle-ci obligera la Cour suprême à accorder dans ses décisions jurisprudentielles plus de poids à l’élément juif qu’à l’élément démocratique dans tous les cas où il y aura conflit entre les deux, en réduisant le pouvoir judiciaire et en supprimant les principaux contrôles et équilibres qui ont efficacement empêché la promulgation d’un apartheid de droit à travers des actions législatives et exécutives. La partialité contre les Palestiniens citoyens d’Israël serait ainsi exacerbée radicalement (Palestiniens désignés par euphémisme en Israël sous le nom d’ « Arabes israéliens »), tout en introduisant le déni de la revendication des Palestiniens à une patrie et de leur droit à l’autodétermination dans le fondement juridique de l’État d’Israël lui-même ; en insérant l’éradication de la Palestine et des Palestiniens dans la législation du pays, tout en rendant possible d’étendre l’État sur l’ensemble du territoire de la terre d’Israël/Palestine.

    Il y a peu d’espoir pour ceux qui souhaitent bloquer ce processus. Le discours politique en Israël est si puissamment contrôlé par le droit, que ce gouvernement – qui est le plus à droite de l’histoire israélienne – est souvent critiqué, publiquement, pour être de gauche. Même si la coalition au pouvoir devait s’effondrer, ce qui semble vraiment possible, le nouveau gouvernement serait, très probablement, encore plus à la droite extrême, avec les deux prétendants réels à la fonction de Premier ministre, Netanyahu et Bennet.

    Bien que la montée de l’extrême droite en Israël soit restée en gestation pendant de nombreuses années, un développement qui s’est notablement accéléré depuis l’Opération Plomb durci, l’année passée a vu un glissement à droite de la politique israélienne et de la société dans son ensemble. Ce ne fut pas simplement le résultat d’évènements qui s’étaient produits, ni de conditions qui avaient mûri, mais plutôt celui d’actions intentionnelles visant à introduire cette réalité même.

    Si l’initiative israélienne pour mettre fin aux négociations de paix en avril fut importante, elle fut surtout symbolique car, dès le départ, ces négociations furent une imposture. La politique de colonisation qui a été initiée par le premier gouvernement Netanyahu (1996-99), et poursuivie depuis, a rendu la solution à deux États non viable. Le seul examen de la répartition géographique des colonies fait comprendre de manière tout à fait claire que sans l’évacuation forcée d’un nombre énorme de colons de Cisjordanie, la formation d’un réel État palestinien est impossible, et une telle évacuation est devenue une impossibilité une fois qu’Ariel Sharon n’a plus été Premier ministre (2006).

    La façade du « processus de paix » s’est finalement effondrée il y a cinq mois, quand l’enlèvement de trois adolescents juifs israéliens a été cyniquement utilisé par le gouvernement pour fabriquer une guerre. Alors que les services de sécurité israéliens savaient parfaitement que les adolescents étaient décédés, le gouvernement a prétendu faussement qu’ils étaient en vie. Ceci pour justifier la transformation des recherches en une opération militaire à grande échelle contre le Hamas, générant une spirale d’escalades qui finalement servirent de cause officielle à la guerre. Cela fut aussi utilisé en même temps comme une excuse afin de conduire une véritable campagne de propagande destinée à façonner l’opinion publique et l’expérience collective en instillant un faux sentiment d’espoir et de solidarité avec les familles des jeunes enlevés – une campagne à laquelle les médias israéliens participèrent de leur plein gré. Comme prévu, quand les corps furent finalement trouvés, ce faux espoir se trouva anéanti, transformé en une douleur et une indignation collectives, et donnant naissance à une vague de haine raciale sans précédent qui balaya Israël. La mise à mort de Mohammad Abu Khdeir, brûlé vif, et les grandes manifestations palestiniennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie qui en résultèrent dans le contexte de l’escalade des bombardements des FDI de Gaza et des tirs de missiles par le Hamas, tout cela servit à galvaniser l’opinion, canalisant le désir public des Israéliens de se venger en justification de guerre.

    Bien que la guerre se soit terminée mi-août, fin septembre il devenait évident que le gouvernement israélien était en train d’essayer de provoquer une Intifada à grande échelle avec des mesures agressives à Jérusalem-Est, au Mont du Temple et en Cisjordanie. Dans le même temps, une guerre médiatique d’envergure était lancée contre l’Autorité palestinienne – attribuant la responsabilité de l’escalade de violence à Mahmoud Abbas, tout en provoquant, en réalité, plus d’agitation pour plus de violence encore. C’est une manœuvre de fin de match : le gouvernement israélien a fermé la porte aux négociations et finalement, il a fait la preuve qu’il n’y avait vraiment « aucun partenaire pour la paix », provoquant une situation où n’existe plus de solution, seulement une résolution.

