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Israël - Page 12

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

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    Les armes israéliennes alimentent des atrocités en Afrique

    Les armes israéliennes alimentent les atrocités au Sud-Soudan, selon un rapport des Nations Unies qui jette une lumière nouvelle sur le commerce d’armes secret des Israéliens en Afrique. Rédigé par une équipe d’enquêteurs diligentés par le Conseil de sécurité de l’ONU, le rapport présente des preuves photographiques de fusils automatiques produits par les Industries militaires israéliennes (IMI) trouvés dans l’arsenal de l’armée et de la police du Sud-Soudan. Connus sous le nom de Galil ACE, les fusils ont (...)

    Des centaines de femmes mauritaniennes victimes d’« esclavage » en Arabie saoudite

    Plus de 900 femmes mauritaniennes ont été victimes d’un trafic d’être humain vers l’Arabie saoudite en 2015, où elles sont maintenant prises au piège, contraintes d’effectuer un travail différent de celui pour lequel elles avaient postulé, a déclaré un activiste local à Middle East Eye. Ces femmes croyaient qu’elles seraient employées comme infirmières ou comme institutrices, mais à leur arrivée en Arabie saoudite, on les a forcées à travailler comme domestiques, a déclaré à Emlehdi Ould Lemrabott, qui vit à (...)

    Djibouti : Une justice expéditive au service du pouvoir

    Le droit à un recours effectif devant une instance judiciaire indépendante est un droit fondamental reconnu en droit international (Article 8 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, article 2.3 du Pacte international relatif aux droits (...)

    Djibouti : Une justice expéditive

    La LDDH vient d’apprendre que le secrétaire général de l’USN, Mr Abdourahman Mohamed Guelleh et un membre de cette opposition Mr Eleyeh Hassan Ali ont été présentés au parquet hier soir vers 23 heures et ils ont été placés en détention provisoire à la (...)

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • En Israël, « un gouvernement d’extrême droite, hyper-nationaliste et raciste » (Anticapitaliste)

     
     
    Michel Warschawski milite depuis de longues années en Israël, entrant en 1968 au sein de l’Organisation socialiste israélienne (Matzpen, la « boussole »), révolutionnaire et antisioniste, et fondant en 1984, avec des militants de gauche palestiniens, le Centre d’information collective. Il a retracé sa biographie dans un de ses ouvrages, Sur la frontière (Stock, 2002).
     
    Netanyahou a finalement réussi à gagner les élections en mars 2015. Comment expliques-tu sa réussite ? Comment définir le gouvernement israélien actuel ?
     
    Netanyahou a gagné les élections pour deux raisons : la première c’est l’absence de crédibilité du centre-gauche, qui n’avait aucune alternative à proposer, en particulier dans le domaine de l’occupation coloniale. Livni et Herzog disaient à peu près la même chose que Netanyahou, mais avec moins de fermeté. Le mot « paix » n’a quasiment jamais été utilisé par les candidats de l’ex-parti travailliste. Si on reste dans le discours sécuritaire, personne n’est plus convainquant que Benjamin Netanyahou, et comme vous le savez en France aussi, l’électeur préfère toujours l’original à la copie, extrêmement pâle d’ailleurs quand elle a le visage de Yitshak Herzog.
     
    La seconde raison, c’est l’arme de la peur, très bien instrumentalisée par Netanyahou, de l’Iran à l’électorat arabe « qui se mobilise en masse dans des bus affrétés par les ONG ». La peur de l’ennemi ou de l’autre est plus que jamais l’arme utilisée par les puissants… et fait le lit des mouvements racistes, xénophobes et fascistes. Face à ce discours de la peur, il fallait proposer une alternative réelle, faite de Droit et de Solidarité, mais cela le centre-gauche en est totalement et définitivement incapable.

