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Révolutions Arabes - Page 218

  • La « Communauté Internationale » peut-elle encore ignorer la nature du gouvernement israëlien? (UJFP)

    Est-il encore possible de prétendre que dans la situation d’aujourd’hui il peut exister un "processus de paix" au Proche-Orient ?

    Il y a entre mer Méditerranée et Jourdain autant de Juifs israéliens que de Palestiniens, mais ces derniers subissent une série de formes différentes de discrimination et de domination. Benyamin Netanyahou qui vient de remporter les élections israéliennes a été très clair pendant la campagne électorale : il n’y aura ni retrait, ni Etat palestinien. Plus que jamais, il est décidé à transformer les Palestiniens en les Indiens du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain.

    Il assume ouvertement, avec le gouvernement qu’il vient de former, un apartheid que plus personne ne peut nier.

    Et la « communauté internationale » laisse faire ! Elle continue de considérer Israël comme un Etat normal. Alors que de nombreux Etats, y compris la Russie, sont sanctionnés pour des manquements au droit international, Israël continue de bénéficier de conditions commerciales exceptionnelles. Ses dirigeants voyagent librement malgré les crimes de guerre ou crimes contre l’humanité qu’ils ont commis et continuent de commettre.

    Le monde détourne pudiquement les yeux devant la souffrance des Gazaouis asphyxiés par le blocus, ou l’apparition de lignes de bus séparées en Cisjordanie.

    Aucun gouvernement occidental n’utilise le rapport de l’organisation israélienne « Breaking the silence » (rompre le silence) qui explique, témoignages à l’appui que les chefs de l’armée israélienne ont donné l’ordre de tuer un maximum de civil-e-s pendant l’été 2014 à Gaza.

    Le gouvernement Nétanyahou-Benett, même sans Avigdor Liberman (qui proposait autrefois de lancer une bombe atomique sur le barrage d’Assouan), ne dissimule même plus ses références idéologiques [*].

    La nouvelle ministre de la « justice » Ayelet Shaked a formulé son programme vis-à-vis des femmes palestiniennes : « Elles doivent mourir, et leurs maisons doivent être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies, et leur sang devrait être sur nos mains. C’est aussi valable pour les mères des terroristes morts ».

    Quant au nouveau ministre de la défense Moshé Yaalon, il n’a pas seulement réitéré les menaces habituelles d’utiliser la bombe atomique contre l’Iran. Il s’est vanté des meurtres de civils et a promis de recommencer : « Nous allons faire du mal aux civils libanais, y compris aux gamins. Nous avons eu un débat très long et sérieux. Nous l’avons fait dans la Bande de Gaza, nous allons le faire dans n’importe quel cycle d’hostilités à l’avenir. »
    Et aussitôt la colonisation s’est accélérée avec l’annonce de la construction de centaines de logements dans la colonie de Pisgat Zeev.

    Le gouvernement israélien pense que tout lui est permis. Il n’a pas tort.

    Il expulse des militant-e-s solidaires de la Palestine en toute impunité. Aucune mesure de rétorsion n’est prise contre les Israélien-ne-s qui voyagent.

    Alors nous disons : ça suffit !

    Ce déni du droit international, cette complicité avec un État qui ne dissimule même plus ses crimes et ses violations du droit, cette hypocrisie d’une grande partie du "monde libre", ne sont plus supportables.

    LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET EN PREMIER LIEU LA FRANCE DOIVENT ENFIN SE DÉCIDER À SANCTIONNER EFFICACEMENT CET ÉTAT VOYOU.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 12 mai 2015

     
  • Nouveautés sur Info-Palestine

    La dictature égyptienne pousse les migrants à la mer

    David Hearst - 15 mai 2015

     

    Echec de l’OLP dans la crise de Yarmouk

    Ahmad Melhem 13 mai 2015

     

     

     

     

    Israël : mourir dans les « garages pour enfants »

    Julie Couzinet 12 mai 2015

  • Humour algérien (Dilem)

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  • Tunisie: Appel contre le projet de loi sur la répression des atteintes aux forces armées (Afriques en lutte)

    http://www.jeuneafrique.com/photos/009072011131147000000tunisierevolution.jpg

    Le gouvernement tunisien a adopté le projet de loi sur la répression des atteintes aux agents des forces armées qu’il a soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

    Dans son exposé des motifs, le projet de loi vise à protéger les agents des forces de l’ordre et les soldats contre les menaces qui pèsent sur leurs vie et leur sécurité et, partant, sur celle de la société tout entière.

