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Algérie - Page 26

  • Disparitions forcées: les Benaziza toujours à la recherche de leur grand-mère (Algeria Watch)

    Nedjma Benaziza

    Le 2 juin 1996, des agents en uniforme kidnappent Daouia, 68 ans. On ne la reverra plus, comme les milliers de disparus en Algérie durant les années 1990. Sa famille a pu obtenir une intervention symbolique de l’ONU qui a réclamé l’ouverture d’une enquête. En vain. La Charte pour la paix est passée par là, mais le combat des familles se poursuit.

    Voilà dix-neuf longues années qu’il se bat lui et toute sa famille pour connaître la vérité sur la disparition de sa mère. Agé aujourd’hui de 65 ans, Abdelkader Benaziza est le fils aîné de Daouia, enlevée chez elle, de nuit, par un groupe d’agents de la sécurité de l’Etat en uniforme. C’était le 2 juin 1996, dans le quartier de Bab El Kantara à Constantine. Elle avait 68 ans au moment des faits. Les agents ont prétendu qu’elle serait libérée de sitôt, au bout d’un bref interrogatoire au commissariat.

    Elle ne reviendra jamais. Abdelkader, sociologue, militant de gauche et ancien cadre de l’Etat, ciblé par les groupes islamistes armés à cause de son engagement, fait partie, lui et les siens, de ces milliers de familles de disparus que la CNCPPDH, présidée par Me Farouk Ksentini, estime à 8000, alors que des ONG algériennes et internationales donnent des chiffres nettement plus élevés.

    Mépris

    Depuis cette funeste date de 1996, la famille Benaziza est maintenue dans l’ignorance absolue de ce qu’il est advenu de la grand-mère. Kaddour, ses frères, sa femme et ses filles n’ont eu de cesse d’alerter les autorités civiles et militaires, locales et nationales qui leur ont opposé silence, indifférence et mépris. Mais beaucoup de choses ont changé depuis l’époque de l’infamante expression «allégations de disparitions» de Rezzag Bara, le président du défunt ONDH et actuel conseiller à la Présidence.

    Car, après avoir agi de manière isolée, la famille a inscrit sa démarche dans un cadre collectif au sein d’associations regroupant les familles des disparus. Grâce à la détermination et la solidarité d’ONG et de militants de droits de l’homme, ils ont réussi à briser le mur du silence ; mieux, leurs luttes ont permis de dépasser les clivages imposés par le pouvoir «qui voulait dresser les victimes de la violence et de l’arbitraire les unes contre les autres», souligne Kaddour. Leur mobilisation a également contraint le pouvoir à admettre le phénomène des disparitions forcées en Algérie tout en continuant, explique-t-il, à jouer la carte de la confusion puisque selon ses représentants l’Etat serait «responsable mais pas coupable».

    Violation

    La Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui, selon les victimes, a consacré l’impunité et imposé l’amnésie, a amené les familles de disparus à porter le combat au niveau international, et le cas de Daouia Benaziza a été traité par le comité des droits de l’homme de 2007 à 2010. En juillet 2010, l’instance onusienne a établi la responsabilité de l’Etat dans sa disparition, a considéré sa famille comme victime et a instruit les autorités judiciaires algériennes à diligenter une enquête afin de révéler la vérité sur son sort. Une constatation qui constitue une jurisprudence dans le cas algérien.

    Mais malgré ses engagements internationaux– l’Etat algérien ayant signé et ratifié le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques–, aucune suite n’a été donnée à ce jour, et le cas de Daouia n’est pas isolé. Près d’une vingtaine d’autres dossiers ont été examinés par l’instance onusienne des droits de l’homme qui les a définis comme des cas de violation des droits fondamentaux de la personne humaine, ce qui constitue une condamnation de l’Etat algérien.
    Nouri Nesrouche El Watan, 5 juin 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/benaziza_chechent_grand_mere.htm

  • Jeudi 11 Juin 2015 : « Le sionisme en questions » Pierre Stambul

    palestine1900-2000

    Le 11 juin 2015 à 20:00

    Amphi 2 

    29 Boulevard Gergovia, U.F.R. Lettres, Langues et Sciences Humaines,

    Clermont-Ferrand, France

    La guerre qu’Israël mène contre le peuple palestinien avec son cortège de nettoyages ethniques et de crimes de guerre n’a commencé ni en 1967, ni même en 1948. Elle remonte au début du XXe siècle quand les sionistes ont commencé leur conquête coloniale. Les « solutions » comme les accords d’Oslo qui ont voulu éviter d’aborder les questions vives (occupation, colonisation, apartheid, racisme …) ont définitivement échoué. Il est clair aujourd’hui qu’il s’agissait alors d’une grande illusion.

