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Algérie - Page 35

  • Algérie Poste : Appel à une grève à partir du 10 janvier (El Watan)

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    Le collectif des travailleurs d’Algérie Poste a décidé d’engager un bras de fer avec sa direction.

    Une grève illimitée devrait être lancée à partir du 10 janvier prochain, et ce, « jusqu’à la satisfaction des revendications légitimes des travailleurs », lit-on dans le préavis de grève.

    Le collectif, qui s’est réuni vendredi à la Maison des syndicats (Bab Ezzouar, Alger), regroupe « des travailleurs d’au moins une quarantaine de wilayas », a confirmé une source syndicale qui a requis l’anonymat. « Sans lien » avec le Syndicat national autonome des postiers (SNAP), qui a mené par le passé plusieurs actions de protestation, le collectif reprend toutes les revendications du syndicat autonome. « La grève de janvier 2013 n’a abouti à rien. Les travailleurs qui ont rejoint leur poste après 15 jours de grève à l’appel du SNAP n’ont rien vu venir, malgré les engagements de l’ex-ministre Benhamadi (mise en place d’un groupe de travail pour appliquer les dispositions de la convention collective d’Algérie Poste, ndlr).

    A Algérie Poste, il est plus facile de sanctionner que de régler les problèmes des employés. Le SNAP soutient le mot d’ordre de grève et toutes les revendications du collectif », signale une source au SNAP, dont les membres réclament le récépissé que le ministère du Travail refuse de leur délivrer alors que leur dossier d’agrément a été déposé en 2012.

    Le collectif réclame, dans la plateforme adressée au directeur général de l’EPIC Algérie Poste, l’ouverture d’une enquête sur le dossier des ressources humaines de l’entreprise depuis 2003 ainsi que sur celui des œuvres sociales, l’annulation de toutes les décisions « abusives » prises à l’encontre des postiers en raison de leur activité syndicale, la régularisation des employés précaires CTA et DAIP, le renforcement des effectifs et la révision des heures de travail (pas de samedi et permanence durant 5 jours). Les postiers réclament également la prime annuelle, l’application de toutes les clauses de la convention collective (particulièrement celles liées aux promotions), la mise en place d’une prime au bénéfice des employés en contact quotidien avec les clients, la revalorisation de la prime de rendement individuelle et collective (PRI-PRC) avec effet rétroactif à partir de janvier 2013. Qu’en est-il de la revendication liée au départ du directeur général, Mohand Laïd Mahloul ? Le collectif n’en dit mot. « Le départ n’est pas dans la plateforme vu que l’arrivée d’un nouveau DG ne règlera rien. C’est l’avis du syndicat », s’est contenté d’assurer la source du SNAP, qui s’est, dernièrement, réjoui du « limogeage » de M. Mahloul, avant que la ministre des PTIC ne démente l’information rapportée par la presse.

    Source : El Watan 8 janvier 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-poste-appel-a-une-greve-a

  • Algérie : très forte mobilisation populaire contre le gaz de schiste (Essf)

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    La mobilisation citoyenne anti gaz de schiste gagne du terrain.

    Après In Salah, c’est au tour de In Ghar, Tit, Tamanrasset et El Ménéa de se joindre à la protestation en décrétant la paralysie totale des commerces et administrations publiques. Tous les axes routiers situés desservant la RN 1 sont également bloqués.

     

    Ainsi, après un sit-in imposant qui a regroupé toute la matinée, différentes franges de la société, venues des quatre coins de la ville d’In Salah et l’annonce d’une visite ministérielle mercredi prochain, la population d’In Salah n’a pas renoncé à son piquet de grève générale lancé le matin même.

    Une kheima a été dressée en face du siège de la daïra ou des dizaines de manifestants se sont regroupé des les premières lueurs du matin. « Nous attendrons ici même cette délégation d’Alger » nous dit un des organisateurs, joint par téléphone en début d’après-midi.

