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Algérie - Page 30

  • Des militants antigaz de schiste au Parlement européen le 3 juin (Liberté.dz)

     

    Une invitation leur a été adressée le 5 mars dernier

    Une militante, qui fait état de contacts établis avec pas moins de 80 ONG à travers le monde, estime qu’il n’y a aucun inconvénient à prendre part à cette journée que compte organiser le Parlement européen.

    Parallèlement à la reprise du mouvement de protestation antigaz de schiste, à In-Salah, des militants confirment avoir été officiellement invités par José Bové, député français du parti écologique au Parlement européen, pour participer à une journée qui sera consacrée exclusivement aux schistes.

    Sur initiative de ce militant altermondialiste farouchement opposé aux schistes, cette journée est prévue pour le 3 juin prochain au Parlement européen, à Bruxelles. “Effectivement, j’ai été personnellement contactée par le biais d’un collaborateur de M. Bové, et ce, depuis le 5 mars dernier. D’ailleurs, ce n’est pas nouveau, et pour moi et pour d’autres militants antigaz de schiste de la région, d’être contactés par ce militant. Nous avons déjà eu des contacts avec plusieurs militants étrangers”, a confirmé Mme Hassina Zegzeg, citoyenne et militante antigaz de schiste d’In-Salah, remettant en cause, du coup, ceux qui ont soutenu tout le contraire, comme nous l’avions rapporté dans l’une de nos précédentes éditions. D’après elle, si des citoyens d’In-Salah évitent de parler des contacts avec des étrangers, c’est parce qu’ils subissent “de fortes pressions”. La même militante précise que des contacts sont établis avec pas moins de 80 ONG à travers le monde.


    De ce fait, Mme Zegzeg ne trouve aucun inconvénient à prendre part à cette journée que compte organiser le Parlement européen. Bien au contraire, dit-elle, c’est une aubaine pour porter haut la revendication des citoyens d’In-Salah concernant la question du gaz de schiste qui, souligne-t-elle, ne concerne pas que l’Algérie, mais également plusieurs pays dans le monde.


    Selon elle, la personne la mieux indiquée pour participer à cette journée, à Bruxelles, est Ladjel Segni, professeur à l’université d’Ouargla, dont le soutien aux militants d’In-Salah est exprimé publiquement.
    Contacté par téléphone hier, M. Segni confirme, à son tour, le bien-fondé de l’invitation dont parlait M. Bové dans un récent entretien accordé au confrère El Khabar.

    “Oui, nous avons été contactés par M. Bové et comptons bien participer à la journée du Parlement européen sur les schistes prévue pour le 3 juin. J’irai sans aucune hésitation, car c’est un problème qui concerne tous les militants antischistes du monde entier”, a-t-il tranché. Pour M. Segni, “tous les moyens sont bons pour arrêter le projet du gaz de schiste que les pouvoirs publics s’entêtent à poursuivre, faisant fi de l’opinion publique”. En attendant Bruxelles, M. Segni indique, par ailleurs, qu’une série de regroupements des militants antigaz de schiste est programmée au niveau national.


    Il citera, entre autres, les rencontres prévues les 2 et 11 avril prochain, respectivement à Batna et à Tiaret, puis deux autres à Tizi Ouzou et à  Béjaïa dont les dates ne sont pas encore arrêtées.

    http://www.liberte-algerie.com/actualite/des-militants-antigaz-de-schiste-au-parlement-europeen-le-3-juin-222701

  • Algérie: chemiserie de Larbâa Nath Irathen : « 9 mois Barakat ! » (Afriques en lutte + El Watan))

    Les travailleurs de la chemiserie de Larbâa Nath Irathen, pour la plupart des femmes, ont observé un sit-in, avant-hier, devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour dénoncer les agissements, qu’ils qualifient d’« injustifiés », de l’actuelle responsable de la chemiserie et demander une commission d’enquête et l’affectation d’un nouveau directeur.

    « 9 mois Barakat, nos enfants ont faim », « Pour sauvegarder l’entreprise, on demande un directeur » et « Non à la fermeture de l’entreprise », sont les slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies pas les protestataires.