    La question du sionisme est centrale comme l’était celle de l’apartheid quand il a fallu imaginer un autre avenir pour l’Afrique du Sud.

    Le sionisme est à la fois une fausse réponse à l’antisémitisme, un nationalisme, un colonialisme et une manipulation de l’histoire, de la mémoire et des identités juives. Il est aussi une idéologie prétendant transformer les anciens parias de l’Europe jugés inassimilables en colons européens en Asie. Parce qu’il a gommé les différences idéologiques, le sionisme a abouti au gouvernement de type OAS qui gouverne aujourd’hui Israël.

    Cette idéologie n’est pas seulement criminelle pour les Palestiniens, elle n’offre aucune issue pour les Juifs qu’elle met sciemment en danger et qu’elle voudrait pousser à être traitres ou complices.

    Sans dépassement ou rupture avec le sionisme, aucune paix juste n’est envisageable.

    Pierre Stambul est membre de l’Union Juive Française pour la Paix dans laquelle il exerce ou a exercé de nombreuses responsabilités. Il est l’auteur de « Israël/Palestine, du refus d’être complice à l’engagement » (ed. Acratie, 2012).

    https://amistempsdescerises.wordpress.com/2015/04/03/jeudi-11-juin-2015-le-sionisme-en-questions-pierre-stambul/

  • Contractuels : le refus de la précarité (El Watan)

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    Avec la crise économique qu’a connue l’Algérie dans les années 1990, une nouvelle forme d’emploi avec des contrats à durée déterminée a vu le jour, une situation qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

    A l’inverse des enseignants qui ont vu leur situation débloquée, pour les contractuels des autres secteurs, la régularisation tarde à se concrétiser, plongeant ces derniers dans une grande précarité.

    Ils n’ont pas le droit à la création des syndicats comme le stipule la loi, mais la mobilisation des travailleurs contractuels  n’a pas laissé les autorités indifférentes à leur égard, comme cela été le cas pour de nombreux syndicats. «La mobilisation des enseignants contractuels tire sa force principalement de la situation précaire qu’ils vivent quotidiennement : travail sans perception de salaire pendant deux à trois ans», explique Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées Algérie (CLA). Cet ex- enseignant contractuel estime que la précarité était à l’origine de cette prise de conscience.

    «Le salaire d’un enseignant contractuel représente la moitié de celui d’un permanent», déplore Idir Achour. A cela s’ajoute «la corruption dans l’organisation des concours de recrutement et l’instabilité dans leurs affectations dans les divers  établissements». De l’avis du syndicaliste du CLA, «la persistance de cette situation  pour un contractuel le met devant deux alternatives : le premier et celui d’abandonner le métier et changer de vocation, le deuxième est la voie de la lutte pour la régularisation de sa situation.» Vu le peu d’opportunités proposées par le marché de l’emploi en Algérie, la plupart des jeunes diplômés aspirent à arracher un poste de travail permanent.

    Et ce, non seulement dans le secteur de l’Education mais pratiquement dans tous les secteurs ayant opté pour les contrats à durée déterminée. A titre d’exemple, le secteur  de l’Education fonctionne, selon les statistiques du CLA, avec un taux de 10 à 20% des contractuels depuis 1988. Cet état de fait a donné lieu à plusieurs mouvements de protestation des enseignants contractuels. Soit un mouvement tous les 5 ans pour réclamer leur intégration dans les postes qu’ils occupent depuis plusieurs année.

    Ainsi, plusieurs décrets d’intégration de ces enseignants ont été promulgués de 1989 à 2011. A présent, 20 000 enseignants protestent depuis trois mois pour réclamer encore une fois des postes permanents.  Idem pour les ouvriers professionnels et les corps communs de l’enseignement supérieur dont les contractuels représentent 60% selon la fédération nationale des travailleurs du supérieur affiliée au Snapap.