    Une course a démarré : alors que l’Autorité palestinienne tente de parvenir à un État, au moins sur le papier, avec la reconnaissance des Nations-Unies qu’elle est un État – un effort qui a déjà acquis une forte impulsion, le gouvernement israélien est en train de manœuvrer pour créer une réalité qui videra tous ces efforts de leur signification, dissolvant au bout du compte les derniers vestiges des Accords d’Oslo, en amenant dans son intégralité la Cisjordanie sous le contrôle israélien, en reléguant les Palestiniens dans des territoires semi-autonomes qui ressembleront en tout aux « bantoustans » d’Afrique du Sud, sans en avoir le nom.

    Bien qu’il y ait une chance que cette manœuvre échoue, il y a aussi une bonne chance pour qu’elle réussisse. Depuis que les gouvernements israéliens ont prouvé à maintes reprises que « les faits sur le terrain » sont très difficiles à changer, et étant donné la possibilité distincte que l’équilibre changeant des puissances mondiales fortifiera Israël de façon spectaculaire en tant qu’allié irremplaçable de l’Occident, la promulgation réussie de l’apartheid reportera indéfiniment la création d’un État palestinien, et elle déplacera le lieu du conflit et de l’oppression, depuis les territoires occupés, jusqu’au cœur même de la société israélienne. Ceci est la fin du sionisme, son résultat ultime – un État juif qui incarne la logique de l’antisémitisme.

    Source: Haaretz 
    Na’aman Hirschfeld – Ha’aretz – 20 novembre 2014

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/11/25/faire-passer-lapartheid-par-la-porte-de-derriere-par-naaman-hirschfeld/

  • Ras­sem­blement Paris 28 novembre 18h30 pour la recon­nais­sance de l’Etat de Palestine

     

     

     

     

     

     

     

    Le  Col­lectif National appelle à un ras­sem­blement à Paris ven­dredi 28 novembre à 18h30 Place des Inno­cents, pour la recon­nais­sance par la France de l’Etat de Palestine.

    Le 28 novembre pro­chain, l’Assemblée Nationale votera sur la recon­nais­sance d’un Etat pales­tinien. 135 pays ont déjà reconnu offi­ciel­lement l’Etat de Palestine.

    Dans le contexte actuel où cer­tains dans les milieux diri­geants israé­liens tentent d’amener le conflit sur le terrain reli­gieux, il est urgent d’affirmer avec force qu’il n’y aura de solution que poli­tique et fondée sur le droit.

    Les asso­cia­tions sous­si­gnées du Col­lectif National pour une Paix Juste et Durable entre Pales­ti­niens et Israé­liens (CNPJDPI) qui militent depuis plus de 10 ans pour l’existence de deux Etats, un Etat pales­tinien dans les fron­tières de 67 avec Jéru­salem Est comme capitale à côté de l’Etat israélien, appellent solen­nel­lement les députés français à voter en faveur de cette recon­nais­sance, comme viennent de le faire plu­sieurs par­le­ments européens.

    Certes, cela ne sera qu’un premier pas, mais ce premier pas aura des consé­quences non négli­geables puisque Israël sera alors reconnu offi­ciel­lement comme occupant le ter­ri­toire d’un Etat sou­verain. Ce vote sera l’affirmation que le respect du droit inter­na­tional par Israël est le seul moyen d’avancer vers une paix juste et durable.

    Nous appelons au ras­sem­blement du ven­dredi 28 novembre à 18h30 Place des Inno­cents à Paris ainsi qu’à ceux orga­nisés dans dif­fé­rentes villes – à l’appel des orga­ni­sa­tions du CNPJDPI pour la recon­nais­sance par la France de l’Etat de Palestine.