     
    La victoire de l’extrême droite a été écrasante, et Netanyahou n’a pas eu à faire de coalition avec les partis du centre. C’est donc un gouvernement d’extrême droite, hyper-nationaliste et raciste qu’ont engendré les dernières élections.
     
    Quelles ont été les premières mesures ?
     
    Netanyahou a agi dans la continuité de ses précédents gouvernements : accélération et élargissement de la colonisation, projets de nouvelles lois liberticides, en particulier contre les ONG, censure de projets culturels « antinationaux ». Bref, on continue la même politique nationaliste, raciste mais aussi néolibérale.
     
    Comment analyses-tu la révolte palestinienne actuelle ?
     
    La révolte actuelle est la conjonction de deux facteurs. Le crédit accordé pendant la dernière décennie à Mahmoud Abbas et à sa politique de « processus de paix » est épuisé. La grande majorité de la société, y compris la jeunesse, et de la classe politique, y compris le Hamas et ce qui reste de la gauche, avaient laissé le Président mener sa politique sans tenter d’y mettre des bâtons dans les roues. Ils étaient pour le moins sceptiques, mais ont laissé sa chance au Président. Le crédit est maintenant épuisé, d’autant que Mahmoud Abbas lui-même a déclaré à l’ONU que le processus d’Oslo était mort, assassiné par les Israéliens.
     
    Le second facteur est la série de provocations initiées ces derniers mois par Netanyahou et ses ministres, la plus grave étant la remise en question du statu quo sur l’Esplanade des Mosquées et la profanation d’Al Aqsa par des policiers israéliens. Les deux facteurs réunis ont eu un effet explosif. Partout en Palestine (et dans l’ensemble du monde musulman) la rumeur a couru que ce gouvernement allait détruire la Mosquée pour y reconstruire le Temple juif… ce qu’expriment ouvertement certains membres du parti de Netanyahou.
     
    Netanyahou a parlé d’une « nouvelle Intifada », pour hystériser le climat politique et justifier de nouvelles mesures de répression. Avec le recul, quelle différence vois-tu entre le climat politique et les sentiments dominants dans la société israélienne à l’époque de la première Intifada en 1987, et aujourd’hui ?
     
    Nouvelle Intifada ? Je ne sais pas ce que cela veut dire. On a parlé en 2000 de Seconde Intifada alors qu’il s’agissait d’une reconquête initiée par Israël des (très maigres et souvent symboliques) acquis d’Oslo.
     
    Si le mot Intifada est utilisé pour décrire un soulèvement populaire généralisé, on n’en est pas encore là. Les actions de masse restent encore limitées. Ce qui avait permis l’Intifada, c’est l’existence d’une véritable direction, faite de l’ensemble des partis politiques, au niveau national (dans les territoires occupés) et local, qui donnait des consignes régulières et était entendue par toute la population.
     
    Aujourd’hui cette direction n’existe plus, remplacée par l’Autorité palestinienne… et sa police.
     
    S’il y a eu dans la société israélienne, entre 1987 et 1990 une large sympathie et de forts mouvements de solidarité avec la lutte palestinienne, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, et la solidarité est limitée à quelques milliers de personnes. Pour comprendre cette différence, il faut revenir quinze ans en arrière, au grand mensonge de Ehoud Barak, à son retour du sommet de Camp David. Ce mensonge (des « offres généreuses » rejetées par Yasser Arafat etc.) a été avalé à pleine bouche par le mouvement de la paix, qui annonçait ainsi sa mort volontaire et assumée. On peut détruire un mouvement de masse en 48 heures, mais le reconstruire demande une génération entière. Aujourd’hui le mouvement de la paix israélien est encore dans le coma. Il reste à espérer que contrairement à Ariel Sharon, ce coma n’est pas définitif…
     
    La surenchère d’extrême droite domine la politique israélienne. Netanyahou et le Likoud y participent allègrement. Outre la répression « classique » (des tirs de snipers au blocage des territoires palestiniens et punitions collectives), il y a eu les propos délirants sur Hitler et le Mufti de Jérusalem, les nouveaux « murs de sécurité » à l’intérieur du « grand Jérusalem », peut-être la privation du statut de « résident » pour 80 000 Palestiniens de Jérusalem vivant « du mauvais côté » des barrières « de sécurité ». Le gouvernement israélien navigue-t-il à vue, au fil des surenchères racistes et sécuritaires, ou a-t-il une stratégie de plus long terme ?
     
