Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Arabie Saoudite - Page 6

  • Arabie saoudite. Trois jeunes militants pourraient être exécutés sous peu (Amnesty)

    Afficher l'image d'origine

    Il est à craindre que l'exécution d’Ali Mohammed Baqir al Nimr et de deux autres jeunes militants chiites - arrêtés alors qu’ils étaient mineurs pour avoir participé à des rassemblements contre le gouvernement saoudien - ne soit imminente, a déclaré Amnesty International vendredi 16 octobre après avoir appris qu’ils avaient été transférés en détention à l'isolement.  

    L’organisation est en mesure de confirmer qu’Ali al Nimr, Dawood Hussein al Marhoon et Abdullah Hasan al Zaher ont été conduits en détention à l'isolement à la prison d’al Hair à Riyadh le 5 octobre. Ils ont été appréhendés à des dates différentes en 2012, tandis qu’ils étaient tous mineurs, et ont été condamnés à mort en 2014. Leurs condamnations ont été confirmées par la cour d’appel et la Cour suprême de leur pays en 2015. 

    Selon des informations relayées par des médias favorables au gouvernement, et qui ont provoqué un tollé mondial, Ali al Nimr pourrait être crucifié après sa décapitation. Mercredi 14 octobre, sa mère a exhorté Barack Obama, le président des États-Unis, à intervenir pour sauver son fils.  

    « La peine de mort est un châtiment cruel, inhumain et dégradant et il n’existe aucune preuve qu’elle ait un effet dissuasif sur la criminalité. Son utilisation dans le but de punir une personne qui était mineure au moment des faits qu’on lui reproche est une violation flagrante du droit international », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « Le fait que ces trois hommes affirment avoir été torturés et privés du droit de s’entretenir avec un avocat durant les interrogatoires inspirent d’autres préoccupations au sujet de leurs procédures. Il apparaît clairement qu’ils n’ont pas bénéficié d’un procès équitable. »

    Ali al Nimr a été arrêté en février 2012, alors qu'il avait 17 ans, puis placé dans un centre de réinsertion pour mineurs, avant d'être incarcéré dans une prison pour adultes. Il a été condamné à mort en mai 2014 par le Tribunal pénal spécial de Djedda, un tribunal jugeant des affaires ayant trait à la sécurité et au terrorisme, pour 12 infractions - parmi lesquelles participation à des manifestations antigouvernementales, agressions contre les forces de sécurité, détention d’un mitraillette et vol à main armée. Ali al Nimr a déclaré que ses « aveux » lui avaient été arrachés sous la torture, mais le tribunal a refusé de diligenter une enquête sur ses allégations.  

    Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon ont été arrêtés le 3 mars et le 22 mai 2012, alors qu’ils avaient respectivement 16 et 17 ans. En octobre 2014, ils ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial de Riyadh pour des motifs similaires, puisqu’ils avaient notamment été reconnus coupables d’avoir participé à des défilés antigouvernementaux, commis un vol à main armée et « pris part à l’homicide de policiers en fabriquant et utilisant des cocktails Molotov pour les attaquer ». Eux aussi affirment qu’on les a torturés et forcés à « avouer ». 

    « Le bilan de l’Arabie saoudite concernant les condamnations à mort consécutives à des procédures entachées d'irrégularités est choquant. La peine de mort est souvent appliquée arbitrairement à l’issue de procès iniques », a déclaré James Lynch.

    « Cela est aggravé dans le cas présent par la condamnation de mineurs délinquants à ce châtiment, ce qui constitue une violation du droit international. Il est choquant que le tribunal n’ait pas pris en considération les allégations des trois militants selon lesquelles on les a torturés afin de leur arracher des "aveux", et les ait condamnés à mort sur cette seule base. »

    La Convention relative aux droits de l'enfant, que l’Arabie saoudite est tenue de respecter, indique clairement que la peine de mort ne peut être prononcée pour des infractions commises par des personnes mineures.   

    L’Arabie saoudite est l’un des pays du monde qui exécutent le plus de prisonniers. Le royaume a mis à mort 137 personnes jusqu’à présent cette année, contre 90 pour toute l’année 2014. La peine capitale est souvent imposée à l’issue de procès iniques, et ni les mineurs délinquants ni les personnes présentant des troubles mentaux ne sont épargnés, a indiqué Amnesty International dans un rapport récent.  

    Ali al Nimr est le neveu de Nimr Baqir al Nimr, un religieux chiite originaire de l’est du pays, qui a été condamné à mort en octobre 2014. Les tensions entre les autorités saoudiennes et la minorité chiite du pays se sont accrues depuis 2011, lorsque, en partie inspirés par les mouvements de protestation populaire qui ont balayé le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, certains citoyens vivant dans la province de l'Est, majoritairement chiite, ont multiplié les appels en faveur de réformes.   

    Complément d'information

    Depuis 2012, les autorités saoudiennes persécutent défenseurs des droits humains et dissidents en toute impunité, aussi bien par la voie juridique que par des moyens extrajudiciaires comme des interdictions de voyager.

    Une nouvelle loi de lutte contre le terrorisme est entrée en vigueur en février 2014, et est utilisée depuis lors contre des défenseurs des droits humains et des militants afin de les condamner à de lourdes peines de prison, voire à la peine de mort.

