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  • Nouveautés "Syrie" "Irak" et "Tunisie" sur ESSF

    Syria DAHER Joseph - 9 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 9 septembre 2015
     
    Syria DAHER Joseph - 7 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 6 septembre 2015
     

    Moyen-Orient, Méditerranée BARTHE Benjamin, RIOLS Yves-Michel 8 septembre 
     
    Moyen-Orient, Méditerranée Collectif Avec la Révolution Syrienne - 11 septembre
     
    Migrants, réfugiés, racisme KELLNER Manuel - 11 septembre
     

    Turquie NPA - 9 septembre 2015

    Turquie : Erdogan poursuit son génocide politique contre les Kurdes ! Hollande complice !

    Irak KARIM Saïd - 10 septembre 2015

    Irak : « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » – « Au nom de la religion, ils nous ont dépouillés »

    Turkey HDP (Turkey) - 10 September 2015
     
    Migrants, réfugiés, racisme BRUN François - 10 septembre 2015
     
     
    Tunisie Divers media - 8 septembre 2015

    Mouvement ouvrier RTCI (Tunisie) - 8 septembre 2015

    Tunisie : mobilisation des enseignant-e-s du premier degré


  • Réfugiés syriens : de nombreux coupables pour Aylan et les millions d’autres… (Essf)

    L’Europe a été secouée ces dernières semaines par deux catastrophes successives qui ont secoué l’opinion publique.

    Tout d’abord, le 28 août, les corps de 71 personnes, probablement des Syriens, ont été retrouvé dans un camion abandonné sur une autoroute en Autriche. Parmi les 71 individus, il y avait 59 hommes, huit femmes et quatre enfants, une fillette âgée d’un ou deux ans et trois garçons âgés de 8, 9 ou 10 ans. Quelques jours après, c’était l’image du corps inanimé d’Aylan Kurdi, un enfant Kurde de Syrie âgé de 3 ans, sur une plage turque, qui a suscité une émotion massive à travers l’Europe. Sa mère et son frère Ghalib 5 ans sont également morts lors du naufrage de l’embarcation, seul le père a survécu.

    L’histoire de la famille du petit Aylan reflète la tragédie du peuple syrien.

    Le père d’Aylan, Abduallah Kurdi, avait d’abord été emprisonnée et torturé par les services de sécurité du régime Assad. Il a du vendre son échoppe à Damas afin de soudoyer les membres des services de sécurité pour le laisser sortir. Cela lui a coûté environ 25.000 $. Il a ensuite quitté Damas pour Alep, pour la quitter peu après à cause des bombardements constant des avions du régime Assad. Il se retrouve alors avec sa famille dans sa ville natale Kobani.

    Cela ne sera malheureusement qu’un court répit, l’Etat Islamique commence son offensive sur la ville et pousse la famille Kurdi au départ à nouveau, cette fois ci la Turquie. Là-bas, il ne reçoit aucune aide du gouvernement turc et après le refus du Canada d’accorder à Abdullah Kurdi et son frère l’asile où leur sœur vit, la famille décide alors de quitter le pays en achetant pour 6000$ à un passeur 4 places dans une embarcation de fortune pour rejoindre les iles grecques de Kos.

    L’histoire de la famille Kurdi est l’histoire de millions de famille en Syrie qui ont été poussées à quitter leurs pays à cause en premier lieu de la barbarie du régime Assad qui massacre et bombarde de manière continue des villes et régions entières en Syrie depuis le début du soulèvement il y a plus de 4 ans. Lors des six premiers mois de l’année 2015, les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique

    L’apparition progressive des forces fondamentalistes islamiques réactionnaires du type de l’Etat Islamique et Al-Qaida ont également provoqué le départ forcé de nombreuses populations à cause de leurs pratiques et de leur autoritarisme. Plus de la moitié de la population syrienne est aujourd’hui déplacée (à l’intérieur ou l’extérieur du pays), tandis que plus de 80% de la population en Syrie vit autour ou en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de chômage est supérieur à 50% alors que l’espérance de vie a été réduite de 20 ans.

    Il faut dénoncer ces forces contre révolutionnaires, ancien régimes et forces islamiques fondamentalistes qui sont les premiers responsables des déplacements forcés de millions de personnes, et apporter notre soutien aux révolutionnaires dans la région qui les combattent.

    Sans nier la responsabilité des passeurs dans les drames successifs qui ont touchés les personnes fuyant les guerres et les oppressions, ce sont néanmoins les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration qui sont également responsables de cette situation.

    La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. Le peu de réfugiés qui arrivent en Europe, l’immense majorité restant dans les pays hors de l’UE, doivent faire face à violence de la police – le « camp de la jungle » à Calais, en France ; la construction par la Hongrie d’une clôture de quatre mètres de haut sur les 175 kilomètres de sa frontière avec la Serbie, ou les opérations navales menées par la compagnie Frontex en mer Egée et en Méditerranée qui ont fini en tragédies avec des milliers de personnes mortes noyées.

    Il faut néanmoins relever que malgré leur situation difficile, un grand nombre de ces réfugiés se sont organisés pour résister et protester face aux attaques policières et sécuritaires des états de l’UE que ce soit contre les persécutions à la gare ferroviaire de Budapest, dans les camps de Calais et en Grèce, et sur la frontière hongroise. En Suisse romande, nous avons également pu voir les réfugiés se mobiliser et participer aux luttes contre leurs conditions de vies et les renvois.

    En même temps, la propagande raciste et islamophobe de l’extrême droite européenne n’a cessé de caractériser tous les réfugiés syriens et autres comme des terroristes en puissances comme Nigel Farage, leader du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni qui a averti que ceux qui fuient était probablement des « extrémistes de l’Etat Islamique ou d’autres groupes djihadistes”. Ces dirigeants ne sont pas différents dans leur propagande que le dictateur Assad qui a écrit sur twitter il y a quelques jours : « Le terrorisme ne s’arrêtera pas là, il s’exportera à travers l’immigration illégale ».

