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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    La Bande de Gaza pourrait devenir "inhabitable" d’ici 5 ans, s’alarme l’Onu

    iTélé, mercredi 2 septembre 2015
    L’organe de l’Onu chargé du développement et du commerce alerte sur la situation dans les Territoires palestiniens, et plus particulièrement dans la bande de Gaza qui pourrait devenir "inhabitable d’ici à 2020".
     

  • Tunisie : Mettre fin aux abus sécuritaires (Essf)

     

    Après la diffusion de la vidéo « Tfarjou Fina TORTURE * » produite par l’association Forza Tounes qui donne la parole à des jeunes racontant par le menu les provocations, la torture, les arrestations arbitraire, le chantage… qu’ils ont subis.

    Face à la persistance des abus et des séances de tortures dans les lieux de détention en l’absence de sanctions effectives de la part de l’autorité de tutelle…
    Les associations et organisations de défense des droits de l’Homme signataires de ce communiqué exigent :

    · L’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse tenant compte des témoignages recueillis dans la vidéo, des plaintes contre des pratiques de torture et des mauvais traitements et violations des droits de l’Homme.
    · Des sanctions contre tous ceux qui se sont adonnés à ces pratiques humiliantes et le dédommagement des victimes pour en finir avec le fait accompli de l’impunité.

    Les associations et organisations signataires :


    · Considèrent que la persistance de ces pratiques traduit le manque de sérieux dans la lutte contre ce lourd héritage d’ancien régime et l’absence d’une vision globale pour l’éradication de cette « culture » qui institutionnalise la torture, l’extorsion des aveux par la force et la violation de la loi par les représentants de la loi.
    · Elles rappellent au gouvernement que l’État tunisien est tenu, de par ses engagements nationaux et internationaux, de combattre la pratique de la torture et toutes les formes d’humiliation et d’en punir les auteurs.
    Les associations et organisations signataires tiennent à affirmer avec force que le tout répressif en lieu et place d’une stratégie de dialogue et d’un projet national d’intégration de la jeunesse marginalisée, c’est la porte ouverte à toutes les aventures : l’extrémisme, la violence et les barques de la mort, comme en témoigne la vidéo.

    Signataires :
    Syndicat Nationale des Journalistes Tunisiens - SNJT
    Réseau Euro-Med des Droits de l’Homme – REMDH 
    Association Tunisienne des Femmes Démocrates – ATFD 
    Association Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civil – Yaquadha 
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT 
    Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux – FTDES 
    Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR 
    Organisation 10-23 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique 

    Tunis, le 1er septembre 2015 Collectif

    Note :
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=WR09AYVgixY

    Contact : Messaoud Romdhani – 00 216 97 322 921 – mah.talbi@gmail.com

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35770

     

  • Liban : crise des déchets et pourriture du système (Lutte Ouvrière)

    Au Liban, depuis quelques semaines les manifestations se multiplient, regroupant des dizaines de milliers de personnes. C’est la question des déchets qui a mis le feu aux poudres.

    Le 17 juillet, les camions venus déverser leurs ordures à la décharge de Naamé, près de la capitale Beyrouth, ont été bloqués par les riverains excédés. On estime que, depuis son ouverture, 18 millions de tonnes d’ordures ont été entassées là, sans traitement, dix fois plus que ce qui était prévu au départ. Une très bonne affaire, à 140 euros la tonne, un des tarifs les plus chers du monde, pour la société qui a le monopole de la collecte, et son propriétaire, un membre du clan de l’ancien Premier ministre Hariri.

    Les déchets se sont donc entassés dans les rues.

    Au cœur de l’été, la situation est vite devenue insupportable. C’est le collectif « Vous puez » qui a impulsé la contestation, exigeant des solutions et dénonçant la corruption des politiciens. Et le mouvement s’est développé, malgré les canons à eau et les gaz lacrymogènes de la police qui ont au contraire apporté de nouvelles vagues de manifestants dans les rues de Beyrouth. Les raisons de cette colère contre les autorités ne manquent pas. Les services publics ne sont efficaces que pour enrichir des affairistes. Les routes ne sont pas entretenues, l’assurance-maladie est inexistante, les soins hospitaliers inaccessibles pour la majorité. L’électricité est habituellement coupée trois heures par jour à Beyrouth, et souvent le double dans les villages, situation encore aggravée cet été par des pannes. Quant à l’eau, les infrastructures sont dans un état lamentable et elle manque chaque été. Tout cela dans un pays où la richesse ne manque pas, du moins pour la petite minorité qui l’accapare.

