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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Palestine. L’armée israélienne détruit 20 constructions palestiniennes dans la «zone de tir» en Cisjordanie (A L'Encontre.ch)

    Une femme palestinienne assise avec un enfant à côté de ce qu’ils ont pu récupérer des restes de leur maison après qu'elle a été démolie par les bulldozers israéliens dans la zone militaire de Musafir Jenbach, qui comprend plusieurs villages, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron, le 2 février 2016. In The Times of Israël du 4 février 2016. Il faut prouver, par l'image, «qu'il n'ont pas droit à la résidence».

    Une femme palestinienne assise avec un enfant à côté de ce qu’ils ont pu récupérer des restes de leur maison après qu’elle a été démolie par les bulldozers israéliens dans la zone militaire de Musafir Jenbach, qui comprend plusieurs villages, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron, le 2 février 2016.
    In The Times of Israël du 4 février 2016. Il faut prouver, par l’image, «qu’il n’ont pas droit à la résidence».

    Par Micheal Schaeffer Omer-Man

    Netanyahou a demandé au président de la Knesset, Yuli Edelstein, d’étudier la possibilité de prendre des mesures punitives contre trois parlementaires «arabes-israéliens» – Jamal Zakalka, Basel Ghattas et Haneen Zoabi – qui ont rendu visite à des familles palestiniennes qualifiées de «terroristes». Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une campagne ­menée par les familles et des organisations d’aide humanitaire diverses pour récupérer le corps de membres de la famille «tués durant des attaques», dans la dernière période, et qui sont détenus par le pouvoir militaire dans un endroit tenu «secret» et qui fait, depuis longtemps, l’objet de dénonciation par des organismes internationaux et des associations de défense des droits humains.

    Le ministre israélien de la «Sécurité publique», Gilad Erdan, a déclaré que les corps des victimes ne pouvaient être remis à leurs familles, car «elles ne remplissaient pas les conditions pour assurer que les funérailles des terroristes se déroulent pacifiquement» (Haaretz, 4 février 2015). Les trois députés, dont Ghattas en particulier, a indiqué au journaliste de Haaretz (Jack Khoury) que des réunions s’étaient tenues avec Giland Erdan deux fois et que ce dernier était tout à fait au courant de la démarche des trois parlementaires. Le «débat» politico-répressif sur cette question, voulu par le ministre et Netanyahou, a permis à l’aile la plus «radicale» – ouvertement raciste – d’affirmer que ces «parlementaires coupaient les derniers liens qui les rattachaient à la société israélienne».

    Parallèlement, la destruction des maisons que l’article de Micheal Schaeffer Omer-Man décrit est l’objet d’un débat qui traduit le véritable objectif présent du gouvernement israélien. Ainsi The Times of Israël, dont l’orientation est tout à fait orthodoxe, écrit le 4 février 2016: «Au cours des dernières années, l’UE a construit plus de 200 structures dans la zone C, a affirmé la radio de l’armée, territoire qui, selon les Accords d’Oslo signés en 1993 entre Israéliens et Palestiniens, tombe sous le contrôle civil et sécuritaire israélien. Dix préfabriqués sont arrivés au cours des deux dernières semaines. Les forces israéliennes ont démoli 24 des 40 structures mardi dans et autour du village de Khirbet Jenbah dans le sud de Hébron – 10 d’entre elles ont été financées par l’UE – après que les bâtiments ont été déclarés comme étant situés dans une zone de tir militaire par l’organisme qui supervise les activités israéliennes civiles dans les Territoires. Ces démolitions sont intervenues après un long arbitrage qui n’a pas produit des résultats escomptés, a déclaré le ministère de la Défense. La Haute Cour a rendu une décision ordonnant l’arrêt d’urgence des démolitions jusqu’au, au moins, le 9 février suite à une requête déposée par un groupe européen.» Autrement dit: l’UE rompt les «Accords d’Oslo» qui sont reconnus, aujourd’hui, comme s’inscrivant dans une pratique d’extension spatiale sioniste accentuée. Mieux, selon Danny Danon, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU dénonce «l’Union européenne de faire preuve d’hypocrisie. Ils ne peuvent pas venir et d’une part blâmer Israël de créer une réalité sur le terrain et en plus dépenser des centaines de millions de dollars pour un plan global pour des constructions illégales» (The Times of Israël, 5 février 2016). L’ambassadeur parlait à la radio militaire israélienne, plus fonctionnelle, dans le cas présent. qu’une prise de parole sur une chaîne de TV diffusant à New York, bien que Danon ne s’en prive non plus pas. (Rédaction A l’Encontre)

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    L’armée israélienne exploite un échec de la médiation ordonnée par le tribunal pour démolir des bâtiments dans la «Zone de tir 918». Israël tente depuis 15 ans d’expulser de leurs terres des communautés palestiniennes appauvries dans le seul but «d’économiser quelques sous sur les entraînements militaires».

