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Algérie - Page 34

  • Amel

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  • Béjaïa: Rassemblement anti-gaz de schiste (El Watan)

    L’opposition au très controversé projet d’exploitation du gaz de schiste dans le grand sud s’est renforcée d’un collectif dans la wilaya de Béjaïa. Il a tenu, hier matin, un rassemblement, au niveau de la place Said Mekbel, dans le chef-lieu de la wilaya.

    L’initiative regroupe le Parti socialiste des travailleurs (PST), le Mouvement démocratique et social (MDS), la Ligue algérienne des droits de l’homme (LDDH), le Café littéraire de Béjaïa, le Rassemblement-action-jeunesse (RAJ), le collectif Ithrane et des militants anti-gaz de schiste de tous bords, dont beaucoup d’étudiants.

    Des pancartes arborant des slogans contre le projet tels que «Pour l’arrêt immédiat de l’exploitation du gaz de schiste», «Sahara vendu», ou encore «Béjaïa-In Salah, un seul combat», ont été brandies par les manifestants. L’action a été accompagnée d’une prise de parole, à travers laquelle chacun a essayé d’expliquer les tenants et les aboutissants de l’exploitation du gaz de schiste et pourquoi il faut surseoir à ce projet. Pour le PST, «c’est la crise du capitalisme qui est à l’origine de tout ce qui nous arrive aujourd’hui.

    Cet affolement des pouvoirs publics pour l’exploitation coûte que coûte de cette énergie nuisible et point urgente obéit aux injonctions des multinationales et du marché mondial. In Salah a besoin d’emplois, d’usines et d’agriculture, ce dont on a besoin aujourd’hui est un débat populaire et non un débat d’experts, car ces derniers sont au service de l’impérialisme», objectera Kamel Aissat, cadre du parti. De ce fait, «l’affaire concerne tous les Algériens, et Béjaïa et In Salah sont unis dans ce combat», dira Kamel Aissat. Dans le même ordre d’idées, M. Ikken, représentant du MDS estime que «tout en Algérie se fait à contre-courant de la volonté du peuple et par soumission à l’impérialisme», citant «l’imposition» du 4ème mandat de Bouteflika etla loi sur les hydrocarbures comme exemples de «violation» de la souveraineté et de la volonté du peuple.

    Hocine Boumedjane, représentant local de Ligue algérienne des droits de l’homme a, lui aussi, plaidé pour «un débat national et populaire autour de la question du gaz de schiste», tout en témoignant «la solidarité des citoyens de la wilaya de Béjaïa à leurs frères d’In Salah dans leurs combat visant à avorter le projet d’exploitation de gaz de schiste». Même son de cloche chez tous les acteurs anti-gaz de schiste qui se sont succédé au micro, avec à l’appui des arguments écologiques. Pour la continuité du mouvement, les participants à l’action vont se réunir prochainement pour s’entendre sur des actions à venir, informe Kamel Aissat.

    M.H.Khodja

    http://www.elwatan.com/actualite/bejaia-rassemblement-anti-gaz-de-schiste-25-01-2015-285910_109.php

    Lire aussi: http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/bejaia-pour-une-nouvelle-politique-economique-et-energetique-propre-24-01-2015-285816_143.php

    Commentaire: Brest aurait du être jumelée avec Béjaia, mais...

     

  • Gaz de schiste : Nouvelle marche à In Salah (El Watan)

    Une nouvelle manifestation a été organisée ce matin à In Salah ou la population a réitéré sa mobilisation devant le siège de la daïra avec une marche qui a sillonné la ville avant de revenir au point de départ.

    Les tentatives de scission du groupe se multiplient dés lors que le gouvernement a décidé de pousser au pourrissement en lançant coup sur coup sa machine de communication institutionnelle multipliant les effets d’annonces et les discours contradictoires pour banaliser cette mobilisation citoyenne qui se tient depuis le 31 décembre 2014 en toute pacifisme à In Salah.