    Si l’extrême droite ne les caractérise pas comme terroristes, ils les accusent de menacer les racines « chrétiennes » de l’Europe. Le Premier ministre hongrois Viktor Orba, a déclaré que l’afflux massif de migrants menace les « racines chrétiennes » de l’Europe. La cheffe du mouvement fasciste du Front National, Marine Le Pen, a de son côté appelé à la fermeture complète des frontières.

    Les morts qui se sont accumulé dans le passé sur les routes ou dans la mer Méditerranée n’ont rien changé, cela sera t’il différent cette fois ? L’UE continuera t’il de construire sa forteresse, et de mener sa guerre contre les droits humains, tout en poursuivant ses politiques impérialistes, responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants ? Selon moi il ne faut pas compter sur les dirigeant européens, mais au contraire construire les résistances.

    L’émotion suscitée par ces évènements tragiques ont provoqué des mobilisations de soutiens aux migrants et réfugiés à travers l’Europe qui contrastent singulièrement avec celles de leurs dirigeants. Plus de 20.000 personnes ont manifesté à Vienne, en Autriche, pour accueillir les réfugiés, tandis que des rassemblements populaires ont eu lieu en Europe pour témoigner de l’indignation populaire face à ces politiques. Des milliers de manifestants se sont mobilisés contre le racisme en Allemagne. De grandes quantités d’aides ont été recueillies dans les lieux de travail et au sein de nombreuses communautés en Grande-Bretagne pour être emmenés dans des camps de réfugiés en France. Sans le soutien des populations locales en Grèce, Macédoine et la Serbie les réfugiés en provenance de Syrie n’auraient pas pu atteindre Budapest, affrontant la police aux frontières et dans les gares.

    Cette solidarité est bienvenue et doit être saluée, mais cela n’est pas suffisant. Face aux dérive xénophobes et sécuritaires de l’UE, il faut nous organiser et nous battre, aux côtés des sans-papiers et des réfugiés pour imposer l’ouverture des frontières, la libre circulation et l’accueil digne des personnes fuyant les guerres, les oppressions et la misère sociale. Il faut mettre un terme aux camps, aux politiques racistes et surtout remettre en cause le système capitaliste à l’origine de ces catastrophes.

    Les mots de la révolutionnaire Rosa Luxemburg résonnent aujourd’hui d’une vérité sans appel : « D’ordinaire un cadavre est quelque chose de muet et de peu remarquable. Mais il en est qui crient plus fort que des trompettes et éclairent plus que les flambeaux. A bas l’infâme régime social qui engendre des pareilles horreurs ! »

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 6, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/06/de-nombreux-coupables-pour-aylan-et-les-millions-dautres/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35842

  • Terreur L’Etat Islamique, ou la source principale des millions de réfugiés en provenance de Syrie ? (Essf)

    La grande majorité des émissions de télévisions, des articles et des soi disant experts parlant sur les millions de réfugiés en provenance de Syrie ont le même discours :

    le problème c’est l’Etat Islamique (EI). Certains vont même jusqu’à dire qu’il faut coordonner avec le régime Assad et ses alliés de la Russie et de la République Islamique de l’Iran pour régler et mettre un terme au problème de l’EI et dès lors des réfugiés. Sans être surpris par ces déclarations, je suis un peu quand même désabusé.

    Pour être clair, l’EI est une organisation ultra réactionnaire et barbare, qui tue et terrorise des populations entières de toutes les religions et ethnies. Cette organisation ultra réactionnaire a poussé à l’exil des centaines des milliers de personnes, et même sûrement plus d’un million, entre l’Iraq et la Syrie. [1] Ce mouvement doit être combattu sans relâche, comme les autres organisations fondamentalistes religieuses de la région comme Al Qaida et d’autres forces djihadistes et salafistes soutenues par les monarchies du Golfe ou réseaux privés de ces derniers, mais avant d’arriver à la solution contre ce genre d’organisations, je voudrai simplement rappeler quelques faits concernant les raisons de l’exil de millions de personnes de Syrie.

    Tout d’abord, l’établissement de l’EI en Syrie date de l’automne 2013 et déjà avant cette date des millions de syriens et syriennes étaient déplacés à l’extérieur et à l’intérieur du pays.

    Le 3 septembre 2013, le HCR déclarait que le nombre de syriens et syriennes forcés à fuir en quête de refuge dans un pays étranger depuis le début du soulèvement populaire en Syrie en mars 2011 avait dépassé le seuil des deux millions. Cela signifiait environ 5 000 Syriens en moyenne qui fuyaient chaque jour vers les pays voisins. Plus de 97% des réfugiés syriens étaient hébergés dans des pays situés dans la région avoisinante. Par ailleurs, quelque 4,25 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de la Syrie, selon les statistiques datant du 27 août 2013 publiées par OCHA, le Bureau de Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Considérés dans leur ensemble, ces chiffres totalisaient plus de six millions de personnes déracinées.

    Les raisons qui avaient poussé ces millions de personnes à fuir leurs foyers étaient le régime Assad qui tuait, bombardait et réprimait des grandes parties de la population syrienne qui s’était soulevé contre sa tyrannie et sa barbarie. Voici quelques exemples.

    En octobre 2012, l’ensemble du quartier de Masaa Al Arbaeen dans la ville de Hama, dont les habitants étaient perçus comme favorables à l’opposition du régime de Damas, a été détruit. 3256 bâtiments au total ont été réduits à néant.

    En mai 2013, Le pont piétonnier historique qui enjambait l’Euphrate à Deir ez-Zor a été bombardé par le régime syrien. Il permettait de desservir la ville d’Hasakeh. Sa destruction a privé d’accès plusieurs dizaines de milliers de personnes.

    En juillet 2013, dans la ville Homs, surnommé la capitale de la révolution au début du soulèvement populaire, et où vivaient quelque 900’000 personnes au début de l’année 2011, 60 à 70% du quartier de Khaldiyé était détruit, la plupart des maisons étaient inhabitables, les quartiers du vieux Homs étaient en ruine et la destruction des quartiers assiégés de Homs se faisait d’une manière systématique, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. La ville était sous le siège et les bombardements des forces du régime depuis février 2012.