    Signa­taires du CNPJDPI : Agir Contre le Colo­nia­lisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD Inter­na­tional - Alter­native Liber­taire (AL) - Amé­ri­cains contre la guerre (AAW) - Asso­ciation des Tra­vailleurs Magh­rébins de France (ATMF) - Asso­ciation des Tuni­siens en France (ATF) - Asso­ciation France Palestine Soli­darité (AFPS) - Asso­ciation Nationale des Elus Com­mu­nistes et Répu­bli­cains (ANECR) - Asso­ciation pour la Taxation des Tran­sac­tions finan­cières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Asso­ciation pour les Jume­lages entre les camps de réfugiés Pales­ti­niens et les villes Fran­çaises (AJPF) - Asso­ciation Répu­bli­caine des Anciens Com­bat­tants (ARAC) - Asso­ciation Uni­ver­si­taire pour le Respect du Droit Inter­na­tional en Palestine (AURDIP) - Cam­pagne Civile Inter­na­tionale pour la Pro­tection du Peuple Pales­tinien (CCIPPP) - Cedetim /​ IPAM - Col­lectif des Musulmans de France (CMF) - Col­lectif Faty Koumba - Col­lectif inter­uni­ver­si­taire pour la coopé­ration avec les Uni­ver­sités Pales­ti­niennes (CICUP) - Col­lectif Judéo-​​Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) - Col­lectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-​​Denis) - Comité de Vigi­lance pour une Paix Réelle au Proche-​​Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-​​Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confé­dé­ration Générale du Travail (CGT) – Confé­dé­ration pay­sanne - Droit-​​Solidarité – Ensemble - Europe Eco­logie les Verts (EELV) – Fédé­ration des Tuni­siens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédé­ration Syn­dicale Uni­taire (FSU) – Forum Palestine Citoyenneté - Gauche Uni­taire (GU) - Géné­ration Palestine - La Courneuve-​​Palestine - le Mou­vement de la Paix - les Femmes en noir - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Inter­na­tionale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section fran­çaise de la Women’s Inter­na­tional League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) - Mou­vement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mou­vement Jeunes Com­mu­nistes de France (MJCF) - Mou­vement Poli­tique d’Emancipation popu­laire (M’PEP) - Orga­ni­sation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anti­ca­pi­ta­liste (NPA) - Parti Com­mu­niste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Com­mu­niste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Par­ti­ci­pation et Spi­ri­tualité Musul­manes (PSM) - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union des Tra­vailleurs Immigrés Tuni­siens (UTIT) - Union Générale des Etu­diants de Palestine (GUPS-​​France) - Union Juive Fran­çaise pour la Paix (UJFP) - Union Nationale des Etu­diants de France (UNEF) - Union syn­dicale Solidaires

  • HRW, les démolitions punitives de maisons par Israël sont un « crime de guerre » (Agence médias Palestine)

    Punition Collective et Nettoyage Ethnique :  Destruction des Maisons Palestiniennes par Israël

    Dimanche 23.11.2014 JERUSALEM (AFP) – Samedi, Human Rights Watch [Surveillance des Droits de l'Homme] a appelé Israël à arrêter de raser les demeures des Palestiniens accusés d’attaques contre des Israéliens, disant que cette pratique peut constituer un crime de guerre. « Israël devrait imposer un moratoire immédiat sur sa politique de démolition de maison de Palestiniens...

    La Salon d’Automne, Israël et… Tsahal 

    Le Salon d’Automne (SA), exposition d’art depuis 1903, a une réputation. Et pas n’importe laquelle. Pas de celles faites des paillettes de l’art business, mais de celles qui se référent à l’Histoire, avec un grand « H ». C’est tout au moins ainsi que s’identifie, dans son appel à candidature du mois de juin dernier, le Salon...

    Punition Collective et Nettoyage Ethnique : Destruction des Maisons Palestiniennes par Israël

    DEMOLITIONS DE MAISONS : UNE FORME DE PUNITION COLLECTIVE . La politique israélienne de démolition de maisons de Palestiniens soupçonnés d’attaques contre des Israéliens est une forme de punition collective, illégale selon les lois internationales, et condamnée en tant que telle par les organisations de défense des droits de l’Homme telles que Amnesty International et Human...
    Soutenez la création du nouveau film de Marcel Ophuls et Eyal Sivan

    Soutenez la création du nouveau film de Marcel Ophuls et Eyal Sivan

    PARTICIPEZ A LA CREATION DU NOUVEAU FILM DOCUMENTAIRE DES CINEASTES MARCEL OPHULS ET EYAL SIVAN : “DES VERITES DESAGREABLES” (titre provisoire) “Des Vérités Désagréables” est le passage de témoin entre un vieux-cinéaste-juif-américano-français-cosmopolite-rebelle et un jeune-cinéaste-israélien-exilé-maudit. Où ça ? En Israël, en Palestine et en France bien sûr. Mais ils vont parler de quoi ? De...