    Contractuels pour gérer la masse salariale

    Les jeunes recrutés  dans le cadre de pré-emploi ne cessent d’investir la rue pour réclamer leur intégration dans les postes qu’ils occupent depuis des années. 90 000 travailleurs ont été recensés à l’échelle nationale alors qu’environ 3000 travailleurs se sont déjà structurés en comité affilié au Snapap. La durée moyenne pour ces travailleurs contractuels est estimée à 4 ans, tandis que les plus anciens ont déjà travaillé pendant plus de 10 ans avec des CDD.

    Idem pour les autres contractuels du secteur de la santé affilié au Snapap dont le nombre dépasse 24 700. Ces derniers luttent depuis 2010 pour leur intégration. Ni les protestations sur le terrain, encore moins les négociations avec leur tutelle n’ont pu satisfaire leurs doléances. Tandis que leur nombre ne cesse d’augmenter. «On s’attend à avoir 50 000 travailleurs contractuels en 2015», estime M. Ben Messaoud, président de la Fédération nationale de la santé publique affiliée au SNAPAP.

    Rahmani Djedjiga le 04.06.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/hebdo/magazine/contractuels-le-refus-de-la-precarite-04-06-2015-296489_265.php

  • Femmes au travail : «Nous sommes loin de l’égalité promise par la Constitution» (El Watan)

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    La législation algérienne est en train d’accompagner l’évolution du travail féminin, «mais nous sommes encore loin de l’égalité promise par la Constitution», constate Soumeya Salhi, syndicaliste et militante.

    Les syndicats doivent se réapproprier le terrain de la lutte pour l’égalité homme-femme en milieu professionnel», plaide Soumeya Salhi, syndicaliste et militante, lors de son intervention à une rencontre animée hier à Alger sur le travail des femmes. Cette rencontre a été organisée par le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), à l’occasion du 70e anniversaire de la création de la Fédération mondiale des syndicats.

    La précarisation des emplois à travers la généralisation de la contractualisation et autres formes d’emploi temporaire constitue la plus grande menace pour les droits des travailleurs de manière générale et la précarisation chez les femmes, qui sont les plus vulnérables, estime Mme Salhi, qui rappelle que plus de 70% des travailleurs ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale. «L’informel représente un pan important des emplois non déclarés à la sécurité sociale.

    Ces effectifs féminins ne peuvent prétendre à des congés de maternité ni à des remboursements de médicaments et représentent une menace pour le financement de notre système de sécurité sociale», soutient la syndicaliste, qui prévient contre «les manœuvres misogynes qui activent sous de nouveaux drapeaux, profitant de l’espace inoccupé par les femmes travailleuses». Pourtant, souligne Mme Salhi, une enquête de l’Office national des statistiques en 2014 affirme la présence acquise des femmes en milieu professionnel. Les chiffres indiquent même une surqualification des diplômées par rapport aux postes occupés.

    La moitié des femmes travailleuses sont titulaires de diplômes universitaires, explique la conférencière, qui rappelle que 38% des magistrats sont des femmes.

    Cependant, regrette l’intervenante, la précarité de l’emploi à travers les différentes formes de travail contractuel font que 84% des femmes occupant des postes de préemploi sont des universitaires. La précarité ouvre donc la brèche à toutes les formes de chantage et de harcèlement.

    La législation algérienne est en train d’accompagner l’évolution du travail féminin, «mais nous sommes encore loin de l’égalité promise par la Constitution», constate la conférencière, qui rappelle, à titre d’exemple, l’abrogation de l’article du code de la famille relatif à la déchéance de la femme travailleuse du droit de garde de ses enfants en cas de divorce. Le code pénal s’est vu renforcé par plusieurs articles incriminant le harcèlement sexuel en milieu professionnel et luttant contre les violences faites aux femmes.

    «C’est le fruit d’un long combat mené par des militantes qui n’ont pas été découragées par la folie meurtrière des années 1990», rappelle Mme Salhi, qui appelle les travailleuses à se mobiliser pour protéger leurs acquis et arracher d’autres droits. «Nous sommes actuellement en train de nous battre pour l’égalité d’accès aux postes de responsabilité.»