    Abdelkader Bouhafs, figure de proue de ce mouvement anti fracking a réagis à cette campagne en expliquant que les voix appelant à changer de mode opératoire, voire laisser tomber la manifestation non stop en libérant les gens, ont été convaincues de tenir le coup. « Vendredi soir, tout a repris » dit-il. Hacina Zegzeg, autre activiste du mouvement estime pour sa part que « les différends se sont apaisés d'eux mêmes.

    La tension est vive et il y a parfois des clash qui sont inévitables d’autant plus que ces avis contradictoires existent depuis le début du mouvement et se sont toujours exprimés en toute démocratie, se plaint à l’avis de la majorité ».

    Or, malgré un retour progressif à la vie normale, la volonté de continuer le combat semble prendre le dessus. Après une marche de réchauffement ce dimanche, In Salah s’apprête donc à lancer une nouvelle Milyonia demain.    

    Oran solidaire

    Samedi matin, une quarantaine de citoyens d’Oran ont investi le square Port Saïd sur le Front de mer brandissant des pancartes contre le gaz de schiste. Des universitaires, des leaders du mouvement associatif et autres activistes ont répondu à l’appel lancé en fin de semaine via les réseaux sociaux pour un rassemblement pacifique contre les risques du gaz de schiste et en soutien aux manifestants du Sud. Ferhat Firas, représentant du Collectif des Citoyennes et Citoyens d’Oran et initiateur de l’initiative a interpellé la population sur les dangers du gaz de schiste, parlant franchement « d’une catastrophe écologique et d’une menace pour les  générations futures. ».

    Les manifestants se sont proclamés solidaires avec In Salah et les forces vives du sud anti gaz de schiste et appellent à mener une sensibilisation plus active pour mobiliser la société à cet effet.  Jeudi, une conférence sous le thème «Le gaz de schiste en Algérie; de la définition aux enjeux géostratégiques» a été animée par le Dr Moussa Kacem, Maître de Conférences à l’Université d’Oran, Expert en Environnement, Expert en mines et carrières.

    En  2011, cet universitaire a été l’un des premiers universitaires à alerter  l’opinion publique contre le gaz de schiste en lançant une pétition. Intervenant à la suite d’une vidéoconférence animée par le géologue Saadallah Abdelkader exerçant en Norvège a donné un aperçu sur les différents types de roches schisteuses avant de conclure que l’exploitation de ce gaz non conventionnel menace le Sahara.

    Le Dr Kacem a pour sa part fait part du manque de maîtrise des techniques d’exploitation du gaz de schiste dans notre pays, pour lui l’Algérie n’a ni les moyens, ni le savoir nécessaires pour la récupération des eaux issues de la facturation  hydraulique qui use de produits chimiques très toxiques et aux propriétés cancérigènes. Le Dr Kacem relèvera les pouvoirs publics et Sonatrach ont « fermé le jeu » ; il s’est dit sceptique à propos d’un changement de position.

    Solidarité tranfrontaliere

    Le collectif Algeria Solidarity Campaign (ASC) basé en Angleterre a brassé des voix à travers trois continents grâce à la co-signature d’un communiqué collectif avec plus de 80 organisations d'Afrique, d'Europe et d’Amérique apportant soutien et solidarité à la résistance de la population d’In Salah.

     « Nous, citoyennes et citoyens d’Europe et d’ailleurs, résolument opposés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, et de tous les hydrocarbures non conventionnels, exprimons notre très forte solidarité aux habitants d’Ain Salah et aux acteurs sociaux locaux en Algérie qui, depuis le  31 décembre, sont en résistance active contre la coalition des entreprises TOTAL, PARTEX et SONATRACH » lit-on sur le communiqué.

    Rappelant les résultats néfastes des essais nucléaires français en Algérie, ce collectif dénonce « l’hypocrisie du gouvernement français depuis la déclaration de Laurent Fabius en juin 2014, apportant son soutien aux entreprises françaises qui iraient explorer le gaz de schiste ailleurs, alors que la fracturation hydraulique est interdite en France. ».