    Nous, associations et organisations signataires de cet appel tenons à souligner la nécessité de protéger nos forces armées, de les doter des ressources matérielles et morales nécessaires afin qu’elles puissent faire face au danger terroriste qui menace notre société, de protéger et de soutenir leurs familles, en cas de détresse. Mais nous considérons, en même temps, que le projet en question constitue une menace contre la liberté d’expression et d’opinion.

    Ce projet de loi est de nature à réinstaurer le climat de défiance, de suspicion, de peur et de rupture, qui a marqué les rapports entre les forces de sécurité et les citoyens tout au long des décennies de despotisme que l’on croyait révolues, malgré la persistance de certaines pratiques.

    Le texte prévoit des peines très lourdes allant jusqu’à la peine de mort, et exempte, en retour, les forces de l’ordre de toutes poursuites pénales, consacrant ainsi leur impunité. Il est contraire à la Constitution tunisienne à toutes les conventions internationales pertinentes. Nous, associations et organisations signataires, affirmons solennellement que le projet de loi :


    - · Contredit clairement les principes de liberté d’expression et d’édition garantis par la Constitution ainsi que le droit d’accès à l’information, la divulgation de certaines informations étant considérée comme un crime dont le châtiment peut aller jusqu’à dix ans de prison ;
    - · Il introduit des notions équivoques comme « l’outrage aux forces de la sécurité intérieure », passible de deux ans de prison. Outre l’atteinte à la liberté d’expression, ce type d’infraction met les institutions militaires et de sécurité au dessus de toute critique et de toute réforme ;
    - · Alors que la Constitution garantit le droit à la vie, et charge l’État de protéger la dignité de la personne et son intégrité physique, le projet de loi bafoue ce droit en exonérant les forces de sécurité de toute responsabilité pénale, en cas de blessures causées à des citoyens, même mortelles, lors de la « répression d’agressions ».
    - · Le texte est si obscur qu’il permet de légaliser les atteintes contre les citoyens, les violations des droits de l’Homme et assure l’impunité des forces de l’ordre ;
    - · Le projet contredit des droits de l’homme et les principes fondamentaux du droit international consacrés par des conventions que l’État tunisien est tenu de respecter, et en en particulier : La Déclaration universelle des droits de l’Homme, Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, -inhumains ou dégradants Le Statut de la Cour pénale internationale dont l’État tunisien est partie.
    - · Il contrevient également aux principes et normes internationaux relatifs aux forces armées dont notamment les Principes de la Havane de 1990 qui réglementent l’usage de la force et des armes à feu par les fonctionnaires chargés de l’exécution des lois.
    - · Le projet de loi cite le préambule de ce document international appelant à la protection des forces de sécurité, mais ignore délibérément d’autresrecommandations essentielles dans le même document contre la dérive sécuritaire, comme l’élaboration de lois encadrant avec précision le recours à la force et prévoyant un contrôle strict de son usage, la pénalisation des violences non justifiées contre les citoyens…
    - · Il comporte une acception élargie de la notion de « protection » des familles et des personnes dépendant légalement de membres des forces armées : incluant même celles impliquées dans des affaires de droit commun.
    - · Le texte, s’il vient à être adopté, assurera l’impunité pour ceux parmi les agents des forces armées compromis dans les affaires des blessés et des martyrs de la Révolution non encore traitées par la Justice. Et ce en application de la règle du texte « le plus clément » pour l’accusé. Nous, associations et organisations signataires, Appelons toutes les composantes de la société civile et de la scène politique à s’opposer à ce projet et à le faire échouer. Parce qu’il constitue une menace contre la liberté et la démocratie ; parce qu’il balise le terrain au retour de l’État sécuritaire contre lequel le peuple s’est insurgé Affirmons que le dispositif pénal existant, relatif à la protection des forces de sécurité est amplement suffisant pour réprimer les atteintes à leur encontre ; Appelons l’ARP à ne pas adopter ce projet de loi.