    Soumeya Salhi évoque également la charte de la femme travailleuse – projet du ministère de la Solidarité – qui proposera que le congé de maternité soit de 18 semaines au lieu de 14 et instaurera un congé parental et des mécanismes d’amélioration des conditions de travail permettant aux femmes de maintenir leur productivité professionnelle sans avoir à sacrifier leurs enfants.

    La conférencière regrette que les travailleuses soient toujours si peu motivées pour intégrer les organisations syndicales et se faire entendre. «Les femmes sont des milliers à militer à la base, mais sont de plus en plus discrètes dans la hiérarchie. Elles ne sont qu’une dizaine dans la représentation nationale», regrette la syndicaliste.

    Fatima Arab le 04.06.15 | 10h00 

    http://www.elwatan.com/actualite/femmes-au-travail-nous-sommes-loin-de-l-egalite-promise-par-la-constitution-04-06-2015-296488_109.php

  • Pesticides, des dangers insoupçonnés (El Watan)

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    L’utilisation massive des pesticides a un impact désastreux sur la qualité sanitaire des fruits et légumes mis sur le marché. Le consommateur ignore très souvent la menace qui pèse sur sa santé et le contrôle des traitements en amont reste aléatoire

    25 groupes de pesticides — pour la plupart utilisés en Algérie — ont été déclarés substances cancérigènes. Plus de 150 études réalisées dans 61 pays ont incriminé les pesticides dans l’apparition des maladies cancéreuses, de l’infertilité  et des perturbations du système immunitaire.

    L’utilisation généralisée des pesticides dans les exploitations agricoles, mais aussi dans les espaces verts, les forêts, les maisons entraîne des problèmes de santé, dont des cancers et des décès dans de nombreuses régions du monde, souvent en raison d’une exposition sur le lieu de travail ou d’une intoxication accidentelle ou intentionnelle. Des études scientifiques réalisées à travers le monde affirment ce lien entre pesticides et risques sur l’homme et l’environnement.

    L’OMS rappelle que l’homme peut également être exposé aux pesticides, qui se présentent trois formes

    : les herbicides ou désherbants (contre les mauvaises herbes) ;

    les fongicides (contre les champignons et les moisissures) ;

    les insecticides.

    Leur ingestion est extrêmement dangereuse à la suite d’une contamination environnementale, de contamination des denrées alimentaires et éventuellement de l’eau contenant des résidus de pesticides, même si les preuves de cancers chez l’homme manquent.

    Mais cela n’a pas empêché l’organisation onusienne de tirer la sonnette d’alarme à propos de cinq produits classés cancérogènes «probables» ou «possibles» pour l’homme en mars dernier, à travers l’IARC (agence du cancer de l’OMS(. Il s’agit de l’herbicide «glyphosate», l’un des plus utilisés dans le monde, et des insecticides «malathion» et «diazinon».

    Le glyphosate est la substance active du Roundup, l’un des herbicides les plus vendus selon l’IARC. Les insecticides «tetrachlorvinphos» et «parathion», qui font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays, ont pour leur part été classés cancérigènes «possibles». Le glyphosate est l’herbicide dont la production est la plus importante en volume. Outre l’agriculture où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins, rapporte l’agence de l’OMS. Et de signaler que du glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture.

    La population, en général, est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées. «Les niveaux d’exposition observés sont toutefois généralement bas», souligne l’IARC. Pour ce qui est des risques cancérigènes du glyphosate et des insecticides malathion et diazinon, l’IARC note qu’il existe des «preuves limitées» chez l’homme en ce qui concerne les lymphomes non hodgkiniens, des cancers du sang. Pour le malathion, l’IARC cite également le cancer de la prostate et pour le diazinon, le cancer du poumon. Les risques ont été évalués en se basant notamment sur des études d’exposition agricole menées aux Etats-Unis, au Canada et en Suède, ainsi que sur des animaux, en laboratoire.

    Cancers : De plus en plus de preuves…

    Une étude d’évaluation des effets des pesticides sur la prolifération lymphocytaire et le stress oxydatif in vitro d’une chercheure de l’université de Tlemcen, docteur en physiologie et biochimie de la nutrition, montre bien le lien avec l’utilisation de ces produits. Il est donc constaté des effets immunomodulateurs des pesticides et des répercussions sur l’ADN et la balance intracellulaire «redox»

    «Ces effets immunomodulateurs très précoces sont à l’origine de nombreuses maladies. S’ils sont corrigés à temps, la santé peut être préservée», a déclaré la chercheure Amel Medjdoub, lauréate du prix Sanofi de la recherche en santé en Algérie 2015. D’autres travaux sur les résidus et la rémanence de ces produits dans les fruits et légumes ont été effectués par plusieurs chercheurs et étudiants dans les universités algériennes. Au Centre national de toxicologie de l’Institut Pasteur d’Algérie, de nombreuses publications anciennes et récentes sur le sujet sont archivées.

