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Droits humains - Page 5

  • Répression en Egypte : courrier au Président Sissi (ESSF)

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    Paris, le 21 décembre 2016

    A Monsieur le Président de la République arabe d’Egypte
    Office of the President, Al Ittihadia Palace
    Cairo, Arab Republic of Egypt

    Monsieur le Président,

    Objet : Demande de levée des poursuites contre Mahmoud Abu Zeid dit « Shawkan » et les responsables du Syndicat égyptien des journalistes.

    Arrêté le 14 août 2013, alors qu’il effectuait son travail de photojournaliste, Mahmoud Abu Zeid (Shawkan) est resté emprisonné plus de deux ans sans jugement, en violation de la législation égyptienne. Entamé en décembre 2015, son procès est depuis régulièrement ajourné.
    Shawkan est accusé, entre autres, d’homicide, de tentative d’homicide et de possession d’armes, charges pour lesquelles il encourt la peine de mort.
    Nous sommes persuadés que ces accusations sont sans fondements. Un témoin oculaire, le photographe français Louis Jammes, affirme par exemple : « Il ne portait pas d’arme et n’avait rien d’autre sur lui qu’un appareil photo ».
    Shawkan partage une cellule de 3 mètres sur 4 avec douze autres prisonniers, et son état de santé de ne cesse de se dégrader. Et cela d’autant plus qu’il souffre d’une hépatite C, et que l’accès à un traitement médical lui a été refusé.

    Nous voudrions également évoquer le cas des responsables du Syndicat égyptien des journalistes, Yahia Qallash, son Président, ainsi que Khaled El Balshy et Gamal Abdel Rahim, membres de son Conseil d’administration, dont le procès en appel est prévu pour le 25 décembre. Ils ont en effet été condamnés le 19 novembre à deux ans de prison.
    Ces trois syndicalistes n’avaient pourtant fait qu’agir en conformité avec leur mission syndicale, à savoir protéger deux reporters confrontés à des harcèlements et des menaces.
    Nous estimons que ces condamnations sont contraires au respect des libertés syndicales prônées par l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi qu’au respect de la liberté d’expression.

    Pour toutes ces raisons, nous vous demandons instamment, Monsieur le Président, de faire en sorte que soient levées les charges pesant sur Mahmoud Abu Zeid dit « Shawkan » et sur les responsables du Syndicat égyptien des journalistes.
    En ce qui concerne Shawkan son état de santé nécessite une libération immédiate avant qu’il ne soit trop tard.

    Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de notre entière considération.

    Pour l’Union syndicale Solidaires (France), Eric Beynel et Cécile Gondard-Lalanne

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article39828

    باريس في ٢١ ديسمبر ٢٠١٦،

    إلي السيد رئيس جمهورية مصر العربية
    مكتب الرئيس، قصر الإتحادية
    القاهرة، جمهورية مصر العربية

    الموضوع : طلب وقف ملاحقة محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » و المسئولين عن نقابة الصحفيين المصرية.

    السيد الرئيس،

    تحية طيبة و بعد،

    نتشرف بإفادتكم بالمعلومات التالية :
    لقد تم القبض علي محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » في ١٤ أغسطس ٢٠١٣ أثناء قيامه بعمله كمصور صحفي. و ما زال معتقلاً منذ أكثر من سنتين بلا محاكمة بما يخالف القانون المصري، إذ يتم تأجيل هذه المحاكمة التي بدأت في ديسمبر ٢٠١٥ بصورة مستمرة منذ هذا الوقت.
    و جدير بالذكر أن شوكان متهم بإتهامات شنيعة من بينها القتل و الشروع في القتل و حيازة سلاح و هي إتهامات عقوبتها الإعدام.
    بيد أن هذه الإتهامات في إعتقادنا ليست لها أي أساس من الصحة. و علي سبيل المثال لا الحصر، يؤكد شاهد عيان ألا و هو المصور الفرنسي لويس جامس أن شوكان « لم يكن يحمل أي سلاح و لم يكن بحوزته أي شئ غير جهاز تصوير فوتوغرافي ».
    و يشارك شوكان اثني عشر مسجوناً آخراً في زنزانة مساحتها ٣م × ٤م و حالته الصحية في تدهور مستمر إذ أنه مصاب بإلتهاب الكبد الوبائي و يتم رفض علاجه من هذا الداء.

    كما نود أن نذكر قضية يحيي قلاش نقيب الصحفيين المصريين و عضوي مجلس النقابة خالد البلشي و جمال عبد الرحيم، المزمع محاكمتهم في ٢٥ ديسمبر المقبل. و قد تم الحكم عليهم في ١٩ نوفمبر الماضي حكماً إبتدائياً بالسجن سنتين بالرغم أن هؤلاء النقابيين الثلاثة لم يضطلعوا بأي فعل خارج عن المهمة النقابية المنوطة بهم ألا و هي حماية صحفيين من المضايقات و التهديدات التي كانوا يعانون منها.
    و نعتبر أن هذه الأحكام تخالف الحريات التقابية التي توصي منظمة العمل الدولية بإحترامها كما تخالف حرية التعبير.

    لذا، نلتمس من سيادتكم إتخاذ ما يلزم من تدابير عاجلة لرفع الإتهامات عن محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » و عن المسئولين عن نقابة الصحفيين المصرية.
    أما فيما يخص شوكان، فتقتضي حالته الصحية الحرجة و المتدهورة، الإقراج الفوري عنه قبل فوات الأوان.

    و تفضلوا يا سيادة الرئيس بقبول خالص شكرنا و فائق تقديرنا.

