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Féminisme - Page 6

  • Maroc : « Reste avec lui, même s’il veut te tuer » (Afriques en Lutte)

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    « Jihan » : Le témoignage d’une survivante de la violence domestique au Maroc

    Les autorités marocaines échouent souvent à empêcher la violence conjugale et familiale, à protéger les victimes, et à punir les agresseurs. Nous, Human Rights Watch, demandons à la Ministre marocaine de la Femme d’adopter des lois fortes à même de protéger efficacement les victimes de violences domestiques. Pour cela, nous avons besoin de votre aide. Mais d’abord, lisez l’histoire de Jihan :

    Jihan (nous avons modifié son nom par mesure de protection), 18 ans, a raconté à Human Rights Watch comment elle avait épousé un homme de plus de 10 ans son aîné, alors qu’elle n’avait que 15 ou 16 ans, avant de s’installer avec lui dans un village de la province d’El Jadida, au Maroc. Elle a déclaré qu’elle l’avait épousé pour fuir la violence que son père exerçait contre elle. Ils ont eu un fils, âgé de 2 ans au moment de l’entretien.

    Le témoignage d’une survivante de la violence domestique au Maroc Jihan a confié que son mari l’avait violentée dès le début de leur mariage :

    Dès la première nuit [mon mari] a commencé à me manquer de respect. Il me demandait de faire des choses contraires à la religion, comme me mettre nue et danser lorsque ses amis venaient, pendant qu’il jouait de la musique. Je refusais, et il me battait.

    Jihan a déclaré que son mari l’avait violée à maintes reprises. « Il m’a forcée à coucher avec lui, même quand je ne voulais pas. » Elle a déclaré qu’il la battait tous les deux ou trois jours, et qu’un jour, il lui avait cogné la tête sur l’évier de la cuisine, occasionnant une blessure qui avait nécessité des points de suture.

    Elle a indiqué que lorsqu’elle s’était rendue au poste de police local pour demander de l’aide, « ils [les policiers] m’ont dit : ‘C’est ton mari, on ne peut rien faire. Va au tribunal.’ Pourtant j’avais des marques de coups partout. »

    Jihan a confié qu’en avril 2015, son mari l’avait battue et étranglée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. « Quand j’ai repris conscience, j’étais dans la rue, en pyjama », a-t-elle expliqué. « Je suis encore allée à la police. Ils m’ont dit : ‘On ne peut rien faire pour toi.’ Je leur ai dit qu’il ne voudrait pas me laisser rentrer à la maison. Ils l’ont appelé, mais il a répondu que c’était un mauvais numéro. » Elle a ajouté que la police n’avait rien fait d’autre, et qu’elle s’était alors réfugiée chez sa sœur. Son mari l’a retrouvée et ramenée à la maison.

    Jihan a précisé qu’en août, après de nombreuses autres scènes de coups, elle avait demandé le divorce. Son mari lui a répondu : « Ah bon, tu veux le divorce ? Je vais te montrer ce que c’est, le divorce. » Il lui a alors donné un coup de poing dans l’œil et a tenté de lui lacérer le visage avec un couteau. Elle a levé le bras pour se défendre, et il lui a tailladé le bras. Une chercheuse de Human Rights Watch a observé des points de suture récents sur son bras. Jihan a déclaré qu’elle n’avait pas déposé plainte, en précisant : « j’ai peur qu’il se venge et qu’il me tue ».

    Jihan logeait dans un refuge géré par une association au moment de l’entretien, et elle avait le sentiment de n’avoir aucun autre endroit où aller. Elle a expliqué que son fils se trouvait avec sa grand-mère paternelle, et qu’elle voulait le récupérer. Elle a indiqué qu’elle voulait le divorce mais que son père refusait de lui remettre son certificat de mariage pour qu’elle puisse introduire la demande de divorce. Il lui a dit : « Dans notre famille, les femmes ne divorcent pas. Reste avec lui, même s’il veut te tuer. »

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    Human Rights Watch s’est entretenu avec « Jihan », ainsi qu’avec 19 autres femmes et filles au Maroc en septembre 2015. Sa situation est un exemple des violences domestiques subies par les femmes dans ce pays, et de la faible réactivité du gouvernement face à ce problème.

    Human Rights Watch a constaté que souvent, les autorités marocaines échouent à empêcher les violences domestiques, protéger les survivantes, et punir les agresseurs.

    Les victimes de violences domestiques comme Jihan méritent beaucoup plus de la part de leur gouvernement. Le Maroc devrait renforcer et adopter des lois en vue d’améliorer la protection pour les victimes de violences domestiques. Human Rights Watch a écrit au gouvernement marocain—et notamment à Bassima Hakkaoui, ministre de la Femme et de la Famille—afin de demander un renforcement du projet de loi sur les violences faites aux femmes, ainsi que des réformes du code pénal et des procédure pénales.