    15 mai 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/tunisie-appel-contre-le-projet-de

    Les Associations et organisations signataires :

    - Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT)
    - Ordre National des Avocats Tunisiens (ONAT)
    - Association des Magistrats Tunisiens (AMT)
    - Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH)
    - Union des Magistrats Administratifs(AMA)
    - Coordination Nationale Indépendante pour la Justice Transitionnelle (CNIJT)
    - Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH)
    - Association des Femmes Démocrates (ATFD)
    - Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD)
    - Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)
    - Ordre des Huissiers de Justice (OHJ)
    - -Institut Arabe des Droits del’Homme (IADH)
    - -Fondation Chokri Belaid contre la Violence (FCBCV)
    - Association Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civique (AVDEC)
    - Association « Doustourna » (AD)
    - Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)
    - -Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES)
    - Section Régionale des Avocats de Tunis (SRAT)
    - Fédération des Tunisiens Pour une Citoyenneté des deux rives (FTCR)
    - Association des Tunisiens en France (ATF)
    - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens(UTIT)
    - Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)
    - Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie (CVDT Belgique)
    - Réseau Euro-maghrébin Culture et Citoyenneté (REMCC)
    - Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF)
    - Association des Travailleurs Tunisiens en Suisse (ATTS)

     

  • Tunisie : recrudescence des luttes pour les salaires et l’emploi (Essf)


    La vague révolutionnaire qui a débouché sur la fuite de Ben Ali exprimait bien entendu une immense aspiration à la liberté. Mais elle n’était pas que cela.


    Parmi ses mots d’ordres figurait également la revendication de vivre dignement, à commencer en ayant un emploi. Ce n’est pas un hasard si tout s’était enclenché à partir du geste désespéré d’un jeune vendeur ambulant de l’intérieur du pays. Ce n’est pas un hasard non plus si, trois ans plus tôt, avait eu lieu le soulèvement social du bassin minier de Gafsa qui a servi de répétition générale à la révolution de 2011.

    Des lendemains sociaux qui déchantent

    Malgré cela, la situation matérielle de la grande majorité de la population s’est considérablement dégradée depuis le 14 janvier 2011.  A partir du printemps 2011 les mobilisations ont reflué. Dans la foulée, de multiples raisons ont été ensuite avancées pour remettre perpétuellement les batailles sociales à plus tard.


    * Tout d’abord « le risque de voir le pays sombrer dans le chaos », puis la nécessité de « paix sociale » avant les élections d’octobre 2011, suivi d’un réel moment de démoralisation des militant-e-s après les résultats de celles-ci.


    * En 2012 et 2013, il en a été de même. Le spectre d’un « hiver islamiste » hantait en effet la Tunisie, ponctué notamment par les exactions de milices islamistes et de la police, la volonté gouvernementale de remettre en cause les droits des femmes, les tirs policiers à la chevrotine sur la population de Siliana fin novembre 2012, l’attaque du siège de l’UGTT le 4 décembre 2012, le meurtre de dirigeants du Front populaire le 6 février 2013, puis le 25 juillet.


    * Au lendemain de ce deuxième assassinat, la constitution du « Front de salut national » où se retrouvaient notamment le Front populaire et Nidaa Tounes, puis le « dialogue national » sous l’égide de l’UGTT et du syndicat patronal ont donné de nouveaux arguments pour geler les luttes sociales.

    Résultat, le bilan des années 2011-2013 a été catastrophique sur le plan économique et social :


    * d’un côté la politique néo-libérale en vigueur sous Ben Ali s’est poursuivie de plus belle,
    * de l’autre les chômeurs ont été plus nombreux, les démunis encore plus pauvres, et les salariés ayant un emploi stable ont vu leur pouvoir d’achat se dégrader considérablement.

    La remontée fulgurante des luttes revendicatives

    Le gouvernement qui a succédé en janvier 2014 à celui d’Ennahdha a prolongé et renforcé la politique économique et sociale antérieure. Mais certaines des raisons avancées précédemment pour remettre les luttes sociales au lendemain ont perdu de leur crédibilité. Fin octobre 2014, le nombre total de journées de grève depuis le début de l’année avait déjà dépassé le chiffre record de l’année 2011. 1Dans les mois qui ont suivi, une avalanche de conflits s’est développée.

