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Israël - Page 19

  • Elie Wiesel, l’ami des colons israéliens (Courrier International)

    Sur­vivant de la Shoah et prix Nobel de la paix, l’écrivain juif amé­ricain est éga­lement à la tête d’Elad, une orga­ni­sation radicale de colons israé­liens qui occupe les maisons des Pales­ti­niens à Jéru­salem, révèle l’homme poli­tique israélien de gauche Yossi Sarid.

    J’ai tou­jours beaucoup appris des rubriques "potins", que nos journaux pré­fèrent appeler par pudeur "échos". Sans elles, comment saurions-​​nous qui roule pour qui, et dans quel intérêt ?

    Avant de lire les pages d’information pure, allez donc jeter un œil à ces pages légères. Vous verrez, cela vous aidera à com­prendre les rouages du système.

    Renforcer la présence juive

    Ainsi, ven­dredi dernier, Ha’Aretz com­portait un encadré de remer­cie­ments, en hébreu, à ces "dizaines de nou­velles familles qui rejoignent la com­mu­nauté juive dans la Cité de David" [nom donné au quartier arabe de Silwan à Jérusalem-​​Est, site de la Jéru­salem antique du roi David, qui fait l’objet d’une cam­pagne de ’judaï­sation’ démographique].

    "Nous saluons l’engagement sio­niste de tous les acteurs : nous sommes unis dans la volonté de ren­forcer la pré­sence juive à Jéru­salem. Avec vous, nous accueillerons les pèlerins qui nous ren­dront visite pendant les fêtes."

    Le texte est suivi de signa­tures de proches du mou­vement de colo­ni­sation Elad. Cer­tains des noms sont tota­lement inconnus, mais d’autres étonnent. Après tout, c’est une orga­ni­sation connue pour semer le trouble dans la "ville de la paix" [Jérusalem].

    Que font-​​ils là ?

    Je ne me suis pas étonné de voir le nom du chanteur israélien Yehoram Gaon - il voit des dra­peaux partout. Mais que viennent faire là l’ancien chef des ser­vices de ren­sei­gne­ments mili­taires, Amos Yadlin, l’ancien chef de la police, Shlomo Aha­ro­niski, et l’ancien directeur de l’hôpital uni­ver­si­taire Hadassah, Shlomo Mor-​​Yosef ? Que fait ici Ilan Cohen, un ancien directeur du cabinet du Premier ministre ? Peut-​​être devraient-​​ils expliquer comment ils peuvent apporter leur soutien à des gens qui en expulsent d’autres [Pales­ti­niens] pour s’emparer de leurs maisons ?

    Et qui y a-​​t-​​il à leur tête ? Vous ne le devi­nerez jamais. Pas le magnat des casinos [le mil­liar­daire amé­rician] Sheldon Adelson. Pas l’homme d’affaires amé­ricain Irving Mos­kowitz et son épouse Cherna.

    Non, à leur tête se trouve un homme étroi­tement lié à la mémoire de l’Holocauste, un lauréat du prix Nobel de la paix et de la médaille de la Liberté de la pré­si­dence amé­ri­caine : Elie Wiesel. Un homme au sujet duquel le comité Nobel déclarait : "Elie Wiesel est un mes­sager pour l’humanité ; son message est un message de paix, de pardon et de dignité humaine."

    Voilà un homme dont on attend qu’il mani­feste une sen­si­bilité par­ti­cu­lière aux souf­frances d’autrui, et ce où qu’il se trouve, aussi bien dans la ville rou­maine de Sighetu Mar­matiei, dont il est ori­gi­naire, que dans le quartier de Silwan à Jéru­salem. Voilà un homme qui se targue d’être l’ami de Barack Obama mais qui sou­tient des gens qui insultent publi­quement le pré­sident américain.

    Les saboteurs du processus de paix

    Avant chaque réunion à Washington [pour la paix israélo-​​palestinienne], les acti­vistes d’Elad pré­parent une énième invasion à Jéru­salem, sabotant du même coup les efforts labo­rieux accomplis par les négo­cia­teurs. Peut-​​être [le Premier ministre israélien] Benyamin Néta­nyahou savait-​​il pourquoi il proposa, un temps, la pré­si­dence d’Israël à Elie Wiesel - nous en tout cas, nous ne com­pre­nions pas.

    Elie Wiesel se déclare en dehors de la vie poli­tique israé­lienne. Chaque fois qu’on lui a demandé de réagir à quelque injustice autour de nous qui rap­pel­lerait quelque autre injustice loin­taine, il a éludé.

    Alors main­tenant le voir lui, entre tous les hommes, péné­trant vio­lemment dans une maison [pales­ti­nienne] puis une autre, des maisons acquises par des tran­sac­tions dou­teuses, qu’on peut faire évacuer dans la nuit avant que les draps et le café aient refroidi ? Lui, entre tous, bran­dissant le châle de prière pour dis­si­muler un net­toyage ethnique ?

    De toutes les orga­ni­sa­tions d’Israël, il a choisi Elad, la plus contro­versée, un mou­vement sans vérité, sans grâce, sans com­passion. On ne com­prend que trop bien pourquoi Elad l’a choisi lui à la pré­si­dence ; mais pourquoi a-​​t-​​il accepté ?

    Elie Wiesel est un homme immen­sément res­pecté, par les Juifs et par les nations non-​​juives, parce que ce sur­vivant est devenu un témoin et un passeur pour toutes les vic­times de l’Holocauste. M. Wiesel, pourquoi ne rendez-​​vous pas un peu de ce respect ? Revenez sur votre choix, n’associez pas votre nom à Elad, ne signez pas leurs remer­cie­ments infamants.

    Courrier international /​ Ha’Aretz, mardi 28 octobre 2014

    http://www.france-palestine.org/Elie-Wiesel-l-ami-des-colons

  • Nouveautés sur AFPS

    [Flag of the MNCP]

     

     
  • Israël: 43 soldats refusent de participer à de nouveaux «abus» contre les Palestiniens (20 mn)

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    Les officiers et soldats de la plus prestigieuse unité de renseignement militaire israélien ont indiqué ne plus vouloir servir, dans une lettre publiée vendredi dans la presse...

    Une quarantaine d'officiers et soldats de réserve de la plus prestigieuse unité de renseignement militaire israélien ont décidé de ne plus servir, refusant de participer aux «abus» commis selon eux contre les Palestiniens, dans une lettre publiée vendredi dans la presse.

    Si elle est authentique, la lettre, dont les extraits sont parus dans le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot,est l'une des plus importantes expressions d'objection de conscience depuis longtemps en Israël.

