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Israël - Page 16

  • Nouveautés sur Info-Palestine

    À Gaza, des Palestiniens ont démontré leur soutien aux réfugiés du camp Yarmouk, à Damas, qui a été pris d’assaut la semaine dernière par les djihadistes du groupe État islamique.

    Catastrophe dans le camp de Yarmouk, investi par l’État Islamique

    Maureen Clare Murphy - 6 avril 2015

    Et si l’on parlait de l’arsenal nucléaire israélien ?

    Ramona Wadi

    C’est Israël, la vraie menace nucléaire au Proche-Orient !

    Lamis Andoni

     

  • Ilan Pappé: "ce que nous disent les élections israéliennes" (Afps Rennes)

     "Uniting against privatization, exploitation, and capitalistic rule."

    Comme plusieurs de mes amis, j’ai été également soulagé qu’un gouvernement sioniste libéral n’ait pas été élu.

    Il aurait permis à la mascarade du « processus de paix » et à l’illusion de la solution de deux états de durer, tandis que la souffrance des Palestiniens continue.  Comme toujours, c’est le Premier Ministre Benjamin Netanyahu lui-même qui a fourni l’inévitable conclusion quand il a déclaré la fin de la solution de deux états - nous invitant tous au long enterrement d’une idée mal inspirée qui a fourni à Israël l’immunité internationale pour son projet colonialiste en Palestine.

    La puissance de cette escroquerie était visible aux yeux de tous quand le monde et les spécialistes locaux des médias ont de manière irréaliste prévu une victoire pour le sionisme libéral, une tendance idéologique israélienne qui est proche de l’extinction - représentée cette fois-ci par la liste de l’Union Sioniste dirigée par Isaac Herzog et Tzipi Livni. Les sondages à la sortie des bureaux de vote réalisés par ces excellents statisticiens israéliens ont renforcé cette illusion, amenant les médias à un fiasco énorme puisque les attentes de la victoire du camp « libéral » se sont transformées en choc et consternation face au triomphe de Netanyahu.

    Débâcle

    Il est intéressant d’entamer une première analyse des élections israéliennes par une attention plus particulière sur cette débâcle.

    Un segment important de ceux qui votent pour le parti du Likud de Netanyahu appartiennent à la deuxième génération de juifs qui sont venue des pays arabes et musulmans.

    Ils ont été joints cette fois par les communautés de colons en Cisjordanie occupée qui ont voté en bloc pour Netanyahu. Beaucoup parmi les juifs arabes ont voté beaucoup plus pour le Likud qu’ils ont voté pour Netanyahu. Les colons ont fait de même aux dépens de leur nouvelle base politique - le parti de La Maison Juive de Naftali Bennett qui promet l’annexion complète de la Cisjordanie - afin de s’assurer que le Likud serait le parti le plus représenté au prochain parlement.

    Ni l’un ni l’autre de ces deux groupes n’était particulièrement heureux de son choix et n’était pas forcément fier de sa décision de voter encore une fois pour Netanyahu. C’est peut-être la raison qui fait qu’un bon nombre de ces électeurs n’ont pas réellement dit lors des sondages à la sortie des bureaux de vote, pour qui ils avaient voté.

    Le résultat était tout à fait catastrophique pour tous les sondeurs renommés. Ils ont loupé ce qui aurait dû être le grand titre après les sondages à la sortie des bureaux de vote : une victoire sensationnelle pour le Likud en 2015 et un résultat décevant pour le camp sioniste libéral. Les nouvelles les plus passionnantes concernaient le succès des citoyens Palestiniens en Israël qui s’étaient unis pour former la Liste Commune et qui ont gagné la troisième place - le plus grand nombre de sièges après le Likud et l’Union Sioniste.

    La victoire du Likud

    Les trois résultats - un Likud fortifié, un Parti Travailliste défait (l’Union Sioniste est une liste unie entre le parti Travailliste et « l’Initiative » de Livni) et une représentation palestinienne unifiée et renforcée - peuvent être soit ignorés par la communauté internationale, soit servir de catalyseur pour une nouvelle pensée sur la question toujours tellement d’actualité de la Palestine.

    La victoire du Likud, en dépit de l’agitation sociale en Israël due aux difficultés économiques grandissantes, et la position plus que jamais dégradée de l’état juif dans la communauté internationale, indiquent clairement qu’il n’y aura aucun changement en Israël dans un avenir proche.

    Le parti Travailliste, en attendant, a fait son maximum. Il n’est pas susceptible de faire mieux et par conséquent il n’offre pas d’alternative. La principale raison est qu’il n’est pas une alternative. Israël en 2015 est toujours un état colonial et colonialiste, et une version libérale de cette idéologie ne peut pas offrir de véritable voie de réconciliation avec les véritables habitants de la Palestine.

    Depuis que Likud a pris le pouvoir pour la première fois après sa victoire historique de 1977, les électeurs juifs ont préféré le véritable produit, comme on dit, plutôt que la version plus pâle et libérale du sionisme.

    Le parti Travailliste était au pouvoir assez longtemps pour que nous sachions qu’il n’est pas en mesure de concéder même à la plupart des dirigeants palestiniens modérés, aucun accord leur permettant d’exercer une véritable souveraineté, ni même en Cisjordanie ou dans la Bande de Gaza, qui forment pourtant à peine un cinquième de la Palestine historique.

    La raison en est très simple : la raison d’être d’une société coloniale-colonialiste est le déplacement forcé des indigènes et leur remplacement par des colons. Au mieux ces indigènes peuvent être confinés dans les enclaves se révoltant de façon périodique, au pis ils sont condamnés à être expulsés ou massacrés.

    Décolonisation

    La conclusion pour la communauté internationale devrait à présent être claire. Seule la décolonisation de l’état colonial peut mener à la réconciliation. Et la seule manière de donner une impulsion décisive à cette décolonisation, c’est en utilisant les mêmes moyens que ceux exercés contre l’autre état colonial de longue date du 20ème siècle : le système d’apartheid en Afrique du Sud.

    Le choix de la campagne BDS - le boycott, le désinvestissement et les sanctions - n’a jamais paru plus valide qu’il ne l’est aujourd’hui. Il faut espérer que - en liaison avec la résistance populaire sur le terrain - cela poussera au moins certains dans la deuxième et la troisième génération de la société coloniale juive, à contribuer à stopper le projet sioniste.

    Les pressions conjointes de l’extérieur et du mouvement de résistance à l’intérieur sont la seule manière de forcer les Israéliens à repenser leurs relations avec tous les Palestiniens, y compris les réfugiés, sur la base des valeurs démocratiques et égalitaires. Dans le cas contraire, nous pouvons nous attendre à ce que le Likud gagne cette fois-ci quarante sièges lors des prochaines élections, peut-être dans la foulée d’un prochain soulèvement palestinien.

    Il y a deux raisons pour lesquelles cette approche est encore possible. L’une est la Liste Commune.

