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Israël - Page 8

  • Israël. Imposer le silence sur les crimes de l’occupation (Al'Encontre.ch)

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    Tous les Israéliens qui brisent le silence sur l’occupation et les autres crimes accomplissent leur devoir patriotique, humain et moral. C’est la raison pour laquelle le leader de Yesh Atid, Yaïr Lapid, les craint tellement

    Ce n’est qu’à l’étranger que l’on peut mener le débat sur l’occupation. Ce n’est en effet que dans une société libre et démocratique où la population sait ce qui se passe qu’un tel débat est possible. Il ne peut donc se dérouler en Israël, pas plus qu’on ne peut discuter des Yazidis en Irak ou de l’homosexualité ou des journalistes en Russie.

    Israël règne sur deux sociétés qui sont l’une et l’autre incapables de débattre de l’occupation. Il y a, d’un côté, la société juive qui vit dans le déni et la répression, qui n’est au courant de rien et ne veut rien savoir, et, de l’autre, la société palestinienne qui est au courant de tout ce qui concerne l’occupation, mais qui est privée de droits.

    Dans ce contexte où il y a, d’un côté, une société qui détient le pouvoir mais ne reconnaît pas la situation réelle et, de l’autre, une société qui connaît cette situation mais à qui personne ne demande son opinion, il est impératif de faire sortir le débat, de faire en sorte que le monde sache à quoi ressemble l’occupation israélienne et connaisse ses crimes. C’est la seule manière d’y mettre un terme.

    L’argument selon lequel ce serait là une mesure anti-démocratique est l’un des plus éhontés et des plus hypocrites qui aient jamais été exprimés en Israël. Il ne semble plus y avoir de limites à l’hypocrisie et à l’effronterie.

    Yair Lapid, le dirigeant de Yesh Atid, veut régler les choses à l’intérieur, comme on le fait dans une cour hassidique de Gour [la dynastie hassidique la plus importante en Israël], comme on le faisait autrefois dans les kibboutz et comme on le fait dans les familles du crime organisé.

    Lapid a écrit sur Facebook: «Breaking the Silence [initiatives de soldats apportant des témoignages sur les crimes de l’occupation] n’est pas intéressé à influencer la société israélienne depuis l’intérieur et préfère nous calomnier à l’extérieur.»

    Il estime que l’édition anglaise de Haaretz est un partenaire dans ce crime de diffamation. Yair McCarthy mène d’ailleurs une guerre sans limites contre l’édition anglaise de ce journal; il met même en cause la nomination de la prochaine éditrice de l’édition anglaise sous prétexte que son mari fait partie de Breaking the Silence. Accusé de sexisme, il a modifié une petite partie de sa déclaration.

    Les soldats et les vétérans de Breaking the Silence ont le devoir de renseigner tout le monde – et Haaretz a le devoir de le transmettre à tout le monde – en Israël, mais surtout ailleurs dans le monde. Les crimes de l’occupation doivent être connus partout. Les choses ne peuvent pas être «réglées entre nous», «chez nous», parce que chez nous il y a un système de lavage de cerveau et de blanchiment des crimes qui atteint de nouveaux sommets. Maintenant on prétend non seulement qu’il n’y a pas de crime, mais en plus qu’il n’y a pas d’occupation. On ne peut pas débattre avec des gens qui sont autant coupés de la réalité, de cette réalité qui est que les crimes de l’occupation sont horribles et ne font qu’empirer.

    Le monde devrait être informé de chaque exécution, de l’apartheid dans la distribution de l’eau, des arrestations de masse – 4800 personnes ont été arrêtées lors de la récente vague de violence, dont 1400 enfants. Au cours de la deuxième Intifada 80’000 Palestiniens ont été emprisonnés et on a distribué 24’000 ordres pour emprisonner des dizaines de milliers de personnes sans procès.

    Comment pourrions-nous ne pas informer tout le monde? Comment le dire aux Israéliens qui voient dans chaque Palestinien un terroriste et dans chaque terroriste quelqu’un qui doit mourir? Comment ne pas alerter le monde du fait qu’au moins un million de Palestiniens ont été emprisonnés en Israël depuis le début de l’occupation? Comment ne pas dire que 60 parlementaires palestiniens ont été arrêtés dans ce pays qui soi-disant ne procède pas à des arrestations pour des raisons politiques? Un pays où les gens sont séquestrés dans leurs lits toutes les nuits, sans décision de justice et parfois sans aucune raison. Si nous ne dénonçons pas tout cela, qui sera au courant? Et si personne n’est au courant, comment tout cela prendra-t-il fin?