    Pas de liens avec la guerre de Gaza

    Les 43 signataires, hommes et femmes, ont servi dans l'unité 8200, le service de renseignement militaire le plus honoré, explique le journal. Spécialisée dans la cyberdéfense, l'unité 8200 est souvent comparée à la NSA (National Security Agency) américaine. Réservistes, les 43 soldats peuvent y être rappelés à tout moment.

    Mais ces soldats, dont le nom n'est pas divulgué par le journal, ne veulent plus «continuer à servir ce système qui porte atteinte aux droits de millions de personnes», dit leur lettre envoyée au Premier ministre et au chef d'état-major.

    Aucun témoignage de ces «refuzniks» (terme désignant des Israéliens refusant de servir) n'est lié à la guerre menée en juillet et août dans la bande de Gaza.

    Ils encourent des peines de prison

    Dans leur lettre, les 43 soldats évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées pratiquées par l'armée. Une femme parle de l'erreur d'identification qu'elle a commise et qui a conduit selon elle à la mort d'un enfant. D'autres s'émeuvent d'avoir à écouter les conversations les plus intimes de Palestiniens.

    «Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou qui vont y servir, tous les citoyens d'Israël à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir pour y mettre un terme», dit leur lettre. Les 43 objecteurs de conscience encourent des peines de prison. Créé le 12/09/2014 à 10h15 -- Mis à jour le 12/09/2014 à 10h18

    http://www.20minutes.fr/monde/1441887-20140912-israel-43-soldats-refusent-participer-nouveaux-abus

  • Entre Moscou et Tel-Aviv, une étrange lune de miel (Le Monde Diplomatique)

    Depuis l’effondrement du bloc soviétique, les relations internationales se recomposent autour d’intérêts mal identifiés.

    Les alliances stratégiques deviennent plus floues ; des configurations nouvelles s’esquissent ; des partenaires s’affrontent sur un dossier précis pendant que des ennemis collaborent sur un sujet ponctuel. Comment interpréter une telle fluidité ?

    Notre série sur les transformations géopolitiques s’ouvre sur l’entente discrète entre la Russie et Israël.

    L’incident n’est pas passé inaperçu. Lors de la réunion de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) du 27 mars 2014, destinée à condamner l’annexion de la Crimée par Moscou, le représentant israélien a brillé par son absence. Au grand dam des Etats-Unis, Tel-Aviv s’est abstenu de voter une résolution appelant à ne pas reconnaître le rattachement de la péninsule à la Fédération de Russie. Cet épisode est venu confirmer la complexité des relations israélo-russes. Car, en dépit de leurs divergences sur le dossier syrien et de leurs différends toujours aussi fondamentaux sur le nucléaire iranien, Israël et la Russie entretiennent un dialogue constructif.

    Faisant de plus en plus figure de citadelle assiégée sur la scène proche-orientale, Israël a pris acte de l’érosion de l’influence américaine dans la région, qui, par contrecoup, favorise celle du Kremlin. Le conflit syrien a consacré le retour de Moscou sur la scène proche-orientale, et a accru son rôle dans la recomposition géopolitique de la région après les « printemps arabes ». Sa posture pragmatique a contrasté avec les atermoiements de la diplomatie occidentale, de sorte que sa fermeté et sa ténacité dans son bras de fer avec Washington ont été scrutées avec attention, non seulement depuis les capitales du Golfe, mais également depuis Tel-Aviv, où la Russie apparaît comme puissance ascendante.

    « Pont humain »

    Israéliens et Russes peuvent se féliciter d’entretenir de bonnes relations, étayées par des échanges économiques denses et par un « pont humain » : près d’un million de citoyens israéliens sont issus de l’espace russe et ex-soviétique — dont un grand nombre font la navette. Depuis la fin des années 1980, les binationaux représentent près du septième de la population de l’Etat hébreu, de sorte que le président Vladimir Poutine a pu qualifier Israël de « pays russophone ». Ils forment une communauté à la fois autonome et intégrée dans la vie culturelle, politique et économique. Depuis les pères fondateurs, la classe politique israélienne a (...) 

    (A lire sur le "Monde Diplomatique")

    Par Igor Delanoë, septembre 2014

    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/DELANOE/50788

  • Gaza: impossible de se taire Patrick Baudoin, FIDH

     

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/02/653879823.jpeg

    Pourquoi cette peur, cette retenue à condamner sans réserves les crimes d’Israël ?

    La popu­lation civile de la prison à ciel ouvert qu’est Gaza est soumise à un véri­table carnage. Ce sont des femmes et des enfants qu’on assassine de façon aveugle et dis­pro­por­tionnée. Le dés­équi­libre des forces en pré­sence est criant. D’un côté près de 2000 Pales­ti­niens qui ont été tués, dont environ 80% de civils et plus de 250 enfants, et de l’autre 64 mili­taires et 3 civils israéliens.

    Pourquoi cette pas­sivité, cette com­plai­sance, cette impuis­sance ?

    L’opération « Bordure pro­tec­trice » est un épi­phé­nomène dra­ma­tique qui ne doit pas occulter une réalité de beaucoup plus longue durée, qui est qu’Israël ignore depuis près de 50 ans les réso­lu­tions du Conseil de sécurité des Nations unies qui ont toutes exigé le retrait des ter­ri­toires occupés et l’arrêt de la colonisation.

    Pourquoi l’Etat d’Israël est-​​il le seul vis-​​à-​​vis duquel est tolérée l’absence de sou­mission au droit inter­na­tional ?

    Les agis­se­ments israé­liens dans le cadre de l’opération mili­taire en cours consti­tuent sans dis­cussion pos­sible des crimes de guerre tels que définis par le Statut de la Cour pénale inter­na­tionale, à savoir le fait de diriger inten­tion­nel­lement des attaques contre la popu­lation civile en tant que telle ou contre des biens de caractère civil, qui ne sont pas des objectifs militaires.

    Certes les tirs de roquette du Hamas visent de façon éga­lement indis­cri­minée des popu­la­tions civiles. Ces actes sont tout autant condam­nables et iden­ti­quement qua­li­fiables. Mais il suffit de se référer au nombre de vic­times occa­sionnées par les uns et les autres pour en mesurer la dis­pro­portion. Alors qu’Israël ne connaît pra­ti­quement que des pertes mili­taires, Gaza est soumis à un déluge de feu et de sang et avec des vic­times prin­ci­pa­lement civiles.

