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Israël - Page 15

  • Les investissements étrangers en Israël chutent de 50% (Afps)

     

    Les investissements étrangers directs (IED) en Israël ont chuté de près de 50% l’an dernier par rapport à l’année précédente, le pays continuant à ressentir les effets du conflit à Gaza l’été dernier, selon un nouveau rapport de l’ONU.

    Le rapport, publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), montre que 5.7 milliards d’euros (G€) seulement ont été investis dans le pays en 2014 en comparaison des 10.5 G€ investis en 2013, soit une baisse de 4.8 G€, ou de 46%. Les investissements d’Israël dans d’autres pays ont également diminué de 15%, passant de 4.2 G€ en 2013 à 3.5 G€ l’an dernier.

    Le Dr Ronny Manos, un des auteurs du rapport, chercheur au département de gestion et d’économie à l’Université ouverte d’Israël, a déclaré que la baisse a été essentiellement due aux répercussions de l’Opération bordure protective des Forces de défense israéliennes (FDI) et aux boycotts internationaux contre le pays pour des violations présumées du droit international.

    Elle a déclaré au média Ynet News "Nous pensons que ce qui a amené la chute des investissements en Israël sont l’Opération bordure protectrice et les boycotts auxquels Israël est confronté,".

    "Dans le passé, il y avait de grosses opérations commerciales telles que Waze [une application de trafic] et Iscar Metalworking [fournisseur d’outils en métal] qui ont stimulé l’investissement, mais au cours de la dernière année, il n’y a pas eu suffisamment d’affaires de ce type." `

    D’après une enquête sur le prix du conflit, menée par la publication allemande Deutsche Welle, les sept semaines de conflit à Gaza, où l’armée israélienne est entrée dans l’enclave côtière pour empêcher les tirs de roquettes des milices palestiniennes, auraient coûté à Israël plus d’un milliard de shekels (environ 200 M€) sur son budget de défense.

    En outre, selon les déclarations du journaliste économique Eitan Avriel à DW, la menace de tirs de roquettes a aussi dissuadé la venue des touristes, alors que 40% des recettes du secteur du tourisme israélien est engrangé pendant les mois d’été, et elle a ralenti la consommation, en particulier dans les régions du sud d’Israël près de la bande de Gaza.

    La pression internationale sur les entreprises pour qu’elles s’abstiennent d’investir dans l’économie israélienne s’est accrue avec la croissance de la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). En octobre dernier, la société de production de boissons Sodastream international a fermé une de ses usines en Cisjordanie, une victoire pour le mouvement.

    En dehors des raisons spécifiques invoquées pour expliquer la baisse des IED en Israël, le rapport note également que ceux-ci ont diminué à l’échelle mondiale, passant de 1.3 T€ en 2013 à 1.1 T€ en 2014, soit une baisse de 16%. Cette baisse globale est due à un certain nombre de facteurs géopolitiques, comme l’instabilité au Moyen-Orient et les tensions entre l’Occident et la Russie sur l’Ukraine.

    Newsweek, Jack Moore , dimanche 28 juin 2015

    Traduction AFPS/RP

    http://www.france-palestine.org/Les-investissements-etrangers-en-Israel-chutent-de-50

    Voir aussi:

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/06/28/les-investissements-etrangers-en-israel-chutent-de-moitie-depuis-le-massacre-de-gaza/

  • La polémique autour d’Orange élude le vrai problème... (Afps)

     ...le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales.

    Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

    AFPS - Al Haq - CCFD-Terre solidaire - FIDH - LDH - CGT - Union syndicale solidaires

     

    La polémique autour d’Orange élude le vrai problème : le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales. Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

    La polémique actuelle suscitée par les déclarations du PDG d’Orange lors de sa conférence de presse du Caire du 3 juin 2015 est regrettable en ce sens qu’elle fait fi du problème principal : l’illégalité des colonies israéliennes et le respect du droit international.

    Nos organisations rappellent que les entreprises françaises doivent, partout où elles opèrent, respecter les droits humains, et en cas de conflit armé comme c’est le cas dans le Territoire palestinien occupé (TPO), se conformer au droit international humanitaire. Ainsi, elles doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le TPO, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains.

    Nous déplorons par ailleurs vivement le manque de soutien de l’État français à une entreprise dont il est le principal actionnaire, et l’absence d’affirmation explicite – dans le communiqué du MAE du 5 juin dernier- de la volonté de l’État français de s’assurer que les entreprises françaises ne contribuent pas directement ou indirectement au maintien des colonies illégales.

    Conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, à sa politique extérieure au sujet du TPO, et à l’avis publié sur le site internet du Ministère des affaires étrangères le 24 juin 2014, l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires avec Partner.

    La France a, à maintes reprises, condamné la colonisation israélienne et s’est publiquement prononcée au sujet de l’illégalité, en droit international, des colonies implantées dans le TPO. Nous appelons le gouvernement à être cohérent et à renforcer son soutien aux entreprises françaises pour qu’elles cessent toute activité dans des colonies dont il souligne l’illégalité avec la communauté internationale toute entière, à l’exception de la puissance occupante.