    نيابة عن إتحاد النقابات الفرنسية « سوليدير »

    إريك بينيل و سيسيل جوندار-لالان

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Syria
      List of Progressive & Democratic Syrian Opposition Groups, Individuals, Websites

      , by DAHER Joseph

      Reach out and contact these groups, individuals and websites to help Syrians who are still fighting for justice and human rights. This is a long list. Please scroll down to the end and past the graphics.
      Al-Jumhurriya website, Yassin al-Haj Saleh, Karam Nachar, Yassin Swehat (...)

    • Kuwait
      Syria: Ode to Fallen Dreamers

      , by HASSAN Budour

      “The only revenge to which I aspire is witnessing the triumph of the noble ideals for which I fought, and for which so many men and women in this country have lost their lives and their freedom.”
      — Marcos Ana, communist poet who spent 23 years in General Franco’s prisons
      For those of us not (...)

    • Syria
      Syria: Damascus’ stifled voice from the left

      , by HASSAN Budour

      The story of Syrian Revolutionary Youth: the rise and fall of a grassroots movement offering a third alternative beyond the regime/Islamists binary, whose clear, principled stance made it the target of extreme regime persecution.
      It has been over a year and a half since the last organized (...)

    • Islam politique, islamisme
      Un théâtre intégré d’opérations terroristes – III – La campagne d’Europe de Daech : l’Espagne

      , par FILIU Jean-Pierre

      Après l’Allemagne et le Danemark, nous complétons cette série sur la campagne de Daech en Europe par une troisième et dernière étude de cas : l’Espagne.
      Le 11 mars 2004, l’Espagne a été frappée par ce qui demeure à ce jour, avec 192 morts, le pire attentat djihadiste sur le continent européen . Rappelons (...)

    • Islam politique, islamisme
      Un théâtre intégré d’opérations terroristes – I – La campagne d’Europe de Daech : l’Allemagne

      , par FILIU Jean-Pierre

      Cet article a été écrit avant l’attentat de Berlin du 20 décembre 2016.
      Daech considère le continent européen comme un théâtre intégré d’opérations terroristes. La fermeture toute récente du corridor d’accès des djihadistes à la Turquie est intervenue trop tard pour casser l’élan de la campagne d’Europe, (...)

    • Islam politique, islamisme
      Attentat sur un marché de Noël à Berlin : ce que l’on sait et ce que l’on ignore

      , par Le Monde.fr

      L’attaque sur un marché de Noël lundi soir a fait douze morts, dont un passager du camion, et 48 blessés. Les autorités recherchent toujours l’auteur de l’attentat.
      Au moins douze personnes sont mortes dans l’attaque contre le marché de Noël de la Breitscheidplatz à Berlin, lundi 19 décembre. Les (...)

    • Kuwait
      Kuwait: Prison sentence overturned for human rights defender Rana Al-Sadoun

      , by GCHR

      The Gulf Centre for Human Rights (GCHR) welcomes the news that a three-year prison sentence with hard labour imposed against human rights defender Rana Al-Sadoun was overturned by the Criminal Court in Kuwait on 04 December 2016.
      According to news reports, Al-Sadoun was obliged to sign a (...)

    • Bahrain
      Bahrain: Women Human rights defender Ghada Jamsheer freed from prison

      , by GCHR

      Bahrain: Human rights defender Ghada Jamsheer freed from prison, allowed to work off remainder of her sentence
      Women’s rights defender, writer and blogger Ghada Jamsheer was freed on 12 December after four months in prison in Bahrain, after reaching an agreement to work for the rest of her (...)

     

  • Rafles d’Africains en Algérie : l’irrésistible attraction de l’abject (Afriques en Lutte)

     

    Beaucoup a été dit et écrit sur un régime illégal qui conduit, entre prédation et in-compétence, l’Algérie vers une zone de turbulences que l’on pressent extrêmes.

    Mais, le sujet semble inépuisable car en matière de régression politique et morale, ceux qui maintiennent le pays dans une désastreuse impasse se révèlent en effet particulièrement féconds.

    Au fil de son délitement, ce système semble avoir fait le serment d’extirper – ou au moins de porter systématiquement atteinte à – tout ce qu’il y a de plus élevé et de plus digne de respect dans le capital politique du peuple algérien. Ceux qui le dirigent et en tirent bénéfice semblent avoir fait le serment de ne laisser qu’un champ de ruines en héritage aux générations qui viennent. Cette dictature amnésique, dont la brutalité n’a d’égale qu’une illégitimité intrinsèque, a habitué les populations aux agissements les plus répréhensibles, aux scandales et aux discours plus démagogiques les uns que les autres.

    Régression et machisme

    La camarilla au pouvoir, qu’elle apparaisse sous les feux de la rampe du gouvernement des apparences ou tapie dans l’ombre, situation qu’elle affectionne car elle se sait imprésentable, parvient à chaque détour de l’actualité à étonner par sa capacité à descendre toujours plus bas les échelles de l’indignité. Hocine Aït-Ahmed avait observé avec sa finesse légendaire que « ce régime ne se reproduit que par amputations successives ». Les événements ne cessent de donner sens à l’oxymore du leader disparu. À corruption égale et continue, ceux qui se succèdent pour incarner le système semblent décidément à chaque fois plus ineptes.

    Désemparés par la contraction durable des revenus pétroliers depuis la chute des prix du baril, les porte-voix du régime rentier exposent leur incompétence au grand jour. Ainsi, les déclarations d’une « ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine » ( !) qui propose le 30 novembre que les femmes cadres reversent leur salaire au Trésor public, car « nos maris s’occupent de nous », n’ont pas fini de choquer une opinion qui pensait pourtant avoir tout entendu. Même si bien peu de monde garde quelque illusion sur une bureaucratie dont la vaine parole est le fidèle écho du vide qui la constitue. Et l’on voit bien que face à une crise dont elle appréhende l’ampleur, cette bureaucratie panique et ne trouve de ressources que dans sa culture d’expédients et de bricolages, dénuée de la moindre vision et de toute morale.