    Bien sûr Israël a droit à la sécurité mais ce n’est pas en uti­lisant tou­jours plus la force, la répression et la vio­lence aveugle qu’il obtiendra cette sécurité. Qu’Israël res­pecte le droit inter­na­tional, les droits des pales­ti­niens et alors en cas de viol de sa sécurité cet Etat aurait toute légi­timité à se poser en victime. Mais les auto­rités israé­liennes pré­fèrent jouer aux pom­piers pyro­manes : pousser les pales­ti­niens vers tou­jours plus de désespoir et de radi­ca­li­sation. Demain sera alors pire qu’aujourd’hui.

    LA VIOLENCE AVEUGLE NE CONDUIT PAS À LA SÉCURITÉ

    Israël se targue souvent d’être la seule démo­cratie de la région, mais pré­ci­sément une démo­cratie pour mériter ce nom doit res­pecter les règles de droit vis-​​à-​​vis de tous et pas seulement de ses propres citoyens, ou alors il s’agit d’un leurre. Il est cho­quant de constater que les plus cou­rageux et les plus lucides pour dénoncer la poli­tique du gou­ver­nement israélien sont des israé­liens eux-​​mêmes, mal­heu­reu­sement mino­ri­taires. Il serait sou­hai­table que les Occi­dentaux puissent avoir le même courage. Contester la poli­tique israé­lienne comme on est en droit de contester celle de n’importe quel autre pays n’est pas être ennemi du peuple juif et ne saurait être assimilé de façon mal­honnête à une marque d’antisémitisme.

    Il faut revenir à l’application de la règle de droit et contraindre Israël à suivre cette voie, et ne pas laisser les auto­rités israé­liennes déployer leur pro­pa­gande sur l’utilisation de la légitime défense : tuer des femmes et des enfants réfugiés dans une école ne pourra jamais être considéré comme tel au regard du droit inter­na­tional. Qui aura le courage d’affirmer et d’imposer ces prin­cipes, seuls de nature à mettre un terme à un engrenage infernal qui ne peut conduire qu’au pire, y compris pour Israël ? Il n’est pas d’exemple dans l’histoire que l’on puisse indé­fi­niment bafouer les droits de tout un peuple par le recours à la force. Cela doit être le rôle de l’Union euro­péenne, avec la France en tête : avoir le courage et la clair­voyance de mettre des mots sur ce qui est en train de se passer, et contraindre par tous moyens Israël à cesser cette opé­ration meurtrière.

    Aussi, cet engrenage ne fera que se répéter éter­nel­lement si l’impunité demeure la règle. La justice pénale inter­na­tionale doit pouvoir agir, qua­lifier les actes commis et sanc­tionner les auteurs, pour rendre justice aux vic­times et créer l’espoir que ces crimes ne se répètent pas à l’avenir. Forte de son statut d’Etat obser­vateur auprès des Nations unies, l’Autorité pales­ti­nienne doit accepter la com­pé­tence de la Cour pénale inter­na­tionale, et le Bureau du Pro­cureur de la CPI doit au plus vite ouvrir un enquête sur les crimes commis à Gaza.

    Le Monde, Patrick Baudouin, dimanche 24 août 2014

    Patrick Bau­douin ( Avocat Pré­sident d’honneur de la Fédé­ration inter­na­tionale des ligues des droits de l’Homme FIDH)

    http://www.france-palestine.org/Gaza-impossible-de-se-taire

    Lire aussi:

    http://www.fidh.org/fr/maghreb-moyen-orient/tunisie/Patrick-Baudouin-president-d

  • Israël. Face à la reprise des hostilités, il est impératif de laisser les groupes de défense des droits humains se rendre à Gaza (Amnesty)

    Après une frappe aérienne de l'armée israélienne sur la ville de Gaza, le 19 août 2014.
    "Les autorités israéliennes semblent s'être adonnées à un petit jeu administratif avec nous concernant l'accès à Gaza".
    Anne FitzGerald, directrice de l’unité Recherche et réaction aux crises d'Amnesty International.

    La reprise des frappes aériennes israéliennes et des tirs de roquettes en provenance de Gaza souligne à quel point il est important de permettre aux groupes de défense des droits humains de se rendre sur place immédiatement afin d'observer la situation, a déclaré Amnesty International mardi 19 août.

    Depuis le début de l'opération militaire israélienne à Gaza le 8 juillet 2014, les autorités israéliennes ont rejeté plusieurs requêtes présentées par Amnesty International afin de pouvoir se rendre à Gaza par le poste-frontière d'Erez, contrôlé par Israël. L'organisation a également demandé aux autorités égyptiennes de la laisser accéder à Gaza, sans succès pour l'instant.

    « L'apparente reprise des frappes aériennes israéliennes et des tirs de roquettes mardi 19 août rappelle une nouvelle fois que nous devons être autorisés à nous rendre dans la bande de Gaza sans plus de délai. Nous avons déjà perdu un temps précieux et il est essentiel que les organisations de défense des droits humains puissent désormais effectuer la tâche cruciale consistant à examiner les allégations de crimes de guerre », a déclaré Anne FitzGerald, directrice de l’unité Recherche et réaction aux crises d'Amnesty International.

    « Les autorités israéliennes semblent s'être adonnées à un petit jeu administratif avec nous concernant l'accès à Gaza, l'assortissant de conditions déraisonnables alors même que le nombre de morts dans la région augmentait. »

    Amnesty International et Human Rights Watch ont prévu de diffuser un communiqué conjoint exhortant les autorités israéliennes à permettre immédiatement aux groupes de défense des droits humains de se rendre à Gaza. 19 août 2014

    http://www.amnesty.org/fr/news/israel-human-rights-access-gaza-imperative-amid-renewed-exchange-fire-2014-08-19

  • Sous la pression des manifestants, le navire de l'apartheid a été contraint de partir, sans décharger (Al Huff')

    Au quatrième jour du blocus humain au port d'Oakland, sur la côte ouest des Etats-Unis, en solidarité avec le peuple palestinien, le navire commercial israélien Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d'aller chercher un nouveau port d'asile pour y débarquer sa marchandise ...

    Un coup de tonnerre dans le ciel états-unien, une victoire majeure pour la campagne Boycott Israël, mis sous embargo, de manière quasi-invraisemblable, par les medias américains.

    Depuis samedi 16 août, la même alerte est tombée a chaque fois vers 4 heures du matin. Par sms, Twitter ou sur la page Facebook "Block the Boat for Gaza": "Le navire Zim est encore au port d'Oakland. Rendez-vous au 1717 Middle Harbor Rd, à 5 heures du matin pour continuer le blocus contre le bateau de l'apartheid."

