Féminisme - Page 9
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Femmes algériennes, 30 ans après
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Femmes au travail : «Nous sommes loin de l’égalité promise par la Constitution» (El Watan)
La législation algérienne est en train d’accompagner l’évolution du travail féminin, «mais nous sommes encore loin de l’égalité promise par la Constitution», constate Soumeya Salhi, syndicaliste et militante.
Les syndicats doivent se réapproprier le terrain de la lutte pour l’égalité homme-femme en milieu professionnel», plaide Soumeya Salhi, syndicaliste et militante, lors de son intervention à une rencontre animée hier à Alger sur le travail des femmes. Cette rencontre a été organisée par le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), à l’occasion du 70e anniversaire de la création de la Fédération mondiale des syndicats.
La précarisation des emplois à travers la généralisation de la contractualisation et autres formes d’emploi temporaire constitue la plus grande menace pour les droits des travailleurs de manière générale et la précarisation chez les femmes, qui sont les plus vulnérables, estime Mme Salhi, qui rappelle que plus de 70% des travailleurs ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale. «L’informel représente un pan important des emplois non déclarés à la sécurité sociale.
Ces effectifs féminins ne peuvent prétendre à des congés de maternité ni à des remboursements de médicaments et représentent une menace pour le financement de notre système de sécurité sociale», soutient la syndicaliste, qui prévient contre «les manœuvres misogynes qui activent sous de nouveaux drapeaux, profitant de l’espace inoccupé par les femmes travailleuses». Pourtant, souligne Mme Salhi, une enquête de l’Office national des statistiques en 2014 affirme la présence acquise des femmes en milieu professionnel. Les chiffres indiquent même une surqualification des diplômées par rapport aux postes occupés.
La moitié des femmes travailleuses sont titulaires de diplômes universitaires, explique la conférencière, qui rappelle que 38% des magistrats sont des femmes.
Cependant, regrette l’intervenante, la précarité de l’emploi à travers les différentes formes de travail contractuel font que 84% des femmes occupant des postes de préemploi sont des universitaires. La précarité ouvre donc la brèche à toutes les formes de chantage et de harcèlement.
La législation algérienne est en train d’accompagner l’évolution du travail féminin, «mais nous sommes encore loin de l’égalité promise par la Constitution», constate la conférencière, qui rappelle, à titre d’exemple, l’abrogation de l’article du code de la famille relatif à la déchéance de la femme travailleuse du droit de garde de ses enfants en cas de divorce. Le code pénal s’est vu renforcé par plusieurs articles incriminant le harcèlement sexuel en milieu professionnel et luttant contre les violences faites aux femmes.
«C’est le fruit d’un long combat mené par des militantes qui n’ont pas été découragées par la folie meurtrière des années 1990», rappelle Mme Salhi, qui appelle les travailleuses à se mobiliser pour protéger leurs acquis et arracher d’autres droits. «Nous sommes actuellement en train de nous battre pour l’égalité d’accès aux postes de responsabilité.»
Soumeya Salhi évoque également la charte de la femme travailleuse – projet du ministère de la Solidarité – qui proposera que le congé de maternité soit de 18 semaines au lieu de 14 et instaurera un congé parental et des mécanismes d’amélioration des conditions de travail permettant aux femmes de maintenir leur productivité professionnelle sans avoir à sacrifier leurs enfants.
La conférencière regrette que les travailleuses soient toujours si peu motivées pour intégrer les organisations syndicales et se faire entendre. «Les femmes sont des milliers à militer à la base, mais sont de plus en plus discrètes dans la hiérarchie. Elles ne sont qu’une dizaine dans la représentation nationale», regrette la syndicaliste.
Fatima Arab le 04.06.15 | 10h00
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Le féminisme face à l’islamophobie occidentale (CCR)
Nous publions la traduction de cet article paru sur clasecontraclase.org le 24/03/15 (« El feminismo frente a la islamofobia occidental ») à titre de réflexion sur cette problématique des plus actuelles.