    Et l’un, et l’autre. Les provocations sur l’Esplanade des Mosquées ont été imposées par ses propres ultras à Netanyahou qui craignait, s’il s’opposait à leurs provocations, de perdre des électeurs au profit d’autres partis d’extrême droite. Même s’il savait que c’était une erreur, il était trop lâche pour y mettre un veto. Les mesures ultra-sécuritaires, les projets de lois encore plus répressifs et surtout la tonalité brutale de son discours politique sont essentiellement populistes, pour plaire à son électorat d’extrême droite.
     
    Ceci dit, Netanyahou a un projet stratégique : étendre les frontières d’Israël jusqu’au Jourdain, tout en se débarrassant de la majorité des Palestiniens, enfermés derrière des murs dans des enclaves autogérées qu’ils pourront, s’ils le désirent, appeler Etat(s) Palestinien(s). En fait c’est le vieux plan Sharon.
     
    Est-ce que d’autres voix, des contestations se font entendre dans la société israélienne sur cette « gestion de la violence » ?
     
    Comme je l’ai dit, l’opposition à la politique sécuritaire est très réduite, d’autant que la population palestinienne d’Israël, qui est la principale force d’opposition, a fait désormais le choix de manifester dans ses villes et ses villages, et de ne plus venir renforcer les rangs des manifestations à Tel Aviv.
     
    Les doutes voire des critiques sévères qui s’expriment dans la classe politique sur la stratégie et les choix tactiques de Netanyahou sont le fait… des anciens responsables des diverses agences de sécurité (Mossad, Shin Beit) et de généraux à la retraite. Auxquels il faut ajouter plusieurs éditorialistes et chroniqueurs dans les différents quotidiens.
     
    Que dit l’opposition parlementaire sioniste israélienne, les partis (travailliste et du « centre ») de l’Union sioniste ? Prétend-elle avoir une autre politique ?
     
    J’ai répondu à cette question concernant les positions du centre-gauche. Mais avec la crise actuelle c’est même pire, Herzog critique le gouvernement sur sa droite !
     
    Et la (vraie) gauche en Israël ? L’alliance du parti communiste et des partis arabes israéliens qui a fait un score très honorable aux élections de mars ? Les différentes organisations pacifistes et antisionistes ?
     
    La « vraie gauche » est effectivement composée de deux éléments, la Liste (arabe unifiée) et le collectif des différentes organisations anti-guerre et anti-occupation. La Liste unifiée a organisé de nombreux rassemblements de masse dans les villes arabes et dans les villes mixtes, comme Haïfa, où ont participé des dizaines de milliers de manifestants. Quant aux initiatives des organisations anticoloniales, elles restent limitées à quelques milliers de personnes. La grande majorité de ce qui a été autrefois le « mouvement de la paix » préfère garder ses forces pour pleurer l’assassinat de Rabin, dont on vient de célébrer le vingtième anniversaire.
     
    Tzipi Levni, l’héritière « centriste » du parti fondé par Ariel Sharon avant son coma, se prétend favorable à une « solution de deux États pour deux peuples ». Ses propos sont hypocrites, mais cette solution est depuis longtemps l’espoir de beaucoup de militants contre la colonisation et l’oppression des Palestiniens. 22 ans après Oslo, vu l’ampleur de la colonisation (plus de 570 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est aujourd’hui, contre 200 000 en 1993) et l’évolution de la société israélienne, que penses-tu aujourd’hui d’une telle perspective ?
     
