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Algérie - Page 32
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Solidarité In Salah!
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Avec les habitants d'In Salah! Contre la destruction de l’Algérie! (Algeria Watch)
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Samedi 28 février 2015, la machine de répression s'est brutalement abattue sur les habitants d'In Salah qui manifestent pacifiquement depuis deux mois leur opposition à l'extraction du gaz de schiste dans leur région.
Les autorités tentent de faire croire que le projet n'est pas à l'ordre du jour et qu’il ne s’agit que d’explorations. Mais sur le terrain les prospections avancent et des délégations de firmes étrangères comme celle d'Halliburton sont présentes
Après avoir ruiné le pays et pillé ses ressources conventionnelles, le régime franchit un pas supplémentaire dans sa fuite en avant en optant pour l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. En prenant le risque inacceptable de détruire un environnement particulièrement vulnérable et de polluer définitivement les ressources hydrauliques fossiles, dernière recours pour la satisfaction des besoins des populations locales et ultime levier d’un futur développement agricole.
Affolé par la baisse des prix mondiaux du pétrole et la baisse de ses revenus, le régime des généraux qui a permis la surexploitation suicidaire des réserves traditionnelles se retrouve le dos au mur, sans marge de manœuvre. Incapable d'impulser la moindre dynamique de croissance réelle en dépit des ressources financières colossales de ces 20 dernières années, il n'a plus d'autre alternative pour générer des revenus externes que le recours destructeur pour le pays à la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique.
Les populations du Sahara, celles d'In Salah en particulier, marginalisées depuis toujours et n’ayant pas tiré le moindre profit des richesses de leur sous-sol, n’acceptent pas que ce régime criminel porte définitivement atteinte au devenir de leur région et au futur de leurs enfants. Depuis plusieurs semaines, des mobilisations massives et des sit-in sont organisés pour exprimer le rejet sans appel des populations de la fracturation hydraulique.
Face aux protestations pacifiques conduites par des femmes et hommes de qualité, le régime et ses misérables agents de propagande ne répondent que par le mensonge et la manipulation. Entre allusions méprisantes sur la prétendue incompétence des représentants de la population et accusations tout aussi stupides sur une soi-disant « main étrangère » qui tirerait les ficelles de la contestation, le régime ne répond que par un discours lénifiant et mensonger. Les annonces contradictoires se succèdent mais sont systématiquement démenties par la réalité du terrain.
Les habitants d'In Salah ne sont pas dupes des manœuvres cousues de fil blanc et maintiennent un haut niveau de mobilisation. La présence permanente de très nombreux citoyens et citoyennes résolus mais calmes et disciplinés sur Sahat Essoumoud, la Place de la Résistance, aujourd’hui ravagée par les « forces de l’ordre » exprime la détermination d’une population qui sait ce qu’elle ne veut pas pour elle-même et ses enfants. Cette détermination populaire se heurte à la volonté d’un régime ouvertement inféodé aux pires milieux de l’ex-puissance coloniale et aux plus infréquentables compagnies pétrolières américaines, notamment l’abjecte Halliburton, longtemps dirigée par le criminel de guerre Richard Cheney, ex-adjoint de G.W. Bush.
Avec la violence et les faux-fuyants, les rentiers en uniforme au pouvoir n’ont, pour gérer la société et calmer le mécontentement, que les seuls hydrocarbures, pourvoyeurs des capitaux qu’ils dilapident et qu’ils détournent massivement depuis des dizaines d’années vers leurs comptes bancaires à l’étranger, comme ceux, partie visible de l’iceberg, tenus à Genève par la banque-voyou HSBC. Cette rente qui paye les clientèles et les mercenaires du régime, et qui achète le minimum de paix sociale. Cette rente dont le peuple algérien ne reçoit même plus les miettes. Cette rente détournée au vu et au su de tous et sur la destination de laquelle la justice italienne vient de placer un projecteur implacable. Une juge milanaise s’apprête en effet à entendre un ancien ministre du pétrole, Chakib Khelil, pour une affaire de pots-de-vin de près de 200 millions de dollars. Cet escroc notoire à la tête d’un réseau de voleurs « d’Etat », a tiré de substantiels profits de sa position sans être ni inquiété ni mis en cause par la soi-disant justice de son pays. Et selon le code mafieux du régime, il sera exempt de poursuites.