    *Les organisations auteures du rapport sont : FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), CCFD-Terre Solidaire, Al Haq, Association France Palestine Solidarité, Confédération Générale du Travail (CGT), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Union Syndicale Solidaires

    Le rapport est disponible en français et en anglais.

    mercredi 10 juin 2015
    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

    Une carte interactive : la Palestine 1918 - 2015

    Visualizing Palestine, lundi 18 mai 2015

     

     

  • La « Communauté Internationale » peut-elle encore ignorer la nature du gouvernement israëlien? (UJFP)

    Est-il encore possible de prétendre que dans la situation d’aujourd’hui il peut exister un "processus de paix" au Proche-Orient ?

    Il y a entre mer Méditerranée et Jourdain autant de Juifs israéliens que de Palestiniens, mais ces derniers subissent une série de formes différentes de discrimination et de domination. Benyamin Netanyahou qui vient de remporter les élections israéliennes a été très clair pendant la campagne électorale : il n’y aura ni retrait, ni Etat palestinien. Plus que jamais, il est décidé à transformer les Palestiniens en les Indiens du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain.

    Il assume ouvertement, avec le gouvernement qu’il vient de former, un apartheid que plus personne ne peut nier.

    Et la « communauté internationale » laisse faire ! Elle continue de considérer Israël comme un Etat normal. Alors que de nombreux Etats, y compris la Russie, sont sanctionnés pour des manquements au droit international, Israël continue de bénéficier de conditions commerciales exceptionnelles. Ses dirigeants voyagent librement malgré les crimes de guerre ou crimes contre l’humanité qu’ils ont commis et continuent de commettre.

    Le monde détourne pudiquement les yeux devant la souffrance des Gazaouis asphyxiés par le blocus, ou l’apparition de lignes de bus séparées en Cisjordanie.

    Aucun gouvernement occidental n’utilise le rapport de l’organisation israélienne « Breaking the silence » (rompre le silence) qui explique, témoignages à l’appui que les chefs de l’armée israélienne ont donné l’ordre de tuer un maximum de civil-e-s pendant l’été 2014 à Gaza.

    Le gouvernement Nétanyahou-Benett, même sans Avigdor Liberman (qui proposait autrefois de lancer une bombe atomique sur le barrage d’Assouan), ne dissimule même plus ses références idéologiques [*].

    La nouvelle ministre de la « justice » Ayelet Shaked a formulé son programme vis-à-vis des femmes palestiniennes : « Elles doivent mourir, et leurs maisons doivent être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies, et leur sang devrait être sur nos mains. C’est aussi valable pour les mères des terroristes morts ».

    Quant au nouveau ministre de la défense Moshé Yaalon, il n’a pas seulement réitéré les menaces habituelles d’utiliser la bombe atomique contre l’Iran. Il s’est vanté des meurtres de civils et a promis de recommencer : « Nous allons faire du mal aux civils libanais, y compris aux gamins. Nous avons eu un débat très long et sérieux. Nous l’avons fait dans la Bande de Gaza, nous allons le faire dans n’importe quel cycle d’hostilités à l’avenir. »
    Et aussitôt la colonisation s’est accélérée avec l’annonce de la construction de centaines de logements dans la colonie de Pisgat Zeev.

    Le gouvernement israélien pense que tout lui est permis. Il n’a pas tort.

    Il expulse des militant-e-s solidaires de la Palestine en toute impunité. Aucune mesure de rétorsion n’est prise contre les Israélien-ne-s qui voyagent.

    Alors nous disons : ça suffit !

    Ce déni du droit international, cette complicité avec un État qui ne dissimule même plus ses crimes et ses violations du droit, cette hypocrisie d’une grande partie du "monde libre", ne sont plus supportables.

    LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET EN PREMIER LIEU LA FRANCE DOIVENT ENFIN SE DÉCIDER À SANCTIONNER EFFICACEMENT CET ÉTAT VOYOU.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 12 mai 2015

     
  • Israël : la hiérarchie des discriminations (Essf)

     
    Israël : la hiérarchie des discriminations

    Juifs éthiopiens, chrétiens érythréens, Palestiniens de toutes confessions...

    Quand on parle d’Israël, on sait en général qu’il y a des Juifs et des Arabes, avec entre eux une domination coloniale des premiers sur les seconds, et un conflit centenaire résultant de cette agression coloniale. Ce que l’on connaît beaucoup moins, ce sont les contradictions internes aux deux sociétés. Israël est une société divisée non seulement en classes, mais aussi en groupes ethniques fortement hiérarchisés.

    Au sommet de la pyramide, les Ashkénazes, c’est-à-dire les Juifs originaires d’Europe et d’Amérique du Nord : ce sont leurs arrière-grands-parents qui ont créé l’État et la société israélienne, à leur image.