    Elle n’aura aucun impact sur le régime politique israélien et en réalité,comme l’Autorité palestinienne, les jours de la représentation palestinienne à la Knesset, le parlement d’Israël, sont comptés. Si une liste unie ne peut avoir aucun impact et si une PA sans aucun pouvoir effectif ne satisfait pas même les sionistes libéraux, alors le temps est venu de rechercher de nouvelles formes de représentation et d’action. Mais l’importance de la Liste Commune se trouve ailleurs.

    Elle peut stimuler l’imagination d’autres communautés palestiniennes sur la possibilité d’une unité dans les objectifs. Que les islamiste et les marxistes puissent agir ensemble pour un meilleur avenir est un exemple qui peut avoir des implications d’une grande portée, non seulement pour des Palestiniens et des Israéliens, mais pour une Europe de plus en plus polarisée. La Liste Commune représente un groupe de Palestiniens indigènes qui connaissent bien les Israéliens, qui sont profondément attachés aux valeurs démocratiques et ont gagné en importance parmi les autres Palestiniens après des années de marginalisation et de quasi-oubli.

    La deuxième raison d’espérer, c’est que de nouvelles solutions alternatives émergeront, car en dépit de toutes sa cruauté et sa dureté, le projet colonial-colonialiste sioniste n’était pas le pire dans l’Histoire. Malgré toute l’affreuse souffrance qu’elle a causé il y a peu, pendant le massacre de cet été à Gaza, elle n’a pas exterminé la population locale et son projet de dépossession demeure inachevé. Ceci ne signifie pas qu’il ne deviendra pas plus mauvaise ou qu’il faille sous-estimer la douleur qui est celle des Palestiniens.

    Vision

    Ce que cela signifie, c’est que l’impulsion principale venant des Palestiniens est non pour une rétribution mais pour une restitution. Leur souhait est de vivre une vie normale - quelque chose que le sionisme a nié à tous les Palestiniens depuis l’arrivée de cette idéologie en Palestine vers la fin du 19ème siècle.

    Une vie normale, cela signifie la fin des politiques discriminatoires d’apartheid contre les Palestiniens en Israël, la fin de l’occupation militaire de la Cisjordanie et du siège de la Bande de Gaza, la reconnaissance du droit pour les Palestiniens réfugiés de retourner dans leur patrie.

    Le principe de l’échange, ou quid pro quo, est d’accepter l’ethnie juive qui a émergé en Palestine en tant qu’élément d’une nouvelle entité politique décolonisée, entièrement démocratique et basée sur les principes acceptés par tous les concernés.

    La communauté internationale peut jouer un rôle positif en supportant cette vision si elle adopte trois principes de base.

    Le premier est que le sionisme est sous toutes ses formes colonialiste et que par conséquent l’anti-sionisme n’est pas de l’antisémitisme mais de l’anticolonialisme.

    Le second est que si elle renonce au traitement préférentiel accordé à Israël au cours des années, principalement dans le domaine des droits de l’homme, elle aura une possibilité plus forte de jouer un rôle constructif pour sauvegarder ces droits au Moyen-Orient dans son ensemble.

    Et en conclusion, nous devrions tous nous rendre compte que l’occasion fournie d’épargner des vies innocentes en Palestine historique risque de se fermer rapidement, car si la puissance israélienne demeure hors de contrôle, une répétition des massacres des années précédentes est presque certaine. Il est urgent d’abandonner les vieilles formules pour la « paix » qui n’ont rien donné, et de commencer à chercher de justes et viables solutions.

    dimanche 29 mars 2015

    * Ilan Pappe est directeur du Centre Européen d’Études Palestiniennes à l’Université d’Exeter. Son dernier livre s’intitule : The idea of Israel : a history of power and knowledge

    http://www.rennespalestine.fr/?Ilan-Pappe-ce-que-nous-disent-les

    Commentaire de la photo: Unir contre l'occupation et la colonisation, c'est au programme des communistes?

     

  • Comment le Mossad a aidé le Maroc à tuer Ben Barka (Courrier International)

    Une grande enquête du quotidien israélien Yediot Aharonot publiée cette semaine met en lumière l’implication des services de renseignements israéliens dans l’enlèvement à Paris, le 29 octobre 1965, et l’assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka

    Un jour sombre et pluvieux dans une forêt des environs de Paris. Des hommes creusent un trou pour y jeter le corps d’un homme mort étranglé peu de temps auparavant. A cet instant, personne n’imagine que le fantôme de la victime va hanter le Mossad pendant de longues années.” L’enquête des deux journalistes israéliens Ronen Bergman et Shlomo Nakdimon, publiée dans Yediot Aharonot, débute comme un polar. Paris. Une cible marocaine. Les services secrets israéliens. Tel est le décor de ce qui va devenir le dossier “Baba Batra”, une des affaires les plus délicates de l’histoire du renseignement israélien.

    La mort du célèbre opposant marocain, Mehdi Ben Barka, eut d’importantes conséquences notamment sur les relations entre le Mossad, le Premier ministre d’alors, Levi Eshkol, et Isser Harel, figure mythique des services israéliens, qui fut chargé d’enquêter sur cette affaire d’Etat, mais aussi sur les relations franco-marocaines. Comme le souligne Le Monde, qui a interviewé l'un des auteurs de l'enquête, l'article a été soumis à la relecture de la censure militaire avant publication, car la loi israélienne l’exige. Toutefois, fondé sur la retranscription d’une rencontre entre le chef du Mossad de l’époque, Meir Amit,  Levi Eshkol et Isser Harel, et sur les témoignages de nombreux acteurs de l’affaire, l'article du Yediot Aharonot révèle l’implication logistique du Mossad dans la mort de Ben Barka.

    Quels rapports de forces ?

    A l'entame des années 1960, le Mossad (chargé du renseignement extérieur et de l'antiterrorisme) a installé un siège à Paris pour organiser ses opérations dans toute l’Europe. En matière de sécurité, les relations entre Israël et la France sont alors très étroites. La France, empêtrée “dans le bourbier algérien” et aux prises avec le Front de libération nationale (FLN), a besoin de l’aide du Mossad. “Au début, cette coopération s’est traduite par le partage d’informations sur l’organisation clandestine. Puis le Mossad livra des armes qui serviront dans une série d’assassinats perpétrés par les services français contre le siège du FLN au Caire”, écrivent les journalistes de Yediot Aharonot.

    De son côté, le Mossad “utilise” Paris comme “voie d’accès à l’Afrique et à l’Asie”. Très actif, le service cherche alors à obtenir le plus possible d’informations sur les pays arabes et sur le bloc soviétique – pour les partager avec les Etats-Unis. Si le Mossad noue à l’époque des relations secrètes avec la Turquie, l’Iran et l’Ethiopie, “une cible lui manque cruellement : le Maroc”. Pays arabe modéré, le Maroc est un pays qui entretient des relations avec les principaux ennemis d'Israël. “Sans parler du fait qu’à la tête du royaume, Hassan II fait plutôt figure d’allié de l’Occident.”

