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  • Tunisie : l’UGTT agite la menace d’une grève générale dans le secteur privé (Afriques en lutte)

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    Le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé, Belgacem Ayari a agité mardi la menace d’une grève générale dans ce secteur. Cette menace vise à faire pression sur le privé pour l’amener à suivre l’exemple du gouvernement qui a signé mardi un accord prévoyant des augmentations salariales sur trois ans dans la fonction publique et les entreprises publiques s’étalant de 2016 à 2018.

    Belgacem Ayari a accusé le patronat de n’avoir manifesté le moindre signe de coopération. Si cela continue,on lancera des campagnes de mobilisation au niveau régional dont le point d’orge sera un grand rassemblement national sur la place Mohamed Ali à Tunis.

    Au cas ou la centrale ouvrière mettrait à exécution sa menace, ce serait un précédent dans le secteur privé.

    25 septembre 2015 Source : Leaders

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/tunisie-l-ugtt-agite-la-menace-d

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

     
     
    Communiqué de l’AFPS, mercredi 23 septembre 2015

    La venue en France de l’équipe nationale de basket d’Israël, dans le cadre de l’EuroBasket, ou du Maccabi de Tel Aviv pour des matchs de gala, n’a pas laissé indifférents les citoyens de notre pays qui estiment que la violation du droit international par Israël ne peut plus durer. Les équipes sportives sont souvent utilisées par les Etats (...)

     

  • Égypte, les grâces octroyées à des prisonniers sont un soulagement mais ne constituent guère plus qu’un geste symbolique (Amnesty)

    Le décret présidentiel pris mercredi 23 septembre afin d’accorder une grâce à 100 personnes parmi lesquelles Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, journalistes travaillant pour Al Jazira, et plusieurs militants emprisonnés illégalement, comme Sana Seif et Yara Sallam, est encourageant mais représente à peine plus qu’un geste symbolique, a déclaré Amnesty International.

    L’organisation a affirmé que ces grâces, octroyées juste avant la fête de l’Aïd, doivent être suivies d’actions complémentaires afin d’améliorer le bilan consternant du président Abdel Fattah al Sisien matière de droits humains, notamment en ce qui concerne l’intolérance vis-à-vis de la dissidence non violente et des critiques à l’égard des autorités.

    « Si ces grâces sont un énorme soulagement, certaines de ces personnes n’auraient pour commencer jamais dû se trouver derrière les barreaux. Des centaines de personnes sont maintenues en détention pour avoir manifesté ou pour avoir effectué leur travail de journaliste. Il faut annuler la condamnation de tous ceux qui ont été incarcérés pour avoir exercé de manière pourtant pacifique leur liberté d'expression, de réunion et d’association, ou en raison de leur travail de journaliste ou en faveur des droits humains, et les libérer immédiatement et sans condition », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Les prisonniers graciés le 23 septembre ne représentent qu’une infime partie des centaines de personnes ayant été soumises à une arrestation arbitraire et à une détention illégale à travers le pays. Ces grâces ne seront guère plus qu’un geste vide si elles ne sont pas suivies d’autres libérations de personnes victimes d’arrestations arbitraires, d’un respect accru pour le droit à la liberté d’expression et de réunion, et de l’obligation pour les auteurs de violations flagrantes des droits humains de rendre des comptes. »

    Ces grâces ne seront guère plus qu’un geste vide si elles ne sont pas suivies d’autres libérations de personnes victimes d’arrestations arbitraires, d’un respect accru pour le droit à la liberté d’expression et de réunion, et de l’obligation pour les auteurs de violations flagrantes des droits humains de rendre des comptes. Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International

    Figurent sur la liste des personnes graciées Sana Seif et Omra Hazek, qui ont milité en faveur des droits humains et ont osé braver la loi répressive contre les manifestations. La liste inclut aussi Yara Sallam, défenseure des droits humains.

    D’autres bénéficiaires de cette grâce sont les journalistes d’Al Jazira Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, qui avaient récemment été déclarés coupables de « propagation de fausses nouvelles » de même que leur collègue Peter Greste, précédemment libéré, après avoir été arrêtés en 2013.