    En dessous, les Juifs originaires du monde arabe et du bassin méditerranéen (Séfarades), sommés de « s’occidentaliser » pour devenir de véritables Israéliens.

    Tout en bas, exclus du collectif national – Israël se définissant comme un « État juif » – et victimes d’une discrimination structurelle, les Arabes de Palestine. Les Palestiniens sont eux aussi divisés dans l’attribution, ou plutôt la suppression, des droits : citoyens pour ceux qui vivent dans les frontières antérieures à la guerre de 1967, sujets d’une occupation militaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, donc sans droits civiques, et réfugiés, que l’ont peut aussi diviser entre ceux qui mènent, dans leur exil, une vie « normale » et ceux qui résident dans des camps.

    Un racisme décomplexé

    Ces dernières semaines, ce sont les Juifs éthiopiens qui sont au cœur de l’actualité : être noir, ça ne fait pas très juif, et cette communauté est l’objet d’un racisme décomplexé, en particulier de violences policières dans les quartiers du sud de Tel Aviv où ils sont concentrés. C’est contre cette violence que les Éthiopiens sont venus manifester en masse la semaine dernière à Tel Aviv, et leur manifestation a été réprimée par des méthodes utilisées en général contre les Palestiniens. « On nous a traités comme des Arabes », s’est plaint un de leurs porte-parole, lui-même ayant fait son service militaire dans la sinistre police des frontières, spécialisée dans la répression des Palestiniens. Un juste retour de bâton, diront certains…

    Mais, comme toute société d’apartheid, la hiérarchisation des groupes est sans fin. Il y a les non-juifs et non-arabes : les travailleurs migrants légaux (Philippins et Indiens pour le travail domestique, Thaïlandais pour le prolétariat agricole) et illégaux, auxquels il faut ajouter les réfugiés (essentiellement du Sud-Soudan, d’Éthiopie et d’Érythrée) demandeurs d’asile. Ces derniers sont considérés comme des « infiltrés » et subissent la chasse à l’homme d’une unité spéciale de la police, enfermés dans un camp de rétention le temps nécessaire d’entendre leur demande de reconnaissance comme réfugiés.

    Un État qui ne respecte pas les conventions internationales

    Car, si Israël a signé les conventions internationales sur les réfugiés, ses instances rejettent systématiquement les demandes d’asile et les refoulent dans des pays africains (c’est bien connu. tous les noirs sont frères !)… où d’ailleurs on ne leur reconnaît aucun droit. Comble de l’hypocrisie, sous la menace d’une rétention illimitée, on leur fait signer une déclaration de « départ volontaire ». Saisie par les organisations de soutien aux réfugiés et des organisations de défense des droits de l’homme, la Cour suprême a reconnu comme légales la rétention et l’expulsion « volontaire », ainsi que le non­-respect des conventions internationales sur les réfugiés.

    Le traitement des réfugiés par le régime israélien est d’autant plus révoltant qu’il n’y a pas si longtemps que ça, nos propres grand-parents ont souvent été des apatrides, des exclus du droit livrés à ceux qui mettaient en œuvre la solution finale. On aurait espéré que leurs petits-enfants en tirent des leçons de tolérance et d’acceptation de l’autre. Mais, pour paraphraser Benyamin Netanyahou, « ils ont oublié ce que c’est d’être Juif »...

    De Jérusalem, Michel Warschawski

     * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 289 (14/05/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34956

  • Israël : La fuite en avant dans l’apartheid (Alternative Libertaire)

    La victoire de la droite israélienne masque l’unanimisme des sionistes de tous bords pour enterrer tout espoir de paix juste et durable. La seule solution pour qu’advienne une véritable égalité des droits reste l’abandon de la perspective d’un « État juif ».

    Les derniers sondages avaient laissé espérer une Knesset ingouvernable, ce qui aurait été la moins mauvaise issue pour les Palestiniens. Il n’en a rien été. Avec 67 sièges sur 120, la coalition d’extrême droite dirigée par Benyamin Nétanyahou a les mains libres pour gouverner.

    L’échec d’Obama

    Les grands battus, ce sont les travaillistes alliés à Tzipi Livni (vingt-quatre sièges et quarante avec les alliés potentiels). Faut-il avoir des regrets ? Non. Il n’y a pas un seul crime contre le peuple palestinien dans lequel la pseudo « gauche sioniste » ne soit pas impliquée : la Nakba en 1948, la colonisation après 1967, le massacre de Plomb durci à Gaza ou la construction du mur de l’apartheid. Le dirigeant travailliste Herzog a d’ailleurs fait campagne en affichant sur les murs : « Avec Nétanyahou et Bennet, vous allez vivre avec les Arabes, nous on vous garantit la séparation. »

    L’alliée des travaillistes, Tzipi Livni est une ancienne du Mossad, spécialiste des assassinats ciblés et elle dirigeait le pays au moment du massacre de Plomb durci (en 2008-2009, 1 400 morts). Le militant palestinien Ali Abunimah rappelle que si le tandem Herzog-Livni l’avait emporté, les Palestiniens auraient été entraînés dans des pseudo-négociations qui, comme toujours, auraient été des exigences de capitulation. Avec Nétanyahou qui a affirmé qu’« il n’y aura pas d’État palestinien et aucun retrait de Cisjordanie » et qui multiplie les nouvelles constructions dans les colonies, il n’y aura pas de négociations.