    Echange de services

    “Dans le renseignement, il n’y a pas de cadeaux gratuits”, rappelle l’enquête de Yediot Aharonot. C’est en vertu de cet adage que, six semaines avant l’assassinat de Ben Barka, le Mossad s’est retrouvé débiteur d’une dette vis-à-vis du Maroc. D’après les documents utilisés par les journalistes, Israël considérait ses relations avec le Maroc comme “stratégiques” et les deux pays avaient réussi à se trouver des intérêts. Le roi Hassan II s’était laissé convaincre de “laisser des Juifs de son pays émigrer vers Israël”. En échange, l’Etat hébreu fournissait une aide logistique au Maroc, formait ses militaires. En 1965, la coopération entre les services de renseignements des deux pays prit une dimension autrement plus importante.

    En septembre 1965, expliquent Ronen Bergman et Shlomo Nakdimon, le renseignement marocain permet en effet à des agents du Mossad d’obtenir des informations cruciales. Du 13 au 18 septembre 1965, la Ligue arabe tint un sommet de la plus haute importance à Casablanca. Le roi Hassan II délivra à Meit Amir, le directeur du Mossad, tous les documents relatifs à cette rencontre ainsi que les enregistrements de la réunion, qui avait été mise sur écoute. “Ces informations très importantes donnèrent un aperçu des ambitions des plus grands ennemis d’Israël. [...] Lors de la réunion, les commandants des armées arabes avouèrent qu’elles n’étaient pas préparées pour une nouvelle guerre contre Israël”, rapporte Yediot Aharonot. C’est en partie sur ces informations que Tsahal recommanda au gouvernement de Levi Eshkol de lancer ce qui deviendra la guerre des Six-Jours en 1967. Conflit qui vit l’armée israélienne triompher des armées syrienne, égyptienne et jordanienne.

    Après cette coopération sans précédent, le Maroc voulut être dédommagé du service rendu le plus vite possible. Le nom de cette dette : Ben Barka, l’un des opposants les plus farouches du roi Hassan II. C’est ainsi que fut lancée l’opération Baba Batra – qui, en plus d’avoir les mêmes initiales que Ben Barka, désigne dans le Talmud un traité s’intéressant aux questions liées à la responsabilité individuelle.

    L’opération Baba Batra

    En échange de la coopération du Maroc lors du sommet de la Ligue arabe, le Mossad s’engagea à  suivre les déplacements de Ben Barka en Europe – l’homme était alors en exil. Mehdi Ben Barka était une figure influente au Maroc et dans le monde arabe. Homme de gauche, il soutint la révolution et le combat contre le colonialisme, et devint l’un des opposants les plus virulents au roi Hassan II.

    L’enquête révèle que le Mossad réussit à localiser Ben Barka à Genève, où l’opposant marocain relevait son courrier. “Le Mossad donna l’adresse du kiosque à Ahmed Dlimi, adjoint de Mohammed Oufkir, le ministre de l’Intérieur marocain. Les agents marocains n’avaient plus qu’à surveiller le kiosque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pendant deux semaines, jusqu’à ce que leur cible se montre.”

    A ce stade de l’affaire, il n’est encore question pour le Mossad que de fournir une assistance technique, tout en gardant ses distances avec une opération qui, concrètement, sera menée par les agents maro- cains. Le Mossad fournit notamment de faux documents afin de louer des voitures et des passeports aux Marocains et Français impliqués dans l’affaire pour qu'ils puissent fuir rapidement après l’opération.

    Le piège du documentaire

    “Quel était le but de l’opération pour les Marocains ?" interrogent Ronen Bergman et Shlomo Nakdimon. "La réponse dépend de la personne à qui vous posez la question. Selon l'historien spécialiste des relations israélo-marocaines, Yigal Ben-Nun, l’idée au départ, était de kidnapper l’opposant avant de le soumettre à un choix : soit il devenait ministre de l’Education du gouvernement de Hassan II (ce qui sous-entend qu’il se soumet à sa loi), soit il comparaissait lors d’un procès public pour trahison. Selon d’autres preuves, notamment les enregistrements du Mossad et du Premier ministre israélien, l’intention a toujours été de mettre fin à sa vie.”

    Le Mossad met au point un piège en montant une histoire de documentaire sur Ben Barka pour l’attirer à Paris. La suite de l’histoire est connue. Le 29 octobre 1965 : Mehdi Ben Barka arrive à Paris. Il a rendez-vous chez Lipp – la fameuse brasserie du boulevard Saint-Germain – avec un jour- naliste français. A quelques pas du restaurant, deux policiers français demandent à Mehdi Ben Barka de les suivre. Le piège se referme.

    Les journalistes d’investigation racontent ensuite comment l’opposant a été amené dans un apparte- ment.  Il y sera longuement et sauvagement torturé par Ahmed Dlimi et ses acolytes à coups de brû- lures de cigarettes, d’électrochocs et de simulations de noyade. Ronen Bergman et Shlomo Nakdimon précisent que “le Mossad n’était pas présent au moment des faits et n’a pas autorisé sa mise à mort”. D’après les témoignages de membres du Mossad à l’époque, au bout de plusieurs dizaines de minutes d'interrogatoire, Ahmed Dlimi aurait appelé ses homologues israéliens depuis l’appartement en disant : “Je ne voulais pas... il est mort.”

    Les Marocains demandent alors aux services de renseignements israéliens de faire disparaître le corps. Le cadavre de Ben Barka sera emmené, enterré en pleine nuit dans la forêt de Saint-Germain, puis “dissous à l’acide” avec des produits chimiques achetés dans plusieurs pharmacies.

    Les conséquences de l'affaire

    Yediot Aharonot explique que la mort de Ben Barka provoqua une grave crise politique en Israël. Isser Harel, figure des renseignements israéliens, chargé d’enquêter sur l’affaire, réclame la démission d'Amit, le chef du Mossad, puis carrément celle du Premier ministre, Levi Eshkol. L’enlèvement de Ben Barka en plein Paris et sa disparition avérée sur le sol français ont par ailleurs profondément marqué les relations entre la France et le Maroc, ainsi qu’entre la France et Israël.

    Des fuites bien orchestrées ont rapidement fait comprendre à l’entourage du général de Gaulle que les services marocains étaient impliqués dans la disparition de Mehdi Ben Barka. La réaction du président français fut immédiate : il décapita les services secrets français, intérieurs comme extérieurs, et ce fut la fin du SDECE (contre-espionnage). Il alla même jusqu’à demander au roi Hassan II de lui livrer Mohamed Oufkir et Ahmed Dlimi. Le refus du souverain chérifien marqua une dégradation brutale des relations diplomatiques entre Paris et Rabat, sur lesquelles plane encore aujourd’hui “l’ombre du fantôme de Ben Barka”, souligne le quotidien israélien.

    Le site d'information marocain Tel Quel rappelle se son côté qu'“à ce jour l'affaire Ben Barka n'a toujours pas été élucidée par la justice marocaine”.