    Ce collectif salue « l’exemplarité de la détermination des habitants d’In Salah, confrontés depuis toujours à des conditions de vie très difficiles, leur combat existentiel et leur intransigeance à vouloir préserver leur territoire et leurs nappes phréatiques, alors que rien n’est fait par les autorités algériennes pour les aider à maintenir leurs activités. »

     

    Houria Alioua le 25.01.15 | 15h34

    http://www.elwatan.com/regions/sud/ouargla/gaz-de-schiste-nouvelle-marche-a-in-salah-en-prevision-d-une-milyonia-25-01-2015-285912_259.php

  • Dilem Liberté (Algérie)

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  • Dilem Liberté (Algérie)

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  • Alger : La manifestation contre le gaz de schiste empêchée (Essf)

    *

    La police a empêché la tenue d’un rassemblement contre l’exploitation du gaz de schiste ce samedi à Alger.

    Prévu à 13h, le rassemblement de soutien à la population d’In Salah, autour de la question des gaz de schistes n’a finalement pas eu lieu. A peine arrivés sur les lieux de la manifestation que les protestataires sont repérés et embarqués par la police.
     

    Une trentaine de personnes, dont les initiateurs du mouvement, ont été embarqués dans les fourgons de la police déployés aux alentours du Jardin Khemissti, près de la Grande Poste.

    Embarqué par la police dans un même fourgon que 13 autres personnes, M. Djaafer Kheloufi raconte sur sa page Facebook avoir été « sauvagement battu » par les éléments de la police. La police n’a pas ménagé le recours à la force dès qu’un manifestant affiche une quelconque résistance.

    Au moment ou la mobilisation contre ce gaz non conventionnel dont l’exploitation risque de priver les générations futures de précieuses ressources en eau et atteindre d’autres régions du pays, les manifestations se poursuivent à In Salah. 

    Cette manifestation intervient au lendemain de celle organisé la veille, dans les mêmes lieux, pour dénoncer les dessins de Charlie Hebdo et laquelle a rappelé les années 90.

    Appel à un moratoire

    Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Collectif "Non à l'exploitation de gaz de schiste en Algérie" a appelé à « la nécessité d’un moratoire en attendant des process plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité, et rentable économiquement ».

    Le collectif qui rappelle que la technique d’exploitation des gaz de schistes par fracturation hydraulique est nocive sur plus d’un plan, souligne l’urgence de réactiver le Conseil national de l’Energie et d’impulser un débat national, serein, sur l’avenir économique et énergétique de l’Algérie, impliquant tous les acteurs de la société algérienne dans la transparence la plus totale.  le 17.01.15 | 15h05

    http://www.elwatan.com/une/alger-la-manifestation-contre-le-gaz-de-schiste-empechee-17-01-2015-285204_108.php

  • Algérie, dans le sud gronde la protestation contre le gaz de schiste (Courrier Inter)

    "Marée humaine contre le gaz de schiste", à la une d'El-Watan du 16 janvier.

     

    Depuis le 1er janvier, le sud algérien est en ébullition. Un mouvement lancé à In Salah contre l'exploitation du gaz de schiste gagne de l'ampleur, sommant le gouvernement de réagir.

     

    "Aujourd'hui, ce sont les populations du sud du pays qui donnent une belle leçon de citoyenneté et de civisme. Furieuses du lancement des forages en vue de l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste [annoncé le 27 décembre], ces populations sont sorties pour manifester pacifiquement, non pas pour exiger du pain, du travail et des logements, mais pour demander le respect de l'environnement et qu'on ne pollue pas leur eau, une des conséquences de la fracturation du sous-sol avec l'utilisation, entre autres, de produits chimiques. Tout cela sans casser un bien public ou détériorer des bâtiments administratifs. Elles ne sont pas prêtes à renoncer à leur droit de vivre dans un environnement sain", souligne El-Watan.