    La plupart des procès de ces militants se sont déroulés devant le Tribunal pénal spécial, dont la compétence est vague et les procédures nimbées de secret.

    Outre les militants chiites ci-dessus, le Tribunal pénal spécial a également condamné Waleed Abu al Khair, défenseur des droits humains et avocat, en vertu de cette nouvelle loi antiterroriste. Le 13 octobre, il a aussi condamné Abdulrahman al Hamed, un des membres fondateurs de l’Association saoudienne des droits civils et politiques, à neuf ans de prison. 16 octobre 2015, 11:42

     

    Pour en savoir plus

     

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/10/saudi-arabia-three-young-activists-could-soon-be-executed/

  • Amnesty demande l’arrêt des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, suspectée de crimes de guerres au Yémen (Basta)

    Amnesty international accuse l’Arabie Saoudite et les forces de la coalition arabe qui interviennent au Yémen de bombarder délibérément les villes densément peuplées, et donc les populations civiles. Plus de 2000 civils et des centaines d’enfants auraient péri depuis le début des opérations, il y a sept mois. Le royaume saoudien utilise également des bombes à sous-munitions interdites par une convention internationale. Cela ne semble pas empêcher l’Allemagne, les Etats-Unis ou la France de continuer de lui vendre des armes, en violation des traités signés.

    Depuis mars 2015, l’Arabie Saoudite mène une opération militaire au Yémen pour contrer les rebelles houthistes et soutenir le gouvernement régulier. Amnesty International avait déjà alerté avant l’été sur les nombreuses victimes civiles du conflit, touchées à la fois par des tirs de la coalition et par ceux des insurgés houthistes. Le 7 octobre, l’ONG a publié un nouveau rapport sur les victimes civiles de cette guerre oubliée du Yémen. « Depuis le 25 mars 2015, plus de 4000 personnes ont été tuées dans le conflit yéménite. La moitié d’entre eux sont des civils, dont des centaines d’enfants », rappelle Amnesty. Dans ce ce nouveau rapport, l’ONG documente plus précisément treize bombardements menés par la coalition menée par l’Arabie saoudite [1]. Ceux-ci ont eu lieu entre mai et juillet. Selon l’enquête réalisée sur place par Amnesty, ces frappes ont tué quelque 100 civils, dont plus de 50 enfants.

    « J’étais près de la rivière et revenais chez moi quand nos maisons ont été bombardées, à environ 10 heures du matin. Ça a été un massacre », a témoigné à Amnesty Ali Qassem Salah al-Shayba, marchand d’animaux et père de quatre enfants. « J’ai perdu mon fils de quatre ans Hassan, et ma fille de 12 ans Taysir ; ma mère Munawwar, ma sœur Aziza et sa fille de six ans Salsabil ; le fils et la fille de mon frère, Mohammed et Yousea, âgés de neuf et 16 ans, et ma cousine Shama’a et ses trois filles, Atkaf, Zahra et Batul, âgés d’un, trois et six ans. Ma femme et mon autre fils de quatre ans ont été blessés, comme ma nièce de 16 ans. » La famille al-Shayba vivait dans un groupe d’habitation au nord-ouest de la ville de Saada. Le 4 juin, quatre frappes aériennes consécutives ont touché leurs maisons. Onze membres de la famille sont morts, dont huit enfants et trois femmes.

    Dans les décombres des habitations, Amnesty a trouvé des fragments de bombes de type MK 80, fabriqué par l’entreprise états-unienne General Dynamics. « Ces bombes ont été systématiquement utilisées par les forces de la coalition saoudienne », précise l’ONG. « Comme pour beaucoup d’autres frappes aériennes de la coalition, il n’y avait pas d’objectif militaire évident sur le site ou dans les environs du lieu touché par ces frappes multiples, dont les victimes étaient toutes des enfants et des femmes », indique le rapport. Selon les conclusions de l’ONG, ce sont les frappes aériennes de la coalition qui ont causé le plus grand nombre de victimes parmi la population civile durant le conflit au Yémen. Le rapport dénonce « le mépris pour la vie des civils » dont fait preuve la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite. Celle-ci « a désigné comme cibles militaires, en violation du droit international, les villes de Saada et de Marran, où vivent des dizaines de milliers de civils ».

    Des civils visés par des frappes multiples

    « Le fait que de larges zones à forte densité de population soient désignées comme cibles militaires et que des habitations civiles soient ciblées de manière répétée montre que les forces de la coalition ne prennent pas les précautions nécessaires pour épargner les civils, comme l’exige le droit international humanitaire », a déclaré Donatella Rovera, qui a conduit la mission d’Amnesty au Yémen. Selon l’ONG, de nombreuses frappes de la coalition saoudienne sont donc illégales. Certaines pourraient même constituer des crimes de guerre.

    Amnesty accuse aussi la coalition d’utiliser des bombes à sous-munitions, également fabriquées par des firmes états-uniennes (Aerojet et Honeywell) : « Les chercheurs d’Amnesty International ont retrouvé les restes de deux types de bombes à sous-munitions, les sous-munitions BLU-97 et leurs disperseurs (CBU-97), et les CBU-105, armes sophistiquées amorcées par capteur. Les bombes à sous-munitions, prohibées par le droit international, dispersent d’innombrables petites bombes sur une large zone. ». L’utilisation des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU depuis 2010.