    Parler d’impuissance du système politique libanais serait un euphémisme car on est bien au-delà. Dans ce système basé sur le confessionnalisme, les postes et les fonctions sont réparties sur une base communautaire entre les 18 religions et sectes reconnues, chrétiens maronites, musulmans sunnites, chiites, druzes, etc. Installé par la France pour maintenir l’ordre colonial, ce système a servi ensuite aux grandes familles qui dominent le pays. Il a été régulièrement utilisé pour détourner la colère des exploités vers des affrontements communautaires. Il a conduit à la guerre civile des années 1975-1990 et à une quasi-partition du pays entre les zones tenues par les différents chefs de clan. Le gouvernement n’est que le reflet de cette situation et ne réunit autour d’une table que des frères ennemis, qui ont bien d’autres soucis que de faire fonctionner le pays et ses services publics laissés dans un total abandon.

    À cela s’ajoutent les conséquences de la guerre civile syrienne avec l’afflux d’un million de réfugiés dans un pays d’un peu plus de quatre millions d’habitants, l’implication directe du parti chiite Hezbollah mais aussi la présence de combattants de l’État islamique dans certaines zones frontalières et la prise en otage de soldats libanais.

    La crise des ordures montre qu’une partie de la population libanaise, face à cette situation chaotique, en a suffisamment assez pour descendre dans la rue et dire leur fait à ces politiciens uniquement préoccupés de leurs petites affaires et de leurs bagarres de clans.

    C’est certainement révélateur. Dans ce Liban en voie d’éclatement tout comme dans l’ensemble du Moyen-Orient, il y a d’abord une population qui voudrait, simplement, pouvoir vivre normalement.

    Serge FAUVEAU 2 Septembre 2015
     
  • Une « révolution des ordures » au Liban ? (Orient 21)

    Le 17 juillet 2015, la décharge de Naamé, ouverte en 1997, ferme. Le contrat qui liait l’État libanais à la compagnie de ramassage Sukleen a pris fin sans qu’aucune solution alternative n’ait été trouvée par le gouvernement. La «  crise des déchets  » unifie le Liban au-delà de ses barrières confessionnelles : sa géographie touche aussi bien les populations sunnites, druzes, que chiites ou chrétiennes. C’est un désastre écologique : il reflète la faillite d’un État dont les services publics — de l’eau à l’électricité en passant par le ramassage des ordures — se font toujours plus absents.

    Les mobilisations populaires contre la «  crise des déchets  » se sont multipliées dans le pays. Beyrouth en est l’épicentre : le collectif «  Vous puez  »   Talahat Rihtkum  ») appelle à des manifestations devant le siège du gouvernement libanais. Les 22 et 23 août, elles réunissent entre 10 et 20 000 personnes. Le 29, ce sont plus de 50 000 manifestants qui s’assemblent sur la place des Martyrs, dans le centre-ville1.

    Le mouvement, limité à l’origine, grandit en fonction de trois aspects combinés. La politique des Forces de sécurité intérieures (FSI) et de l’armée, d’une part, qui, dès le 22 août, font usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau, mais également de tirs en l’air à balles réelles, contre la foule. D’autre part, un réel effet d’emballement médiatique : la campagne «  «  Vous puez  » a ses relais télévisuels, notamment la chaîne libanaise Al-Jedid (New TV)2. Les appels à manifester se sont aussi multipliés sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Le caractère inédit de l’événement engage également, fin août, la presse arabe et internationale — de France 24 à Al-Mayadeen3 en passant par Al-Jazira — à s’emparer du sujet. Dernier élément ayant profité au succès des manifestations : leurs revendications sociales et politiques. Ne se cantonnant plus à demander la résolution d’un problème écologique, elles appellent tantôt à la démission du ministre de l’environnement, Mohammad Machnouk, tantôt à celle du premier ministre, Tammam Salam, ou à de nouvelles élections législatives. Les slogans des manifestants se sont aussi radicalisés, de la «  chute du régime  » («  Isqat an-Nidham  ») confessionnel, à la «  Révolution  » («  Thawra  »).

    Les manifestations traduisent une colère sourde : celles et ceux qui descendent dans la rue mettent ainsi en cause le prix prohibitif de l’eau, les coupures récurrentes d’électricité dans le pays, l’absence de sécurité sociale pour une partie des Libanais, les salaires indécents des fonctionnaires, la corruption généralisée d’une partie des élites. Toutes les contradictions sociales et politiques se concentrent en cette période : certains manifestants réclament l’élection d’un nouveau président4, sans vouloir la chute du régime confessionnel  ; d’autres demandent une loi de décentralisation administrative donnant plus de pouvoir aux municipalités. Les secteurs les plus à gauche du mouvement, réunis dans un collectif nommé «  Nous voulons des comptes  » («  Bidna Nouhasib  ») se prononcent pour une «  refondation  » («  I’ada Ta’asis  ») de la République libanaise. Beyrouth n’est plus seule. Des collectifs informels naissent dans le reste du pays, à l’instar de Tripoli : «  Ras-le-bol  » («  Tafaha al-Kil  »), «  L’Akkar n’est pas une poubelle  » («  Akkar Manna Mazbale  »).