    * Une partie sont menés par « les plus précaires comme ceux qui travaillent sur les chantiers et dont beaucoup gagnent moins que le SMIC, ou encore les chômeurs. Cette catégorie ne va pas rester les bras croisés. Ils ont attendu depuis quatre ans dans l’espoir d’une feuille de route prenant en con- sidération leur situation. Mais il n’y a rien eu » expliquait début janvier 2015 Abderrahmane Hedhili. (2)
    Depuis le début de 2015, de multiples luttes pour l’obtention d’un emploi se développent. Dans la région de Gafsa, où le taux de chômage est officiellement de 26 %, des chômeurs paralysent totalement le bassin minier et toute l’industrie chimique tunisienne dépendant du phosphate. C’est une situation inédite en Tunisie qui aggrave encore plus la crise générale du pays.

    * Les luttes sont également multipliées parmi les salariéEs ayant un emploi stable, et notamment ceux du secteur public qui ont rongé leur frein depuis plus de trois ans : les salaires des fonctionnaires ont par exemple été gelés depuis 2012, alors que l’inflation cumulée a été de 17,2 % sur les trois dernières années. Figure le plus souvent en bonne place la revendication d’application d’accords qui ont été signés, mais qui n’ont jamais été appliqués.
    Les salariés des transports ont ouvert le bal en 2015, avec notamment une grève sans préavis qui a paralysé plusieurs jours Tunis mais s’est terminée par un échec.

    Début avril 2015, les enseignantEs du secondaire, ont remporté par contre une victoire historique : après plusieurs grèves de 48h à près de 100%, le blocage des examens du premier trimestre 2015 et la menace de bloquer également les examens de fin d’année, ils/elles ont obtenu des revalorisations salariales étalées sur les trois prochaines années de 30 à 40 % suivant la situation personnelle des intéressés, ainsi que la mise en place d’un « dialogue national sur la reconstruction de l’éducation ». Participent à ce débat le gouvernement, les syndicats enseignants et les principales associations. Les syndicalistes enseignants ont exigé et obtenu que le patronat, dont l’objectif est de privatiser l’Education, soit exclu de ce « dialogue ».

    * Cette victoire a renforcé la confiance de salariéEs dans leur capacité à lutter.
    C’est en particulier le cas dans le secteur public où toutes les branches organisent successivement des journées de grève massivement suivies.Comme dans le cas de l’enseignement, les revendications combinent en général à la lutte pour les salaires celle pour la défense et la reconstruction du service public.
    Des grèves ont également lieu dans le secteur privé, par exemple dans la grande distribution, l’industrie alimentaire ou le tourisme. (3)

    Quel positionnement de l’UGTT ?

    Interrogé à ce sujet, Fathi Chamkhi (4) répond : "Suite à ces luttes, la direction de l’UGTT, qui avait accepté auparavant le gel des salaires dans la fonction et le secteur public, vient d’obtenir leur revalorisation pour 2014. Le Secrétaire général de l’UGTT a fini par hausser le ton à l’égard des patrons, considérant que les salariés ont consenti d’énormes sacrifices, contrairement aux patrons qui s’en sortent plutôt bien, eut égard à la situation dramatique actuelle.(5) L’UGTT exige notamment de nouvelles négociations salariales dans le secteur privé.
    En attendant, la tension sociale est à son comble face à un gouvernement, critiqué de toute part, à qui les Institutions financières internationales et l’Union européenne assignent la tâche suicidaire de maintenir le cap de l’austérité, de la restructuration néolibérale du marché intérieur".

    12 mai 2015  LEROUGE Dominique

    Pour les notes:

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34932

  • Israël : la hiérarchie des discriminations (Essf)

     
    Israël : la hiérarchie des discriminations

    Juifs éthiopiens, chrétiens érythréens, Palestiniens de toutes confessions...

    Quand on parle d’Israël, on sait en général qu’il y a des Juifs et des Arabes, avec entre eux une domination coloniale des premiers sur les seconds, et un conflit centenaire résultant de cette agression coloniale. Ce que l’on connaît beaucoup moins, ce sont les contradictions internes aux deux sociétés. Israël est une société divisée non seulement en classes, mais aussi en groupes ethniques fortement hiérarchisés.