    Dans une déclaration dont une copie nous a été remise sur place, les signataires dénoncent « la manipulation relancée par les dépôts de plaintes contre certains travailleurs sans qu’il y est aucun dépassement constaté par les services de police sur les lieux… ». Les signataires ajoutent : « N’étant pas satisfaite, la directrice a mobilisé un groupe de jeunes délinquants pour qu’ils provoquent des troubles devant l’entrée de la chemiserie ». Les rédacteurs du document se disent convaincus de « La complicité de certains cercles à vouloir faire traîner la situation actuelle pour éviter l’apparition de la face cachée de l’iceberg qui serait fatale pour beaucoup de responsables ». Ils poursuivent : « Nous ne comprenons pas à qui profite cette situation de confusion totale et le silence observé par les parties concernés par le conflit ? ».

    Ce conflit qui remonte au 21 juillet 2014 est dû, selon les grévistes, à la « Hogra » sévissant au sein de ladite entreprise 

    « L’entreprise compte 99% de femmes et la dernière d’entre-nous a dix ans d’ancienneté. Quand il s’agissait de problèmes socioprofessionnels, nous n’avons rien dit, mais quant un sous-directeur arrive au point d’insulter des travailleuses et à leur dire des mots indignes et que des mécaniciens de machines lèvent la main sur ces dernières nous avons dit non non et non et nous avons déclenché la grève… », nous déclarera Mme Messaouda Bouzid, membre de la section syndicale UGTA de la chemiserie qui fustigera l’actuelle responsable de la chemiserie et qui nous expliquera les origines du mal qui gangrène cette entreprise : « Cette intérimaire affectée à la chemiserie du centre le 12 mars dernier n’est pas compétente et n’a pas les diplômes requis pour gérer l’entreprise. Pis encore, elle est du clan de l’ancien directeur et c’est comme si celui-ci n’avait jamais quitté l’entreprise. Cette responsable est même allée jusqu’à utiliser la force publique contre les travailleurs, vous imaginez ? Nous ne voulons pas d’elle et demandons aux hauts responsables de nous affecter un nouveau directeur « neutre » cette fois sans parti-pris pour aucun des deux clans et ce le plus vite possible pour rouvrir l’entreprise car nous sommes dans le désarroi le plus total ».

    Dans leur missive, les grévistes interpellent le wali et le ministre de l’Industrie, leur demandant de « diligenter une commission d’enquête et trouver une solution à ce conflit qui n’a que trop duré ». Si rien n’est fait, « Nous passerons à la vitesse supérieure, nous enclencherons d’autres actions dont une grève de la faim… », menacent les grévistes. 25 mars 2015

    Source : La Dépêche de Kabylie

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-chemiserie-de-larbaa-nath

    Lire aussi:

    http://www.elwatan.com/regions/kabylie/tiziouzou/chemiserie-de-larbaa-nath-irathen-les-ouvrieres-se-mobilisent-21-03-2015-290330_144.php

  • Les hydrocarbures non-conventionnels au Maghreb : un écocide annoncé (Attac)

     


    Alors que beaucoup a été écrit sur la fracturation hydraulique en Amérique du Nord et en Europe, ce document donne un aperçu de la situation et des perspectives de développement de l’exploitation des gaz et pétroles de schiste dans le sud saharien au Maghreb et de la mobilisation des populations locales, souhaitant lever le voile sur l’impunité des entreprises pétrolières et gazières dans ces trois pays.

    Commencées il y a quelques années, les explorations ont été faites sans aucune information de la population. Les opérateurs, quant à eux, n’ont pas attendus pour se présenter, souhaitant être les premiers à pouvoir profiter de cette richesse potentielle, avec la complicité des gouvernements qui, ous des formes différentes mais dans les trois pays, ont modifié leurs législations (mesures fiscales incitatives, exemptions de droits de douane, réduction de la participation de l’État) afin de faciliter la venue des investisseurs

    La situation de stress hydrique des pays, ainsi que l’existence d’une unique nappe fossile transfrontalière (Algérie, Tunisie, Lybie) rend de telles exploitations particulièrement lourdes de conséquences sanitaires, sociales et environnementales.