    Je ne crois pas à l’irréversibilité de la colonisation israélienne. Des empires ont été réversibles, la colonisation française ou anglaise en Afrique et en Asie a été réversible, l’URSS a été réversible, l’Algérie est devenue indépendante après 130 ans de colonisation en profondeur. Tant que le peuple palestinien n’aura pas baissé les bras et continue à revendiquer la décolonisation de ses terres (du moins la Cisjordanie et Gaza), la situation reste réversible. Tout est une question de rapports de forces, régionaux et internationaux. J’ajouterai que quand le rapport de forces aura changé et pourra imposer une solution, les « deux États » seront la position de repli des Israéliens, extrême droite comprise.
     
    Propos recueillis par Yann Cézard
    dans la revue L'Anticapitaliste Revue du NPA n° 71 (décembre 2015)
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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • L’appel à boycotter Israël déclaré illégal (Essf)

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    « La France est la seule démocratie où l’appel au boycott par un mouvement citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit» « Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique? Où est la limite? »

    , par JACQUIN Jean-Baptiste

    Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.

    Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «   appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël   » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »

    Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.

    Pour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «   provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée   » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).

    Seuls les embargos sont légaux

    La campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «   une réponse ferme   ».

    Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression   » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination   ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.

    «   C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme   ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «   était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».

    La France est isolée sur cette voie

    Glenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «   France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel   » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.

    Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «   se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.

    Le cas français «   pose problème   » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «   tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière   ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.

    «  Liberté de choix   »

    «   La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.

    Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens   ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui   ».

    Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »

    Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui   » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «   des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »

    Jean-Baptiste Jacquin

  • Opération "Drapeau bleu" Etat d’Israël. Le plus grand exercice aérien de son histoire (CCR)

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    Il s’agit du plus grand exercice aérien de l’histoire d’Israël.

    Du 18 au 29 octobre, les armées de l’air israélienne, américaine, grecque et polonaise ont participé à cette opération, nommée « drapeau bleu » au sud de l’Etat hébreux, dans le désert d’Arabah près de la frontière égyptienne. En novembre 2013, un exercice similaire, et portant le même nom de code, avait été organisé dans ce même désert d’Arabah .

    54 avions, 102 pilotes et près de 250 vols au cours des deux semaines de l’exercice, tel est le bilan du plus grand exercice aérien de l’histoire d’Israël. Au quatre pays participants à l’opération s’ajoute un ensemble de pays observateurs, dont l’Allemagne. L’objectif de cet exercice était de mettre en scène un scénario impliquant « un affrontement sous haute tension contre une entité politique dotée d’une armée forte ». La flotte de cette opération conjointe était constituée de F-15 israéliens et américains, d’escadrons de F-16 israéliens, grecs et polonais, qui ont balayés l’espace aérien d’Israël, tirant des missiles sur des lanceurs de missiles, des convois et des avions ennemis fictifs, a déclaré le capitaine de l’armée de l’air israélienne. « Nous voulions que cela soit un défi pour les pilotes, plus que pour les machines...Les responsables de l’opération « Drapeau Bleu » ont essayé de les surprendre, en les plaçant dans des situations où les pilotes ne savent pas d’où leur cible viendra » a-t-il précisé.

    Une coalition occidentale dans la région ?

    En 2013, lors de la première édition de l’opération « Drapeau Bleu », Tsahal déclarait que cette dernière était « stratégique pour tout le monde occidental. Cela permet de partager les capacités opérationnelles de tout le monde ». Dans le cadre du profond chaos qui règne dans la région, cet exercice pose les bases d’une coopération sur le terrain, cette fois-ci loin d’être fictive. De plus, il est impossible d’occulter les prémices d’une troisième intifada en Palestine, surtout lorsque cette opération se présente comme un exercice de défense du territoire israélien.