    L’ONG demande l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur le conflit au Yémen. Et appelle à suspendre les transferts d’armes vers l’Arabie saoudite, notamment ceux de bombes, d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de pièces et composants associés. « Les États qui exportent des armes à l’une des parties du conflit au Yémen sont tenus de veiller à ce que les transferts qu’ils autorisent ne facilitent pas de graves violations du droit international humanitaire », souligne Amnesty.

    Comme Basta ! le rappelait en juin (Voir notre article), l’Arabie saoudite est l’un des plus grands importateurs d’armes au monde [2]. Parmi ses plus gros fournisseurs se trouvent les États-Unis et le Royaume Uni, mais aussi l’Allemagne et la France.

    Des transferts d’armes prohibées par le Traité sur le commerce des armes ?

    L’Arabie Saoudite est le plus gros client des fabricants d’armes français en terme de volume financier des contrats. À lui seul, le royaume saoudien a passé plus de 3 milliards d’euros de commandes en 2014. Entre 2013 et 2014, l’Arabie saoudite a par exemple importé ou commandé à la France des missiles anti-aériens, des canons, des missiles anti-chars ou encore des blindés [3].

    Les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite se sont-elles poursuivies depuis le début du conflit yéménite ? Oui, si l’on en croit les réponses des gouvernements britannique et allemand aux inquiétudes de leurs parlementaires. Entre le 15 mars et le 1er juillet 2015, le Royaume Uni a approuvé 37 licences d’exportations d’armes à l’Arabie saoudite [4]. En avril 2015, l’Allemagne a de son côté autorisé la vente à l’Arabie Saoudite de diverses composantes d’équipements militaires pour un montant de plus de 12 millions d’euros, selon la réponse apportée par le gouvernement allemand à un député de Die Linke (gauche) en mai dernier.

    « Tous les États ont la responsabilité légale de contrôler les transferts d’armes et de les prohiber dans certaines circonstances », rappelle Amnesty. L’article 6 du Traité sur le commerce des armes [5], qui est entré en vigueur fin 2014, stipule en effet qu’un État ne doit autoriser aucun transfert d’armes « s’il a connaissance que ces armes pourraient servir à commettre des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels ».

    Rachel Knaebel 12 octobre 2015

    En Photo : des chasseurs européens Eurofighters de l’armée de l’air saoudienne

    Lire aussi :
    Ces pays vendeurs d’armes qui profitent bien de l’instabilité du monde et du regain des tensions

    Notes

    [1Les autres membres ce la coalition sont le Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Kuwait, le Maroc, le Qatar, le Soudan et les Émirats arabes unis. Les États-Unis et le Royaume Uni ont fournir un appui logistique et de renseignement.

    [2Le deuxième plus gros importateur au monde sur la période 2010-2014. Voir le rapport annuel de l’ONG de référence sur la question du commerce des armes, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    [3Source : base de données de SIPRI.

    [4Source : UK Parliament, Arms Trade : Saudi Arabia : written question-3711.

    [5Voir le texte du Traité ici.

    http://www.bastamag.net/Amnesty-demande-l-arret-des-ventes-d-armes-a-l-Arabie-Saoudite-suspectee-de

    Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

  • Arabie Saoudite (Npa)

     

    ali

    Ne laissons pas décapiter les opposants au régime!

    Ali Nimr a été condamné en première instance par la cour pénale de Djedda pour “appartenance à une cellule terroriste, incitation à la sédition, participation à des émeutes, port d’armes, ciblage d’agents de la sécurité et des installations gouvernementales, participation à des manifestations et des marches hostiles aux autorités”.

    La sentence a été confirmée par les juges du Tribunal spécial et de la Cour suprême, dans l’opacité la plus totale. Ses “aveux”, extorqués sous la torture, auraient dû être invalidés puisque l’Arabie Saoudite est également partie à la Convention contre la Torture.

    Sa condamnation a entraîné de nouvelles manifestations à Qatif et à Awamiya, qui ont repris en septembre 2015 avec l’annonce que l’exécution était imminente, dépendant maintenant de la ratification royale.

    Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Des neuf militants condamnés à mort en 2014, deux, Ridha Al Rubh et Ali Abdallah Alatal, ont vu leur peine commuée en 25 ans d’emprisonnement assortie d’une interdiction de voyage de 25 ans, mais le parquet peut encore faire appel.

    Deux autres, Daoud Hossine Al Marhoun et Ali Al Nimr étaient mineurs au moment de leur arrestation. Leur condamnation est une violation de la Convention relative aux droits de l’enfant à laquelle est partie l’Arabie Saoudite, et depuis des mois, des associations internationales se mobilisent pour les sauver.

    Un tel acharnement s’inscrit dans la volonté du pouvoir saoudien d’éradiquer le mouvement révolutionnaire né en 2011 et qui réclamait la chute du régime. Ce dernier a riposté par des exécutions extra judiciaires, des arrestations, la torture, des peines d’emprisonnement à perpétuité, des châtiments corporels, des interdictions de voyager. Les activistes ont riposté, en réclamant le renversement de la famille Al Saoud et affichant leur solidarité avec la révolution bahreinie.