    Mardi matin, 2 février 2016, les forces militaires israéliennes ont démoli plus de 20 bâtiments dans les villages palestiniens de Khirbet Jenbah et Hawala. En début d’après-midi, la Cour suprême d’Israël a émis une injonction transitoire jusqu’à ce qu’une audition puisse être tenue la semaine prochaine.

    Un officier supérieur déclarait dans une commission parlementaire de la Knesset: «Les zones d'entraînement aux tirs sont fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.» (+972)

    Un officier supérieur déclarait dans une commission parlementaire de la Knesset: «Les zones d’entraînement aux tirs sont fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.» (+972)

    Quelque 1000 Palestiniens vivent dans huit villages sur un territoire que les Israéliens ont déclaré constituer la «Zone de tir 918» dans les collines au sud d’Hébron. Quelques 400 personnes, dont un grand nombre d’enfants, vivent dans les deux villages qui ont été ciblés mardi.

    Dans cette zone, des familles palestiniennes vivent traditionnellement dans des grottes. L’Etat israélien cherche depuis quinze ans à expulser cette population de leurs foyers et de leurs pâturages. Par contre les colonies juives qui se trouvent dans cette même «zone de tir 918» n’ont pas reçu d’ordres d’expulsion.

    Il y a plus de deux ans, la Cour suprême israélienne a ordonné à l’armée d’accepter un processus de médiation avec les résidents palestiniens de la «zone de tir 918», mais cette tentative de médiation était récemment tombée en panne.

    Il semble que l’armée tentait de profiter de l’intervalle entre l’échec de la médiation et la reprise de la question par le tribunal pour détruire les bâtiments.

    Cette médiation n’était pas la première tentative de «résoudre» la question de la «zone de tir 918» en dehors des tribunaux. En 2002, les villageois et l’Etat étaient déjà entrés dans un processus de médiation, au cours duquel l’armée a essayé de reloger les résidents palestiniens dans une autre zone, plus réduite, se trouvant à proximité. Les résidents ont néanmoins refusé, et en 2005 le processus s’était achevé sans avoir abouti à un «résultat».

    Au cours de l’audition de la Cour suprême en 2013, l’Etat arguait que la «zone de tir 918» constituait une nécessité militaire puisqu’elle permettait de diminuer les coûts logistiques des exercices d’entraînement à cause de sa proximité à la base militaire avoisinante. Autrement dit: il s’agissait officiellement d’économiser quelques sous!

    Les avocats représentant les villageois rétorquaient que la loi internationale interdit explicitement l’expulsion de résidents d’un territoire occupé, tout comme la saisie permanente de terres pour une utilisation militaire.

    Une année plus tard, un officier supérieur de l’armée israélienne a admis, lors d’une audition à la Knesset (Parlement), que des zones d’entraînement aux tirs étaient fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.

    Au cours des années récentes, la Zone de tir 918 a suscité l’attention au niveau international: des écrivains israéliens et internationaux exhortaient Israël de «cesser son déplacement des villages palestiniens situés dans la zone de tir 918».

    Parmi ces auteurs, il y avait John Le Carré, Michael Chabon, Dave Eggers, Ian McEwan, la lauréate du prix Nobel Herta Muller et Philip Roth.

    «Dans la réalité d’une occupation en cours, inébranlablement cynique et malfaisante, chacun d’entre nous a l’obligation morale d’essayer de soulager les souffrances, de faire quelque chose pour faire plier la main géante et cruelle de l’occupation», écrivaient les auteurs israéliens.

    Des campagnes similaires ont récemment stoppé, pour l’heure, les efforts de l’armée de déplacer des collectivités palestiniennes appauvries dans les collines au sud de Hébron.