    Voici les mesures les plus importantes que nous recommandons :

    Définition et champ d’application des crimes de violence domestique : Les projets de loi devraient définir clairement la notion de « violence domestique », et pénaliser le viol conjugal. Conformément aux normes de l’ONU, la définition devrait inclure les ex-épouses et les personnes ayant une relation intime non matrimoniale.

    Mesures préventives : Les projets de loi devraient prévoir des mesures de prévention de la violence domestique—notamment des activités de sensibilisation, des modules dans les programmes d’enseignement, ainsi que des actions de sensibilisation des médias aux violences faites aux femmes.

    Responsabilités des forces de l’ordre et du parquet : Les projets de loi devraient spécifier les obligations de la police et des procureurs dans les cas de violence domestique. Ces projets de loi devraient exiger que la police et les procureurs se concertent et communiquent directement, au lieu de demander aux plaignantes de transmettre des messages entre ces services.

    Responsabilités du système judiciaire : Les projets de loi devraient spécifier que le témoignage d’une plaignante pour violences domestiques peut, dans certaines circonstances, être une preuve suffisante pour une inculpation, sans autres témoins.

    Ordonnances de protection : Les projets de loi devraient prévoir spécifiquement des ordonnances de protection, d’urgence et de longue durée.

    En application de ces ordonnances, il serait interdit aux agresseurs de s’approcher des victimes de leurs violences, sous peine d’encourir la force de la loi. Le droit marocain actuel ne prévoit pas de telles ordonnances.

    Autres services et assistance pour les victimes : Les projets de loi devraient prévoir le soutien et la prestation de services aux victimes de violences domestiques. Parmi ces services : des lieux de refuge, des soins physiques et psychologiques, des conseils juridiques, et des lignes d’appels gratuites. Le gouvernement devrait affecter un fond spécial, ou tout autre type d’assistance financière, aux survivantes de violences domestiques.

    6 mars 2016

    Pour plus d’informations, notamment la liste détaillée de nos recommandations au gouvernement marocain, lisez ceci :

    Maroc : Faible réponse face au problème de la violence domestique

    Vous voulez aider Jihan, et toutes les victimes de violences domestiques au Maroc ? Utilisez le hashtag الحقاوي_عطيني_حقي# pour demander à Bassima Hakkaoui, Ministre des Femmes, de renforcer le projet de loi sur les violences faites aux femmes :

    Envoyez un tweet à la Ministre des Femmes marocaine :

    Mme Hakkaoui, défendez les femmes du #Maroc par 1 loi forte contre la violence conjugale https://www.hrw.org/fr/news/2016/02... @MSFFDS الحقاوي_عطيني_حقي#

    Ecrivez sur Facebook à la Ministre des Femmes marocaine :

    1. Copiez le paragraphe suivant en utilisant [Control C] ou [Command C]

    Mme Hakkaoui, les Marocaines ont besoin de vous ! Protégez-les contre la violence conjugale et familiale et punissez les agresseurs, en adoptant une loi forte contre la violence domestique au #Maroc https://www.hrw.org/fr/news/2016/02...

    2. Collez-le, en utilisant [Control V] ou [Command V], en tant que commentaire sous n’importe quel post de la page Facebook du ministère marocain de la Femme

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-reste-avec-lui-meme-s-il

    Et en Algérie, ce n'est pas mieux!

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/femmes/9000_plaintes.htm

     

  • Tunisie : les ouvrières vont diriger une usine abandonnée par son propriétaire (Réalités.tn)

    TUNISIE USINE

    Après avoir déclaré faillite, le propriétaire de l’entreprise de confection « Mamotex », a donné son accord au syndicat des travailleurs de Mahdia pour se retirer de la société et laisser les ouvrières de l’usine se charger de la production et de l’administration de l’entreprise.

    Le Secrétaire Général de l’Union Régionale du Travail de Chebba et Melloulech, Bahri Hedili, a affirmé à Radio Kalima, que cet accord « audacieux » est une première en Tunisie. Les 70 ouvrières ré-ouvriront les portes de l’usine à partir de mars 2016.
    Le syndicat se chargera, pour sa part, de trouver de nouveaux partenaires.

    http://www.realites.com.tn/2016/02/tunisie-les-ouvrieres-vont-diriger-une-usine-abandonnee-par-son-proprietaire/

  • Le combat de Nabila Djahnine continue! (Liberté.dz)

    10 ans après son assassinat par les groupes terroristes

     

    Des militants de divers horizons ont assisté,  hier, à l’hommage rendu par le PST à Nabila Djahnine en projetant un film retraçant son parcours.