    Pour Obama, qui avait été plusieurs fois humilié par Nétanyahou, cette issue est une mauvaise nouvelle. Sa volonté de faire pression sur la direction sioniste sans jamais recourir aux sanctions est un échec. Obama a donné plus de 3 milliards de dollars d’aide militaire à Israël en 2014, permettant ainsi à l’agresseur de renouveler son stock de munitions. Finalement, cela a conforté les électeurs israéliens dans l’idée que tout leur était permis.

    Pourquoi Nétanyahou a-t-il réussi à rallier les hésitants ?

    Parce que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Pourtant, il a peu été question de la Palestine pendant la campagne électorale. À quoi bon ? La colonisation, l’extension des colonies et les nouvelles constructions semblent faire consensus. Pourquoi changer de politique puisque le pays, non sanctionné, n’en subit pas les conséquences ?

    L’occupation a tué toutes les solutions politiques : deux États, c’est impossible. La ligne verte (la frontière internationalement reconnue) n’existe plus. Un État où les droits seraient égaux, c’est impossible avec le sionisme.

    Alors les Israéliens qui sont entrés de plus en plus consciemment dans l’apartheid institutionnel ne voient plus comment changer de politique.

    Ils espèrent toujours qu’à terme, les Palestiniens deviendront les « Indiens » du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain. Ils imaginent que le fait accompli colonial sera légalisé. Nétanyahou a réussi à faire peur à un électorat raciste en expliquant que ses opposants ne pourraient pas gouverner sans l’appui des « Arabes ».

    Nétanyahou n’a pas seulement eu les voix des colons et de l’extrême droite.

    Il a rallié une bonne partie des voix des Juifs orientaux qui sont pourtant les premières victimes de sa politique ultralibérale. La proportion des Juifs israéliens vivant sous le seuil de pauvreté est montée à 21 %.

    À rebours de l’évolution géopolitique

    Nétanyahou a vécu aux États-Unis. Il est lié à la droite républicaine. Il considère Obama comme une anomalie et il agit comme si, éternellement, Israël allait bénéficier du parapluie américain et être un porte-avions occidental au Proche-Orient. Mais le monde bouge. Nétanyahou a toujours fait campagne en diabolisant l’Iran et en prônant une « guerre préventive » qui mettrait à feu la région et ferait oublier la question palestinienne.

    Les gesticulations de Nétanyahou sont d’autant plus indécentes quand il accuse l’Iran de vouloir fabriquer la bombe atomique que le pays de la région qui possède notoirement de nombreuses têtes nucléaires, tout en ayant énergiquement refusé de signer le moindre traité international sur cette question, c’est Israël.

    Le rapprochement entre l’Iran et les États-Unis qui s’esquisse semble irréversible parce qu’il y a un ennemi commun (Daech). Du coup le pari de Nétanyahou, qui consiste à continuer de faire plier la direction américaine, devient risqué.

    Dans les mois qui ont précédé le vote, Nétanyahou s’est alarmé du BDS (campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions). Ce mouvement continue de remporter des succès. Ainsi, la société française Poma qui avait été pressentie pour la construction d’un téléphérique à Jérusalem, s’est très vite désistée.

    L’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale annonce peut-être des poursuites contre les dirigeants israéliens. Il est bien téméraire dans ces conditions de s’opposer au protecteur américain.

    Dans la fragmentation de la Palestine réalisée par des décennies d’occupation, de violences et d’apartheid, on oublie souvent les Palestiniens d’Israël qui représentent plus de 20% de la population et subissent, « légalement », de très nombreuses discriminations dans un État qui se définit comme « juif ». Jusque-là, ils s’abstenaient massivement ou se présentaient en ordre dispersé. Le fasciste Lieberman, pour les éliminer de la Knesset, avait eu l’idée de porter à 3,25% le seuil pour avoir des députés.

    Un espoir : la liste commune

    Du coup, les partis palestiniens se sont unis (avec également Hadash, parti d’extrême gauche rassemblant Juifs et Palestiniens). La liste commune qu’ils ont présentée, comportait aussi trois candidats juifs. Avec quatorze sièges, elle devient la troisième force du pays. Elle a fait reculer l’abstention et a permis une unité palestinienne jamais réalisée jusque-là.