    En 2014, les blindés ont investi la ville d’Awamiya et les autorités ont instauré une politique de la terreur tandis que les tribunaux prononçaient une série de condamnations à mort, cette fois-ci pour des délits d’opinion (il y a déjà eu 90 condamnations à mort dans les six premiers mois de l’année 2015) et les gouvernants ont procédé à des changements de personnel politique, révélant leur incapacité à répondre aux revendications.

    Le NPA fait siennes les revendications des manifestants, exige la libération immédiate de Daoud Houssine Al Marhoun et Ali Al Nimr ainsi que celle de tous les révolutionnaires arrêtés dans la foulée du mouvement de contestation. Il rappelle son opposition à la peine de mort et dénonce les liens criminels des autorités françaises avec la monarchie saoudienne. Toutes deux ont deux sacrifié la jeunesse d’Arabie Saoudite sur l’autel de leurs intérêts juteux.

    Le NPA dénonce également le mécanisme des Nations Unies qui vient de permettre à l’Arabie Saoudite de diriger au Conseil des droits de l’Homme le groupe qui choisit les rapporteurs spéciaux, soit les enquêteurs sur les violations des droits humains dans le monde! Vendredi 25 septembre 2015

    http://npa2009.org/communique/arabie-saoudite-ne-laissons-pas-decapiter-les-opposants-

  • Multiplication des appels à la clémence pour Ali Al-Nimr (Anti-k + CCR)

     

    Le silence de Hollande était tonitruant, il vient de « parler » …

    A l’issue d’un Conseil européen sur les réfugiés, François Hollande a demandé à l’Arabie saoudite – avec laquelle la France cultive des liens étroits –, d’intervenir pour empêcher l’exécution du jeune chiite Ali Al-Nimr :

    « Je demande à l’Arabie saoudite de renoncer à l’exécution du jeune Ali Al-Nimr au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées. (…) La France est opposée à la peine de mort. J’ai toujours rappelé que cette position ne variait pas, ne connaissait aucune exception et que, pour nous, tout doit être fait pour faire cesser ces exécutions partout, et notamment en Arabie saoudite. »


    « La France est fermement opposée à la peine de mort. Nous appelons à renoncer à l’exécution d’Ali Mohammed Al-Nimr », a déclaré Manuel Valls sur son compte Twitter. Le premier ministre, qui doit se rendre en visite officielle dans le royaume du Golfe en octobre, complète son message par le mot-clé « #FreeNimr ».

    Mercredi, le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Romain Nadal, avait rappelé l’opposition de la France à la peine capitale « en tous lieux et toutes circonstances », se déclarant « préoccupée par la situation d’Ali Mohammed Al-Nimr, condamné à mort alors qu’il était mineur au moment des faits ».

    Washington se dit « profondément préoccupé » Jeudi, les Etats-Unis ont eux aussi exprimé leur « profonde préoccupation ». le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, a déclaré :

    « Nous appelons le gouvernement saoudien à respecter les droits humains universels et ses obligations internationales pour assurer des procédures judiciaires justes et transparentes qui permettent des procès équitables (…), dans cette affaire et dans toutes. »
    Le diplomate américain a toutefois pris soin en lisant un bref communiqué de ne pas condamner explicitement l’éventuelle exécution par l’Arabie saoudite – alliée des Etats-Unis – d’Ali Al-Nimr, aujourd’hui âgé de 21 ans.

    Risque de réaction violente
    Le père de ce jeune Saoudien de 21 ans condamné à mort et en attente d’être exécuté a appelé mercredi le roi Salmane à épargner la vie de son fils, arrêté à 17 ans en février 2012 pour avoir manifesté contre les autorités. Mohammed Al-Nimr a admis que son fils, alors étudiant, avait bien participé à des rassemblements chiites, tout en affirmant qu’il était innocent de plusieurs autres charges pour lesquelles il a été condamné.

    Il a mis en garde contre une réaction violente des membres de la minorité chiite, qui se concentre dans l’est de l’Arabie saoudite, en cas d’exécution de son fils. « Nous ne voulons pas de ça, nous ne voulons pas d’une seule goutte de sang versée », a-t-il affirmé.

    Mohammed Al-Nimr a admis que son fils, alors étudiant, avait bien participé à des rassemblements chiites, tout en affirmant qu’il était innocent de plusieurs autres charges pour lesquelles il a été condamné.
    L’impact d’une exécution serait d’autant plus important que le jeune condamné est le neveu d’un religieux chiite influent, cheikh Nimr Al-Nimr, qui avait été l’un des animateurs du mouvement de contestation qui avait agité en 2011 la province orientale de l’Arabie saoudite, royaume à majorité sunnite où les chiites se disent discriminés. Il avait été condamné à mort pour sédition, désobéissance au souverain et port d’arme le 15 octobre 2014.

    Processus judiciaire en cause
    Mardi, des experts des droits de l’homme de l’ONU ont demandé aux autorités saoudiennes d’annuler l’exécution, en exprimant de sévères critiques sur le processus judiciaire ayant conduit à sa condamnation.