Ce qui n’est pas le cas des militants anti-gaz de schistes d'In Salah et d’ailleurs. Le régime n’éprouve aucune gêne ni pudeur à faire donner ses gendarmes et ses polices contre des manifestants pacifiques et qui, eux, démontrent le sens le plus élevé des intérêts de la Nation. A In Salah comme ailleurs sur tout le territoire, la réalité est sans ambiguïté, ceux qui assument le saccage du pays et le pillage de ses ressources sont à la tête des appareils d’Etat. Leur message est clair : le régime des généraux est objectivement en fin de course mais il ne quittera le pouvoir qu’après avoir assuré la destruction complète de l’Algérie.
Les affairistes et généraux au pouvoir n’hésiteront devant aucune violence ni aucune forfaiture, en essayant d’inventer, comme ils savent le faire depuis l’indépendance, des divisions « régionalistes ». C’est peine perdue, les militantes et militants d’Aïn-Salah, à l’avant-garde des luttes populaires, bénéficient de la solidarité de tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir du pays et qui souhaitent préserver ses véritables richesses. Les Algériennes et les Algériens soucieux de l’avenir du pays, les forces politiques réelles, sont à côté des frères et sœurs du Sud qui agissent pour des lendemains meilleurs. Leur courage tranquille et leur détermination pacifique sont les gages de la noblesse de leur engagement. Leur combat est celui de tous ceux qui luttent pour l’avenir du peuple Algérien.
Algeria-Watch, 1er mars 2015
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La lutte du Sud algérien contre les gaz de schiste tourne à la confrontation (Rue 89)
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(D’Alger) Le mouvement anti-gaz de schiste d’In Salah, dans le sud de l’Algérie, jusque-là pacifique, a plongé dans la violence samedi.
De violents affrontements entre les activistes anti-gaz de schiste et les gendarmes ont éclaté samedi après-midi, près du site gazier de la compagnie pétrolière américaine Halliburton, situé à 10 km au nord d’In Salah. D’autres incidents ont eu lieu à Tamanrasset.
Il s’agit du deuxième site de forage et d’exploration du gaz de schiste dans la région.
Les manifestants, contactés par la rédaction d’Algérie-Focus, parlent de « plusieurs blessés et arrestations ». Une source hospitalière à In Salah a confirmé à Algérie-Focus qu’au moins trois gendarmes grièvement blessés ont été hospitalisés en urgence à l’hôpital d’In Salah.
Nos sources confirment également que plusieurs manifestants ont été interpellés et embarqués par les gendarmes. En réponse, les habitants d’In Salah se sont rassemblés devant le poste de gendarmerie de la ville où ils exigent la libération de leurs camarades, selon des témoins oculaires.
Ainsi, après 62 jours de contestation pacifique, In Salah est en état d’alerte maximale.
Fracturation hydraulique imminente
Tout a commencé samedi matin, lorsque des centaines d’hommes ont marché en direction de la base vie de l’Américain Halliburton, convaincus que la compagnie étrangère, avec la complicité de la Sonatrach, qui avait annoncé ne pas vouloir « interrompre l’activité de forages » des puits-pilotes, allait incessamment sous peu passer à la phase suivante : la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste. Une méthode controversée notamment en raison du risque de pollution de la nappe phréatique.
Une manifestante confiait : « Une personne de l’entreprise, sur le deuxième lieu de forage, nous a dit que les opérations de fracturation hydraulique allaient commencer la semaine prochaine. Nous sommes les objets d’une expérimentation, on a marre ! »
Les manifestants sont convaincus que le Français Total et l’Américain Halliburton utilisent les puits-pilotes d’In Salah pour tester de nouveaux produits chimiques.
Les manifestants d’In Salah en veulent pour preuve le récent renforcement du dispositif dans la ville et sur le lieu des forages : « Depuis hier [vendredi], encore s’avantage de gendarmes ont été déployés, notamment au niveau des sites de forage. Ils servent à protéger les sites dans la perspective du commencement de la fracturation hydraulique. »
« Passage en force »
Le millier de manifestants anti-gaz de schiste, mobilisés sur la place Soumoud depuis le 1er janvier dernier, a le sentiment de vivre un moment charnière de la contestation. D’après eux, les autorités étatiques sont en train de tenter un « passage en force », en ayant recours à la fracturation hydraulique, au moment même où les militants d’In Salah ont tenté de renouer le dialogue avec les autorités.