    "A In Salah [petite ville du sud, à plus de 1 000 kilomètres d'Alger et déjà productrice de gaz naturel] se joue l'avenir de l'Algérie. Oui, dans cette bourgade saharienne située à l'extrême sud du pays, des Algériens manifestent, se rassemblent, crient leur colère, leur rage et se battent depuis le 1er janvier dernier pour une nouvelle Algérie", estime le site d'information Algérie-Focus.

    La chute brutale du prix du pétrole

    "Le front anti-gaz de schiste, né de la jonction des différents collectifs de wilaya, a gagné son pari", se félicite pour sa part El-Watan. Le mouvement de protestation lancé le 1er janvier à In Salah a réussi à rassembler jeudi 15 janvier plus de 15 000 manifestants à In Salah, 4 000 à Tamanrasset, 5 000 à Ouargla. "Pour la première fois, le sud de l'Algérie apparaît sous son vrai jour, loin de l'image purement industrielle ou touristique, il offre au pays sa diversité ethnique et culturelle colorée dans un paysage de citoyenneté dynamique, mobilisée, fusionnée et qui regarde dans la même direction."

    "Une mobilisation qui étonne de par son ampleur et sa spontanéité, au point que les pouvoirs publics, pris de court, n'ont pas réussi, pour l'instant, à donner une réponse adéquate pour calmer les esprits. Le pourront-ils au demeurant ? La chute brutale du prix du pétrole a créé la panique en haut lieu. Les autorités sont obligées de puiser dans les réserves dans l'espoir de préserver la paix sociale. Surtout qu'elles n'ont jamais pensé à mettre au point une économie de substitution au pétrole, alors que le pays accumulait des revenus uniques dans son histoire", relève le quotidien algérien.

    Inéquitable répartition des richesses nationales

    "Le jeudi de l'union, de la solidarité ou encore de la résistance a tenu ses promesses", enchaîne Algérie-Focus. "Non à l'Algérie rentière qui épuise ses richesses au grand bonheur de ses dirigeants, et de leurs portefeuilles, qui paniquent face à la chute brutale des prix du pétrole.

    "Non à l'Algérie du gaz de schiste qui veut prolonger cette inéquitable répartition des richesses nationales entre un Club des Pins [station balnéaire à 25 km à l'ouest d'Alger] reluisant, festif, prospère et des régions entières de l'Algérie où les simples gens défient des routes défoncées pour pouvoir rentrer et sortir de chez eux matin et soir. Non à cette Algérie où le pétrole et le gaz étouffent le génie d'une jeunesse en empêchant les institutions de leur pays d'innover pour se développer."

    Courrier international Hoda Saliby 17 janvier 2015

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/17/dans-le-sud-gronde-la-protestation-contre-le-gaz-de-schiste

  • Un homme, une double Révolution et des zones d’ombre (El Watan, Alger)

     

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	Samy Allam (au centre) dans le rôle de Krim Belkacem

    Samy Allam (au centre) dans le rôle de Krim Belkacem

    Le film d’Ahmed Rachedi sur Krim Belkacem aborde avec prudence l’assassinat de Abane Ramdane en 1957.

    Mission accomplie.» Krim Belkacem, le négociateur en chef des Accords d’Evian, aurait eu ces mots à la conclusion de l’accord avec Louis Joxe, en mars 1962. Le film d’Ahmed Rachedi consacré à ce grand homme de la Guerre de Libération nationale, présenté jeudi en avant-première à la salle El Mouggar d’Alger, n’est pas allé au-delà de l’indépendance de l’Algérie, n’a pas suivi l’itinéraire de celui qui allait s’opposer au régime militaire de Boumediène.

    Une opposition qui le conduira à la condamnation à mort en 1967, puis à l’assassinat en 1972. «Il faudrait faire un autre film, avoir tous les éléments constitutifs d’un scénario sur Krim Belkacem après 1962», a expliqué Ahmed Rachedi lors de la conférence de presse qui a suivi la projection.

