Révolutions Arabes - Page 235
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Bordeaux Palestine
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La guerre est-elle finie pour les harkis ? (Les Inrocks)
*Les harkis sortent peu à peu de la stigmatisation grâce aux combats menés par les anciennes et les nouvelles générations.
L’historien Abderahmen Moumen retrace le parcours de cette communauté doublement malmenée par l’Histoire, au moment où l’on commémore la fin de la guerre d’Algérie.
Même si les travaux scientifiques récents ont transformé la “question harkis” en un objet historique légitime, les harkis, longtemps relégués et oubliés, sont régulièrement invités dans la polémique publique. De la référence aux“collabos” du président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2001 aux“sous-hommes” par Georges Frêche en 2006 jusqu’à la reconnaissance de la “dette immense” de la France envers eux par Manuel Valls, lors du discours d’hommage aux harkis le 25 septembre 2014, et la récente évocation des harkis par le maire de Béziers, Robert Ménard, lors de l’inauguration de la rue du Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc”.
1954-1962 : les harkis, un monde derrière un mot
Après le déclenchement de la guerre d’Algérie le 1er novembre 1954, l’armée française décide de se renforcer par l’emploi de troupes supplétives. Les harkis ne sont en réalité qu’une composante des formations supplétives mises sur pied pour suppléer l’armée française durant ce conflit.
Cinq catégories ont ainsi existé -durant ce que l’on appelait encore des “opérations de maintien de l’ordre” :
les goumiers des Groupes mobiles de police rurale (GMPR) transformés ensuite en Groupes mobiles de sécurité (GMS),
les moghaznis chargés de la protection des Sections administratives spécialisés (SAS),
les ‘assas (gardiens) des Unités territoriales (UT),
les groupes d’autodéfense (GAD), et enfin, les plus connus,
les harkis, composant les harkas – de l’arabe “mouvement” –, salariés embauchés localement, au départ à la journée puis sous contrat d’un mois renouvelable, dont les blessures sont considérées comme des “accidents du travail”.
Ce terme s’étend par la suite à l’ensemble des supplétifs du fait de l’importance numérique des harkis au regard des autres unités (63 000 en janvier 1961). Après la venue en France de ceux que l’on désigne par l’expression de “Français musulmans rapatriés”, le terme harkis amalgame tous ces “Français de souche nord-africaine” (FSNA) ou ces “musulmans” qui se sont placés du côté de l’armée ou du gouvernement français (environ 250 000 personnes en février 1961). Qu’ils soient mili- taires engagés, ou appelés soumis à la conscription, auxiliaires administratifs vestiges d’un certain ordre colonial (bachaga, agha, caïd), fonctionnaires ou élus, nombre d’entre eux sont qualifiés à tort de “harkis”.
Face à la dégradation des conditions de vie de la paysannerie algérienne, et dans le contexte d’une guerre brutale dont l’enjeu est la mobilisation des masses rurales, l’utilisation de supplétifs par l’armée française dépasse largement la simple nécessité militaire pour devenir un véritable enjeu politique.
La signature des accords d’Évian le 18 mars 1962 scelle néanmoins l’avenir des supplétifs. Citoyens français de statut de droit local – à la différence des Européens d’Algérie de statut de droit civil – mais d’ores et déjà considérés comme de futurs citoyens algériens, ne disposant pas d’un statut militaire, ils sont rendus à la vie civile, désarmés et renvoyés dans leur foyer. Consignes et circulaires de ce printemps 1962 limitent tant l’engagement dans l’armée que le transfert des “musulmans mena- cés”, sous-estimant la probabilité de représailles massives après l’indépendance, justifiant ainsi l’emploi de la notion d’abandon par le mouvement associatif harki, puis par les historiens et les politiques.
Par le biais des transferts officiels minimalistes, de ceux, clandestins, des réseaux d’anciens officiers SAS, ou de l’immigration économique, ce sont environ 21 000 anciens supplétifs, accompagnés de leurs familles, qui réussissent à s’installer en France durant les années 1960, sur un total de 41 000 familles de rapatriés français musulmans. Aujourd’hui encore, le nombre d’anciens supplétifs victimes de représailles et le nombre de ceux qui, restés en Algérie, ont échappé aux violences – phénomène plus important que l’on ne soupçonne – est impossible à préciser.