    A partir de la fin de l’été 2012, le régime commençait à bombarder certains quartiers d’Alep. Le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas a subi un état de siège strict imposé dès l’été 2013, avec l’interdiction de circulation des personnes et des denrées alimentaires, aux quartiers insurgés au sud de Damas par le régime Assad et les organisations palestiniennes liés à ce dernier, en particulier le Front populaire de libération populaire- commandement général (FPLP-CG), commandé par Ahmad Jibril. Il ne restait qu’entre 15 000 et 20 000 personnes dans le camp en novembre 2014, avant 2011, Yarmouk comptait une population totale de 250 000 personnes.

    C’est sans oublier l’usage massif du viol par les forces et milices du régime contre les opposantes, femmes civiles et autres ou les attaques à l’arme chimique du régime contre certaines régions comme dans la région de Damas campagne, la Ghouta, en aout 2013.

    Mais que dire après l’établissement de l’EI en octobre 2013 en Syrie ? Cela était toujours le cas ? Oui bien évidemment, regardons les faits pour les six premiers mois de l’année 2015. Les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique.

    En mars 2015, des ONG de défense de droits de l’Homme ont enquêté sur les terribles exactions du régime : près de 13 000 Syriens sont morts sous la torture dans ses geôles depuis le début du soulèvement. Des dizaines de milliers d’autres croupissent toujours dans les prisons gouvernementales, et beaucoup sont portés disparus.

    En mai 2015, une centaine de personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans un raid de l’aviation syrienne sur un marché dans la ville de Douma.

    La barbarie a plusieurs visages en Syrie, et celle du régime Assad est bien la pire. Le régime Assad et ses alliés (Iran, Russie et Hezbollah) sont responsables dans sa très grande majorité des plus de 200 000 tués en Syrie et des environs 10 millions de réfugiés externes et internes depuis le début du soulèvement en mars 2011.

    Conclusion

    Quelle est donc la solution ? La solution ne réside pas avec la collaboration avec des régimes autoritaires comme celui du régime Assad. La solution est bien sûr de s’opposer à l’EI et aux autres forces réactionnaires et djihadistes, qui pour rappel le régime Assad a favorisé leurs développement au début du soulèvement populaire en Syrie tout en tuant et réprimant les forces démocratiques et progressistes, mais également et surtout au régime barbare, criminel et autoritaires du régime Assad qui est la source de la catastrophe en Syrie et de l’exil de millions de syriens et syriennes. Ces deux acteurs barbares se nourrissent et sont donc à abattre pour espérer construire une société démocratique, laique et sociale en Syrie et ailleurs aussi.

    Pour cela il faut soutenir les mouvements populaires démocratiques et sociaux qui s’opposent à ses deux forces contre révolutionnaires et aux différentes formes d’impérialismes (Etats Unis et Russie) et sous impérialismes régionaux (Iran, Arabie Saoudite, Qatar, et Turquie) qui combattent contre les intérêts des peuples en lutte de la région. Ces activistes existent encore en Syrie en luttant quotidiennement malgré les difficultés contre le régime Assad et les forces islamiques fondamentalistes [2]. Prenons par exemple aussi le cas de l’Iraq, pays dans lequel l’EI trouve son origine.

    Ces dernières semaines un mouvement populaire s’est développé qui remettait en cause le régime de Bagdad soutenu par l’Iran. On pouvait en effet entendre dans ces manifestations des appels pour un Etat laic et non confessionnel, contre la division entre population sunnites et chiites, pour les droits des femmes et l’égalité, et une dénonciation claire des partis politiques confessionnelles. Les manifestant-es accusaient aussi le régime irakien confessionnel d’être aussi en partie responsable par ces politiques du développement de l’EI comme des pancartes le montraient sur lesquelles on pouvait notamment lire « le parlement et l’Etat Islamique (ou Daech) sont les deux faces d’une même pièce », « Daech est né des entrailles de votre corruption ».

    Au delà de la situation au Moyen Orient et en Afrique du Nord, nous n’oublions pas le rôle des Etats occidentaux impérialistes dans cette situation. Les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration sont également responsables des drames quotidiens des réfugiés sur les routes, terre et mer, vers l’Europe. La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. De même il faut condamner les politiques impérialistes et les guerres provoqués par ces états, qui sont responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants et réfugiés.

    C’est dans cette compréhension que l’on pourra sortir du cauchemar des dictatures et des fondamentalismes de tout genre et surtout permettra à des millions de personnes d’avoir une vie digne et libre.9 septembre 2015

    Notes

    [1Voir articles sur ce blog qui a toujours condamné l’Etat Islamique ou d’autres organisations fondamentalistes religieuses dans la région.

    [2Voir nombreux articles et posts sur ce blog qui montrent cette résistance populaire.

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 9, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/09/letat-islamique-ou-la-source-principale-des-millions-de-refugies-en-provenance-de-syrie/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35844

  • Ouverture des frontières. Non aux frappes aériennes ! (Npa)

    Lors de sa conférence de presse, lundi dernier, Hollande a tenu à nous confirmer sa détermination à poursuivre l'offensive qu'il mène pour le compte des banques et du patronat contre les travailleurs et la population.

    Confronté aussi à la crise des migrants, il a affiché son hypocrisie et son cynisme  pour, avec des trémolos dans la voix, se prêter au sinistre petit jeu qui consiste à prendre la pose humanitaire pour au final accueillir le moins de réfugiéEs possible. Et en prime il veut utiliser l'émotion suscitée pour annoncer des frappes aériennes en Syrie. 

    Ouverture des frontières 

    Hypocrite et cynique, il ne fait rien d'autre pour les réfugiés que d'appliquer les décisions de la Commission européenne de répartir 120 000 réfugiés entre les États membres, soit 24000 en France sur deux ans. Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en Allemagne, l'effort est pour le moins limité quand on sait qu’il y a quatre millions de réfugiés syriens dont 1,8 million en Turquie, plus d’un million au Liban…

    Cette politique des quotas qui vise à répartir l'effort entre les Etats européens ne règle rien. 

    Le nombre de victimes des guerres, massacres, persécutions, qui se pressent aux frontières de l'Europe, sans autre choix, pour tout simplement survivre, a littéralement explosé malgré les risques mortels liés à la fermeture des frontières. Rien ne peut l'empêcher et l'arrivée de quelques millions de migrantEs serait soutenable par une Europe riche qui voudrait s'en donner les moyens.  Il n'y a pas de réponse « humaine » sans l'ouverture des frontières pour accueillir les migrants qui fuient le chaos qu'ont semé les grandes puissances.