    Une délégation qui n’a pas pris la peine de se déplacer avant la fin de semaine alors que la population n’a quasiment pas déserté la rue depuis le 31 janvier et qui a redoublé de manifestations depuis, bloquant des axes névralgiques de la ville y compris ceux menant au fameux puits de gaz de schiste, dont le lancement de la production une semaine plus tôt par le ministre de l’énergie a eu l’effet d’une bombe au sein de la population locale.


    ALIOUA Houria 4 janvier 2015
  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     
    1945-1962 VILLANUEVA Michèle - 1er novembre 2014

     

     SALINGUE Julien, Kévin l’impertinent - 19 décembre 2014
     
    patriarchy, LGBTI Amnesty International - December 2014
     
      Iraq JALABI Raya - 11 August 2014
     
    Histoire et débats régionaux KIA Babak - 20 décembre 2014

     

  • Dilem Liberté (Algérie)

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  • Le mal-vivre des Algériens réprimé dans la violence (Courrier International)

    De l'eau potable, du travail, un logement social…
     
    Les revendications des Algériens ne sont pas entendues et se heurtent à la violence policière. Le 28 novembre, la répression d'une manifestation dans le sud du pays s'est soldée par au moins deux morts et 39 blessés.
     
    "Les violents affrontements qui ont éclaté, le 28 novembre, entre des jeunes protestataires du quartier Draâ El Baroud, un quartier périphérique de la commune de Nezla, près de Touggourt, dans le sud du pays, et des policiers ont fait 2 morts et 39 blessés. Bilan dramatique pour une mobilisation qui se voulait pacifique, déclenchée quelques jours plus tôt sur fond de revendications sociales concernant des terrains constructibles, l'adduction du quartier au réseau d'eau potable et l'embauche des jeunes affiliés au bureau de main-d'œuvre local", déplore El-Watan.

    Sur son site, le quotidien Liberté parle, lui, de quatre morts : "Selon les dernières informations recueillies, quatre personnes (trois hommes et une femme qui était de passage), toutes touchées par balle, y ont trouvé la mort. Trois personnes ont été tuées vendredi soir, alors qu'un des manifestants blessés a succombé à ses blessures, le 30 novembre, juste après l'enterrement des trois autres victimes."

    Les citoyens revendiquent l'ouverture d'une enquête qui fera la lumière sur ces décès, "surtout que des balles réelles ont été retrouvées sur le lieu de la manifestation. Donc la protestation risque de reprendre de plus belle si ces problèmes ne sont pas résolus très prochainement", poursuit le quotidien.

    Mépris et absence de transparence

    "Le pays est à nouveau gagné par les émeutes et les manifestations de rue. Alors que la révolte des villageois de Nezla, à Touggourt, ne s'est toujours pas arrêtée, d'autres foyers de contestation sont signalés un peu partout dans le pays", souligne pour sa part Algérie-Focus.

    "Toujours dans le sud du pays, des jeunes qui habitent la ville pétrolifère de Hassi R'mel (Laghouat) ont manifesté le 30 novembre pour réclamer du travail et des logements. Des barricades ont été dressées aux portes de la ville. Et le nord du pays n'est pas en reste. Des habitants de la ville de Béjaïa, dont les noms ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux, ont brûlé des pneus en signe de protestation. Ils estiment qu'ils sont lésés", poursuit le site d'information algérien.

    Et de conclure : "Le point commun entre toutes ces manifestations est le mal-vivre. Au moment où les caisses de l'Etat se vident de manière dangereuse, les citoyens réclament de plus en plus de droits. Et souvent, au lieu d'écouter et d'expliquer aux populations les tenants et aboutissants de chaque situation, les responsables répondent par le mépris et l'absence de transparence."

    http://www.courrierinternational.com/article/2014/12/01/le-mal-vivre-des-algeriens-reprime-dans-la-violence

  • Algérie: Des protestataires assiègent la wilaya de Béjaïa (Afriques en lutte)

    Après une accalmie de quelques jours, la wilaya de Béjaïa a renoué, hier, avec les mouvements de protestation.