    Cette autorité, benoitement inculte, relaie une vision du monde approximative construite sur les représentations machistes à rebours du siècle. Pour scabreuses qu’elles soient, ces déclarations d’une ministre illustrent bien la vulgarité commune d’un personnel de troisième zone formé au cœur du système. Il est vain d’espérer de ces milieux la moindre renouvellement sociopolitique ; on peut constater en toute objectivité qu’ils sont, bien au contraire, les fourriers de l’obscurantisme. Tout aussi gravement, cette sortie augure des difficultés que devra affronter le pays, une fois les réserves de change épuisées.

    Rafle raciste

    Mais ces sottises ministérielles ne sont que vétilles à côté de la rafle de quelque 1 400 sans-papiers africains dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier. La descente de police et de gendarmerie qui a commencé jeudi soir s’est poursuivie vendredi matin. Des éléments de ces services de « sécurité » ont fait irruption dans des locaux occupés par des migrants subsahariens en les sommant de monter dans des bus.

    Selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, les personnes ra-flées, dont des femmes et des enfants, ont été d’abord regroupées dans un camp insalubre dans la périphérie de la capitale. À l’issue de ce voyage au bout de la nuit, ces malheureux devaient être transférés manu militari à Tamanrasset avant leur expulsion du pays.

    Il s’agit là d’une forfaiture renouvelée digne d’un régime fasciste. Par ces pratiques criminelles réitérées, l’Algérie de la Révolution africaine, l’Algérie solidaire de tous les peuples en lutte, l’Algérie de Fanon est ainsi ramenée au rang honteux des pays racistes. Sans fard ni vergogne, des Algériens occupant des fonctions d’autorité ont ordonné la déportation brutale et inhumaine de frères et de sœurs de notre commun continent broyé par les guerres et la misère.

    La servilité du régime

    Comment une telle atrocité a-t-elle pu se reproduire ? Les précédentes expulsions auraient dû servir de leçons. Au regard des valeurs de ce peuple, une telle atrocité est totalement injustifiable et rigoureusement inacceptable. Qui a pris sur lui de cracher à nouveau sur l’Histoire ? Au nom de quel racisme « d’État », au nom de quelle xénophobie officielle expulse-t-on des femmes, des enfants et des hommes réfugiés sur le sol national ? Aucune « raison » ne saurait être opposée à la tradition nationale d’accueil et de solidarité forgée au cours des âges et souvent lors des plus sombres périodes.

    Aucune logique de pseudo-maintien de l’ordre n’excuse l’action policière où certains ont cru voir une manière de flatter les bas instincts d’une catégorie de la population. Bien peu sont dupes cependant. Qui n’a pas compris qu’il s’agit avant tout d’envoyer un signal aux protecteurs européens de la dictature ? Cette punition collective est d’abord destinée à montrer aux Occidentaux que le régime d’Alger est plus que disposé à servir de supplétif docile aux politiques de « containment » des migrations africaines.

    Cet acte cruel et inhumain est un odieux désordre.

    Il est le fait d’un régime mercenaire sans assise populaire et sans repères historiques qui s’empresse de complaire à ses maîtres. Le peuple algérien bâillonné est la première victime de la brutalité d’une tyrannie servile, sans éthique et sans mémoire. Il n’est en rien complice des crimes de la dictature qui l’opprime avec férocité. Les nombreuses expressions concrètes de solidarité de citoyens anonymes en sont la preuve. Ce n’est point en son nom que ce régime commet ces exactions à l’endroit de personnes vulnérables.

    La déliquescence de l’État

    Ce que révèlent essentiellement les pratiques d’expulsion éminemment condam-nables de la dictature et les propos choquants d’une ministre, c’est avant tout l’inquiétante carence de l’État. Incapable de formuler des stratégies d’adaptation à la crise des recettes pétrolières et incapable de concevoir des politiques d’accueil des migrants, le régime n’a plus d’autres recours que d’ineptes balbutiements et la brutalité policière.

    La confusion et le désordre qui caractérisent l’action publique sont flagrants. De fait, cette rafle intervient le jour même de l’ouverture du Forum économique africain, « accueillant » - dans une exhibition honteuse d’impréparation et de désorganisation - les partenaires africains dont le régime expulse les ressortissants.

    De fait, le recul de l’État peut être observé à tous les niveaux d’autorité. De l’administration locale complétement défaillante jusqu’aux centres de décision les plus élevés, entre absence et incompétence avérée. Les annonces qui se succèdent ne sont suivies d’aucun effet, sinon de scandale, conférant à l’action officielle un caractère de pure gesticulation. S’agissant des populations de migrants condamnées à la précarité et aux violences, l’inexistence d’une politique publique claire et cohérente fondée sur les principes fondateurs de l’État algérien est la démonstration claire et nette de l’irresponsabilité du pouvoir face à la situation de quelque 100 000 migrants subsahariens qui vivent dans des condition déplorables en Algérie, comme l’a dénoncé Amnesty International.

    L’informel, dont sont directement victimes ces populations sans droit ni titre de séjour, ronge la société toute entière et contrecarre à la racine les évolutions rendues urgentes par l’imminence des ruptures sociopolitiques. Il est donc vital pour tous ceux qui aspirent à une transition la moins coûteuse possible d’envisager les formes de mobilisations pacifiques qui doivent pallier le déficit d’État et les manipulations politiciennes visant à stimuler les fausses contradictions pour opposer migrants et citoyens. Une démarche elle aussi importée d’Europe ou elle connaît un tragique succès.

    Dans ce contexte de dégradation des conditions générales, pour dérisoires qu’elles soient, les considérations de la ministre ne sont donc pas seulement anecdotiques. Elles disent l’impuissance et le désarroi du système sans autre base sociale que ses clientèles. Privé de moyens financiers opulents hier encore assurés par la rente, le seul levier du régime est la répression.