    Non aux frappes aériennes

    Mais le pire est qu'Hollande utilise l'émotion suscitée par le drame des réfugiés pour annoncer des frappes contre Daech. Le Parlement serait consulté le 15 septembre, histoire de réaliser l'union nationale des politiciens derrière lui. Hollande se serait mis d'accord avec le Premier ministre britannique David Cameron « pour se coordonner dans leur lutte contre Daech ». En clair, une nouvelle intervention militaire des grandes puissances dans la continuité de celles qui, sous la houlette des USA, ont déstabilisé tout le  Moyen Orient et engendré l’État islamique. 

    Loin d'apporter la moindre réponse au drame des migrants, ces bombardements ne peuvent qu'aggraver une situation dans laquelle la France porte une lourde responsabilité. Les principales victimes en seront les populations.   

    Solidarité internationaliste

    Le drame migratoire est la conséquence de la politique libérale et impérialiste des grandes puissances, des guerres qu'elles ont menées pour soumettre les peuples, du pillage de leurs richesses, de la misère qu'elles répandent en les étouffant par la dette au profit de l'oligarchie financière dont Hollande défend les intérêts. 

    Notre solidarité vis à vis des migrants ne peut être seulement humanitaire. Elle doit combattre les responsables pour demander l'ouverture des frontières, la libre circulation des personnes, la régularisation des sans papiers et dire non aux frappes aériennes, non à une nouvelle intervention en Syrie !          

                                           

  • Irak : « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » (Npa)

    Même débarrassés de l’ancien dictateur qui a été renversé par l’occupation américaine en 2003, les Irakiens mènent toujours une vie cauchemardesque...

    La situation générale du pays reste marquée par le pillage continu, la corruption basée sur un système de quotas confessionnels ethniques, la dégradation des services publics, des attentats quasi-quotidiens qui frappent des centaines de citoyens tous les mois, surtout dans les quartiers populaires, des milices aux bras longs qui sévissent à Bagdad et pratiquent le kidnapping au quotidien, ainsi que des milliers de personnes détenues pour de longues périodes sans procès... Un pays dont le tiers est occupé par Daesh (l’État islamique) depuis plus d’un an, et où la population souffre sous leur pouvoir des pires formes d’oppression, où les femmes sont systématiquement soumises à la traite et au viol collectif, et où la condamnation à mort est devenue banale.

    Tout ceci s’accompagne d’un ­effondrement des recettes publiques provenant entièrement du pétrole ; de la migration des jeunes sans avenir vers l’Europe ; de l’aggravation de la pauvreté, environ 30 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, avec une grande disparité entre le Kurdistan, au niveau de pauvreté le plus bas, et le Sud à majorité chiite, au taux le plus élevé. Plus de trois millions de personnes ont été déplacées et enfin une guerre féroce « contre » Daesh se déroule à seulement 50 km de Bagdad, la capitale.

    Contre la corruption

    Tous ces drames ont coïncidé fin juillet avec un été anormalement chaud et des températures dépassant les 50 degrés. Cela a poussé de nombreux jeunes à manifester dans l’un des districts de Bassorah, contre la détérioration de la desserte en courant électrique et des services publics en général, contre la corruption rampante et l’enrichissement rapide des responsables locaux qui appartiennent à l’un des partis religieux au pouvoir.

    L’un des manifestants a été tué sur le champ, et un autre a fini par succomber à ses blessures. Ceci a provoqué des manifestations dans toutes les villes du Sud. Certains intellectuels, des artistes et des militants, ont alors appelé à une manifestation dans le centre de Bagdad sur la place Tahrir.

    Ce qui s’est passé a largement dépassé les attentes des initiateurs. Ce fut l’occasion de s’attaquer à tous les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens, pas seulement l’affaire du courant électrique et de la détérioration des services. Les slogans dénonçaient même le partage confessionnel du pouvoir, partage qui sert de couverture à la corruption et permet à chaque partie impliquée de se taire à propos des vols et détournements commis dans les ministères des autres.

    Contre le confessionnalisme

    Les deux slogans les plus en vue furent « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » et « Au nom de la religion, ils nous ont dépouillés ». Depuis cette première manifestation du 31 juillet, les mobilisations n’ont cessé de croître à Bagdad et dans les gouvernorats du Sud, prenant de plus en plus un aspect radical contre le partage confessionnel du pouvoir, exigeant sa suppression et même la suppression du Parlement fondé sur le système des quotas, sur la corruption et les privilèges.

    Après le 31 juillet, les manifestations se sont succédées en s’élargissant et en se radicalisant. Cette radicalisation a même bénéficié du soutien de l’autorité suprême chiite, l’ayatollah Sistani, qui jouit d’une bonne réputation parmi les chiites et la majorité des Irakiens pour son rôle contre les tensions confessionnelles et son boycott des politiciens corrompus.

    La majorité des manifestants espérait qu’Haïder al-Abadi, le Premier ministre, satisfasse leurs demandes. Cependant, ses réformes timides sont vite apparues insuffisantes aux yeux des masses révoltées. Elles ont commencé à perdre leurs illusions à son égard, d’autant qu’il appartient au même parti que Maliki. Après les cinquième et sixième semaines, le mouvement le considère comme complice des grands corrompus, ou trop timoré pour les affronter.

    Ces manifestations ont brisé la barrière de la peur qui paralysait les masses irakiennes, même après la chute de Saddam. En outre, elles ont contribué à la naissance d’une nouvelle prise de conscience opposée au confessionnalisme, qui met tous les corrompus de toutes les confessions dans le même panier.

    Finalement, les foules ont commencé à s’organiser au sein de coordinations qui couvrent les régions du Sud, la capitale Bagdad, ainsi que Kirkouk. Des comités se forment au Kurdistan avec le projet de rejoindre le mouvement. Quelque chose a vraiment changé en Irak, même s’il est trop tôt pour se prononcer sur les perspectives de la protestation.