    «Nous avions peur de soulever encore une fois les polémiques», a confié, pour sa part, le commandant Azzeddine qui a co-écrit le scénario avec Boukhalfa Amazit. L’histoire contemporaine de l’Algérie a retenu, même si cela n’est pas encore visible, que Houari Boumediène, qui gérait le pays sous un pseudonyme, avait éliminé, neutralisé, éloigné et marginalisé toutes les grandes personnalités de la guerre de libération : Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Benyoucef Ben Khedda, Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Saâd Dahlab, Kaïd Ahmed...

    Un hasard ? Krim Belkacem (Samy Allam), nommé vice-président au gouvernement provisoire (GPRA) en 1958 derrière Ferhat Abbas, s’étonnait, dans le film d’Ahmed Rachedi, de la volonté de Abdelhafid Boussouf (Kamel Rouini) de «nommer» Houari Boumediène à la tête de l’état-major de l’armée. Le cinéaste et les deux scénaristes ne sont pas allés loin. Le commandant Azzedine, qui était au cœur de l’action durant la guerre, a confier, lors de la conférence de presse, que Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobbal (Younès M’rabet) refusaient que Krim Belkacem prenne le ministère de la Défense et l’armée.

    «Ils ne voulaient pas que l’armée leur échappe», a-t-il dit. Le rapport ambigu entre Krim Belkacem et Abane Ramdane (Mustapha Laribi) est montré dans le film mais pas assez pour savoir ce qui se passait réellement. Jalousie ? Guerre de leadership ? On comprend bien que Abane Ramdane se battait pour la primauté du politique sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur, mais la position de Krim Belkacem était restée assez floue.

    Se comportait-il comme un chef de guerre ? Il est vrai qu’Ahmed Rachedi a osé évoquer l’assassinat de Abane Ramdane au Maroc, en 1957, à travers le personnage de Frantz Fanon qui en faisait le reproche à Krim Belkacem. «Il était notre ami», lui dit-il. Frantz Fanon montrait la une honteuse d’El Moudjahid du 28 mai 1958 : «Abane Ramdane est mort au champ d’honneur».

    C’est le mensonge le plus célèbre de la Guerre de Libération nationale ! «Il est vaste le champ d’honneur !», a répliqué Frantz Fanon. «Il n’existe aucun document qui confirme que tel ou tel était présent lors de l’assassinat de Abane Ramdane. On ne sait pas quand cela a eu lieu et où», a soutenu Ahmed Rachedi, qui a tenté de mener sa petite enquête à Tétouan, au nord du Maroc.

    Abdelhafid Boussouf, Lakhdar Bentobbal, Mahmoud Cherif et Krim Belkacem avaient fait le déplacement au Maroc avec Abane Ramdane à la fin de l’automne 1957. Arrivés à l’aéroport, les hommes se sont séparés. Ce voyage et les questionnements qui l’entourent ne figurent pas dans le film d’Ahmed Rachedi. «Abane Ramdane n’était pas opposé à un ou deux chefs, il avait un projet de société différent des autres.

    Le premier à avoir condamné le Congrès de la Soummam était Ben Bella, parce qu’il avait son propre projet», a souligné Boukhalfa Amazit, évoquant le souci de redonner à la Révolution algérienne une dimension humaine. Le commandant Azzedine a rappelé que Krim Belkacem était présent à tous les rendez-vous de la lutte d’indépendance. «J’ai connu tous ces hommes. Ils se sont sacrifiés pour le pays. Lorsqu’ils arrivaient à des postes, à un moment donné, chacun voulait devenir chef de la Révolution. C’est humain. Un homme politique doit avoir une ambition nationale.