Après les attentats de janvier, l’augmentation du racisme, de la xénophobie et de l’islamophobie a érigé encore une fois la femme en symbole du "retard" et de la "barbarie" du monde arabe et musulman.
La théorie du "choc des civilisations" trouve aussi une expression dans le féminisme, même si les préjugés raciaux sur la "femme occidentale" et l’exotisation des femmes arabes sont loin d’être nouveaux. Ils se manifestent par le mépris des luttes de ces femmes, pour mieux enseigner les "valeurs occidentales supérieures" à ces femmes prétendument "passives et soumises". Cela passe notamment par ce que beaucoup de féministes appellent "l’uniformisation" des femmes de pays coloniaux ou semi-coloniaux, par le biais d’une généralisation du comportement "des autres", toujours discuté d’un point de vue eurocentré. Il se crée ainsi un idéal faussé de supériorité et de progrès occidental.
Loin d’une soumission passive, les femmes arabes et musulmanes ont su reconnaître à la fois les particularités de leur propre horizon historico-social dans lequel s’inscrivent les relations d’oppression, et à la fois l’universalité de problèmes partagés par toutes leurs sœurs de classe : la dureté de leurs conditions de travail, l’absence ou le manque de droits sociaux et politiques, les violences et les agressions sexuelles, entre autres.
Les multiples stratégies de lutte des "femmes du harem"
L’histoire des femmes arabes musulmanes n’a cessé de rompre les limites de la figure des "femmes du harem", analysant le caractère de leur oppression et développant une stratégie pour la libération de leurs doubles chaînes, c’est-à-dire à la fois de l’oppression exercée par les pouvoirs autochtones, et de celle exercée par le pouvoir colonial occidental des pays impérialistes.
Le mouvement féministe des femmes arabes et musulmanes a lutté pour le droit de vote, le droit à participer à la vie politique, pour l’égalité au travail et dans l’éducation, ainsi que différentes revendications liées à la polygamie - qui ne favorisait que les hommes au détriment des femmes -, à la réduction du droit absolu des hommes concernant le divorce, et à l’augmentation de l’âge légal du mariage des filles.
La féministe marxiste égyptienne Nawal al Saadawi [1], psychiatre et écrivaine, raconte comment les femmes qui se sont intégrées au travail industriel en Égypte pendant les premières décennies du XXe siècle ont été les premières actrices à mener des grèves et des occupations d’usines pour exiger la réduction de la journée de travail et les congés de maternité. De nombreuses femmes devaient en effet cacher leurs grossesses pour éviter de se faire licencier et bien souvent des avortements étaient provoqués avec des tiges d’un végétal : rien de bien différent en réalité de la situation des femmes françaises avant la légalisation de l’avortement, ou des femmes espagnoles pendant le franquisme.
Le développement de la littérature écrite par des femmes a été très important à cette époque, révélant ainsi la situation d’oppression des femmes et livrant les premières analyses des voies d’émancipation. C’est le cas par exemple de l’égyptienne Hafni Nassif, qui lutta pour l’accès à l’éducation pour les filles et écrivit dans la presse sur la question du divorce, du mariage, et de la mise à l’écart des femmes.
L’historienne féministe Mary Nash explique comment "les femmes ont déployé de nombreuses ressources et stratégies pour obtenir non seulement les droits qui leur étaient propres mais aussi l’indépendance nationale, avant, pendant et après les processus de décolonisation" [2]. En Égypte, en Tunisie, au Maroc et en Algérie, elles ont joué un rôle actif dans ces processus. Nadal al Saadawi raconte les mobilisations des femmes en Égypte, qui coupaient les lignes téléphoniques et sabotaient les chemins de fer pour bloquer le passage des troupes britanniques pendant les soulèvements de 1919. Certaines ont assailli les casernes et les prisons dans lesquelles étaient enfermés les leaders du mouvement. Des centaines de ces femmes ont été assassinées. Une féministe marocaine reconnue, Fátima Mernissi [3], critique aussi bien les pouvoirs autochtones qu’un secteur du féminisme occidental qui sous-estimait les capacités de mobilisation des femmes arabes :
« Quand je rencontre une féministe occidentale qui pense que je devrais lui être reconnaissante pour ma propre évolution dans le féminisme, ce n’est pas tant du futur de la solidarité internationale des femmes dont je me préoccupe, que de la capacité du féminisme occidental à créer des mobilisations sociales populaires, qui permettraient d’atteindre un changement structurel dans les capitales mondiales de leur propre empire industriel » [4].