    Les blogueurs Alaa Abdel Fattah et Ahmed Douma, les militants du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril Ahmed Maher et Mohamed Adel, et la défenseure des droits humains Mahienoor Elmasry ne se trouvaient cependant nulle part sur cette liste. Manquaient également le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, également connu sous le nom de Shawkan, et l’étudiant Mahmoud Hussein, prisonniers d'opinion.

    23 septembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/09/egypt-prisoner-pardons-a-relief-but-little-more-than-token-gesture/

  • Intervention en Syrie: elle est où, l’opposition aux bombardements ? (Npa)

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    Ça fait des semaines qu’il en parlait, certainement des mois qu’il en rêvait : Hollande aussi veut mettre un pied en Syrie. Pourtant les affaires traînaient parce qu’il n’est pas si simple de jouer à la guerre. À moins de mentir comme W. Bush junior en 2003. Alors il a osé...

    Prenant prétexte de l’émotion suscitée par la publication de la photo du petit Aylan retrouvé mort sur une plage, le gouvernement français a donc expliqué que les migrantEs fuyaient Daesh et que pour les aider, il faudrait exterminer Daesh. Imparable !

    Après le Mali, l’Irak et la République centrafricaine, voilà Hollande de nouveau chaussant ses rangers et armant ses avions de guerre pour aider les réfugiéEs à surtout rester chez eux, puisqu’en France, son gouvernement les accueille à coups de lacrymo et de matraque. C’est pourtant à force de mener des guerres, de tuer des populations civiles, de détruire l’économie de ces pays que les impérialistes, dont la France, attisent le feu.

    Le 15 septembre, Hollande a donc annoncé que l’État français allait effectuer des missions de surveillance en Syrie sans exclure des bombardements de zones ciblées de Daesh. Un vaste programme qui a donné lieu à un florilège de déclarations... mais pas à une opposition antiguerre.

    À droite, toujours plus loin, toujours plus fort !

    La droite n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’un des meilleurs d’entre eux, Éric Ciotti, se lâche : «  Il faut utiliser tous les moyens pour éradiquer Daesh grâce notamment à une nouvelle coalition intégrant la Russie et l’Iran. (…) Des frappes aériennes ont déjà été lancées, mais elles n’ont pas obtenu les résultats escomptés, il faut passer à l’étape supérieure. Donnons-nous les moyens de gagner cette guerre ! » L’intervention au sol est envisagée...

    De façon globale reviennent dans les déclarations de droite l’exigence d’une coopération resserrée avec le gouvernement russe... et une aide au régime de Bachar el­-Assad ! Pourtant, depuis 4 ans, ce régime assassine tout ce qui résiste à sa politique. Cela ne semble pas gêner la droite qui considère avant tout qu’il reste pour le moment un élément de stabilité dans la région... En attendant de trouver de nouvelles alliances ?

    Sur le fond, le Front national, qui a mille liens avec le régime de Damas, n’a pas une position sensiblement différente...

    ONU or not ONU ?

    Du côté du Front de gauche, on ne peut pas dire que la critique soit aiguisée et surtout, elle ne porte absolument pas sur l’intervention en elle-même mais sur son encadrement. Pour Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, ce ne sont pas vraiment les bombardements qui posent problème mais le fait qu’ils aient lieu sans mandat de l’ONU (!), ce qui est globalement la position de son parti. 

    Et André Chassaigne, député du parti communiste et président du groupe à l’Assemblée nationale, d’enfoncer le clou. Ce qui l’inquiète, c’est que la France va faire cavalier seul alors que ce qu’il faudrait c’est la « perspective d’une grande coalition contre Daesh notamment avec les Russes » ! 

    Enfin, cerise sur le gâteau, le député Front de gauche de Seine-Saint-Denis, François Asensi, va même jusqu’à s’interroger sur l’efficacité des frappes annoncées, et s’inquiète de leur illégalité internationale, compte tenu du fait qu’elles se feraient sans mandat de l’ONU.

    Non à l’intervention militaire !

    Bombes, faim, misère, dictatures, c’est cela que fuient les réfugiéEs, c’est cela qu’ont semé au fil des guerres et des opérations néocoloniales les grandes puissances. C’est pourquoi, avec ou sans ONU, nous sommes contre toute nouvelle intervention militaire de notre propre impérialisme.