    Parmi les élu.e.s, la militante Haneen Zoabi, présente sur le Mavi Marmara lors de la flotille pour Gaza en 2010 et victime de menaces et de violences en plein parlement. Seul point noir : la faiblesse du vote juif pour cette liste. La rupture avec le sionisme reste la question clé pour une paix fondée sur l’égalité des droits.

    Pierre Stambul (Union juive française pour la paix et ami d’AL)

    http://alternativelibertaire.org/?Israel-La-fuite-en-avant-dans-l

  • Israël : après le succès électoral de la « Liste [arabe] commune » (Essf)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/00/4257780932.jpeg

    La mobilisation des Palestiniens d’Israël se poursuit

    Plusieurs milliers de citoyens palestiniens d’Israël, auxquels s’étaient joints quelques centaines de juifs solidaires, manifestaient ce 28 avril sur la place Rabin à Tel Aviv.

    Ce qu’en ont retenu les médias, c’était le nombre important de « drapeaux de l’OLP », en fait le drapeau palestinien, ce qui est une constante dans les rassemblements de la minorité palestinienne d’Israël.

    Cette manifestation faisait suite à la mobilisation électorale sans précédent derrière la « Liste [arabe] commune » qui a eu 13 élus lors des dernières élections législatives.

    Le fait que les quatre partis arabes aient dû s’unir pour maintenir une représentation parlementaire de la minorité palestinienne a non seulement permis d’augmenter le nombre de leurs élus, mais surtout a créé une dynamique de mobilisation au sein d’une population qui semblait s’être repliée sur elle-même au cours des quinze dernières années.

    Car il est important de le rappeler : il y a 15 ans, en octobre 2000, Ehud Barak réprimait dans le sang les manifestations de solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie que les provocations de Barak-Sharon avaient poussés à bout.

    Un combat commun pour l’égalité et la démocratie

    La campagne électorale de la Liste commune a montré que cette sombre période est bien derrière nous. Elle a également mis en scène une nouvelle génération de cadres politiques dans tous les partis composant cette liste, des cadres revendicatifs, éloquents et à l’écoute de leur public.

    La campagne s’est déroulée dans une ambiance très combative, ceci face à une droite qui n’a pas caché ses plans concernant la minorité arabe : poursuivre l’offensive législative contre et rajouter encore de nouvelles lois à l’arsenal des lois discriminatoires votées au cours de la législature précédente. « Attention, les Arabes se mobilisent en masse pour aller voter », avait déclaré Benyamin Netanyahou le jour des élections, ne cachant pas que pour lui, il s’agissait bien de l’ennemi de l’intérieur, une véritable cinquième colonne...

    Il semble que ni l’atmosphère raciste ambiante, ni le discours de haine des dirigeants politiques, ni la nouvelle législation ouvertement discriminatoire, n’arrivent aujourd’hui à stopper la volonté de faire front. Et c’est ce que l’on a clairement ressenti ce 28 avril à Tel Aviv. Et si cette manifestation est peut-être une hirondelle qui annonce un petit printemps arabe en Israël, cela peut aussi être une bonne nouvelle pour le mouvement pacifiste israélien, qui lui aussi a cessé d’exister depuis 15 ans, l’un expliquant l’autre : le massacre d’octobre 2000 avait été rendu possible par l’auto-liquidation du mouvement progressiste israélien de masse, deux mois auparavant.

    Un réveil palestinien pourrait donc servir de locomotive à un réveil du mouvement israélien contre l’occupation. C’est en tout cas ce à quoi s’attellent les nouveaux dirigeants de la minorité nationale arabe, qui ont lancé un appel clair et sans ambiguïté aux progressistes israéliens pour les rejoindre dans le combat pour l’égalité et la démocratie.

    De Jérusalem, Michel Warschawski

    * « Israël : après le succès électoral, la mobilisation des Palestiniens d’Israël se poursuit ». Paru dans Hebdo L’Anticapitaliste - 288 (07/05/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34910

  • Pourquoi le traité commercial TTIP (Tafta) nuira à la cause palestinienne (Info-Palestine)

    Les dirigeants israéliens voient dans le TTIP une occasion de choix pour faire obstacle au succès inespéré du boycott international BDS.

     

    L’union dont rêve le régime d’apartheid israélien.

    Le traité entre l’UE et les USA donnera aux entreprises plus de pouvoir juridique pour attaquer les pouvoirs publics lorsque ceux-ci prennent des décisions qui risquent de leur occasionner un manque à gagner. Comme les intérêts de ces entreprises auront priorité sur les décisions démocratiques, la démocratie en général peut se faire du souci, et plus spécialement sous l’angle de la cause palestinienne.

    Ce qui a précédé

    En 2005 une coalition d’organisations palestiniennes (associations de femmes, d’écrivains, de syndicats, collectifs paysans, organisations de réfugiés, universitaires …) lançait pour la première fois dans l’histoire un appel qui était porté par l’ensemble de la société palestinienne. Cet appel consistait, sur le modèle de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, à organiser un boycott contre le régime d’apartheid israélien.