    La dimension sociale du mouvement est renforcée par la présence de certains syndicalistes dans les rassemblements : Hanna Gharib, figure du comité de coordination syndicale, vient rappeler qu’en 2013 et 2014, un puissant mouvement social5 avait réclamé une augmentation de la grille des salaires et un nouveau système de sécurité sociale. Les manifestations du comité de coordination syndicale avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Beyrouth.

    Un mouvement hétérogène  ?

    Les manifestations de l’été 2015 sont exceptionnelles : c’est la première fois qu’un mouvement social médiatisé remet en cause les impasses d’un système politique confessionnel, les conséquences écologiques de politiques publiques anarchiques, la paupérisation tous azimuts des Libanais. Son caractère spontané n’est pas sans rappeler les premiers instants des soulèvements arabes de l’année 2011. Toutefois, en termes de mobilisation populaire, le mouvement peut sembler limité en comparaison du passé. Les grandes démonstrations de 2005 à 2007, emmenées par les coalitions opposées du 8 et du 14-Mars6, l’une dominée par le Hezbollah chiite, l’autre par le Courant du futur sunnite, avaient mobilisé successivement près d’un demi-million de manifestants.

    Celles de l’été 2015 ont d’abord réuni des jeunes de la classe moyenne, souvent étudiants. Le mouvement grandissant, son assise générationnelle et sociale s’est élargie : retraités, fonctionnaires du service public, chômeurs. Leur aspect multiconfessionnel est indéniable. C’est un tour de force : alors que les coalitions du 8-Mars et du 14-Mars se basent sur des réseaux de solidarité communautaires, la campagne «  Vous puez  » ne bénéficie pas d’une assise politique, sociale ou confessionnelle préexistante. Elle s’inscrit cependant dans l’histoire des nouveaux mouvements sociaux au Liban depuis le milieu des années 2000 : associations de défense des droits des femmes ou des travailleurs migrants, mobilisations pour le mariage civil, grèves des fonctionnaires pour la hausse des salaires.

    Les différentes composantes du mouvement de protestation ne sont enfin pas homogènes. Les porte-paroles de la contestation ont une histoire. Ainsi de Imad Bazzi, l’un des leaders de «  Vous puez  » : cyber-activiste, journaliste, consultant de la chaîne télévisée Al-Jedid, il a par le passé été proche de la mouvance internationale Otpor, qui demandait en Serbie la chute du président Slobodan Milosevic. En 2005, c’est un fervent partisan du retrait syrien du Liban et de la démission du président Émile Lahoud. Lucien Bourjeily, autre porte-parole de «  Vous puez  », est un homme de théâtre libanais qui eut maille à partir, en 2013 et 2014, avec la Sûreté générale libanaise pour une pièce de théâtre dénonçant la censure.

    Le mouvement «  Nous voulons des comptes  », qui se distingue des militants du collectif «  Vous puez  » , est l’héritier d’une autre histoire politique : celle de la gauche radicale libanaise. La fibre sociale y est aussi plus marquée. «  Nous voulons des comptes  » tire ses racines d’une «  conférence nationale pour sauver le Liban et pour refonder la République  », tenue à Beyrouth fin 2013 : elle associait notamment le Parti communiste libanais, le Mouvement du peuple de l’ancien député Najah Wakim et des personnalités de gauche indépendantes. «  Nous voulons des comptes  » est devenu, au cours de l’été 2015, l’une des principales composantes organisatrices des manifestations. Elle tire aussi sa force des militants de l’Union des jeunesses démocratiques libanaises (UJDL), affiliée au Parti communiste libanais (PCL).

    Lorsque les manifestations du centre-ville de Beyrouth dégénèrent en un affrontement particulièrement violent avec la police, le 23 août, «  Vous puez  » et «  Nous voulons des comptes  » divergent sur l’attitude à tenir face aux autorités. Les premiers suspendent les manifestations et dénoncent les violences, selon eux provoquées par des infiltrés. Les seconds tiennent les forces de sécurité pour responsables de la situation  ; ils organisent le 26 août un rassemblement devant une caserne de police, dans le quartier de Mar Elias, pour demander la libération de plusieurs activistes arrêtés les jours précédents.

    Autre élément qui divise les manifestants : la figure du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Alors que certains collectifs comme «  Vous puez  » ou «  Vers la rue  » (ash-Sharaa) mettent désormais sur certaines affiches le portrait du dirigeant chiite aux côtés de ceux de Saad Hariri et Nabih Berri pour tous les dénoncer, d’autres activistes voient dans les attaques contre le secrétaire général du parti une volonté de s’en prendre au symbole de la «  résistance  » à Israël.

    Manifestations pacifiques et violences sociales

    La question de la violence divise également le mouvement de protestation. La nuit du 23 août, plusieurs dizaines de jeunes — parfois des adolescents — affrontent les forces de sécurité. Ces jeunes ne cachent pas leurs origines géographiques, sociales ou confessionnelles : ils viennent de la banlieue sud de Beyrouth, à majorité chiite, ou d’un quartier pauvre adjacent du centre-ville, Khandaq al-Ghamiq. La manifestation dégénère, des cocktails Molotov sont jetés sur la police, qui compte aussi des blessés.