    Le document a été écrit alors que les populations du sud algérien maintenaient une pression très forte face aux autorités en place en exigeant un moratoire sur les projets d’exploration et d’exploitation, décidés dans l’opacité la plus totale. L’issue de cette lutte sera essentielle à suivre car elle pourra porter ses fruits pour l’ensemble de la région du Maghreb. mardi 24 mars 2015

    Télécharger la brochure

    https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports-37/article/les-hydrocarbures-non

     

  • Nouveautés gaz de schiste sur Algéria Watch

     

    Dossier Gaz de Schiste:

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/gaz_schiste/non_au_gaz_de_schiste.htm

  • Forum social mondial : Forte participation algérienne attendue à Tunis (Algeria Watch)

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    Quelque 1200 représentants de 4000 associations algériennes dont 730 experts, ainsi que des syndicats autonomes, devront prendre part au Forum social mondial qui se tiendra à Tunis du 23 au 28 mars prochain.

    Hier au siège de la centrale syndicale, UGTA, à Alger, une réunion d'une dizaine d'associations et organisations de masse a été tenue pour donner un aperçu sur cette grandiose manifestation à laquelle, selon le coordinateur national des associations Abderrahmane Arâar, pas moins de 60 pays vont participer. Ils seront entre 30.000 et 50.000 représentants d'associations et de syndicats qui sont attendus en terre tunisienne pour échanger leurs expériences dans différents domaines liés à des questions d'ordre social, économique, politique….. Aussi, ce forum a-t-il pour but de faire se rencontrer des associations citoyennes de différents pays sensibles à la cause alter-mondialiste.

    La réunion d'hier a été suivie d'une conférence de presse donnée par les représentants de la dizaine d'associations nationales présentes.

    Le coordinateur de ces associations et représentant du réseau pour la protection de l'enfance (NADA) a, durant son intervention, indiqué que la participation sera plus forte que lors du dernier forum qui s'est tenu dans ce même pays en 2013. Selon cet intervenant «les représentants de nos associations proposeront de nombreux thèmes de débat et auront pour mission de faire connaître les expériences algériennes. Qu'elles soient d'ordre interne ou touchant à l'ensemble des pays du Maghreb, ou encore touchant à l'unité des pays de la région, la décolonisation, l'immigration clandestine, gaz de schiste, syndicalisme et enjeux et d'autres thèmes sur la femme, l'emploi, la santé, l'éducation.… Débats, ateliers, plénières, seront organisés dès l'ouverture du Forum dans le campus de l'université de Tunis. Le 29 et le 30 mars seront consacrés à l'évaluation du forum.

    Le forum social traitera des principales préoccupations de la société civile en rapport avec la mondialisation et les conséquences désastreuses qu'elle a engendrées.

    Pour rappel, il s'agit du 15eme forum du genre.

    Le premier a été organisé au Brésil en 2001.

    https://fsm2015.org/par Salah-Eddine K., Le Quotidien d'Oran, 19 mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/initiatives/fsm_investi.htm

  • La guerre est-elle finie pour les harkis ? (Les Inrocks)

    *

    Les harkis sortent peu à peu de la stigmatisation grâce aux combats menés par les anciennes et les nouvelles générations.

    L’historien Abderahmen Moumen retrace le parcours de cette communauté doublement malmenée par l’Histoire, au moment où l’on commémore la fin de la guerre d’Algérie.

    Même si les travaux scientifiques récents ont transformé la “question harkis” en un objet historique légitime, les harkis, longtemps relégués et oubliés, sont régulièrement invités dans la polémique publique. De la référence aux“collabos” du président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2001 aux“sous-hommes” par Georges Frêche en 2006 jusqu’à la reconnaissance de la “dette immense” de la France envers eux par Manuel Valls, lors du discours d’hommage aux harkis le 25 septembre 2014, et la récente évocation des harkis par le maire de Béziers, Robert Ménard, lors de l’inauguration de la rue du Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc”.

    1954-1962 : les harkis, un monde derrière un mot

    Après le déclenchement de la guerre d’Algérie le 1er novembre 1954, l’armée française décide de se renforcer par l’emploi de troupes supplétives. Les harkis ne sont en réalité qu’une composante des formations supplétives mises sur pied pour suppléer l’armée française durant ce conflit.

    Cinq catégories ont ainsi existé -durant ce que l’on appelait encore des “opérations de maintien de l’ordre” :

    les goumiers des Groupes mobiles de police rurale (GMPR) transformés ensuite en Groupes mobiles de sécurité (GMS),

    les moghaznis chargés de la protection des Sections administratives spécialisés (SAS),

    les ‘assas (gardiens) des Unités territoriales (UT),

    les groupes d’autodéfense (GAD), et enfin, les plus connus,

    les harkis, composant les harkas – de l’arabe “mouvement” –, salariés embauchés localement, au départ à la journée puis sous contrat d’un mois renouvelable, dont les blessures sont considérées comme des “accidents du travail”.