La société civile d’In Salah a effectivement adressé la semaine passée une demande de moratoire sur le gaz de schiste, cosignée par des experts algériens en énergie, au chef de l’Etat. Dans ce document, les signataires mettent en exergue, expertise à l’appui, les risques environnementaux encourus – pollution de l’eau, de l’air, les séismes, les répercussions sur la santé – pour une ressource, dont l’exploitation n’est pas rentable, d’après plusieurs spécialistes algériens en énergie.
Plus d’une semaine après l’envoi, le gouvernement algérien n’a toujours pas répondu, indiquent les manifestants joints ce samedi par téléphone.
Pire, le jour de la marche anti-gaz de schiste du 24 février, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le président Bouteflika a parlé de cette ressource non-conventionnelle, via un communiqué, de « don de Dieu ».
Jalons d’une pensée écologique en Algérie
Les activistes anti-gaz de schiste continuent donc la résistance. Ils ont formé des ateliers de réflexion pour faire émerger des solutions alternatives. Une militante d’In Salah confie :
« Il y a différentes cellules de réflexion sur l’environnement, le développement durable. On est en train de poser les jalons d’une pensée écologique en Algérie. »Le mouvement ne s’essouffle donc pas, bien qu’il s’agisse d’une épreuve éprouvante physiquement et nerveusement, reconnaissent les militants-campeurs :
« Le mouvement a connu en 62 jours ses hauts et ses bas mais le campement tient bon. Mais les conditions sont difficiles. La semaine dernière, trois personnes ont été hospitalisées pour fragilité nerveuse ou pour une gastrite. On est malgré tout toujours aussi nombreux, on sert toujours 1 000 repas par jour. Hier soir, on a fait une réunion où on a discuté notamment d’un possible roulement pour que nous ne fassions que des demi-journées pour nous ménager. La majorité a refusé ce système et veut continuer à être présente toute la journée au campement. » -
Gaz de schiste : mobilisation écologique inédite en Algérie (Basta)
« Halte à l’exploitation immédiate du gaz de schiste »,
peut-on lire dans les rues d’Alger le 24 février. Mais aussi dans d’autres grandes villes comme Oran, Tamanrasset, Boumerdès, Batna et Bouira. « La honte ! La honte ! Le gouvernement a cédé le Sahara pour quelques dollars ! »
Cette mobilisation nationale contre les gaz de schiste coïncide avec le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie.
L’initiative, organisée par plusieurs formations de l’opposition, a été lancée en signe de solidarité avec les populations des provinces sahariennes qui s’opposent à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste.
A In Salah, la ville la plus proche des lieux de forage, des manifestations pacifiques et des blocages de routes ont lieu sans discontinuer depuis deux mois pour exiger l’arrêt des explorations (notre précédent article). Le mouvement citoyen d’opposition pointe en particulier les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. La semaine dernière, la société civile d’In Salah a déposé à la présidence, à Alger, une demande de moratoire. Le collectif souligne que « les populations du Sud qui ont, par le passé, connu les affres des essais nucléaires et d’armes chimiques, en sont traumatisées ». Et précise que « l’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas dans les schistes mais dans l’optimisation de nos ressources conventionnelles, le développement des énergies renouvelables, dans le mixte énergétique et dans les économies d’énergies ».
Mais le gouvernement n’entend pas céder à la pression.
Dans un message lu le 24 février en son nom par un conseiller à Oran, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu’il fallait « fructifier » et « tirer profit » de tous les hydrocarbures dont le gaz de schiste. Les mobilisations ont par ailleurs donné lieu à des interpellations par la police, omniprésente. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Alger où les manifestations sont interdites depuis 2001. Le journal El Watan comptabilise une dizaine d’interpellations de militants à Boumerdès. La répression l’emportera t-elle sur cette mobilisation écologique inédite en Algérie ? Selon Hocine Malti, ancien cadre de la Sonatrach, « les citoyens d’In Salah sont déterminés à se battre jusqu’au bout. » Certains commencent même à envisager une grande marche qui partirait des villes du Sud pour rejoindre Alger.