    L’année dernière, le Département d’Etat états-unien, les ministres de l’Union européenne, les Nations Unies et des centaines d’activistes ont rejoint une campagne publique large pour sauver le village palestinien de Susya.

    Suite à cette campagne publique, l’armée israélienne a fuité des documents indiquant que les villageois palestiniens à Susya sont effectivement les propriétaires des terres sur lesquelles est situé leur village, et les menaces de démolition ont disparu sans faire de bruit. (Traduction A l’Encontre; article publié sur le site du magazine +972)

    Michael Schaffer Omer-Man est responsable du site +972 et était avant en charge du «news desk» du Jerusalem Post, plus exactement de la partie en ligne: JPost.com.

  • Algérie : Statut du tamazight, choix culturels et linguistiques, académie et peuple...(Essf)

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    Pour l’auteur de cette contribution, les choix culturels et linguistiques des Algériens doivent se fonder sur leurs réalités et leurs besoins actuels plus que sur une « essence » difficilement définissable. « Sommes nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? », s’interroge-t-il. Et de répondre que « l’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir ».

    Le tamazight [berbère] devrait être bientôt officialisé, une fois qu’aura été adoptée par les membres du Parlement la nouvelle Constitution amendée, dont l’article 3 bis stipule que cette langue sera « également langue nationale et officielle » aux côtés de l’arabe lequel, aux termes de l’article 3, « demeure langue officielle de l’Etat » algérien.

    Les populations algériennes, et particulièrement les berbérophones, vont désormais pouvoir construire leur devenir identitaire, culturel et linguistique avec le poids juridique et institutionnel que leur octroiera cette nouvelle Constitution. C’est indéniablement un acquis démocratique. Il vient couronner de longues années de luttes et de combats. Ni le caractère anti-démocratique de cette révision de la Constitution – qui, il faut le souligner, est élaborée dans le mépris des règles élémentaires de la démocratie –, ni les vices de forme et l’ambigüité juridique avec lesquels cette constitutionnalisation du tamazight est introduite et encore moins les calculs politiciens qui la sous-tendent ne doivent faire de l’ombre à la légitimité de cette officialisation.

    Cependant, cet acte n’est pas dénué de contradictions et d’ambigüités, tant sur le plan strictement formel que sur le plan de la démarche préconisée pour une officialisation finale et concrète.

    Ambigüité juridique et atermoiements politiques

    Quand la Constitution instaure un préalable technique avant une officialisation complète et concrète du tamazight, cela signifie qu’elle y voit un « corps malade », qui ne peut s’épanouir ou gérer les domaines scientifiques et technologiques sans être guéri par des soins appropriés !

    Certes, le tamazight est, dans l’immédiat, dans l’incapacité de promouvoir une vie culturelle au-delà du folklore, un enseignement de qualité ou une pensée scientifique respectant les exigences du monde moderne. Un travail de rattrapage (ou de « mise à jour », selon la formule en vogue) du retard que cette langue a subi dans son histoire est, bien évidement, nécessaire.

    C’est toutefois « l’expert » seul qui est invité pour ce travail ! Il est présenté comme l’intellectuel qui dispose des règles (abstraites) et, à travers ces règles, de l’autorité pour effectuer ce travail ! Or, l’expertise sert aussi à mettre en place l’idéologie professionnelle des linguistes, celle des savants de la langue à qui on reconnaît une fonction distincte de celle du peuple et de l’artisan de tous les jours. Le linguiste, détenteur d’un savoir linguistique (et idéologique !) peut ainsi éliminer le peuple et son produit artisanal et spontané et devenir le seul capable de contrôler le processus de production en amont et en aval.

    La revendication d’officialisation du tamazight, il faut le rappeler, est portée par un mouvement large et populaire. Le mouvement culturel berbère, le MCB, a produit, dans le sillage d’experts et de militants comme Salem Chaker, ou encore derrière des autorités scientifiques et intellectuelles comme Mouloud Mammeri, des dizaines voire des centaines d’artisans de la langue. Ils sont l’expression directe et patente de la volonté démocratique et populaire de voire cette langue s’émanciper et se moderniser. Ils lui donnent déjà le quitus pour une existence concrète et les outils nécessaires pour son ancrage dans un univers linguistique plus vaste et non uniquement pour survivre comme « monument ethnographique ».

