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Arabie Saoudite - Page 5

  • Nouveautés sur Nouveau Parti Anticapitaliste

     

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      Mascarade, dictature et égalité des sexes Pour la première fois, les femmes pouvaient voter aux élections municipales en Arabie saoudite. 14 d’entre elles auraient été élues. Une révolution nous dit-on...

     

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      Notre ami le roi... Un président américain avait coutume de dire du sanglant dictateur de la république dominicaine : « Trujillo est un salopard, mais c’est notre salopard ».

     

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      Libye : Nouveau front pour Daesh Au moins, l’ancien envoyé spécial des Nations unies Bernardino Léon aura réussi à fédérer tout le monde… contre son projet.

     

     

  • Des écoles bombardées : la coalition menée par l’Arabie saoudite met gravement en péril l’avenir des enfants au Yémen (Amnesty)

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    Les forces de la coalition conduite par l’Arabie saoudite se sont livrées à plusieurs frappes aériennes qui ont visé des établissements scolaires toujours utilisés, en violation du droit international humanitaire, et ont ainsi entravé l’accès à l’éducation de milliers d’enfants du Yémen, écrit Amnesty International dans une synthèse rendue publique vendredi 11 décembre. Les forces de la coalition sont armées par des États, dont les États-Unis et le Royaume-Uni.

    Dans ce document intitulé ‘Our kids are bombed’: Schools under attack in Yemen, Amnesty International enquête sur cinq frappes aériennes contre des écoles qui se sont déroulées entre les mois d’août et d’octobre 2015. D’après les recherches menées par l’organisation au Yémen, celles-ci ont fait cinq morts et au moins 14 blessés, dont quatre enfants, dans la population civile. Les élèves ne se trouvaient pas dans les établissements lors des attaques, mais celles-ci ont gravement endommagé ou détruit les locaux, ce qui va avoir des conséquences durables pour les élèves.

    « La coalition dirigée par l’Arabie Saoudite a lancé plusieurs frappes aériennes illégales contre des établissements utilisés à des fins pédagogiques – et non militaires –, ce qui constitue une violation flagrante des lois de la guerre, a déclaré Lama Fakih, conseillère pour les situations de crise à Amnesty International, qui vient de rentrer du Yémen.

    « Les écoles sont des lieux de vie très importants pour la population civile, elles sont supposées être des espaces sûrs pour les enfants. Les jeunes élèves du Yémen sont contraints de faire les frais de ces attaques. Déjà durement touchés par le conflit, ils voient leur éducation bouleversée, ce qui pourrait constituer un handicap qui les suivra toute leur vie. »

    Certains établissements scolaires ont été bombardés à plusieurs reprises, ce qui porte à croire qu’ils ont été délibérément pris pour cibles.

    « Attaquer délibérément des écoles qui ne sont pas des objectifs militaires et s’en prendre directement à des civils qui ne participent pas aux hostilités sont des crimes de guerre », a déclaré Lama Fakih.

    Les dégâts ont gravement perturbé la scolarité des plus de 6 500 enfants inscrits dans les écoles des gouvernorats de Hajjah, d’Al Hudaydah et de Sanaa. Il s’agissait parfois des seuls établissements scolaires de la région. Rien ne donnait à penser que l’un des cinq établissements bombardés aurait pu être utilisé à des fins militaires.

    En octobre 2015, l’école Science et foi du village de Magreesh (district de Bani Hushaysh, gouvernorat de Sanaa), a été bombardée à quatre reprises en quelques semaines. La troisième frappe a tué trois civils et fait plus de 10 blessés. Mille deux cents enfants étaient scolarisés dans cette école, la seule du village.

    Dans le secteur de Hadhran (district de Bani Hushaysh), l’école Kheir a également été la cible de plusieurs frappes aériennes, qui ont gravement endommagé les locaux les rendant inutilisables. Lors de ces attaques, deux habitations civiles et une mosquée ont également été touchées : dans l’une de ces habitations, deux enfants ont été tués et leur mère a été blessée tandis qu’un homme est mort et un autre a été blessé alors qu’ils priaient dans la mosquée.

    Amnesty International demande qu’une enquête indépendante et impartiale soit ouverte sur les cinq attaques présentées dans sa synthèse, et que les auteurs présumés de ces attaques soient tenus de répondre de leurs actes. L’organisation engage également la coalition à accorder des réparations pleines et entières aux victimes de ces attaques illégales et à leurs familles.

    « Les attaques illégales présumées, dont la liste ne cesse de s’allonger, ne font l’objet d’aucune enquête de la part de la coalition saoudienne ni des États qui lui fournissent un soutien, notamment des armes. Cette situation dénote une impassibilité inquiétante à l’égard des conséquences dévastatrices de cette guerre sur les civils au Yémen, a déclaré Lama Fakih.

    « Quelle que soit l’issue des négociations de paix qui doivent se tenir la semaine du 14 décembre, il est essentiel que des enquêtes indépendantes soient menées sur ces attaques et d’autres frappes aériennes illégales, et que les responsables présumés aient à rendre des comptes. »

    C’est tout le système éducatif yéménite qui pâtit du conflit. D’après l’UNICEF, au moins 34 % des enfants ne vont plus à l’école depuis les premières frappes aériennes, en mars 2015.  D’après les chiffres communiqués à Amnesty International par le ministère de l’Éducation, installé à Sanaa, plus de 1 000 établissements scolaires ne fonctionnent plus : 254 ont été entièrement détruits, 608 l’ont été partiellement, et 421 servent d’abri aux personnes déplacées dans le pays par le conflit.