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    Les trois B étaient les piliers de la Guerre de Libération nationale. A chaque fois que la Révolution allait exploser, la cohésion revenait», a-t-il noté, rappelant la fameuse réunion des dix colonels pendant cent jours à Tunis pour «sauver» la Révolution (les maquis étouffaient en raison du manque d’armement et de ravitaillement). «Il y a parfois des personnalités qui cachent l’histoire du pays. Krim Belkacem était de ceux là. Il fallait donc faire le choix, parler de ce personnage passionnant mais également de l’histoire de l’Algérie. C’est une fiction.

    Il y a la vie et l’œuvre de Krim Belkacem, mais il y a aussi l’apport de ceux qui ont écrit le film et surtout celui qui l’a réalisé», a précisé Boukhalfa Amazit. «Krim Belkacem a commencé la Révolution sept avant le déclenchement de celle de 1954. Il avait précédé tout le monde. Après 1954, il a accompagné toutes les périodes de la Guerre de Libération nationale. Les impératifs cinématographiques imposent de se limiter à certaines choses. Nous avons axé sur les aspects politiques parce qu’ils sont importants», a estimé Ahmed Rachedi. Selon lui, le cinéma pose des questions, mais ne peut pas apporter de réponses.

    «Nous nous attendons à un grand débat sur ce film. Krim Belkacem est lui-même une double Révolution. Il a été de toutes les étapes de la guerre de libération jusqu’à la signature des Accords d’Evian. Il y a des questions qui suscitent encore la polémique. C’est tout à fait normal. Après tout, c’était une action menée par des hommes», a souligné Djamel Yahiaoui, directeur du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, qui a produit le film (la production exécutive a été assurée par Arfilm Télécinex).

    Ahmed Rachedi, qui a relevé qu’il était tenu par le respect du scénario, a survolé «la crise berbère» et n’a pas beaucoup insisté sur les fissures au sein du PPA-MTLD. Messali Hadj, qui avait rencontré Krim Belkacem, n’a été montré qu’une seule fois dans un long métrage de 153 minutes.

    L’action militante de Benyoucef Ben Khedda, de Ferhat Abbas et de Tayeb Boulahrouf a été mise de côté dans le film. Il y a donc des blancs. Mais également des zones d’ombre, peu éclaircies donc. Le cinéaste a choisi la langue médiane pour élaborer ses dialogues, chargés parfois d’un surdosage idéologique. Les scènes de bataille, qui sont difficiles à tourner du propre aveu du réalisateur, ne sont pas toutes réussies. Le recours aux effets spéciaux n’a parfois pas servi la construction de l’image.

    Le cinéaste aurait pu mieux utiliser les moyens aériens, convoqués pour la reproduction des scènes de bombardements notamment lors du Congrès de la Soummam, en 1956. L’exploitation des archives a été minimaliste. Pour les Accords d’Evian, Ahmed Rachedi n’a utilisé que la célèbre image de Krim Belkacem avec les autres négociateurs algériens entrant dans le bâtiment abritant les discussions. Un effort a été toutefois fourni pour représenter la salle où étaient réunis les négociateurs d’Evian, un lieu désormais historique.

    Le casting est à moitié réussi. Samy Allam a fait tout ce qu’il pouvait pour camper le personnage complexe de Krim Belkacem. Il en est de même pour Mustapha Laribi qui n’a pas totalement réussi à jouer le rôle de Abane Ramdane, contrairement à Ahmed Rezzak qui a su rendre à l’écran la détermination patriotique de Amar Ouamrane. Ferhat Abbas a été maigrement représenté par Djamel Hamouda, alors que Djamel Dekkar a sombré dans les gestes inutiles dans l’interprétation du rôle de Saâd Dahlab aux négociations d’Evian.

    Même s’il s’agit d’une fiction, ce n’est pas du tout une raison pour en rajouter des couches qui cachent la peinture fraîche ! Le jeune Younes M’rabet est resté effacé dans l’incarnation du personnage, pourtant important, de Lakhdar Bentobbal. Farid Aouamer, qui a composé la musique originale, a su créer une certaine ambiance historique alors que Hamid Aktouf, directeur de la photographie, a été quelque peu avare en images montrant les décors naturels de Kabylie et de l’Est algérien.