    Le piège est de confiner ce débat à l’intérieure de l’institution qui s’appelle « académie ». Il faut, d’ailleurs, se demander ce que c’est que l’académie : c’est une « bureaucratie culturelle » qui a comme fonction de fournir à l’Etat un ordre, un code linguistique, une esthétique et la culture officielle dont il a besoin. Pour empêcher la bureaucratie culturelle d’imposer sa langue et sa culture officielle, il faut continuer à se battre partout, pas seulement à l’intérieur de cette institution et quelle que soit la couleur qu’on veut lui donner.

    Le discours officiel prépare déjà, bien évidement, sa future académie et ses futurs « experts » à donner une orientation précise au travail de promotion du tamazight (c’est déjà flagrant dans la conférence de presse lors de laquelle Ahmed Ouyahia a annoncé cette officialisation). Mais rien n’est encore joué. Il reste à se rappeler l’expérience de lutte qui a aguerri les populations berbérophones, notamment en Kabylie (il faut reconnaître que dans d’autres régions berbérophones, l’institutionnalisation du tamazight est une revendication secondaire). Faisons en sorte que la « rue » impose ses propres experts et qu’elle soit en mesure d’imposer la feuille de route de cette académie.

    Elevée une langue au rang de langue officielle de l’Etat signifie qu’elle doit être en usage dans les institutions de cet Etat dont la capacité d’assurer une prise en charge adéquate de la réalité culturelle, sociale, scientifique ou diplomatique que vit le pays dépend du dynamisme de cette même langue et du génie populaire à la porter haut !

    Or, si l’on perçoit le tamazight comme « corps malade », qu’il faut d’abord soigner, il faut se souvenir que ceci est aussi valable pour la langue arabe, le véritable arabe parlée par les millions d’Algériens, y compris par les officiels dans leur vie quotidienne. Car l’arabe dont parle la Constitution n’est pratiquée que d’une manière formelle à l’intérieur des institutions et, d’une manière laborieuse, même à l’école. Nous savons tous que le véritable arabe que parlent les officiels dans leur famille et avec leurs enfants n’est pas celui qu’ils pratiquent devant les caméras de télévision. Nous connaissons aussi l’arabe parlé par les enseignants experts de l’éducation à nos enfants. Il est loin de celui qu’ils parlent avec leurs propres enfants à la maison. S’il y a lieu de moderniser cet arabe, s’agit-il de partir de celui pratiqué officiellement dans tout le monde arabe et d’arriver à le rapprocher de ses expressions locales ? Ou faut-il partir du parler local pour lui donner une assise moderne ! Dans les deux cas nous aurons un arabe algérien !

    Crise de l’état social et « panique identitaire »

    Parmi les Etats-nations appartenant à l’univers culturel et linguistique arabe, l’Algérie peut être considérée parmi les plus solides. Cette cohésion est l’expression d’une guerre de libération des plus meurtrières et des plus radicales qu’ait connues la région. Le fait national algérien relève d’un héritage commun et d’un riche souvenir pour « avoir fait des grandes choses ensemble », « avoir souffert, joui et espéré ensemble », selon l’expression d’Ernest Renan [1].

    Mais quand le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, déclarait, en 1963, « Nous sommes des Arabes, des Arabes, dix millions d’Arabes. [...] Il n’y a d’avenir pour ce pays que dans l’arabisme [2] », il introduisait dans la conscience des Algériens une « panique identitaire [3] » qui nous poursuit jusqu’à aujourd’hui. Avec cette sentence, Ahmed Ben Bella confondait l’identité culturelle, qui varie entre groupes voire entre individus, et identité nationale, façonnée dans la dynamique d’un mouvement national des plus émancipateurs. Il engageait la nation algérienne sur le sentier de l’essentialisme culturel, où les Algériens seraient des Arabes et des musulmans par essence ! Pourtant dans le registre de l’essentialisme, celui des origines, il serait plus juste de dire que nous sommes des Amazighs.

    Sommes-nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? Faut-il faire appel à El-Kahina, rappeler le « message » de Okba Ibnou Nafaâ ou faire le procès des Banou Hilal pour justifier l’état des lieux d’aujourd’hui ? L’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir.