    Avec Tel-Aviv, les choses furent différentes. Tout en soupçonnant le Mossad d’être mêlé d’une façon ou d’une autre à “l’affaire”, le soutien de la France à Israël a prévalu sur la nécessité de faire toute la lumière sur cette participation, soulignent Ronen Bergman et Shlomo Nakdimon. Pourtant, au moment de la guerre des Six-Jours, le général de Gaulle décida d’“un embargo absolu sur les armes”. Son discours devant l’Assemblée nationale en novembre 1967 est entré dans les livres d’histoire : “Les Juifs [sont] restés ce qu'ils [ont] été de tout temps, un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur.” Deux jours après avoir prononcé ces mots, il ordonna l’expulsion des représentants du Mossad en France et le démantèlement de son siège parisien. Publié le 26/03/2015 - 16:51

    http://www.courrierinternational.com/article/renseignement-comment-le-mossad-aide-le-maroc-tuer-ben-barka

    Sur l'affaire on peut lire le polar: L'affaire N'Gustro

  • Isoler Israël (Afps Rennes)

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    Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a toutes les raisons de se réjouir.

    Il a provoqué la surprise en remportant une victoire décisive aux dernières élections législatives, s’assurant ainsi un troisième mandat consécutif. Son parti, le Likoud, a obtenu un avantage de cinq sièges à la Knesset sur son principal rival, l’Union sioniste de centre-gauche. Mais il faut s’attendre à ce que les célébrations soient de courte durée. La tactique employée par Netanyahu pour parvenir à ce résultat – en revenant sur son engagement en faveur d’une solution à deux États avec la Palestine et en promettant de poursuivre les implantations de colonies dans les territoires occupés – aura sans doute de graves conséquences politiques et diplomatiques pour Israël.

     

    Ces dernières années, la ligne dure suivie par le Premier ministre de l’État hébreu a sapé de manière croissante la crédibilité d’Israël tout en convainquant les Palestiniens vivant dans les territoires occupés qu’un véritable accord avec Israël était impossible. (En fait, les Palestiniens n’ont montré que peu d’intérêt pour le résultat de ces élections). Maintenant que Netanyahu a durci sa rhétorique, avec pour récompense un renouvellement de son mandat, il faut s’attendre à ce que le mouvement international visant à isoler Israël prenne de l’ampleur. En fait, il ne fait plus aucun sens de soutenir des négociations directes entre Israël et les Palestiniens parce que les hypothèses qui sous-tendaient cette approche ont volé en éclats.

    La première hypothèse était que les deux parties acceptaient la solution de deux États comme base d’un accord de compromis.

    Et Netanyahu avait de fait déclaré lors d’un discours à l’Université Bar Ilan en 2009 qu’il était prêt à accepter la création d’un État palestinien à condition qu’il soit démilitarisé et que les Palestiniens reconnaissent Israël comme la patrie du peuple juif. Ce n’est plus le cas : deux jours avant les élections, Netanyahu a explicitement promis que son gouvernement n’accepterait jamais la création d’un État palestinien.

    La seconde hypothèse implicite des négociations de paix était qu’Israël, étant un pays démocratique, ne souhaiterait pas imposer pour toujours sa loi à un autre peuple par le biais d’une occupation militaire, niant ainsi son droit humain fondamental à l’autodétermination. Mais Netanyahu a maintenant démontré qu’Israël n’est une démocratie que pour ses citoyens juifs, en rejetant les citoyens israéliens arabes, qui représentent 20 pour cent de la population du pays, en des termes racistes flagrants. Aux dernières heures des élections, Netanyahu a appelé les Israéliens juifs à aller voter parce que « les électeurs arabes se rendent en masse vers les bureaux de vote ».

    En réduisant à néant les deux hypothèses sans lesquelles toute négociation avec les Palestiniens est impossible, le gouvernement israélien et, indirectement, la majorité des Israéliens ont détruit le mince vernis de légitimité que la communauté internationale avait appliqué à un pays qui occupe un autre peuple depuis bientôt cinq décennies. Les raisons qui justifiaient de ne pas critiquer Israël de manière trop virulente au sein des institutions internationales ou de recourir au boycott pour punir Israël pour ses crimes de guerre ne sont plus valables.

    Certains groupes ont bien sûr reconnu depuis longtemps que des mesures plus draco- niennes  s’imposaient, notamment celui créé par des Palestiniens de la diaspora et des sympa- thisants en 2005, la campagne internationale Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui a pour objectif de faire en sorte qu’Israël cesse de violer le droit international, en particulier en ce qui concerne sa politique de colonies de peuplement. Le mouvement BDS a rencontré assez d’opposition dans plusieurs régions du monde, pour ses tactiques jugées inutiles et injustifiées. Cette situation va changer.

    De même, les États-Unis se sont opposés à l’adhésion de la Palestine – qui a le statut d’État observateur non membre à l’Onu – à la Cour pénale internationale (CPI). Malgré l’absence de progrès dans les négociations de paix, l’administration américaine continue à croire à la démocratie israélienne et à la volonté de l’État hébreu de poursuivre dans le sens d’une solution à deux États. Cela aussi va changer.

    Pour le dire simplement, alors que le gouvernement israélien est revenu sur son engage- ment à négocier la paix avec la Palestine, la communauté internationale ne peut plus justifier l’approche suivie jusqu’à présent. Elle doit maintenant se conformer à ses valeurs proclamées et isoler Israël, politiquement et économiquement. Les dirigeants à travers le monde doivent en outre soutenir les tentatives faites par la Palestine pour résoudre le conflit avec Israël par le biais d’agences internationales neutres comme la CPI. Et les forums internationaux, tel le Conseil de sécurité des Nations unies, doivent condamner le refus de l’État hébreu à mettre fin à une occupation de 47 ans et lui faire clairement comprendre qu’il ne bénéficiera plus d’une diplomatie de deux poids, deux mesures.

    En 1990, lorsque Saddam Hussein a envoyé les troupes irakiennes envahir le Koweït au prétexte de reprendre des territoires perdus, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, en vertu du chapitre VII de la Charte de l’Onu, pour l’imposition d’un strict embargo financier et commercial contre l’Irak. De même, lorsque l’Afrique du Sud, sous le régime de l’apartheid, niait ses droits humains fondamentaux à la population noire, majoritaire dans le pays, la communauté internationale a appliqué une campagne de désinvestissement et de sanctions de grande ampleur.

    Aujourd’hui, Israël évoque des raisons historiques pour occuper un autre peuple. Son gouvernement, qui a révélé ses tendances racistes, nie à quatre millions de Palestiniens leurs droits fondamentaux et utilise même la force militaire à leur encontre. La communauté internationale se doit de répondre en conséquence en intensifiant les boycotts, les désinvestissements et les sanctions, jusqu’à ce que les Palestiniens puissent vivre librement dans un État réellement indépendant aux côtés d’Israël.

    Daoud Kuttab, L’Orient le Jour, lundi 23 mars 2015

    © Project Syndicate, 2015. Traduit de l’anglais par Julia Gallin

    Daoud Kuttab (@daoudkuttab), ancien professeur à l’Université de Princeton, et fondateur et ancien directeur de l’Institut des médias modernes de l’Université al-Qods à Ramallah, est un militant pour la liberté de la presse au Moyen-Orient.

    http://www.rennespalestine.fr/

  • Michel Warschawski : Obama en a plein les bottes... (Afps Rennes)

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    ... Mais vont-ils vraiment réévaluer leur politique envers Israël ?