1962-1991 : camps, tutelle sociale et révoltes
Arrivés en France, les harkis ne sont pas considérés comme des rapatriés à part entière, mais considérés comme des réfugiés, à qui la nationalité française ne pourra être reconnu que devant le juge d’instance… De crainte d’une récupération par une OAS encore menaçante et par souci d’éviter, sur le territoire français, une prolongation des hostilités entre anciens supplétifs et membres du FLN, six camps de transit et de reclassement, dont l’encadrement est plus militaire que civil, sont ouverts dans le sud de la France : le camp du Larzac dans l’Aveyron et de Bourg-Lastic dans le Puy-de-Dôme (juin-septembre 1962), celui de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales (septembre 1962- décembre 1964), de Bias dans le Lot-et-Garonne (1963-1964), de Saint-Maurice L’Ardoise dans le Gard (septembre 1962-1963) et de La Rye dans la Vienne.
Le camp de Rivesaltes constitue cependant l’épicentre des camps harkis. En fonctionnement, pour ces “réfugiés algériens”, de septembre 1962 à décembre 1964, près de 22 000 personnes y transitent avant d’être dispersés dans toute la France. Au moins 136 personnes, essentiellement des enfants et des personnes âgées, décéderont dans le camp. Une tutelle sociale spécifique se poursuivra encore de nombreuses années dans les espaces de concentration des familles de harkis : les “cités d’accueil” de Bias et de Saint-Maurice-L’Ardoise pour les familles désignées par les pouvoirs publics comme “irrécupérables” (handicapés physiques, invalides, veuves et orphelins…) ; 75 hameaux forestiers essentiellement situés dans les régions du Languedoc-Roussillon, de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et de Corse ; enfin les cités urbaines des villes.
Si une partie de ces familles se disperse sur l’ensemble du territoire national, certaines cumulent les handicaps : faible qualification professionnelle des parents, scolarisation en vase clos des enfants, relégation spatiale empêchant toute forme d’intégration. En mai 1975, une révolte se propage parmi les habitants du camp de Bias et de celui de Saint-Maurice L’Ardoise, se diffusant ensuite à l’ensemble des hameaux forestiers et autres concentrations de familles d’anciens supplétifs. Cette révolte est surtout le fait de jeunes nés, pour la plupart, durant la période de la guerre d’Algérie. Face à cette situation insurrectionnelle, des mesures sont prises par les pouvoirs publics aboutissant à la destruction des camps de Saint-Maurice L’Ardoise et Bias. Néanmoins, le malaise demeure et aboutit à de nouveaux remous en 1991 – avec nombre de jeunes nés cette fois-ci en France après la guerre d’Algérie – qui remet sur le devant de la scène médiatique la “question harkis”.
1991-2015 : la longue route de la reconnaissance
Après l’instauration d’une histoire officielle et mythifiée en Algérie, après les silences et la difficile transmission de cette histoire complexe des deux côtés de la Méditerranée, la question des anciens supplétifs de la guerre d’Algérie ressurgit, le plus souvent par le biais de la seconde génération, dans le cadre des “accélérations de mémoires” des années 1990-2000.
Ces résurgences mémorielles sont à mettre en relation avec la guerre civile algérienne des années 1990 et avec ses résonances en France, ainsi qu’avec la reconnaissance par l’Assemblée nationale du terme “guerre d’Algérie” le 10 juin 1999, ouvrant la voie d’une remémoration et d’une médiatisation de cette page de notre histoire.
La réapparition de la “questions harkis” est ainsi liée à plusieurs facteurs. Outre les révoltes, un certain nombre de lois votées en faveur des familles d’anciens supplétifs (1987, 1994, 1999, 2005) modifie leur image au sein de l’opinion. Le terme “harkis”, hier vilipendé, est aujourd’hui assumé par une large frange de la seconde génération. Les travaux scientifiques actuels, en éclairant la complexité de cette histoire, ont permis de se départir du diptyque idéologique qui enfermait les anciens supplétifs. Les écrits littéraires sur les harkis, les expositions ont contribué à sensibiliser une opinion publique souvent peu instruite du sujet.
Des personnalités publiques de premier plan telles que Jean Daniel, Jean Lacouture ou Germaine Tillion ont appelé à une meilleure compréhension de cette histoire confisquée. Enfin, en Algérie comme en France, les harkis apparaissent dans le débat public. En France, les termes du débat se focalisent sur la reconnaissance par les pouvoirs publics des drames subis par ce groupe social. Ainsi, le 25 septembre 2001, dans son discours aux Invalides lors de la Journée d’hommage aux harkis, le président Jacques Chirac exprime pour la première fois la reconnaissance de la nation envers ces hommes. La campagne présidentielle de 2007 et 2012 voit aussi les candidats Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Hollande prendre position officiellement pour une reconnaissance par l’État de “l’abandon des harkis”.