    Ce terme s’étend par la suite à l’ensemble des supplétifs du fait de l’importance numérique des harkis au regard des autres unités (63 000 en janvier 1961). Après la venue en France de ceux que l’on désigne par l’expression de “Français musulmans rapatriés”, le terme harkis amalgame tous ces “Français de souche nord-africaine” (FSNA) ou ces “musulmans” qui se sont placés du côté de l’armée ou du gouvernement français (environ 250 000 personnes en février 1961). Qu’ils soient mili- taires engagés, ou appelés soumis à la conscription, auxiliaires administratifs vestiges d’un certain ordre colonial (bachaga, agha, caïd), fonctionnaires ou élus, nombre d’entre eux sont qualifiés à tort de “harkis”.

    Face à la dégradation des conditions de vie de la paysannerie algérienne, et dans le contexte d’une guerre brutale dont l’enjeu est la mobilisation des masses rurales, l’utilisation de supplétifs par l’armée française dépasse largement la simple nécessité militaire pour devenir un véritable enjeu politique.

    La signature des accords d’Évian le 18 mars 1962 scelle néanmoins l’avenir des supplétifs. Citoyens français de statut de droit local – à la différence des Européens d’Algérie de statut de droit civil – mais d’ores et déjà considérés comme de futurs citoyens algériens, ne disposant pas d’un statut militaire, ils sont rendus à la vie civile, désarmés et renvoyés dans leur foyer. Consignes et circulaires de ce printemps 1962 limitent tant l’engagement dans l’armée que le transfert des “musulmans mena- cés”, sous-estimant la probabilité de représailles massives après l’indépendance, justifiant ainsi l’emploi de la notion d’abandon par le mouvement associatif harki, puis par les historiens et les politiques.

    Par le biais des transferts officiels minimalistes, de ceux, clandestins, des réseaux d’anciens officiers SAS, ou de l’immigration économique, ce sont environ 21 000 anciens supplétifs, accompagnés de leurs familles, qui réussissent à s’installer en France durant les années 1960, sur un total de 41 000 familles de rapatriés français musulmans. Aujourd’hui encore, le nombre d’anciens supplétifs victimes de représailles et le nombre de ceux qui, restés en Algérie, ont échappé aux violences – phénomène plus important que l’on ne soupçonne – est impossible à préciser.

    1962-1991 : camps, tutelle sociale et révoltes

    Arrivés en France, les harkis ne sont pas considérés comme des rapatriés à part entière, mais considérés comme des réfugiés, à qui la nationalité française ne pourra être reconnu que devant le juge d’instance… De crainte d’une récupération par une OAS encore menaçante et par souci d’éviter, sur le territoire français, une prolongation des hostilités entre anciens supplétifs et membres du FLN, six camps de transit et de reclassement, dont l’encadrement est plus militaire que civil, sont ouverts dans le sud de la France : le camp du Larzac dans l’Aveyron et de Bourg-Lastic dans le Puy-de-Dôme (juin-septembre 1962), celui de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales (septembre 1962- décembre 1964), de Bias dans le Lot-et-Garonne (1963-1964), de Saint-Maurice L’Ardoise dans le Gard (septembre 1962-1963) et de La Rye dans la Vienne.

    Le camp de Rivesaltes constitue cependant l’épicentre des camps harkis. En fonctionnement, pour ces “réfugiés algériens”, de septembre 1962 à décembre 1964, près de 22 000 personnes y transitent avant d’être dispersés dans toute la France. Au moins 136 personnes, essentiellement des enfants et des personnes âgées, décéderont dans le camp. Une tutelle sociale spécifique se poursuivra encore de nombreuses années dans les espaces de concentration des familles de harkis : les “cités d’accueil” de Bias et de Saint-Maurice-L’Ardoise pour les familles désignées par les pouvoirs publics comme “irrécupérables” (handicapés physiques, invalides, veuves et orphelins…) ; 75 hameaux forestiers essentiellement situés dans les régions du Languedoc-Roussillon, de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et de Corse ; enfin les cités urbaines des villes.