    Ces frappes aériennes ont également terrifié la population civile et ont été traumatisantes sur le plan psychologique pour les élèves.

    « Nous vivons dans la peur. Aujourd’hui, j’ai vu un avion, j’étais terrifiée », a déclaré une enfant de 12 ans scolarisée à l’école d’Al Asma, dans le village de Mansouriya (Al Hudaydah), détruite en août par un bombardement de la coalition.

    La directrice d’un autre établissement de la ville de Hodeida, le campus Al Shaymeh réservé aux filles où sont inscrites quelque 3 200 étudiantes, a fait part de son émotion après que l’établissement eut été bombardé à deux reprises en l’espace de quelques jours, en août 2015. Aucune étudiante ne se trouvait sur le campus, mais un homme et une femme ont été tués.

    « Pour moi, toute humanité avait disparu. Attaquer, sans sommation, un établissement d’enseignement… Où se trouve l’humanité ? […] S’en prendre à ce type de lieu est censé être illégal en temps de guerre », a-t-elle déclaré.

    Des rumeurs, selon lesquelles l’établissement servait de cache d’armes, avaient été colportées, notamment sur les réseaux sociaux, avant les bombardements, mais la directrice a expliqué à Amnesty International qu’elles étaient infondées. L’établissement avait été fouillé à la suite de ces rumeurs : aucune arme n’avait été trouvée.

    Même si des établissements scolaires yéménites ont parfois été utilisés à des fins militaires par les différentes parties au conflit, dans les cinq attaques évoquées dans sa synthèse, Amnesty International n’a trouvé aucun élément (fragments d’armes, débris d’explosions secondaires, etc.) tendant à prouver que ces établissements l’avaient été.

    Les groupes armés étatiques et non étatiques ne doivent pas se servir d’établissements scolaires à des fins militaires, ni se livrer à des opérations à proximité de ces établissements, car ils risquent alors de devenir des cibles militaires légitimes, exposées à des attaques, ce qui met en danger la population civile et peut avoir des effets négatifs à long terme sur l’accès des enfants à l’éducation.

    Dans sa résolution 2225 sur le sort des enfants en temps de conflit armé, adoptée cet été, le Conseil de sécurité des Nations unies a exhorté toutes les parties au conflit à « respecter le caractère civil des écoles » et s’est dit préoccupé par le fait que l’utilisation d’écoles à des fins militaires puisse en faire des cibles légitimes au regard du droit international et mettre en danger la sécurité des enfants.

    La synthèse d’Amnesty International insiste également sur la nécessité pour tous les États qui fournissent des armes à la coalition saoudienne, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de suspendre de toute urgence tous les transferts d’armements utilisés pour commettre des violations du droit international, y compris des crimes de guerre. Il convient notamment pour les États fournisseurs d’armes de suspendre les transferts de bombes d’emploi général, d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de pièces et composants associés.

    En novembre, le ministère des Affaires étrangères des États-Unis a approuvé un transfert d’armes (dont des bombes d’emploi général MK89) d’un montant de 1,29 milliard de dollars à destination de l’Arabie saoudite, alors qu’Amnesty International avait recueilli des informations établissant leur utilisation lors de frappes aériennes illégales qui avaient fait plusieurs dizaines de morts dans la population civile.

    « Il est inacceptable que les États-Unis, entre autres alliés de la coalition conduite par l’Arabie saoudite, continuent d’autoriser des transferts d’armements à destination de membres de cette coalition en dépit d’éléments attestant de toute évidence qu’ils ne respectent pas les lois de la guerre ni le droit international humanitaire. Ces transferts doivent cesser immédiatement, a déclaré Lama Fakih.

    « Les États qui approvisionnent la coalition en armes doivent également user de leur influence pour presser les membres de celle-ci de respecter leurs obligations internationales et d’enquêter sur les violations du droit international humanitaire. »

    Il est interdit aux États parties au Traité sur le commerce des armes, dont le Royaume-Uni, de donner leur aval à un transfert d’armes dès lors qu’ils savent que les armes en question serviront à commettre des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil, ou d’autres violations du droit international humanitaire. 11 décembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/bombing-of-schools-by-saudi-arabia-led-coalition-in-yemen/

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Women
      Basic Rights – Five things that Saudi Arabian women still cannot do

      , by GREENWOOD George

      Despite Saudi women standing for office for the first time, the country still has a long journey towards gender equality.
      Around 900 women will be standing among 7,000 people vying for seats on the county’s 284 local councils.
      However, despite finally winning a right in 2015 that British women (...)

    • Tunisie
      Tunisie : Droits violés et libertés menacées

      , par BARAKET Arroi

      A l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
      Nawaat s’est adressée à trois organisations de défense des droits humains pour connaître leur évaluation de la situation des droits de l’Homme en Tunisie, cinq ans après le déclenchement de la révolution de la liberté et (...)

    • Régimes d'exception
      Appel des 1000 pour la levée de l’état d’urgence

      14 déc. 2015 — L’appel des 333 est devenu l’appel des 1000. Au total, ce sont plus de 9000 signatures qui ont été enregistrées ce jour.
      Continuons la campagne pour la levée de l’état d’urgence.
      Adressée à à tous les citoyens
      Pour la levée de l’état d’urgence
      Appel des 333 pour la levée de l’état (...)

    • On: Antiwar Struggles
      After November 13: A war: in whose interest ? – “France is always at war”

      ,

      Petition launched in France against the war policy of the presidency after the deadly and murderous killings by the Islamic State in Paris, Novembre 13, 2015.
      A war: in whose interest ?
      No single interpretation, no mechanistic explanation, explains the attacks. Does this mean we have to be (...)