    Le nationalisme se nourrit aussi de la satisfaction des besoins sociaux essentiels. Rappeler la dimension sociale de l’Etat ne signifie pas réduire la politique au « social » ou se détourner du champ spécifiquement institutionnel. C’est surtout rappeler qu’après les expériences fondatrices des massacres du mai 1945, de la crise du PPA-MTLD en 1949, de l’indépendance en 1962, de la révolte d’avril 1980 en Kabylie, de la révolte juvénile d’octobre 1988, et du Printemps noir de 2001, la lutte pour la démocratie politique n’est plus dissociable de son contenu social, que l’enjeu est le pouvoir, qu’on doit lutter pour des réformes institutionnelles sur le mode de scrutin, la représentativité des assemblées élues, la parité, etc. mais ne pas oublier que le chômage est un cancer qui mine les meilleures formules démocratiques.

    Au moment où s’affaiblit la fonctionnalité de l’Etat-nation tel qu’il a émergé depuis l’indépendance dans sa version d’Etat social, l’introduction du tamazight dans le débat constitutionnel ne doit pas servir à ressusciter les différences originelles dans une logique « ethnique » du nationalisme fondé sur les racines, mais sur un pacte constitutionnel centré sur le devenir. jeudi 4 février 2016

    Nadir Djermoune* « Du droit du tamazight de s’émanciper de »son« académie... (opinion) ». Maghreb Emergent. 4 février 2016 13:03 :


    http://www.maghrebemergent.com/contributions/opinions/55340-du-droit-du-tamazight-de-s-emanciper-de-son-academie.html

    * Nadir Djermoune est enseignant-chercheur à l’institut d’architecture d’urbanisme de l’université de Blida.

    Notes

    [1Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation (conférence donnée en 1882 à la Sorbonne), in : Qu’est-ce qu’une nation ? Et autres essais politiques, Paris : Agora, Les classiques, 1992 ; cité par Daniel Bensaïd dans La discordance des temps, Essais sur les crises, les classes, l’histoire, Paris : Editions de la Passion, 1995, p. 151

    [2Jamel Zenati, « L’Algérie à l’épreuve de ses langues et de ses identités : histoire d’un échec répété », Mots. Les langages du politique [En ligne], 74 | 2004, mis en ligne le 28 avril 2008, consulté le 23 janvier 2016. URL : http://mots.revues.org/4993.

    [3L’expression est de Daniel Bensaïd, op. cit., p. 149.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37112

    Lire aussi:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_berb%C3%A8res

  • L’Algérie renonce temporairement au gaz de schiste (Basta)

    La dégringolade des prix du pétrole est officiellement à l’origine de cette décision.

    La compagnie nationale pétrolière Sonatrach suspend son exploration de gaz de schiste près d’In Salah, dans le Sud de l’Algérie. C’est précisément dans cette ville au cœur du Sahara qu’a débuté en janvier 2015 une mobilisation écologique et citoyenne inédite contre les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. Selon le quotidien El-Khabar, traduit par le Huffington Post, c’est le passage du prix du baril de pétrole en dessous des 30 dollars qui rend l’exploration non rentable. « Un seul forage revient à plus de 3 millions de dollars », indique le quotidien. « La suspension des travaux d’exploration du gaz restera en vigueur tant que le prix du pétrole ne remonte pas au moins au niveau des 80 dollars le baril ».

    Mais les opposants algériens au gaz de schiste n’ont pas eu le temps de savourer cette première victoire. Dix-huit activistes viennent d’être convoqués par la police judiciaire d’In Salah, pour des faits qui se seraient produits pendant le mouvement de contestation, rapporte le journal algérien TSA. Les manifestants seraient mis en cause pour le vol de pièces détachées et d’équipements, précise le site du quotidien El Watan. Mohad Gasmi, l’un des piliers de la lutte, a ainsi été arrêté le 3 février, selon les informations recueillies par Basta ! (notre portrait de cet activiste).

    Une mobilisation citoyenne visant à dénoncer ces « représailles » est en cours de préparation. « Nous nous attendions tous à des répressions, confie une militante d’In Salah. L’essentiel est que la lutte continue. Le bout du chemin est là. » Des militants du mouvement anti gaz de schiste d’In Salah planchent par ailleurs sur le projet de « Smart Sahara » visant à promouvoir l’écologie et les énergies renouvelables, dans une région où se conjuguent un puissant ensoleillement et une vaste nappe phréatique dont dépendent des milliers d’agriculteurs.