     
    En hommage au combat de la féministe Nabila Djahnine contre l’extrémisme religieux, et 21 ans après son assassinat par un groupe terroriste, le Parti socialiste des travailleurs (PST) a organisé, hier, à son siège, à Alger, une cérémonie à sa mémoire à travers la projection d’un film retraçant le parcours de la militante. Étaient présents à cette rencontre des militants de divers horizons, qui ont tenu à saluer l’engagement politique de la défunte en faveur de la démocratie et sa bataille contre le fondamentalisme islamiste, des objectifs qu’elle a payés de sa vie un certain 15 février 1995. La rencontre a été également l’occasion de faire le point sur le combat des femmes dans le monde et particulièrement en Algérie.

    Lors de son intervention, Tinhinane Makci, militante féministe et membre du PST, a avoué que “le féminisme peine à fédérer beaucoup de monde autour de cette question, en raison d’abord de la propagande dont il a été victime”. Et d’ajouter : “Le combat aujourd’hui est de redéfinir ce qu’est le féminisme. Ce n’est pas la guerre entre les sexes, les femmes ne se battent pas contre les hommes, mais contre une idéologie oppressante.” L’intervenante a également abordé l’absence d’une légitimité politique qui semble manquer au combat de la femme sur le terrain. En revanche, rappelle Mme Makci, “les femmes sont solidaires de toutes les luttes sociétales et syndicales, ce qui n’est pas le cas de la cause féministe qui se retrouve, seule, lorsqu’il s’agit de son propre combat”.

    Pour la militante, la question de la femme n’est pas propre au monde arabo-musulman, mais elle concerne le monde entier.

    Par conséquent, Mme Makci a plaidé pour une plus grande émancipation de la femme et l’inscription de ses droits fondamentaux en tant que priorité, au même titre que les droits syndicaux, démocratiques et sociétaux. “Nous devons créer un réseau international afin d’aider le combat des femmes en Algérie.” Dans son plaidoyer, la féministe a souligné que la situation de la femme connaît “un paradoxe”, car, pour elle, “66% des universitaires sont des femmes, mais seulement 18% accèdent au marché de l’emploi”.

    De plus, “le mouvement féministe fait, également, face à des contradictions sociétales et aux textes de loi. La conférencière évoquera une double tâche : changer la société et changer les lois. “Car les deux doivent aller ensemble ; c'est-à-dire s’il y a changement des lois sans changement des mentalités, ça ne peut pas marcher, et s’il y a changement des mentalités sans changement des lois, ça ne peut pas fonctionner non plus. Nous faisons face aux contradictions du terrain.”

    Pour le PST, qui a organisé cet hommage avec la projection du film Lettre à ma sœur réalisé par Habiba Djahnine, il s’agit de rendre hommage à toutes les militantes engagées dans le combat politique pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. En choisissant le timing, à savoir à quelques jours de la célébration du 8 Mars, ce parti veut restituer quelques aspects du combat de feu Nabila Djahnine pour un idéal commun et pour lequel, elle a continué à se battre jusqu’à son dernier souffle.

    Djazia Safta 28-02-2016

    http://www.liberte-algerie.com/actualite/le-combat-de-nabila-djahnine-continue-242936#.VtLEj0GTUnQ.facebook

  • Paris 11è (PCF)

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    Rendez-vous

    • À Paris (11ème), Soirée-débat : les femmes en lutte dans le monde. 
      Le lundi 7 mars 2016 à 19h00
      Salle des fêtes

      Mairie du 11ème
      12 place Léon Blum, 75011 Paris

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4740

  • Hommage à Nabila DJAHNINE.

     
    Foto de Abdelnasser Chiker.

    Il y a 21 ans, le 15 février 1995, notre camarade Nabila DJAHNINE a été assassinée à l’âge de 29 ans à Tizi Ouzou par un commando du groupe islamiste armé. A cette époque, Nabila dirigeait courageusement la résistance et le combat des femmes dans cette région, à travers l’association qu’elle présidait « Tighri N’tmatuth »* et dans les coordinations et les mobilisations nationales des femmes contre le projet obscurantiste islamiste et contre les lois et les pratiques conservatrices du pouvoir et de la société.


    Mais, l’engagement politique de Nabila ne se réduit pas à cette dernière bataille.

    Depuis sa tendre adolescence, Nabila s’est imprégnée des luttes démocratiques et sociales qui rythmaient la vie de sa famille et de sa ville natale, Béjaïa. C’est dans le sillage de l’engagement de son frère aîné Badredine, dirigeant national du mouvement étudiant à partir de 1984/85, puis dirigeant syndicaliste dans l’éducation, et de sa sœur aînée Soraya, militante syndicaliste à la Sonitex, que Nabila allait s’abreuver, à l’instar des autres frère et sœurs, des idées marxistes et de la lutte des classes.

    Ainsi, elle s’engage vers 1986/87 au sein du Groupe Communiste Révolutionnaire (GCR), alors clandestin, devenu en 1989 PST.