    Loin d’être un simple exercice sans lendemain, l’opération « Drapeau Bleu », a été pensée comme un cadre d’intervention conjoint de différentes forces occidentales avec l’Etat colonisateur d’Israël, dans une région qui cristallise les tensions et l’attention de ces mêmes puissances. Une façon aussi pour l’Etat colon d’Israël d’affirmer que sa politique d’apartheid menée en Palestine est approuvée par les principales puissances impérialistes ou de se préparer à de nouvelles secousses meurtrières dans la région ?  2 novembre 2015 Julian Vadis

    http://www.revolutionpermanente.fr/Etat-d-Israel-Le-plus-grand-exercice-aerien-de-son-histoire

  • À propos des déclarations de Benjamin Nétanyahu (Ujfp)

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    Les récentes (et indécentes) déclarations de Benjamin Netanyahu devant les représentants du Congrès juif mondial font prendre la mesure de l’état de déliquescence atteint par le régime sioniste.

    En Israël jusqu’au début des années soixante, les Juifs rescapés des camps d’extermination étaient nommés avec dérision « sabon » (ceux qui s’étaient laissés transformer en savon par les Nazis). Ces Juifs « diasporiques » faisaient honte à l’époque et l’on valorisait l’image du nouveau Juif, grand fort blond, aux yeux bleus, presque « aryen » .

    Ce n’est qu’à partir des années soixante avec le procès Eichman qu’Israël décide d’utiliser le génocide juif comme garant de sa position de victime en danger permanent d’extermination. Ce qui lui permet d’effacer, de nier, à la fois les crimes commis depuis 48 et avant, et les véritables victimes du sionisme, les Palestiniens.

    Aujourd’hui c’est l’escalade de la violence d’un régime qui est en train d’arriver au bout de sa logique destructrice, qui enferme, expulse, détruit, bombarde, qu’il nous faut contempler. C’est une situation où la jeunesse palestinienne est arrivée au bout de son désespoir, et la « démocratie » israélienne a donné un permis officiel de tuer à bout portant tout-e Palestinien-ne « suspect-e » dans la rue.

    Dans un tel contexte les propos de Benjamin Netanyahu prennent toute leur mesure : ce sont les Palestiniens qui sont les Nazis nous dit-il.  Ces propos sont à la fois négationnistes, car il s’agit bien de nier les responsabilités du régime nazi dans le judéocide et révisionnistes puisqu’ils réécrivent l’histoire. Propos cyniquement opportunistes, ils n’ont plus rien à voir avec l’histoire ou la mémoire des disparus ici manipulée sans masque.

    Que les représentants du Congrès juif mondial n’aient pas bronché à ces propos, que les organisations sionistes de par le monde n’aient dit mot, que le CRIF français se soit tu, sans parler du silence des gouvernements occidentaux, est un véritable scandale, au regard de l’histoire des Juifs européens, et au regard de la réalité de la violence exercée contre le peuple palestinien.

    Netanyahu vient aussi de déclarer : « On m’a demandé si nous allons vivre éternellement par l’épée, c’est oui »
    L’avenir que ce régime à bout de souffle offre à son peuple est bien sombre.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 28 octobre 2015

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    «La colonisation est la racine de la violence»

    25 - octobre - 2015

    Par Ilan Pappe Au milieu de ce qui est devenu connu en Israël sous le nom de l’«Intifada des couteaux» a eu lieu une scène inhabituelle qui se déroulait à Ramat Gan, où de nombreux habitants sont des Juifs irakiens. Une petite femme mince protégeait un homme gisant sur le sol qui avait été poursuivi […]

    Israël/Palestine. Le contexte des «événements» à Jérusalem

    24 - octobre - 2015

    Par Noam Sheizaf Le quotidien Haaretz, en date du 23 octobre, citait la déposition du major général Nitzan Alon qui soulignait qu’une des origines de la situation présente dans les territoires occupés avait ses racines dans «les violences des extrémistes de droite en Cisjordanie». Alon fait, évidemment, la différence entre la violence des colons extrémistes et […]