    Et pour le quatrième jour consécutif, des dizaines de manifestants, ulcérés par le massacre des Pales- tiniens a Gaza, ont répondu à l'appel et accouru de toute la région de la Baie de San Francisco pour former un piquet en face du quai ou se trouvait mardi matin encore le navire israélien et empêcher ainsi symboliquement les dockers de débarquer sa cargaison.

    "La Palestine vaincra"

    De plusieurs milliers au premier jour, samedi dernier, ils n'étaient plus que quelques centaines, parfois même beaucoup moins, mais ils étaient là, à chaque fois, toujours armés de leurs contrebasse, clari- nettes, pancartes et bonne humeur.

    La lumière douce et brumeuse de ces aubes portuaires les rendait encore plus beaux et presque irréels, mais leurs voix claires et puissantes rappelaient la sanglante réalité de Gaza et leurs chants leur volonté de "faire honte à Israël, Etat de l'apartheid" et proclamer que "la Palestine vaincra".

    A chaque fois, ils ont formé un cercle portant pancartes dénonçant les crimes de l'Etat d'Israël et des Etats-Unis contre les Palestiniens et, à chaque fois, les dockers ont regardé le spectacle de loin et décidé de ne pas briser le piquet et de ne pas débarquer les marchandises du bateau de la compagnie Zim.

    Et... au quatrième jour, une seconde alerte est tombée dans la même journée, cette fois-ci un peu après 17 heures: "Le navire Zim a été contraint de quitter le terminal SSA du port d'Oakland". C'est l'annonce de la victoire. Le bateau devenu symbole du pays de l'apartheid a été mis a la porte de la Baie. Il est repassé sous le Golden Gate Bridge une seconde fois dans l'autre sens muni de son indésirable cargaison à la recherche d'un autre port de la côte ouest où l'accueil serait plus clément.

    Victoire symbolique

    Sur les réseaux sociaux et la page Facebook "Block the Boat for Gaza" ont fusé les interjections de joie. Ce sont les activistes d'une constellation d'organisations allant d'associations politiques arabo-améri-caines, juives antisionistes, africaines-américaines, de partis politiques comme le Green Party, d'orga-nisations libertaires et politiquement radicales comme Code Pink ou Queers undermining Israeli terror qui se sont mobilisés pour ce but.

    Le consul israélien à San Francisco Andy David avait laissé entendre mardi dans un entretien au quotidien local The San Francisco Chronicle que le navire serait en fin de compte obligé de quitter le port d'Oakland. C'est ainsi, dans un cynisme difficilement égalable, que le représentant de l'Etat d'Israël a déclaré que les manifestants "ont peut être choisi un symbole et tentent de faire croire que ce qu'ils font nuit au gouvernement israélien mais en vérité tout ce qu'ils font c'est nuire aux gens qui vivent ici et pour moi ceci est l'exacte définition du terrorisme politique : ils essaient d'atteindre un objectif mais ils se soucient peu des innocents à qui cela peut faire du mal".

    Cette petite victoire, pacifique et ô combien symbolique - au moment où Israël a repris ses bombardements meurtriers contre Gaza - a été arrachée par des individus dont le courage physique est indéniable lorsque l'on connait la détestable réputation de la police d'Oakland.

    Mais aussi lorsque l'on sait que le port d'Oakland a été le théâtre d'une répression sanglante en 2003 contre des manifestants contre la guerre en Irak qui tentaient de bloquer un navire américain trans- portant des armements et équipements de combats militaires. Reste à savoir maintenant comment se déroulera l'événement "Block the Boat for Gaza" dans les ports où il a été annoncé: Seattle, Long Beach et Vancouver.

    LIRE AUSSI: Solidarité avec Gaza: Blocus contre Israël sur la côte ouest des Etats-Unis

     

    Publication: 20/08/2014 12h54 CEST Mis à jour: Il y a 1 heure
     
  • Atelier BDS (Ujfp)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRUhTY0djIS1nGzyTUtOu5eRfk8D4E0jxxl1GVt628Rsqw7rTBW

    Université d’été européenne des mouvements sociaux (European Summer University, ESU)

    La Campagne BDS France, dans le cadre de l’Université d’été européenne des mouvements sociaux (European Summer University - ESU), organise un atelier sur la Campagne BDS le jeudi 21 août 2014 de 16h30 à 19h00.

    BDS a invité le professeur de droit international François Dubuisson qui parlera entre autres de la CPI (voir son article récent à ce sujet).

    Ci-dessous quelques infos sur l’atelier :

    Intervenant-e-s :

    • Introduction : Mireille Fanon Mendès France (ATTAC- BDS France)
    • François Dubuisson, Professeur de droit international à l’Université Libre de Bruxelles reviendra sur les conséquences de l’attaque sur Gaza en terme de responsabilités (Israël, UE..) et suites judiciaires (Plainte auprès de la CPI) – Echanges avec les participants
    • Florent Schaeffer : (Un Ponte Per, Italie)
    • Linda Sehili ( BDS France)

    Lien vers l’atelier

    "La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il se conforme au droit international) lancée en 2005 par plus de 170 associations de la société civile palestinienne ne cesse de se développer à travers le monde. Cette campagne interpelle à la fois les mouvements sociaux, les États et les institutions régionales, continentales et internationales. Lors de l’atelier un focus sera organisé sur l’ensemble des éléments constituant l’apartheid, mais sera aussi interrogée la responsabilité politique et solidaire des mouvements sociaux ainsi que celle de la communauté internationale."

    Rendez-vous

    Atelier BDS à l’Université d’été européenne des mouvements sociaux (European (...) 
    Le jeudi 21 août 2014 de 16h30 à 19h00
    Salle : 281F A l’Université Paris-VII Diderot

    Université Paris VII-Diderot 16 rue Marguerite Duras 75013 Paris

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3468

  • Israël, l’éternel dissident international (Afps)

     

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies, explique en quoi Israël ne res­pecte pas les termes de son adhésion à l’ONU, les Conven­tions de Genève, la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme et les réso­lu­tions adoptées chaque année pour lui demander de res­pecter ses enga­ge­ments, et le droit international.

    1/​ Une admission caduque à l’ONU

    La réso­lution 273, adoptée à la majorité par l’Assemblée générale le 11 mai 1949, relative à l’admission d’Israël à l’Organisation des Nations unies, précise que l’État d’Israël « accepte sans réserve aucune les obli­ga­tions découlant de la Charte des Nations unies et s’engage à les res­pecter du jour où il deviendra membre des Nations unies. À com­mencer par la réso­lution 181 du 29 novembre 1947 sur le plan de partage de la Palestine et la réso­lution 194 du 11 décembre 1948 sur le droit au retour des réfugiés ».