    Les jeunes sont immédiatement accusés par une partie de la presse, mais aussi par certains organisateurs des manifestations, d’être des «  infiltrés  ». Le terme fait florès depuis. En cause : leur proximité supposée avec le mouvement chiite Amal dont Nabih Berry, le dirigeant, est aussi le président du Parlement. En somme, Amal aurait téléguidé ces jeunes manifestants afin de faire dégénérer les manifestations pacifiques en émeutes.

    Les débats entre «  Vous puez  » et «  Nous voulons des comptes  », tout comme les controverses sur les réseaux sociaux, tendent depuis à relativiser l’hypothèse des infiltrés. Se profile également une lecture plus sociale du phénomène. Ce n’est d’abord pas la première fois que les jeunes issus de ces quartiers populaires manifestent sur un mode violent : en janvier 2008, plusieurs rassemblements contre les coupures d’électricité, dans la banlieue sud de Beyrouth, avaient dégénéré en affrontements avec l’armée. Tout au long de l’été 2015, la jeunesse de Khandaq al-Ghamiq a brûlé aussi des poubelles, ou en a versé le contenu sur certaines artères routières. Si la thèse d’une manipulation ne peut jamais être exclue, il n’en reste pas moins que la mobilisation sur un mode violent, voire typiquement spontané, d’une jeunesse désœuvrée, n’est, au Liban, pas un phénomène nouveau. L’affiliation avec le mouvement Amal est aussi à relativiser. Il ne s’agit pas de militants d’une organisation politique à proprement parler, mais bien plus d’une base sociale de Amal, mobilisée sur un mode confessionnel, ayant un rapport de fusion organique avec une formation perçue, en dehors du Hezbollah, comme représentant les intérêts des chiites au Liban.

    Les controverses sur les «  infiltrés  » ramènent enfin le facteur confessionnel dans un débat public qui semblait y avoir échappé. La «  révolution des ordures  » se voulait non-confessionnelle  ; la voilà remise sur les rails classiques de la vie politique libanaise.

    Faire chuter le régime, mais lequel  ?

    La «  révolution des ordures  » a pu faire émerger un véritable espace politique entre les coalitions du 8-Mars et du 14-Mars. Elle s’inscrit dans l’héritage des révoltes arabes du printemps 2011 dont elle reprend nombre de revendications : aspiration à plus de démocratie et de justice sociale, chute du régime, dénonciation de la corruption des élites politiques. L’analogie s’arrête peut-être là. Les appareils de sécurité libanais, un moment débordés, tentent aujourd’hui d’obtenir l’assentiment des manifestants - avec un succès tout relatif. Le 29 juillet, les Forces de sécurité intérieures déploient une grande banderole au-dessus de la place des Martyrs, au slogan significatif : «  Pour vous, avec vous, pour vous protéger  » («  Lakum, Ma’a-kum, li-Himayatikum  »).

    Dans un premier temps, le ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk reconnaît un usage excessif de la force par la police. Le premier ministre condamne les «  ordures politiques  ». Les différentes factions, toutes sans exception, reconnaissent les doléances des manifestants. Le général Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre (CPL) présent au gouvernement, inscrit les protestations actuelles dans la lignée de celles qu’il avait initiées, quelques semaines plus tôt, pour la résolution du dossier présidentiel. Il appelle maintenant son parti à descendre dans la rue, le 4 septembre, pour la tenue de nouvelles élections législatives. Les Forces libanaises de Samir Geagea disent qu’elles ne peuvent que soutenir le mouvement, puisqu’elles boycottent elles-mêmes un gouvernement qu’elles estiment non représentatif. Le leader du mouvement Amal rappelle qu’il s’est prononcé par le passé pour un «  État civil  » non confessionnel. Le Hezbollah se fait discret : il est conscient que certains de ses sympathisants sont également descendus dans la rue.

    La tentation «  pro-mouvement  » des deux grandes coalitions politiques libanaises n’est pas si paradoxale. Certes, elles sont les premières cibles de la protestation populaire. Elles sont déstabilisées. Et pourtant : les divisions politiques au sein du gouvernement d’union nationale actuel sont telles qu’il n’est pas dans l’intérêt du 14-Mars ni du 8-Mars d’apparaître à contre-courant d’un petit mouvement populaire dénonçant la faillite de l’État. Il leur est toutefois impossible de séduire des manifestants radicalisés par deux semaines continues de mobilisation. Le tropisme d’apparence d’élites politiques disant comprendre le sens des manifestations pourrait ne durer qu’un temps : le 1er septembre, alors que des manifestants occupent le ministère de l’environnement, le général Michel Aoun évoque pour la première fois la thèse d’une «  manipulation politique  ».