    Syrie-Russie. «Nouveaux colonialismes et crise des valeurs de la gauche»

    21 - octobre - 2015

     

    Par Raúl Zibechi La visite de Bachar el-Assad à Moscou n’a été révélée que mercredi 21 octobre au matin, par le porte-parole du Kremlin. «Hier soir, le président de la République arabe syrienne Bachar el-Assad est venu en visite de travail à Moscou», a annoncé Dmitri Peskov. Cette visite de Bachar el-Assad est le premier déplacement […]

  • La faute aux Palestiniens (CCR)

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTGNGIVYTzGtDNPqTNRMEsBx8KOmUHmwmfJL9R8nG2wMpWXdZCb

    Quand Netanyahou dédouane Hitler de sa responsabilité dans la Shoah

    Dans son discours devant l’Assemblée du 37ème Congrès Sioniste, Netanyahou a réécrit l’histoire. Selon lui, Hitler ne voulait pas de l’extermination des juifs avant sa rencontre avec le mufti palestinien al-Husseini, qui l’aurait convaincu de « brûler les juifs », et donc inspiré la « solution finale »…
    Retour sur un révisionnisme utile au colon israélien.

    Pour l’augmentation de sa politique coloniale, raciste, de nettoyage ethnique, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou doit trouver des justifications théoriques, en puisant toujours plus loin dans le révisionnisme. D’abord, cet arrangement avec l’histoire est une outrance, et en quelque sorte une démonstration de la force et de l’impunité dont dispose le membre du Likoud. Celui-ci peut se permettre d’expliquer que le mufti de Jérusalem a conseillé à Hitler la solution des chambres à gaz, qui au départ ne voulait pas exterminer les juifs mais seulement les déporter. Ce n’est pas ce qui empêche Merkel de le recevoir juste après ses propos : celle-ci s’étant contentée de les nuancer quant à la responsabilité des nazis dans l’extermination de six millions de juifs.

    Ces propos ont néanmoins provoqué des réactions. De nombreux historiens ont pointé le mensonge évident que constituait cette version des faits. Il est connu qu’Hitler évoquait déjà « l’extermination de la race juive » à son discours du 30 janvier 1939 devant le Reichstag, que de nombreux juifs avaient déjà été exécutés avant novembre 41 (les 30.000 de Babi Yar en Ukraine par exemple), et que les tests de gazage avaient commencé en octobre 41, avant donc la rencontre Husseini-Hitler, qui aurait déterminé un changement dans la politique nazie selon Netanyahu.

    Cette théorie, s’appuyant sur les thèses du négationniste David Irving, tend à placer le mufti Haj Amin al-Husseini comme le précurseur, le principal responsable de la Shoah. S’il est établi que ce nationaliste palestinien était un antisémite extrême, effectivement partisan de la « solution finale » et qui recrutait des arabes pour les SS, il est considéré plutôt comme un « poids plume », mendiant l’aide d’Hitler pour débarrasser la Palestine du mandat britannique et empêcher la venue de juifs. Inverser les rôles relève de la même logique que les révisionnistes Soral et Dieudonné quand ils inversent les rôles dans le rapport entre Israël et Etats-Unis.Cela permet aussi de passer sous silence le rôle de certains grands patrons américains dans la diffusion des idées antisémites, comme Henry Ford, auteur du torchon antisémite Le Juif International au début des années 1920, et inspirateur d’Adolf Hitler pour le sociologue Michael Löwy.