    Djamel Yahiaoui a précisé que le ministère des Moudjahidine a décidé de réaliser une série de films sur les personnalités qui ont marqué la Guerre de Libération nationale. Après Mustapha Ben Boulaïd et Krim Belkacem, un film sera bientôt consacré à la vie du colonel Lotfi. Le lancement du tournage d’un long métrage sur Ben M’hidi est également prévu, il sera suivi par d’autres sur Si El Haouès, Zighout Youcef et M’hamed Bouguerra. 

     

    Fayçal Métaoui

    http://www.elwatan.com/actualite/un-homme-une-double-revolution-et-des-zones-d-ombre-17-01-2015-285186_109.php

  • L’on ne peut pas être Charlie sans être Raif Badawi" ( Liberté Alger)

    Des manifestants demandent la liberté pour le blogueur saoudien Raif Badawi, lors d'un rassemblement à Montréal, le 9 janvier 2015 - AFP/Clément Sabournin

       Des manifestants demandent la liberté pour le blogueur saoudien Raif Badawi, lors d'un rassemblement à Montréal, le 9 janvier 2015 - AFP/Clément Sabournin

    Le commentaire du chroniqueur algérien Mustapha Hammouche sur la peine écopée par le jeune blogueur saoudien Raif Badawi et l'hypocrisie des démocraties occidentales qui permettent la présence du numéro deux de la diplomatie saoudienne à la marche républicaine.
    Un jeune Saoudien, Raif Badawi, animait un blog militant pour un régime politique plus libéral et un rigorisme religieux atténué. Le 7 mai dernier, la "justice" du roi a condamné Badawi à dix ans de prison, une amende de 226 000 dollars et mille coups de fouet pour avoir créé ce site de débat. Il devra subir vingt séances de bastonnade réparties sur vingt vendredis à raison de cinquante coups par séance. La première lui a été infligée vendredi dernier [9 janvier].

    Un témoin décrit ainsi "l'événement" : "Lorsque les fidèles ont vu le fourgon de police devant la mosquée, ils ont su que quelqu'un allait être flagellé aujourd'hui. Ils ont formé un cercle. Des passants les ont rejoints et la foule s'est agrandie (...). Mais personne ne savait pourquoi l'homme amené là allait être puni." C'est que l'Arabie saoudite n'est pas le paradis de la liberté d'information, et peu de gens étaient au courant de l'affaire Raif Badawi. Entravé aux pieds et menotté, Raif "était silencieux, mais on voyait à son visage et son corps qu'il souffrait terriblement" pendant que l'agent des forces de sécurité lui assénait les coups de bâton en comptant jusqu'à 50. Après quoi, la foule a crié : "Allahou Akbar !" Et Raif Badawi a été traîné vers le fourgon qui devait le ramener en prison en attendant la séance suivante de supplice, vendredi prochain.

    Un intégrisme qui terrorise les consciences

    Le surlendemain, Nizar Al-Madani, ministre d'Etat aux affaires étrangères (numéro deux de la diplomatie saoudienne), était à Paris pour prendre part à la "marche républicaine" contre le terrorisme islamiste et pour la liberté d'expression !

    Des chefs d'Etats démocratiques, Obama notamment, ont bien tenté d'intercéder auprès du roi d'Arabie. Comme ils le font souvent auprès de despotes protégés par leurs "justices" barbares et... leur utilité pour le commerce mondial. Ces démarches ne vont jamais jusqu'à faire de cette brutalité d'Etat un enjeu de relations internationales. Les démocraties savent bien que ce genre de "partenaires" survit par la terreur qu'ils instillent en leurs sujets. Mais pas question de compromettre des débouchés potentiels pour les Awacs, Rafale et autres centrales EPR...