    Dirigeante du mouvement étudiant à Tizi Ouzou, où elle suivait ses études supérieures en architecture, elle s’est impliquée dans les mobilisations du MCB et participe à ses assises en 1990. Au premier congrès public du PST, en Mai 1991 à Tipaza, Nabila est élue à sa Direction Nationale. Plus tard, vers 1993, Nabila se concentre particulièrement sur son engagement féministe et, sans aucun reniement de son engagement socialiste, cesse son fonctionnement dans le parti. Loin de rendre compte de son riche parcours militant, ce modeste rappel restitue quelques aspects de son engagement sans limites pour un idéal qui nous est commun et pour lequel, en dépit des menaces sur sa vie, elle a continué à se battre debout jusqu’au dernier souffle.

    En rendant hommage à Nabila DJAHNINE aujourd’hui, le PST salue à travers elle la mémoire de toutes les militantes engagées dans le combat politique pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Ce combat, symbolisé par l’engagement des Moudjahidates pendant la guerre de libération, s’est développé après l’indépendance par les mobilisations des lycéennes et des étudiantes, par les femmes travailleuses et les militantes politiques et féministes.

    Ce combat continue aujourd’hui, comme on l’a vécu à travers la campagne contre le harcèlement sexuel et les récentes mobilisations des associations contre les violences faites aux femmes.

    Bien entendu, les acquis arrachés par ces luttes constituent une avancée inestimable dans notre pays, mais la lutte continuera pour l’abrogation du code de la famille, contre les mentalités conservatrices et moyenâgeuses et contre toutes les discriminations sociales, économiques et politiques à l’égard des femmes. A la veille du 08 Mars 2016, l’esprit de notre camarade Nabila est toujours vivant parmi nous, dans nos cœurs et dans nos luttes.

    Son inimitable éclat de rire, qui nous rappelle combien elle était belle et généreuse, nous accompagnera et ravivera nos espoirs. Et « Thighri n’tmatuth » tonnera encore et encore pour nous rappeler combien Nabila était plus immense encore que la Tour qui porte son nom au bas de son quartier d’enfance, « Houma U Bazine » dans le centre ville de Béjaïa, et combien elle avait la certitude que sa lutte pour l’émancipation des femmes est aussi une lutte pour un monde meilleur sans discriminations, sans inégalités et sans oppressions.


    *Cris des femmes. Secrétariat National du PST
    Alger, le 21 février 2016.


    Le PST organise un hommage à Nabila Djahnine avec la projection du film « Lettre à ma sœur » réalisé par Habiba Djahnine et ce le samedi 27 février 2016 à partir de 13h30 au siège national du PST, sis au 27 Bd ZIROUT Youcef – Alger. La presse et le public sont cordialement invités.

    Abdelnasser Chiker

    PST حــــــزب العمـــــــال الاشـــــــــتراكي
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  • Il y a 21 ans, Nabila Djahnine a été assassinée (Algérie 360)

    Nabila Djahnine a été assassinée le 15 février 1995. Elle n’avait que 30 ans.

    Membre du Comité de cités universitaires de l’université de Tizi-Ouzou, où elle avait poursuivi ses études supérieures en architecture, Nabila Djahnine participa à la fondation du Syndicat national des étudiants algériens, comme elle contribua, dans les années 1980, à la préparation et au déroulement des Deuxièmes Assises du Mouvement culturel berbère, pour la reconnaissance par le pouvoir politique de la langue et la culture berbère.

    Elle a également été cofondatrice de l’Association pour l’Émancipation de la femme, et en 1990, de l’association, Thighri n’Tmettout (Cri de femmes), dont elle était présidente, avant de tomber sous les balles de ses assassins.

    De même que Nabila Djahnine fut un temps, vers la fin des années 1980, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs (PST) et de la Commission femmes de ce dernier.

    Nabila Djahnine n’a eu de cesse de rassembler, organiser et mobiliser en particulier pour dénoncer la condition féminine en Algérie. Elle était jeune, elle rêvait d’un pays réellement libre et démocratique.

    http://www.algerie360.com/algerie/nation/le-15-fevrier-1995-etait-assassinee-nabila-djahnine/

  • Veillée commémorative à la mémoire de Nabila Djahnine (El Watan)

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    Veillée commémorative à la mémoire de Nabila Djahnine

    Une veillée commémorative à la mémoire de la militante féministe Nabila Djahnine,

    lâchement assassinée un certain 15 février 1995 par les sanguinaires islamistes, a été organisée, mardi soir à Béjaïa, par ses amis, ses camarades de lutte, des militants politiques et associatifs de tous bords et des membres de sa famille.

    Ils se sont donné rendez-vous place Saïd Mekbel, une autre victime de la folie meurtrière islamiste. Des bougies ont été allumées en sa mémoire et des prises de parole ont été tenues.

    Soraya, la sœur aînée de Nabila, a déclaré : «Nabila et beaucoup d’autres militantes et militants démocrates ont donné de leur vie,   sacrifié leur jeunesse pour que l’Algérie ne sombre pas dans l’obscurantisme. Comment peut-on oublier, j’y pense chaque jour même, étant donné que son lâche assassinat nous a scié les jambes sur tous les plans ? Aujourd’hui, il ne faut pas juste pleurer Nabila, la meilleure manière de lui rendre hommage, c’est de continuer son combat.»