    • Sur: Combat antiguerre
      A qui sert leur guerre ? – « La France est en guerre continuellement. »

      Ce texte, initialement paru comme tribune dans Libération le 25 novembre, s’est transformé en appel aujourd’hui signé par près de 5000 personnes. On peut continuer de le signer ici ! Change.org
      Aucune interprétation monolithique, aucune explication mécaniste n’élucidera les attentats. Faut-il pour (...)

  • Humour brittannique

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  • Arabie saoudite. L’exécution se profile à l’horizon pour au moins cinquante condamnés à mort, dont des militants chiites (Amnesty)

    Execution in Saudi Arabia

    La probabilité que plus de 50 personnes soient exécutées sous peu s’accroit, des médias nationaux proches des autorités saoudiennes ayant affirmé qu’ils seraient bientôt tous mis à mort le même jour, a déclaré Amnesty International.

    Les mères de cinq militants chiites figurant parmi ces prisonniers ont imploré le roi Salman de faire preuve de clémence, après avoir eu vent de préparatifs pouvant être en relation avec des exécutions imminentes.  

    « La forte augmentation du nombre d’exécutions observée cette année en Arabie saoudite, associée à la nature secrète et arbitraire des décisions de justice et des exécutions dans le royaume ne nous laissent pas d’autre choix que de prendre très au sérieux ces signes récents », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « L’Arabie saoudite ne doit pas procéder à ces exécutions, et doit lever le secret entourant les condamnations à la peine capitale, dans le cadre d’une refonte de grande ampleur de son système judiciaire. » 

    Parmi les cinq militants nommés dans l’appel des mères de condamnés figurent des mineurs délinquants : Ali al Nimr, Abdullah al Zaher et Hussein al Marhoon. Amnesty International s’est mobilisée pour demander que leurs condamnations à mort soient annulées, en raison d’allégations crédibles selon lesquelles ils ont été torturés et fait l’objet de procès iniques devant le Tribunal pénal spécial, qui est saisi des affaires en relation avec le terrorisme. Le droit international prohibe le recours à la peine de mort contre les personnes âgées de moins de 18 ans. 

    Parallèlement à l’action menée par Amnesty International en leur faveur, un groupe d’experts des Nations unies et le Parlement européen ont tous deux exhorté l’Arabie saoudite à s’abstenir d’exécuter Ali al Nimr. Philip Hammond, le secrétaire d’État britannique, a déclaré publiquement qu’il ne pensait pas qu’Ali al Nimr serait mis à mort.  

    Ali al Nimr et son oncle, Nimr al Nimr, un dignitaire religeux chiite, faisaient partie de six militants arrêtés après des manifestations réclamant une réforme politique, qui avaient débuté dans la province de l’Est, majoritairement chiite, en 2011.

    « Trois de ces six militants ont été condamnés pour des "infractions" commises alors qu’ils étaient mineurs, et ont affirmé qu’on les avait torturés afin de leur arracher des aveux. Compte tenu de ce que nous savons des profondes failles du système pénal saoudien, l’équité des procès de personnes passibles de la peine de mort dans ce pays nous inspire de sérieux doutes. »

    Les mères de condamnés ont publiquement fait état de leurs craintes, après avoir appris cette semaine que leurs fils avaient été soumis à un examen médical « inopiné » en prison, qu’elles considèrent comme un signe pouvant annoncer une exécution imminente. Quatre de ces cinq hommes sont détenus à l'isolement dans un quartier carcéral accueillant des condamnés à mort, depuis leur transfert à la prison d’al Hair à Riyadh début octobre.  

    Dans leur lettre, les mères demandent l’annulation de la condamnation de leurs fils, et l’organisation de nouveaux procès se déroulant en public et respectant les normes internationales d’équité en la matière, et autorisant la présence d’observateurs indépendants. 

    Cette semaine, plusieurs journaux saoudiens proches des autorités ont indiqué que 55 « terroristes d’al Qaïda et d’al Awamiyya » seront exécutés « dans les jours à venir ». Al Awamiyya est une zone majoritairement chiite de la province de l’Est, où des manifestations ont eu lieu en 2011.  

    « Exécuter par décapitation ou par une autre méthode des dizaines de personnes en un seul jour serait une nouvelle régression vertigineuse pour l’Arabie saoudite, dont les autorités continuent à faire preuve d’un cynisme implacable et même d’une défiance ouverte lorsque des gouvernements et des citoyens du monde entier remettent en question leur recours à la peine de mort », a déclaré James Lynch.  

    L’Arabie saoudite fait depuis longtemps partie des pays procédant au plus grand nombre d’exécutions dans le monde, et ce bilan s’est encore alourdi récemment à la suite d’une forte augmentation du nombre d’exécutions. Amnesty International publiera début 2016 son rapport annuel sur les condamnations à mort et exécutions recensées dans le monde. 

    L’organisation est opposée à ce châtiment en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l'accusé, le crime commis et la méthode d’exécution.

    26 novembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/saudi-arabia-execution-looms-for-at-least-50-on-death-row/

     

  • Yémen. Quand les alliés saoudiens des Occidentaux font un carnage, on appelle ça une guerre. (CCR)

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    Selon un rapport des Nations Unies, depuis le début des bombardements de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre la rébellion houthiste en mars dernier, plus de 5700 personnes ont perdu la vie au Yémen. Le nombre de civils n’a pas été divulgué par l’ONU mais on parle de 830 femmes et enfants décédés. En octobre dernier Amnesty International estimait le nombre de morts à 4000, dont la moitié serait des civils. En tout cas, les ONG et organismes de défense des Droits de l’Homme s’accordent pour dire que les principaux responsables de ces vies perdues sont les pays de la coalition alliée des pays occidentaux.