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’était pas une question de politique intérieure, pas plus que l’apartheid en Afrique du Sud, dont les opposants ont voyagé à travers le monde pour dénoncer les crimes. Diffuser ces informations est une manière de mobiliser la communauté internationale, ce qui est parfois le dernier recours.

    Toutes ces personnes qui brisent le silence en Israël font leur devoir patriotique, humain et moral. Lapid sait que Breaking the Silence et Haaretz n’existeraient pas si ce qu’ils rapportaient n’était pas vrai. Les Lapid savent que ces informations sont vraies; c’est pour cela qu’ils en ont tellement peur et pourquoi ils les combattent aussi férocement.

    Mais on a au moins réussi une chose: le simple fait de savoir que quelque chose brûle sous les pieds des Lapid – ou plutôt au-dessus de leur tête – nous donne une petite lueur d’espoir. (Article publié dans Haaretz le 10 juillet 2016; traduction A l’Encontre)

    Alencontre 15 juillet 2016 Gideon Levy
     
  • L’Internationale socialiste adopte une déclaration sur le Sahara occidental (Algeria Watch)

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    Son conseil s’est réuni vendredi et samedi derniers à Genève (Suisse)

    L’Internationale socialiste (IS) a adopté une résolution sur le Sahara occidental acceptée par les délégations du Front Polisario et l’USFP (Maroc).

    Réuni les 1er et 2 juillet à Genève en présence de représentants du FFS, le conseil de l’Internationale socialiste a également adopté une autre déclaration sur la Libye, qui affirme que seule une solution politique consensuelle et inclusive des forces en présence est susceptible d’assurer une stabilité durable et de jeter les fondements d’une vraie réconciliation nationale. Selon un communiqué du FFS, l’IS réaffirme son soutien au processus démocratique en Tunisie.

    L’IS a reconnu également la légitimité du combat du mouvement Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) à faire pression sur l’occupation israélienne. «Le FFS félicite les partis frères du Fatah et du PNI pour cette victoire et les assure de son indéfectible solidarité», précise le parti dans un communiqué.

    El Watan, 4 juillet 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/sahara_occidental/is_declaration

    Commentaire: C'est le membre français de l'IS, le PS, qui va être content: au Sahara il soutient Mohammed 6 et en Israel, Netanyaou!

  • Nouveautés sur Orient 21

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    Tableau: musée de Tunis

  • Les enfants palestiniens soumis à mauvais traitements (Le Peuple breton)

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    L’opinion internationale reconnaît en général que le traitement infligé par Israël aux enfants palestiniens est tout simplement scandaleux, même si les États eux-mêmes ne se mouillent pas trop sur le sujet. Quand à ceux qui soutiennent la colonisation israëlienne, ils crient souvent à la désinformation quand la communication provient de l’AFPS (Association France-Palestine Solidarité). Mais les mêmes ont plus de mal à contester les mêmes informations quand elles proviennent aussi d’organisations ou d’associations apolitiques qu’elles soient d’ailleurs confessionnelles ou non confessionnelles.

    L’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), organisation chrétienne œcuménique, vient de publier avec d’autres ONG dont la Ligue des Droits de l’Homme un rapport sur les multiples violations des droits de l’homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de la police israéliennes. Tortures, mauvais traitements, simulacres de justice, impunité des forces de l’ordre, les associations dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens.

    L’ACAT nous livre par exemple le témoignage de Tayeb :

    « J’ai ouvert la porte. J’ai vu le soldat en face de moi. Il m’a demandé : « tu es Tayeb ? » Je lui ai dit oui, il m’a attrapé, tordu les mains et tabassé contre la porte. Nous nous sommes dirigés vers la porte qui donne sur la rue, mon voisin a jeté un objet sur le soldat, ce qui l’a mis de mauvaise humeur, et il a commencé à me frapper, il m’a frappé au visage, très fort. »

    (Tayeb, arrêté à 14 ans, camp de réfugiés d’Al-Fawar)

    Depuis 2000, nous dit le rapport, « 500 à 700 mineurs palestiniens passent dans les prisons militaires israéliennes et fin février 2016, plus de 440 mineurs – dont 104 âgés de 12 à 15 ans – étaient ainsi emprisonnés. »

    Il faut rappeler aussi qu’en novembre 2015, la Knesset (Assemblée israélienne) a adopté une loi qui autorise des peines plus longues d’emprisonnement pour des enfants jugés coupables d’avoir jeté des pierres et qui autorise le gouvernement à suspendre le paiement des aides sociales à leur famille pendant que les enfants purgent leur peine.