    La première visite officielle après la victoire de Netanyahou sera celle du Président de la Chambre des Représentants, John Beiner. C’était la moindre des choses : ce dernier avait invité le Premier Ministre israélien à parler devant le Congrès quelques jours avant les élections, sans même en informer la Maison Blanche. Un coup de pouce électoral plus une gifle au Président démocrate.

     

    "Les États-Unis vont devoir réévaluer leur politique au Moyen Orient" a annoncé la Maison Blanche dès l’annonce de la victoire du Likoud. Ce ne sont pas les raisons qui manquent, en particulier l’annonce par Netanyahou, quelques jours avant les élections, que les engagements annoncés dans le discours de Bar Ilan était révolus et qu’il n’y aurait pas d’État Palestinien. Ce n’était certes pas un scoop, mais le dire ouvertement était une gifle à Obama.

    Pourtant ce qui a choqué encore plus le Président états-unien a été l’appel hystérique de Netanyahou à aller voter "car les Arabes se mobilisent par milliers pour faire tomber la droite". Aux États-Unis de tels propos sont le comble du politiquement incorrect et pour Obama ils ont l’odeur pestilentielle des États du Sud avant la victoire du mouvement des droits civiques. Il n’a d’ailleurs pas caché son opinion sur ces propos.

    Qu’Obama en ait plein les bottes du néo-conservateur Netanyahou ne fait aucun doute et qu’il ait été à la fois surpris et déçu par sa nouvelle victoire, se voyait sur sa figure. Mais tout autre est la question : voudra-t-il ou pourra-t-il en tirer des conséquences pratiques ?

    Plus directement : l’administration américaine est-elle prête à utiliser l’arsenal de pressions qui est à sa disposition pour forcer la main du gouvernement israélien, ou plutôt lui casser les reins ? Rien n’est moins certain.


    Obama va sans doute demander – et obtenir –la tête de l’Ambassadeur israélien à Washington qui a ouvertement comploté contre lui, et, vraisemblablement aussi, remplacer certains des responsables du dossier israélien dans l’administration par des fonctionnaires moins inféodés à Tel Aviv et à l’AIPAC. Mais il ne touchera pas aux liens stratégiques entre les USA et Israël, qui sont l’intérêt des deux partenaires.

    Deux jours après les élections, le journaliste Peter Beinhard, a titré sa chronique dans le Haaretz (20 Mars 2015) : "Le processus de paix est fini, c’est maintenant le moment des pressions". S’il s’oppose au BDS, il écrit pourtant qu’il faut "soutenir toute forme de pression non-violente". Franchement, la différence me semble trop subtile.

    Dans le site du même journal le chercheur Avinoam Barel écrit : "Le grand vainqueur dans les élections israéliennes c’est le BDS". Nous l’espérons, mais surtout nous devons faire tout notre possible que la mise en place d’un gouvernement d’extrême-droite, ouvre les yeux de tous celles et ceux qui n’ont pas encore compris que seules des sanctions sévères peuvent mettre fin à l’occupation coloniale et au déni des droits du Peuple Palestinien.

    http://www.rennespalestine.fr/

  • La réélection de Nétanyahou enterre définitivement le « processus de paix » (Orient 21)

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    Washington s’interroge sur sa politique palestinienne

     

    Le nouveau succès électoral de Benyamin Nétanyahou met un point final au « processus de paix » ouvert en 1993 avec les accords d’Oslo. Il a porté aussi à son paroxysme la crise entre Tel-Aviv et Washington, même si les Etats-Unis continueront à soutenir Israël. Et le recours aux Nations unies redevient une option envisageable pour les Palestiniens.

    Les élections législatives israéliennes ont accouché d’une surprise.

    Donné battu, Benyamin Nétanyahou les a emportées, et d’assez loin, sur son adversaire de centre gauche du Camp sioniste. Ce retournement, le premier ministre israélien l’a réalisé en flattant outra-geusement dans les derniers jours de sa campagne les deux propensions les plus répandues dans sa société : d’abord la peur et la conviction que toute «  concession aux Palestiniens  » constitue une «  menace existentielle  »  ; ensuite un racisme anti-arabe plus prégnant que jamais dans le pays.

    En appelant, le jour-même du scrutin, les électeurs à se mobiliser pour faire obstacle à «  la gauche et [aux] ONG en train d’amener massivement des hordes d’Arabes aux bureaux de vote  », et après avoir déclaré, la veille, que lui au pouvoir un État palestinien ne verrait jamais le jour, «  Nétanyahou a révélé son vrai visage, et les électeurs ont aimé ça  »1, a conclu le chroniqueur du quotidien Haaretz Aluf Benn. Le soir de l’élection, fêtant la victoire, le premier ministre est apparu aux côtés du chanteur Amir Benayoun, auteur d’une chanson si raciste envers les Arabes que le président de l’État, Reuven Rivlin, avait annulé une invitation qu’il lui avait envoyée.

    L’élection en dit long sur l’état de paranoïa et de déni dans laquelle vit la société juive israélienne. Celle dont l’État passe son temps à capturer toujours plus de terres palestiniennes, à limiter l’accès à l’eau des paysans palestiniens, à imposer des tracasseries administratives épuisantes et inépuisables à des humains privés de tous droits politiques depuis des décennies, celle qui terrorise l’autre société en usant d’une force militaire quasi sans contrepartie, qui enferme des civils sans jugement ni même inculpation pour des périodes infinies grâce à ses lois d’exception, cette société-là se perçoit elle-même comme la victime et vit dans une peur constante.

    Pour elle, la moindre concession serait «  le début de la fin  » – et l’égalité avec le Palestinien une impossibilité absolue. Une attitude qui rappelle l’enfermement mental et politique des sociétés coloniales, celle des dits «  Européens  » en Algérie, en Rhodésie et ailleurs, sociétés recroquevillées sur le maintien intégral de leur système de domination, ou encore celle des «  Blancs du Sud  » aux États-Unis, à l’époque de la ségrégation raciale.

    Cette société, par elle-même, n’est plus en mesure par ses propres moyens de s’ouvrir à l’Autre, de lui reconnaitre sa qualité d’humain égal en droits et en dignité. Elle porte en elle trop de culpabilité occultée, niée, accumulée depuis si longtemps. Elle est désormais prête à suivre Nétanyahou qui lui propose de transformer constitutionnellement l’identité de l’État d’Israël en un Etat ethnique (l’«  État du peuple juif  »), dont les citoyens ne disposeraient pas tous des mêmes droits, selon qu’ils sont juifs ou pas. Le 9 novembre 2014, Sheldon Adelson, le milliardaire propriétaire de casinos à Las Vegas et Macao qui est aussi le premier financier des campagnes de Nétanyahou, était interrogé à Washington sur les risques de dérive d’Israël vers un abandon formel de la démocratie.

    Réponse : «  Je ne crois pas que la Bible dise quoi que ce soit sur la démocratie. Dieu n’a pas dit un mot sur la préservation d’Israël comme État démocratique. [Vous me dites qu’]Israël ne sera plus un État démocratique. Et alors  ?  » On n’a pas connaissance que ces propos aient dérangé le récent vainqueur de l’élection israélienne. État non démocratique parce qu’occupant une population dénuée de droits, Israël l’est de facto depuis longtemps déjà. Mais inscrire dans la loi l’ethnicité comme fondement du droit ne serait pas une évolution anodine. C’est à cette possibilité-là qu’a adhéré dans sa majorité la société israélienne le 17 mars.