    Riyad « est engagé dans une frénésie d’exécutions cette année, mais décapiter un jeune dont le procès était injuste marquerait un désastreux précédent », a estimé la semaine dernière Joe Stork, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient.

    Depuis le début de l’année, 133 personnes ont été exécutées dans le royaume ultraconservateur, contre 87 sur l’ensemble de 2014, selon un décompte établi sur la base de communiqués officiels. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia, qui invoque la dissuasion comme argument clé pour la justifier. Publié dans 25 septembre 2015 Le Monde.fr avec AFP | 24.09.2015

    http://www.anti-k.org/2015/09/25/multiplication-des-appels-a-la-clemence-pour-ali-al-nimr/

    http://www.revolutionpermanente.fr/Arabie-Saoudite-Ali-al-Nimr-21-ans-condamne-a-la-decapitation-

  • Pourquoi les monarchies du Golfe refusent d'accueillir des réfugiés (FranceTVinfo)

    Alors que quatre millions de personnes ont fui la Syrie depuis 2011, les frontières des riches Etats pétroliers voisins leur restent fermées. Explications.

    Près de 2 millions de réfugiés syriens en Turquie, 115 000 au Liban, 630 000 en Jordanie, 132 000 en Egypte... Et aucun, ou presque, dans les pays du Golfe, d'après les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU. Cette absence d'action politique suscite critiques et interrogations sur la solidarité arabe, non seulement en Occident mais dans les pays eux-mêmes. Comment l'expliquer ?

    Parce que rien ne les y oblige légalement

    Aucun des Etats du Golfe n'est signataire des conventions internationales définissant le statut de réfugié, et notamment la Convention de 1951. Du point de vue du droit international, ils ne sont donc pas contraints d'accueillir des migrants pour leur proposer l'asile ou, a minima, les héberger dans des camps de réfugiés. Contrairement aux pays européens, qui s'organisent en conséquence.

    Pour l'heure, ces pays restent silencieux sur le sujet. "Malheureusement, les riches pays du Golfe n'ont publié aucun communiqué sur la crise et encore moins proposé une stratégie pour aider les migrants, en majorité des musulmans", relevait récemment l'éditorialiste du quotidien qatari Gulf Times.

    Pour les critiques des riches pétromonarchies, le contraste est d'autant plus saisissant que certains de ces Etats du Golfe financent des groupes armés engagés dans la guerre civile syrienne et portent donc une part de responsabilité dans les conséquences humanitaires du conflit. Sara Hashash, responsable des relations presse d'Amnesty International pour le Moyen-Orient, fustige ainsi le comportement "absolument scandaleux" des pays du Golfe.

    Parce qu'ils fournissent déjà une aide financière

    Ces Etats ne sont pourtant pas restés inactifs depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. "Les pays du Golfe ont fourni 900 millions de dollars pour aider les déplacés syriens, à travers des ONG et des donations de particuliers", selon la BBC (en anglais)"Pour des raisons logistiques, le Qatar ne peut accueillir des réfugiés en grand nombre et choisit à la place de les soutenir financièrement", avance Abdullah Al-Athbah, rédacteur du chef du quotidien qatari Al-Arab.

    Mais cette aide est insuffisante, selon le Washington Post (en anglais), qui note que "les Etats-Unis ont levé quatre fois plus de fonds". Directeur pour la Syrie de l'ONG Oxfam, Daniel Gorevan estime lui aussi que les pays du Golfe pourraient "à l'évidence en faire bien plus" pour les réfugiés syriens. Il les invite à leur proposer des emplois, à mettre en place des mécanismes de regroupement familial et des dispositifs d'immigration légale.

    Parce qu'ils craignent un bouleversement de leur démographie

    Problème : ces tout petits Etats (si l'on fait exception de l'Arabie saoudite) craignent d'être submergés par des réfugiés alors qu'ils font déjà travailler des millions de migrants, notamment originaires d'Asie du Sud. Aux Emirats arabes unis et au Qatar, les travailleurs étrangers sont en moyenne cinq fois plus nombreux que les ressortissants nationaux. 

    Pour Sultan Barakat, du Brookings Doha Center, un geste pourrait aider les Syriens et désamorcer les critiques : permettre l'entrée des réfugiés ayant déjà des membres de leur famille dans le Golfe. Des centaines de milliers de Syriens vivent en effet depuis des années dans la région, attirés par les opportunités d'emploi. L'octroi de visas reste cependant strictement contrôlé. 

    Parce qu'ils ont peur pour leur sécurité

    La crise des réfugiés syriens intervient au moment où les pays du Golfe concentrent leur attention sur le conflit au Yémen et sur la complexe opération militaire qu'ils y mènent contre des rebelles chiites Houthis. En outre, pour déstabiliser le président syrien Bachar Al-Assad, soutenu par l'Iran chiite, leur rival régional, des pays du Golfe ont aidé, avec de l'argent et des armes, des groupes rebelles sunnites engagés contre le régime de Damas.