    Le plus grave est que 75 % des mineurs détenus subissent des violences physiques durant leur arrestation, transfert ou interrogatoire, et que ces violences perdurent pendant toute la période d’incarcération, jusqu’à la sortir de prison. Ce ne sont pas forcément des violences physiques, ce sont souvent des mauvais traitements qui vont de la menace à l’humiliation.

    Mais dans d’autres cas, nous apprend le rapport des ONG, « gifles, coups de pieds, insultes, menaces de torture, d’agression sexuelle, de condamnations sont monnaie courante. Plus d’un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l’isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. »

    Le récent rapport de l’ACAT sur les « violences policières en France » dont Le Peuple breton avait rendu compte insistait sur un certain nombre de cas d’impunité après des cas de violences dans l’hexagone.

    En Israël, l’impunité est la règle générale. En effet, 98,5 % des plaintes ne donnent cas à aucune poursuite !

    Ici, il y eut une époque où les prisonniers bretons (FLB), basques (ETA) ou corses (FLNC) étaient systématiquement incarcérés en région parisienne pour les deux premiers cas, du côté de Toulouse pour le troisième cas. L’UDB, tout en condamnant la violence, a toujours protesté contre cet état de fait qui pénalisait lourdement les familles pour leurs visites.

    En Israël, on retrouve la même chose, amplifiée par le fait que les prisonniers sont des mineurs ! Car une grande partie des enfants arrêtés sur le territoire palestinien sont condamnés puis transférés dans des prisons situées en Israël, en violation de la quatrième convention de Genève. Cela entrave les visites familiales, et bien sûr cela en accentue le traumatisme psychologique engendré par la détention.

    En outre, en octobre 2015, les autorités israéliennes ont renoué avec la détention administrative de mineurs palestiniens, après avoir suspendu cette pratique pendant quatre ans. Cette détention consiste à incarcérer des prisonniers pendant un temps indéterminé sans aucun contact avec la famille ou avec un avocat, au bon vouloir de l’administration. Depuis 2015, au moins dix mineurs ont été placés en détention administrative.

    Pour rappel, cette méthode était en vogue dans l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, et elle encore en vogue au Mexique. Là-bas, cela s’appelle l’« Arraigo » et l’ACAT a mené plusieurs campagnes contre cette politique.

    Ce même rapport est repris par Partage, association française de solidarité internationale non confessionnelle et apolitique.

    « Créée en 1973, pour venir en aide aux enfants victimes de la guerre du Vietnam, Partage rassemble alors des fonds pour aider ces enfants, et cherche à assurer des ressources régulières sur le long terme pour aider les plus défavorisés. »

    Partage a choisi de travailler uniquement avec des associations locales expérimentées d’aide à l’enfance partout dans le monde et aide en particulier à la scolarisation d’enfants au Liban, qu’ils soient Libanais ou non, et parmi eux des enfants palestiniens.

    Dans son bulletin de juin, Partage reprend à son compte tous les griefs du rapport des ONG citées plus haut en condamnant à son tour la politique d’Israël envers les enfants palestiniens.

    Et Partage nous explique que « l’économie des territoires palestiniens ne cesse de s’effondrer ces dernières années. Le morcellement du territoire, les restrictions de mouvements imposés par Israël, le blocus sur Gaza ainsi que la faiblesse des investissements publics et privés en sont les principales causes. Sans l’aide internationale, le taux de pauvreté qui est de 51,8 % dans la bande de Gaza et 19,1 % en Cisjordanie, serait respectivement de 79,4 % et 45,7 %. Le chômage atteint quant à lui 70 %. […] 50 000 enfants sont victimes de malnutrition chronique à Gaza. »

    Ces chiffres parlent d’eux-mêmes !