    Saïd Karim

  • Le gouvernement étrangle le portefeuille des Algériens (Anti-k)

     

    L’avant-projet de la Loi de Finances 2016, adopté mercredi 9 septembre par le Conseil du gouvernement, contient une nouvelle série de mesures destinées à augmenter les recettes de l’État, durement touchées par la baisse significative des cours du pétrole.

    Parmi les mesures, le gouvernement prévoit le relèvement du taux de la TVA pour le gasoil, la 3G et la consommation d’électricité dépassant un certain seuil. L’avant-projet de loi prévoit aussi l’instauration d’un droit de douane à 30 % sur les importations d’ordinateurs, et de 5 % pour les composants informatiques (carte-mère, etc.). La Taxe sur les produits pétroliers (TPP) et la Taxe intérieure de consommation (TIC) subiront elles aussi une augmentation, tout comme les vignettes automobiles.

    Pour la première fois depuis de nombreuses années, le gouvernement introduit massivement des taxes qui impacteront directement le quotidien des Algériens. Mais si ces mesures de prime abord semblent nécessaires pour faire face à la crise, on se rend compte rapidement que celles-ci risquent d’étrangler encore plus le pouvoir d’achat des Algériens, déjà mis à mal par la dévaluation du dinar décidée par la Banque d’Algérie.

    Un seuil de consommation d’électricité trop bas

    Dans le cas de l’électricité par exemple, la nuance est subtile mais bien présente. Le gouvernement prévoit en effet de garder un taux de TVA réduit de 7 % pour la consommation allant de zéro à 125 kilowatt heure (kwh), et de relever la TVA au taux normal (17 %) au-delà de ce seuil. Si la mesure laisse penser que le gouvernement s’attaque à la surconsommation d’électricité, on se rend vite compte que le seuil qui a été établi ratisse trop large.

    En effet 125 kwh ne suffisent à priori même pas à couvrir la consommation de quelqu’un vivant seul et frugalement, encore moins d’un foyer de plusieurs membres avec un usage modéré d’électricité. Il y a en conséquent, de très fortes chances que l’augmentation du taux de la TVA sur la consommation électrique concerne tous les foyers algériens, et non seulement les gourmands en électricité adeptes de climatiseurs et de chauffages électriques.

    La 3G par nécessité et non par choix

    L’avant-projet de loi de finances vise aussi le pouvoir d’achat du citoyen lambda en augmentant le taux de TVA sur l’accès à internet par téléphonie mobile, c’est-à-dire la 3G. L’idée derrière la décision du gouvernement est d’encourager l’internet par téléphonie fixe (ADSL), dont Algérie Télécom détient le monopole. Cette mesure, cependant, s’affranchit de la réalité des choses. À part une minorité qui utilise la 3G comme gadget, la majorité des utilisateurs des clés 3G le font par obligation. Car en l’état, la 3G coûte cher pour un volume de données limité, contrairement à l’ADSL dont le volume de données est illimité en Algérie.

    Mais face à l’ogre administratif et aux délais gargantuesques que représente l’installation d’une ligne de téléphone fixe chez soi, l’utilisateur lambda se voit souvent contraint par la force des choses à utiliser la 3G pour accéder à internet. Rarement un choix volontaire, le citoyen utilisera aussi souvent la 3G comme alternative à sa connexion internet ADSL lorsque cette dernière est de très mauvaise qualité.

    Hausse du carburant, la fausse bonne idée ?

    L’avant-projet de loi de Finances pour 2016 prévoit en outre une série de mesures visant les automobilistes. Ainsi, les vignettes automobiles vont augmenter, variant de 500 à 18 000 dinars selon le type et l’âge du véhicule. De plus, les véhicules de tourisme diesel seront soumis à une nouvelle taxe d’assurance à 1000 ou 2000 dinars en fonction de la puissance du véhicule.

    Surtout, les prix des carburants vont grimper. L’essence (normal, super et sans plomb) va augmenter 2.91 dinars par litre suite à l’augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP). Le gasoil subira quant à lui une double augmentation. Le relèvement de son taux de TVA de 7 à 17 %, ajouté à l’augmentation de 2,66 dinars par litre dictée par la TPP, pourrait faire grimper le litre du gasoil à 17.75 dinars.

    La réduction de la subvention de carburants était une mesure nécessaire, mais elle ne tient compte, une fois encore, d’aucune notion d’équité sociale. Par conséquent, le prix des carburants va augmenter pour tous les automobilistes, que ce soit le jeune fils de riche qui erre sur les routes d’Algérie car il n’a rien de mieux à faire, ou le père de famille de classe moyenne obligé de prendre sa voiture pour traverser les 40 kilomètres séparant son lieu de travail de son domicile dans un pays où les transports en commun sont de piètre qualité. La réduction des subventions de carburants n’est pas assez importante pour décourager le jeune automobiliste de rouler sans objectif, mais la hausse des prix sera inévitablement par les citoyens qui comptent leurs sous.

    La réalité économique est implacable et impitoyable pour l’Algérien lambda. Entre les mesures prises par le gouvernement dans l’avant-projet de loi de finances 2016 et la politique de dévaluation du dinar orchestrée par la Banque d’Algérie (le dinar a perdu plus de 30 % de sa valeur), le pouvoir d’achat des foyers algériens, notamment les plus fragilisés, est prise en sandwich et en ressort étranglé. Pire, dans l’état actuel des choses, il ne semble pas y avoir de lumière au bout du tunnel sur le court terme.

    11 septembre 2015 par Gaston Lefranc

    Source: http://www.tsa-algerie.com/20150910/le-gouvernement-etrangle-le-portefeuille-des-algeriens/

    http://www.anti-k.org/2015/09/11/le-gouvernement-etrangle-le-portefeuille-des-algeriens/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Fête de l’Humanité 2015 - Programme du stand AFPS

    AFPS, lundi 7 septembre 2015
    Avenue Che Guevara - village du monde En plus d’un espace « politique générale AFPS, matériel militant et vente de produits », deux pôles seront mis en valeur : Prisonnier(e)s politiques palestinien(ne)s et GAZA. L’ensemble du stand sera sous le thème « Palestine : pour imposer le droit – Boycott, Désinvestissement, Sanctions ». Que faire (...)