    De même qu’il ne s’agit pas de nier qui était le réactionnaire mufti Husseini, nous ne nions pas non plus la présence de courants antisémites dans la culture arabe, plus ou moins importante selon les époques. Dans son livre « Les arabes et la Shoah », Gilbert Achcar examine les différents courants et idéologies qui ont traversé le « monde arabe », nuançant par le même coup les visions essentialistes de l’Orientalisme qui homogénéisent à outrance ce « monde arabe ». Cette étude minutieuse permet d’invalider la tendance à assimiler les « arabes » à l’antisémitisme, ce qui est un des piliers de l’argumentation israélienne pour justifier sa colonisation militaire : les palestiniens, les arabes, voudraient « l’anéantissement physique » des juifs et de leur Etat [1].

    Face au révisionnisme du Likoud, ou aux explications bourgeoises de la Shoah, nous réaffirmons que c’est bien le capital allemand qui est responsable, en ayant mis Hitler au pouvoir, avec l’assentiment des puissances impérialistes satisfaites de la solution trouvée pour écraser les organisations de la classe ouvrière dans les années 30. Ce sont ces mêmes puissances qui ont ensuite mis en place une politique coloniale après 47, avec la création de l’Etat d’Israël, en se servant justement de la Shoah pour justifier cette politique… Publié le 22 octobre 2015 G.Gorritxo

    [1] : pour approfondir cet aspect, nous conseillons les intéressantes notes de Julien Salingue sur le livre de G.Achcar : http://www.juliensalingue.fr/article-note-sur-les-arabes-et-la-shoah-de-gilbert-achcar-52285544.html

  • Conflit israélo-palestinien : les médias restent silencieux. Et la violence s’accélère (Ujfp)

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    L’escalade de la violence se poursuit entre Israëliens et Palestiniens. Comment les médias traitent-ils ces heurts ? Michèle Sibony, membre de l’Agence Média Palestine et de l’Union Juive Française pour la Paix, regrette que les radios et les chaînes de télévision énoncent les faits de façon brute, sans les analyser. Explications.

    Depuis le début octobre auditeurs et téléspectateurs des principaux médias audiovisuels, comme France Inter ou les grandes chaînes de télévision, n’auront pu qu’enregistrer des événements bruts : un Palestinien tué par balles réelles sur un check point, deux colons tués dans leur voiture, puis une accélération des violences...

    Ce qu’ils appellent "un nouveau cycle" ou mieux, "une nouvelle spirale" de violence. Cycle ou spirale ayant l’avantage de supprimer toute temporalité inscrivant dans une circularité éternelle le retour inéluctable d’une violence immanente débarrassée de toute causalité.

    Jouer la carte du dominant

    Ce qui est remarquable, c’est l’absence quasi totale de commentaires de ces événements. Pas d’interviews d’experts, pas de débats contradictoires ou non, pas d’analyses sur les causes ou les conséquences, les solutions éventuelles, en d’autres termes, pas de discours sur le réel. Cela finit par interpeller.

    Que signifie l’énoncé brut des faits ? On peut penser qu’il ne signifie rien justement. Pourtant, cette absence est signifiante en elle-même.

    Ce qu’elle dit d’abord et avant tout : "il n’y a rien à comprendre, nous sommes devant des violences gratuites". Le citoyen en déduit qu’ils s’entre tuent, point. Il n’y a donc rien à penser pour l’auditeur ou le téléspectateur, renvoyé à sa seule opinion, comme les Palestiniens et les Israéliens semblent l’être eux aussi dos à dos.

    Mais – et c’est là le plus vicieux de la méthode car il s’agit bien d’une méthode, déjà éprouvée avec la crise syrienne à ses débuts –, ne pas donner à penser, c’est jouer la carte du dominant.

    Ne pas expliciter la situation syrienne correspondait à une volonté politique française de ne pas s’interposer entre Bashar Al Assad et son peuple en révolte. Même chose avec la répression de la Tchétchénie : circulez y’a rien à comprendre, parce qu’il n’y avait pas d’intervention politique décidée.

    L’Ukraine, par contre, c’est autre chose, attention, là on a vu, écouté, et appliqué des sanctions, blocus sur les échanges avec la Russie. Impressionnant, cette vigueur soudaine.