    Beaucoup diront qu’on ne peut rien faire . C’est faux, même si on ne peut parfois agir que ponctuellement et localement. Pour preuve, et pour avoir une conclusion un peu positive, Partage nous explique comment l’association agit pour aider les enfants, mais pas que les enfants, à travers un partenaire en Palestine, IBDAA :

    « IBDAA est un centre culturel créé en 1994 par et pour les habitants du camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem. Son objectif est de permettre aux enfants d’accéder à la culture pour développer leurs compétences, leur créativité et leur confiance en eux. IBDAA possède une crèche et une école maternelle. Une bibliothèque et un centre informatique sont à la disposition des jeunes du camp qui peuvent aussi participer à des activités sportives ou culturelles (troupe de théâtre, de danse…). IBDAA travaille également avec les femmes du camp à travers le Comité des femmes qui leur propose plusieurs services et a mis en place un atelier de broderie traditionnelle qui leur permet également d’avoir une source de revenus. »

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Israël-Palestine. Ce qu’une membre du Conseil législatif palestinien a appris dans une prison israélienne (Al'Encontre.ch)

    La députée palestinienne Khalida Jarrar après sa libération de prison

    La députée palestinienne Khalida Jarrar après sa libération
    de prison.

    Par Amira Hass

    Khalida Jarrar, membre du Conseil législatif palestinien, a été emprisonnée sans procès, suspectée d’incitation et d’appartenance au Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Elle a été relâchée après 14 mois de détention.

    Des douzaines de Palestiniens qui ont été arrêtés pour des activités contre l’occupation israélienne sont ainsi relâchés chaque semaine. Les caméras qui accompagnaient la libération de Jarrar ont mis en évidence un processus qui a fait partie de la vie quotidienne de centaines de milliers de familles palestiniennes depuis 50 ans. Les premières paroles qu’elle a prononcées lors de sa libération exprimaient d’ailleurs la même chose que dit ou pense chacun des prisonniers relâchés: «C’est un jour heureux à cause de ma remise en liberté, mais c’est aussi un jour triste parce que je laisse derrière moi mes amis, les prisonniers avec lesquels j’ai vécu pendant plus d’une année.»

    Jarrar, qui dirige le comité pour les prisonniers au Conseil législatif, a consacré de longues années à agir en faveur des prisonniers palestiniens et à la lutte pour leur remise en liberté. «Les prisonniers ont perdu leur confiance dans le système politique», a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse suite à sa libération. «Ils détestent quand les politiciens se mettent en avant et font des promesses concernant leur libération alors qu’ils savent pertinemment que ces promesses sont creuses.» Elle a ajouté que les prisonniers ne croient pas non plus à la possibilité d’être libérés grâce à des échanges de prisonniers.

    Au moment de l’emprisonnement de Jarrar, le nombre de Palestiniennes prisonnières dans des prisons israéliennes a battu tous les records précédents – 61 prisonnières et détenues, dont 14 mineures. Dix prisonnières avaient été blessées au cours de leur arrestation, certaines grièvement. Cinq d’entre elles étaient des mineures.

    A cause du surpeuplement dans la prison de Hasharon, une aile supplémentaire a été ouverte dans la prison de Damon, où 20 femmes sont maintenant détenues.

    Avec précaution, Jarrar a expliqué lors de la conférence de presse: «Je sais qu’à cause de l’occupation, l’emprisonnement affecte l’entièreté de la société palestinienne, mais on devrait discuter si, par exemple, l’éducation ne pourrait pas être un moyen de lutte approprié et correct.»

    A l’initiative de la prisonnière vétérane Lina Jarbuni – dont Jarrar dit qu’elle a beaucoup appris – des prisonnières adultes gèrent une école dans les murs de la prison, avec des leçons d’anglais, d’hébreu et d’études sociales.

    Les prisonniers relâchés sont transportés dans une fourgonnette du service des prisons depuis le lieu de détention jusqu’à un des points de passage le long de la Ligne verte entre la Cisjordanie et Israël. En général on ne connaît pas l’heure exacte de leur arrivée au point de passage. La famille de Jarrar a appris qu’elle arriverait au passage de Jabara, au sud de Tulkarem, dans la matinée.