    ... là où ça fait mal

    En quelques années l’initiative du boycott est devenue un succès international, notamment parce que partout dans le monde des collectifs citoyens ont exigé que leurs autorités locales rompent les contrats avec des entreprises qui tiraient profit de la colonisation et de l’occupation illégale de la Palestine. Les citoyens se servaient donc de leurs droits démocratiques, via leurs représentants politiques, pour limiter la cupidité immorale de certaines entreprises. Si le traité TTIP est approuvé, tout cela deviendra beaucoup plus difficile : un gouvernement qui refuse par exemple de conclure des contrats avec la firme de sécurité G4S parce qu’elle viole les droits de l’homme au service d’Israël, plainte pourra être déposée et une amende imposée.

    Le travail du lobby israélien

    On ne s’étonnera pas que les dirigeants israéliens voient dans le TTIP une occasion de choix pour faire obstacle au succès inespéré du boycott international. Ils vont même jusqu’à vouloir intégrer dans la réglementation du traité une interdiction du boycott d’Israël. Aux Etats-Unis, un membre du Congrès démocrate et un républicain, sous influence, il va sans dire, du lobby israélien, ont présenté en commun un projet de loi qui sera soumis au Congrès dans le courant du mois de mai et qui est on ne peut plus clair. Leur déclaration commune expose sans ambages comment un nombre inquiétant de pays de l’UE ont prêté l’oreille à l’appel au boycott (*). Le projet de loi lui-même dit que lors des négociations de traités commerciaux, les Etats-Unis doivent prendre pour objectif principal de dissuader les initiatives de boycott à l’encontre d’Israël.
    (*) Selon le congressiste républicain Peter J. Roskam, c’est : « ... une guerre qui vise à paralyser l’économie d’Israël et à stigmatiser son existence même ».


    Mario Franssen collabore depuis 2005 au mouvement de solidarité international intal.

    3 mai 2015 - dewereldmorgen.be - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.dewereldmorgen.be/artike...
    Traduction : Info-Palestine.eu - AMM

    samedi 9 mai 2015 - 06h:34 Mario Franssen

    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15367

  • En Israël, la Cour suprême conforte les partisans de la colonisation (Orient 21)

    http://referentiel.nouvelobs.com/file/4946293.jpg

    Dans deux récents avis, la Cour suprême israélienne a modifié la jurisprudence concernant d’un côté les propriétés des Palestiniens à Jérusalem-Est, de l’autre la différence entre Israël proprement dit et les territoires occupés. Ces décisions risquent de renforcer l’isolement d’Israël et de l’éloigner encore un peu plus de l’idéal dont il se réclame.

    La Cour suprême israélienne vient d’adopter deux décisions qui confortent clairement les politiques de colonisation du gouvernement de Benyamin Nétanyahou dans les territoires palestiniens. La première, votée par cinq juges contre quatre, estime que l’appel au boycott d’Israël constitue un délit susceptible d’être poursuivi pour dommages et intérêts. Dans ses attendus, elle définit le boycott d’Israël comme «  un refus délibéré de relation économique, culturelle ou universitaire avec une personne ou une entité au seul motif de son lien avec Israël, une de ses institutions ou une zone sous son contrôle, dans le but de lui causer un dommage  ». En pénalisant cette attitude, la Cour admet imposer une restriction au droit à la libre expression, mais le justifie dès lors qu’elle est proportionnelle et menée à bon escient.

    Jusqu’ici, la loi israélienne autorisait le ministère des finances à poursuivre ou à annuler les avantages fiscaux légaux d’une ONG israélienne si elle appelait à boycotter les produits de toute partie du territoire contrôlé par Israël, et elle autorisait tout producteur israélien à demander réparation sans avoir à démontrer la réalité d’un préjudice. La Cour a annulé ce second aspect de la loi : pour avoir droit à une compensation, tout plaignant devra démontrer que l’appel au boycott l’a réellement affecté. Mais cet appel en tant que tel restera condamnable.

    Pour la première fois, une décision de la Cour suprême israélienne limite délibérément la liberté d’expression (même si, dans la réalité, de nombreuses décisions gouvernementales l’ont limitée historiquement, en particulier dans le cadre électoral). Surtout, la décision est opérante même si l’appel au boycott ne porte que sur une «  zone sous contrôle  » israélien –- expression neutre désignant expressément les territoires palestiniens occupés. Ainsi, le refus récent d’une soixantaine d’artistes israéliens de se produire dans le théâtre d’Ariel, une grosse bourgade de colons en Cisjordanie, pourrait-il être attaqué en justice. De plus, la décision instaure une égalité de traitement entre l’appel au boycott général d’Israël et celui restreint aux territoires occupés, élargissant de facto le caractère colonial du pays des seuls territoires occupés à sa totalité. Le juge qui a rédigé la décision, Hanan Melcer, estime que, dans certains cas, l’appel au boycott s’assimile à la «  terreur politique  »

    Cette décision, écrit le juriste Aeyal Gross dans Haaretz, fait suite à «  une vague de projets de loi antidémocratiques destinées à “ tuer le messager” plutôt que de répondre au contenu propre de sa critique  ». Elle s’inscrit dans la tentative, continue depuis le retour de Nétanyahou au pouvoir en 2009, d’effacer et même de pénaliser toute référence à une réalité historique ou contemporaine non conforme au discours officiel. Ainsi de la loi récente pénalisant l’usage du terme Nakba. Signifiant «  catastrophe  » en arabe, il désigne l’expulsion ou le départ forcé entre 1947 et 1950 de 85 % de la population palestinienne dans ce qui deviendra le territoire d’Israël en 1948.