    Les Palestiniens n’en peuvent plus

    Sur la question d’aujourd’hui, les explosions multiples de révoltes en Cisjordanie échappant à tout contrôle palestinien et non commandées par des groupes politiques, il faut le souligner, traduisent que les limites du supportable sont atteintes pour de nombreux Palestiniens, dans la jeunesse en particulier.

    Ils n’en peuvent tout simplement plus de l’oppression quotidienne de l’occupation, de la violence quotidienne exercée par l’armée et les colons contre eux, sans limites ni sanctions du gouvernement israélien lui même, ou de l’étranger.

    Ils n’en peuvent plus des fausses négociations qui ont duré plus de 20 ans, et n’étaient qu’un leurre destiné à poursuivre en toute tranquillité la colonisation.

    Ils n’en peuvent plus de l’Autorité palestinienne qui n’a aucune autorité sur personne sauf éventuellement sur eux-même pour les contraindre, et qui ne justifie son existence que pour son existence.

    Ils n’en peuvent plus de l’inertie criminelle des puissances qui auraient du intervenir pour les protéger depuis des dizaines d’années et qui laissent faire, en Ponce Pilate ravi de l’aubaine.


    Le "cycle de la violence" est israélien

    À la violence de la conquête, de l’occupation, de la colonisation, Israël ajoute toujours plus de violence, outil colonial majeur (et classique) de la pacification des territoires conquis.

    Le "cycle de la violence" est israélien du début jusqu’à la fin. C’est la violence initiale qui engendre la résistance, armée ou non, du peuple palestinien depuis les pierres de la première Intifada, aux brigades armées des différents groupes politiques palestiniens de la seconde.

    Arrêter le cycle de la violence, c’est arrêter Israël. Qu’on ne demande pas comment, tous les outils sont là, seule manque la volonté politique, ce qui explique le silence de nos médias.

    Alors no comment dans nos médias, pourquoi ? Pour que la violence israélienne puisse continuer de s’exercer, et que les "terroristes" de 13 et 15 ans soient punis et tués aux checks points de Qalandia ou de Shouafat. Pour que les frappes continuent sur Gaza et que l’auditeur se taise parce qu’il n’y comprend rien.


    Une spirale sans issue

    Le seul hic, c’est que la violence débridée finit toujours par se retourner contre soi, et l’on a depuis des années à présent des exemples multiples de la violence grandissante de la société israélienne.

    Cette violence s’exerce à l’égard des femmes, des juifs orientaux, des juifs éthiopiens, des gays, des travailleurs étrangers, et bien évidemment des Palestiniens citoyens d’Israël, qui sont les premiers visés, des milliers de Bédouins expulsés du Néguev. Ces derniers jours ont également vu l’emprisonnement d’une cinquantaine de jeunes manifestants en Israël.

    La fameuse idée de la démocratie israélienne est entrain de s’évaporer, et le roi est nu pour l’enfant qui sait regarder. Et le fameux cycle de la violence enferme de fait Israël dans une spirale sans issue.


    Cette violence détruit nos droits

    À la violence de la loi du plus fort, seul peut s’opposer le droit régulateur. Laisser exercer cette violence, c’est détruire le droit, nos droits à tous.

    Nous y sommes, et nous bénéficions des médias de ce système. Ceux-là même qui, pour nous informer sur la destruction du droit du travail, nous montrent l’épaisseur du code du travail et limitent leur analyse lapidaire à : "illisible, doit être simplifié".

    Comme ils montrent et remontrent les images d’Air France afin de nous convaincre que la violence est le fait des syndicalistes et des employés révoltés.

    Sur la Palestine, ils se contentent d’énumérer morts et blessés, car au fond, comme sur le reste, nous n’avons rien à en savoir de plus.

     
    mercredi 14 octobre 2015 par Michèle Sibony

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4444