    Son mari, Rassan Jarrar, accompagné de plusieurs membres de la famille et des proches, sont arrivés au point de passage à 8h30 du matin. D’autres personnes qui voulaient lui souhaiter la bienvenue sont venues en bus depuis Ramallah, et ont emprunté la rue étroite vers le point de passage plutôt que de prendre la route directe qui passe à côté de la colonie de Avnei Hefez. Ils ont tous dû marcher à travers les arbres et les rochers sous une température proche de 38 degrés.

    Jarrar a expliqué plus tard qu’elle avait déjà été menée au véhicule du service des prisons à 8h30, mais qu’il y avait eu un retard inexpliqué. Elle avait donc préféré retourner chez ses amis en prison. Elle a été reconduite au véhicule après 10h30, et un gardien lui a menotté les mains et les pieds.

    Le trajet, qui prend en général 10 minutes, a duré une heure à cause de la circulation. Elle est restée menottée jusqu’à leur arrivée au barrage. Ceux qui l’attendaient pouvaient percevoir les signes de son arrivée. Des jeeps militaires faisaient des allers-retour entre le point de passage et ceux qui attendaient pour souhaiter la bienvenue à Jarrar.

    A 11h45, lorsque Jarrar est sortie du véhicule en portant un grand sac en plastique, ceux qui l’attendaient sont allés vers elle, malgré les avertissements de la police. Ils ont crié des salutations à la prisonnière libérée et encensaient la lutte du Front populaire.

    Aymen Oudeh, membre de la Knesset et président de la Liste conjointe [liste présentée par les quatre principales formations arabes], a utilisé son immunité diplomatique pour s’approcher de Jarrar et il a été le premier à lui donner l’accolade.

    Jarrar a expliqué aux journalistes que ce qui irrite le plus les prisonniers – à part les promesses creuses – est la séparation entre social et politique qui existe dans la société palestinienne. La réception qu’elle a reçue – aussi bien au point de passage que chez elle – ressemblait à une célébration privée du Front populaire. Seules quelques personnes qui étaient venues la saluer ne faisaient pas partie de cette organisation.

    «Demandez donc au Fatah pourquoi ils ne sont pas venus», lança quelqu’un. «Ce n’était pas prévu comme un événement fermé.» Mais samedi soir, au Conseil législatif, des milliers de personnes ont participé à la bienvenue de Khalida Jarrar. (Article publié dans Haaretz le 19 juin 2016; traduction A l’Encontre)

    Publié par Alencontre le 22 - juin - 2016

    http://alencontre.org/une-membre-du-conseil-legislatif-palestinien-dans-une-prison-israelienne

    Commentaire: Le FPLP est un parti avec lequel le NPA a de bonnes relations

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Les médecins syriens, piliers de la résistance à Alep

    15 - juin - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Benjamin Barthe La politique de la terre brûlée mise en place par le régime Assad ne les a pas fait fuir. Malgré quatre années de bombardements aveugles, une quarantaine de médecins continuent d’exercer dans la partie est d’Alep, contrôlée par la rébellion. Praticiens locaux engagés dans la révolution, professionnels de la diaspora venus en […]

    Israël. «Ce n’est pas la campagne BDS qui est criminelle»

    15 - juin - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Gideon Levy La lutte contre le mouvement pour boycotter Israël (BDS – Boycott, désinvestissement, sanctions) a atteint en Israël un niveau inédit – celui de la criminalisation. A partir de maintenant il ne s’agit pas simplement d’une campagne de propagande contre BDS (qui ne fait d’ailleurs que le renforcer), ni de l’attitude habituelle qui […]

    Syrie. L’OMS combat le tabagisme… dans les villes assiégées

    12 - juin - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Benjamin Barthe Le 24 février 2016, le New York Times consacrait un article sur le choix effectué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant la composition d’une équipe d’experts devant enquêter sur la santé mentale des populations contraintes de se «déplacer» suite à la guerre. L’OMS engagea une personne dont l’expertise en la matière […]

  • La violence commence-t-elle uniquement lorsque le colon est atteint ? (Ujfp)

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    Plus de 210 Palestiniens tués en six mois, dont 47 mineurs par l’armée en tous types de circonstances, abattus lors d’attaques au couteau ou au tournevis, désarmés sur des checkpoints, blessés à terre, achevés par un soldat fier de son acte.

    Des dizaines de maisons détruites et de terres confisquées, au point que l’UE s’est inquiétée auprès du gouvernement israélien de la forte augmentation de cette pratique. Un gouvernement qui vient d’annoncer l’autorisation de 82 unités de logements dans les colonies.