    On estime également que 21,2 millions de personnes (82% de la population totale) ont besoin d’assistance humanitaire ; 3 millions d’enfants et des femmes enceintes ou allaitant se trouvent dans une situation de malnutrition. Près de 2 millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école non plus depuis mars.

    A cela il faudrait ajouter la pénurie de produits de base et d’aliments due en grande partie au blocus économique imposé par l’Arabie Saoudite.

    Depuis la mi-mars, également, on a près de 9000 cas de violation des Droits de l’Homme. D’ailleurs, en septembre dernier les pays du Golfe ont bloqué la mise en place d’une enquête indépendante des Nation Unies à ce propos.

    Les puissances impérialistes sont responsables et complices de ce drame qu’est en train de vivre le peuple yéménite. Non seulement elles soutiennent leur allié saoudien, qui intervient pour essayer d’éviter la progression des Houtistes chiites alliés de l’Iran, mais elles arment le royaume saoudien.

    En effet, lors de bombardements délibérés contre des populations civiles, Amnesty International affirme avoir trouvé des bombes de type MK 80, fabriquées par l’entreprise états-unienne General Dynamics. Amnesty accuse aussi la coalition menée par l’Arabie Saoudite d’utiliser des bombes à sous-munitions, également fabriquées par une firme états-unienne, Aerojet et Honeywell. Il faut rappeler que l’utilisation des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU depuis 2010.

    Parmi les principaux fournisseurs d’armements à l’Arabie Saoudite et ses alliés on trouve les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne mais aussi la France, comme le « voyage d’affaires » de la mi-octobre de Valls dans la région pour vendre le savoir-faire belliciste français le démontre.

    Alors que les dirigeants des différentes puissances impérialistes ont exprimé leur indignation hypocrite face aux attentats de Paris la semaine dernière, au Yémen il ne s’agit pas simplement du connu « deux poids, deux mesures » face à la mort de civils dans des pays dominés par l’impérialisme, mais de la complicité explicite avec les bourreaux du peuple.

    Si nous dénonçons la responsabilité du gouvernement français avec ses guerres qui sont la source du terrorisme islamiste qui a débouché sur l’assassinat de dizaines de personnes à Paris, nous affirmons qu’en Syrie, au Mali, en Centrafrique, en Libye et au Yémen ce sont aussi avec « nos morts » qu’ils sont en train de payer « leurs guerres ». Philippe Alcoy

    http://www.revolutionpermanente.fr/Yemen-les-allies-saoudiens-des-Occidentaux-font-un-carnage

  • L’Arabie saoudite, un Daesh qui a réussi: notre allié (Anti-k)

    Lors de chaque visite d’un "dignitaire" français, la timide interpellation de la presse concernant le non respect des droits de l’homme et de la femme est un « marronnier » qui n’affecte pas les applaudissements à propos des ventes d’armes et autres marchés conclus avec cette dictature odieuse. Peut-on faire la « guerre » à Daech tout en embrassant Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (80 ans) qui le soutient par toutes sortes de filières et qui constitue sa base idéologique. Ces faits sont bien connus sauf des ignorants volontaires. Les saoudiens impliqués dans le attentats de 11 septembre avec ses 2977 victimes n’ont pas infléchi la politique américaine à leur égard, alors les morts du Bataclan !

    Daesh noir, Daesh blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. L’Etat islamique et l’Arabie saoudite. Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. Mécanique du déni, et de son prix. On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh.

    Le wahhabisme, radicalisme messianique né au 18ème siècle, a l’idée de restaurer un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. C’est un puritanisme né dans le massacre et le sang, qui se traduit aujourd’hui par un lien surréaliste à la femme, une interdiction pour les non-musulmans d’entrer dans le territoire sacré, une loi religieuse rigoriste, et puis aussi un rapport maladif à l’image et à la représentation et donc l’art, ainsi que le corps, la nudité et la liberté. L’Arabie saoudite est un Daesh qui a réussi.

    Le déni de l’Occident face à ce pays est frappant: on salue cette théocratie comme un allié et on fait mine de ne pas voir qu’elle est le principal mécène idéologique de la culture islamiste. Les nouvelles générations extrémistes du monde dit « arabe » ne sont pas nées djihadistes. Elles ont été biberonnées par la Fatwa Valley, espèce de Vatican islamiste avec une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives.

    On pourrait contrecarrer : Mais l’Arabie saoudite n’est-elle pas elle-même une cible potentielle de Daesh ? Si, mais insister sur ce point serait négliger le poids des liens entre la famille régnante et le clergé religieux qui assure sa stabilité — et aussi, de plus en plus, sa précarité. Le piège est total pour cette famille royale fragilisée par des règles de succession accentuant le renouvellement et qui se raccroche donc à une alliance ancestrale entre roi et prêcheur. Le clergé saoudien produit l’islamisme qui menace le pays mais qui assure aussi la légitimité du régime.

    Il faut vivre dans le monde musulman pour comprendre l’immense pouvoir de transformation des chaines TV religieuses sur la société par le biais de ses maillons faibles : les ménages, les femmes, les milieux ruraux. La culture islamiste est aujourd’hui généralisée dans beaucoup de pays — Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Mali, Mauritanie. On y retrouve des milliers de journaux et des chaines de télévision islamistes (comme Echourouk et Iqra), ainsi que des clergés qui imposent leur vision unique du monde, de la tradition et des vêtements à la fois dans l’espace public, sur les textes de lois et sur les rites d’une société qu’ils considèrent comme contaminée.