    Le seul moyen de sortir de l’ornière, c’est d’abord d’affirmer qu’en Europe, ceux qui sont de trop, ce ne sont pas les migrantEs, mais ceux qui sèment le chômage et la pauvreté, tous les rapaces de la finance, les patrons voyous et les dirigeants à leur service. La seule unité que nous reconnaissons, elle n’est pas nationale, c’est celle des exploitéEs d’où qu’ils viennent, face à leurs bourreaux. Autant de prises de position que l’on n’a pas entendues à l’Assemblée lors du débat parlementaire sur la Syrie mardi 15 septembre...

    Il est plus que temps qu’une grande manifestation s’organise pour dire notre solidarité sans faille avec celles et ceux qui cherchent refuge, et pour s’opposer sans réserve à la politique guerrière de Valls et Hollande !

    Denise Sarraute

  • Retour sur l’expérience des Socialistes Révolutionnaires en Égypte (Tendance Claire)

    Sans se poser en donneur de leçons, il est juste d'analyser et de critiquer, au nom de l'internationalisme, la stratégie des forces révolutionnaires à l'étranger, en particulier quand elles évoluent dans des situations de crise révolutionnaire.

    Les Socialistes Révolutionnaires (SR) d'Égypte (liés historiquement à la Tendance Socialiste Internationale) ont traversé une période révolutionnaire inaugurée par les manifestations du 25 janvier 2011 (suite au départ de Ben Ali en Tunisie). Le tyran Moubarak, dont le pouvoir semblait inébranlable quelques semaines plus tôt, fut obligé de démissionner dès le 11 février. La mobilisation demeura en crue jusqu'au printemps 2013, qui a vu, à plusieurs reprises, des millions d'hommes et de femmes manifester dans les rues des grandes villes. Elle était marquée notamment par des grèves ouvrières avec occupation des usines et des ports, et par l'occupation massive et durable de points urbains stratégiques comme la place Tahrir. Les masses se sont aussi organisées à des échelles locales pour virer les « petits Moubarak » (patrons, gouverneurs...).

    Pour endiguer cette irruption des masses sur la scène politique, la bourgeoisie a d'abord employé la stratégie classique des élections-diversions. Pourtant, ces consultations ont rarement dépassé les 50% de participation, traduisant la défiance des masses à l'égard des institutions transitoires. La participation des SR à des fronts politiques (Coalition des Forces Socialistes puis Coalition Révolutionnaire Démocratique) avec des organisations conciliantes à l'égard des institutions ne leur servit pas à démontrer les limites et les ambiguïtés de leurs programmes. En soutenant l'ex-Frère Musulman (FM) Aboul Fotouh aux présidentielles de juin 2012, au lieu de défendre un programme révolutionnaire articulant les revendications des masses à des mesures transitoires comme la nationalisation des usines, ils se désarmèrent pour la tâche centrale de la période, qui était de faire déboucher l'auto-organisation des masses sur un pouvoir des travailleurs antagonique à l'État bourgeois l'échelle mobile des salaires et le contrôle des travailleurs sur la production et la distribution. Ce sont les FM, parti islamiste bourgeois allié aux réactionnaires salafistes d'Al-Nour, qui surent conquérir le pouvoir dans l'État bourgeois en se présentant comme une force révolutionnaire dotée d'un programme social répondant aux aspirations des masses.

    Dès novembre 2012, un décret du président Morsi (FM) réduisait presque à néant les acquis démocratiques de la révolution. Le compte à rebours de la contre-révolution était lancé. Ce virage autoritaire lui faisait perdre le soutien du parti bourgeois libéral et des réformistes, et relançait la mobilisation des travailleurs et de la jeunesse. Celle-ci culminait au printemps 2013 par une vague de grèves et des manifestations parfois considérées comme « les plus grandes de l'Histoire ». Suite à un coup d'État militaire en juillet 2013, elle fut réprimée dans le sang. Sous couvert de lutte contre le terrorisme islamiste, les forces réformistes et révolutionnaires furent elles aussi durement frappées par le régime de Sissi. Les SR formèrent alors un nouveau front politique (Thuwar) sur des bases 100% compatibles avec le capitalisme1. Dommage, car la combativité des masses n'était pas éteinte, comme le montra la grève générale de février 2014 qui causa la chute du gouvernement Beblawi. Face à la violence du reflux, les SR eurent toutefois raison de rejoindre un front anti-répression (le « Troisième Carré »). Sur le plan institutionnel, l'élection manifestement truquée du président Sissi en juillet 2014 marquait néanmoins le retour à l'ordre bonapartiste d'avant la révolution.