    Y aurait-il une différence entre un intégrisme qui terrorise les consciences et assassine la liberté d'expression parce qu'ici, il est pratiqué par un Etat et là par un groupe armé ? Puisque les droits de l'Homme constituent un attribut de l'être humain, de l'individu, pourquoi y aurait-il une différence entre un crime commis contre des citoyens que la république défend et un autre commis contre des sujets otages de leurs despotes ? Ce n'est que chimère d'espérer réduire le terrorisme porté par les forces disparates de l'obscurantisme tout en admettant la légitimité de pouvoirs sévissant contre leurs peuples par la terreur rigoriste.

    Les tragédies que l'islamisme a infligées aux démocraties ont invariablement suscité en elles le même réflexe : renforcer la frontière. Mais, à l'ère numérique, il n'y a plus de frontières qui puissent contenir le message ! Et c'est le message du wahhabisme, relayé par Farid Benyettou du côté des Buttes-Chaumont, qui a engendré les frères Kouachi ! Et c'est la source du mal et son relais qui s'en tirent à bon compte. Et s'offrent le luxe de condamner le crime de leurs disciples !

    Liberté Mustapha Hammouche  15 janvier 2015

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/15/l-on-ne-peut-pas-etre-charlie-sans-etre-raif-badawi

  • Algérie : Les travailleurs de la santé publique ne décolèrent pas (Afriques en lutte)

    Désemparés et lassés d’attendre, en vain, la prise en charge de leurs doléances, les travailleurs de la santé publique menacent de réinvestir le terrain de la protestation.

    La Fédération nationale des travailleurs de la santé publique (FNTSP), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), a brandi la menace de revenir à la charge afin d’exiger la satisfaction totale de ses revendications. Cette entité syndicale, qui englobe essentiellement les médecins, les paramédicaux, les ouvriers professionnels, les agents d’entretien, les chauffeurs et les corps communs, convoquera son conseil national vers la fin du mois en cours pour évaluer la situation des lieux et prendre ainsi les décisions qui s’imposent.

    Devant « l’absence de dialogue » et « la non-prise en charge de leurs préoccupations », les travailleurs de la santé publique n’écartent pas la reprise de la protesta. À l’origine de la grogne de cette catégorie de travailleurs, le statut particulier des travailleurs de la santé publique qui a, selon le Snapap, lésé cette corporation. Joint par téléphone, le secrétaire général du Snapap, M. Salim Mechri, dira qu’« une rencontre-débat sur le projet de loi sur la réforme de la santé a été organisé récemment ». Sur ce dernier point, ce syndicaliste a dénoncé, avec force, cette nouvelle loi, indiquant : « La tutelle a expliqué que cette loi permettra de basculer le système de santé dans la modernité, alors que pour nous, la mouture proposée par la tutelle ne répond nullement aux besoins et attentes des différentes corporations ».

    Les travailleurs de la santé publique veulent, à travers cet énième mouvement de protestation, protester contre « les promesses mensongères pour la prise en charge de leur plate-forme des revendications professionnelles ». Il y a lieu de rappeler que cette dernière se résument en : « La titularisation de tous les travailleurs contractuels et vacataires dont le nombre dépasse 24 000 travailleurs, la révision des lois concernant les corps communs et les ouvriers professionnels, l’augmentation et la généralisation des primes de contagion pour tous les travailleurs du secteur ».

    Ces protestataires demandent aussi « l’unification du pourcentage des primes et l’indemnité à 40%, ainsi que la révision du statut des paramédicaux, notamment celui des infirmiers qualifiés, de manière à permettre de revoir leur classification, la révision du statut particulier des corps communs, ouvriers professionnels, agents et chauffeurs, l’intégration de tous les travailleurs contractuels et ceux exerçant dans le cadre du filet social dans leurs postes respectifs ».

    Source : La Dépêche de Kabylie 9 janvier 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-les-travailleurs-de-la