    Après un débat qui avait duré deux mois, l’Assemblée générale avait adopté un plan de partage, un document détaillé en quatre parties jointes à la réso­lution 181, pré­voyant que la Palestine était divisée en huit parties : trois divi­sions juives, trois divi­sions arabes. La sep­tième concernait Jaffa, qui devait devenir une enclave arabe à l’intérieur du ter­ri­toire juif. Le régime inter­na­tional de Jéru­salem – la hui­tième division – devait être admi­nistré par le Conseil de tutelle des Nations Unies.

    Non seulement l’État d’Israël n’a pas res­pecté la réso­lution 181 mais s’est emparé de por­tions de ter­ri­toire attri­buées aux Pales­ti­niens, ainsi qu’une partie de Jérusalem.

    La réso­lution 194 pré­voyait, elle, « que les réfugiés sou­haitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pou­vaient être auto­risés à le faire à une date aussi rap­prochée que pos­sible et que ceux qui déci­de­raient de ne pas rentrer devrait être indem­nisés de leurs biens ». Cette réso­lution, qui concernait 750 000 réfugiés pales­ti­niens chassés de leurs terres, n’a jamais été appliquée par Israël.

    N’ayant pas res­pecté les obli­ga­tions de la Charte des Nations unies, dont les deux réso­lu­tions 181 et 194, il y a donc lieu de penser que la réso­lution 273 est caduque et qu’Israël ne peut pas pré­tendre être admis au sein de l’Organisation des Nations unies.

    Ils n’est pas non plus inutile de rap­peler quels sont les buts et les prin­cipes énoncés par la Charte des Nations unies, au cha­pitre I, article 1 : « Main­tenir la paix et la sécurité inter­na­tionale et, à cette fin, prendre des mesures col­lec­tives effi­caces en vue de pré­venir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réa­liser, par des moyens paci­fiques, confor­mément aux prin­cipes de la justice et du droit inter­na­tional, l’ajustement ou le règlement de dif­fé­rends ou de situa­tions, de caractère inter­na­tional, sus­cep­tibles de mener à une rupture de la paix. « Déve­lopper entre les Nations des rela­tions ami­cales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à dis­poser d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à conso­lider la paix du monde.

    « Réa­liser la coopé­ration inter­na­tionale en résolvant les pro­blèmes inter­na­tionaux d’ordre éco­no­mique, social, intel­lectuel ou huma­ni­taire, en déve­loppant et en encou­ra­geant le respect des droits de l’homme et des libertés fon­da­men­tales pour tous, sans dis­tinction de race, le sexe, de langue ou de religion. »

    Il est clair qu’Israël n’a pas res­pecté ces buts et prin­cipes de la Charte. Pour s’en convaincre, il suffit de rap­peler quelques-​​unes des très nom­breuses réso­lu­tions émises par l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité – plus d’une qua­ran­taine – condamnant l’attitude d’Israël. Chaque année, depuis 1949, Israël est rappelé au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et de la qua­trième Convention de Genève. C’est, de loin, le pays le plus mis en cause au plan inter­na­tional. Vis-​​à-​​vis des Pales­ti­niens, des Libanais, des Syriens, des Jor­da­niens, des Égyp­tiens, Israël s’est com­porté, se com­porte encore, comme un État sans scru­pules, indif­férent au droit inter­na­tional, alors même qu’il est (encore) membre de l’Organisation des Nations Unies.

    2/​ De multiples résolutions des Nations unies non respectées

    À compter de 1949, les guerres menées par l’armée israé­lienne contre ses voisins arabes et l’occupation des ter­ri­toires pales­ti­niens font l’objet de nom­breuses réso­lu­tions condamnant Israël au nom de la com­mu­nauté inter­na­tionale. L’augmentation du nombre de réso­lu­tions liées à la mul­ti­pli­cation des conflits dans le monde, au cours des der­nières décennies, va donner l’impression d’une nor­ma­li­sation de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis de l’ONU. Il n’en est rien. Israël refuse tou­jours de mettre en œuvre les réso­lu­tions qui le concernent, continue d’ignorer les nou­velles réso­lu­tions et poursuit sa poli­tique colo­ni­sa­trice d’occupation.

    Une revue d’un certain nombre de réso­lu­tions adressées à Israël entre 1949 et 2009 en témoigne.

    La réso­lution 237 du 14 juin 1967 « prie le gou­ver­nement Israélien d’assurer la sûreté, le bien-​​être et la sécurité des habi­tants des zones où des opé­ra­tions mili­taires ont lieu et de faci­liter le retour des habi­tants qui se sont enfuis de ces zones depuis le déclen­chement des hostilités ».

    La réso­lution 242 du 22 novembre 1967 demande « le retrait des forces armées Israé­liens des ter­ri­toires occupés lors du récent conflit ».

    Le 21 mars 1968, le Conseil de Sécurité adopte la réso­lution 248 qui « condamne l’action mili­taire lancée par Israël en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu ».

    Les réso­lu­tions 250 et 251, d’avril et mai 1968, invitent à renoncer, puis déplorent un défilé mili­taire organisé par Israël à Jéru­salem le 2 mai 1968.

    La réso­lution 252 du 21 mai 1968 déplore qu’« Israël ait manqué de se conformer aux réso­lu­tions de l’Assemblée Générale ».

    Le 5 août 1968, l’Assemblée Générale « considère que toutes les mesures et dis­po­si­tions légis­la­tives et admi­nis­tra­tives prises par Israël, y compris l’expropriation des terres et de biens immo­bi­liers qui tendent à modifier le statut juri­dique de Jéru­salem, sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ; « Demande d’urgence à Israël de rap­porter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immé­dia­tement de toute nou­velle action qui tend à modifier le statut de Jérusalem ».

    La réso­lution 265 du 1er avril 1969 « condamne les attaques aériennes pré­mé­ditées lancées récemment par Israël contre des vil­lages et des zones habitées en Jor­danie, en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu, et avertit une fois de plus que si de telles attaques se répé­taient, le Conseil de Sécurité devrait se réunir pour envi­sager des mesures nou­velles et plus effi­caces prévues par la Charte, pour assurer que de pareilles attaques ne se répètent pas ».