En Algérie aussi, la question des harkis revient à l’ordre du jour tant au niveau médiatique que politique. La presse leur consacre des articles et laisse la parole à la seconde génération. Les campa- gnes présidentielles (2004, 2009 et 2014) sont souvent l’occasion d’aborder la question, et si des discours de réconciliation se font parfois jour, les harkis continuent d’être l’objet de violentes invectives.
Au-delà des stigmatisations
La question des harkis en Algérie et en France doit ainsi dépasser les enjeux de mémoire dont les manichéismes ont longtemps empêché, de part et d’autre des rives de la Méditerranée, une sérénité de la recherche scientifique.
En 2008, l’historien algérien Mohamed Harbi écrit au sujet des harkis “qu’il faudrait étudier l’histoire d’une manière plus précise et renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses”. En France, et ce depuis les années 1990, la production scientifique sur cet objet d’étude a amplement progressé permettant d’appréhender plus sereinement la complexité de ce groupe social, afin de contribuer à l’écriture d’une histoire totale franco-algérienne, au-delà des stigmatisations et de la politisation des harkis.
Abderahmen Moumen, chercheur associé au Centre de recherches historiques des sociétés méditerranéennes (CRHiSM) de l’Université de Perpignan. Il a entre autres publié avec Nicolas Lebourg, Rivesaltes, Le camp de la France (Trabucaire, 2015) et avec Fatima Besnaci-Lancou, Les Harkis, Le Cavalier bleu, 2008. 18/03/2015 | 18h35
http://www.lesinrocks.com/2015/03/18/actualite/la-guerre-est-elle-finie-pour-les-harkis-11608731/
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Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières
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La résistance syrienne, toujours (Npa)
Comme cadeau d’anniversaire pour les quatre ans de l’insurrection syrienne, le gouvernement des États-Unis par la voix de John Kerry, a laissé entendre qu’un compromis serait souhaitable avec Bachar Al-Assad.Même si Kerry a tenté de noyer le poisson ensuite, les USA (comme la Russie) louvoient pour retrouver leur leadership et étouffent les aspirations des peuples à la liberté, la justice sociale et la dignité.Ces objectifs étaient au cœur du soulèvement provoqué par la sauvagerie et la politique néolibérale du régime de Bachar Al-Assad, responsable ensuite de l’immense majorité des 215 000 mortEs recensés, des villes rasées, des millions de déplacéEs. Très affaibli en 2012, le régime a trouvé son salut dans l’aide décisive du régime iranien, du Hezbollah libanais et de la Russie de Poutine.Mais les révoltés syriens ont aussi été trahis par leurs faux « amis » qui ont permis l’émergence d’un deuxième front d’oppression. L’État islamique/Daech est un cas d’école : créé par Al-Qaïda et les sbires de Saddam Hussein en Irak, mis en selle par le régime syrien, financé par les monarchies pétrolières et la Turquie, légitimé par les attaques américaines, pendant que les démocrates n’étaient encouragés que verbalement. Le monstre ayant échappé à tous ses créateurs, il justifie maintenant de nouvelles manœuvres prétendant le contrecarrer.
La révolution syrienne continue pourtant de s’exprimer de multiples façons, à Damas et d’autres villes contrôlées par le régime, par une vague de protestations ; dans le sud, par la résistance armée pluraliste ; dans le nord, autour de Kobané, en alliance militaire avec les kurdes du PYD ; à Idlib et à Alep par les mobilisations autant contre le régime que contre les islamistes qui ont pris le pouvoir. Et on a vu à Alep la difficulté à parvenir à une simple trêve permettant la survie des populations.Les 14 et le 15 mars, nous étions au côté des Syriens mobilisés dans leur pays comme à l’étranger, pour la liberté et la justice en Syrie, contre Assad et contre Daech, contre l’abandon des réfugiéEs et l’accaparement des aides humanitaires par le régime, cela sous l’égide d’institutions internationales indifférentes à « ceux d’en bas ».Jacques Babel
Mercredi 18 Mars 2015Crédit Photo:DR -
Tunisie, un attentat contre les forces vives de la première révolution du monde arabe (Npa)
Le NPA exprime toute son horreur face à l'attentat qui a causé plusieurs dizaines de morts et de blessés en Tunisie.