    Des centaines d’habitants de quatre communes relevant de la daïra de Chemini, sise sur les hauteurs de la Soummam, ont organisé, hier matin, une marche pacifique, suivie d’un sit-in devant le siège de la wilaya pour « dénoncer leur exclusion de la deuxième tranche du programme de raccordement au gaz de ville et exiger un raccordement dans l’immédiat ».

    Les manifestants scandaient, tout au long de leur marche qui s’est ébranlée de la maison de la culture Taos- Amrouche vers le siège de la wilaya, entre autres, des slogans hostiles au wali : « Non au détournement de l’argent du gaz », « non aux mensonges et à l’exclusion », ou encore « Gaz en Italie, inexistant à Chemini ».

    Notons qu’une grève générale a été décrétée le même jour par les habitants des quatre municipalités protestataires, à savoir Tibane, Souk Oufella, Akfadou et Chemini. Répondant à ces reproches, le wali Hamou Ahmed Touhami a accusé pour sa part des partis voulant créer la zizanie d’être dernière ce mouvement de protestation.

    « Nous avons déjà reçu une délégation de citoyens à laquelle nous avons tout expliqué. Ces régions sont retenues dans le cadre de la troisième tranche. Nous ne pouvons pas réaliser un raccordement dans l’immédiat. Je pense qu’il y a des parties occultes qui essaient de semer le trouble. Pour les accusations de détournement ou autres, que ces gens ramènent des preuves », s’est-il défendu, tout en appelant ces protestataires « à la patience et à la sagesse ».

    Par ailleurs, les demandeurs de logements de la commune de Béjaïa se sont rassemblés, eux aussi, devant le siège de la wilaya pour réclamer une distribution immédiate des logements dont la réalisation est achevée.

    « Dans toute les wilayas du pays, nous observons des opérations de relogement, alors qu’à Béjaïa les autorités refusent d’afficher les listes des bénéficiaires. Nous demandons tout simplement l’application des instructions du président de la République qui a ordonné la distribution de tous les logements finis avant la fin de l’année », nous a déclaré l’un de ces protestataires. Joint au téléphone, la chargée de communication de la wilaya nous a informés que la doléance des manifestants est prise en charge par le wali.

    « Le wali a reçu une délégation de ces demandeurs de logements et il les a rassurés quant à la distribution des logements achevés d’ici la fin de l’année en cours. En premier lieu, le wali a promis de rendre publique une liste de 195 bénéficiaires, en plus de reloger les 77 familles dont les habitations ont été gravement touchées par le séisme de novembre 2012 et classées dans la zone rouge.

    Ensuite, l’on procédera à l’affichage de la liste des 220 logements réalisés au niveau de la localité de Sidi Ali Lebhar », a indiqué notre source.

    Source : Le Temps d’Algérie

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-des-protestataires

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     
    Camarades d'Algérie
     
    PST (Algérie) - 8 novembre 2014
     
     NOUR Elyas - 10 novembre 2014

     

    LEVERRIER Ignace - 31 octobre 2014
     
     MUSLIM Saleh, STAAL Jonas -

     

    MAHMOUD Houzan - 7 octobre 2014

     

     MOHAMED Yanar - 2 September 2014

     

     

     MAHMOUD Houzan - 10 octobre 2014
     
     ACHCAR Gilbert, COSKUN Özlem, ADİLGIZI Lamïya -
     
     
     ALI Khaled, GUBERT Thomas - 3 novembre 2014

     

  • Algérie-Maroc,“Vous pouvez traverser, mais vous ne pouvez pas revenir” (ci)

    Reportage le long de la frontière fermée la plus longue du monde : un no man’s land de 1 600 kilomètres qui sépare Algérie et Maroc depuis 1994. Mais, cet été, Rabat a entrepris la construction d’un mur pour lutter contre les trafics et les réseaux terroristes.

    Vous voulez traverser ?”

    propose un gendarme algérien, debout de l’autre côté du fossé, avant qu’une seconde silhouette, fluette, habillée de vert, ne surgisse. On leur demande où s’arrête l’Algérie, ils désignent nonchalamment les buissons derrière eux. “Et là, c’est le Maroc”, disent-ils, la main tendue vers les bâtisses qui se dressent à seulement une poignée de mètres de nous. A regarder ces villas surplombées par un nuage chargé de pluie, rien n’indique que Bni Drar est l’une des plateformes marocaines du “trabendo”.