    Le Palestinian Youth Orchestra vient de terminer sa tournée en France

    Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS, mardi 8 septembre 2015

  • Tunisie : Poursuite des mobilisations contre le blanchiment des corrompus de l’ère Ben Ali (Essf)

    tunisie-corruption-sfax.jpg

    Les opposants au gouvernement Nidaa Tounes - Ennahdha maintiennent la manifestation prévue samedi 12 septembre à Tunis, malgré son interdiction dans le cadre de la proclamation de « l’état d’urgence ».

    Manifestations en Tunisie contre un projet de loi de « Réconciliation économique »

    http://www.maghrebemergent.com/actualite/maghrebine/51030-manifestations-en-tunisie-contre-un-projet-de-loi-de-reconciliation-economique.html

    Le projet de loi portant réconciliation économique en Tunisie, notamment pour les grosses fortunes amassées durant le régime Benali, ne semble pas passer devant l’opinion publique. Plusieurs manifestations de protestation contre ce projet de loi, déposé au parlement fin juillet, ont été organisées lundi à travers plusieurs villes du pays.

    Lundi 7 septembre à Sidi Bouzid, d’où est parti l’étincelle de la Révolution de Jasmin qui a fait ‘’dégager’’ Benali et son régime corrompu, la police a empêché une manifestation de dénonciation de ce projet de loi, voté en conseil des ministres en juillet dernier. Selon l’agence ‘’TAP’’, ‘’les forces de sécurité ont interdit lundi l’organisation d’une manifestation contre la loi de réconciliation économique à l’avenue principale de la ville de Sidi Bouzid’’. ‘’Des composantes de la société civile et des représentants des organisations régionales se sont réunis devant le siège de l’Union régionale du travail (URT), répondant à l’appel de l’Union régionale des diplômés sans emploi, pour exprimer leur refus de la loi de réconciliation économique’’, ajoute TAP. Les manifestants ont notamment dénoncé ce projet de loi présenté par la présidence tunisienne, et appelé à plus de ‘’justice sociale’’, comme ils ont revendiqué ‘’le droit au travail’’. Appelant ‘’à la chute du gouvernement’’, les manifestants ont par ailleurs estimé que ‘’l’état d’urgence (imposé depuis la recrudescence des actes terroristes en Tunisie, NDLR), sert de prétexte pour la répression des mouvements de protestation’’.
    A Sfax, les forces de sécurité ‘’ont fait usage d’une violence disproportionnée les manifestants qui observaient un sit-in’’ de protestation contre ce projet de loi, ont dénoncé les partis Al Massar et l’Union Populaire Républicaine (UPR).
    Même mobilisation à Tozeur (sud) de partis et de la société civile, qui ont organisé lundi un sit-in contre ce projet de loi.

    Tous contre l’amnistie des grosses fortunes
    Au sein de la société civile tunisienne, le projet fait débat, et est rejeté en bloc car étant incompatible avec la nouvelle Constitution du pays. Le constitutionaliste Jawhar Ben Mbarek, qui estime que ‘’c’est une sorte d’amnistie spéciale pour certaines personnes’’, n’es pas loin de s’interroger sur l’efficacité de cette loi qui, selon lui, ne sera d’aucun apport financier dans la mesure où la majorité des biens appartenant aux personnes accusés de corruption sont confisqués. ‘’ Il s’agit juste d’une amnistie au profit d’un groupe de corrompus qui fera perdre à l’Etat l’occasion de les poursuivre fiscalement’’, a-t-il ajouté.
    Dans une contribution au site ‘’Contrepoints.org’’, Amir Mastari relève de son côté que ‘’ les auteurs de ce projet de loi (pour la réconciliation économique) semblent négliger le fait que l’on est dans un contexte post-révolution’’, relevant que ‘’c’est peut être politiquement correct, pour le parti de Nida Tounes, de tenter de préserver les intérêts des plus riches pour que ceux-ci servent le parti au moment des élections’’.

    Nida Tounes mal barré
    Mais, cela renvoie également un signal fort du désintérêt du parti du Président aux ‘’revendications (des Tunisiens) quant à la lutte contre l’impunité, la rente et le clientélisme’’. Et puis, ‘’cela risque de remettre en cause la transition démocratique dans le pays et exacerber les tensions radicales dans la société tunisienne’’, affirme t-il encore. Pour de nombreux activistes tunisiens, la proposition du parti Nida Tounes de BCE est anticonstitutionnelle. L’article 148 de la Constitution stipule en fait que ‘’l’État s’engage à mettre en application le système de la justice transitionnelle dans tous ses domaines et dans les délais prescrits par la législation qui s’y rapporte. Dans ce contexte, l’évocation de la non-rétroactivité des lois, de l’existence d’une amnistie ou d’une grâce antérieure, de l’autorité de la chose jugée ou de la prescription du délit ou de la peine, n’est pas recevable’’.

    Algérie, Maroc, même combat
    La proposition des dirigeants Tunisiens de réconciliation économique, une sorte d’amnistie, pour les grosses fortunes amassées du temps de Benali, a été déjà appliquée en Algérie et au Maroc pour légaliser les fonds non déclarés et bancarisés. La LFC2015 a introduit en Algérie la possibilité pour les détenteurs de fonds non déclarés de les bancariser complètement en payant une taxe forfaitaire de 7%. L’opération est en cours, aucun bilan n’a été donné pour le moment.
    Par contre, au Maroc, l’opération ‘’Contribution libératoire’’, semble connaître quelques ‘’couacs’’, les déclarants n’ayant pas, selon l’Office des changes, tout déclaré de leur patrimoine à l’étranger. L’opération clôturée le 31 janvier dernier, avait été marquée par la déclaration de 8,41 milliards de dirhams, et rapporté 315 millions de dirhams pour le Fonds de Cohésion Sociale.