    Si une partie de ces familles se disperse sur l’ensemble du territoire national, certaines cumulent les handicaps : faible qualification professionnelle des parents, scolarisation en vase clos des enfants, relégation spatiale empêchant toute forme d’intégration. En mai 1975, une révolte se propage parmi les habitants du camp de Bias et de celui de Saint-Maurice L’Ardoise, se diffusant ensuite à l’ensemble des hameaux forestiers et autres concentrations de familles d’anciens supplétifs. Cette révolte est surtout le fait de jeunes nés, pour la plupart, durant la période de la guerre d’Algérie. Face à cette situation insurrectionnelle, des mesures sont prises par les pouvoirs publics aboutissant à la destruction des camps de Saint-Maurice L’Ardoise et Bias. Néanmoins, le malaise demeure et aboutit à de nouveaux remous en 1991 – avec nombre de jeunes nés cette fois-ci en France après la guerre d’Algérie – qui remet sur le devant de la scène médiatique la “question harkis”.

    1991-2015 : la longue route de la reconnaissance

    Après l’instauration d’une histoire officielle et mythifiée en Algérie, après les silences et la difficile transmission de cette histoire complexe des deux côtés de la Méditerranée, la question des anciens supplétifs de la guerre d’Algérie ressurgit, le plus souvent par le biais de la seconde génération, dans le cadre des “accélérations de mémoires” des années 1990-2000.

    Ces résurgences mémorielles sont à mettre en relation avec la guerre civile algérienne des années 1990 et avec ses résonances en France, ainsi qu’avec la reconnaissance par l’Assemblée nationale du terme “guerre d’Algérie” le 10 juin 1999, ouvrant la voie d’une remémoration et d’une médiatisation de cette page de notre histoire.

    La réapparition de la “questions harkis” est ainsi liée à plusieurs facteurs. Outre les révoltes, un certain nombre de lois votées en faveur des familles d’anciens supplétifs (1987, 1994, 1999, 2005) modifie leur image au sein de l’opinion. Le terme “harkis”, hier vilipendé, est aujourd’hui assumé par une large frange de la seconde génération. Les travaux scientifiques actuels, en éclairant la complexité de cette histoire, ont permis de se départir du diptyque idéologique qui enfermait les anciens supplétifs. Les écrits littéraires sur les harkis, les expositions ont contribué à sensibiliser une opinion publique souvent peu instruite du sujet.

    Des personnalités publiques de premier plan telles que Jean Daniel, Jean Lacouture ou Germaine Tillion ont appelé à une meilleure compréhension de cette histoire confisquée. Enfin, en Algérie comme en France, les harkis apparaissent dans le débat public. En France, les termes du débat se focalisent sur la reconnaissance par les pouvoirs publics des drames subis par ce groupe social. Ainsi, le 25 septembre 2001, dans son discours aux Invalides lors de la Journée d’hommage aux harkis, le président Jacques Chirac exprime pour la première fois la reconnaissance de la nation envers ces hommes. La campagne présidentielle de 2007 et 2012 voit aussi les candidats Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Hollande prendre position officiellement pour une reconnaissance par l’État de “l’abandon des harkis”.

    En Algérie aussi, la question des harkis revient à l’ordre du jour tant au niveau médiatique que politique. La presse leur consacre des articles et laisse la parole à la seconde génération. Les campa- gnes présidentielles (2004, 2009 et 2014) sont souvent l’occasion d’aborder la question, et si des discours de réconciliation se font parfois jour, les harkis continuent d’être l’objet de violentes invectives.

    Au-delà des stigmatisations

    La question des harkis en Algérie et en France doit ainsi dépasser les enjeux de mémoire dont les manichéismes ont longtemps empêché, de part et d’autre des rives de la Méditerranée, une sérénité de la recherche scientifique.

    En 2008, l’historien algérien Mohamed Harbi écrit au sujet des harkis “qu’il faudrait étudier l’histoire d’une manière plus précise et renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses”. En France, et ce depuis les années 1990, la production scientifique sur cet objet d’étude a amplement progressé permettant d’appréhender plus sereinement la complexité de ce groupe social, afin de contribuer à l’écriture d’une histoire totale franco-algérienne, au-delà des stigmatisations et de la politisation des harkis.