25 février 2015
http://www.bastamag.net/Algerie-l-opposition-au-gaz-de-schiste-ne-faiblit-pas-malgre-la-repression
Pour aller plus loin : De l’indépendance au gaz de schiste, une Algérie malade de ses hydrocarbures ?
Lire aussi:
- Le Sud s’obstine à attendre une réponse du Président (EW, 25.02.15)
- Gaz de schiste : Marche improvisée de l'opposition à Alger, 50 arrestations (QO, 25.02.15)
- Des rassemblements dans plusieurs wilayas (QO, 25.02.15)
- Impressionnante marche à In Salah (SA, 25.02.15)
- Message de Bouteflika : «Le gaz de schiste, un don de Dieu» (EW, 25.02.15)
- Grosse artillerie contre une velléité de contestation (QO, 25.02.15)
- Pas de marche arrière dans le dossier du gaz de schiste (QO, 25.02.15)
- Sellal à Hassi Messaoud : " Pas de recul, le sud est l'avenir de l'Algérie et nous ne le négligerons pas" (EW, 25.02.15)
Commentaire: Tout cet argent qui va finir en Suisse!
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Répression à Alger (Essf)
Les services de sécurité ont empêché les militants du mouvement Barakat de tenir leur rassemblement prévu ce samedi aux environs 13h, devant la Grande-Poste d’Alger.
Ce sit-in a été organisé pour exprimer leur soutien aux huit chômeurs incarcérés à Laghouat, et dénoncer l’incarcération du journaliste Abdelhaï Abdessamai, à la prison de Tébessa depuis 19 mois.
Pour rappel, ces mêmes détenus à la prison de Laghouat, se réclamant militants des droits de l’Homme et des chômeurs, avaient été condamnés à 6 mois de prison ferme et 6 mois avec sursis, en plus de 5 000 DA d’amende. Dès la proclamation du verdict, le 11 février dernier, ils ont entamé une grève de la faim, pour dénoncer les peines que la justice à prononcées à leur encontre.
Source : Liberté Algérie 25 février 2015
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/repression-a-alger
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Effets de l’exploration du gaz de schiste à In Salah (Algeria Watch)
Un film documentaire accablant devant l’APN
Des oiseaux migrateurs gisant sur le sable, des renards, des camelins et des chèvres embourbés, morts de n’avoir pas été sauvés de l’envasement dans les flaques de boue pétrolière huileuse qui essaiment à perte de vue. Il n’en a pas fallu plus pour convaincre In Salah du danger qui la guette avec de nouveaux puits de gaz non conventionnel.
Sonatrach, l’entreprise citoyenne, amie de la nature, ne prend même plus la peine d’effacer les traces indélébiles causées par ses forages. 52 jours de mobilisation contre le gaz de schiste, une contestation citoyenne qui s’essouffle tantôt, se réorganise tantôt pendant que le gouvernement et Sonatrach font la sourde oreille. La société civile ne baisse pas les bras, au moment où un moratoire est déposé à la présidence de la République, l’association Shems prend à bras-le-corps la mission de la documentation.
Ses membres ont filmé au moins trois sites où les preuves d’atteintes criantes à l’environnement sont visibles à l’œil nu. Le premier à Zaouïa, 6 km d’In Salah, où un puits datant des années 1980 ayant enregistré une migration de gaz a été bouché mais sans nettoyage. Le second sur la route d’Arak, à 160 km de la ville où plusieurs bassins de décantation des boues contiennent toujours des produits toxiques non évaporés depuis 2012. Le troisième, à Gour Mahmoud, 35 km au sud d’In Salah où les puits de gaz de schiste en cours de forage présentent déjà les signes d’épandage direct sur le sol sans traitement ni épuration.
La population d’In Salah a compris que manifester devant la daïra ne donnera rien avec un gouvernement décidé à aller jusqu’au bout de sa logique pro-gaz de schiste. Tandis que la ville reprend petit à petit son activité «normale» tant au niveau scolaire qu’administratif, il y a d’autres possibilités de se faire entendre. Devant les arguments d’experts défendant l’option du gaz de schiste «qui ne serait pas plus dangereux et nocif pour la vie humaine et l’environnement que le reste de l’industrie pétrolière et gazière», «ou pas plus dangereux qu’un déodorant ou des couches bébé jetés dans la nature», une seule réponse : recueillir les preuves du contraire.