    Il faut lire certains journaux islamistes et leurs réactions aux attaques de Paris. On y parle de l’Occident comme site de « pays impies »; les attentats sont la conséquence d’attaques contre l’Islam ; les musulmans et les arabes sont devenus les ennemis des laïcs et des juifs. On y joue sur l’affect de la question palestinienne, le viol de l’Irak et le souvenir du trauma colonial pour emballer les masses avec un discours messianique. Alors que ce discours impose son signifiant aux espaces sociaux, en haut, les pouvoirs politiques présentent leurs condoléances à la France et dénoncent un crime contre l’humanité. Une situation de schizophrénie totale, parallèle au déni de l’Occident face à l’Arabie Saoudite.

    Ceci laisse sceptique sur les déclarations tonitruantes des démocraties occidentales quant à la nécessité de lutter contre le terrorisme. Cette soi-disant guerre est myope car elle s’attaque à l’effet plutôt qu’à la cause. Daesh étant une culture avant d’être une milice, comment empêcher les générations futures de basculer dans le djihadisme alors qu’on n’a pas épuisé l’effet de la Fatwa Valley, de ses clergés, de sa culture et de son immense industrie éditoriale?

    Guérir le mal serait donc simple ? A peine. Le Daesh blanc de l’Arabie Saoudite reste un allié de l’Occident dans le jeu des échiquiers au Moyen-Orient. On le préfère à l’Iran, ce Daesh gris. Ceci est un piège, et il aboutit par le déni à un équilibre illusoire : On dénonce le djihadisme comme le mal du siècle mais on ne s’attarde pas sur ce qui l’a créé et le soutient. Cela permet de sauver la face, mais pas les vies.

    Daesh a une mère : l’invasion de l’Irak. Mais il a aussi un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique. Si l’intervention occidentale a donné des raisons aux désespérés dans le monde arabe, le royaume saoudien leur a donné croyances et convictions. Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront dans de prochaines générations, et nourris des mêmes livres.

    Les attaques à Paris remettent sur le comptoir cette contradiction. Mais comme après le 11 septembre, nous risquons de l’effacer des analyses et des consciences.

    Kamal Daoud, chroniqueur au Quotidien d’Oran, est l’auteur de “Meursault, contre-enquête.”

    By KAMEL DAOUDNOV. 20, 2015

    http://www.anti-k.org/2015/11/21/larabie-saoudite-un-daesh-qui-a-reussi-notre-allie/

  • Arabie: le poète palestinien Ashraf Fayadh condamné à mort pour "blasphème" (Al Huff')

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    Un tribunal saoudien a condamné à mort un poète et artiste plasticien palestinien mardi 17 novembre 2015 pour "blasphème", dans un de ses recueils de poèmes édité en 2008, a annoncé le Réseau arabe d'information sur les droits de l'homme, qui a condamné ce jugement sur son site Internet.

    Ashraf Fayadh est accusé de "blasphème" dans son recueil de poème "التعليمات بالداخل" (Alta'limat Bildakhel), publié en 2008. Le tribunal l'avait d'abord condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet , mais un autre juge à condamné à mort Fayadh, selon Reuters.

    Le réseau arabe d'information sur les droits de l'homme a rappelé que le poète et artiste plasticien palestinien avait déjà été emprisonné par le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice en janvier 2014 pour "promotion de l'athéisme dans ses vers et cheveux longs". Lors de sa détention, il avait été privé de recevoir des visites ou faire appel à un avocat.

    Le poète, issu d'une famille palestinienne résidant depuis plus de 50 ans en Arabie saoudite, avait également fait l'objet une année auparavant d'une plainte pour "ses idées athéistes" auprès du même Comité, qui a émis l'ordre de l'arrêter avant de le libérer, faute de preuves, explique la même source.

    Dans son communiqué, le réseau arabe d'informations sur les droits de l'Homme rappelle que Ashraf Fayadh a pourtant représenté l'Arabie saoudite à la Biennale de Venise comme adjoint du secrétaire du pavillon saoudien. Le poète organise également plusieurs activités artistiques, dont une exposition d'art plastique initiée à l'aide de personnalités officielles, note le réseau.

    Une pétition a été lancée et signée par une centaine d'intellectuels et artistes exigeant la libération du palestinien. La même association a de son côté condamné ce jugement "inquisitoire", déplorant que "la vie humaine n'ait plus aucune valeur auprès des autorités du royaume et du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice".

    Le réseau, qui a dénoncé cette pratique, "destinée à dissuader les intellectuels de la réflexion et de l'innovation", a ordonné l'annulation de cette condamnation et la libération de Ashraf Fayadh.

  • A propos des derniers attentats terroristes en Arabie saoudite (Lcr.be)

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    Depuis l’attentat contre une mosquée chiite du village d’Al-Dalwa dans la région d’Al Ahsa, qui a tué huit personnes et en a blessé neuf autres, il y a eu une série d’attaques terroristes, notamment celle de la mosquée de l’Imam Ali à Qudaih, dans l’est de l’Arabie saoudite, le 22 mai. Près de vingt et une personnes y ont trouvé la mort.