    Les SR ont donc raison de considérer le régime comme l'ennemi principal. Dans ce cadre, un front contre la répression peut être envisagé y compris avec les FM sur la base de revendications démocratiques minimales : multipartisme, droit de manifester, etc. Certains observateurs comme Achcar ou le camarade Chastaing avancent que la période révolutionnaire n'est pas encore close, soulignant des évolutions souterraines, par exemple des progrès dans le statut de la femme. Si tel est le cas, le parti doit rendre visibles ces évolutions pour démontrer aux yeux des masses la continuité du processus révolutionnaire. Autrement, il faut surtout consolider les acquis de la période qui s'est refermée en assurant la liaison entre les secteurs les plus combatifs du prolétariat et de la jeunesse, par exemple en œuvrant au rapprochement des syndicats lutte-de-classe issus de la révolution et des fractions anti-bureaucratiques des grandes centrales. Dans l'un et l'autre cas, il faut faire le pari d'une nouvelle vague révolutionnaire à venir et donc préserver l'organisation du parti et son lien avec les masses tout en tirant les conclusions de l'expérience chèrement acquise dans ce chapitre de la lutte des classes. Par Lakhdar Bouazizi (10 septembre 2015)

    Contribution dans le cadre des débats sur la stratégie du NPA

    1 http://socialistworker.org/2013/10/10/a-revolutionary-front-in-egypt

    http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=802

    Commentaire: Ceci est un débat public, non une prise de position

  • Communiqué de presse de l’ATMF (Ujfp)

     

    Procès de la spoliation des cheminots marocains par la SCNF, fin ?
     

    Communiqué de presse de l’ATMF : Procès de la spoliation des cheminots marocains par la SCNF, fin ?

    Lundi matin, 21 septembre 2015, le Conseil des Prud’hommes de Paris rendra une décision singulièrement forte.

    Il s’agit du plus massif et du plus long procès contre les discriminations en France.

    850 travailleurs du rail de la SNCF sur 2000 ont déposé plainte en 2005 contre la spoliation de leurs droits, en raison de leurs statut de recrutement inférieur par rapport à leurs collègues français, sur fond de nationalité étrangère (tous marocains et un belge).

    Les discriminations principales portent sur :

    • la rémunération
    • le déroulement de carrière
    • le montant des retraites
    • les discriminations liées à l’âge.

    La pratique de ces discriminations s’étale sur une durée de 38 ans.

    19 audiences, moult renvois, 4 jours non stop de débats en mars 2015, 14 audiences, 10 années d’instruction depuis juin 2005.

    Combien sont morts ou le seront bientôt ? Comment ne pas faire le parallèle avec le traitement réservé aux anciens combattants étrangers par la France ?

    Que font les états marocain et français signataires de la convention qui « régit et garantit l’égalité des droits et de traitement avec les nationaux » ?

    Où sont les organisations syndicales ouvrières, les forces de gauche ?

    Quid de la magistrate professionnelle écartée par sa hiérarchie en raison de son origine marocaine ?

    ATMF
    A Paris le 18 septembre 2015

    mercredi 23 septembre 2015 par ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
     
  • Etrange tribune conjointe Hollande, Merkel, Cameron sur l’Iran (Afps)

     

    A l’annonce d’une tribune sur l’Iran des trois chefs d’Etat ou de gouvernements européens parties prenantes aux négociations sur le nucléaire, certains pouvaient attendre qu’ils ouvrent des perspectives à la hauteur des bouleversements de la région, à l’heure où, aux Etats-Unis, Obama vient de franchir l’obstacle du Congrès et peut enfin valider l’accord.

    Ils auront été déçus. On n’y apprend en effet à peu près rien, sinon peut-être que « ce n’est pas un accord fondé sur la confiance »

    Mais ce qui est troublant, c’est le paragraphe concernant Israël :

    « Nous condamnons sans aucune ambigüité la non reconnaissance par l’Iran de l’existence d’Israël ainsi que le langage inacceptable des dirigeants iraniens à propos d’Israël. La sécurité d’Israël est, et restera, une question de la plus haute importance pour nous. Nous n’aurions pas conclu cet accord sur le nucléaire avec l’Iran si nous ne pensions pas qu’il fait disparaitre une menace qui pesait sur la région comme sur le régime de non-prolifération dans son ensemble. ».