    Et pourtant, la nuit, des dizaines d’ânes transportant des bidons d’essence remplis à ras bord se frayent un chemin à travers les tranchées, creusées par les autorités algériennes pour ralentir le flux des contrebandiers, et reviennent du Maroc délestés de leur marchandise. “Vous pouvez traverser, mais vous ne pouvez pas revenir”, préviennent les gendarmes. Un aller sans retour, c’est tout ce que propose l’Algérie aux passants qui souhaitent se rendre de l’autre côté. 

    L'Oriental

    En 1994, après l’attentat terroriste commis à Marrakech qui avait impliqué trois jeunes Algériens, Rabat impose un visa aux voyageurs algériens. Vexé, Alger répond en fermant sa frontière terrestre. Bien que le pouvoir marocain soit revenu sur sa décision, supprimant le visa pour les ressortissants algériens en 2004, la frontière terrestre est restée close. L’“Oriental”, comme les riverains maricains la surnomment [d’après le nom de la région frontalière], reste ainsi, avec ses 1 600 kilomètres, la frontière fermée la plus longue au monde.

    Et un terrain propice aux trafics en tous genres.

    A l’ombre des arbustes courant le long de l’oued Kiss, qui sépare naturellement les deux pays sur la partie septentrionale de la frontière, les échanges informels ont bourgeonné. Des millions de litres de carburant algérien coulent dans les voitures marocaines. Sur les rayons des supermarchés, à Oujda et à Saïda, le Selecto [soda très populaire en Algérie] et d’autres produits alimentaires algériens se vendent pour une bouchée de pain, tandis que le kif marocain trompe la vigilance des douaniers et se déverse par centaines de tonnes en Algérie.

    Un commerce clandestin fructueux, géré, du côté algérien, depuis les terrasses des cafés de Maghnia.

    Ville anarchique, aux routes défoncées et aux trottoirs déglingués, Maghnia ne paye pas de mine à première vue. Située à seulement une vingtaine de kilomètres de sa sœur marocaine, Bni Drar, il s’agit pourtant du fief des trafiquants de carburant algériens, qui, pendus toute la journée au téléphone, ont amassé des fortunes colossales ces vingt dernières années. Selon des estimations, 50 000 familles vivraient de ces échanges interdits de part et d’autre de la frontière, qui n’ont donc aucun intérêt à voir les postes frontaliers rouverts aux voyageurs.

    "Là-bas c'est la grande classe"

    Mais avec cette guerre fratricide entre l’Algérie et le Maroc, certains se retrouvent piégés dans un no man’s land. En verrouillant l’accès par voie terrestre au royaume chérifien, les autorités algériennes ont brisé des milliers de familles algéro-marocaines vivant sur son sol. Sur la plage de Moscara, sable ocre et rochers massifs, située dans la station balnéaire de Marsa Ben M’hdi (dit “Port-Say”), la blessure est particulièrement douloureuse pour ceux qui ont cessé de voir un oncle, un cousin, des grands-parents, quasiment du jour au lendemain.

    Hamouda, 45 ans, les lèvres couvertes par une moustache épaisse et la poigne ferme d’un ex-gendarme, ne compte pas le nombre de fois qu’il a franchi la frontière jusqu’en 1994 pour rendre visite à sa tante et à ses cousins. “On allait tout le temps à Saïda. Le week-end, en semaine… Attention, là-bas c’est la grande classe, c’est propre”, dit-il en ramassant un mégot de cigarette sur le sable de Moscara. Avant cette date, il lui suffisait de quelques brassées ou de quelques pas pour rejoindre la plage de Saïda la Marocaine. Depuis le 27 août 1994, les habitants de Port-Say dans la situation de Hamouda doivent rouler jusqu’à Tlemcen ou Oran (les aéroports les plus proches), embarquer à bord d’un avion, atterrir à Casablanca ou à Rabat et reprendre la route jusqu’à l’Oriental.