    Elle a été suivie de l’attentat contre la mosquée d’Al Anoud le 29 mai, où sont tombées quatre personnes. Des dizaines d’autres y ont été blessées, notamment trois cadres de la protection populaire, chargée de la protection des mosquées et du contrôle des fidèles. La protection populaire a été fondée suite au massacre de Qudaih. Ces jeunes ont courageusement sacrifié leurs vies pour sauver le reste des fidèles.

    Ils ont empêché d’entrer dans la mosquée un terroriste vêtu en femme, qui s’est alors fait exploser, les emportant dans la mort. Cela a été suivi de l’attaque d’un rassemblement de chiites lors des rites de l’Achoura à Saïhat, qui a vu tomber cinq personnes, dont Bouthaïna Alabad, une étudiante en médecine. Et le 26 octobre, une attaque terroriste a eu lieu dans  une mosquée ismaélienne de Najran, au sud de l’Arabie saoudite, qui a tué deux personnes et fait des dizaines de blessés. Il ne fait aucun doute que tous ces attentats ont une dimension confessionnelle.

    Dans le même temps, des attentats terroristes ont visé des agents de la sûreté dans plusieurs villes : Arar, Taief, Riyad, etc. Les opérations terroristes ont été suivies de marches bien organisées pour la défense des droits de l’homme, et contre le terrorisme et la violence. Elles ont connu une affluence populaire, des slogans y ont été scandés, condamnant l’incitation à la haine et le confessionnalisme. En outre, les événements d’Al Anoud ont bénéficié d’une couverture médiatique locale et internationale, qui a souligné l’héroïsme des trois jeunes hommes, notamment Mohammad Alarbash. Puis vinrent les funérailles des martyrs, considérées comme les plus massives de l’histoire de la région, avec à chaque fois des cortèges et des processions d’un demi million de personnes.

    L’engrenage terroriste

    Les opérations terroristes ne sont pas nouvelles au niveau local et le spectre du terrorisme n’est issu que de la crise sociale dont le pouvoir a été le premier responsable. Les attentats perpétrés dans le passé sont dus à une accumulation de crises qui ont fait sauter un fusible : l’ère de la guerre du Golfe, la crise du 11 septembre et l’étape du printemps arabe. L’État a mis en échec le terrorisme par des actions locales, des attentats et des séries d’arrestations. De la guerre du Golfe dans les années quatre-vingt-dix en passant par les années 2003 (l’année des attentats dans les ensembles résidentiels à Riyad, habités par des étrangers et des occidentaux) jusqu’à 2009 avec la tentative d’assassinat de Mohammad Ben Nayef par Abdallah Talaa Asiri, qui était le n° 85 sur la liste des personnes recherchées par la sécurité.

    De cette époque sanglante l’ex-vice-ministre de l’Intérieur est sorti comme le plus important dirigeant policier qui a pu protéger le pouvoir et le peuple, et vaincre effectivement le terrorisme. Cela a ouvert la voie au petit auxiliaire qui a accédé au faite du pouvoir actuellement, le mandat du pacte. D’où l’adoption par les médias officiels aujourd’hui de ce slogan : « Le terrorisme est sorti de sa tombe pour mieux y retourner », en référence à l’héroïsme de Ben Nayef, l’homme qui mettrait en déroute le terrorisme dans le futur.

    Le pouvoir qui a fait face au terrorisme a pratiqué simultanément un autre terrorisme contre des activistes et des réformateurs, sous prétexte de lutte antiterroriste. Il a arrêté des personnes innocentes et a prononcé à leur encontre des condamnations monstrueuses. Certains sont sortis de prison, d’autres y sont encore oubliés. « L’antiterrorisme a de tout temps été le discours le plus en vogue d’un pouvoir qui veut défendre son pouvoir » (Bassem Chit)

    La terreur est le fils légitime de la classe dirigeante, mais un fils ingrat ! C’est le fruit de l’action de la classe dirigeante qui a entretenu la haine par la division de la société. Toute cette ruine est un contrecoup porté au système répressif et à d’injustice qui ne doit son existence qu’à l’État qui l’alimente !

    Certains médias s’en sont pris à des pays étrangers, comme l’Iran, d’autres ont ciblé des courants politiques sunnites et les ont accusés d’être la source du terrorisme. Si nous regardons attentivement l’histoire, nous comprendrons que l’entité réelle qui a concouru à l’émergence du terrorisme est l’alliance politique des forces impérialistes et de leurs alliés dans la région – nous le retrouvons clairement dans l’histoire de certains terroristes qui ont été soumis à la violence et la torture dans les prisons, ou comme cela est arrivé lors de manifestations des années 1990 organisées par différents courants, que l’État a combattus et dont les cadres ont été arrêtés et jetés dans ses cachots ­— lorsque certains sont sortis ils se sont impliqués dans des opérations terroristes entre 2003 et 2008. Le châtiment collectif et le déni des droits à l’expression et la manifestation ont contribué à  l’augmentation du désespoir qui a été pris en charge par des organisations terroristes qui ont visé – et visent – l’État et des citoyens paisibles. De la même façon que les politiques racistes et le colonialisme ont produit le terroriste John – citoyen britannique de Daech en Irak -, les autorités saoudiennes ont produit le terroriste Shammari. Tous deux sont sortis des prisons politiques. C’est l’État qui a nourri la terreur par la violence organisée, la torture dans les prisons, le lavage des cerveaux, la terreur religieuse dans les programmes scolaires et l’encouragement du prosélytisme sur les chaînes officielles.