    Ainsi, alors que Netanyahou n’a cessé de chercher à torpiller l’accord par des ingérences grossières et répétées auprès du Congrès, alors qu’il a constamment falsifié les données sur la « menace iranienne », en contradiction avec ses propres responsables du renseignement, le trio européen n’a aujourd’hui rien d’autre en tête que ressasser un soutien à Israël comme si celui-ci était sous le coup d’une menace existentielle. L’existence, bien réelle d’un puissant arsenal nucléaire israélien, hors contrôle des experts internationaux, ne mérite pas par contre d’être seulement mentionnée. Comme si c’était, aux yeux de nos responsables européens, un « non problème » pour les Etats de la région et, en tous cas, pas une question de prolifération !

    Quant à la condamnation de la non reconnaissance d’Israël, elle a quelque chose de presque cocasse. Que l’on sache la grande majorité des pays arabes ne reconnaissent pas Israël. Et l’initiative de paix arabe présentée dès 2002, saluée par l’UE et soutenue par les 57 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique, y compris l’Iran, offre à Israël une normalisation complète des relations en échange de l’évacuation totale des territoires occupés en 1967. Sans avoir suscité de la part des divers gouvernements israéliens la moindre considération. Sans doute parce qu’elle a le tort de trop s’appuyer sur le droit international.

    Alors Mme Merkel, MM. Cameron et Hollande, devraient revoir leur copie et enfin montrer l’exemple pour faire bouger l’Iran. Ils le peuvent en reconnaissant sans conditions l’Etat de Palestine dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. François Hollande, après le récent et fort discret sommet inter-gouvernemental franco-palestinien, doit en saisir l’occasion dès mardi en recevant le Président Mahmoud Abbas.

    Ce serait, n’en doutons pas, un encouragement à l’Iran pour reconnaître l’Etat d’Israël… le « moment venu », quand celui-ci saura saisir la main tendue depuis 2002.

    Le Bureau national

    Communiqué de l’AFPS, lundi 21 septembre 2015

    http://www.france-palestine.org/Etrange-tribune-conjointe-Hollande-Merkel-Cameron-sur-l-Iran

    Commentaire: Video "Gortoz a ran" (J'attends, en breton) de la musique du film "La chute du faucon noir" de Riddley Scott

  • Leïla Shahid Carhaix samedi 3 octobre (Afps)

    Association France Palestine Solidarité

    groupe local Centre Bretagne

    Le 3 octobre l'AFPS centre Bretagne reçoit Leila Chahid à Carhaix.

    14 h 30 au centre Glenmor, débat, animé par Georges Cadiou.

    Avec:

    Taoufiq Tahani, président de l'AFPS,

    Claude Léostic, présidente de la Plateforme pour la Palestine

    Sylvain Cypel, journaliste franco-israélien, ancien correspondant du Monde à New-York,

    journaliste à Médiapart et auteur (entre autres) du livre "Les Emmurés."

    Soirée : repas palestinien et  Fest Noz

  • L’État d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce (Ujfp)

    Entretien avec l’UJFP

    LE BILAN : Pouvez-vous présenter votre association, son historique et son périmètre d’action ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), née en 1994 de la volonté d’une expression juive sur les conditions d’une paix juste au Proche-Orient, est une association juive laïque rassemblant des adhérents juifs ou non aux histoires et aux parcours divers. Nous nous réclamons d’une histoire plurielle qui a produit aussi bien des résistants antinazis, des combattants anticolonialistes que d’autres figures universalistes dont les expériences marquent nos mémoires. Nous nous impliquons principalement dans deux champs d’interventions complémentaires : celui relatif à la situation au Proche-Orient et ses répercussions en France, et celui qui concerne les luttes antiracistes.

    Nous nous dissocions des conceptions qui assimilent l’identité juive au sionisme et à l’Etat d’Israël.