    Abderahmen Moumen, chercheur associé au Centre de recherches historiques des sociétés méditerranéennes (CRHiSM) de l’Université de Perpignan.  Il a entre autres publié avec Nicolas Lebourg, Rivesaltes, Le camp de la France (Trabucaire, 2015) et avec Fatima Besnaci-Lancou, Les Harkis, Le Cavalier bleu, 2008. 18/03/2015 | 18h35

    http://www.lesinrocks.com/2015/03/18/actualite/la-guerre-est-elle-finie-pour-les-harkis-11608731/

  • Humour Algérien (Liberté.dz)

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  • Laghouat, des détenus en grève de la faim (Algeria Watch)

    Belkacem Khencha et huit de ses camarades, tous militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et fervents opposants à l’exploitation du gaz de schiste, ont entamé une grève de la faim depuis samedi soir en raison du retrait de la défense des prévenus du procès qui devait se tenir le 11 février passé.

    “Je viens de leur rendre visite et ils m’ont fait part de leur décision de faire une grève de la faim illimitée, en réponse à l’injustice qui les frappe”, a-t-on appris auprès de Me Noureddine Ahmine, l’un des avocats de la défense et membre actif du collectif de la défense et membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (Raddh).

    En effet, “des personnes désireuses d’assister au procès mercredi passé, dont certains membres des familles des détenus ainsi que la presse, ont été empêchées d’accéder à la salle d’audience. Cette privation a même touché les témoins en faveur des détenus. Un état de fait qui s’est couronné par une quasi-inexistence du public dans la salle”. “On s’est retiré pour ne pas cautionner un procès qui ne peut déboucher que sur une parodie de justice”, a-t-il ajouté.


    Pour rappel, les détenus à la prison de Laghouat avaient déjà observé une première grève de la faim de huit jours dès le prononcé du verdict en première instance, pour dénoncer les peines que la justice avait prononcées contre eux en première instance, selon Me Ahmine. Ils devaient être jugés mercredi passé en appel pour répondre aux accusations qui leur sont reprochées, à savoir “l’attroupement non armé (art. 97 du code pénal) et pour actes, paroles ou écrits publics, qui ont pour objet de faire des pressions sur les décisions des magistrats, tant qu’une affaire n’est pas irrévocablement jugée (art. 147 du code pénal)”.


    Le tribunal de première instance de Laghouat avait condamné, le 11 février passé, chacun des prévenus à 12 mois de prison ferme dont 6 avec sursis, et ce, après avoir été interpellés lors d’un sit-in organisé en solidarité à un autre militant du même mouvement. Il s’agit de Belkacem Khencha, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Belkacem Korini, Faouzi Benkouider, Tahar Bensarkha et d’Abdelkader Djaballah.

    “Le verdict avait été prononcé en catimini, avant presque l’ouverture de l’audience”, selon un communiqué rendu le même jour par le Réseau algérien des défenseurs des droits de l’Homme (Raddh). “Il a été trop sévère et injuste” aux yeux de Me Noureddine Ahmine, qui a aussitôt interjeté appel. Quant au dénommé Mohamed Regue (32 ans), le verdict est de 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA. Liberté, 16 mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/chomeurs/detenus_greve_faim.htm

  • Les paysans de 36 wilayas réunis hier à Boumerdès : La mafia du foncier pointée du doigt (El Watan)

     

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    Des centaines d’agriculteurs venus de 36 wilayas du pays se sont rencontrés, hier à Boumerdès, pour «échanger leurs expériences» et faire part de leurs difficultés. Ce colloque a permis de faire remonter à la surface le  désarroi qui habite les paysans face à la dilapidation du foncier agricole par une mafia vorace.

     

    Le discours des responsables du secteur de l’agriculture ne colle plus avec la réalité que vivent les paysans aux quatre coins du pays. Hier, plus de 450 agriculteurs venus de 36 wilayas se sont rencontrés à Boumerdès pour «échanger leurs expériences afin d’améliorer la qualité et la quantité de leurs rendements».

    Mais les paysans ayant assisté à ce regroupement en ont gros sur le cœur. Ils sont unanimes à dire que les promesses des pouvoirs publics quant au développement de ce secteur névralgique n’ont jamais été traduites dans les faits. Ce colloque a été inauguré par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, mais les belles paroles qu’il a prononcées pour la circonstance ne cachent guère le désarroi du gros de l’assistance. Les présents font état d’énormes problèmes qui les empêchent d’aller de l’avant pour réduire la facture des importations de  produits alimentaires.