    Parmi ces travaux de recherche, l’étude pour l’obtention du diplôme de magistère à l’école Polytechnique d’Alger en 2011 ayant pour thème «Recherche de résidus de pesticides par couplage CPG/SM dans quelques fruits et légumes» révèle que les teneurs en résidus d’insecticides sont plus élevés que les limites maximales admises, fixées par les index phytosanitaires (ACTA 2009). Le chlorpyrifos a été détecté dans la fraise et la tomate malgré le respect des délais avant la récolte (DAR) préconisés et des doses de traitement homologuées pour ces produits dans les cultures étudiées.

    L’auteur de l’étude a également relevé que le non-respect des délais avant la récolte dans le cas de la courgette engendre une teneur supérieure aux limites maximales de résidus. «Il y a cumul des teneurs en résidus d’insecticides par le fait des successions de plusieurs traitements par une même molécule pour une même culture», conclut-on. Ainsi, le glyphosate — le plus utilisé et le plus vendu — figure sur la liste des produits qui font l’objet de l’alerte de l’OMS. L’évaluation de la rémanence de cet herbicide dans les cultures maraîchères de la wilaya de Jijel a fait aussil’objet d’un mémoire pour l’obtention d’un magistère, option biologie appliquée, à l’université de Constantine.

    Les herbicides sont plus persistants dans les sols que les insecticides et les fongicides et génèrent des produits de dégradation stables, qui peuvent également présenter une activité biocide rappelle la chercheure. «S’il est nécessaire que les herbicides sont appliqués sur le sol pour contrôler les mauvaises herbes pendant la saison d’application, il n’est pas souhaitable qu’ils soient rémanents et affectent la croissance des cultures suivantes. La durée d’action d’un herbicide dans le sol est appelé rémanence ou persistance d’action’», explique-t-elle. Et de préciser que les effets à long terme d’une exposition chronique sont plus difficiles à apprécier : «La toxicité chronique est, quant à elle, nettement moins bien connue et beaucoup plus difficile à mettre en évidence.

    Elle peut être associée à une absorption de faibles quantités de pesticides présents dans différents milieux sur une longue période. Elle peut provoquer différentes maladies : cancers, problèmes de reproduction troubles neurologiques (dont la maladie de Parkinson), affaiblissement du système immunitaire, troubles hormonaux.» L’herbicide glyphosate, a encore souligné Amel Medjdoub, figure aujourd’hui sur le marché dans une dizaine de préparations commerciales (Brex, Glyphos, Roundup, Kalach...) et la voie alimentaire n’est pas la principale exposition aux pesticides.

    Réduire l’utilisation des Pesticides

    Sur les 99 études épidémiologiques, 75 indiquent une relation positive entre l’exposition à des pesticides et l’atteinte par un lymphome. Depuis une vingtaine d’années, de dizaines d’études épidémiologiques menées aux USA et ailleurs montrent que les utilisateurs de pesticides sont plus souvent atteints par certains cancers (estomac, prostate, vessie, cerveau, lèvres, LNH, leucémies...) que la population générale. Les enfants d’utilisateurs, notamment d’agriculteurs, sont également touchés.

    La mise en place d’un plan viserant à réduire l’usage des pesticides et l’élaboration d’une nouvelle législation en la matière est fortement recommandée par les défenseurs de l’environnement et les médecins spécialistes, qui souhaitent également le lancement d’une étude nationale sur l’usage des pesticides en Algérie pour évaluer leur impact sur l’environnement et la santé et afin d’instaurer des normes plus contraignantes, sous forme de loi, sur l’usage de ces produits qui semblent faiblement contrôlés chez les agriculteurs.