    La réso­lution 280 du 19 mai 1970, concernant le Liban, « déplore le man­quement d’Israël à res­pecter les réso­lu­tions 262 et 270 et condamne Israël pour son action mili­taire pré­mé­ditée en vio­lation de ses obli­ga­tions aux termes de la Charte des Nations Unies ».

    La réso­lution 298 du 23 sep­tembre 1971 « réaf­firme le principe que l’acquisition d’un ter­ri­toire par une conquête mili­taire est inad­mis­sible », à propos de la partie de Jéru­salem occupée. À noter que cette réso­lution a été prise à l’unanimité du Conseil de Sécurité.

    La réso­lution 452 du 20 juillet 1979 précise : « consi­dérant que la poli­tique d’Israël qui consiste à établir des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés n’a aucune validité en droit et constitue une vio­lation de la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 ; « Pro­fon­dément pré­occupé par la manière dont les auto­rités israé­liennes appliquent cette poli­tique de colo­ni­sation dans les ter­ri­toires arabes occupés, y compris Jéru­salem, et par ses consé­quences pour la popu­lation arabe palestinienne.

    « Sou­li­gnant la nécessité d’aborder de front la question des colonies de peu­plement exis­tantes et d’envisager des mesures visant à assurer la pro­tection impar­tiale des biens saisis.

    Demande au gou­ver­nement et au peuple israélien de cesser d’urgence d’établir, édifier et pla­nifier des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés depuis 1967, y compris Jérusalem… »

    La réso­lution 469 du 20 mai 1980, tou­jours concernant Israël, « rap­pelle la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 et en par­ti­culier l’article 1 qui dispose que les Hautes parties contrac­tantes s’engagent à res­pecter et à faire res­pecter la pré­sente Convention en toutes cir­cons­tances et à l’article 49 qui dispose que les trans­ferts forcés, ou indi­vi­duels, ainsi que les dépor­ta­tions de per­sonnes pro­tégées hors des ter­ri­toires occupés dans le ter­ri­toire de la Puis­sance occu­pante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non sont interdits, quel qu’en soit le motif ».

    Les résolutions 475, 476, 478, 484, en 1980, vont dans le même sens.

    La réso­lution 592 du 8 décembre 1986, à propos de Jéru­salem, déplore vivement les actes de l’armée israé­lienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étu­diants sans défense et demande à nouveau à Israël de se conformer à la Convention de Genève.

    La réso­lution 605 du 22 décembre 1987 rap­pelle « les droits inalié­nables de tous les peuples reconnus par la Charte des Nations Unies et pro­clamés dans la Décla­ration Uni­ver­selle des Droits de l’Homme, ainsi que la Convention de Genève. Elle déplore vivement ces poli­tiques et pra­tiques d’Israël, Puis­sance occu­pante qui viole les droits de l’homme du peuple pales­tinien dans les ter­ri­toires occupés, en par­ti­culier le fait que l’armée israé­lienne a ouvert le feu, tuant et blessant des civils pales­ti­niens sans défense ».

    Mêmes résolutions en 1988, 1989, 19901991.

    Dans la réso­lution 726 du 6 janvier 1992, « les membres du Conseil sont vivement pré­oc­cupés par la dégra­dation constante de la situation dans la bande de Gaza et en par­ti­culier par la grave situation qui règne actuel­lement à Rafah, où plu­sieurs Pales­ti­niens ont été tués et de nom­breux autres blessés. Israël doit se conformer à la Convention de Genève, qu’il a signé ».

    Même pré­oc­cu­pation pour le non-​​respect de la Convention de Genève la même année. Réso­lution 799 du 18 décembre 1992.

    La réso­lution 1738 du 20 décembre 2006 sou­ligne : « Il existe en droit inter­na­tional huma­ni­taire des règles pro­hibant les attaques dirigées inten­tion­nel­lement contre des civils, qui, en période de conflit armé, consti­tuent des crimes de guerre et rap­pelle qu’il est impé­ratif que les États mettent un terme à l’impunité des auteurs de ces attaques ».

    La réso­lution 860 du 8 janvier 2009, pré­oc­cupée par la lourde perte en vies humaines par la popu­lation civile de Gaza, appelle à un cessez-​​le-​​feu menant au retrait total des forces israé­liennes de Gaza.

    Pour les occu­pa­tions mili­taires suc­ces­sives du ter­ri­toire de Gaza et les mas­sacres de civils qui lui sont associés, Israël est clai­rement et net­tement condamné par la com­mu­nauté internationale.

    L’État d’Israël ne tient donc sys­té­ma­ti­quement aucun compte des réso­lu­tions des Nations Unies alors qu’il prétend en faire partie.

    3/​ Non respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme

    En tant que membre de l’ONU, Israël a adopté la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme, pro­clamée le 10 décembre 1948. En intro­duction de cette Décla­ration, il est précisé que « l’Assemblée Générale a demandé aux Etats Membres de publier le texte de la Décla­ration et de faire en sorte qu’il soit dis­tribué, affiché, lu et com­menté prin­ci­pa­lement dans les écoles et autres éta­blis­se­ments d’enseignement, sans dis­tinction fondée sur le statut poli­tique des pays ou des territoires ».

    Le préambule de la déclaration précise notamment :

    « Consi­dérant que la recon­nais­sance de la dignité inhé­rente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inalié­nables consti­tuent le fon­dement de la liberté, de la justice de la paix dans le monde.

    « Consi­dérant que la mécon­nais­sance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de bar­barie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’achèvement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère a été pro­clamée comme la plus haute aspi­ration de l’homme.

    « … Consi­dérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopé­ration avec l’Organisation des Nations Unies, le respect uni­versel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »

    L’État d’Israël n’a pas diffusé le texte de la Décla­ration, lui qui en a violé, à plu­sieurs reprises, de nom­breux articles, comme l’attestent les réso­lu­tions du Conseil de Sécurité, entre autres l’article 9 : « Nul ne peut être arbi­trai­rement arrêté détenu ou exilé », où l’article 12 : « nul ne sera l’objet d’immixtion arbi­traire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa cor­res­pon­dance, ni d’atteinte à son honneur et sa réputation… ».

    Les articles 13, 14, 17 et bien d’autres encore sur les 30 de la Décla­ration sont aussi conti­nuel­lement et mas­si­vement violés par Israël vis-​​à-​​vis du peuple palestinien.

    De fait, Israël ne reconnaît pas la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme.