    400 ha pour Saadani !

    Certains agriculteurs, notamment ceux des wilayas du Sud, se sont plaints surtout des entraves bureaucratiques les empêchant d’accéder au terrain de l’Etat. Ils dénoncent même les spéculateurs du foncier qui ont revendu les terrains qui leur ont été octroyés par l’Etat pour les exploiter dans le cadre de l’agriculture. «On ne donne jamais les terrains à ceux qui veulent les labourer», dénonce un fellah de la daïra de Guemmar, dans la wilaya d’El Oued.

    Notre interlocuteur parle d’un vaste trafic du foncier agricole. «Même Saadani y est impliqué. Il a eu 400 ha et les a revendus, mais personne n’a levé le petit doigt, alors que de nombreux agriculteurs ont été poursuivis en justice et chassés des terres qu’ils avaient mises en valeur par leurs propres moyens pour la simple raison qu’ils n’avaient pas d’autorisation», regrette-t-il. Un terrain de 10 ha, selon lui, est cédé à raison d’un million de dinars dans la région.

    Hachifa Imad, un jeune agriculteur de la commune d’El Rebbah, dans la même wilaya, a affirmé que les autorités locales lui avaient même détruit un champ de pomme de terre, un forage et des centaines de dattiers pour cause d’absence d’une autorisation d’exploitation dudit terrain, ce qu’il avait pourtant demandé 5 ans auparavant. «On nous dit que la terre appartient à celui qui la met en valeur, mais en réalité c’est le contraire qui se fait», déplore-t-il. Imad n’est pas le seul à avoir subi «l’injustice et la hogra» de la part des services qui devraient les encourager à cultiver les vastes terres arides du Grand-Sud.

    Son collègue Hmidat Mohamed a, lui aussi, été saboté par ceux-là mêmes qui sont censés le soutenir. «J’exploitais une assiette de 8 ha depuis plusieurs années, mais il y a un an, on a détruit mon verger et saisi même le groupe électrogène que j’ai acquis à 100 millions de centimes», dénonce-t-il. Kahlif Débar (34 ans), lui, dit avoir reçu une mise en demeure il y a quelques semaines pour évacuer le terrain de 12 ha qu’il exploite depuis des années. Khalif cultive la pomme de terre et a réalisé 7 forages avec ses propres moyens. «Je suis un Algérien. Normalement je n’ai pas besoin d’avoir une autorisation, que j’ai d’ailleurs demandée, pour labourer des terrains abandonnés», estime-t-il.

    1200 km pour acheter de l’engrais

    Dif Larbi (35 ans) est un éleveur d’El Oued qui dispose de 600 têtes d’ovin et d’un champ de pomme de terre qui s’étend sur 5 ha. Cet ingénieur en planification avait formulé une demande, en 2010, pour l’obtention de 5 ha pour développer son activité et accroître sa production. En vain.

    Les agriculteurs venus de Tindouf, eux, se plaignent du manque d’eau et de main-d’œuvre qualifiée et des difficultés qu’il rencontre pour obtenir un crédit bancaire. «Les responsables des succursales des banques se trouvant chez nous n’ont aucun pouvoir de décision. Ils doivent aller à Béchar (800 km) pour avoir une réponse à leur demande», précise Zaâf Ahmed, ajoutant que les paysans de Tindouf partent parfois jusqu’à Oran et Mostaganem (1200 km) pour acheter l’engrais et les semences. «On souffre du manque d’eau.

    Le meilleur forage de la wilaya donne 13l/minute. J’exploite 10 ha en plasticulture, mais je rencontre d’énormes problèmes pour irriguer mes vergers. Et on n’a pas le droit de creuser des forages sans autorisation», dit-il, en soulignant que l’Etat leur a interdit même de construire des maisons sur les terrains qu’il leur a cédés. Notre interlocuteur indique que l’Etat ne subventionne pas les engrais dans les wilayas du Sud. Contrairement au Nord où il rembourse 20% de son coût aux fellahs

     

    Ramdane Koubabi le 17.03.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/actualite/les-paysans-de-36-wilayas-reunis-hier-a-boumerdes-la-mafia-du-foncier-pointee-du-doigt-17-03-2015-290027_109.php

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