     Sophie Chapelle

    Pour aller plus loin :
    - télécharger le rapport de Basta ! et l’Observatoire des multinationales sur Total et les gaz de schiste en Algérie

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    Une parodie « supplément » du New York Times critiquant la couverture par ce journal d’Israël/Palestine, distribué dans les rues de New York

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    Adam Horowitz, 2 février 2016 – Mondoweiss   Ce matin, les New Yorkais se rendant à leur travail ont la surprise de voir des gens qui se sont dispersés dans la ville pour distribuer un « supplément » réalisé avec talent du New York Times du jour, qui annonce une « nouvelle politique éditoriale » sur Israël/Palestine. Nous avons...
     
     
    Des câbles diplomatiques israéliens dévoilent une forte augmentation dans les efforts pour boycotter Israël

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    Dana Somberg – Maariv Hashavua – 2 février 2016 Des dizaines de câbles envoyés chaque mois au ministère des Affaires étrangères israélien par les ambassades d’Israël en Europe et aux États-Unis rendent compte d’une montée en flèche du mouvement international BDS. Le ministère des Affaires étrangères reçoit des dizaines de rapports mensuels depuis ses ambassades...
     
     
     
    2015 : 130 Palestiniens détenus pour leurs commentaires sur les réseaux sociaux

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    Vendredi 22 janvier 2016, par IMEMC News and Agences Mercredi, le Comité des détenus et ex détenus palestiniens a rapporté que les forces israéliennes ont arrêté quelques 130 Palestiniens pour leurs activités sur les réseaux sociaux au long de l’année 2015. Le rapport du comité explique que 27 de ces détenus ont été accusés « d’incitation »...
     
     
     
    De plus en plus de réclamations à Israël pour qu'il libère le professeur de cirque pour enfants en situation de handicap

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    Ryan Rodrick Beiler, 31 janvier 2016 #FREEABUSAKHA  [Libérez Abu Sakha] Alors que l’artiste de cirque de 23 ans Mohammad Abu Sakha entame son deuxième mois de détention administrative dans une prison israélienne, de nouveaux appels ont été lancés par Amnesty International pour sa libération. Abu Sakha, qui a été artiste et entraîneur à l’Ecole Palestinienne du...

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

    5 février 2016 par Samir Amin

    Les protestations de masse ont repris en Tunisie, depuis le 20 janvier, à Kasserine, puis à Tunis et dans tout le pays. Comme prévu, la poursuite par le gouvernement d’une prétendue « union nationale » (qui va des islamistes de Nahda à la gauche, en passant par les Bourguibistes et les rescapés du régime défunt de Ben Ali) d’une politique néolibérale, n’a permis aucun progrès social depuis cinq ans et a même conduit à la poursuite de la dégradation des conditions sociales. Les éloges inconsidérés prodigués (...)

    Tunisie Kasserine

    Manifestation des abolitionnistes à Nouakchott

    Des militants et sympathisants de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), ont manifesté ce mardi 02 février, Nouakchott. Massé devant la représentation de l’Organisation des Nations Unies à Nouakchott, les manifestants ont (...)
     

    Djibouti : Exigeons la libération d’Omar Ali Ewado

    La condamnation d’Omar Ali Ewado, Secrétaire général adjoint du syndicat des enseignants du primaire à Djibouti, à trois mois de prison fait suite à un harcèlement sans relâche du gouvernement depuis décembre de l’année dernière. Omar, qui est également (...)
  • Liban. Les femmes réfugiées en provenance de Syrie sont exposées à l'exploitation et au harcèlement sexuel (Amnesty)

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    Le manque d'aide internationale et les politiques discriminatoires mises en œuvre par les autorités libanaises créent des conditions propices aux atteintes aux droits humains et à l'exploitation des femmes réfugiées au Liban, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public à la veille de la Conférence des donateurs pour la Syrie, prévue à Londres le 4 février.

    Intitulé «Je veux un endroit sûr». Les réfugiées de Syrie déracinées et sans protection au Liban ce rapport dénonce le fait que le refus du gouvernement libanais de renouveler les permis de séjour des réfugiés et la pénurie de fonds internationaux aggravent la situation précaire des femmes réfugiées et les exposent à l'exploitation aux mains de personnes en position de pouvoir, notamment des propriétaires, des employeurs et même des policiers.