Cette auteure explique le féminisme arabe à partir de sa propre expérience, affirmant que l’opposition et la critique des leaders religieux conservateurs arabes et des principes de l’Islam patriarcal viennent en premier lieu des femmes arabes elles-mêmes. Elles ont d’ailleurs été considérées comme une menace pour le système patriarcal, bien souvent accusées par les leaders religieux conservateurs d’introduire des idées destructrices importées d’Occident.
Usages et symboles du voile
Les féministes arabes ont beaucoup critiqué le fait que le «féminisme occidental», comme on a pu l’appeler, insistait énormément sur une supposée connexion entre la culture et l’oppression des femmes. De cette idée découle la stratégie d’ «abandon de la culture autochtone» comme voie d’émancipation. L’interdiction du port du voile (du hijab) s’inscrit dans cette logique.
Le débat sur le hijab est apparu au 19è siècle en Égypte, sous la colonisation britannique. Certains leaders du monde arabo-musulman qui luttaient notamment pour les droits des femmes à l’éducation considérèrent alors, influencés par le discours colonial européen, que le port du voile était un «symbole de retard culturel».
Les nouveaux courants féministes arabes du 20è siècle ont remis en cause ces réformateurs et leur statut officiel de «premiers féministes». Cette critique fut la base du féminisme anticolonial, qui rejette l’occidentalisation des politiques de genre, notamment l’interdiction du voile qui commençait à s’appliquer dans différents pays. C’est ainsi que le débat sur le voile s’est divisé entre deux positions, l’une considérant le voile comme un symbole du «retard culturel», et l’autre le considérant comme une identification de la culture arabe et musulmane s’opposant au pouvoir des colons.
Il existe de nombreux débats historiques et actuels sur ce sujet, sur la signification du voile et sur ce qu’il symbolise. Pour mieux les comprendre, il est nécessaire de replacer dans leur contexte les politiques mises en place en faveur ou contre le port du voile. A partir du 20e siècle, sa signification a subi un changement profond, lié au développement des processus anticoloniaux, en devenant un «symbole de la résistance anticoloniale». Comme l’écrit Frantz Fanon lorsqu’il décrit la lutte d’indépendance de l’Algérie dans les années 50, à l’époque, plus de 10 000 femmes sont descendues dans les rues pour protester contre l’interdiction du port du voile par l’Etat français, comme on peut le voir dans le film La bataille d’Alger.
En parallèle, des mouvements de femmes et de féministes ont lutté dans différents contextes contre l’imposition du hijab ou contre ce que l’on appelle parfois le «voile intégral», la burka et le niqab, sans pour autant abandonner la lutte contre le pouvoir colonial, en s’affrontant dans le même temps aux pouvoirs autochtones. Ce fut le cas notamment de la Fédération des femmes dans les années 1920, composée majoritairement de femmes de classes aisées, qui manifestèrent pour l’abolition du voile; une lutte qui, selon al Saadawi, n’était pas le centre d’attention des femmes travailleuses ou paysannes, notamment parce qu’elles n’avaient pas l’habitude de le porter dans les usines ou les champs.
En Europe, le débat a été réactualisé ces dernières années suite à l’interdiction de la burka et du niqab en France, en Belgique, aux Pays Bas, au Luxembourg, dans certains conseils municipaux de Catalogne dans l’État Espagnol, en Allemagne – où la moitié des États interdisent le voile – et en Italie, où la loi anti-terroriste de 1970 interdit tout ce qui pourrait cacher le visage. Cette interdiction «au nom de la liberté» des femmes n’est rien de plus que le masque légal de la persécution quotidienne, xénophobe et raciste, subie par les populations immigrées.