    Un voyage long, épuisant et onéreux. Ce n’est donc plus que pour de rares occasions que les Algériens envisagent de franchir la frontière. Sur le front de mer, où les glaciers se disputent les faveurs des derniers vacanciers, les habitants de Marsa Ben M’hdi racontent qu’aujourd’hui seul un drame familial les incite à aller voir leurs proches au Maroc. “J’ai deux oncles et une tante de l’autre côté. La dernière fois que je les ai vus, c’était en 1990. Ma mère s’apprête à aller voir sa sœur à Agadir pour la première fois depuis vingt-quatre ans, inchallah, parce qu’elle est très malade. Elle a payé 25 000 dinars [235 euros] pour son billet d’avion, c’est trop cher”, confie Hamid, 35 ans, derrière la caisse d’une alimentation générale.

    Touristes curieux

    Reste la traversée clandestine. Des réseaux de passeurs algériens et marocains proposent leurs services pour 2 000 dinars [19 euros]. Une somme dérisoire, alléchante, mais la peur du risque encouru finit par l’emporter. “Je ne veux pas terminer en prison”, lance Mohamed, le visage mangé par une barbe, un maillot de bain dissimulé sous un qamis [vêtement long]. Il confie avoir renoncé à rendre visite à sa grand-mère marocaine.

    A Marsa Ben M’hdi, ce sont surtout les autorités marocaines que l’on craint. “Si le makhzen [le pouvoir au Maroc] t’attrape, tu es foutu”, affirme Hamid. Sur place, personne ne sait vraiment ce que risque un fraudeur pris en flagrant délit. Les habitants parlent d’une peine sévère de plusieurs mois d’emprisonnement. Posté sur la digue qui fait office de frontière, un gendarme à l’allure d’un adolescent armé nuance : “C’est du cas par cas.” La sanction dépend surtout des motivations de la personne arrêtée entre les deux territoires et de ses liens avec les trabendistes, explique sommairement le jeune officier.

    A défaut de la traverser, de rares familles mixtes, qui vivaient autrefois comme des voisins et dont les liens ne se sont pas distendus, se donnent rendez-vous sur la frontière. Sur les routes nationales parallèles, à l’ouest la marocaine, à l’est l’algérienne, qui longent la ligne de démarcation, un virage serré est leur point de rencontre privilégié. Des belvédères ont d’ailleurs été aménagés de part et d’autre de la séparation pour accueillir ces retrouvailles familiales.

    Hormis les rangées de drapeaux, rouges d’un côté, blanc et vert de l’autre, et la patrouille de gendarmes algériens au regard faussement méchant, rien ne rappelle que sous l’oued coule la frontière fermée entre le Maroc et l’Algérie. Ici, les familles déchirées secouent leurs bras, comme des naufragés, pour se saluer, tandis que les touristes curieux, venus parfois de loin, reluquent leurs voisins maghrébins ou prennent la pose. En réalité, la plupart des riverains ont tourné le dos à la frontière bien avant sa fermeture en 1994.

    Famille lointaine

    Dans la station balnéaire de Port-Say, les habitants n’ont que vaguement entendu parler des membres de leur famille restés de l’autre côté après l’indépendance ou chassés par les autorités algériennes au milieu des années 1970. A cette époque, plus de 35 000 Marocains ont été sommés de plier bagages, punis par le pouvoir algérien à la suite de la nationalisation, ou “marocanisation”, par leur royaume, en 1973, des terres agricoles appartenant à des milliers d’agriculteurs algériens.

    Ces derniers possédaient un immense patrimoine foncier agricole au Maroc.