    Et c’est dans ce contexte là que soudain il devient fondamental (pour qui et pourquoi, nous devons nous poser la question) de dénoncer la violence de l’attentat de Sarona Tel Aviv. Le plus souvent sans avoir jamais dit un mot sur la violence que nous venons de décrire.

    L’UJFP a toujours dénoncé toute violence contre des civils, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, juifs ou non, et a toujours en même temps refusé toute symétrie entre occupant et occupé, oppresseur et opprimé, notamment au niveau des attaques de civils, et a toujours pointé les responsabilités politiques écrasantes de ces attaques de civils, c’est-à-dire les régimes israéliens successifs d’oppression, d’occupation, de colonisation.

    Le désespoir d’une vie écrasée et sacrifiée d’avance, d’un avenir bouché, d’un horizon inexistant dû :

    - à l’impuissance politique d’une direction palestinienne divisée et au chaos que traverse le monde arabe,
    - à l’arrogance et à la violence grandissante du gouvernement israélien, de l’armée et des colons contre eux,
    - au refus des puissances occidentales de sanctionner Israël, ce qui revient à un permis de tuer.

    Tels sont les responsables qui poussent aujourd’hui des jeunes gens à des attaques où et quand ils le peuvent, sans objectif autre qu’exprimer ce désespoir.

    Les médias israéliens glosent actuellement sur les trous dans le Mur et son inefficacité. Ainsi la population israélienne (et d’autres avec elle) devrait se croire à la fois blanche de toute violence, victime d’une violence palestinienne sans cause, « radicalisée » comme ils disent, et protégée de cette violence par des murs. Le seul et pathétique espace de questionnement qui lui est ouvert est celui de leur herméticité.

    Une population enfermée, qui vit sous la botte de l’armée et des colons, à la merci d’une rencontre malheureuse avec un soldat ou un colon, avec impunité acquise pour l’oppresseur, alors que ses fils et filles sont condamnés devant des tribunaux d’exception à des dizaines d’années de prison pour des jets de pierre, a le droit de résister.

    La population palestinienne résiste massivement et quotidiennement dans la non-violence et le sumud [1] le plus souvent. Parfois, plus rarement, des combattants organisent une opération militaire (mais ces opérations sont de toute façon assimilées par le régime et les médias israéliens, voire européens à des attentats contre les civils) et parfois aussi des groupes, aujourd’hui des individus, organisent des attentats contre des civils.

    Ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie savent ce que cela signifie, tortures et violences de l’armée coloniale contre des civils, exactions impunies de l’OAS contre des civils, attentats du FLN contre des civils...

    Pouvait-on décemment mettre sur le même plan, ces divers types de combattants ? Il y a aussi ceux qui se souviennent de l’occupation de la France et de la requalification des opérations de la Résistance en opérations terroristes. Une résistance dont personne n’aurait décemment exigé qu’elle soit désarmée ou « non violente ».

    De même, pendant la guerre du Viêt Nam, on retrouvait l’idéologie coloniale dans la dénonciation systématique des opérations du Viêt-Cong par une presse tout aussi coloniale. Mais du Viêt Nam nous avons retenu une leçon : le colon ne peut gagner, aussi puissant soit-il, contre un peuple en lutte pour son indépendance et ses droits. La seule issue lorsqu’une population indigène et une population coloniale doivent coexister dans le même espace est celle du compromis, et du partage des droits, comme de la souveraineté.

    L’écho français actuel sur les violences policières contre les manifestants opposés à la loi travail, devrait résonner à nos oreilles. Les médias du pouvoir se contentent de pointer la violence des manifestants et s’appliquent à gommer la répression policière qui accompagne la politique de mise au pas du salariat français, à coup de 49-3 et de démantèlement des systèmes de protection du travail. La méthode est globale, ne nous y trompons pas. Elle n’est pas nouvelle, mais le temps d’aujourd’hui est celui de l’effacement des causes et des responsabilités et du TINA (there is no alternative). Cela sert à imposer la loi du plus fort, envers et contre tout.

    mardi 14 juin 2016 par le Bureau national de l’UJFP

    [1Sumud un terme palestinien désignant une forme de résistance faite de détermination et de ténacité.

    http://www.ujfp.org/spip.php?article5007