    L’Algérienne des phytosanitaires (Alphyt), filiale du groupe industriel Asmidal, qui a pour vocation la formulation, la commercialisation et le développement des produits phytosanitaires à usage agricole et d’hygiène publique, commercialise ces produits montrés du doigt par l’OMS, dont le glyphosate, sous le nom commercial Mamba 360 SL. Un suivi rigoureux des rejets industriels (gaz ou résidus) est effectué périodiquement pour mesurer le degré de pollution.

    Il ressort que les résultats obtenus nous confortent car ils sont en dessous des normes internationales admises. De plus, des mesures préventives sont prises pour limiter au maximum toute pollution de l’environnement», souligne une source proche du dossier. Et de signaler que ces produits sont également importés par des entreprises privées. C’est justement là le problème puisque des substances interdites de commercialisation en Europe ont été retrouvés dans les fruits et légumes.

    Djamila Kourta le 03.06.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/une/pesticides-des-dangers-insoupconnes-03-06-2015-296398_108.php

  • Algérie Annaba : La laiterie de L’Edough paralysée par la grève (Afriques en lutte)


    Las d’attendre la réalisation des promesses de l’administration, les employés de la laiterie de l’Edough bloquent l’entrée de l’entreprise.

    Les employés de la laiterie de l’Edough de la wilaya de Annaba, ont amorcé jeudi dernier, un mouvement de grève illimité, apprend-on auprès de quelques-uns d’entre eux. Au motif de ce débrayage, plusieurs revendications socioprofessionnelles soulevées par les grévistes, dont la permanisation des contractuels. Ils réclament des contrats de durée indéterminée « Nous voulons des contrats de durée indéterminée, car étant des contractuels, nous risquons à n’importe quel moment de faire l’objet d’une compression. »

    Aussi, outre l’exigence de l’augmentation de la prime de rendement, les contestataires revendiquent 20% des bénéfices de l’entreprise, qu’ils exigent percevoir sous forme d’augmentation salariale.

    Dans le même sillage, les employés de la laiterie de l’Edough, sis à la daïra d’El Bouni, ont manifesté leur ras-le bol des fausses promesses, quant à leur permanisation et leur insertion. « Nous sommes fatigués d’attendre les promesses de l’administration, qu’elle n’a jamais honorées », ont-ils dit.

    S’agissant des conditions de travail, les grévistes ont fait état des mauvaises conditions de leur emploi, « nous exerçons dans les pires conditions que vous pouvez imaginer » ont-ils lancé. Nous invitant du coup à nous rendre à la laiterie, pour constater de visu le manque d’hygiène et l’insécurité, entre autres dures les conditions de travail. Les contestataires ont dénoncé des détournements et des dépassements dans la gestion de l’entreprise, dont les retombées ont eu un effet direct sur leur salaire.

    « Nous demandons à la tutelle de dépêcher une commission d’enquête pour constater l’anarchie et les malversations caractérisant l’entreprise », ont rétorqué plusieurs grévistes. Et d’ajouter : « L’entreprise va à la dérive, les détournements sont couverts par des ponctions sur nos salaires. »

    Devenue insoutenable, la situation prévalant aujourd’hui, à la laiterie de l’Edough, risque d’avoir un impact sur la production et la distribution du lait dans la wilaya de Annaba.

    Une situation qui au moment où nous mettons sous presse, a, d’ores et déjà, généré la perturbation dans la distribution du lait au chef-lieu de la commune de Annaba, El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar, pendant que les zones retirées de la wilaya n’ont pas été alimentées en ce produit de large consommation. En attendant le dénouement de ce bras de fer qui oppose depuis jeudi, les travailleurs de la laiterie de l’Edough à l’administration, le sachet de lait restera absent sur les étals des vendeurs, au motif d’un conflit, qui privera probablement le consommateur pour une durée indéterminée, si toutefois les contestataires camperont sur leur position, faute de prise en change de leurs doléances par l’administration.

    Source : L’Expression 1er juin 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-annaba-la-laiterie-de-l

    Voir aussi au Maroc:

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/morocco-electricity-workers-strike

  • Paris-Sétif (Npa)

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  • "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    Ce premier festival du film palestinien, initiative de la toute jeune association ERAP (échanges Rhône-Alpes Palestine), après avoir démarré sur Annecy en mai, se déroulera* du 3 au 12 juin dans une dizaine de villes de la région.