    La fin des accords d’Oslo

    Le «  processus de paix  » est définitivement décédé. Plus exactement, beaucoup, depuis des années, voulaient ou faisaient semblant de croire qu’il était toujours vivant. La fiction de ce «  processus  » perdurait. Sa longue agonie, engagée après l’échec des négociations de Camp David à l’été 2000 et le déclenchement subséquent de la seconde Intifada palestinienne, a pris fin avec l’affirmation sans fard de Nétanyahou, la veille du scrutin, de son opposition à la création d’un État palestinien. Lorsqu’il a, victoire acquise, tenté de laisser croire qu’il n’avait pas définitivement renoncé à l’idée des deux États, la Maison Blanche a refermé la porte de façon assez abrupte. De fait, ce n’est pas tant le «  processus  » que la paix elle-même qui est hors de propos. Et c’est, d’une certaine façon, un succès pour la stratégie de Mahmoud Abbas. Car si les Israéliens ne veulent pas la paix, les Palestiniens, après tant de massacres, d’oppression quotidienne, n’en font pas plus leur priorité. Ce qu’ils veulent c’est la liberté, la fin de l’occupation.

    Et tel est bien le sens de l’offensive diplomatique engagée par le chef de l’Autorité palestinienne devant les Nations unies pour obtenir du Conseil de sécurité la reconnaissance de son État dans les frontières de 1967. Jusqu’ici prévalait la logique des accords d’Oslo de reconnaissance mutuelle entre Israël et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), en 1993, qui se résumait à une idée : «  la terre contre la paix  ».

    Autrement dit : si une «  paix juste, durable et globale ainsi qu’une réconciliation historique  »2 est signée avec les Israéliens, les Palestiniens auront une terre – donc un Etat. Sur fond d’échec de la seconde Intifada, et avec l’enlisement de négociations intermittentes ne débouchant jamais sur rien d’autre que la poursuite ininterrompue de la colonisation israélienne et l’aggravation des conditions de vie de sa population, Abbas, en allant à l’ONU, a inversé cette logique. Ce n’est plus «  la terre contre la paix  », c’est désormais «  la paix pour la terre  ». Autrement dit : la terre d’abord, donc l’évacuation israélienne des territoires occupés, la paix viendra ensuite, une fois que l’État palestinien aura été érigé. Si elle survient, ce qui n’est pas certain…Mais «  la paix  » ne peut plus constituer un préalable à l’évacuation des territoires palestiniens.

    Avec la réélection de Nétanyahou, ce renversement de la logique d’Oslo commence lentement à faire son chemin dans les milieux diplomatiques.

    Comme l’a écrit l’analyste Peter Beinart, dans l’administration américaine, beaucoup pensent que l’option de «  la négociation menant à l’instauration de deux Etats côte à côte est vraiment morte  »3 Dès lors, si l’idée d’un État unitaire pour les deux peuples reste du domaine de la rêverie, tant les Israéliens dominent aujourd’hui les Palestiniens sur tous les plans (diplomatique, économique, technologique, universitaire, militaire, etc), et tant les Palestiniens aspirent à ériger leur État pour ne plus subir le joug israélien — et si l’idée d’un retrait des Israéliens de leur propre initiative sur la frontières de juin 1967 parait encore plus inenvisageable —, il ne reste qu’une solution : celle d’un retrait des Territoires occupés imposé à Israël de l’extérieur. Tel est le sens sous-jacent de l’annonce américaine d’une «  réévaluation de la position  » des États-Unis au lendemain du succès électoral de Nétanyahou. «  Israël ne peut maintenir indéfiniment son contrôle sur un autre peuple  ; l’occupation qui dure depuis près de 50 ans doit cesser  », a déclaré Denis McDonough, le chef de cabinet de Barack Obama, le 23 mars, devant le lobby pacifiste pro-israélien J Street à Washington.

    Vers une résolution de l’ONU  ?

    Un tournant dans la relation americano-israélienne  ? À quoi pourrait ressembler la «  réévaluation  » de sa relation à Israël que la Maison Blanche a annoncée  ? Le New York Times cite «  des officiels  » anonymes selon qui la présidence envisagerait la possibilité de soutenir désormais une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui validerait le principe d’une solution à deux États de part et d’autre de la frontière de juin 19674 (avec d’éventuels échanges mineurs de territoires). Ainsi, Israël serait placé devant une situation nouvelle – l’inscription dans le droit international de frontières qu’il récuse (l’État n’a jamais déterminé ses propres frontières et, en Cisjordanie, exige en tout état de cause, en cas d’accord, de préserver la partie orientale de Jérusalem, la vallée du Jourdain et les «  grands blocs  » de colonies érigés depuis 1967). Interrogé sur ce point, la porte-parole de la Maison Blanche, Jan Psaki, a déclaré : «  Nous ne préjugeons pas de ce que nous ferions en cas d’action à l’ONU  ».

    Le retour de la question palestinienne aux Nations unies, la possibilité de voir Washington abandonner son veto systématique au Conseil de sécurité, constituerait pour Israël un échec majeur. Car l’admission occidentale sans faille jusqu’ici de sa légitimité à mener des «  négociations bilatérales sans préalables  » avec les Palestiniens constituait un élément clé de sa capacité à maîtriser à sa guise ces négociations. Et l’assurance de bénéficier d’un veto américain en toutes circonstances a grandement contribué au sentiment d’impunité avec lequel Jérusalem a pu mener sa «  politique de la force  » sans se heurter à aucune restriction de la communauté internationale depuis des décennies. La poursuite ininterrompue de la colonisation comme les bombardements répétés et croissants sur Gaza en ont été des exemples criants.

    Déclarer illégale la poursuite de la colonisation  ?

    On n’en est pas encore à un soutien américain à une résolution onusienne sur un plan de partage territorial entre Israël et la Palestine. Mais le simple fait que cela puisse s’envisager est symptomatique d’un tournant majeur, dont il reste difficile de pressentir comment il pourrait évoluer. Pour Peter Beinart, qui a visiblement interrogé de nombreux officiels à la Maison Blanche, plutôt que de lever son veto à une résolution contraignante sur les frontières reconnues d’Israël — qui est la pire hantise des Israéliens, Likoud comme travaillistes —, Washington pourrait commencer par ne pas opposer son veto à une résolution onusienne moins grave, déclarant illégale la poursuite de la colonisation5.

    D’autres assurent que les États-Unis pourraient aussi lever leur prévention sur le dépôt par Abbas d’une plainte contre Israël pour «  crimes de guerre  » devant la Cour pénale internationale au sujet de la colonisation. De toute façon, aucune décision ne devrait être prise avant l’automne, c’est-à-dire avant de savoir si un accord est conclu avec l’Iran sur la question de son nucléaire militaire.