    « La pénurie de fonds internationaux alloués à la crise des réfugiés, alliée aux restrictions imposées aux réfugiés par les autorités libanaises, sont synonymes pour les femmes réfugiées en provenance de Syrie de risque de harcèlement et d'exploitation, et d’incapacité à demander la protection des autorités », a déclaré Kathryn Ramsay, chercheuse sur les questions de genre à Amnesty International.

    En 2015, le Liban a interdit au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'enregistrer de nouveaux réfugiés syriens et a promulgué des réglementations qui durcissent les conditions de renouvellement de leur statut de résident. Sans véritable statut légal, ils risquent l'arrestation arbitraire, la détention et même l'expulsion, et beaucoup ont peur de dénoncer des abus à la police.

    Vingt pour cent des foyers de réfugiés syriens au Liban sont dirigés par des femmes. Dans certains cas, elles sont la première source de revenus de la famille, leurs époux ayant été tués, détenus, enlevés ou ayant disparu de force en Syrie.

    « La majorité des réfugiés syriens au Liban luttent pour survivre dans des conditions désespérées. Ils se heurtent à une discrimination généralisée et à de grandes difficultés pour se nourrir, se loger et obtenir un travail. C’est d’autant plus vrai pour les femmes réfugiées. Beaucoup – notamment celles qui dirigent leur foyer – se retrouvent exposées au harcèlement, à l'exploitation et aux violations des droits humains, au travail et dans la rue », a déclaré Kathryn Ramsay.

    Pauvreté et exploitation aux mains des employeurs et des propriétaires

    Environ 70 % des familles réfugiées syriennes vivent très en-dessous du seuil de pauvreté au Liban.La réponse humanitaire de l'ONU à la crise des réfugiés syriens est systématiquement sous-financée. En 2015, l'ONU n'a reçu que 57 % des fonds requis pour son action au Liban. Cette grave pénurie a contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire l'allocation alimentaire mensuelle fournie aux réfugiés les plus vulnérables – elle est passée de 27 euros à 12,50 euros à la mi-2015. Après une injection de fonds fin 2015, cette allocation a été augmentée à 20 euros – soit 0,66 euros par jour. Un quart des femmes avec lesquelles Amnesty International s'est entretenue avaient cessé de recevoir des versements pour l'alimentation au cours de l'année 2015.

    De nombreuses réfugiées ont déclaré lutter pour faire face au coût élevé de la vie au Liban et se procurer des vivres ou payer le loyer, ce qui les rend plus vulnérables à l'exploitation. Selon le témoignage de certaines femmes, des hommes leur ont fait des avances sexuelles déplacées ou leur ont proposé de l'aide ou de l'argent en échange de sexe.

    Dans un contexte de discrimination généralisée à l'égard des réfugiés au Liban, les réfugiées qui ont réussi à trouver un emploi pour subvenir à leurs besoins sont exploitées par leurs employeurs, qui leur versent des salaires excessivement bas. « Ils savent que nous accepterons même le plus bas salaire parce que nous en avons besoin », a déclaré « Hanan », une réfugiée palestinienne venue de Syrie dont le nom a été modifié pour protéger son identité.

    « Asmaa », 56 ans, réfugiée palestinienne venue de Syrie qui vit à Chatila, un camp de réfugiés situé dans la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré qu'elle interdisait à ses filles de travailler, de peur qu'elles ne soient harcelées : « Ma fille a travaillé dans un magasin. Le responsable l'a harcelée et l'a pelotée. C'est pour cette raison que je ne laisse plus mes filles travailler. »

    Plusieurs femmes ont raconté qu'elles avaient quitté un travail ou renoncé à en prendre un parce que le comportement de l'employeur était indécent.

    Trouver assez d'argent pour se loger est un autre défi de taille. Au moins 58 % des réfugiés syriens vivent dans des appartements ou des maisons de location, d'autres dans des bâtiments délabrés et des quartiers informels. De nombreuses femmes ne sont pas en mesure de régler les loyers exorbitants et se retrouvent dans des logements sordides.

    « Qu'elles soient sous-payées au travail ou qu'elles vivent dans des logements sales, infestés de rats et délabrés, elles n'ont pas de stabilité financière, ce qui est source d'énormes difficultés et incite les personnes en position de pouvoir à profiter d'elles », a déclaré Kathryn Ramsay. 