    “Je dois avoir de la famille là-bas… Peut-être… En tout cas je n’ai jamais eu de contact avec eux”, réfléchit Mohamed, maître-nageur sur la plage de Moscara, la peau dorée par le soleil. Assis à ses côtés, Abderrahmane, vendeur de thé à la sauvette, raconte avoir complètement perdu de vue sa famille marocaine en rentrant au bled en 1962. Et Mohamed n’est pas prêt de faire la connaissance de ses cousins marocains. Pour célébrer les vingt ans du verrouillage de la frontière terrestre, les Etats algérien et marocain ont décidé d’ériger un mur [construit par le Maroc – l’Algérie de son côté – creuse des tranchées].

    Motifs invoqués à Rabat et Alger : la lutte contre les réseaux de contrebande et le terrorisme dans le Sahel. Les premiers barbelés ont été posés il y a près de deux mois, le mur s’étendrajusque dans le sud de la frontière, indique le jeune gendarme posté sur la digue. Sur la jetée de Port-Say, qui offre une vue imprenable sur la plage de Saïda, on n’est guère étonné que la situation politique ait empiré au fil des années, mais on espère secrètement un sursaut de fraternité. “C’est la colonisation qui a créé les frontières, mais en fait nous sommes tous frères”.

    Djamila Ould Khettab
    Publié le 19 septembre 2014 dans Algérie-Focus (extraits) Alger

     

    La forteresse Melilla

    ●●● “Des engins de construction s’activent côté marocain de l’enclave de Melilla pour ériger une barrière”, rapporte l’hebdomadaire marocain TelQuel. “Officiellement pour mettre un terme aux assauts des migrants africains. Officieusement pour s’attirer les bonnes grâces de Madrid et les prébendes de Bruxelles, notre pays étant désormais passé maître dans l’art de la mendicité”, enchaîne le site d’information Demain Online. Et de dénoncer “un renoncement à la souveraineté du Maroc sur ses territoires”. Les travaux ont commencé en avril-mai. Cette barrière grillagée, d’une hauteur de 3 à 5 mètres et équipée de lames tranchantes, viendra s’ajouter à la triple frontière grillagée installée côté espagnol. L’Association marocaine Rif pour les droits de l’homme (ARDH) a pour sa part alerté les autorités sur les dangers que représente cette barrière. “Les migrants subsahariens ne disposent pas de moyens pour s’informer de la gravité de ce qui les attend à la frontière”.

     
     
    Algérie-Focus Djamila Ould Khettab 12 novembre 2014
     
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/12/vous-pouvez-traverser-mais-vous-ne-pouvez-pas-revenir?page=all
  • Faire du chiffre (Npa)

    http://npa2009.org/sites/default/files/styles/annonce2/public/dr_2.jpg?itok=cskv-RQS

    Comme chaque année, plusieurs centaines de militantEs se sont rassemblés sur le pont du Carrousel, sur celui de Bezons, pour commémorer le massacre de centaines d’AlgérienEs lors des manifestations organisées le 17 Octobre 1961 pour protester contre le couvre-feu imposé aux AlgérienEs par le sinistre Papon. Outre la monstruosité des actes commis ces jours-là (en fait la « la bataille de Paris » a commencée bien avant le 17 octobre et s’est poursuivie bien au-delà), ce qui frappe, c’est l’impossibilité, plus de cinquante plus tard, d'évaluer l’ampleur réelle du massacre.

    On connaît à l’unité près le nombre d’« AméricainEs » tués lors des attentats du 11 septembre 2001 : 2 977 selon la dernière mise à jour. Le nombre exact de morts européens dans le Constantinois le 8 mai 1945 est de 102, et il est établi qu’il a y eu 9 morts français à Charonne le 8 février 1962. Pour l’insurrection de mars 1947, il y eut à Madagascar 550 morts européens.

    Mais en regard de ces chiffres, pour les « étrangers », on est toujours dans l’innombrable. Pour Madagascar, les chiffres varient de 11 000 à 100 000 ! Dans le Constantinois, les premiers chiffres officiels parlaient de 900, les historiens donnent 8 à 10 000 et le gouvernement algérien 45 000. Dans le cas du bombardement du port d’Haïphong le 23 novembre 1946, on devra se contenter d’une évaluation de 6 000 morts... Pour le 17 Octobre 1961, après l’annonce initiale de 2 morts par Papon, on en est encore à de vagues estimations de plusieurs centaines de morts « nord-africains ».