Les responsables de cet acte odieux ont voulu semer la peur contre la population, les travailleurs et aussi affirmer, malgré les revers qu'ils ont subis ces derniers temps, que leur volonté d'instaurer un État islamiste, comme dans d'autres pays de la région, demeurait intacte.
En s'attaquant à des touristes étrangers, ils ont voulu simultanément porter un coup durable à l’économie tunisienne qui tire une part importante de ses ressources du tourisme et affirmer leur mépris de la culture et de la liberté.
Ils espèrent que le développement d'un chaos, à la fois économique et sécuritaire, facilitera la réalisation de leur projet. Cet attentat va inévitablement renforcer « au nom de l'union nationale » les mesures répressives à l'égard de toutes celles et ceux qui revendiquent et qui luttent pour leurs droits dans ce pays, en premier lieu les militantEs des organisations ouvrières. Le pouvoir qui a dirigé la Tunisie en 2012 et 2013 porte une lourde responsabilité politique et morale. Il a en effet protégé et laissé prospérer les milices islamistes pendant de longs mois et a entravé les poursuites à leur égard.
Aujourd'hui le gouvernement, au service des classes dominantes dirigé par Essebi et auquel participent des membres d'Ennahdha, ne peut être en rien un rempart contre la montée en puissance des groupes armés se réclamant de l'Islam politique.
Pour faire face à la menace djihadiste, la population tunisienne ne peut compter que sur l'importance de ses mobilisations, sur ses propres luttes pour conquérir la démocratie et le contrôle de la vie économique.
Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, partis politiques de gauche et associations doivent se faire les porte-paroles des intérêts des classes exploitées pour refuser à la fois le joug des islamistes et la politique répressive et sécuritaire du gouvernement.
Montreuil, le 19 mars 2015
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Nouveautés sur ISM
FPLP : Les résultats des élections sionistes reflètent simplement la nature raciste de l'Etat
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Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine a déclaré que les résultats de l'élection israélienne reflètent simplement la nature et la structure raciste et fasciste de la société sioniste qui a produit ces résultats et a élu le Parti Likoud et ses alliés de droite, qui se sont lancés, pendant toute la campagne, dans les attaques anti-palestiniennes les plus ouvertes et les plus extrêmes contre notre peuple et nos droits.
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Vous êtes les bienvenus dans la Vallée du Jourdain menacée de nettoyage ethnique
Par Jordan Valley Solidarity 17 mars 2015
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Chers amis,
2015 a commencé, dans la Vallée du Jourdain, avec la démolition de la communauté bédouine Um al-Jamal par les forces d'occupation le jour de la nouvelle année. Nous avons fini janvier avec l'accident du berger Ali Mohammad Awad, 16 ans, blessé par une mine laissée par les forces israéliennes d'occupation à flanc de coteau et avec 19 familles expulsées du village de Bzik pour permettre aux forces d'occupation de s'emparer de la terre pour effectuer toujours plus de manœuvres militaires.*
Vidéo : La sauvagerie de l'occupation contre de paisibles pique-niqueurs en territoire palestinien
Par ISM-France 17 mars 2015
Dimanche 15 mars, des militants du mouvement Solidarity for a Free Palestine (SFP), accompagnés par des étudiants de l'université de Birzeit, sont allés à Qaryut, petit village au sud de Naplouse, pour planter des oliviers en mémoire des martyrs internationaux Rachel Corrie et Tom Hurndall, assassinés respectivement le 16 mars 2003 et le 13 janvier 2004 par l'occupation israélienne, et Vittorio Arrigoni, assassiné par des salafistes le 15 avril 2011, dans la Bande de Gaza assiégée. Ils en ont également plantés pour Tristan Anderson, blessé à la tête par une grenade lacrymogène à Nil'in le 13 mars 2009, et tétraplégique depuis.
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Harcèlement des agriculteurs palestiniens et entrave à leur travail dans les villages autour de Naplouse
Par ISM 15 mars 2015
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Le début du printemps est une période de l'année importante pour les agriculteurs des environs de Naplouse ; il est indispensable de s'occuper des oliviers pour garantir une récolte de qualité en octobre. Dans les régions où la tension entre les colons et les agriculteurs est haute, les agriculteurs courent le risque d'être attaqués dès qu'ils vont sur leurs terres. Ils sont contraints de négocier avec les bureaux de coordination de district (DCO) des jours spécifiques où ils pourront accéder à leurs terres sous la "supervision" des forces d'occupation.