    Nous nous sommes développés surtout depuis la seconde intifada et ce développement nous a permis de participer à divers collectifs de solidarité avec le peuple palestinien, des collectifs antiracistes, et d’amplifier notre capacité de réaction aux situations que nous dénonçons. Nous publions des articles (notre site est www.ujfp.org), avons mis au point une exposition itinérante sur la situation des Bédouins du Néguev, effectuons des voyages militants en Palestine et Israël, organisons ou co-organisons des réunions publiques, et participons à de nombreuses mobilisations. Notre antiracisme ne se cantonne pas à la lutte contre l’antisémitisme, mais porte aussi contre l’islamophobie, le racisme anti-rroms, la négrophobie et tout autre racisme, et pour le droit d’asile des migrants.

    LE BILAN : Que pensez-vous d’Israël, de sa politique colonialiste dans les territoires occupés et de sa politique discriminatoire vis-à-vis, notamment, des Arabes dans ses frontières ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Etat d’Israël a été créé par l’ONU au lendemain de la seconde guerre mondiale et en contradiction avec ses propres principes d’auto-détermination des peuples. 55% de la Palestine historique, dont l’empire britannique était mandataire, ont été dévolus à Israël, et le droit au retour des 700 000 réfugiés palestiniens expulsés par Israël a été adopté par la résolution 194.
    Mais Israël a lancé une guerre de conquête pour étendre son territoire et a strictement interdit tout droit au retour. A l’issue de périodes politiques successives où la complicité de la communauté internationale a largement prédominé, nous en sommes arrivés à la situation d’aujourd’hui, que l’Etat d’Israël a imposée au nom des Juifs du monde entier et sous prétexte d’assurer sa sécurité.

    Cette situation, révoltante, est l’expression de la volonté de déposséder le peuple autochtone palestinien et d’imposer une suprématie juive dans un territoire s’étendant de la Méditerranée au Jourdain. Cette volonté se manifeste par des pratiques condamnées par de nombreuses résolutions internationales, visant notamment l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, la judaïsation de Jérusalem déclarée capitale éternelle et indivisible du peuple juif, le blocus de Gaza, qui est une prison à ciel ouvert. Les Palestiniens d’Israël, qui représentent 20% de la population de ce pays, soit 1,5 millions d’habitants, sont eux-mêmes gravement discriminés. Cela concerne aussi bien leurs droits nationaux (interdiction de célébrer la Naqba ou de contester l’identité juive d’Israël), juridiques (obstacles au droit à la construction et interdiction du regroupement familial des couples dont un conjoint est un-e palestinien-ne non originaire d’Israël), municipaux (crédits très inférieurs pour les communes palestiniennes), et sociaux. De nombreux villages palestiniens ne sont pas reconnus et les Bédouins du Néguev sont expulsés de leurs terres ancestrales.

    LE BILAN : Vous participez à la campagne « Boycott Désinvestissement Sanction », pouvez-vous nous la présenter et nous préciser la façon dont vous la déclinez avec l’UJFP ?

    Jean-Guy Greilsamer : La Campagne BDS a été lancé en 2005 par plus de 170 associations de la société civile palestinienne, un an après que l’Avis de la Cour Internationale de Justice condamnant le « mur de séparation » soit resté sans effet.
    Elle vise à mettre fin à l’impunité d’Israël et à développer de larges compagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions jusqu’à ce que cet Etat se conforme au droit international.

    Son objectif est triple : mettre fin à l’occupation et à la colonisation, obtenir l’égalité complète des droits des Palestiniens d’Israël, et garantir le droit au retour des réfugiés.

    Elle fédère donc les trois composantes du peuple palestinien : ceux des territoires occupés, ceux qui constituent la minorité palestinienne d’Israël, et ceux de la diaspora palestinienne qui vit en exil. ​

    S’inspirant du boycott qui avait contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, elle se développe selon plusieurs axes ; boycotts économique, sportif, syndical, culturel, universitaire.

    Cette campagne internationale remporte de nombreux succès.

    Par exemple la société Véolia, qui a participé à la construction d’un tramway colonial reliant Jérusalem aux colonies et a géré deux lignes de bus et une déchetterie en Cisjordanie au service exclusif de la population israélienne dont les colons, a subi de grosses pertes financières et se retire d’Israël.

    Les investissements de pays étrangers en Israël en 2014 ont diminué de moitié par rapport à l’année précédente. De nombreux artistes ont annulé leurs tournées en Israël.

    L’UJFP participe pleinement à la Campagne BDS France (site : www.bdsfrance.org) et interpelle les autorités sur leurs manquements au respect du droit international et des droits humains en général.