    Au sommet de la pyramide, les Ashkénazes, c’est-à-dire les Juifs originaires d’Europe et d’Amérique du Nord : ce sont leurs arrière-grands-parents qui ont créé l’État et la société israélienne, à leur image.

    En dessous, les Juifs originaires du monde arabe et du bassin méditerranéen (Séfarades), sommés de « s’occidentaliser » pour devenir de véritables Israéliens.

    Tout en bas, exclus du collectif national – Israël se définissant comme un « État juif » – et victimes d’une discrimination structurelle, les Arabes de Palestine. Les Palestiniens sont eux aussi divisés dans l’attribution, ou plutôt la suppression, des droits : citoyens pour ceux qui vivent dans les frontières antérieures à la guerre de 1967, sujets d’une occupation militaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, donc sans droits civiques, et réfugiés, que l’ont peut aussi diviser entre ceux qui mènent, dans leur exil, une vie « normale » et ceux qui résident dans des camps.

    Un racisme décomplexé

    Ces dernières semaines, ce sont les Juifs éthiopiens qui sont au cœur de l’actualité : être noir, ça ne fait pas très juif, et cette communauté est l’objet d’un racisme décomplexé, en particulier de violences policières dans les quartiers du sud de Tel Aviv où ils sont concentrés. C’est contre cette violence que les Éthiopiens sont venus manifester en masse la semaine dernière à Tel Aviv, et leur manifestation a été réprimée par des méthodes utilisées en général contre les Palestiniens. « On nous a traités comme des Arabes », s’est plaint un de leurs porte-parole, lui-même ayant fait son service militaire dans la sinistre police des frontières, spécialisée dans la répression des Palestiniens. Un juste retour de bâton, diront certains…

    Mais, comme toute société d’apartheid, la hiérarchisation des groupes est sans fin. Il y a les non-juifs et non-arabes : les travailleurs migrants légaux (Philippins et Indiens pour le travail domestique, Thaïlandais pour le prolétariat agricole) et illégaux, auxquels il faut ajouter les réfugiés (essentiellement du Sud-Soudan, d’Éthiopie et d’Érythrée) demandeurs d’asile. Ces derniers sont considérés comme des « infiltrés » et subissent la chasse à l’homme d’une unité spéciale de la police, enfermés dans un camp de rétention le temps nécessaire d’entendre leur demande de reconnaissance comme réfugiés.

    Un État qui ne respecte pas les conventions internationales

    Car, si Israël a signé les conventions internationales sur les réfugiés, ses instances rejettent systématiquement les demandes d’asile et les refoulent dans des pays africains (c’est bien connu. tous les noirs sont frères !)… où d’ailleurs on ne leur reconnaît aucun droit. Comble de l’hypocrisie, sous la menace d’une rétention illimitée, on leur fait signer une déclaration de « départ volontaire ». Saisie par les organisations de soutien aux réfugiés et des organisations de défense des droits de l’homme, la Cour suprême a reconnu comme légales la rétention et l’expulsion « volontaire », ainsi que le non­-respect des conventions internationales sur les réfugiés.

    Le traitement des réfugiés par le régime israélien est d’autant plus révoltant qu’il n’y a pas si longtemps que ça, nos propres grand-parents ont souvent été des apatrides, des exclus du droit livrés à ceux qui mettaient en œuvre la solution finale. On aurait espéré que leurs petits-enfants en tirent des leçons de tolérance et d’acceptation de l’autre. Mais, pour paraphraser Benyamin Netanyahou, « ils ont oublié ce que c’est d’être Juif »...

    De Jérusalem, Michel Warschawski

     * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 289 (14/05/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34956

  • Israël : La fuite en avant dans l’apartheid (Alternative Libertaire)

    La victoire de la droite israélienne masque l’unanimisme des sionistes de tous bords pour enterrer tout espoir de paix juste et durable. La seule solution pour qu’advienne une véritable égalité des droits reste l’abandon de la perspective d’un « État juif ».