    L’interdiction des manifestations, les arrestations et condamnations de syndicalistes forment le quotidien d’un régime complétement dévoyé. Dans ces conditions, l’appui de l’Occident est d’autant plus crucial pour la dictature. La déportation massive de migrants est la démonstration implacable qu’un nouveau palier supplémentaire dans une honteuse collaboration a été franchi. Les rafles des Africains sont une autre souillure indélébile que devra assumer ce régime.

    Installé dans une surenchère démagogique et brutale, les « décideurs » sont ainsi aspirés dans une spirale d’indignité qui les entraîne à chaque fois plus bas dans l’infamie.

    Omar Benderra 7 décembre 2016

    http://www.afriquesenlutte.org/

  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Syrie. Dans l'est d'Alep, les civils craignent les actes de représailles

    Égypte. Une défenseure des droits des femmes est arrêtée sur fond d’intensification inquiétante de la répression

    Arabie saoudite. Les condamnations à mort prononcées collectivement à l’issue d’un procès pour «espionnage» sont une parodie de justice

    Sommet du Conseil de coopération du Golfe. Répression systématique de la liberté d’expression dans le Golfe

    Mauritanie. 10 militants anti-esclavagistes libérés

  • En Algérie, incompréhension après les rafles de migrants dans la capitale (RFI)

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    Depuis jeudi, plus de 1 500 personnes subsahariennes ont été arrêtées, regroupées dans un camp puis emmenées à Tamanrasset pour être expulsées. Pourtant, depuis 2012, les migrants semblaient tolérés par les autorités.

    Derrière les barrières de tôle, le chantier de logements semble à l’arrêt. Driss*, un Malien de 22 ans, n’est pas sorti du chantier depuis jeudi 1er décembre. Ce jour-là, vers 17h, les forces de l’ordre sont entrées sur ce chantier où sont employés et vivent des migrants subsahariens. Dix de ses collègues ont été emmenés. « Les gendarmes ont dit : est-ce que vous avez des papiers ? Puis ils leur ont demandé de monter dans le bus », raconte-t-il. L’objectif de cette opération est l’expulsion, selon plusieurs sources qui demandent à rester anonymes.

    Les autorités du Niger confirment avoir été saisies par Alger pour « le passage d’un convoi de migrants à destination de leurs pays d’origine ». Depuis, Driss a peur de mettre le nez dehors. Ses employeurs, une entreprise chinoise, font les courses pour lui : « Ils m’ont demandé ce dont j’avais besoin et ils ont envoyé le chauffeur à la boutique. Eux-mêmes ne comprennent pas ce qu’il se passe et ils s’inquiètent de ne pas pouvoir continuer à travailler si les arrestations se poursuivent », explique le jeune homme.

    A quelques kilomètres de là, Nassim est venu chercher Michel*, un Ivoirien installé en Algérie avec sa famille depuis un an, avec sa fourgonnette. « Je refuse de sortir seul. Si on m’arrête, qui va s’occuper de ma femme et de mon bébé ? Mais le patron a besoin que son chantier avance, donc il proposé de me récupérer chez moi en voiture », dit Michel.

    Employés sur des chantiers et tolérés

    A travers la capitale, les migrants subsahariens travaillent sur des chantiers de construction publics ou privés, dans des restaurants, des cafés, sur les routes. Comme dans d’autres régions du pays, les employeurs avancent des arguments similaires. « C’est impossible de trouver des Algériens pour faire ces travaux. Des électriciens, j’en ai, mais pour des maçons ou des manoeuvres, je dois embaucher des étrangers, même s’ils n’ont pas de papiers. Je n’ai pas le choix », affirme Hamid, chef d’un chantier dans un quartier huppé de la capitale.

    Sur ce chantier coincé entre un barrage de police et la maison d’un homme politique important, une dizaine d’hommes originaires de pays d’Afrique de l’Ouest travaillent depuis plusieurs mois, sans jamais avoir été arrêtés. Selon la loi, toute personne en situation irrégulière en Algérie est passible de deux mois de prison ferme, d’une amende et est reconduite à la frontière. Depuis 2012 et le début des affrontements entre groupes armés du nord et armée malienne, les refoulements qui se faisaient à Tinzaouatine ont été arrêtés. Aujourd’hui, plus de 100 000 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont présents, travaillent et circulent en Algérie. Il arrive que certains soient arrêtés, condamnés pour « séjour irrégulier ». Ils passent alors deux mois en prison et sont libérés avec une obligation administrative de quitter le territoire, mais cette injonction de la justice n’est pas mise en application.

    En fait, depuis 2014, seuls des Nigériens organisés en filières de mendicité ont été arrêtés et reconduits à la frontière, dans le cadre d’un accord entre Niamey et Alger. Selon les chiffres officiels, 17 000 personnes ont été ramenées à la frontière dans ce cadre. Au mois de septembre, le ministre de l’Intérieur annonçait l’expulsion de 1 492 Sénégalais et 370 Guinéens, une annonce étrange que les ambassades n’ont jamais pu confirmer. Une source diplomatique affirmait même que le nombre de Sénégalais présents en Algérie, étudiants et diplomates inclus, « ne dépasse pas les 500 personnes ». Au mois d’août, plus de 400 Maliens avaient été rapatriés au Mali après des violences dans la ville de Tamanrasset, mais ces autorités algériennes ont affirmé que c’était sur la base du volontariat.