    Nous expliquons que la politique d’Israël est contraire aux valeurs de justice et d’égalité qui nous mobilisent en tant qu’association juive héritière d’un passé de résistance antiraciste et antifasciste, nous témoignons lors de procès intentés à des militants de BDS

    LE BILAN : Les défenseurs du peuple palestinien sont régulièrement accusés d’antisémitisme par les défenseurs d’Israël. Que répondez-vous à cela ?

    Jean-Guy Greilsamer : La solidarité avec le peuple palestinien pour ses droits, et notamment la Campagne BDS, sont foncièrement antiracistes, parce qu’elles appellent à l’égalité des droits, au refus des discriminations.

    La manipulation par les défenseurs d’Israël de la mémoire de la Shoah est ignoble, elle vise à couvrir une politique raciste, une politique d’apartheid et d’épuration ethnique.

    L’Etat d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce, parce que l’image qu’il présente des Juifs du monde entier est celle d’une population entièrement dévouée à la cause du sionisme et des gouvernements israéliens quoiqu’ils fassent, au soutien d’un régime ​ qui se​ place ​ au-dessus des lois, qui ​se considère dispensé de respecter le droit international.​ Il crée ainsi la confusion entre juif et militant sioniste.

    Les défenseurs d’Israël reprochent à BDS de s’attaquer aux Juifs en tant que Juifs. C’est complètement faux, ce que nous boycottons ce ne sont pas des individus mais une politique aux conséquences désastreuses. Par exemple le BDS culturel n’appelle pas à boycotter les artistes en tant qu’individus, mais les initiatives culturelles sponsorisées par l’Etat d’Israël, qui se sert des artistes pour se blanchir de ses crimes et pour se présenter comme un Etat « normal », ouvert à tous les courants d’opinion.

    Je tiens à signaler que la plupart des procès contre des militants BDS se sont soldés par des relaxes, et que le motif de provocation à la discrimination raciale a été écarté, de sorte que les amis de la politique israélienne essaient maintenant de se centrer sur la notion d’entrave à la liberté du commerce quand des actions de sensibilisation visent les clients de grandes surfaces commercialisant des produits israéliens – et cela en l’absence de plaintes des enseignes concernées.

    LE BILAN : Avec l’opération « Bordure protectrice » à l’été 2014 et la réélection récente de Benjamin Netanyahu, la perspective d’une paix fondé sur le respect mutuel entre Israéliens et Palestiniens semblent plus éloignée que jamais. Comment imaginez-vous une issue à cette situation critique ?

    Jean-Guy Greilsamer : Je tiens à formuler une première observation. Les intentions criminelles du gouvernement Netanyahu sont clairement affichées, mais il ne faut pas s’imaginer que si la principale liste adverse concurrente, « L’Union sioniste » (au nom significatif …) avait triomphé, de réelles perspectives de paix seraient advenues. Il y aurait eu une tentative de relance d’un nouveau « processus de paix » reposant sur des bases excluant les droits fondamentaux du peuple palestinien et permettant de gagner du temps pour poursuivre la politique de dépossession qui lui est imposée.
    C’est pourquoi beaucoup de commentateurs avaient dit au lendemain de la réélection de Netanyahu : « Avec lui au moins c’est clair ».

    Mon second sentiment résulte d’un séjour que j’ai récemment effectué en Cisjordanie. Suite à mes observations et à de nombreuses discussions avec les personnes rencontrées là-bas, je suis arrivé aux conclusions suivantes.

    J’ai constaté que le peuple palestinien continue de résister dans sa vie quotidienne malgré la politique du gouvernement Netanyahu. Il ne subit pas jusqu’à présent d’émigrations massives.

    Comme l’isolement d’Israël dans l’opinion publique internationale et la solidarité internationale se poursuivent, il est tout à fait pertinent d’estimer que la bataille pour les droits du peuple palestinien n’est pas perdue.

    Je ne cherche pas à cacher que l’avenir est incertain. La situation du Moyen-Orient s’embrase, et il n’est pas possible de prévoir à quoi conduira le chaos actuel. Certains interlocuteurs ont évoqué une troisième guerre mondiale. D’autre disent que de telles situations peuvent aboutir aussi bien à de mauvaises qu’à de bonnes surprises (l’exemple de la chute du mur de Berlin a souvent été évoqué). La population palestinienne vit cette incertitude, mais elle ne capitule pas. Ses réalisations et ses projets destinés à survivre dignement continuent de se développer.