    «On a assassiné Nabila en croyant mettre un terme à son combat pour l’émancipation des femmes, pour la démocratie et la liberté. Mais beaucoup d’autres Nabila sont nées, dont une qui porte son nom et prénom, qui n’est autre que sa nièce, laquelle est bien partie sur ses traces», a déclaré, pour sa part, Mokrane Aggoune.

    Et au militant et dirigeant du PST Kamel Aïssat de déclarer à son tour : «Aujourd’hui, il est de notre devoir de s’inscrire sur la trajectoire de cette famille combative, la famille Djahnine. Nous sommes tous appelés à enseigner à nos enfants l’ouverture d’esprit et initier nos enfants au combat pour les causes justes comme l’ont fait les parents de Nabila à leurs enfants.»

    Nabila Djahnine est une féministe issue d’une famille militante de Béjaïa.

    Dès l’enfance, ses parents lui ont inculqué la lutte et l’ouverture d’esprit qui la mèneront plus tard sur le chemin du militantisme. Nabila était étudiante-syndicaliste et militante active au sein du MCB. Elle était, par ailleurs, féministe et présidente de l’association Tighri Ntmettouth de Tizi Ouzou, ville où elle suivait également des études en architecture parallèlement à ses activités militantes.

    Militante du Groupe communiste révolutionnaire (GCR), elle a été élue à la direction du PST en mai 1991, avant de la quitter pour se consacrer à son association. Investie corps et âme dans le combat féministe, elle menait une lutte sans concession  contre le patriarcat et l’oppression des femmes. Ceci au moment où les sanguinaires islamistes promettaient le cercueil à toute voix discordante. Le 15 février 1995, alors qu’elle n’avait que 30 ans, elle fut assassinée froidement par les obscurantistes islamistes à Tizi Ouzou.

    21.02.16 M. H.-Khodja

    http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/veillee-commemorative-a-la-memoire-de-nabila-djahnine

  • Tunisie : « Nous avons perdu nos illusions, nos rêves sont réalistes » (Anti-k)

     

    Rim Ben Fraj, 31 ans, est Tunisienne, blogueuse, traductrice, éditrice, diplômée précaire, membre du réseau des traducteurs Tlaxcala. Elle travaille comme journaliste freelance. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Milena Rampoldi : Quels sont les problèmes principaux de la jeune génération en Tunisie ?

    Rim Ben Fraj : La marginalisation économique, sociale et donc politique et culturelle. La jeunesse qui a fait la révolution n’a aucune représentation parlementaire ni gouvernementale, il y a au moins 250 mille diplômés au chômage. Le chômage frappe jusqu’à 80% des jeunes dans certaines régions. La seule alternative qui se présentait -l’immigration clandestine –a été rendue impossible par le mur électronique de Frontex en Méditerranée. Les jeunes qui refusent de se faire recruter par « Daech » n’ont plus que la révolte comme issue. Mais même s’ils se révoltent, l’État n’est pas en mesure de satisfaire leurs revendications : une des conditions posées par la Banque mondiale pour les crédits à la Tunisie est le blocage de nouvelles embauches dans la fonction publique. De plus le niveau de beaucoup de diplômés chômeurs est plutôt bas, à cause de la politique de Ben Ali, qui a facilité le passage du lycée à l’université pour améliorer les chiffres de la Tunisie dans l’index du développement humain. La privatisation par étapes de l’’enseignement et la corruption généralisée n’ont fait qu’aggraver la situation.

    Deux secteurs profitent de cette situation : les entreprises multinationales, principalement d’origine européenne, et les fondations occidentales, principalement allemandes et US. Les premières trouvent une main d’œuvre qualifiée bon marché pour travailler dans des usines proches du marché européen, les secondes recrutent des agents tunisiens pour mettre en œuvre leurs programmes d’influence (au nom de : droits humains, citoyenneté, womens’ empowerment, entrepreneuriat, médias citoyens etc.).

    Pratiquement, cela veut dire que si tu as 25 ans, un niveau bac +3 et que tu cherches du travail, tu as le choix entre travailler dans un Call-center 6 jours sur 7 pour 300 euros par mois, ou pour une association subventionnée, sans contrat ni couverture sociale, pour 400-500 euros par mois. Daech paye à peu près les mêmes salaires. Nos députés viennent de se voter une augmentation de salaire, ils vont gagner 2 000 euros par mois.