    6 septembre

    Sfax : altercation entre forces de sécurité et manifestants opposés à la loi sur la « réconciliation économique »

    http://www.lapresse.tn/article/sfax-altercation-entre-forces-de-securite-et-manifestants-opposes-a-la-loi-sur-la-reconciliation-economique/94/5125

    Une altercation a eu lieu, dimanche à Sfax, entre forces de l’ordre et des manifestants opposés à la loi sur la réconciliation économique, a-t-on appris de sources concordantes. Sous le slogan « Manech Msamheen » (pas de pardon), la manifestation était organisée par des jeunes sfaxiens et nombre de composantes de la société civile devant le siège de la banque centrale à Sfax pour protester contre la loi sur la réconciliation économique.
    « Les forces de l’ordre ont fait usage d’une violence disproportionnée pour disperser les manifestants qui participaient pacifiquement au sit-in », a déclaré Chafik Ayadi, représentant du Front Populaire à l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP). « Près de 16 blessés ont été transférés à l’hôpital pour y recevoir des soins », a encore précisé M. Ayadi qui était présent sur les lieux. L’usage de violences disproportionnées a été démenti de sources sécuritaires dans la région. « Seule une grenade lacrymogène a été utilisée pour disperser la manifestation », a confirmé un responsable sécuritaire qui précise que la manifestation n’avait pas d’autorisation des autorités locales.

    8 septembre

    Des associations dénoncent l’interdiction des manifestations sous couvert de l’état d’urgence

    http://www.maghrebemergent.com/actualite/breves/fil-maghreb/51027-tunisie-des-associations-denoncent-l-interdiction-des-manifestations-sous-couvert-de-l-etat-d-urgence.html

    Des associations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé, lundi, la décision du ministère de l’Intérieur d’interdire les manifestations, appelant à respecter le droit de manifester garanti par la Constitution.
    Ils ont, également, appelé à interdire l’usage de la force et de la violence et à poursuivre les auteurs de ces actes.
    La liberté de pensée, d’expression, de manifestation et de réunion sont des droits garantis par la Constitution sans lesquelles l’exercice de la citoyenneté et la réalisation de la transition démocratique ne peuvent pas être concrétisés, a déclaré, lundi à l’agence TAP, Abdelbasset Ben Hassen, président de l’Institut arabe des droits de l’Homme (IADH).
    S’agissant de l’état d’urgence, Ben Hassen a rappelé que les principes mentionnés dans la Constitution ainsi que dans la loi internationale des droits de l’Homme, particulièrement l’article 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ne sont pas en contradiction avec l’état d’urgence. La loi stipule que la déclaration de l’état d’urgence « ne doit pas servir de prétexte pour violer ces droits », a-t-il ajouté.
    De son côté, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé, dans un communiqué, « les abus à répétition commis contre des manifestants sous couvert de l’état d’urgence », estimant que ces pratiques constituent une violation manifeste des droits mentionnés dans la Constitution et des Pactes ratifiés par l’Etat tunisien.
    La Ligue a, par ailleurs, exigé l’ouverture d’une enquête « sérieuse et indépendante » sur ces agressions « complètement inadmissibles » dans une société démocratique.
    L’Organisation tunisienne de lutte contre la torture a, pour sa part, appelé, dans un communiqué, les autorités au respect du droit de manifester et à mettre un terme à l’état d’urgence.
    L’Organisation a noté la recrudescence de la répression contre les rassemblements et les manifestations pendant l’état d’urgence, relevant plusieurs abus, notamment l’usage de la violence, le 1er septembre courant Place Mohamed Ali et à l’Avenue Habib Bourguiba, lors d’un rassemblement de jeunes dénonçant le projet de loi relatif à la réconciliation économique.

    8 septembre

    L’opposition décidée à manifester malgré l’interdiction

    http://directinfo.webmanagercenter.com/2015/09/08/tunisie-des-partis-politiques-attaches-a-la-marche-contre-le-projet-de-loi-sur-la-reconciliation/

    Les partis et associations ayant pris part à la rencontre nationale politique et civile, tenue les 7 et 8 septembre 2015, réaffirment leur attachement à l’organisation d’une marche populaire pacifique, le 12 septembre prochain, pour revendiquer le retrait du projet de loi sur la réconciliation économique, a déclaré Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire.
    Les forces politiques et civiles participant à cette réunion ont qualifié ledit projet de loi de « soulèvement contre la constitution, d’atteinte flagrante à ses dispositions et de main-mise sur le processus de justice transitionnelle », a-t-il dit, dans une déclaration à la presse mardi.
    Hammami a expliqué que la marche prévue vise à défendre les droits et libertés, dont le droit de manifester.
    Il a lancé un appel à participation à l’adresse de l’ensemble des forces politiques, sociales et civiles opposés au projet de loi sur la réconciliation économique et financière. 8 septembre

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35827

  • Pourquoi les monarchies du Golfe refusent d'accueillir des réfugiés (FranceTVinfo)

    Alors que quatre millions de personnes ont fui la Syrie depuis 2011, les frontières des riches Etats pétroliers voisins leur restent fermées. Explications.

    Près de 2 millions de réfugiés syriens en Turquie, 115 000 au Liban, 630 000 en Jordanie, 132 000 en Egypte... Et aucun, ou presque, dans les pays du Golfe, d'après les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU. Cette absence d'action politique suscite critiques et interrogations sur la solidarité arabe, non seulement en Occident mais dans les pays eux-mêmes. Comment l'expliquer ?

    Parce que rien ne les y oblige légalement

    Aucun des Etats du Golfe n'est signataire des conventions internationales définissant le statut de réfugié, et notamment la Convention de 1951. Du point de vue du droit international, ils ne sont donc pas contraints d'accueillir des migrants pour leur proposer l'asile ou, a minima, les héberger dans des camps de réfugiés. Contrairement aux pays européens, qui s'organisent en conséquence.

    Pour l'heure, ces pays restent silencieux sur le sujet. "Malheureusement, les riches pays du Golfe n'ont publié aucun communiqué sur la crise et encore moins proposé une stratégie pour aider les migrants, en majorité des musulmans", relevait récemment l'éditorialiste du quotidien qatari Gulf Times.

    Pour les critiques des riches pétromonarchies, le contraste est d'autant plus saisissant que certains de ces Etats du Golfe financent des groupes armés engagés dans la guerre civile syrienne et portent donc une part de responsabilité dans les conséquences humanitaires du conflit. Sara Hashash, responsable des relations presse d'Amnesty International pour le Moyen-Orient, fustige ainsi le comportement "absolument scandaleux" des pays du Golfe.