    S’il l’est, cet accord «  sera historique et montrera que l’administration américaine est disposée à résister à l’opposition d’un Congrès républicain et à négocier avec les membres de son propre parti qui doutent, et aussi à tenir bon face aux pressions israéliennes  »6, commente Aaron David Miller, vice-président du Centre d’études internationales Woodrow Wilson à Princeton, qui fut conseiller aux affaires proche-orientales sous Bill Clinton. Selon lui, quoi qu’il fasse, Nétanyahou sera «  en fin de compte dans l’incapacité d’empêcher  » la mise en œuvre d’un tel accord s’il est signé. Dès lors, bénéficiant d’un soutien international, le président américain serait en position de mieux imposer son point de vue aux dirigeants israéliens.

    Reste que, lors de son appel à Benyamin Nétanyahou pour le «  féliciter  » de son succès électoral, Barack Obama, s’il a réitéré ses critiques des propos de son interlocuteur sur la nécessité de contrer les «  masses d’Arabes  » allant voter et réaffirmé qu’il récusait son point de vue sur l’Iran, lui a également assuré qu’il n’entendait en aucune manière modifier la politique américaine de soutien militaire à Israël (3 milliards de dollars annuels). Pour le moment, l’heure des pressions autres que diplomatiques n’a pas sonné.

     

    Sylvain Cypel 25 mars 2015
     
  • Nouveautés sur ISM

    FPLP : Les résultats des élections sionistes reflètent simplement la nature raciste de l'Etat

    FPLP : Les résultats des élections sionistes reflètent simplement la nature raciste de l'Etat

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine a déclaré que les résultats de l'élection israélienne reflètent simplement la nature et la structure raciste et fasciste de la société sioniste qui a produit ces résultats et a élu le Parti Likoud et ses alliés de droite, qui se sont lancés, pendant toute la campagne, dans les attaques anti-palestiniennes les plus ouvertes et les plus extrêmes contre notre peuple et nos droits.

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    Vous êtes les bienvenus dans la Vallée du Jourdain menacée de nettoyage ethnique

    Par Jordan Valley Solidarity 17 mars 2015

     

     

     

     

     

     

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    Chers amis,
    2015 a commencé, dans la Vallée du Jourdain, avec la démolition de la communauté bédouine Um al-Jamal
    par les forces d'occupation le jour de la nouvelle année. Nous avons fini janvier avec l'accident du berger Ali Mohammad Awad, 16 ans, blessé par une mine laissée par les forces israéliennes d'occupation à flanc de coteau et avec 19 familles expulsées du village de Bzik pour permettre aux forces d'occupation de s'emparer de la terre pour effectuer toujours plus de manœuvres militaires.

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    Vidéo : La sauvagerie de l'occupation contre de paisibles pique-niqueurs en territoire palestinien

    Par ISM-France  17 mars 2015

     

     

     

     

     

     

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    Dimanche 15 mars, des militants du mouvement Solidarity for a Free Palestine (SFP), accompagnés par des étudiants de l'université de Birzeit, sont allés à Qaryut, petit village au sud de Naplouse, pour planter des oliviers en mémoire des martyrs internationaux Rachel Corrie et Tom Hurndall, assassinés respectivement le 16 mars 2003 et le 13 janvier 2004 par l'occupation israélienne, et Vittorio Arrigoni, assassiné par des salafistes le 15 avril 2011, dans la Bande de Gaza assiégée. Ils en ont également plantés pour Tristan Anderson, blessé à la tête par une grenade lacrymogène à Nil'in le 13 mars 2009, et tétraplégique depuis.

     

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    Harcèlement des agriculteurs palestiniens et entrave à leur travail dans les villages autour de Naplouse

    Par ISM 15 mars 2015

     

     

     

     

     

     

     

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    Le début du printemps est une période de l'année importante pour les agriculteurs des environs de Naplouse ; il est indispensable de s'occuper des oliviers pour garantir une récolte de qualité en octobre. Dans les régions où la tension entre les colons et les agriculteurs est haute, les agriculteurs courent le risque d'être attaqués dès qu'ils vont sur leurs terres. Ils sont contraints de négocier avec les bureaux de coordination de district (DCO) des jours spécifiques où ils pourront accéder à leurs terres sous la "supervision" des forces d'occupation.

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    Israël va construire un autre mur le long de la frontière jordanienne

    Par Middle East Monitor 14 mars 2015

     

     

     

     

     

     

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    Israël envisage de construire un autre "mur de séparation" sur sa frontière avec la Jordanie pour la protéger d'infiltrations possibles des jihadistes mondiaux, ont rapporté les médias israéliens jeudi. Le projet a été révélé après l'achèvement de la clôture de sécurité avec l'Egypte.

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    Solidarité avec les garçons d'Hares le dimanche 15 mars 2015

    Par Hares Boys 13 mars 2015

     

     

     

     

     

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    Cette année, le dimanche 15 mars marquera deux ans depuis que les cinq adolescents du village d'Hares, en Palestine ont été arrachés à leurs maisons, maltraités, ils ont subi des interrogatoires violents et ils ont été enfermés dans une prison israélienne. Tout ça pour quelque chose qu'ils n'ont pas fait.

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    Le FPLP commémore le Jour des Martyrs à Gaza avec l’engagement à la résistance et à la libération

    Par FPLP 12 mars 2015

     

     

     

     

     

     

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    Le Front populaire pour la libération de la Palestine a organisé, au centre de Gaza, un grand festival commémorant le Jour des Martyrs, le quarante-deuxième anniversaire du martyr du camarade dirigeant Mohamed al-Aswad (Guevara Gaza), membre du Bureau politique du Front, et de ses camarades Abdelhadi al-Hayek et Kamel al-‘Amsi, qui ont combattu jusqu’à leur dernier souffle contre les forces sionistes le 9 mars 1973. Les forces du FPLP qu'ils ont conduites étaient renommées pour leur forte résistance militaire face à l’occupation de Gaza.

  • USA-Israël : la tension monte (Npa)

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    Le discours prononcé par Benyamin Netanyhaou devant le Congrès US le 3 mars dernier n’avait rien d’original : défense de la politique coloniale et militariste israélienne, appel au soutien inconditionnel des États-Unis, dénonciation de la « menace nucléaire » iranienne, etc.

    Rien de bien nouveau dans le contenu, donc, mais un petit événement tout de même : Barack Obama avait expressément demandé à Netanyahou de ne pas s’exprimer devant le Congrès, une demande ignorée par le Premier ministre israélien.
    Cet « accrochage » révèle une tension grandissante entre l’administration US et les autorités israéliennes, conséquence de la déstabilisation du Moyen-Orient et de l’incapacité des États-Unis à réaffirmer un semblant d’hégémonie sur la région.

    L’accord sur le nucléaire iranien
    L’une des principales cibles du discours de Netanyahou a été l’accord, toujours en discussion, sur le nucléaire iranien. Les négociations en cours, dans lesquelles l’administration Obama est en pointe, ont pour objectif d’obtenir d’ici la fin du mois de mars un règlement politique de la question du nucléaire iranien : garantie du caractère non-militaire du programme nucléaire iranien contre levée des sanctions internationales.