Sept associations écologiques s’y attellent depuis 2012, elles redoublent d’effort depuis six semaines. «Tous les éléments confirmant une atteinte à l’environnement à même de répondre au mieux aux assurances de Sonatrach sont filmés, photographiés, dûment documenté», affirme-t-on auprès du «comité des 22».
Elles travaillent d’arrache-pied pour documenter les propos des délégués et préparer un dossier solide, la commission d’ingénieurs et de techniciens en pétrole désignée par les manifestants se rend depuis 5 jours sur le site des forages pour surveiller le passage à l’acte tant redouté, à savoir la fracturation hydraulique du second forage, dont le PDG de Sonatrach vient de confirmer l’opération dans les jours prochains.
Au menu des habitants, Des émissaires ? Des coups de fil. Non, la banalisation, l’indifférence et la provocation via les médias avec des annonces quasi quotidiennes du maintien des forages. A In Salah, les villageois des environs viennent grossir les rangs des manifestant pendant la journée, les anti-schiste de Tamanrasset, Adrar et Timimoune se préservent pour les grands jours. Par contre, les quartiers périphériques tiennent leurs marches comme à El Barka, Hassi Lahdjar et Iguestene respectivement à 5, 15 et 25 km d’In Salah.
Des preuves, encore des preuves
Dernier émissaire à avoir entendu les délégués de la société civile locale, Djamel Bouras, président de la commission chargée de la communauté algérienne à l’étranger en visite le week-end dernier à In Salah. Il a, semble-t-il, convaincu les délégués de sa bonne volonté. Il a même été destinataire d’un jeu «de toutes les correspondances officielles adressées aux autorités concernant l’impact des projets In Salah Gaz et In Salah schiste». Ce dernier a également reçu un CD sur l’impact des forages gaziers dans la région d’In Salah produit par l’association Shems. Un film documentaire donnant un large place à l’image.
Des paysages à perte de vue où la situation désastreuse de sites de forage de gaz conventionnel au nord d’In Salah, exactement à Zaouïa dont certains ont influé sur les logements et «poussé Sonatrach à annuler le forage en question sans assurer la remise en état des lieux ni le nettoyage». Le film relate aussi les problèmes générés dans l’Ahnet, sur une distance de 100 km entre In Salah et Arak, sur la route de Tamanrasset.
Ce forage achevé en 2012, dans le cadre d’une association entre Total et Sonatrach, met au jour 4 bassins d’eau où les produits chimiques sont toujours à l’air libre, puisque les eaux utilisées n’ont jamais été épurées ni traitées comme prétendu par les entreprises pétrolières. Sur ces images accablantes, que l’APN aura tout le loisir de visionner, apparaissent visiblement «des eaux colorées stagnant dans de grands bassins de décantation en plein air, de vieux équipements rongés par le soleil, des tonneaux en métal à moitié enfouis dans le sable sur un site gazier qui n’a aucune clôture, ce qui le rend accessible à quiconque veut voir l’impact de l’industrie gazière à In Salah».
Outre le rapport de mission qui a été transmis au président de la République via le président de l’APN, une journée parlementaire sur la question du gaz de schiste est actuellement en gestation. Mais pour l’heure, rien à l’horizon, sauf peut-être les mises en garde de la commission de sécurité contre un éventuel dérapage sécuritaire et… des menaces de représailles contre Abdelkader Bouhafs.
Houria Alioua El Watan, 21 février 2015http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/gaz_schiste/apn_film_accablant.htm
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Humour algérien, Liberté.dz
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Humour algérien (El Watan)
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Algérie : harcèlement continuel envers les syndicalistes autonomes (Afriques en lutte)
Nous reproduisons ici un communiqué de nos camarades de la Confédération Générale Autonome des Travailleurs en Algérie.
Il illustre la situation faite aux syndicalistes de la CGATA, du SNAPAP, de tous ceux et toutes celles qui font vivre un syndicalisme véritable, de luttes et autonome, malgré les poursuites judiciaires, les arrestations, le harcèlement étatique.
Les poursuites et harcèlements contre les cadres syndicaux du SNAPAP et de la CGATA continuent !