    La jeunesse marginalisée est constamment harcelée par la police, les pratiques policières de l’ère Ben Ali n’ont pratiquement pas changé : violences, détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements, en un mot la HOGRA (mépris pour les déshérités) :

    Un exemple : un jeune de Kasserine ou de Gafsa ou de Jendouba (des villes de la Tunisie profonde), se trouve sur l’avenue Bourguiba au centre-ville de Tunis, il est interpellé par la police et dès qu’on voit sur sa carte d’identité d’où il vient et qu’il n’est pas tunisois, dans le meilleur des cas on se contente de l’insulter et de lui ordonner de rentrer « chez lui » , mais bien souvent il passera une nuit en cellule. Comme dit mon père, « pour se déplacer dans ce pays on a besoin d’un visa. ».

    Deuxième exemple : une femme de 30 ans rentre chez elle en taxi, seule ou accompagnée, vers minuit : elle est arrêtée par les flics qui lui demandent : « Pourquoi tu n’es pas encore chez toi à cette heure-ci ? » et la harcèlent au cas où elle rentre d’un bar, genre police des mœurs. L’interrogatoire commence : « Tes parents, ils sont au courant que tu bois de l’alcool ? C’est qui ce mec qui est avec toi ? Tu rentres avec lui ? Donne-moi le numéro de téléphone de ton père, on va lui dire que t’es saoule, tu sais que on peut te coller une affaire de prostitution ». L’un d’eux fait semblant d’écrire pour impressionner la victime. Celle-ci, si elle en a un, sort un billet de vingt dinars et ils s’en vont contents. Si elle n’a pas d’argent, elle va passer une heure à les supplier de la laisser repartir.

    MR : Que serait une vraie révolution pour la Tunisie ? Comment changer ce pays ?

    RBF : C’est la question à 100 000 euros ! Avant de se réaliser dans les rues, la révolution se fait dans les esprits. Et elle passe par la libération des corps. C’est un travail de longue haleine ; l’école nous a formatés pour devenir des « idiots spécialisés », des consommateurs endettés et des individus cloisonnés. La société nous enferme dans des cages. Le projet de Bourguiba – « je transformerai cette nébuleuse d’individus en une nation moderne » – a échoué, un peuple intelligent se retrouve opprimé par une caste de salopards ignorants. Chaque fois qu’il s’est révolté, il a été écrasé par ceux d’en haut et trahi par ceux qui prétendaient le représenter. Nous devons résoudre une contradiction : en nous coexistent un sentiment libertaire et un grand conservatisme, nous devons donc nous éduquer, nous rééduquer, encore et toujours.

    MR : Quels sont les meilleures stratégies pour faire entendre la voix des opprimés dans le pays ?

    RBF : Développer des projets coopératifs et horizontaux permettant de créer des alternatives économiques viables, qui permettent aux gens de vivre en autonomie. Communiquer largement sur les projets réussis et les outils nécessaires. Beaucoup de jeunes journalistes citoyens de la nouvelle génération semblent plus préoccupés par leur survie matérielle que par la diffusion d’informations à ceux et celles qui en ont vraiment besoin. Il faut développer des médias autonomes et alternatifs en « langue tunisienne », vu que le français et l’anglais sont difficilement compris par la majorité des Tunisiens. Et il ne faut pas rester enfermés dans Facebook, il faut retrouver les modes de communication directe.

    MR : Comment est-ce qu’on peut se référer à l’égalitarisme islamique pour le combat ?

    RBF : La plupart des partis se présentant comme islamistes, de la Turquie au Maroc en passant par la Tunisie, ne sont que des regroupements hétérogènes dirigés par une bourgeoisie affairiste voulant prendre la place des bourgeoisies bureaucratiques et policières au pouvoir. Leurs références à l’islam ne sont que des masques pour leurs intérêts de classe. L’islam pratiqué naturellement par les classes populaires, sans blabla idéologique, est plutôt égalitaire. Il fait partie des réflexes naturels dont il n’est pas nécessaire de parler pour qu’ils agissent.

    MR : Comment est-ce qu’on peut lier la lutte marxiste pour la justice sociale avec la lutte islamique pour la justice sociale ?

    RBF : Les idéologies ont fait assez de morts comme ça. La lutte pour la justice sociale ne doit pas s’arrêter à des frontières artificielles, elle doit se construire en partant des besoins communs à tous et à toutes, et pour la défense des biens communs.

    MR : Quels sont les trois points forts de la jeunesse tunisienne que vous donnent de l’espoir pour continuer votre combat pour justice, solidarité, liberté, travail ?

    RBF : Optimisme malgré tout, perte des illusions, remplacées par des rêves réalistes, et « Soumoud » (ténacité).

    Rim Ben Fraj, 31 ans, est Tunisienne, blogueuse (http://othertoons.blogspot.com/) traductrice, éditrice, diplômée précaire, membre du réseau des traducteurs Tlaxcala. Elle travaille comme journaliste freelance. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Milena Rampoldi Écrivaine, traductrice, éditrice et militante des droits humains, Milena Rampoldi est née en 1973 à Bolzano/Bozen, dans le Haut-Adige/Tyrol du Sud italien, dans une famille bilingue et biculturelle. Elle est la fondatrice de l’association ProMosaik pour le dialogue interculturel et interreligieux, qui s’engage pour la paix et les droits humains. Elle est membre de Tlaxcala.