    Dans ce contexte, des considérations sécuritaires sont parfois avancées pour expliquer le refus d'accueillir des réfugiés. "Comme les pays du Golfe sont impliqués dans les affaires politiques de la Syrie, ils peuvent s'inquiéter de ce que pourraient entreprendre ceux qui viendraient chez eux", explique Sultan Barakat, du Brookings Doha Center. L'Arabie saoudite a notamment été visée depuis le début de l'année par des attentats du groupe Etat islamique, et veut réduire le plus possible le risque terroriste sur son territoire. Ariane Nicolas Mis à jour le 08/09/2015 | 17:26

    http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/pourquoi-les-monarchies-du-golfe-refusent-d-accueillir-des-refugies_1074749.html

  • WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire (Courrier International)


    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    Pour arriver à cette conclusion, le journal a trié et analysé 60 000 documents diplomatiques saoudiens dont les fuites ont été orchestrées par le site WikiLeaks. Le SaoudiLeaks ne fait que commencer. D’autres informations pourraient être bientôt révélées : WikiLeaks a révélé que quelque 400 000 autres documents étaient en attente de publication.

    On sait que l’une des priorités de Riyad est de répandre une vision rigoriste de l’islam sunnite. Ce que l’on sait moins, c’est que l’Arabie Saoudite investit également énormément d’argent pour combattre son principal ennemi : l’Iran chiite.

    “[Les Saoudiens] craignaient que la levée des sanctions internationales contre l’Iran après la signature de l’accord nucléaire [le 16 juillet] donne davantage de moyens à Téhéran pour soutenir des groupes [chiites et pro-iraniens]. Mais les documents révèlent une compétition qui va bien au-delà, avec de profondes racines idéologico-religieuses”, écrit le quotidien américain.

    Un soft power efficace

    C’est tout un système d’influence que les autorités saoudiennes ont mis en place et financé par l’argent des pétrodollars, montre l’enquête du quotidien américain. Riyad a notamment accordé des moyens financiers à des prédicateurs à l’étranger, construit des mosquées, des écoles, des centres et soutenu des campagnes pour “contrer des responsables et des médias à l’étranger qui étaient susceptibles de s’opposer à l’agenda du Royaume”.

    “Dans la seule région du Kerala [en Inde], les Saoudiens ont donné 4,5 millions de riyals [1,1 million d’euros] à différents organismes”, rapporte par exemple le site India TV en réaction aux informations révélées par Wikileaks.

    De même, le quotidien de Toronto The Globe and Mail a relevé un “don de 211 000 dollars canadiens [150 000 euros] à une école d’Ottawa et un autre de 134 000 dollars [96 000 euros] à une école de Mississauga” gérée par la Muslim Association of Canada, qui gère également des mosquées et d’autres écoles.

    Si les sommes peuvent paraître relativement modestes pour chacun des cas pris isolé- ment, elles deviennent énormes une fois additionnées les unes aux autres. Tout le mérite du New York Times est précisément d’avoir fait cette addition. “Il s’agit de milliers et de milliers d’organisations militantes et religieuses (...) directement ou indirectement financées par eux”, explique Usama Hasan, chercheur en études islamiques à la fondation Quilliam à Londres, cité par le journal.

    L’organisation mise en place consistait globalement à identifier les personnalités et les associations étrangères à aider ou financer. “Le ministère des Affaires étrangères transmettait les demandes de financement à des officiels de Riyad, parfois les services de renseignements donnaient leur accord après examen des bénéficiaires potentiels et la Ligue islamique mondiale contribuait à avoir une stratégie coordonnée, tandis que les diplomates saoudiens supervisaient le projet à travers le monde”, explique encore le New York Times

    Les pays concernés ne sont pas seulement ceux du Moyen-Orient où la lutte fait rage entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pour l’influence régionale, mais aussi les pays africains, notamment le Mali, où des acteurs locaux ont fait référence à la “menace du chiisme iranien” pour appuyer leurs demandes de fonds auprès des Saoudiens. “La peur de l’influence chiite allait jusqu’à englober des pays dotés de minorités musulmanes aussi réduites qu’en Chine. Aux Philippines, où seulement 5 % de la population est musulmane, des documents présentent également des propositions pour ‘restreindre l’influence iranienne’.”

    Auteur Philippe Mischkowsky Publié le 23/07/2015 - 15:00
     
  • Le client est roi... même quand il torture et assassine! (Npa)


    L’Arabie saoudite, ce partenaire privilégié de la France, ce royaume dans lequel se sont précipités tous les chefs d’État de la planète à l’occasion de l’enterrement du roi Abdallah début 2015, vient une nouvelle fois de s’illustrer. Dix ans de prison, dix ans d’interdiction de quitter le territoire, et 1 000 coups de fouet pour Raif Badawi, telle est la peine « irrévocable » confirmée par la Cour suprême. Le blogueur est en prison depuis 2012, condamné en 2014. Son crime ? Avoir animé un site Internet qui défend la liberté d’expression.