    Mais une contradiction insoluble demeure, pour un mouvement qui demande la chute du régime : lequel  ? Que faire lorsque ce «  régime  » est affublé de multiples têtes, que sa structure confessionnelle tient aussi de par ses divisions, lui donnant une apparence de relatif pluralisme, et que de nombreux Libanais, en l’absence d’un véritable État redistributeur, ont accès à certains services sociaux par le seul intermédiaire de partis politiques à caractère confessionnel  ?

    Les revendications des manifestants trouvent un écho favorable dans la population. Il n’est pas encore certain qu’elles puissent passer outre certaines contradictions. Les effets profonds de la crise syrienne sur le Liban, la «  bataille des frontières  » opposant l’armée libanaise et le Hezbollah aux groupes armés «  djihadistes  » et l’instabilité sécuritaire chronique peuvent amener certains Libanais à craindre un mouvement social demandant la chute d’un régime confessionnel certes bancal, mais à l’heure actuelle relativement plus stable qu’un paysage régional dévasté de la Syrie à l’Irak. Les appareils politiques confessionnels libanais n’ont pas encore perdu de leur force de mobilisation : ainsi du mouvement Amal, qui, le 30 août, a réuni plusieurs milliers de manifestants à Nabatieh, au sud du pays, pour l’anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr7.

    La «  révolte des ordures  » n’est sans doute pas près de s’arrêter et les manifestations vont continuer, non sans contradictions : d’un côté, un mouvement social à nul autre semblable dans l’histoire du Liban depuis le début des années 1990 et la politisation croissante d’une partie de la jeunesse libanaise qui ne se reconnaît plus dans ses élites politiques. De l’autre, la résilience probable d’un système communautaire à la vie longue, hérité du mandat français, que les différentes crises et guerres civiles n’ont jamais empêché de se renouveler.

    Nicolas Dot-Pouillard  Orient XXI Nicolas Dot-Pouillard  2 septembre 2015
     
  • Tunisie : Retrait du projet de loi dit : « de Réconciliation Nationale » (Afriques en lutte)

    Rassemblement devant l’Ambassade de Tunisie à Paris

    Pour le retrait du projet de loi dit : « de Réconciliation Nationale »

    Jeudi 3 Septembre 2015 – 18h30

    Place André Tardieu – 75007 Paris

    Métro : St François Xavier – Ligne 13

     

    https://www.facebook.com/events/302...

    A propos du projet de loi sur la Réconciliation nationale

    Déclaration des associations de Tunisiens à l’Etranger

    Réconciliation nationale ! L’expression résonne comme un mot d’ordre en ces temps de mobilisation contre le terrorisme. Par ailleurs, ne s’agit-il pas du volet final du triptyque vérité – justice - réconciliation de la Justice transitionnelle que nous appelons tous de nos vœux…

    Nous somme tous demandeurs de réconciliation nationale. Mais de quelle réconciliation il s’agit ?

    En ces temps de turbulences, le sens des mots semble aussi troublé.

    Il s’agit de « tourner la page », nous dit le président de la République. Soit, mais quelle page ?

    S’il s’agit d’absoudre des mafieux, on ne voit pas en quoi cela va contribuer à renforcer l’économie du pays. Si les « hommes d’affaires », qui ont fait fortune grâce à la corruption, sont des acteurs du développement, cela se saurait !

    Si l’on entend attirer les spéculateurs en tous genres, ils ne sont pas concernés par la levée en masse que l’on veut provoquer, ils ont toujours préféré vampiriser les richesses produites par le labeur des plus pauvres.

    S’il s’agit de passer l’éponge sur les forfaits des « commis » de l’État qui ont piqué dans la caisse, un État ne se renforce pas en s’attirant les faveurs des responsables du laxisme, des larcins ou des compromissions les plus graves au cœur de l’État…

    On voudrait rabaisser encore l’État et son autorité que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

    Ce projet de loi, concocté par la présidence de la République sera dommageable pour l’État, pour la justice transitionnelle, pour le développement et pour la transition démocratique -déjà compromise et mal engagée-.

    Alors que le dossier des assassinats politiques s’enlise, alors que des petites lois scélérates comme celle sur la consommation de cannabis continuent à ruiner l’avenir de dizaines de milliers de jeunes, alors qu’aucun dispositif sérieux ne protège du racisme et de toutes les formes de haines et de fanatisme larvées… alors que les inégalités se creusent… la loi préparée par les conseillers du président à Carthage serait une caution inutile aux corrompus et aux corrupteurs. Sans compter sa dimension symbolique catastrophique à l’heure où on demande des sacrifices aux plus démunis.

    Le CRLDHT, la FTCR, les personnalités et les organisations signataires se rallient à la Coalition de la société civile contre le projet dit de réconciliation nationale et se déclarent solidaires avec les initiatives de cette Coalition.

    Elles demandent aux députés de l’Assemblée du Peuple de rejeter le projet et de veiller au respect de l’Etat de droit et de la Constitution.