Les différentes tendances du féminisme du monde arabe
A la chaleur des grandes expériences de luttes et d’organisation ont surgi de nombreux débats entre le « féminisme arabo-musulman » et le « féminisme islamique » au cours des années 1990. Malgré leurs différences, le point d’accord entre ces deux courants est la critique de ce qui est identifié comme « féminisme occidental », un féminisme qui n’est que l’écho de l’ « impérialisme culturel », ce qui conduit à deux grandes conséquences pour le mouvement féministe. La première, c’est un rejet du mouvement féministe dans les sociétés arabes et musulmanes, soutenu par les forces politiques et religieuses conservatrices qui accusent le féminisme d’être l’ « ennemi de la culture traditionnelle et de la religion ». La seconde, c’est l’émergence d’un mouvement féministe large, du laïcisme à l’islamisme.
Récemment, la publication L’émergence du féminisme islamique [5], revenait sur l’émergence de ce courant [6], qui se caractérisait par le rejet du « féminisme colonial » et de l’idée que « l’occidentalisation entendue comme abandon de l’islam » soit le seul chemin pour obtenir la libération des femmes musulmanes. L’ouvrage revendique alors une émancipation des femmes « dans le cadre de l’islam religieux » et dénonce une dégradation de la tradition de l’islam et une mauvaise interprétation des textes sacrés. Il propose alors une relecture de ces textes à travers une « herméneutique coranique » qui dévoilerait un « islam authentique » contenant un « Coran libérateur de la femme ».
Bien que le «féminisme islamique» se différencie des leaders religieux conservateurs arabes – qui, sous couvert de lutte contre la «pénétration occidentale » ne font que perpétuer les pratiques patriarcales les plus réactionnaires – il existe néanmoins une grande contradiction dans le fait de vouloir rechercher au sein de la religion les bases de l’émancipation des femmes, car celle-ci possède des liens étroits avec les États et les différentes institutions du système patriarcal, lui même si cher aux sociétés capitalistes.
Sur ce point, les féministes arabes et musulmanes se sont vivement opposées au « féminisme islamique » en montrant que, même en plongeant dans une « relecture libératrice du Coran », il n’en reste pas moins que toutes les religions, et notamment l’islam, maintiennent une collaboration étroite avec l’État, le pouvoir politique et le système patriarcal. Même si certaines considèrent que l’islam a pu améliorer les droits des femmes à certains moments déterminés de l’histoire, elles expliquent que toutes les religions monothéistes sont patriarcales et qu’il n’est ainsi pas possible d’obtenir l’émancipation des femmes à travers cette logique strictement religieuse.
L’analyse de Nawal al Saadawi sur cette question est intéressante à plus d’un titre : « L’histoire a mis en évidence le lien étroit existant entre économie et religion, entre les nécessités économiques et les valeurs morales et sexuelles dominantes d’une société déterminée ». A travers un récit détaillé du traitement réservé aux femmes sous le judaïsme, le christianisme et l’islam, elle fonde sa thèse selon laquelle « Les religions monothéistes, pour dicter les principes qui devaient régir le droit et le statut de la femme, se sont inspirées, comme nous l’avons vu, des valeurs qui régnaient dans les sociétés patriarcales et de classes ».
Malgré cette classification synthétique, il est difficile de donner une division stricte de ces courants. De nombreuses féministes partagent des nuances qui se situent entre le féminisme islamique et le féminisme arabe et musulman. Fátima Mernissi par exemple pourrait être classée comme référente d’un croisement complexe entre ces deux courants.
Les milles et un problèmes des femmes des « Mille et une nuits »
Il est plus que temps aujourd’hui de rompre avec la vision qui décrit les femmes arabes et musulmanes comme de simples victimes, et de commencer à connaître les luttes qu’elles ont mené, les idées qu’elles ont porté pour la transformation de leurs sociétés.