    Mais la liberté d’expression tant vantée par le gouvernement français n’est visiblement pas une raison suffisante pour se brouiller avec le régime saoudien. Ni la répression féroce – avec le recours systématique à la torture et aux châtiments corporels tels que la flagellation et l’amputation – ni même la peine de mort et l’exécution de 84 personnes depuis le début de l’année, ne freine l’État français, pourtant toujours si prompt à se draper dans les droits humains en général et les droits des femmes en particulier quand il s’agit de justifier ses interventions militaires... Christine Lagarde était même allée jusqu’à qualifier le défunt roi Abdallah d’homme qui, « de manière discrète », était « un grand défenseur des femmes ». Pourtant, la discrimination des femmes, en droit comme en pratique, est systématique : sans l’autorisation d’un homme, impossible de se marier, d’entreprendre un voyage, de subir certaines interventions chirurgicales, de prendre un emploi rémunéré ou de suivre un enseignement supérieur... et interdiction pure et simple de conduire. « De manière discrète », c’est le moins que l’on puisse en dire !

    Hollande voue une grande fidélité à l’Arabie saoudite qui s’est concrétisée dans trois visites d’État entre novembre 2012 et janvier 2015. L’industrie d’armement en est la première bénéficiaire : la France avait déjà triplé ses ventes d’armes entre 2012 et 2013, et en novembre 2014, 3 milliards de dollars ont été obtenus grâce à l’accord-cadre signé par le ministre des Finances saoudien et le PDG d’Odas, la société chargée des contrats d’armements décrochés par la France en Arabie saoudite.
    Vraiment, le client est roi ! 

    Christine Poupin

  • L'Arabie saoudite doit agir afin de protéger la minorité chiite au lendemain d’attentats contre des mosquées (Amnesty)

    Les autorités saoudiennes doivent immédiatement prendre des mesures pour protéger la minorité chiite du pays contre les violences motivées par l’intolérance religieuse et mettre fin à des décennies de discriminations systématiques, a déclaré Amnesty International vendredi 29 mai après le deuxième attentat meurtrier contre une mosquée chiite en une semaine.

    L’attaque de vendredi 29 mai à Dammam, dans la province de l’Est, a fait au moins trois morts et un nombre inconnu de blessés pendant la prière du vendredi. Elle est survenue exactement une semaine après que 22 personnes ont été tuées lors d’un attentat contre une autre mosquée chiite à Qudaih, non loin, le 22 mai.

    Si les autorités saoudiennes ne font pas preuve de transparence quant aux enquêtes qu’elles mènent sur ces atrocités, cela alimentera la perception selon laquelle elles restent indifférentes face à l’intensification des tensions et violences contre les chiites.

    Said Boumedouha, Amnesty International

    Selon la télévision d’État, le groupe armé connu sous le nom d’État islamique a revendiqué les deux attentats.

    « Des membres de la communauté chiite d’Arabie saoudite ont été victimes d’attaques cruelles durant la prière du vendredi pour la deuxième semaine d’affilée. Attaquer des fidèles dans une mosquée est absolument injustifiable », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Si les autorités saoudiennes ne font pas preuve de transparence quant aux enquêtes qu’elles mènent sur ces atrocités, et ne prennent pas de mesures sérieuses et efficaces pour mettre fin aux discriminations et appels à la haine contre les chiites, cela alimentera la perception selon laquelle elles restent indifférentes face à l’intensification des tensions et violences contre les chiites.

    « Les autorités ont dénoncé les appels à la haine contre les musulmans chiites, mais elles doivent traduire ces paroles en actes et en faire davantage pour protéger les membres de cette communauté contre de nouvelles attaques violentes. »

    D’après des témoins, l’explosion de vendredi 29 mai a eu lieu dans le parking de la mosquée d’al Imam Hussein, dans le quartier d’al Anoud, à Dammam, environ un quart d’heure après le début de la prière du vendredi.

    Un témoin a déclaré à Amnesty International : « C’est arrivé presque sous mes yeux. Une personne vêtue comme une femme marchait vers l’entrée réservée aux hommes parce que l’entrée des femmes était fermée. Quand il a vu que les organisateurs fouillaient les personnes qui entraient dans la mosquée, il a hésité et s’est éloigné. C’est là qu’un des [organisateurs] l’a vu, et quand il a essayé de l’arrêter, [l’agresseur] a fait détonner les explosifs. »

    Ce témoignage contredit la déclaration officielle du ministère saoudien de l’Intérieur à ce propos, selon laquelle ce sont les forces de sécurité qui ont tenté de déjouer l’attaque.

    Des photos et séquences vidéos macabres circulent sur Internet, et montrent semble-t-il des parties du corps des victimes dispersées dans la mosquée. L’hôpital central de Dammam a indiqué avoir reçu les restes de plusieurs victimes recueillis sur le site de l’attaque. L’intolérance religieuse - en particulier les appels à la haine envers les chiites - est en hausse en Arabie saoudite depuis le début de l’intervention lancée par les autorités saoudiennes et leurs alliés contre les forces houthies au Yémen voisin, qui observent les préceptes de l’islam chiite zaïdite. 29 mai 2015, 17:02

    https://www.amnesty.org/fr/articles/news/2015/05/saudi-arabia-must-protect-shia-minority-in-wake-of-horrific-mosque-attacks/

  • Arabie Saoudite. Le rap des travailleurs immigrés pakistanais (Courrier International)

     

    “Je n'ai pas peur du kafil.”