    Pour une unité nationale contre le terrorisme

    Pour la réalisation d’une vraie justice transitionnelle, contre la corruption, la répression et la régression vers les pratiques d’ancien régime

    Pour le respect des mots d’ordre de la révolution : Dignité, Liberté et Justice Sociale.

    Paris le 26 Août 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/tunisie-retrait-du-projet-de-loi
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ6hzsGrGkygxinAHa-hV5N3QtA_Xd6j3vhBKbt9NZDbqbbBVqmgQ

    Réactions israéliennes hystériques après la diffusion des images de l’arrestation ratée de l’enfant Tamimi

    Ma’an News Agency, lundi 31 août 2015
  • Solidarité avec la Voie Démocratique contre la répression au Maroc (Npa)

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    Le 4 septembre doivent avoir lieu les élections communales et régionales au Maroc.

    Loin d’être un terrain d’affrontement démocratique entre différentes options politiques, ces élections redessinent les équilibres internes de la classe politique inféodée au pouvoir et n’offrent aucune autonomie d’action par rapports aux centres réels de décision.  Ils permettent tout au plus, par le biais d’une corruption institutionnalisé, aux élus de bénéficier largement des possibilités d’enrichissement. Le seul enjeu pour le pouvoir central est le niveau de participation, après l’adoption d’une nouvelle constitution et l’affaiblissement du Mouvement du 20 Février qui avait porté au Maroc les revendications des soulèvements de la région arabe en 2011. 

    Les précédentes élections ont montré une abstention massive et un niveau important de votes blancs. Il s’agit de montrer tant au niveau national qu’international que la confiance est retrouvée vis-à-vis des institutions et que le pouvoir bénéficie d’une stabilité institutionnelle. Ce dernier n’a pas lésiné sur les moyens pour encourager la participation. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la vague répressive qui touche les militants de la Voie Démocratique. Cette dernière mène publiquement une campagne active et nationale pour le boycott.

    Dans plusieurs villes et régions du Maroc, les autorités procèdent à la confiscation du matériel, à l’arrestation et intimidation des militant-es, à la dispersion par la matraque, confirmant la déclaration faite il y a quelques mois par un ministre, selon laquelle seule les points de vue conformes aux institutions sont acceptés. Cette répression ne fait pas que témoigner du caractère factice de la « façade démocratique », elle témoigne de l’inquiétude du pouvoir de voir se transformer le rejet palpable et populaire, souvent conscient de la farce électorale, en mouvement collectif de contestation populaire. Le NPA affirme toute sa solidarité avec la Voie Démocratique et son combat politique. Il appelle à l’organisation de la solidarité la plus large contre la répression du régime marocain et la fin de l’impunité et complicité accordée par le gouvernement français à la dictature de Mohamed VI.

    Montreuil, le 31 août 2015

    http://npa2009.org/communique/solidarite-avec-la-voie-democratique-contre-la-repression-au-maroc

  • Liban: les activistes de la campagne "Vous Puez" au ministère de l'Environnement (An Nahar)

    Des activistes de la campagne "Vous Puez" #طلعت_ريحتكم sont entrés de force au siège du ministère de l'Environnement à Beyrouth.
     
    Malgré les multiples tentatives des forces de sécurité de faire sortir les protestataires, ces derniers insistent d'y rester jusqu'à la démission du ministre Mohammad el-Machnouk. Suite à l'appel lancé par les activistes, plusieurs citoyens se sont rassemblés devant le siège du ministère en soildarité avec les protestataires.
     
    Des renforts de l'armée libanaise sont arrivés sur les lieux et les forces de sécurité ont bloqué toutes les entrées menant au bâtiment.
     
    La pression s'est accrue dimanche sur le gouvernement libanais au lendemain de la plus grande manifestation jamais organisée par la société civile qui lui a donné jusqu'à mardi pour trouver une issue à la crise des ordures.
     
    "Votre heure a sonné", ont prévenu les organisateurs de la campagne citoyenne "Vous puez" à l'adresse des dirigeants politiques, promettant une "escalade" si leurs revendications n'étaient pas entendues d'ici à mardi soir, au terme d'un ultimatum lancé samedi.
  • Au Liban, la campagne « vous puez » secoue le régime confessionnel (Essf)

    “Laïcité, égalité et justice sociale” Pancarte de la coalition progressiste “Le peuple Veut”

    Le Liban avait connu quelques manifestations importantes au début de l’année 2011 contre le régime confessionnel à la suite des soulèvements régionaux, mais le mouvement a pris malheureusement fin quelques mois plus tard, notamment par le sabotage de plusieurs partis réactionnaires et confessionnels du mouvement et la complicité de mouvements de gauche de tradition stalinienne.