    Quatrième épisode de violence en un an

    De l’autre côté de la capitale, la vague d’interpellation de jeudi et vendredi a provoqué la panique. Sophie*, Libérienne, n’a presque pas dormi depuis trois jours : « Je sursaute dès que j’entends un bruit. La gendarmerie est venue deux fois arrêter les gens dans leurs maisons. Ils ont pris des Libériens, des Guinéens, des Maliens. » Dans ce quartier, les migrants subsahariens vivent dans des garages ou petites pièces louées par des Algériens à des prix supérieurs à ceux du marché. Plusieurs enfants libériens, nigérians et camerounais, nés en Algérie, sont scolarisés depuis l’année dernière dans des écoles publiques. Une femme est même régulièrement en contact avec un procureur d’une région du centre du pays depuis que son mari a été assassiné et que la justice algérienne s’est auto-saisie pour trouver le responsable.

    Il y a bien eu des affrontements avec des habitants de Dely Ibrahim, un quartier de la capitale, fin novembre. C’est la quatrième fois cette année que des violences opposent migrants et habitants dans différentes villes. A Dely Ibrahim, le maire avait alors promis aux migrants de « trouver une solution de relogement » et de régler la question « de façon définitive ». Mais lors de violences précédentes cette année, dans les villes de Béchar et Ouargla, les autorités n’avaient pas choisi d’expulser les migrants.

    Dans le camp de Zéralda, en périphérie de la capitale, où ont été rassemblés plus de 1 500 migrants interpellés, comme dans le camp de la région de Tamanrasset, à l’extrême sud du pays, où ils ont été envoyés ensuite, les migrants n’ont eu aucune explication : « Nous sommes enfermés dans des bungalows, sans autorisation d’en sortir, raconte Mohamed*, Malien, à Tamanrasset. Combien de temps va-t-on nous garder là ?  » Dans le bus escorté par des gendarmes, qui l’emmènent vers le sud du pays, Tristan s’inquiète : « On ne sait pas où on va. On ne sait pas ce qu’ils vont faire de nous ».

    Ce mardi, les autorités algériennes n’avaient fait aucune déclaration. « On ne comprend toujours pas ce qu’il se passe », admet une ONG. « J’ai entendu des rumeurs, j’ai été saisi par des compatriotes, mais je n’ai reçu aucune explication officielle », regrette un ambassadeur concerné.

    Leïla Beratto  06-12-2016 

    *Les prénoms ont été modifiés

    http://www.rfi.fr/

    Commentaire: Cet article s'est retrouvé affublé d'un commentaire raciste, d'un certain "Djihad" au nom bien français. Comme il n'est pas question d'encourager la négrophobie, il a été supprimé. Veuillez nous excuser de n'avoir pas été assez vigilants!

  • Paris : 10ème mobilisation citoyenne Alep, Syrie: Arrêtez le massacre!

    L’image contient peut-être : 4 personnes , meme et texte

    Le 08 décembre 2016

    Appel « Alep, Syrie : Arrêtez le massacre ! »

    Depuis le début de la guerre en Syrie, le régime syrien vise et bombarde de manière systématique des hommes, des femmes et des enfants, violant de manière flagrante le droit international humanitaire qui exige la protection des populations civiles en temps de guerre.
    Cette situation dramatique atteint son paroxysme en ce moment même à Alep, où les habitants n’ayant nulle part où se cacher sont soumis à des bombes anti-bunker, des bombes barils, des obus de mortier et des tirs d’artillerie.

    Face à ce drame humanitaire qui se déroule sous nos yeux et contre le silence et l’oubli, des citoyens ont lancé le 6 octobre dernier une mobilisation silencieuse et non-violente pour dénoncer cette situation, éveiller les consciences et demander au régime syrien et à l’ensemble des parties prenantes au conflit de respecter le droit humanitaire, comprenant l’obligation de créer des convois humanitaires.

    Pour manifester votre indignation et votre solidarité avec le peuple syrien, rejoignez-nous !

    Jeudi 8 décembre à 19h00 à Paris
    Rdv place André Tardieu
    Sortie du métro Saint-François-Xavier

    De là, nous nous déplacerons en petits groupes jusqu’à l’Ambassade de Syrie (20 rue Vaneau, 7ème arrondissement), devant laquelle nous allumerons et déposerons des bougies, en signe de soutien à la population syrienne et en mémoire de toutes celles et ceux qui ont trouvé la mort, puis nous reviendrons à la place André Tardieu.

    Tant que la population syrienne continuera d’être la cible de ces massacres odieux, nous reconduirons cette mobilisation silencieuse et non-violente tous les jeudis à la même heure, même lieu.

    Étant donné qu’il s’agit d’une mobilisation citoyenne, merci de ne pas apporter de signes d’appartenance (logos, banderoles, etc.) à une organisation particulière (parti politique, syndicat, etc.).

    Premiers signataires :

    Sylvain Cuzent, Nicolas Derobert, Muriel Menanteau, Laurent Schlumberger, Philippe Westercamp, Stéphane Lavignotte, Sergio Coronado, Elise Lowy, Pierre Larrouturou, Mathieu Gervais, Jean-Marie Gleize, Eric Fassin, Noël Mamère, Pierre Tevanian, Marina Zuccon, Marie-Christine Vergiat, Pierre Khalfa, Jean Pierre Rive, Guy Bories, Jean-Charles Tenreiro, Pia Rondé, Sophie Schlumberger, Thomas Coutrot, Nathalie Garcia, Etienne Fallot, Louisa Garcia, Valérie Rodriguez, Bernard Delprat, Jean Fontanieu, Luc Chelly, Catherine Heurteux Peyrega, Isabeau Beigbeder, Roseline Paugois, Bruno Ehrmann, Olivier Brès, Marie-Noelle Budini, Nicole Mulot-Calvino, Bernard Calvino, Didier Crouzet, Claudia Heidemann, Eric Schlumberger, Françoise Lemaire, Herbert van Tongeren, Emmanuel de Bary , Bénédicte de Bary, Guy Balestier, Christiane Le Chenadec, Stéphanie Vieuxblé, Anne-Laure Danet, Bertrand de Cazenove, Jean Frey, Robert Schlumberger, Jean-Louis Léonhardt, Jacques Daguenet, Valérie Le Du, Yves Carbonnel, Pierre Dufour, Christine Jacquet-Lagreze, Marie-Ange Weber, Gilbert Charbonnier, Robert Olivier, Francis Muller, Nadine Lambert, Bernadette Gagey, Dominique Gagey, Michel Specht, Stéphanie Lacruz, Sylvie Papasian, Bernard Brillet, Jacques Toubeau, Frédéric Trautmann, Marie-Caroline Wemaëre, Jean-Michel Arberet, Isabelle Grellier-Bonnal