    C'est le refrain de cette chanson qui met en scène la vie des travailleurs immigrés pakistanais en Arabie Saoudite, et qui fait un tabac sur Internet. Chaque immigré est en effet rattaché à un kafil (sponsor ou tuteur) saoudien dont il est presque entièrement dépendant. Ici, le kafil apparaît au début de la vidéo : “Ah, bien sûr, c'est pour que tu regardes la télé que je t'ai fait venir du Pakistan”, crie-t-il à la face de son domestique. Et celui-ci de répondre en chantant dans un arabe matinée d'ourdou : “C'est moi qui porte tout sur mes épaules. [...] Qui fait les routes ? Qui enlève les ordures ? Les Saoudiens oublient qui conduit les taxis. [...] Je n'ai pas peur du kafil.” En Arabie Saoudite, comme dans tous les pays du Golfe, les Pakistanais, Indiens et Bangladeshis constituent la majorité des immigrés, souvent chargés des tâches les plus ingrates.

    La vidéo a été produite par l'entreprise de médias Tilfaz11 (Télévison11), fondée en 2009 par quatre jeunes Saoudiens, explique le site saoudien Akhbar Al-Saoudiya. Visionnée plus de deux millions de fois, elle a donné lieu à des détournements, comme cette vidéo qui illustre la vision de nombre de Saoudiens qui considèrent qu'en réalité, les immigrés ont la vie belle et abusent de la confiance de leur maître. Publié le 20/04/2015 - 14:31

    http://www.courrierinternational.com/video/arabie-saoudite-le-rap-des-travailleurs-immigres-pakistanais

  • Stop la guerre!

    yemen.jpg

    Yémen. Six enfants comptent parmi les dizaines de victimes des frappes aériennes lancées par l’Arabie saoudite (Amnesty)

     

    Au moins six enfants âgés de moins de 10 ans figurent parmi les 25 victimes des frappes aériennes menées par l’Arabie saoudite contre la capitale yéménite Sanaa dans la matinée du 26 mars, a déclaré Amnesty International après s’être entretenue avec des responsables hospitaliers et des témoins.

    L’organisation s’est en effet entretenue avec du personnel médical de quatre hôpitaux différents, où les corps ont été conduits après avoir été extraits des décombres de 14 maisons touchées par les raids aériens, dans un quartier d’habitation près de l’aéroport international de Sanaa. Les autres victimes étaient des hommes, pour la plupart âgés de 30 à 50 ans.

    On pense que d’autres personnes sont encore ensevelies sous les décombres et au moins 20 blessés, dont quatre femmes, ont été admis à l’hôpital, présentant surtout des blessures par éclats d’obus.Ce lourd bilan de victimes civiles touchées par ces raids pose des questions quant au respect des règles du droit international humanitaire. Toutes les forces armées, notamment saoudiennes, qui procèdent à des frappes aériennes au Yémen doivent prendre toutes les précautions nécessaires en vue d’épargner les civils.

    Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International

    « Cela suppose de vérifier que les cibles sont réellement des objectifs militaires et d’avertir les civils à l’avance lorsque les circonstances le permettent.

    « Les groupes armés houthis et les forces armées yéménites sont également tenus, au titre du droit international humanitaire, de protéger contre les conséquences des attaques les civils se trouvant dans les zones qu’ils contrôlent, notamment en évitant dans la mesure du possible d’installer leurs combattants et leurs armements dans des zones résidentielles », a déclaré Said Boumedouha.

    Étant donné le bilan des victimes civiles, l’Arabie saoudite et les États impliqués dans ces frappes aériennes doivent enquêter afin d’établir s’il y a eu violation du droit international humanitaire. Si des éléments de preuve indiquent que des crimes de guerre ont été commis, les suspects doivent être poursuivis dans le cadre de procès équitables.

    Des responsables du ministère de la Santé du Yémen ont indiqué jeudi 26 mars que les raids aériens avaient fait 25 morts et une quarantaine de blessés. On ignore encore si des combattants figurent parmi les victimes.

    Selon un urgentiste qui a été témoin des événements, la frappe aérienne près de l’aéroport a eu lieu peu avant 3 heures du matin (heure locale), dans le quartier résidentiel de Beni Hawat. Les groupes armés houthis avaient semble-t-il installé un poste de contrôle à 100 mètres de là, et contrôlaient la base d’al Daïlami à 500 mètres environ.

    Les responsables saoudiens ont déclaré le 26 mars qu’ils avaient détruit « toutes les défenses aériennes des Houthis » sur la base d’al Daïlami, attenante à l’aéroport international de Sanaa.

    Beni Hawat est l’un des sites aux alentours de la ville qui ont été frappés par les raids aériens dans la nuit. L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle lançait une intervention militaire dans le cadre d’une coalition de 10 pays, notamment de cinq États du Conseil de coopération du Golfe, contre les groupes armés houthistes. Le gouvernement américain a annoncé le 26 mars qu’il allait fournir « un soutien en logistique et en renseignement » à la coalition ; d’autres gouvernements, notamment ceux du Royaume-Uni et de la Turquie, ont approuvé cette initiative. 26 mars 2015, 17:05

    https://www.amnesty.org/fr/articles/news/2015/03/yemen-six-children-killed-in-saudi-arabian-airstrikes/