    Lors de la visite de Mohammad Ben Nayef aux victimes de l’attentat terroriste à l’hôpital central de Qatif, il y a eu un échange entre lui et l’un des proches des victimes. Le citoyen lui a dit : « Si le gouvernement n’assume pas son rôle, il participe au crime. » Le prince lui a répondu : « L’État joue son rôle et quiconque le doublera sera poursuivi. »  Effectivement, deux jours plus tard, le président des comités populaires de Qatif a été arrêté, puis s’est tenu le procès de ses membres ; Cela révèle le double langage de l’État et son confessionnalisme dans les médias officiels, qui avaient pour slogan « Le citoyen est le premier policier » suite à l’attentat d’Al Anoud.

    Mohammad Ben Nayef a appelé lors de son discours consécutif aux événements de Qudaih à « Ne faire qu’un avec l’État » et par la suite il a qualifié les martyrs des comités populaires comme des martyrs du devoir, dans une tentative de hold-up sur les forces populaires qui avaient mis en pratique l’auto-organisation pour protéger les fidèles des attentats terroristes, lors d’un combat auquel les forces gouvernementales n’avaient pas participé. Leur conférer ce titre ne revient qu’à frapper le mouvement des masses et le remplacer par un programme de désillusion militaire dont le peuple n’a pas bénéficié, sinon par des arrestations et des provocations aux points de contrôle, la répression, les meurtres dans les rues. Ils ne sont pas nécessairement des « martyrs du devoir », nous n’avons pas besoin d’une médaille du courage venant d’un pouvoir qui a fait souffrir le peuple, qui a ouvert la voie à la terreur et se réveille maintenant dans le vacarme d’attentats que sa politique n’a su contenir.

    Les facteurs qui ont ouvert la voie à la récente vague de terrorisme

    La classe dirigeante saoudienne a participé à créer les conditions sociales et politiques de reprise du terrorisme par le financement et le soutien ouvert ou implicite à différentes factions de la contre-révolution, l’armement de groupes extrémistes dans le but de sécuriser ses intérêts sur la carte régionale des quotas car « la créature échappe à son créateur et se retourne contre lui. Frankenstein n’est pas lui-même le monstre, mais celui qui le créa, à partir de morceaux de cadavres. Ce Frankenstein de notre temps savait pertinemment qu’en assemblant des éléments produits par la décomposition de diverses sociétés musulmanes, il créait et nourrissait un monstre » Gilbert Achcar, Le Choc des barbaries.

    Localement, l’État a adopté des méthodes policières implacables, consistant en plus de répressions et d’arrestations. Il a procédé à relancer et à consacrer le confessionnalisme sous toutes ses formes. Au moment où l’État a soutenu les factions djihadistes, il a écarté le ministre de la Culture et de l’Information locale, Abdul Aziz Khoja, lorsque ce dernier a pris la décision de fermer la chaîne confessionnelle Wissal après l’attentat terroriste d’Al-Dalwa. La Choura aussi a voté à l’unanimité en juin dernier contre la promulgation d’une loi criminalisant le confessionnalisme au motif que la Constitution du régime refuse la discrimination confessionnelle et religieuse.

    L’État continue de faire avorter les révolutions populaires par tous les moyens, en soutenant les régimes capitalistes et les forces réactionnaires contre-révolutionnaires. Le régime saoudien réactionnaire est le leader de la contre-révolution, dont il est le père spirituel !

    Conclusion

    Nous devons apprendre des événements historiques et des étapes des luttes du peuple. Ce sont des  lueurs d’espoir d’une société qui se soulève contre des régimes de tyrannie : la sortie dans la rue de centaines de personnes à Djeddah en 2011 en protestation contre l’insuffisance des infrastructures qui a conduit à la catastrophe des inondations, les manifestations du 5 février de la même année, qui ont vu la participation de plus de quarante femmes proches des prisonniers politiques devant le siège du ministère de l’Intérieur dans la capitale Riyad, la révolte des prisonniers à Al Hayer en 2012, en 2013, le nombre des manifestants s’est élevé à deux cents femmes et hommes devant le ministère de l’Intérieur, les manifestations de Qassim la même année, pour arriver au soulèvement de Qatif et l’émergence du mouvement populaire qui a fait vingt-sept martyrs.

    Le mouvement révolutionnaire contre la politique de la classe dirigeante est le fer de lance de la lutte contre le terrorisme. Le maintien de cette classe est à la racine de la reproduction du système terroriste, de l’exploitation et de l’injustice.

    Cela nous prouve que notre unique ennemi est un ennemi organisé et il faut que nous aussi nous nous organisions, dans toutes nos appartenances, pour l’affronter ;

    Pour aujourd’hui, nous disons :  « Nous voulons tous nos droits, nous voulons la liberté religieuse et la liberté d’expression, nous voulons voir disparaître la discrimination confessionnelle, nous voulons une répartition juste de la richesse, nous voulons une justice sociale, sans oublier la libération des prisonniers, des militants et des oubliés. Nous affrontons l’État et nous arracherons les droits pour extirper à la racine la violence et le terrorisme officiel religieux. 18 novembre 2015 par Nidhal Farah

    (Traduction de l’arabe, Luiza Toscane et Rafik Khalfaoui )

    Source : http://www.al-manshour.org/node/6635

    http://www.lcr-lagauche.org/a-propos-des-derniers-attentats-terroristes-en-arabie-saoudite/

  • Menacés par le réchauffement climatique, les pays du Golfe freinent (encore) la Cop21 (Le Huffington Post)

     

    Abou Dhabi, Doha, Dubaï, Dhahran, Bandar Abbas... D'ici 2100, la plupart des villes des pays du Golfe persique pourraient devenir inhabitables sous le double effet du réchauffement de la planète conjugué à l’humidité très dense qui sévit dans la région. Dévoilé il y a quinze jours par la très sérieuse revue spécialisée Nature Climate Change, à deux mois de la COP21, ce scénario apocalyptique élaboré par deux chercheurs américains n'a pas semblé émouvoir outre mesure les pays concernés qui viendront en décembre à Paris en traînant des pieds.