    Cet appel est ouvert à la signature de toute personne physique souhaitant soutenir cette démarche. Pour être signataire de l’appel, merci de contacter Nicolas Derobert sur nico_iep@yahoo.fr ou de signer directement l’appel en ligne : http://bit.ly/2dE1nmj

    http://souriahouria.com/

  • La Tunisie est-elle devenue un enfer pour la jeunesse ? (Nawaat)

    Une jeunesse déterminée devient vite déterminante, et c’est ce que les politique et les journalistes de l’ancien monde semblent vouloir empêcher à tout prix .Vincent Cespedes, philosophe, essayiste

    A Gafsa, l’arrestation d’une bande de jeunes gens convertis au Christianisme a suscité un tollé général et a soulevé de grandes interrogations dans une partie de l’opinion publique, et pour cause : dans un pays qui se targue d’être la première démocratie arabe et dont la constitution garantie la liberté de conscience, comment se fait-il qu’on arrive à écrouer des jeunes gens pour avoir changé de religion ? Pourquoi s’attaque-t-on de plus en plus à la jeunesse ? Et y a-t-il de quoi s’inquiéter ?

    Il va sans dire que cet incident n’est pas un cas isolé.

    Dans une Tunisie élevée au rang de paradigme démocratique, la police assène les amis d’une jeune lycéenne suicidée de questions d’ordre religieux. Leur « délit » ?  Ecouter du Hard Rock ! Ce lynchage est également soutenu par certains médias qui, par ignorance ou opportunisme, s’enfoncent dans une sorte de transe verbale où s’entremêlent le faux et le vrai et où des pseudo-spécialistes, dépourvus de tout raisonnement scientifique, viennent s’attaquer à ces jeunes « égarés » qui ont délaissé la voie de Dieu en choisissant celle de Satan. L’amalgame est ainsi fait : le  Hardouss,comme on aime l’appeler ici, est directement assimilé au « sataniste » et l’on voit des inconnus qui, poussés par la fièvre des rumeurs et du mythe des adorateurs de Satan, sortent menacer ces jeunes « impies » devant l’étrange silence de la police.

    En Tunisie, « fierté » du monde démocratique, on ramasse les jeunes amoureux et les fumeurs de joints à la pelle et on les jette dans les maisons d’arrêt, les condamnant à errer dans les couloirs sombres d’une prison surpeuplée et à subir l’expérience traumatisante de vivre dans une cellule insalubre et humide : du pain béni pour les pervers multirécidivistes, les criminels notoires et les terroristes. En effet, après des mois ou des années dans ce milieu propice à toutes les tentations et à tous les dérapages, ces jeunes condamnés seront, à leur sortie de cellule, candidats au djihad ou bien candidats aux crimes majeurs et à la délinquance attitrée. Du coup, dans la « Tunisie des droits de l’Homme », un baiser volé sous un arbre ou bien le simple geste de fumer un joint fait entrer le jeune adolescent dans un engrenage infernal dont il ne sortira que détruit, cassé et aigri.

    Dans une Tunisie nobélisée, on incarcère les jeunes femmes qui boivent de l’alcool car leur crime est double : celui de boire un breuvage de facto interdit par la religion, mais surtout celui d’être femme.

    Ainsi, dans un pays doté d’une constitution moderniste et qui se perçoit comme un modèle féministe incomparable dans le monde arabe, les jeunes femmes sont doublement sanctionnées : alors que le fait de consommer de l’alcool est toléré quand il s’agit d’un jeune homme, il devient passible d’humiliation et de sanction quand il s’agit d’une jeune femme. C’est là tout le paradoxe de la société tunisienne.

    Pointer du doigt les institutions et la législation serait vain car le mal réside, tout d’abord, en nous. Dans la plupart des Etats, les lois ne sont que le prolongement de la société et force est de constater que des institutions au comportement moyenâgeux ne peuvent être que le reflet d’une société à la mentalité moyenâgeuse, toutes catégories sociales confondues. L’acharnement de l’Etat contre la jeunesse est symptomatique d’une société castratrice qui, après la chute du paternalisme politique, refuse de voir ses enfants s’émanciper, ne faisant que creuser encore plus la fracture générationnelle. Persécuter la jeunesse sous couvert religieux témoigne, de surcroît, d’une certaine mainmise idéologique qui tend à étouffer tout souffle progressiste et à formater les jeunes générations à un hypothétique retour en arrière. Lentement, mais sûrement, la Tunisie tend à devenir un enfer pour les jeunes qui n’ont que le choix de fuir : dans une embarcation de fortune vers l’Italie, à travers un réseau de recrutement djihadiste ou bien en partant étudier à l’étranger, tous les moyens sont bons pour quitter un pays désormais perçu comme un tombeau à ciel ouvert.

    5 décembre 2016

    Hajer Zarrouk est enseignante universitaire. Elle est spécialiste en médias et communication.
     