    Une nouvelle dynamique populaire a commencé avec la campagne « vous puez » qui a été déclenché à la suite d’une crise de gestion des déchets. Des tas d’ordures se sont accumulés dans les rues de Beyrouth depuis début juillet, après la fermeture d’un site majeur, dans la ville de Naameh, ville côtière du Sud, de décharge à ordures. Ouvert en urgence en 1998, ce lieu d’enfouissement des déchets devait fermer dix ans plus tard et ne jamais dépasser les 2 millions de tonnes d’ordures. Le 17 juillet dernier, quand les habitants des villages voisins ont barré la route aux camions poubelles de l’entreprise Sukleen, elle avait été agrandie à quatre reprises et contenait 18 millions de tonnes de déchets. Depuis ce jour, l’odeur qui étouffait le quotidien à Naameh s’est déplacée dans les rues de Beyrouth. Après dix jours sans collecte de poubelles, cela représentait déjà 3 000 tonnes de déchets quotidiens.

    Par la suite le gouvernement d’unité nationale libanais, composé des forces du 8 et 14 mars, [1] a transporté certains tas d’ordures dans les régions les plus pauvres pour soulager momentanément les tensions dans la capitale Beyrouth et épargner aux quartiers les plus embourgeoisés l’odeur et la pollution liées à l’accumulation des déchets. Sans issue à la crise, la plupart des rues beyrouthines débordent maintenant d’ordures.

    La classe dominante bourgeoise et confessionnelle tente également de se diviser les profits de la privatisation des ramassages d’ordures en fonction de lignes confessionnelles et géographiques : plus particulièrement, les liens entre Averda, l’entreprise aux commandes de Sukleen, et la puissante famille Hariri. Proche de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005, Maysarah Sukkar a créé Averda quelques mois avant d’obtenir son premier contrat au Liban. Avec un chiffre d’affaires de 20 000 dollars, il met alors la main sur le marché multimillionnaire des déchets de Beyrouth et du Mont Liban, sans appel d’offres public. Renouvelé à plusieurs reprises dans l’opacité générale, le contrat d’Averda est finalement arrivé à échéance le 17 juillet 2015. Sans accord politique sur un nouvel espace où enfouir les déchets, les camions de Sukleen ont commencé à les déverser dans les cours d’eau, les espaces verts ou dans le port de Beyrouth.

    La campagne « Vous puez » revendiquait d’abord une solution écologique à la crise des déchets, mais par la suite, comme nous l’expliquerons, le mouvement s’est radicalisé pour dénoncer le régime confessionnel et bourgeois libanais dans son intégralité

    Lors de la première mobilisation autour de cette campagne le samedi 22 aout, plus de 10’000 manifestant-es se sont retrouvés dans les rues de Beyrouth. Les manifestant-es mettent en cause tous les partis confessionnels et bourgeois du 8 et 14 mars dans la crise des déchets et la corruption qui gangrènent le pays.

    Face aux manifestant-es, la répression de l’armée et de la police a été extrêmement violente. Ces derniers ont tenté de repousser les manifestant-es en dehors des routes menant au centre ville de Beyrouth, en tirant à balle réelle en l’air et en ciblant les manifestant-es avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. La police a aussi attaqué les manifestant-es avec des matraques, en en blessant plus de 75 répertoriés dans les hôpitaux.

    Malgré la répression féroce, la mobilisation est repartie de plus belle le lendemain, comme un défi à la police, avec environ 20 000 personnes dans les rues de Beyrouth. On pouvait lire sur les murs du gentrifié centre ville investis par les manifestant-es des graffitis tels que “à bas le capitalisme » et « Downtown Beyrouth appartient au peuple », « non à l’homophobie, au racisme,, au sexisme et au classisme » et « Révolution ».

    Les différents médias libanais, tous aux services des partis politiques bourgeois et confessionnels, avec la collaboration des services de sécurité et même de certains membres de la campagne « vous puez » qui ne voulaient pas d’une radicalisation du mouvement et la mise en cause du système confessionnel, ont tenté de discréditer le mouvement dans son intégralité en caractérisant particulièrement les jeunes issus des banlieues pauvres de Beyrouth qui avaient rejoint le mouvement comme des « infiltrés » des émeutiers et des saboteurs… Une propagande mensongère, qui par les termes similaires utilisés, rappelait pour beaucoup de manifestants la propagande du régime Assad en Syrie contre les manifestants pacifiques au début de la révolution en 2011.

    Des mobilisations et sit-ins ont eu lieu toute la semaine à la suite en dépit de la continuation de la répression, répressionqui a résulté par l’hospitalisation de plus de 400 personnes.

    D’autres mobilisations ont eu lieu dans d’autres localités du pays, mais plus particulièrement dans la région de Akkar. Dans cette région située dans le nord du Liban et qui est l’une des plus pauvres du pays et la moins desservie en services [2], les populations locales se sont mobilisées sous le slogan « Akkar n’est pas une poubelle » suite à la proposition du gouvernement libanais de transporter les déchets dans cette région. En contrepartie et pour tenter de faire accepter cette mesure, le gouvernement a décidé d’allouer 100 millions de dollars au développement de Akkar et 200 autres millions de dollars déjà alloués ont été débloqués pour son infrastructure routière et ses égouts. Un regroupement des municipalités de la vallée de Akkar a aussi mis en place une campagne baptisée « Tamartouna bifadlikoum » (Vous nous avez ensevelis par vos largesses) qui refuse le principe du troc consistant à jeter les déchets du Liban àAkkar et à assurer en contrepartie le développement de la région.