    Alors ne passons pas un temps démesuré à envisager différents scénarios du futur. Vivons le présent !

    Et n’oublions pas que quel que soit l’avenir, la solidarité avec le peuple palestinien est porteuse de valeurs pour un monde meilleur et qui concernent également notre situation ici-même : l’antiracisme, le vivre ensemble dans l’égalité et la justice, l’engagement pour la paix dans le monde. La solidarité avec le peuple palestinien dans notre contexte en France est un devoir moral et politique.

    LE BILAN : Quelles sont les prochaines échéances pour la mobilisation BDS et pour votre association ?

    Jean-Guy Greilsamer : Les prochaines échéances pour la mobilisation BDS sont de poursuivre les engagements en cours et de persévérer pour que notre voix soit reconnue dans les médias.

    Les batailles en cours sont notamment contre la société Sodastream et contre la société Mehadrin.

    Nous avons déjà remporté une première victoire contre Sodastream, dont le nom est la marque d’un gazéificateur et des recharges associées. Suite à une mobilisation internationale, son usine principale implantée dans la colonie de Ma’ale Adumim est en cours de fermeture.

    Mais ce n’est qu’une demi-victoire, parce cette usine déménage sur des terres volées aux Bédouins du Néguev qu’Israël veut expulser massivement de leurs villages, en violation des dispositions internationales protégeant les peuples autochtones.

    Une autre mobilisation est dirigée contre la société Mehadrin. Après la faillite en 2011 de la société Agrexco suite à la mobilisation de la Campagne BDS, Mehadrin est devenue la principale société israélienne d’exportation de fruits et légumes, dont la majorité provient des colonies, en particulier la Vallée du Jourdain. Cette politique est officiellement dénoncée par l’Union Européenne, qui depuis 2014 proscrit tout financement profitant aux colonies. Nous intervenons en direction des décideurs et des clients des grandes surfaces pour que ces produits soient retirés des étalages, ainsi que l’ont effectué certaines chaînes dans d’autres pays européens.

    Nous poursuivons les autres formes de boycott en répondant à l’actualité qui les concerne, qu’il s’agisse des boycotts sportif ou culturel, ainsi que la campagne pour un embargo sur le commerce d’armes avec Israël.

    Un autre axe important de mobilisation concerne les médias. Nous sommes l’objet à la fois d’une écoute accrue des médias et de campagnes de diffamation, voire de procès, impulsés par des milieux sionistes qui cherchent à tout prix à nous faire passer pour des antisémites. Notre gouvernement est lui-même souvent lié à ces accusations.

    L’UJFP est également très attentive à ces campagnes diffamatoires, que nous dénonçons par des communiqués.

    Je tiens à répéter que nous sommes très liés non seulement aux réponses que nécessitent l’évolution de la situation au Proche-Orient mais aussi aux mobilisations de solidarité contre l’islamophobie, le racisme anti-rrom, la négrophobie et la solidarité avec les migrants.

    La consolidation de notre voie juive pour la justice et l’égalité, pour la dignité des peuples, nécessite un suivi attentif d’une actualité souvent tendue.

    Nous répondons à de nombreuses sollicitations ; notre site présente l’agenda de nos activités.

    Comme nous avons été au cours du premier semestre l’objet de plusieurs attaques du militant sioniste franco-israélien Gregory Chelli (dit Ulcan) ou de ses proches, qui nous traitent publiquement de « Juifs Kapos », nous avons intenté plusieurs procès qui vont requérir une mobilisation militante. L’autre coprésident de l’UJFP, Pierre Stambul, a même été victime à Marseille de violences du RAID, ce qui engage aussi la responsabilité des services de police.

    Par ailleurs, l’une des initiatives que nous préparons est l’organisation le 7 novembre au soir d’une rencontre/débat avec des associations et des personnalités juives qui développent dans d’autres pays une politique très proche de la nôtre. lundi 21 septembre 2015 par Jean-Guy Greilsamer

    Interview de Jean-Guy Greilsamer, parue sur le site du média "Le Bilan".

    Entretien réalisé par Benoit Delrue.

     
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