Après les harcèlements dans les wilayas d’El-Bayad et M’sila c’est le tour cette fois-ci de ceux du grand sud. Abdelkader Hamaoui, membre fondateur de la CGATA (Confédération Générale Autonome des Travailleurs en Algérie), et président du Bureau régional du grand sud subit de multiples pressions et harcèlements de la part de services de sécurité pour non collaboration avec ces derniers, par rapport à son activité syndicale, sa défense des droits de l’homme, et sa participation au mouvement anti gaz de schiste. Abdelkader est connu par son honnêteté et sa sincérité dans le combat militant !
En sa qualité de représentant du SNAPAP et de la CGATA au grand sud, Hamaoui avait dénoncé le harcèlement sexuel dont ont fait l’objet deux femmes cadres à Air Algérie. Ces femmes subissent aujourd’hui des pressions allant jusqu’à leur demander de quitter leur logement de fonction.
La Confédération Générale Autonome des Travailleurs en Algérie CGATA, et le SNAPAP, dénoncent énergiquement ces harcèlement et ses pressions exercés contres les syndicalistes autonomes et des défenseurs des droits de l’homme. La CGATA et le SNAPAP, réitèrent leurs engagements à défendre leurs cadres syndicaux, et tous les militant-es pour les causes justes, et interpellent l’opinion nationale et internationale à poursuivre les efforts pour la protection des syndicalistes et des militants autonomes.
Source : - www.solidaires.org
17 février 2015
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-harcelement-continuel
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Entretien avec Pierre Stambul à paraître dans un journal algérien. (UJFP)
1) Les positions de Roger Hanin en faveur de l’indépendance de l’Algérie, du temps du colonialisme français, et l’hommage qui a été rendu par le président Abdelaziz Boutéflika, après son décès, prouvent que l’Algérie n’est pas hostile aux Juifs, mais au sionisme qui occupe la Palestine. Un mot autour de ça ?
La présence des Juifs au Maghreb est antérieure à l’arrivée des Arabes. La plupart d’entre eux étaient descendants de Berbères convertis au judaïsme. D’autres sont les descendants des Juifs chassés d’Espagne en 1492. Les Juifs maghrébins ont vécu en paix avec leurs voisins musulmans pendant des siècles. Il n’y a jamais eu au Maghreb d’expulsions, de spoliations ou de massacres contre les Juifs contrairement à ce que l’Europe chrétienne a souvent connu. En 1870, à l’époque du colonialisme français, le décret Crémieux a donné aux Juifs algériens la nationalité française. Les Juifs qui étaient autochtones ont été assimilés au colonisateur et artificiellement séparés de la population musulmane à qui cette nationalité a été refusée. Au moment de l’indépendance algérienne, la plupart des Juifs (mais pas tous) sont partis vers la France et plus rarement vers Israël. Il est fondamental que les Juifs maghrébins retrouvent la culture, la musique, la cuisine, les odeurs, les lieux qui correspondent à leur histoire et leurs racines. Il est tout aussi fondamental que l’Algérie retrouve sa part juive et recherche les traces de la présence séculaire des Juifs dans ce pays.
2) Roger Hanin, Fernand Yveton et d’autres, ont prouvé que des Juifs anticolonialistes existent, au même titre que les musulmans et chrétiens. Un mot autour de ça, également ?
Les Pieds Noirs n’ont pas tous été pour l’OAS et les Juifs n’ont pas tous été contre l’indépendance de l’Algérie. Il est important que l’Algérie célèbre, avec les centaines de milliers de victimes de la guerre d’indépendance, le courage de Maurice Audin, torturé à mort par les hommes du Général Aussaresses, le combat des « porteurs de valise », les risques incroyables pris par des Européens ou des Juifs qui sont allés au bout de leurs convictions contre le colonialisme. Je citerai plusieurs Juifs : Henri Curiel, Henri Alleg, William Sportisse. Je conseille d’ailleurs aux lecteurs de lire le livre autobiographique de William Sportisse (« Le camp des oliviers ») qui raconte des décennies de lutte anticoloniale dans la région de Constantine. À l’Union Juive Française pour la Paix, nous comparons souvent le combat des « porteurs de valise » (dont certains étaient juifs) à celui des anticolonialistes israéliens qui soutiennent les droits du peuple palestinien.
3) Quels liens gardent encore les Juifs d’Algérie avec leur pays d’origine ?