    Plus de vingt séances de cinéma avec dix films différents

    A travers ce festival, l’association souhaite faire connaître au public rhône-alpin la Palestine, sa société, ses problèmes quotidiens, sa culture et notamment la richesse de son art cinématographique.

    Ouverture du festival le 3 juin 2015 à 20h au Cinéma Comoedia – LYON

    Projection « Les Chebabs de Yarmouk » En présence de Monsieur l’ambassadeur Hael El Fahoum, d’Emad Burnat et du réalisateur Axel Salvatori-Sinz

    L’invité d’honneur du festival est Emad Burnat, agriculteur palestinien et cinéaste, Il est le premier palestinien nommé pour l’ Oscar du meilleur long métrage documentaire.

    Mais aussi, participeront aux débats Béatrice Guelpa (journaliste), Norma Marcos (Fragment d’une Palestine perdue), Shereen Suleiman (service culturel de la Mission de Palestine), Rachid Mashrawi (Letter from Al Yarmouk), Salvatori Sinz (Les Chebabs de Yarmouk), Amer Shomali (18 fugitives) liste non limitative ....

    Plus d’info

    http://www.france-palestine.org/Palestine-en-vue-Premier-festival-du-film-palestinien-en-Rhone-Alpes

  • Gaz de schiste Algérie (Basta)

    « Quelles que soient les provocations du pouvoir, notre mobilisation restera pacifique »

    Peu médiatisée, la mobilisation citoyenne se poursuit en Algérie contre l’exploitation des gaz de schiste. Entre arrestation de caricaturiste engagé et convocation policière d’opposants à la fracturation hydraulique, les autorités tentent de freiner le mouvement. Basta ! a rencontré l’un des piliers de cette lutte, Mouhad Gasmi. « Il va y avoir tôt ou tard une convergence des luttes, prédit-il, et je suis convaincu que cela peut faire vaciller le régime si le gouvernement continue à camper sur ses positions. » Rencontre.

    « Une fois rentré en Algérie, je crains qu’on m’arrête ». Les craintes de Mouhad Gasmi, opposant farouche à l’exploitation de gaz de schiste, étaient fondées. Le 13 mai, il a été convoqué avec trente autres militants, par la police d’Adrar, la ville algérienne où il vit, suite à une plainte déposée cinq mois plus tôt par le directeur d’un hôpital pour « insulte et saccages de biens » [1]. Des accusations réfutées par Mouhad. « Nous avons organisé un sit-in devant l’hôpital pour revendiquer de meilleures conditions d’accueil et nous avons exprimé notre soutien aux médecins qui travaillent dans des conditions pénibles », indique t-il au site d’informations Impact 24. Nous n’avons insulté personne et nous n’avons jamais cassé le moindre objet. » Le militant a pour l’instant été relâché, mais sera traduit en justice.

    Cette pression policière est-elle en lien avec les activités militantes connexes de Mouhad ? Cet activiste infatigable pour le droit au travail et les chômeurs algériens est pleinement engagé depuis fin décembre dans une mobilisation citoyenne inédite contre l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. C’est à Tunis, à l’occasion du Forum social mondial fin mars, que Basta ! a pu le rencontrer. Sa famille habite à In Salah, une ville de 50 000 habitants au cœur du Sahara, proche des sites de forage qui menacent de précieuses ressources en eau [2]. Dès 2013, son implication dans la ligue de défense de droits des chômeurs l’amène à participer à des conférences sur les risques liés à l’exploitation des gaz de schiste. D’emblée, les préoccupations liées à la préservation de l’eau et l’impact sur la santé des populations l’interpellent. Adepte des réseaux sociaux et réalisateur amateur de petites vidéos, il commence à diffuser des informations à ce sujet sur le web. 

    Un mouvement social venu du désert

    Mouhad refuse d’être qualifié de leader de la contestation. « Le mouvement est de la base, comme moi, insiste t-il. Je ne fais que contribuer à l’organisation d’une contestation. » Durant des mois, il parcourt les villes et oasis du Sud de l’Algérie pour informer et aider à la constitution de groupes de citoyens. Une tâche compliquée quand il s’agit de populations très éloignées des unes des autres, ne disposant pas forcément d’un accès aux technologies modernes d’informations et de communication. L’annonce officielle en décembre 2014 par le gouvernement algérien du forage d’un premier puits près d’In Salah va donner un coup d’accélérateur à la mobilisation.