    L'absence de statut juridique accroît les risques

    En raison des procédures bureaucratiques pesantes et des coûts élevés de renouvellement de leurs permis de séjour mis en place par le gouvernement libanais en janvier 2015, de nombreux réfugiés ne peuvent pas renouveler ces documents. Sans permis valide, les réfugiés syriens craignent d'être arrêtés et ne signalent pas les violences à la police.

    La majorité des réfugiées avec lesquelles s'est entretenue Amnesty International ont expliqué que l'absence de permis de résidence les empêche de dénoncer les abus aux autorités libanaises. « Hanan », réfugiée palestinienne de Syrie qui vit dans un camp de réfugiés près de Beyrouth avec ses trois filles, s'est rendue au poste de police pour porter plainte contre un chauffeur de bus qui la harcelait. Les policiers l'ont renvoyée sans enregistrer sa plainte, au motif qu'elle n'avait pas de « statut juridique ».

    « Ces femmes ont bien conscience que le harcèlement et l'exploitation qu'elles subissent sont aggravés par le fait que, n'ayant pas de permis de résidence valides, elles n'ont nulle part où demander aide et protection », a déclaré Kathryn Ramsay.

    Une autre femme syrienne a raconté qu'elle était devenue la cible de harcèlement après s'être rendue à la police :

    « Au bout d'un certain temps, les policiers passaient devant notre maison ou nous appelaient, et nous demandaient de sortir les rejoindre. Il s'agissait des trois policiers qui avaient pris notre déposition. Parce que nous n'avons pas de permis [de résidence], ils nous ont menacées. Ils ont dit qu'ils nous mettraient en prison si nous ne sortions pas avec eux. »         

    Le Liban accueille un plus grand nombre de réfugiés par habitant que tout autre pays au monde, et il n'est guère soutenu par la communauté internationale. Toutefois, cela ne saurait justifier le fait de ne pas protéger les réfugiées contre l'exploitation et les violences.

    « L'afflux de réfugiés exerce une pression considérable sur le Liban, mais ce n'est pas une excuse pour leur imposer des restrictions aussi sévères et les mettre en danger, a déclaré Kathryn Ramsay.

    « Au lieu de favoriser un climat de peur et d'intimidation, les autorités libanaises doivent modifier leur politique en vue de protéger les femmes réfugiées et de faciliter le renouvellement des permis de résidence, sans restriction, de tous les réfugiés. »

    Un soutien international crucial

     Le manque d'aide et de fonds internationaux destinés aux réfugiés au Liban contribue directement à la pauvreté et à la précarité des réfugiées, les exposant à des risques accrus.

    Selon le HCR, au moins 10 % des réfugiés syriens dans les pays d'accueil, soit 450 000 personnes, sont vulnérables et ont besoin d'être réinstallés de toute urgence dans un autre pays en dehors de la région. Le HCR considère que les femmes et les jeunes filles qui sont en danger entrent dans la catégorie des réfugiés « les plus vulnérables ».

    Amnesty International demande à la communauté internationale d'augmenter le nombre de places de réinstallation et le nombre d'itinéraires sûrs permettant aux réfugiés venus de Syrie de quitter la région.

    En outre, elle doit accroître nettement l'aide financière et mettre à profit la conférence des donateurs du 4 février pour s'engager à satisfaire les demandes de financement de l'ONU destinés à faire face à la crise en Syrie pour 2016-2017.

    « Les pays les plus riches du monde – l'Union européenne dont le Royaume-Uni, les États du Golfe et les États-Unis notamment – doivent se mobiliser davantage en vue de remédier à cette crise. Ils doivent accroître l'aide humanitaire pour les personnes en Syrie et les réfugiés dans la région, et partager la responsabilité de la crise en réinstallant un plus grand nombre de réfugiés, a déclaré Kathryn Ramsay.

    « Enfin, ils doivent collaborer avec les pays d'accueil comme le Liban pour lever les obstacles à l'enregistrement légal des réfugiés et faciliter l'accès à des services vitaux, afin de protéger tous les réfugiés, et notamment les femmes, contre les violations des droits humains. »

    2 février 2016

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/02/lebanon-refugee-women-from-syria-face-heightened-risk-of-exploitation-and-sexual-harassment/

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