On ne peut pas généraliser. Beaucoup ont la nostalgie, le besoin d’aller visiter les endroits où leurs ancêtres ont vécu ou de fleurir les cimetières. Quelqu’un comme Roger Hanin a toujours considéré que l’Algérie était son pays. En même temps, dans le climat d’islamophobie assez répugnant que connaît la France aujourd’hui, les Juifs français originaires du Maghreb sont des « cibles ». Certains occultent leurs origines berbères, prétendent que les Juifs maghrébins ont été persécutés et tiennent des propos racistes.
4) Les Juifs hostiles au sionisme et à l’occupation de la Palestine sont-ils persécutés en Israël et en France ?
En France, le problème n’est pas la répression mais plutôt l’ignorance. Pour les médias, c’est plus simple si les Musulmans sont pour la Palestine et les Juifs pour Israël. L’existence de Juifs antisionistes pose la question de la guerre du Proche-Orient, non pas en termes de religion, d’origine ou de communauté, mais en termes de refus du colonialisme, de lutte contre l’apartheid et de « vivre ensemble dans l’égalité des droits ». Pendant longtemps, les médias nous ont ignorés. Ils commencent doucement à nous donner la parole.
En Israël, le pays se définit comme un « Etat juif ». Les non Juifs n’ont aucun droit mais, en principe, le pays est « démocratique » pour les Juifs. Les Israéliens anticolonialistes peuvent s’exprimer, y compris dans la presse, mais on observe un durcissement certain : les refuzniks (ceux qui refusent l’armée) vont en prison. Les manifestations de soutien aux Palestiniens sont souvent attaquées. Des lois sont votées pour criminaliser tout appel au boycott d’Israël. Nos camarades israéliens nous décrivent l’ambiance étouffante d’une société raciste et certains sont tentés de partir.5) Le Premier ministre Nétanyahou a réitéré son appel aux Juifs pour s’installer en Israël après les attentats terroristes de Paris et de Copenhague. S’agit-il d’une tentative de récupération politique ?
C’est une infamie. Le sionisme n’a jamais lutté contre l’antisémitisme, il s’en nourrit. Il ne défend pas les Juifs, il les met volontairement en danger. Les Juifs français ont derrière eux une longue histoire de lutte pour la citoyenneté et l’égalité. Ils ont joué un rôle important dans la résistance contre le nazisme et dans les luttes anticoloniales. Et voilà un chef d’Etat étranger qui vient de commettre de nombreux crimes de guerre à Gaza qui arrive sur notre territoire pour nous expliquer que nous sommes des touristes et que nous avons mal compris, notre pays c’est là-bas. Il nous pousse à quitter notre pays pour aller voler des terres palestiniennes.
Le sionisme a toujours affirmé que Juifs et non Juifs ne peuvent pas vivre ensemble (ni en France, ni au Proche-Orient). Son seul but a toujours été de pousser les Juifs à partir en Israël. Cette stratégie n’est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est suicidaire pour les Juifs.
Comble de la récupération : les victimes de l’attentat antisémite de Paris ont été enterrées au cimetière de Givat Shaul. Ce « nouveau quartier » de Jérusalem s’appelait autrefois Deir Yassine, le principal village palestinien martyr où, le 9 avril 1948, les milices de l’Irgoun dirigées par Menahem Begin ont massacré toute la population civile. Quel symbole !
5) Les attentats terroristes de Paris ont-ils servi les intérêts politiques de Nétanyahou ?
À l’évidence les actes de Daesh ou d’autres groupes semblables servent les intérêts de ce que ces terroristes prétendent combattre. Les sionistes ont toujours affirmé que juif=sioniste et ils sont devenus les élèves modèles du « choc des civilisations ». En s’en prenant aux Juifs parce que Juifs et en profanant l’Islam, des groupes comme Daesh veulent nous entraîner vers une guerre que nous devenons absolument refuser.
Contre cette logique de mort, nous devons mener ensemble un combat contre tous les racismes : le racisme antiRom, antiArabe, antiNoir, antisémite, antimusulman …Pierre Stambul
Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) lundi 16 février 2015Lien permanent Catégories : Algérie, Berbères, Kurdes...(minorités nationales), Documents, Histoire, Israël, ThéorieOman 0 commentaire