    4/​ Non application des Conventions de Genève

    Quatre conven­tions dites de Genève ont été éta­blies en 1949 et deux pro­to­coles addi­tionnels adoptés en 1977. Israël a signé la Convention de Genève le 8 décembre 1949 et les a ratifiés le 6 juillet 1951 sous réserve tou­tefois de rem­placer Croix-​​Rouge et Croissant-​​Rouge par « Bou­clier rouge de David ».

    Dans l’article 49 de la qua­trième Convention de Genève, il est précisé que « la Puis­sance occu­pante ne pourra pro­céder à la dépor­tation ou transfert d’une partie de sa propre popu­lation civile dans les ter­ri­toires occupés par elle ».

    Ce texte a été confirmé le 5 décembre 2001 par 114 contrac­tants qui ont réaf­firmé l’applicabilité de la qua­trième Convention de Genève aux ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, incluant Jéru­salem est. L’illégalité des colonies et leur extension sont éga­lement réaffirmées.

    Israël refuse cette décision de la com­mu­nauté inter­na­tionale et déclare que la qua­trième Convention de Genève ne s’applique pas aux ter­ri­toires occupés ni aux colonies et que ses pra­tiques sont jus­ti­fiées : colonies juives, puni­tions col­lec­tives, homi­cides, trai­te­ments inhu­mains des civils, trans­ferts forcés, attaques contre des for­ma­tions médi­cales et éducatives…

    L’ensemble des vio­la­tions de la Convention par Israël relève, selon la Convention, soit de « crime contre la paix » soit de « crimes de guerre ».

    Les réso­lu­tions des Nations Unies ont rappelé, plu­sieurs fois, le caractère inac­cep­table de l’attitude d’Israël dans le domaine du droit huma­ni­taire inter­na­tional. La guerre récente à Gaza en a été une nou­velle illus­tration dramatique.

    5/​ Alors que faire ?

    • UNRWA

    En réponse au refus d’Israël de res­pecter la réso­lution 194 sur le droit au retour des réfugiés et devant la situation dra­ma­tique de ceux-​​ci, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 8 décembre 1949, dans la réso­lution 302, la création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Moyen-​​Orient (UNRWA, en anglais). C’est un pro­gramme d’aide aux réfugiés, à Gaza, en Cis­jor­danie, y compris Jéru­salem, en Jor­danie, au Liban et en Syrie, dis­tinct du Haut-​​Commissariat aux réfugiés (HCR). Prévu pour être tem­po­raire, ce pro­gramme a été régu­liè­rement renouvelé par l’Assemblée générale des Nations unies, le mandat actuel court jusqu’au 30 juin 2017.

    Le pro­gramme, qui inter­vient dans une soixan­taine de camps de réfugiés et emploie près de 30 000 agents dont 99 % de Pales­ti­niens, touche plus de 5 mil­lions de per­sonnes et s’applique aussi aux des­cen­dants de réfugiés vivant dans les camps, ce qui n’est pas le cas pour le HCR. À noter que le CRIF accuse l’UNRWA d’employer des ter­ro­ristes ! Israël ne finance évi­demment pas le budget régulier, qui s’élève à 500 mil­lions de dollars des États-​​Unis. Bien qu’essentielle, la création de l’UNRWA ne résout pas la question du com­por­tement de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis des Nations unies et des réfugiés.

    • De nouvelles résolutions ?

    Une nou­velle réso­lution pourrait porter sur un rappel de celles qui n’ont pas été res­pectées par Israël, et elles sont nom­breuses, ou sur de nou­velles, par exemple : ins­tal­lation d’une force d’urgence des Nations unies autour de Gaza comme c’est le cas à la fron­tière du Liban et à la fron­tière syrienne, inter­diction de survol à Gaza (no Fly zone, comme en Libye ou en Irak). Pourquoi Israël respecterait-​​il ces réso­lu­tions alors qu’il ignore toutes celles qui le concernent et pourquoi les États-​​Unis les voteraient-​​ils alors qu’ils se sont opposés plus de 40 fois aux réso­lu­tions concernant Israël ? Il y a donc peu de chances que ce soit une solution, en dépit de l’intérêt que cer­taines réso­lu­tions nou­velles peuvent présenter.

    • Une condamnation internationale ?

    Outre la condam­nation morale et juri­dique d’Israël par une grande partie de la com­mu­nauté inter­na­tionale, ce que sou­ligne la majorité des 15 membres du Conseil de Sécurité, la majorité des membres des 193 États membres de l’Assemblée générale, les 114 contrac­tants de la qua­trième Convention de Genève.

    La Palestine a obtenu le statut d’État obser­vateur non membre auprès de l’ONU le 29 novembre 2012. Ce statut donne accès au Tri­bunal pénal inter­na­tional et aux nom­breuses agences de l’ONU. Sur les 193 Etats membres, 9 ont voté contre (États-​​Unis, Canada, Israël, îles Mar­shall, Micro­nésie, Nauru, Palaos, Panama, Répu­blique tchèque), soit 4,6 % des Etats membres, 41 se sont abs­tenus (dont l’Allemagne, la Bul­garie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Let­tonie, la Lituanie, la Pologne, les Pays-​​Bas, la Rou­manie, la Slo­vénie, le Royaume-​​Uni, pour l’Union euro­péenne), soit 21,2 % des Etats membres, 5 étaient absents (dont l’Ukraine), soit 2,6 % et 138 Etats membres ont voté pour (dont la France, l’Autriche, la Bel­gique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Fin­lande, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxem­bourg, Malte, le Por­tugal, la Suède, pour l’Union euro­péenne), soit 71,6 % des Etats membres.

    En dépit des menaces israé­liennes et de l’opposition et des pres­sions des États-​​Unis, la Palestine s’engage en vue de porter plainte auprès du Tri­bunal pénal inter­na­tional. Bien que valable, cette demande risque d’être com­pliquée et longue à mettre en œuvre, même si l’objet est jus­tifié puisque toute colo­ni­sation est consi­dérée comme un « crime de guerre » au regard du droit international.

    • Annulation de l’admission d’Israël au sein des Nations unies

    Le non-​​respect par Israël des clauses de la réso­lution 273 concernant l’admission d’Israël, autrement dit le plan de partage de la Palestine et le droit au retour des réfugiés, devrait entraîner la nullité de cette réso­lution 273, ce qui pourrait faire l’objet d’une nou­velle réso­lution rec­ti­fi­cative. Il est clair que les États-​​Unis s’y oppo­se­raient mais la réso­lution 273 a été votée par l’Assemblée générale de l’ONU et non par le Conseil de sécurité. Ce serait donc à l’Assemblée générale de prendre cette décision, à la majorité des deux tiers. Rap­pelons que la Palestine a été admise à l’ONU par 71,6 % des États membres.