    Parce qu'ils fournissent déjà une aide financière

    Ces Etats ne sont pourtant pas restés inactifs depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. "Les pays du Golfe ont fourni 900 millions de dollars pour aider les déplacés syriens, à travers des ONG et des donations de particuliers", selon la BBC (en anglais)"Pour des raisons logistiques, le Qatar ne peut accueillir des réfugiés en grand nombre et choisit à la place de les soutenir financièrement", avance Abdullah Al-Athbah, rédacteur du chef du quotidien qatari Al-Arab.

    Mais cette aide est insuffisante, selon le Washington Post (en anglais), qui note que "les Etats-Unis ont levé quatre fois plus de fonds". Directeur pour la Syrie de l'ONG Oxfam, Daniel Gorevan estime lui aussi que les pays du Golfe pourraient "à l'évidence en faire bien plus" pour les réfugiés syriens. Il les invite à leur proposer des emplois, à mettre en place des mécanismes de regroupement familial et des dispositifs d'immigration légale.

    Parce qu'ils craignent un bouleversement de leur démographie

    Problème : ces tout petits Etats (si l'on fait exception de l'Arabie saoudite) craignent d'être submergés par des réfugiés alors qu'ils font déjà travailler des millions de migrants, notamment originaires d'Asie du Sud. Aux Emirats arabes unis et au Qatar, les travailleurs étrangers sont en moyenne cinq fois plus nombreux que les ressortissants nationaux. 

    Pour Sultan Barakat, du Brookings Doha Center, un geste pourrait aider les Syriens et désamorcer les critiques : permettre l'entrée des réfugiés ayant déjà des membres de leur famille dans le Golfe. Des centaines de milliers de Syriens vivent en effet depuis des années dans la région, attirés par les opportunités d'emploi. L'octroi de visas reste cependant strictement contrôlé. 

    Parce qu'ils ont peur pour leur sécurité

    La crise des réfugiés syriens intervient au moment où les pays du Golfe concentrent leur attention sur le conflit au Yémen et sur la complexe opération militaire qu'ils y mènent contre des rebelles chiites Houthis. En outre, pour déstabiliser le président syrien Bachar Al-Assad, soutenu par l'Iran chiite, leur rival régional, des pays du Golfe ont aidé, avec de l'argent et des armes, des groupes rebelles sunnites engagés contre le régime de Damas.

    Dans ce contexte, des considérations sécuritaires sont parfois avancées pour expliquer le refus d'accueillir des réfugiés. "Comme les pays du Golfe sont impliqués dans les affaires politiques de la Syrie, ils peuvent s'inquiéter de ce que pourraient entreprendre ceux qui viendraient chez eux", explique Sultan Barakat, du Brookings Doha Center. L'Arabie saoudite a notamment été visée depuis le début de l'année par des attentats du groupe Etat islamique, et veut réduire le plus possible le risque terroriste sur son territoire. Ariane Nicolas Mis à jour le 08/09/2015 | 17:26

    http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/pourquoi-les-monarchies-du-golfe-refusent-d-accueillir-des-refugies_1074749.html

  • La crise des réfugiés syriens en quelques chiffres (Amnesty)

    Faits et chiffres

    Les réfugiés dans la région

    Plus de 4 millions de réfugiés venant de Syrie (95 %) se trouvent dans seulement cinq pays, à savoir la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte :

    • le Liban accueille près de 1,2 million de réfugiés venant de Syrie, ce qui représente environ une personne sur cinq dans le pays ;
    • la Jordanie accueille près de 650 000 réfugiés venant de Syrie, chiffre qui représente environ 10 % de la population ;
    • la Turquie accueille 1,9 million de réfugiés venant de Syrie, soit plus que tout autre pays au monde ;
    • l'Irak, où 3 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays au cours des 18 derniers mois, accueille 249 463 réfugiés venant de Syrie ;
    • l'Égypte accueille 132 375 réfugiés venant de Syrie.

    Seuls 40 % du montant de l'appel de fonds lancé par l'ONU pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés syriens ont été obtenus.

    Le manque de fonds signifie que les réfugiés syriens les plus vulnérables au Liban ne reçoivent que 13,50 dollars par mois soit moins d'un demi-dollar par jour pour l'aide alimentaire.

    Plus de 80 % des réfugiés syriens en Jordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté local.

    Le conflit en Syrie

    Près de 220 000 personnes ont été tuées et 12,8 millions de personnes ont besoin d'urgence d'une aide humanitaire en Syrie.

    Plus de 50 % de la population syrienne est actuellement déplacée.

    Réinstallation à l'étranger

    Au total, 104 410 places d'accueil ont été offertes au niveau mondial depuis le début de la crise en Syrie, ce qui ne représente que 2,6 % de la population totale des réfugiés syriens au Liban, en Jordanie, en Irak, en Égypte et en Turquie.

    Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),400 000 personnes dans les cinq principaux pays hôtes – soit 10 % – ont besoin d'être réinstallées.

    Amnesty International demande instamment qu'au moins 10 % des réfugiés les plus vulnérables venant de Syrie soientréinstallés depuis les principaux pays hôtes d'ici la fin de 2016 (cela représente 400 000 personnes).

    Repères :

    • Les pays du Golfe, dont le Qatar, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn, ont offert zéro place d'accueil pour les réfugiés syriens.
    • D'autres pays à hauts revenus tels que la Russie, le Japon, Singapour et la Corée du Sud ont aussi offert zéro place d'accueil. 
    • L'Allemagne s'est engagée à offrir 35 000 places pour les réfugiés syriens par le biais de son programme d’admission humanitaire et de parrainages individuels, ce qui représente 75 % du total pour l'Union européenne (UE). 
    • L'Allemagne et la Suède ont à elles deux reçu 47 % des demandes d'asile de Syriens en UE entre avril 2011 et juillet 2015. 
    • Outre l'Allemagne et la Suède, les 26 autres pays de l'UE se sont engagés à offrir 8 700 places d'accueil, chiffre qui représente environ 0,2 % des réfugiés syriens se trouvant dans les principaux pays hôtes. 4 septembre 2015, 19:28

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/09/syrias-refugee-crisis-in-numbers/