    Les derniers sondages avaient laissé espérer une Knesset ingouvernable, ce qui aurait été la moins mauvaise issue pour les Palestiniens. Il n’en a rien été. Avec 67 sièges sur 120, la coalition d’extrême droite dirigée par Benyamin Nétanyahou a les mains libres pour gouverner.

    L’échec d’Obama

    Les grands battus, ce sont les travaillistes alliés à Tzipi Livni (vingt-quatre sièges et quarante avec les alliés potentiels). Faut-il avoir des regrets ? Non. Il n’y a pas un seul crime contre le peuple palestinien dans lequel la pseudo « gauche sioniste » ne soit pas impliquée : la Nakba en 1948, la colonisation après 1967, le massacre de Plomb durci à Gaza ou la construction du mur de l’apartheid. Le dirigeant travailliste Herzog a d’ailleurs fait campagne en affichant sur les murs : « Avec Nétanyahou et Bennet, vous allez vivre avec les Arabes, nous on vous garantit la séparation. »

    L’alliée des travaillistes, Tzipi Livni est une ancienne du Mossad, spécialiste des assassinats ciblés et elle dirigeait le pays au moment du massacre de Plomb durci (en 2008-2009, 1 400 morts). Le militant palestinien Ali Abunimah rappelle que si le tandem Herzog-Livni l’avait emporté, les Palestiniens auraient été entraînés dans des pseudo-négociations qui, comme toujours, auraient été des exigences de capitulation. Avec Nétanyahou qui a affirmé qu’« il n’y aura pas d’État palestinien et aucun retrait de Cisjordanie » et qui multiplie les nouvelles constructions dans les colonies, il n’y aura pas de négociations.

    Pour Obama, qui avait été plusieurs fois humilié par Nétanyahou, cette issue est une mauvaise nouvelle. Sa volonté de faire pression sur la direction sioniste sans jamais recourir aux sanctions est un échec. Obama a donné plus de 3 milliards de dollars d’aide militaire à Israël en 2014, permettant ainsi à l’agresseur de renouveler son stock de munitions. Finalement, cela a conforté les électeurs israéliens dans l’idée que tout leur était permis.

    Pourquoi Nétanyahou a-t-il réussi à rallier les hésitants ?

    Parce que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Pourtant, il a peu été question de la Palestine pendant la campagne électorale. À quoi bon ? La colonisation, l’extension des colonies et les nouvelles constructions semblent faire consensus. Pourquoi changer de politique puisque le pays, non sanctionné, n’en subit pas les conséquences ?

    L’occupation a tué toutes les solutions politiques : deux États, c’est impossible. La ligne verte (la frontière internationalement reconnue) n’existe plus. Un État où les droits seraient égaux, c’est impossible avec le sionisme.

    Alors les Israéliens qui sont entrés de plus en plus consciemment dans l’apartheid institutionnel ne voient plus comment changer de politique.

    Ils espèrent toujours qu’à terme, les Palestiniens deviendront les « Indiens » du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain. Ils imaginent que le fait accompli colonial sera légalisé. Nétanyahou a réussi à faire peur à un électorat raciste en expliquant que ses opposants ne pourraient pas gouverner sans l’appui des « Arabes ».

    Nétanyahou n’a pas seulement eu les voix des colons et de l’extrême droite.

    Il a rallié une bonne partie des voix des Juifs orientaux qui sont pourtant les premières victimes de sa politique ultralibérale. La proportion des Juifs israéliens vivant sous le seuil de pauvreté est montée à 21 %.

    À rebours de l’évolution géopolitique

    Nétanyahou a vécu aux États-Unis. Il est lié à la droite républicaine. Il considère Obama comme une anomalie et il agit comme si, éternellement, Israël allait bénéficier du parapluie américain et être un porte-avions occidental au Proche-Orient. Mais le monde bouge. Nétanyahou a toujours fait campagne en diabolisant l’Iran et en prônant une « guerre préventive » qui mettrait à feu la région et ferait oublier la question palestinienne.

    Les gesticulations de Nétanyahou sont d’autant plus indécentes quand il accuse l’Iran de vouloir fabriquer la bombe atomique que le pays de la région qui possède notoirement de nombreuses têtes nucléaires, tout en ayant énergiquement refusé de signer le moindre traité international sur cette question, c’est Israël.