  • Assassinat de Chokri Belaid : 14 ans de prison pour les manifestants à Kélibia (Nawaat)

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    Le tribunal de première instance de Nabeul a condamné par contumace 11 jeunes de Kélibia à 14 ans et un mois de prison ferme le 12 octobre 2016. Le tribunal avait retenu sept chefs d’accusation parmi lesquels la « provocation d’incendie dans des locaux non habités », suite à l’assassinat de Chokri Belaid le 6 février 2013. Une affaire qui ressemble à une dizaine d’autres dans différentes régions où des manifestations ont eu lieu contre le parti islamiste Nahdha à la tête du pouvoir à cette époque.

    Du 6 au 8 février 2013, les manifestations à Tunis et dans les régions étaient marquées par de violents dérapages. Des locaux de Nahdha ont été brûlés et saccagés. Le Front Populaire mais aussi Nidaa Tounes avaient ouvertement imputé la responsabilité politique de l’assassinat de Belaid au parti islamiste. Béji Caid Essebsi avait accusé Ali Larayedh, ministre de l’Intérieur de laxisme car il était au courant des menaces de mort contre Belaid.

    Le jugement rendu contre les jeunes de Kélibia n’est pas isolé.

    À Nassrallah ( gouvernorat de Kairouan ) deux jeunes, accusés d’avoir brûlé le local de Nahdha ont fini par être acquittés le 19 juin 2014 après 14 mois d’arrestation. À Gafsa, Douz, Redayef, Mednine et Kef, les procès liés à cette vague de protestation sont en cours. Le 5 février 2016, la Cour d’appel de Monastir condamne trois jeunes de Ksibet El Mediouni à deux ans de prison ferme. Les 21 autres accusés ont été acquittés. Les trois condamnés sont accusés de vol de matériels d’un poste de police. Le 11 octobre 2016, le bureau de Nahdha à Ben Guerdane signe un accord de réconciliation avec les jeunes accusés d’avoir brûlé son bureau mettant fin aux poursuites judiciaires.

    Seif Eddine Dallegi, ouvrier de 25 ans est l’un des 11 condamnés de Kélibia. Le 7 février, il était parmi les manifestants qui se sont rassemblés au centre ville, avant de se diriger vers le local du parti Nahdha. « Nous étions quelques dizaines de personnes. Au bout de quelques minutes du rassemblement, des confrontations ont eu lieu avec la police qui voulait disperser la foule. Les manifestants se sont divisés entre ceux qui sont restés devant le local de Nahdha et d’autres qui sont partis au poste de police. Entre temps, on nous a informé du vol de la fourrière municipale et d’un hôtel. Deux jours après, la police m’a convoqué … » se rappelle Seif Eddine.

    L’avocat de la défense, Anis Ezzine affirme que les onze condamnés n’ont rien à avoir avec les dérapages qui ont eu lieu. « Nous cranions une instrumentalisation politique de l’affaire surtout que les jugements sont sévères et ne prennent pas en compte le contexte politique des événements » s’inquiète-t-il. En effet, les accusés devaient répondre de sept chefs d’accusation : participation à une entente en vue de préparer et de commettre une agression contre les biens et les personnes, participation à une rébellion provoquée par plus de dix personnes durant laquelle il y a eu agression d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, entrave à la circulation dans les voies publiques, dégradation, sciemment de bien d’autrui, provocation d’incendie dans des locaux non habités, jets de corps solides contre les biens d’autrui ; provocation de bruit et de tapages dans un lieu public.

    Âgés de 18 et 25 ans, les onze condamnés sont juridiquement en état de fuite. ( Aymen Garouch, Ahmed Ben Massoud, Marouan Mrabet, Wissem Abdelwahed, Makrem Charfi, Meriem Jerbi, Hamida Hazem, Seif Eddine Dallegi, Rabii Abdeljaouad et Houcine Hassana ).

    Dans un communiqué publié, le 1er décembre 2016, la section Kélibia – Korba de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme estime que la condamnation de 14 ans de prison est « sévère » vu les circonstances particulières des événements, l’âge des accusés, majoritairement étudiants ou élèves sans antécédents criminels. La LTDH avait déjà souligné, le 31 mai 2013, que les manifestants pacifistes ont été infiltrés par des malfaiteurs qui ont profité de la colère populaire pour voler et saccager un hôtel et une fourrière de motos. Outre les avocats qu’elle a nommé pour défendre les 11 jeunes condamnés, la Ligue a constitué un comité de soutien réunissant des militants indépendants et des partis politiques pour réclamer « un procès équitable ». Les avocats de la défense affirment qu’ils déposeront un recours en cassation dans les prochains jours.

    Le 2 juin 2014, l’Assemblée nationale constituante a voté une loi d’amnistie pour toutes les personnes qui ont participé aux événements de la révolution du 17 décembre 2010 au 28 février 2011. Cette loi a été votée sous la pression de la société civile qui a lancé la campagne Moi aussi j’ai brûlé un poste de police revendiquant la légitimité circonstancielle de l’acte révolutionnaire après avoir recensé près de 130 procès contre des jeunes qui ont participé aux manifestations contre la dictature.

    Henda Chennaoui

    Journaliste indépendante, spécialiste en mouvements sociaux et nouvelles formes de résistance civile. Je m'intéresse à l'observation et l'explication de l'actualité sociale et économique qui passe inaperçue.
     
     
  • Syrie. Dans l'est d'Alep, les civils craignent les actes de représailles (Amnesty)

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    Les forces gouvernementales syriennes qui ont pris le contrôle de quartiers de l'est de la ville d'Alep ces derniers jours doivent veiller à ce que les civils vivant dans ces secteurs puissent circuler librement et soient protégés contre les actes de représailles, notamment la détention arbitraire, la torture, la disparition forcée et le harcèlement, a déclaré Amnesty International lundi 28 novembre 2016.