De nombreuses intellectuelles et féministes musulmanes se sont efforcées de rompre la vision occidentale déformée des femmes arabes, qui prend sa source dans l’œuvre des Mille et une nuits. La femme qui pratique la danse du ventre, séduit les hommes, promet des nuits de passion et joue avec les secrets et les intrigues sur des tapis volants. Il n’y a rien à envier là-dedans aux histoires de princesses que la culture occidentale a tant su fabriquer.
Les luttes historiques et celles d’aujourd’hui menées par les femmes arabes et musulmanes, dans les rues et par l’organisation du mouvement des femmes à travers un large spectre de revendications, montrent bien que la question du voile et la « danse du ventre » sont bien loin des principales préoccupations. Il n’y a rien de plus en rupture avec l’image de la femme des Mille et une nuits que les femmes des révolutions arabes, actrices centrales de ces mobilisations. Pour la seule année 2010, on décompte plus de 300 grèves dans lesquelles les femmes ont fait irruption, en portant sur leurs épaules l’ensemble des problèmes sociaux qui affectaient les familles face à l’inflation des produits de base. Et les images des femmes égyptiennes et marocaines, pancartes et mégaphones à la main, s’affrontant aux forces répressives, ont fait le tour du monde.
L’occultation, la méconnaissance de leurs actions, et leur description comme simples victimes sont des mécanismes qui ne font que soutenir le racisme et l’islamophobie qui pèsent quotidiennement sur le quotidien des femmes qui vivent dans les pays d’Europe ou aux États Unis. Si l’oppression des femmes est double, comme femme et comme travailleuse, elle est triple en réalité dans les pays impérialistes pour toutes ces femmes.
24/03/15 Cynthia Lub
http://www.ccr4.org/Le-feminisme-face-a-l-islamophobie
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Le Maroc autorisera l'avortement (Le vif.be)
"Dans certains cas de force majeure" comme le viol
Le Maroc va autoriser l'avortement dans de nouveaux cas, notamment de viol ou de graves malformations et maladies foetales, a annoncé vendredi le Palais royal, au terme d'un vif débat sur le fléau des avortements clandestins dans le royaume.
L'avortement dans "quelques cas de force majeure" sera autorisé, notamment lors de "grossesses (qui) résultent d'un viol ou de l'inceste", ou encore de "graves malformations et maladies incurables que le foetus pourrait contracter", affirme le communiqué publié au terme d'une audience royale lors de laquelle les ministres de la Justice et des Affaires islamiques ainsi que le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) ont remis leurs avis.
Cette légalisation restera limitée à ces seuls cas dans la mesure où des consultations ont montré que "l'écrasante majorité penche pour la criminalisation de l'avortement illégal", est-il écrit.
Selon la même source, le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour "traduire les conclusions de ces consultations en un projet de dispositions juridiques, dans le but de les inclure dans le code pénal". Une refonte du code pénal du Maroc est actuellement l'objet de débats.
Dans un pays de 34 millions d'habitants où modernité et conservatisme religieux se côtoient et où les relations hors mariage restent interdites, la loi autorisait jusque-là l'avortement dans les seuls cas où la santé de la femme était en danger.
Pour le reste, elle punit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) de peines allant de un à cinq ans de prison ferme.
Le fléau que constituent les centaines d'avortements clandestins pratiqués chaque jour au Maroc a ressurgi dans l'actualité en début d'année, entraînant un profond débat dans l'opinion. Le roi s'était saisi du dossier, réclamant des "consultations élargies".
Bien qu'aucun chiffre officiel n'existe, des associations estiment qu'entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour dans le royaume, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.
Dans le même temps, les grossesses non désirées renforcent le phénomène des "mères célibataires" et l'abandon d'enfants, jusqu'à 150 par jour affirment des ONG.
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Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières
*SALHI Soumia - 16 mars 2015*GARDEZI Hassan - 19 January 2015*HANIEH Adam - 1 March 2015 -
Soutien de la Marche mondiale des femmes à Cherifa Kheddar (Le Matin.dz)
La Marche mondiale des femmes apporte son soutien à Cherifa Kheddar, présidente de Djazairouna, agressée dans un commissariat d'Alger.