    CADTM – 12 février par Milena Rampoldi , Rim Ben Fraj

    http://www.anti-k.org/tunisie-nous-avons-perdu-nos-illusions-nos-reves-sont-realistes

  • Liban. Les femmes réfugiées en provenance de Syrie sont exposées à l'exploitation et au harcèlement sexuel (Amnesty)

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    Le manque d'aide internationale et les politiques discriminatoires mises en œuvre par les autorités libanaises créent des conditions propices aux atteintes aux droits humains et à l'exploitation des femmes réfugiées au Liban, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public à la veille de la Conférence des donateurs pour la Syrie, prévue à Londres le 4 février.

    Intitulé «Je veux un endroit sûr». Les réfugiées de Syrie déracinées et sans protection au Liban ce rapport dénonce le fait que le refus du gouvernement libanais de renouveler les permis de séjour des réfugiés et la pénurie de fonds internationaux aggravent la situation précaire des femmes réfugiées et les exposent à l'exploitation aux mains de personnes en position de pouvoir, notamment des propriétaires, des employeurs et même des policiers.

    « La pénurie de fonds internationaux alloués à la crise des réfugiés, alliée aux restrictions imposées aux réfugiés par les autorités libanaises, sont synonymes pour les femmes réfugiées en provenance de Syrie de risque de harcèlement et d'exploitation, et d’incapacité à demander la protection des autorités », a déclaré Kathryn Ramsay, chercheuse sur les questions de genre à Amnesty International.

    En 2015, le Liban a interdit au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'enregistrer de nouveaux réfugiés syriens et a promulgué des réglementations qui durcissent les conditions de renouvellement de leur statut de résident. Sans véritable statut légal, ils risquent l'arrestation arbitraire, la détention et même l'expulsion, et beaucoup ont peur de dénoncer des abus à la police.

    Vingt pour cent des foyers de réfugiés syriens au Liban sont dirigés par des femmes. Dans certains cas, elles sont la première source de revenus de la famille, leurs époux ayant été tués, détenus, enlevés ou ayant disparu de force en Syrie.

    « La majorité des réfugiés syriens au Liban luttent pour survivre dans des conditions désespérées. Ils se heurtent à une discrimination généralisée et à de grandes difficultés pour se nourrir, se loger et obtenir un travail. C’est d’autant plus vrai pour les femmes réfugiées. Beaucoup – notamment celles qui dirigent leur foyer – se retrouvent exposées au harcèlement, à l'exploitation et aux violations des droits humains, au travail et dans la rue », a déclaré Kathryn Ramsay.

    Pauvreté et exploitation aux mains des employeurs et des propriétaires

    Environ 70 % des familles réfugiées syriennes vivent très en-dessous du seuil de pauvreté au Liban.La réponse humanitaire de l'ONU à la crise des réfugiés syriens est systématiquement sous-financée. En 2015, l'ONU n'a reçu que 57 % des fonds requis pour son action au Liban. Cette grave pénurie a contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire l'allocation alimentaire mensuelle fournie aux réfugiés les plus vulnérables – elle est passée de 27 euros à 12,50 euros à la mi-2015. Après une injection de fonds fin 2015, cette allocation a été augmentée à 20 euros – soit 0,66 euros par jour. Un quart des femmes avec lesquelles Amnesty International s'est entretenue avaient cessé de recevoir des versements pour l'alimentation au cours de l'année 2015.

    De nombreuses réfugiées ont déclaré lutter pour faire face au coût élevé de la vie au Liban et se procurer des vivres ou payer le loyer, ce qui les rend plus vulnérables à l'exploitation. Selon le témoignage de certaines femmes, des hommes leur ont fait des avances sexuelles déplacées ou leur ont proposé de l'aide ou de l'argent en échange de sexe.

    Dans un contexte de discrimination généralisée à l'égard des réfugiés au Liban, les réfugiées qui ont réussi à trouver un emploi pour subvenir à leurs besoins sont exploitées par leurs employeurs, qui leur versent des salaires excessivement bas. « Ils savent que nous accepterons même le plus bas salaire parce que nous en avons besoin », a déclaré « Hanan », une réfugiée palestinienne venue de Syrie dont le nom a été modifié pour protéger son identité.

    « Asmaa », 56 ans, réfugiée palestinienne venue de Syrie qui vit à Chatila, un camp de réfugiés situé dans la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré qu'elle interdisait à ses filles de travailler, de peur qu'elles ne soient harcelées : « Ma fille a travaillé dans un magasin. Le responsable l'a harcelée et l'a pelotée. C'est pour cette raison que je ne laisse plus mes filles travailler. »

    Plusieurs femmes ont raconté qu'elles avaient quitté un travail ou renoncé à en prendre un parce que le comportement de l'employeur était indécent.