    Les simulations climatiques régionales avancées par Jeremy Pal, professeur à la Loyola Marymount University à Los Angeles, et Elfatih Eltahir, du Massachusetts Institute of Technology de Cambridge (USA), sont pourtant alarmantes: elles démontreraient que "des pics de température humide dans la région du Golfe vont probablement frôler et dépasser un seuil critique", c'est à dire mortel, avant la fin du siècle si rien n'est fait pour inverser la trajectoire des émissions des gaz à effet de serre (GES).

    Difficile de nier le climat étouffant qui sévit déjà dans la région. En juillet dernier, l'Iran a failli battre le record détenu par l'Arabie saoudite de température ressentie en enregistrant un pic de 74°C. D'ici quelques décennies, des millions de musulmans pourraient devoir renoncer à leur pélerinage à La Mecque en raison des températures humides suffocantes.

    L'Arabie saoudite "cancre" officiel des négociations

    De quoi inciter l'Arabie saoudite, le Qatar ou le Koweit à jouer un rôle décisif lors de la conférence climat en décembre prochain à Paris? Même pas.

    Malgré le sérieux et l'imminence de la menace, la plupart des Etats du Moyen-Orient tout comme certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Venezuela, Nigeria), dont l'essentiel du PIB repose sur les énergies carbonées, peinent à s'impliquer franchement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

    Signe qui ne trompe pas, rares sont les pays pétroliers à avoir remis la liste de leurs engagements (INDC) pour réduire leurs émissions de GES. Le Koweit, le Qatar, l'Iran, l'Irak et surtout l'Arabie saoudite manquent toujours à l'appel. Officiellement, ces INDC devaient être remis au 1er octobre afin d'être comptabilisés par l'ONU. Les Emirats Arabes Unis, l'un des pays du Golfe les moins en retard en matière de transition énergétique, ont quant à eux remis leur copie le 22 octobre dernier avec un plan a minima dans lequel le gaz et le pétrole sont mis en avant comme la source d'énergie la plus efficace du monde.

    "Cancre officiel" des négociations climatiques aux yeux des experts et des ONG, l'Arabie saoudite est le seul pays membre du G20 à avoir failli à ses obligations en la matière, en dépit des rappels répétés de la communauté internationale. Un "très mauvais signal" pour Célia Gautier, responsable des politiques européennes au Réseau Action Climat (RAC). "C'est une preuve de plus que ces pays n'ont aucun intérêt à soutenir une transition énergétique mondiale", dénonce-t-elle. Le royaume saoudien en particulier, lui qui doit son statut de puissance régionale à sa diplomatie du pétrodollar.

    "A l’approche de Paris ses négociateurs se font de plus en plus présents pour obstruer le processus et tenter de s’opposer aux mesures les plus ambitieuses", prévient l'ancien ministre écologiste Pascal Canfin dans Libération.

    Une ligne maximaliste pour "mieux verrouiller les négociations"

    Entre la question de leur propre survie à moyen terme et leurs intérêts économiques immédiats, "les pays du Golfe sont pris dans une position intenable", confirme Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des négociations climatiques.

    Pour autant, il n'est plus question pour l'Arabie saoudite de s'opposer à tout accord au nom d'un climatoscepticisme d'Etat, comme elle le faisait par le passé. Membre influent du LMDC (Like-Minded Developing Coutries), l'aile dure du groupe des pays du Sud (G77 + Chine), alors même que son PIB par habitant avoisine celui des Etats-Unis, l'Arabie saoudite joue à fond la carte de la solidarité avec les pays les plus pauvres. Une ligne maximaliste " qui est une autre manière de verrouiller les négociations", précise Sandrine Maljean-Dubois.

    "Parallèlement à nos progrès dans le domaine de l’efficacité énergétique et de la gestion du carbone, nous continuons à dépendre des transferts de technologie des pays développés", se plaint le négociateur saoudien Khalid Abuleif cité par Le Monde.

    Une maigre excuse alors que Ryad, tout comme ses riches voisins, dispose de moyens financiers et énergétiques (à commencer par le soleil) considérables pour amorcer sa transition énergétique.

    Même promise à un véritable enfer climatique, l'Arabie saoudite reste en réalité persuadée qu'elle dispose des capacités technologiques pour s'adapter au réchauffement climatique. D'où ses difficultés à respecter le Protocole de Montréal, censé lutter contre le trou de la couche d'ozone en régulant certains gaz très présents dans la réfrigération et les climatiseurs. Pour l'Arabie saoudite comme les pétromonarchies, "n'importe quel litre de pétrole extrait maintenant est plus rentable qu'un litre de pétrole qui reste dans le sol. C'est pourquoi elles ont tout intérêt à freiner le processus, même s'il est inéluctable", résume Célia Gautier.

    Toute la question est de savoir si Ryad et ses alliés auront les moyens diplomatiques pour bloquer les discussions à Paris. Entre le groupe des Pays arabes, le G77 et le LMDC, certains points ambitieux sont effectivement susceptibles de passer à la trappe. A commencer par l'objectif espéré par les ONG de voir inscrire noir sur blanc la fin de l'extraction du pétrole à l'horizon 2050.