    • Des sanctions internationales

    Le cha­pitre 7 de la Charte des Nations unies est intitulé Actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression, ce qui est mani­fes­tement le cas d’Israël vis-​​à-​​vis de la Palestine. Lorsque qu’une telle situation existe, le Conseil de sécurité peut faire des recom­man­da­tions ou prendre des mesures. Des réso­lu­tions ont été adoptées et des forces d’interposition mises en place, sans effet sur le com­por­tement inter­na­tional d’Israël. Il faut donc aller plus loin, ce qui est prévu à l’article 41 du cha­pitre 7 : « Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses déci­sions et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-​​ci peuvent com­prendre : l’interruption com­plète ou par­tielle des rela­tions éco­no­miques et des com­mu­ni­ca­tions fer­ro­viaires, mari­times, aériennes, pos­tales, télé­gra­phiques, radio­élec­triques et des autres moyens de com­mu­ni­cation, ainsi que la rupture des rela­tions diplomatiques. »

    Si le Conseil de sécurité le décidait, il est certain que les États-​​Unis use­raient de leur veto mais des pays peuvent sanc­tionner eux-​​mêmes Israël, ce qui est le cas des pays arabes et d’un certain nombre de pays latino-​​américains.

    L’usage de la force par les Nations unies en cas d’insuffisance des mesures pré­cé­dentes, évoqué dans l’article 42, n’a pra­ti­quement aucune chance d’être mis en œuvre pour Israël alors qu’il l’a été dans d’autres pays.

    Dans le cadre des Nations unies, les sanc­tions ont peu de chance d’être appli­quées à Israël mais chaque pays ou orga­ni­sation régionale (par exemple l’Union euro­péenne) peut sanc­tionner direc­tement un Israël bafouant le droit inter­na­tional et pra­ti­quant le crime de guerre dans les ter­ri­toires occupés et à Gaza. Il en va, pour ces pays et orga­ni­sa­tions, du respect du droit inter­na­tional, de la justice, de la paix.

    • Exclusion d’Israël de l’ONU

    L’article 6 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies précise que « si un membre de l’Organisation enfreint de manière per­sis­tante les prin­cipes énoncés dans la pré­sente Charte, il peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recom­man­dation du Conseil de sécurité ».

    C’est le cas d’Israël, qui non seulement enfreint la Charte depuis son adhésion en 1949, mais aussi la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et les Conven­tions de Genève.

    Le veto pré­vi­sible des États-​​Unis à une telle décision la blo­querait. Cela signifie que, très pré­ci­sément, les États-​​Unis valident la position dis­si­dente d’Israël par rapport à la com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis eux-​​mêmes relèvent d’une attitude dis­si­dente vis-​​à-​​vis des Nations unies. Ils quittent les agences des Nations unies uni­la­té­ra­lement lorsqu’ils sont en désaccord (exemple : Unesco, BIT…). Ils se sont opposés à la recon­nais­sance de la Palestine comme État obser­vateur non membre, contrai­rement à la position de plus des deux tiers des 193 États membres de l’ONU.

    Les États-​​Unis financent à hauteur de 22 % le budget régulier des Nations unies, qui s’élève à 5,5 mil­liards de dollars des États-​​Unis pour deux ans (biennum), soit 1,2 mil­liard. À noter que ce budget mondial est non seulement extrê­mement faible (3,5 % du chiffre d’affaires de la SNCF par exemple) mais des pays sont régu­liè­rement en retard de paiement. Le prin­cipal État endetté vis-​​à-​​vis des Nations unies est pré­ci­sément les États-​​Unis qui, à cer­taines époques, devaient 1,3 mil­liard de dollars. Ils sont encore endettés aujourd’hui et ont la détes­table habitude de se livrer à un chantage avant de payer.

    Or l’article 19 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies dit qu’« un membre des Nations unies en retard de paiement de sa contri­bution aux dépenses de l’Organisation ne peut par­ti­ciper au vote de l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supé­rieur à la contri­bution due par lui pour les deux années com­plètes écoulées… ».

    Cela aurait pu s’appliquer aux États-​​Unis.

    L’exclusion d’Israël est consi­dérée souvent comme pouvant priver la com­mu­nauté inter­na­tionale d’un moyen d’action sur ce pays mais, depuis 1949, Israël défie ouver­tement l’ONU, donc la com­mu­nauté inter­na­tionale et même, récemment à Gaza, s’en est pris mili­tai­rement à l’UNRWA, une agence de l’Organisation des Nations unies. Dans ces condi­tions, en quoi une exclusion modifierait-​​elle les choses ?

    Conclusion

    Israël ne se com­porte pas comme un membre soli­daire de la com­mu­nauté inter­na­tionale. C’est un dis­sident qui défie les réso­lu­tions et viole le droit inter­na­tional. Cet État n’a rien à faire au sein de l’ONU, reflet de cette com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis, qui eux-​​mêmes sont peu sou­cieux du respect du droit inter­na­tional, doivent aussi, à leur niveau, être rap­pelés au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et des Conven­tions de Genève.

    Compte tenu des pos­si­bi­lités d’action du moment, la com­mu­nauté inter­na­tionale doit, haut et fort, mettre en œuvre des actions pré­servant la paix et la dignité des êtres humains. C’est le rôle de l’Assemblé générale, qui sou­tient majo­ri­tai­rement la Palestine, et c’est le rôle des pays et orga­nismes qui ne se recon­naissent pas dans la position constante des États-​​Unis, pays qui confond États-​​Unis et Nations unies et doit donc choisir : soit Israël, soit l’Organisation des Nations unies.

    La guerre récente menée par l’armée israé­lienne contre le ter­ri­toire de Gaza, qui a détruit des vies humaines de tous âges, qui a détruit des maisons, des champs, ainsi que des oli­viers – symbole de paix figurant sur le drapeau des Nations unies –, doit être reconnue pour ce qu’elle est : une agression meur­trière. La recons­truction dans le ter­ri­toire de Gaza repré­sentera au moins l’équivalent du budget régulier des Nations unies pour deux ans. La com­mu­nauté inter­na­tionale doit s’y engager, en appuyant tout par­ti­cu­liè­rement les efforts de l’UNRWA. Autre solution : la Palestine paie les dégâts causés par les roquettes tirées et Israël les des­truc­tions causées par son armée dans le ter­ri­toire de Gaza !

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies. mercredi 13 août 2014

    http://www.france-palestine.org/Israel-l-eternel-dissident