    Expropriation légalisée à Jérusalem-Est

    Le lendemain de la décision de pénaliser tout appel au boycott, la même Cour suprême validait une autre requête ancienne du mouvement des colons. Elle a légitimé l’application par le gouvernement de la loi «  sur la propriété des absents  » aux biens de propriétaires sis à Jérusalem-Est. Cette loi, votée en 1950, autorisait l’État à s’emparer des terres et des biens détenus par leurs propriétaires «  absents  » –- ces Palestiniens devenus des réfugiés avec la création d’Israël auxquels on interdisait tout retour. La loi spécifiait que quiconque vit dans un «  pays hostile  » ou dans une région de la «  terre d’Israël  » non soumise au contrôle de l’État et qui détient une propriété en Israël sans y résider est considéré comme «  absent  » et peut voir ses biens confisqués pour être alloués au «  développement du pays  ». Ce qui fut fait de manière généralisée.

    Après la conquête de la Cisjordanie et de Gaza en juin 1967, Israël a très vite annexé la partie orientale de Jérusalem et ses environs -– annexion non reconnue à ce jour par la communauté internationale. Depuis, la droite nationaliste et les groupements de colons ont poussé à l’application de la loi sur la propriété des absents à Jérusalem-Est , dans l’objectif avoué de promouvoir la judaïsation de ladite capitale israélienne (elle aussi non reconnue par les Nations unies). Dans un premier temps, cette loi fut immédiatement appliquée et des Palestiniens détenant une propriété dans Jérusalem-Est mais habitant dans un faubourg de la ville s’en virent privés illico presto. Mais l’application de la loi à Jérusalem-Est a fait ensuite l’objet de multiples contestations. Le procureur général d’Israël y a mis fin en 1968. Elle fut réhabilitée par le Likoud au pouvoir en 1977, remise au placard par le travailliste Yitzhak Rabin en 1992, enfin réinstaurée en 2004 sous Ariel Sharon.

    Depuis, la plupart des «  avis  » émis par les conseils juridiques du gouvernement, y compris de droite, ont décrété que les Palestiniens de Cisjordanie détenant des propriétés à Jérusalem ne pouvaient pas être considérés comme des «  absents  ». Mais la loi a continué de s’appliquer et en 2013, le procureur général a formellement justifié son usage. La Cour suprême a fini par valider une loi qui entérine purement et simplement le vol de propriété. Un Palestinien habitant un village à cinq kilomètres de la Ville sainte détenant un bien à Jérusalem-Est peut s’en voir exproprié. Son bien peut être ensuite acquis en toute légalité par un Américain qui ne vit pas ni n’a jamais vécu en Israël et qui finance l’installation de colons israéliens en ville arabe.

    Le paradoxe de ces décisions est qu’en criminalisant l’appel au boycott et en légalisant l’expropriation des propriétaires palestiniens à Jérusalem-Est, la Cour suprême israélienne justifie de facto l’accusation selon laquelle Israël, pour ce qui touche aux rapports avec les Palestiniens, tourne le dos à la démocratie et pratique une politique de ségrégation. Telle a été la réaction unanime des organisations et associations qui, en Israël même, luttent contre l’occupation des territoires palestiniens. Comme l’a écrit le journaliste Gideon Levy, pour la Cour suprême, «  les masques tombent  ». L’institution qui a «  toujours trahi son rôle de gardien des droits de l’homme, de la loi internationale, de l’égalité et de la justice dans les territoires occupés  » en vient à faire de même avec les droits du citoyen en Israël.

    Le pouvoir inquiet face au boycott

    Ces décisions semblent surtout souligner à quel point Israël se rétracte dans son isolement international quand les partisans du boycott, sans déstabiliser son économie, connaissent des succès et un impact médiatique croissants. En Israël, les adversaires de l’occupation s’accordent de plus en plus à penser que seul le boycott permettra, sur le long terme, de modifier le rapport de forces actuel qui voit la communauté internationale incapable d’amener Israël à reconsidérer sa politique de domination des territoires palestiniens.