    Dans cette même région de Akkar, une pétition a été lancé par les habitant-es du village d’Ersal pour empêcher la création d’une zone de dépotoir d’ordures dans la localité.

    Les syndicats de la CGTL (centrale syndicale au Liban) ont appelé à rejoindre le mouvement à la suite des manifestations du 22 et 23 août, mais vu leurs faiblesses et leurs soumissions aux partis confessionnels et bourgeois libanais, leurs appels restent à bien des égards rhétoriques.

    Le samedi 29 août, une nouvelle manifestation encore massive s’est déroulée dans la capitale Beyrouth, rassemblant entre 60 000 à 100 000 personnes. La jeunesse était présente en masse et avec un dynamisme important.

    On pouvait lire et entendre les messages suivants sur les pancartes et entendre les slogans de la manifestation : « Révolution contre la classe dominante, contre le confessionnalisme, contre le racisme et contre le patriarcat », « Laïcité, égalité et justice sociale » ; « De Douma (en Syrie) à Beyrouth le peuple est un et ne meurt pas » ; « De Baghdad à Damas et Beyrouth, et la Palestine une seule révolution », « le peuple veut la chute du régime confessionnel », etc…

    De nombreux manifestants dénonçaient également la corruption des élites politiques du 8 et 14 mars, de même que les politiques néolibérales et de privatisations qui ont appauvri les classes populaires du pays et entrainé la destruction des services publics.

    A noter dans ces mobilisations, la constitution d’un front rassemblant divers mouvements de gauche, dont au cœur le Forum socialiste, nommé « le peuple veut » sous le slogan « Laicité, égalité et justice sociale ». Cette coalition progressiste revendique notamment : la libération de tous les manifestant-es arrêtés dans le cadre des mobilisations « vous puez » et la fin des campagnes de répression de l’Etat ; l’élection d’une Assemblée constituante, sur la base du scrutin proportionnel non confessionnel, avec le Liban comme arrondissement unique ; la démission du ministre de l’environnement et la mise à l’écart du Conseil du développement et de la reconstruction du dossier des déchets ; des poursuites judiciaires pour toutes les personnes impliquées dans les affaires de privatisations et gestion des déchets ; une enquête avec tous ceux qui étaient impliqués dans les violences au cours des dernières manifestations, c’est-à-dire les responsables politiques et sécuritaires, avec à leur tête le ministre de l’Intérieur, Nohad Machnouk ; etc…

    Les multiples tentatives des partis politiques confessionnels et bourgeois du 8 et 14 mars de coopter le mouvement à son avantage politique et intérêts opportunistes sont pour l’instant encore un échec.

    Les mobilisations au Liban, comme celle continue en Iraq qui a rassemblé aussi des centaines de milliers de manifestants le vendredi 28 août, nous démontrent que l’onde de choc des processus révolutionnaires de la région débutés en 2011 sont loin d’être terminés, malgré les différentes offensives contre-révolutionnaires. Il faut apporter notre soutien à ces nouvelles révoltes au Liban et en Iraq tout en continuant à soutenir les révolutionnaires en Syrie, Bahrain, Tunisie, Egypte, Yemen, Palestine, etc… qui luttent pour les objectifs initiaux (démocratie, justice sociale et égalité) des processus révolutionnaires et contre toutes les formes de la contre révolution.

    Comme nous l’avons dit auparavant et malgré les difficultés importantes et multiples, les processus révolutionnaires ne sont pas morts…

    Joseph Daher 30/08/2015

    Notes

    [1La coalition du 8 mars est liée à la Syrie et l’Iran, regroupe le Hezbollah, l’autre parti chiite Amal et le Courant patriotique libre (chrétien) du général Aoun. De son côté, le pôle du 14 mars, soutenu par les Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, est constitué du Courant du futur de Saad Hariri (sunnite), des Forces libanaises et de Kataeb (chrétiens)

    [2Le nord du Liban et sa capitale Tripoli comptent 20,7% des habitants du pays, mais 46% de la population extrêmement pauvre et 38% des pauvres. La région est également la moins équipée au niveau sanitaire, les taux d’abandon scolaire, de chômage et d’analphabétisme des femmes y sont parmi les plus élevés.

    Aucun projet de développement de grande ampleur n’a eu lieu également depuis les années 1990. Le nombre d’établissements commerciaux ne dépasse pas les 17 000, dont la grande majorité sont de petites entreprises familiales de moins de cinq employés, dans le gouvernorat du Liban-Nord, tandis que le Mont Liban et Beyrouth en comptent comparativement 73 000 et 72 000.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35751