    Pour passer à la vitesse supérieure, rien de mieux qu’un campus universitaire, où étudiants et enseignants commencent à rallier la lutte. Des cadres de la compagnie pétrolière publique Sonatrach apportent même leur expertise. Les premières assemblées générales s’organisent. Les femmes vont alors jouer un rôle déterminant dans la prise de conscience : elles font du porte-à-porte pour exposer les dangers des gaz de schiste. Le 29 décembre, un premier rassemblement attire plusieurs milliers de personnes dans une ville qui compte 50 000 habitants.

    Combat contre l’impunité des multinationales

    Le manque de transparence entourant les opérations pétrolières et gazières renforce la ténacité des opposants. « Il y a une grande opacité dans les produits chimiques utilisés, c’est le secret gardé des multinationales, affirme Mouhad. Ce dont on est sûr c’est que les produits toxiques utilisés pour la fracturation hydraulique sont toxiques et déversés ensuite dans la nature. » Si la pollution remonte à l’exploitation du gaz et du pétrole conventionnel débutée il y a plus d’un demi siècle, l’absence de réglementation en la matière a soulevé la colère. Dans la région saharienne, les dégâts environnementaux sont déjà perceptibles (lire notre enquête, notamment l’absence de traitement des eaux et boues de forage). « Les multinationales polluent depuis des décennies en toute impunité », fustige l’activiste.

    Des mobilisations émergent dans d’autres régions du Sahara. « Nous demandons l’arrêt immédiat du fracking, la réparation immédiate des dégâts dans les eaux usées, et un rapport qui justifie l’exploitation du gaz de schiste. » La demande officielle de moratoire sur le gaz de schiste, envoyée le 21 février par le collectif d’In Salah et cosignée par des experts algériens, n’a reçu pour l’heure aucune réponse du président Abdelaziz Bouteflika et du Premier ministre. Le président algérien a en revanche réaffirmé fin février sa volonté de faire « fructifier » et de « tirer profit » de tous les hydrocarbures, dont les gaz de schiste qualifiés de « dons de Dieu »...

    Le régime algérien sous pression citoyenne

    « Les citoyens d’In Salah prennent de plus en plus conscience que ce problème de gaz de schiste est intimement lié à la nature du pouvoir algérien. Soit cette question sera enterrée et l’on ne gagnera pas, soit elle peut faire vaciller le régime », analyse Mouhad. Son rôle dans le mouvement d’opposition aux gaz de schiste en Algérie est incontestable. Et connu des autorités algériennes qui n’hésitent pas à l’occasion d’un débat à Tunis où Mouhad intervient, à le qualifier publiquement d’ « agent du Mossad », le service secret israélien honni... Tous les moyens sont bons semble t-il, pour tenter de disqualifier le mouvement.

    Mouhad est très attaché à l’autonomie du mouvement et à son caractère non partisan. « Il va y avoir tôt ou tard une convergence des luttes, prédit-il, et je suis convaincu que, si le gouvernement continue à camper sur ses positions, cela le mettra en grandes difficultés. » A ses yeux, la médiatisation de la lutte peut contribuer à faire pression sur le pouvoir. Pour lui comme pour ses camarades, elle peut aussi permettre « d’éviter une répression violente et sanglante dans la région. »

    Le 20 avril, relève Mediapart, le caricaturiste Tahar Djehiche a été convoqué par la police, accusé d’avoir partagé des dessins sur Facebook autour de la problématique de l’exploitation du gaz de schiste [3]. La récente convocation de Mouhad par la police à Adrar devrait, elle, déboucher sur un procès. Le militant l’assure : « Quelles que soient les provocations du pouvoir, notre mobilisation restera pacifique ».

    Pour aller plus loin : le rapport de Basta ! et l’Observatoire des multinationales sur Total et les gaz de schiste en Algérie (à télécharger ici)

    par Sophie Chapelle 20 mai 2015

    Notes

    [1Lire l’article d’Impact 24

    [3L’un de ses dessins a été jugé insultant pour le président Bouteflika par les policiers car il le campait à l’intérieur d’un sablier croulant sous le sable d’In Salah. Lire à ce sujet sur Mediapart Algérie : l’opposition au gaz de schiste souligne les impasses du régime (lien payant).

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