    Trouver assez d'argent pour se loger est un autre défi de taille. Au moins 58 % des réfugiés syriens vivent dans des appartements ou des maisons de location, d'autres dans des bâtiments délabrés et des quartiers informels. De nombreuses femmes ne sont pas en mesure de régler les loyers exorbitants et se retrouvent dans des logements sordides.

    « Qu'elles soient sous-payées au travail ou qu'elles vivent dans des logements sales, infestés de rats et délabrés, elles n'ont pas de stabilité financière, ce qui est source d'énormes difficultés et incite les personnes en position de pouvoir à profiter d'elles », a déclaré Kathryn Ramsay. 

    L'absence de statut juridique accroît les risques

    En raison des procédures bureaucratiques pesantes et des coûts élevés de renouvellement de leurs permis de séjour mis en place par le gouvernement libanais en janvier 2015, de nombreux réfugiés ne peuvent pas renouveler ces documents. Sans permis valide, les réfugiés syriens craignent d'être arrêtés et ne signalent pas les violences à la police.

    La majorité des réfugiées avec lesquelles s'est entretenue Amnesty International ont expliqué que l'absence de permis de résidence les empêche de dénoncer les abus aux autorités libanaises. « Hanan », réfugiée palestinienne de Syrie qui vit dans un camp de réfugiés près de Beyrouth avec ses trois filles, s'est rendue au poste de police pour porter plainte contre un chauffeur de bus qui la harcelait. Les policiers l'ont renvoyée sans enregistrer sa plainte, au motif qu'elle n'avait pas de « statut juridique ».

    « Ces femmes ont bien conscience que le harcèlement et l'exploitation qu'elles subissent sont aggravés par le fait que, n'ayant pas de permis de résidence valides, elles n'ont nulle part où demander aide et protection », a déclaré Kathryn Ramsay.

    Une autre femme syrienne a raconté qu'elle était devenue la cible de harcèlement après s'être rendue à la police :

    « Au bout d'un certain temps, les policiers passaient devant notre maison ou nous appelaient, et nous demandaient de sortir les rejoindre. Il s'agissait des trois policiers qui avaient pris notre déposition. Parce que nous n'avons pas de permis [de résidence], ils nous ont menacées. Ils ont dit qu'ils nous mettraient en prison si nous ne sortions pas avec eux. »         

    Le Liban accueille un plus grand nombre de réfugiés par habitant que tout autre pays au monde, et il n'est guère soutenu par la communauté internationale. Toutefois, cela ne saurait justifier le fait de ne pas protéger les réfugiées contre l'exploitation et les violences.

    « L'afflux de réfugiés exerce une pression considérable sur le Liban, mais ce n'est pas une excuse pour leur imposer des restrictions aussi sévères et les mettre en danger, a déclaré Kathryn Ramsay.

    « Au lieu de favoriser un climat de peur et d'intimidation, les autorités libanaises doivent modifier leur politique en vue de protéger les femmes réfugiées et de faciliter le renouvellement des permis de résidence, sans restriction, de tous les réfugiés. »

    Un soutien international crucial

     Le manque d'aide et de fonds internationaux destinés aux réfugiés au Liban contribue directement à la pauvreté et à la précarité des réfugiées, les exposant à des risques accrus.

    Selon le HCR, au moins 10 % des réfugiés syriens dans les pays d'accueil, soit 450 000 personnes, sont vulnérables et ont besoin d'être réinstallés de toute urgence dans un autre pays en dehors de la région. Le HCR considère que les femmes et les jeunes filles qui sont en danger entrent dans la catégorie des réfugiés « les plus vulnérables ».

    Amnesty International demande à la communauté internationale d'augmenter le nombre de places de réinstallation et le nombre d'itinéraires sûrs permettant aux réfugiés venus de Syrie de quitter la région.

    En outre, elle doit accroître nettement l'aide financière et mettre à profit la conférence des donateurs du 4 février pour s'engager à satisfaire les demandes de financement de l'ONU destinés à faire face à la crise en Syrie pour 2016-2017.

    « Les pays les plus riches du monde – l'Union européenne dont le Royaume-Uni, les États du Golfe et les États-Unis notamment – doivent se mobiliser davantage en vue de remédier à cette crise. Ils doivent accroître l'aide humanitaire pour les personnes en Syrie et les réfugiés dans la région, et partager la responsabilité de la crise en réinstallant un plus grand nombre de réfugiés, a déclaré Kathryn Ramsay.

    « Enfin, ils doivent collaborer avec les pays d'accueil comme le Liban pour lever les obstacles à l'enregistrement légal des réfugiés et faciliter l'accès à des services vitaux, afin de protéger tous les réfugiés, et notamment les femmes, contre les violations des droits humains. »

    2 février 2016

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/02/lebanon-refugee-women-from-syria-face-heightened-risk-of-exploitation-and-sexual-harassment/