    Netanyahou dénonce  un tel accord : pour lui, il est impossible de faire confiance à l’Iran, et la République islamique doit donc renoncer à toute forme de nucléaire, y compris civile. Cette position « maximaliste » du Premier ministre israélien, qui feint de s’inquiéter d’une « course à l’armement nucléaire » dans la région (alors qu’Israël est le seul État disposant de l’arme atomique), dissimule mal une triple inquiétude : la fin du « monopole légitime » d’Israël sur le nucléaire à l’échelle régionale sur lequel repose en grande partie sa force de dissuasion ; la reconnaissance internationale de la fin de la « menace iranienne », au nom de laquelle Israël justifie sa politique ultra-agressive ; une inflexion stratégique des États-Unis au Moyen-Orient.

    Crise d’hégémonie des États-Unis
    Ce dernier point est en effet essentiel pour comprendre ce qui se joue derrière les affrontements symboliques entre Obama et Netanyahou. L’administration US a en effet pris acte de son incapacité à stabiliser le Moyen-Orient, y compris avec ses alliés occidentaux, et opère depuis plusieurs années un rapprochement avec l’Iran, un État qui présente le double avantage de la stabilité institutionnelle et de l’influence régionale, notamment vis-à-vis de courants hostiles aux États-Unis.
    La décomposition de l’Irak et de la Syrie, les politiques ambiguës des États du Golfe et la fuite en avant de l’État d’Israël, font de l’Iran un État toujours plus central pour quiconque veut, à l’instar des États-Unis, éviter de perdre totalement pied dans une région aux enjeux économiques et géostratégiques majeurs. On se souviendra ainsi que, jusqu’en 1979 et la chute du Shah, l’Iran était l’un des piliers du système d’alliance régionale des États-Unis au côté d’Israël et de l’Arabie Saoudite…

    Offensive israélienne
    L’offensive de Netanyahou n’est donc pas seulement une énième preuve du jusqu’au-boutisme d’un Premier ministre israélien en pleine campagne électorale. Elle illustre les conséquences potentielles de la déstabilisation régionale, en cours depuis plus de quatre ans : pour les États-Unis, l’alliance quasi-exclusive avec Israël ne suffit pas, et elle peut même être, au contraire, un poids. D’où les manœuvres d’approche vis-à-vis de l’Iran.


    Mais, paradoxalement, cette inflexion politique de l’administration Obama est révélatrice de sa faiblesse relative dans la région : faiblesse sur laquelle Netanyahou tente de s’appuyer en se posant, notamment auprès des Républicains, comme seul allié véritablement fiable, qui devrait dès lors être soutenu aveuglément et sans aucune critique.


    Si nous sommes évidemment très loin d’un véritable « clash » entre États-Unis et Israël, il s’agit toutefois de prendre acte du fait que les soulèvements arabes n’ont pas fini de produire leurs multiples effets, et qu’au Moyen-Orient comme ailleurs, rien n’est gravé dans le marbre quand les peuples surgissent sur le devant de la scène.

    Julien Salingue

  • 50 000 Israéliens se trompent de manifestation (Agence Médias Palestine)

    Women demonstration, Qalandiya checkpoint, West Bank, 7.3.2015

    Imaginez ce qui arriverait si des dizaines de milliers d’Israéliens manifestaient au Check Point de Qalandia en revendiquant la fin immédiate de l’occupation

    Quelque 50 000 personnes se sont rassemblées samedi en une manifestation pour le changement : changement de gouvernement, changement d’attitude sur la question palestinienne, changement dans le traitement gouvernemental des questions sociales.

    Le thème principal de la plupart des discours dans la manifestation de samedi soir Place Rabin était le manque de vision stratégique du Premier Ministre Benjamin Netanyahou concernant la question palestinienne et le besoin d’arriver à un accord pour mettre fin à l’occupation et au conflit. Deux anciens responsables des services de sécurité, l’ex-chef du Mossad Meir Dagan et le Major Général à la retraite Amiram Levine, ont tous les deux averti qu’Israël va tout droit vers la réalité de l’apartheid s’il maintient le régime militaire qui dure depuis 47 ans sur 4 millions de Palestiniens.

    Mais si ces 50 000 personnes voulaient vraiment le changement, si elles voulaient montrer sans équivoque que l’occupation doit cesser, alors elles se sont trompées de manifestation.

    Plus tôt dans la journée, à Jérusalem, quelque 1 500 israéliennes et Palestiniennes ont manifesté des deux côtés du checkpoint de Qalandia – qui sépare Jérusalem de Ramallah – avec une revendication plus claire : la fin de l’occupation.

    Des Palestiniennes vers le checkpoint de Qalandia qui sépare Ramallah de Jérusalem. Des soldats israéliens ont séparé la manifestation commune israélo-palestinienne contre l’occupation qui a eu lieu un jour avant la Journée Internationale des Femmes, le 7 mars 2015 (Anne Paq/Activestills.org)

    Imaginez, si 50 000 Israéliens marchaient sur Qalandia en appelant à la fin du régime militaire non démocratique imposé aux Palestiniens, la fin des checkpoints qui restreignent la liberté de mouvement des Palestiniens tout en permettant aux Israéliens de les traverser sans obstacle, la fin des lois distinctes et du système des permis qui évoquent bien sûr les images de l’apartheid sud-africain.

    Imaginez si tous ces gens qui sont assez remontés contre le manque de vision de Netanyahou sur la question palestinienne dirigeaient leur colère sur l’occupation elle-même et non sur le dirigeant qui l’administre, nonobstant l’absence de perspective de leur leader sur comment mettre fin à l’occupation.

    Imaginez s’il devenait socialement acceptable dans l’état d’esprit dominant en Israël que des Israéliens marchent pacifiquement sur les checkpoints tenus par des soldats israéliens et exigent que les dits checkpoints soient démantelés et que l’égalité pleine et entière soit le but premier de la société israélienne. Imaginez si c’était une chose à laquelle la société dans son ensemble tenait assez pour la revendiquer.

    C’est le génie et la tragédie de l’occupation. Tandis que la moitié des Israéliens expriment avec force qu’ils veulent la fin de l’occupation (dans le cadre d’une solution à deux États), seule une petite minorité, ceux qu’on appelle des militants radicaux, agit contre l’occupation elle-même. Au lieu de cela, la majorité blâme ses dirigeants – et blâmer Netanyahou pour ne pas mettre fin à l’occupation équivaut à critiquer Silvio Berlusconi pour ne pas mener à bien une réforme du financement des campagnes électorales.

    Si 50 000 juifs israéliens marchaient sur le checkpoint de Qalandia en revendiquant la fin de l’occupation, même Netanyahou en prendrait bonne note, Herzog changerait son message du jour au lendemain et les graines du changement auraient juste une chance de germer.

    Jusqu’à ce jour, le meilleur résultat à attendre d’une position consistant à dire « n’importe qui mais pas Netanyahou », c’est une occupation légèrement plus acceptable, légèrement plus supportable, mais pas un changement.

    Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

    Michael Schaeffer Omer-Man | 8 Mars 2015

    Source: +972

     

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    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/03/10/50-000-israeliens-se-trompent-de-manifestation/