    Le rapprochement entre l’Iran et les États-Unis qui s’esquisse semble irréversible parce qu’il y a un ennemi commun (Daech). Du coup le pari de Nétanyahou, qui consiste à continuer de faire plier la direction américaine, devient risqué.

    Dans les mois qui ont précédé le vote, Nétanyahou s’est alarmé du BDS (campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions). Ce mouvement continue de remporter des succès. Ainsi, la société française Poma qui avait été pressentie pour la construction d’un téléphérique à Jérusalem, s’est très vite désistée.

    L’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale annonce peut-être des poursuites contre les dirigeants israéliens. Il est bien téméraire dans ces conditions de s’opposer au protecteur américain.

    Dans la fragmentation de la Palestine réalisée par des décennies d’occupation, de violences et d’apartheid, on oublie souvent les Palestiniens d’Israël qui représentent plus de 20% de la population et subissent, « légalement », de très nombreuses discriminations dans un État qui se définit comme « juif ». Jusque-là, ils s’abstenaient massivement ou se présentaient en ordre dispersé. Le fasciste Lieberman, pour les éliminer de la Knesset, avait eu l’idée de porter à 3,25% le seuil pour avoir des députés.

    Un espoir : la liste commune

    Du coup, les partis palestiniens se sont unis (avec également Hadash, parti d’extrême gauche rassemblant Juifs et Palestiniens). La liste commune qu’ils ont présentée, comportait aussi trois candidats juifs. Avec quatorze sièges, elle devient la troisième force du pays. Elle a fait reculer l’abstention et a permis une unité palestinienne jamais réalisée jusque-là.

    Parmi les élu.e.s, la militante Haneen Zoabi, présente sur le Mavi Marmara lors de la flotille pour Gaza en 2010 et victime de menaces et de violences en plein parlement. Seul point noir : la faiblesse du vote juif pour cette liste. La rupture avec le sionisme reste la question clé pour une paix fondée sur l’égalité des droits.

    Pierre Stambul (Union juive française pour la paix et ami d’AL)

    http://alternativelibertaire.org/?Israel-La-fuite-en-avant-dans-l

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    In this 1971 photo from the UNRWA archive, Palestinian refugees pose for a picture in the New Amman refugee camp in Eastern Jordan. (photo credit: AP/G.Nehmeh/UNRWA Photo Archives)

     Jordanie 1971

     

    Avi Mograbi, la violence d’Israël dans l’objectif

     

    Regards, mercredi 13 mai 2015
  • Gens de Gaza

  • Bientôt à Brest!

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    Comme vous le savez sans doute une nouvelle flottille est en préparation, dans le prolongement de la Flottille de la Liberté 2011 puis de l'Arche de Gaza,  pour dénoncer et tenter de briser le blocus illégal de Gaza.

    Gaza qui est dans une situation particulièrement critique entre blocus israéien et blocus égyptien, toujours en ruines dans le silence général.

    Nous sommes restés en contact régulier avec eux. C'est comme ça que nous avons aussi soutenu le passage de l'Estelle en France en 2012 (escales en Bretagne, à Dournenez, et en Corse) et que nous avons soutenu l'Arche, détruite par un missile l'été dernier.

    Nous nous sommes aussi engagés à faire connaître leur campagne politiquement et médiatiquement. Le moment est venu:

    L'un des 3 bateaux, le navire suédois-norvégien, le Marianne, vient de quitter Gothenberg, direction par étapes  le Danemark puis le sud, mer du Nord, Manche puis Atlantique avant de passer Gibraltar vers la Méditerranée. C'est un ancien batau de pêche transformé pour la campagne, avec 5 membres d'équipage et environ 8 passagers.
    Elle transporte du matériel médical et des panneaux solaires pour Gaza. Jusqu'à l'approche de Gaza ce sont des militants qui font le voyage. Ensuite des personnalités. 

    Le Marianne va faire escale à Brest d'ici une dizaine de jours. Il faut faire connaître leur démarche de solidarité et accompagner leur escale. 

     
    Nous espérons que vous participerez à cette action avec nous. Dès à présent réservez vous pour les 21 et 22 mai!