     

    Israël a bombardé 161 mosquées cet été à Gaza

    Israël a bombardé 161 mosquées cet été à Gaza

    Israël a jusqu’à présent détruit 161 mosquées dans la bande de Gaza, le ministre palestinien des Awqaf Yousef Dois a dit hier. Il a dit que 41 mosquées ont été complètement détruites et 120 ont été partiellement détruites pendant la guerre ajoutant qu’un certain nombre d’institutions religieuses ont également été attaqués. Dois a poursuivi en...
  • Maroc : Le nombre de grèves en hausse de près de 20% à fin septembre (Afriques en lutte)

    Le nombre de journées de travail perdues a baissé de 37,2%, malgré l’augmentation de la conflictualité. C’est dans le secteur industriel où l’on a enregistré le plus grand nombre de grèves. Les questions strictement sociales sont à l’origine de 65% des débrayages.

    Le monde du travail a connu une hausse significative de la conflictualité au cours des neuf premiers mois de 2014. C’est le ministère de l’emploi et des affaires sociales qui le dit dans un rapport sur les grèves dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services. Un bémol toutefois : l’impact de ces débrayages, en termes de journées de travail perdues, a diminué par rapport à la même période de 2013 (-37,3%, à 144 438 journées perdues). Ce qui veut dire que cette année les grèves ont duré moins longtemps. Selon le document du ministère de l’emploi, le nombre de grèves déclenchées entre le 1er janvier et fin septembre 2014 s’élève à 196 contre 164 à la même période de 2013, soit une augmentation de 19,5%. Ces grèves ont eu lieu dans 160 établissements, au lieu de 140 l’an dernier, soit une hausse de 14,3%.

    Pour des raisons probablement liées à la syndicalisation des travailleurs, c’est dans le secteur industriel que l’on a enregistré le plus grand nombre de grèves : 77 contre 58 l’an dernier (+2,7%). Le secteur des services, lui, vient en deuxième position avec 63 grèves contre 47 en 2013 (+34,04%). Dans le commerce, enfin, il y eut 24 grèves, en hausse de 33,33% par rapport à 2013. Par branche d’activité, c’est dans le BTP que l’on a relevé le plus grand nombre d’arrêts de travail : 31 grèves, en progression de 19,2%.

    Du point de vue du nombre de travailleurs ayant participé aux grèves, c’est le secteur des services qui vient en tête avec 4 810 grévistes sur un total de 10 663 salariés que comptent les établissements concernés par les débrayages, soit un taux de participation de 45,1%. Le taux de participation global étant, lui, de 46,7% contre 38,7% en 2013. Autrement dit, pratiquement la moitié des salariés des établissements en grève ont adhéré aux mouvements de protestation.

    Hausse du taux de participation aux grèves

    La répartition des grèves par la taille des entreprises dans lesquelles elles ont eu lieu montre que ce sont les établissements comprenant entre 26 et 50 salariés qui ont enregistré le plus grand nombre de débrayages (25,5%). Cela semble cohérent avec l’idée généralement répandue que les petites structures qui ne sont pas bien organisées ont des difficultés de tous ordres, ce qui peut d’ailleurs aller jusqu’à leur disparition. La réalité montre cependant que ce raisonnement n’est pas toujours pertinent. La preuve, ce sont les entreprises occupant entre 101 et 251 salariés qui viennent en deuxième position (24,5%) dans ce classement, alors que celles qui emploient entre 51 et 100 salariés occupent la troisième place avec 18,36% des grèves déclenchées.

    Enfin, sans grande surprise, c’est la région du Grand Casablanca qui a connu le plus grand nombre de grèves : 57 sur 196, soit 29,1%. Loin derrière, l’Oriental avec 29 grèves vient en deuxième position et immédiatement après la région de Doukkala Abda avec 21 grèves.

    Quels sont maintenant les motifs à l’origine de ces arrêts de travail ? Le document du ministère de l’emploi et des affaires sociales en fournit toute une liste. En premier lieu, il y a le retard dans le versement des salaires, voire le non-versement des salaires tout court. Ce motif est à l’origine d’un quart des grèves déclenchées (24,81%). En deuxième lieu, on trouve les licenciements qui sont pour 17,04% des débrayages. Au troisième rang, il y a l’atteinte aux acquis sociaux (12,8%), et au quatrième l’absence de protection sociale (10,28%).

    Ce qui veut dire que pratiquement deux tiers (65%) des grèves ont pour origine des problèmes strictement sociaux. C’est assez dramatique tout de même de constater que ce qui est censé être un minimum (recevoir sa paie à temps, être déclaré aux organismes sociaux…) continue d’alimenter la conflictualité puisque, il faut bien le rappeler, le non-paiement des salaires ou leur versement tardif constitue presque toujours le principal motif du déclenchement des grèves.