    Le 27 novembre, les forces gouvernementales syriennes ont pris le contrôle de deux quartiers dans l'est de la ville d'Alep, Jabal Badro et Maskaen Hanano, où vivent actuellement une centaine de familles. Parmi les civils qui sont restés dans ces quartiers, beaucoup ont déclaré à Amnesty International craindre des actes de représailles de la part des forces gouvernementales.

    « Les forces gouvernementales syriennes ont à plusieurs reprises lancé des attaques illégales contre la ville d'Alep, en faisant preuve d'un mépris flagrant pour la sécurité des civils qui vivent dans les secteurs de la ville contrôlés par les groupes armés d'opposition, a déclaré Samah Hadid, directrice adjointe des campagnes au bureau régional d'Amnesty International à Beyrouth.

    « Étant donné le lourd passif du régime syrien en matière de détentions arbitraires et de disparitions forcées à grande échelle, il est crucial que les civils soient protégés dans les quartiers reconquis de la ville d'Alep. Le gouvernement syrien ne doit pas restreindre arbitrairement la liberté de mouvement des civils et doit permettre à ceux qui souhaitent quitter la zone de le faire librement, sans menace ni entrave. »

    Fadi, militant local, a déclaré à Amnesty International que les habitants de Masaken Hanano et Jabal Badro n'ont pas pu fuir face à l'avancée des forces gouvernementales et sont aujourd'hui trop effrayés pour quitter leur domicile.

    « Je connais certaines familles et elles m'ont dit qu'elles se trouvent chez elles et ont peur de circuler dans le quartier, parce que les soldats du gouvernement sont partout », a-t-il déclaré.

    Un autre militant a déclaré que les forces gouvernementales ont emmené des habitants (des hommes) de Masaken Hanano à l'aéroport d'al Nairab pour les interroger et les filtrer. Amnesty International n’a pas pu vérifier ces informations.

    Des habitants de Sheikh Maqsoud – quartier d'Alep sous contrôle des Unités de protection du peuple kurde (YPG) – ont déclaré que près de 8 000 habitants de l'est d'Alep avaient également fui la semaine dernière, alors que les combats et les frappes aériennes s'intensifiaient. Les civils n'ont d’autre issue pour quitter Sheikh Maqsoud que de passer par l'ouest d'Alep, que contrôle le régime syrien. Beaucoup ont trop peur de quitter la zone, craignant les actes de représailles des forces gouvernementales s'ils partent.

    Alors que les forces du régime syrien resserrent l'étau autour de l'est d'Alep, le siège dans cette partie de la ville devrait se renforcer, avec son cortège de conséquences désastreuses pour les civils.

    Un homme ayant fui avec sa famille vers Sheikh Maqsoud a décrit cette situation désespérée : « Je suis arrivé avec mon frère et nos familles il y a quelques jours. Nous avons pris le risque, sans savoir si les Unités de protection du peuple kurde nous laisseraient passer, mais nous ne supportions plus la faim ni le bruit des avions de guerre toute la journée, alors nous avons décidé de partir... La pénurie des denrées alimentaires est générale, et elles sont donc très chères. Chaque jour qui passait, j'étais reconnaissant d'être encore en vie, face aux frappes aériennes et aux tirs d'obus. Nous ne pouvons plus vivre comme ça. »

    28 novembre 2016

    https://www.amnesty.org/

  • Violence à l’encontre des femmes : Insoutenable situation en Algérie (El Watan)

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    Au moins trois femmes sur cinq sont violentées en Algérie.

    D’après l’enquête menée par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), dont les résultats finaux ne sont pas encore dévoilés, 9% des hauts responsables femmes sont violentées en Algérie et près de 93% de femmes de moindre responsabilité, telles que les femmes de ménage, font l’objet de violences.

    Sur la base de ces chiffres effrayants, le Snapap a organisé, samedi à Alger, une rencontre à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Dans un langage ferme, Yamina Meghraoui, présidente du comité des femmes travailleuses-Snapap, dénonce la pression dont fait l’objet la femme algérienne, que ce soit dans son lieu de travail ou dans son domicile. «Cette rencontre est pour nous une occasion d’exprimer notre colère quant à la maltraitance de la femme.

    Nous considérons que toutes les lois du gouvernement algérien instaurent la violence à l’encontre des femmes. A leur tête, la réforme du système de départ à la retraite qui pénalise la femme, majoritaire dans les demandes de retraite anticipée. L’obliger à travailler et lui ôter la possibilité de partir en retraite est aussi une forme de violence», a déclaré Mme Meghraoui, qui n’a pas manqué de dénoncer la loi de finances 2017 adoptée la semaine dernière qui, selon ses propos, ne fera que généraliser la précarité, affaiblir le pouvoir d’achat, augmenter le taux de chômage et réduire le niveau de vie des foyers.

    De pareilles conséquences vont, selon l’oratrice, «directement peser sur la femme, étant donnée qu’elle est le noyau de la cellule familiale». «La précarité et la pauvreté en Algérie commencent à prendre des couleurs féminines. L’importance du taux de chômage et la difficulté d’accéder au travail obligent la femme à accepter des postes précaires, souvent sous contrat à durée déterminée. Ce mode de recrutement en lui-même est une source de violence.

    De plus, la femme est toujours dans la crainte de voir son contrat non renouvelé et se trouve obligée de se taire face à la maltraitance qu’elle pourrait subir. Toutes les femmes recrutées en CDD sont exposées systématiquement à la répression, à la violence et au harcèlement dans toutes ses formes pour voir leurs contrats renouvelés de manière régulière. La majorité des postes de travail précaires sont occupés par des femmes», abonde-t-elle, avant de s’en prendre au code du travail qui, selon elle, légalise et instaure cette sous-traitance et devient alors une source légale de violence à l’égard des femmes.

    Asma Bersali El Watan, 28 novembre 2016

    http://www.algeria-watch.org/

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