Nous apprenons avec consternation, que notre amie Chérifa Kheddar a été "passée à tabac" par un officier supérieur de la DGSN et par plusieurs autres subalternes, pour avoir déployé , le jour du 8 Mars, (journée internationale de lutte pour les droits des femmes) une banderole portant les noms des Femmes et des Jeunes Filles assassinées par les terroristes islamistes.
La haine et la brutalité dont a été victime Madame Chérifa Kheddar sont à nos yeux, inacceptables. Madame Kheddar, qui a eu trois personnes de sa famille assassinées , rendait un hommage pacifique à toutes les femmes, les jeunes filles sauvagement violées, égorgées, tuées.
Depuis la pseudo réconciliation nationale, les parents des victimes croisent dans la rue les assassins de leurs proches qui de plus les narguent. Le souvenir que chacun veut faire vivre, le devoir de mémoire que tout un peuple est en droit de réclamer, sont-ils des crimes dans ce pays ?
Nicole Thuet et Horiya Mekrelouf
http://www.lematindz.net/news/16883-soutien-de-la-marche-mondiale-des-femmes-a-cherifa-kheddar.html
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Révision des dispositions sur le divorce (El Watan.dz)
Les inquiétudes des associations de femmes
Va-t-on vers une restriction du recours au khol’ (khul', divorce demandé par la femme ndB) pour venir à bout des chiffres en hausse ? Pourquoi le Président n’a-t-il pas évoqué la répudiation ? Autant de questions qui se posent.
Une révision du code de la famille, le mouvement militant pour les droits de la femme l’attendait depuis longtemps, –à défaut d’une suppression pour une égalité parfaite entre hommes et femmes –. Annoncée, hier, par le président de la République dans un discours lu en son nom par la ministre de la Solidarité nationale, Mounia Meslem, lors de la célébration de la Journée de la femme, cette révision suscite toutefois des réserves. Les réaménagements «ordonnés» se feront-ils en faveur de la femme algérienne ou plutôt le contraire ?
L’ambiguïté est totale. Dans un discours convenu, le Président a d’abord plaidé pour une plus forte émancipation de la femme algérienne, «pivot autour duquel se font et se défont les relations et se déroulent les fonctions essentielles de la famille en matière d’éducation et de transmission des valeurs et des spécificités de la culture nationale»…
Avant de reconnaître que «le code de la famille n’est pas exempt de lacunes». Le Président annonce une révision du code de la famille en vue de baisser les chiffres du divorce, «dans toutes ses formes et notamment à l’initiative de l’épouse (el khol’)». «J’ordonne au gouvernement de charger un comité ah hoc de la révision et du réaménagement des articles du code de la famille relatifs au divorce, en vue d’y introduire les clarifications et précisions nécessaires, afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants, ainsi que la préservation de la stabilité de la famille algérienne garante de l’immunité pérenne de notre société contre les déséquilibres et les fléaux», est-il dit dans ce discours lu en son nom.
Va-t-on vers une restriction du recours au khol’ (le droit à la femme de demander le divorce contre une somme à verser à l’époux) pour venir à bout des chiffres en hausse ? Pourquoi le Président n’a-t-il pas évoqué la répudiation ? Autant de questions qui se posent.
Plus de 100 000 femmes répudiées en cinq ans
«Quand on parle de stabilité de la famille algérienne, ça ne me rassure jamais. Ça implique l’effacement de l’individu», réagit d’emblée Cherifa Khedar, porte-parole de l’Observatoire des violences faites aux femmes (Ovif). «Le discours du Président n’est pas clair. S’il s’agit de revenir en arrière, ce serait grave. Il faut aller vers l’égalité homme/femme aux yeux de la loi, parce que tant que les discriminations à l’égard de la femme continueront, l’Algérie ira mal» ajoute-t-elle.
Même inquiétude au sein du réseau Wassila (défense des droits de la femme et des enfants). «Sa déclaration est vague, elle ressemble à une remise en question du droit au khol’, ce serait scandaleux !», pense Dalila Djerbal, sociologue, membre du réseau Wassila. Et d’ajouter : «Je ne comprends pas pourquoi on s’intéresse au khol’ plutôt qu’à la répudiation. Cette décision est peu rassurante, même très inquiétante. Il y a bien plus urgent à revoir dans le code de la famille.