    On peut aussi s’étonner que des considérations liées à l’action syndicale soient à l’origine d’un arrêt de travail (dans 5,8% des cas). Le document du ministère ne précise certes pas ces motifs d’ordre syndical : s’agit-il de sanctions contre des syndicalistes, d’interdictions de constitution de syndicats… ? Une chose est sûre, les centrales syndicales ont là une raison supplémentaire de revendiquer, comme elles le font depuis longtemps, la protection du droit syndical et donc, entre autres, la ratification de la convention n° 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) – un engagement qui figure du reste dans l’accord du dialogue social du 26 avril 2011.

    Source : La Vie Eco

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-le-nombre-de-greves-en

  • Marseille Palestine

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  • Maroc : Boycott du Forum mondial des droits de l’homme (Afriques en Luttes)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/00/537199201.jpeg

    Exposé des motifs du boycott du Forum mondial des droits de l’homme

    Le Maroc accueille du 27 au 30 novembre prochain le Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech. La tenue de cet événement coïncide avec une politique de musèlement des libertés publiques et de répression subie par les organisations des droits humains. Des activités de plusieurs ONG marocaines ont été purement et simplement interdites.

    D’autres n’ont pu accéder à des espaces publics qu’elles avaient réservés au préalable. Derniers exemple en date : l’interdiction subie par le Centre Ibn Rochd le 2 novembre dernier lors d’une activité de formation de journalistes, l’emprisonnement d’un jeune rappeur, l’interdiction d’une caravane de solidarité avec les migrants de Tanger, l’interdiction de rassemblements syndicaux en préparation à la grève générale du 29 octobre dernier, la répression des mouvements ouvriers, populaires, estudiantins ou du Mouvement du 20 février, les poursuites contre les victimes du microcrédit, les violences, discriminations et refoulements à l’encontre de migrants, etc… ATTAC Maroc subit également depuis des années cette chape de plomb. L’Etat nous prive de notre droit au renouvèlement de notre récépissé légal. Les autorités de la ville de Rabat refusent de recevoir son dossier légal, en 1ère instance, Le Tribunal administratif de Rabat a refusé en première instance le recours déposé par l’association qui a fait appel de ce premier jugement.

    L’Etat marocain veut maquiller ces reculs en organisant un Forum international sur les droits humains. Mais parallèlement le gouvernement continue d’imposer des politiques néolibérales détruisent les droits économiques, sociaux et culturels de la grande majorité des citoyens. Les programmes d’ajustement, d’austérité, d’endettement, de privatisation des services publics et la signature des accords de libre-échange et approfondissent la pauvreté, le chômage, la précarité et l’analphabétisme. Ces politiques sont antinomiques avec les fondements des droits humains.

    L’Etat veut profiter de la présence d’institutions internationales, financières, commerciales et des ONG internationales et nationales pour redorer son blason. Ce Forum sera l’occasion pour les institutions d’une démocratie de façade pour exposer un simulacre d’Etat de droit. L’Etat mobilisera ses ONG pour vanter de soi-disant avancées démocratiques et légitimer ainsi la répression des libertés.

    Quelle légitimité a un forum de droits humains auquel participent le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui imposent des politiques destructrices à l’échelle du globe ? Quelle crédibilité a un forum auquel participent des gouvernements qui appliquent des cures d’austérité condamnant les populations à la pauvreté et l’exclusion. Ce Forum, dominé par les bailleurs de fonds internationaux et les gouvernements ne peut être comparé aux Forums sociaux mondiaux (FSM) qui visent eux à construire des alternatives populaires aux politiques des Institutions Financières Internationales et aux impérialistes. Ce Forum connaitra l’absence de réseaux militants comme la Marche mondiale des femmes, Via Campesina, Attac International, le CADTM, etc…Ce Forum est également boycotté par l’ASDHOM.

    La nature des organisateurs de ce Forum, le budget colossal qui lui est consacré, montrent bien que le Maroc s’apprête à accueillir une fois encore une kermesse du gaspillage, du clinquant et des annonces sans lendemain. A notre sens, la participation aux travaux de ce Forum n’apportera pas grand-chose, mais servira à masquer la politique de répression en cours actuellement.

    C’est en fonction de tous ces éléments qu’Attac Maroc refuse de prendre part à ce Forum et considère que la défense des droits humains exige une large mobilisation populaire.

    Attac Maroc se déclare disposée à participer à toutes les formes d’actions extérieures au Forum visant à dénoncer le recul des libertés publiques au Maroc, en collaboration avec toutes les voix qui résistent à l’oppression dans notre pays.

    Le Secrétariat national, le 8 novembre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-boycott-du-forum-mondial-des