    Par dérision, Omar Barghouti, l’ingénieur palestinien formé à l’université américaine de Columbia qui a fondé en 2005 et dirige la campagne internationale Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS) déclarait en décembre 2014 : «  Nous devons accorder ce crédit à Nétanyahou : sans lui, nous n’aurions pas pu réussir à ce point.  » Il est indubitable que ce mouvement, qui se veut international, a pris une ampleur inédite ces dernières années. Des figures publiques d’envergure y ont adhéré. Et au plan international, l’idée qui le sous-tend s’instille de plus en plus dans les esprits. La décision prise en août 2014 par le fonds de pensions néerlandais PGGM (plus de 150 milliards d’euros d’actifs) de retirer ses investissements dans cinq grandes banques israéliennes pour leur «  implication  » dans les territoires occupés a jusqu’ici été l’acte de boycott financier le plus marquant sur le plan international. Mais il n’est pas le seul, et la montée en puissance de BDS inquiète désormais ouvertement les autorités israéliennes. En février 2014, le ministre israélien des affaires stratégiques, Youval Steinitz, avait obtenu un budget de 100 millions de shekels (24 millions d’euros) pour mener une campagne de communication internationale contre le boycott. Il semble, vu la progression du mouvement, que cette contre-offensive a eu peu d’effets. La dirigeante des Verts britanniques, Natalie Bennett, a récemment apporté son soutien au boycott «  tant qu’Israël ne se conforme pas au droit international  ». Le mouvement s’étend sur les campus américains. Des appels au boycott ont été votés par les associations estudiantines des universités de Berkeley, Stanford, UCLA, San Diego, Loyola, DePaul, et d’autres encore. De nombreuses associations estudiantines (au Texas, en Ohio, au Nouveau Mexique, etc.) l’ont inscrit à l’ordre du jour.

    Un vote doit avoir lieu sur le prestigieux campus de Princeton la semaine prochaine. L’enjeu portera sur la politique de Princo, la division investissement de l’université, troisième plus riche du pays (elle gère 19 milliards de dollars de dotation). La motion appelle Princo à retirer son soutien aux multinationales qui œuvrent à «  préserver l’infrastructure de l’occupation israélienne en Cisjordanie  ». Historiquement, l’université de Princeton n’a été confrontée à un appel au désinvestissement qu’à deux reprises : en 1987, concernant l’apartheid en Afrique du sud, et en 2006 contre le Soudan, lors de la tragédie du Darfour.

    Ces votes n’ont en eux-mêmes pas d’impact direct, les universités n’étant pas tenues de les respecter. Mais leur multiplication est plus que symbolique. Pour prendre un exemple récent, suite à une campagne partie de Grande-Bretagne et menée aussi aux États-Unis pour — à défaut de boycott —, au moins inscrire la provenance exacte des produits vendus par les entreprises israéliennes, la société de boissons gazeuses SodaStream, située à Mishor Adoumim, une colonie de Cisjordanie, a annoncé le 8 avril qu’elle indiquerait désormais la Cisjordanie comme son lieu d’activité au lieu de l’usuel «  made in Israël  », et qu’elle déménagerait bientôt sa production à l’intérieur des frontières israéliennes de 1967. Sa décision, a assuré la société, n’est pas liée aux appels au boycott qui l’ont frappée. Il reste qu’elle manifeste une prise en compte croissante de l’impact de BDS par les intérêts israéliens. Comme l’est la proposition de loi «  Boycottons nos ennemis  », déposée par deux représentants républicains à la Chambre, à Washington, laquelle, si elle était votée, obligerait tout contractant d’un marché public aux États-Unis à assurer qu’il ne participe pas à un boycott d’Israël.

    «  Il fut un temps, a déclaré en décembre 2014 Omar Barghouti, où l’inscription “made in South Africa” était devenue toxique. Nous en sommes encore loin. Mais nous nous rapprochons  ». En Israël, nombre des adversaires de la pénalisation du boycott ont dénoncé la décision de la Cour suprême pour des motifs de préservation de la libre expression. Mais beaucoup ont aussi insisté sur le fait que l’arrêt des juges, plutôt que d’affaiblir les partisans du boycott, devrait au contraire contribuer à les renforcer. «  En instaurant une équivalence entre Israël et les territoires occupés  », la Cour Suprême a entraîné «  une défaite pour Israël, et une victoire pour les colons et pour le mouvement BDS  », a écrit Lara Friedman, une dirigeante américaine de La Paix Maintenant, dans Haaretz. Les deux décisions risquent fort, en effet, de conforter à l’échelle internationale l’opinion de ceux qui estiment que la société israélienne, définitivement prise dans une vision où seule la force tient lieu de politique, est désormais dans l’incapacité totale à se confronter aux enjeux de sa propre survie, s’enfonçant ainsi dans un isolement international qui ne peut qu’aller croissant.

    Sylvain Cyprel27 avril 2015
     
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    La Campagne BDS France à Paris vous invite à une soirée publique le vendredi 29 avril à 19h à Paris.

    Cette soirée #StopArmingIsrael aura pour thème :

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