La meilleure chose à faire d’ailleurs est de le supprimer et d’appliquer une parfaite égalité entre hommes et femmes aux yeux de la loi.» Il ne fait pas de doutes, pour la militante, que si les chiffres du divorce explosent, «c’est du fait de la répudiation». Le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme, Farouk Ksentini, pense pour sa part que tous «les articles favorisant le divorce arbitraire doivent être révisés».
«La puissance maritale dont jouit l’homme dans l’actuel code de la famille, qui lui permet de demander le divorce même sans motif valable, pourrait générer une attitude abusive et ne laisser d’autre choix au magistrat que d’approuver le divorce», a-t-il ajouté hier lors d’un passage sur les ondes de la Radio. Pour Nadia Dridi, présidente de l’Association nationale de promotion de la femme et de la jeunesse, l’augmentation du nombre de divorces a de quoi inquiéter. «Il faut faire en sorte qu’il y ait moins de divorces.
Mais ça tient autant pour la femme que pour l’homme. Je ne pense pas qu’on revienne sur le droit au khol’ pour la femme.» Si le doute subsiste quant aux intentions précises du Président pour réduire le nombre de divorces, les chiffres, eux, sont clairs : de 2007 à 2011, le divorce a connu une hausse de 61%, passant de 34 123 à 55 490 cas enregistrés. Seules 5000 femmes ont recours au khol’ en moyenne par an. La répudiation, elle, vient en première position des demandes de divorce. 106 614 femmes ont été répudiées en cinq ans. le 10.03.15 | 10h0
Bouredji Fella
Voir aussi:
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Manifestation du 8 mars à Rabat (Afriques en lutte)
Des milliers de femmes ont marché ce dimanche à Rabat, appelant à l’égalité et à la parité, ce 8 mars, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme.
Elles étaient des dizaines de milliers à marcher, selon le PAM, et près de 20.000 femmes, selon la police. Mais, durant cette manifestation, tenue sous un jour printanier et fortes en slogans, des groupes de femmes n’ont pas vu d’un bon oeil la présence parmi elles de deux leaders politiques, à savoir Hamid Chabat, numéro un de l’Istiqlal, et Driss Lachgar, patron de l’USFP.
Les deux dirigeants ont eu du mal à prolonger leur « séjour » parmi les manifestantes, des femmes ayant refusé que leur « présence et leur mobilisation » soient récupérées à des fins politiques. « Nous, femmes marocaines, réclamons des droits, des actions et non des slogans politiques », a affirmé à Le360 Bahija Roudani, une Casablancaise sans appartenance politique. Le chef du gouvernement en a pris également pour son grade. Il a été qualifié de « poltron » dans des slogans lui reprochant de « bafouer la dignité de la femme ».
Lors de cette manifestation censée être exclusivement réservée aux femmes, les hommes étaient très nombreux, bien que minoritaires. Autre observation : c’est la femme du monde rurale, la femme des quartiers populaires, la femme des usines qui a manifesté, et avec fierté.
Les observateurs ont noté toutefois l’absence des militantes des ONG, des femmes actives dans la société civile, du monde des affaires et de l’entrepreneuriat. Les femmes décisionnaires, qui ont un point politique, étaient en somme aux abonnés absents.
« La femme a néanmoins marqué un point aujourd’hui. Et il faut que les partis politiques cessent d’exploiter cet évènement à des fins électorales. La femme a prouvé sa valeur, ses compétences. Elles mérite tout l’intérêt des pouvoirs publics », a déclaré Khadija Ahroum, de l’Association des Soulaliates de Kénitra qui, pour rappel, réclament leur droit à l’héritage au même titre que les hommes dans ce qui est communément appelé les terres Joumouae (terres collectives). 9 mars 2015
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/manifestation-du-8-mars-a-rabat
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Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"
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Kobanê 8 mars
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