    Quelques exemples, parmi d’autres, qui mettent en évidence que la guerre des chiffres est, elle aussi, une lutte bien inégale.

  • Pour une Assemblée constituante représentative des travailleurs et des opprimé·e·s (PST)

    http://dzactiviste.info/wp-content/uploads/2013/06/pts-algerie.jpg

    Algérie. Contre le nouveau Code du travail, la Loi sanitaire, l’adhésion à l’OMC,

    Alors que la rentrée sociale a été marquée par l’annonce de projets visant à l’accentuation du cours libéral à travers le projet du nouveau Code du travail [qui remet en cause le droit de grève, les libertés syndicales, généralise la précarité du travail, fait de l’UGTA le seul «partenaire social»], le projet de nouvelle Loi sanitaire [le Syndicat des praticiens de Santé publique a une position critique face à ces changements] et l’accélération du processus d’adhésion à l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), les manifestations des policiers dans plusieurs villes [à Alger mardi 14 octobre, devant la Présidence et avant à Ghardaïa dès le dimanche 12 octobre] viennent rappeler la fragilité du consensus de façade entre les factions au pouvoir, illustré par le Quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika [après 15 ans à la présidence, «élu» avec 81,53% des suffrages en avril 2014, à l’âge 87 ans et bien qu’impotent], et les ravages sociaux des politiques libérales au sein même des sans-grade des corps constitués.

    Au-delà des revendications socioprofessionnelles et du droit légitime à constituer un syndicat, la mobilisation des policiers dénonce l’arrogance des barons importateurs, met en évidence l’échec de la politique répressive du pouvoir face aux contestations sociales et remet en cause leur hiérarchie synonyme de passe-droit et de népotisme. Mais ce droit de manifester doit être aussi reconnu aux autres catégories de la société.

    Le projet du nouveau Code du travail aggrave d’avantage l’exercice du droit syndical, du droit de grève et précarise le droit au travail par la généralisation de CDD [contrat à durée déterminée] et la remise en cause des acquis des travailleurs et travailleuses.

    Le projet de la nouvelle loi sanitaire menace de démanteler la médecine gratuite et ouvre la voie à la privatisation du secteur. L’adhésion à l’OMC est un gage du pouvoir de Bouteflika aux grandes puissances (France, Etats-Unis), qui participent, par le biais des sociétés étrangères, à la dilapidation des richesses nationales.

    Faut-il rappeler le rôle de ces sociétés (Saipem, Haliburton, SNC Lavain…) dans les scandales successifs de corruption à Sonatrach [Société Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation et Commercialisation des Hydrocarbures; c’est une clé de voûte de l’économie algérienne] et ailleurs?

    Ces options constituent une attaque frontale contre les acquis des travailleurs et des masses populaires et hypothèquent l’avenir de notre pays et son indépendance. Ces projets prouvent que, même si Bouteflika est momifié, le pays est gouverné par le régime libéral de… Bouteflika.

    Les partis et les coalitions de l’opposition «démocratique», qui font partie du consensus libéral, sont trop préoccupés à quémander une quelconque transition pour participer au pouvoir. Ils ne revendiquent pas la souveraineté du peuple, source de toute légitimité.

    Les travailleurs et les masses populaires font tous les jours l’expérience de leurs luttes et ils savent que leur unité, leur solidarité et leur organisation indépendante sont la seule voie pour défendre leurs acquis et exiger une autre politique.

    Les militant·e·s de la classe ouvrière et le mouvement syndical sont appelés plus que jamais à unir leurs forces pour construire une convergence démocratique antilibérale et anti-impérialiste.

    • Mobilisons-nous contre le nouveau code du travail, la loi sanitaire !
    • Non à l’adhésion à l’OMC. Exigeons un débat national et démocratique!
    • Pour une assemblée constituante représentative des travailleurs et des opprimés!
    Publié par Alencontre le 20 - octobre - 2014
     
    Par le Parti Socialiste des Travailleurs (PST)