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Israël va construire un autre mur le long de la frontière jordanienne
Par Middle East Monitor 14 mars 2015
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Israël envisage de construire un autre "mur de séparation" sur sa frontière avec la Jordanie pour la protéger d'infiltrations possibles des jihadistes mondiaux, ont rapporté les médias israéliens jeudi. Le projet a été révélé après l'achèvement de la clôture de sécurité avec l'Egypte.
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Solidarité avec les garçons d'Hares le dimanche 15 mars 2015
Par Hares Boys 13 mars 2015
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Cette année, le dimanche 15 mars marquera deux ans depuis que les cinq adolescents du village d'Hares, en Palestine ont été arrachés à leurs maisons, maltraités, ils ont subi des interrogatoires violents et ils ont été enfermés dans une prison israélienne. Tout ça pour quelque chose qu'ils n'ont pas fait.
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Le FPLP commémore le Jour des Martyrs à Gaza avec l’engagement à la résistance et à la libération
Par FPLP 12 mars 2015
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Le Front populaire pour la libération de la Palestine a organisé, au centre de Gaza, un grand festival commémorant le Jour des Martyrs, le quarante-deuxième anniversaire du martyr du camarade dirigeant Mohamed al-Aswad (Guevara Gaza), membre du Bureau politique du Front, et de ses camarades Abdelhadi al-Hayek et Kamel al-‘Amsi, qui ont combattu jusqu’à leur dernier souffle contre les forces sionistes le 9 mars 1973. Les forces du FPLP qu'ils ont conduites étaient renommées pour leur forte résistance militaire face à l’occupation de Gaza.
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1914-1918 : la population des colonies embrigadée de force dans la guerre impérialiste.(Lutte Ouvrière)
Un demi-million de soldats venant des colonies furent jetés dans la Première Guerre mondiale par l’impérialisme français, et un sur cinq y laissa sa vie.François Hollande déclarait à leur propos, dans un discours destiné à justifier l’actuelle intervention militaire au Mali, qu’ils étaient « venus au secours de la France ». C’est un mensonge éhonté. Les Africains, les Maghrébins ou les Indochinois furent arrachés de force à leur famille. Une fois dans les tranchées, l’état-major ne leur laissa d’autre choix, comme aux soldats issus de la métropole, que de tuer ou de se faire tuer.En quoi les colonisés auraient-ils pu se sentir solidaires de cette France des industriels et des banquiers, qui avait conquis leurs pays en détruisant les villages et en massacrant leurs habitants ? Elle leur avait imposé le travail forcé, avait fait mourir des centaines de milliers d’Africains ou d’Asiatiques dans les plantations, la construction de lignes de chemin de fer ou les chantiers forestiers. La mobilisation des colonies pour cette « guerre de Blancs » fut simplement la continuation de cette oppression.Révoltes contre le recrutement forcé
Lorsque, après les énormes pertes des premiers mois de la guerre, l’état-major fit massivement appel aux colonies pour compenser les vides, un quota d’hommes jeunes et valides à envoyer au front fut attribué à chaque chef de village. Les chefs de village sélectionnèrent les paysans pour la boucherie, mais dès le début les résistances s’exprimèrent et elles ne firent que s’accentuer au fil des mois. En Afrique ce furent d’abord des fuites massives en brousse. Bien souvent, la commission de recrutement arrivait dans des villages où ne restaient que les femmes, les vieillards et les enfants.Les conscrits partaient dans la consternation. Un administrateur colonial du Sénégal décrit la scène suivante : « Lorsque les jeunes gens furent présentés à la commission, les femmes, réunies dans les carrés les plus proches de la résidence, entonnèrent des chants funèbres chaque fois qu’un des leurs fut signalé apte au service. »L’abattement et les résistances individuelles firent place à la révolte collective dans plusieurs régions. En mars 1915, toute la zone du Haut-Sénégal et du Niger prit les armes contre la conscription, au point qu’il fallut envoyer 300 soldats pour la soumettre. À la fin de cette même année éclata la « grande révolte » de la Volta. Elle dura neuf mois, et ne fut écrasée qu’au prix du bombardement de centaines de villages.À la fin 1916, une insurrection éclata dans les Aurès algériens, lorsque fut instaurée la conscription obligatoire des jeunes de 17 ans. 16 000 soldats furent envoyés pour la réprimer, avec de l’artillerie et des avions. Ils détruisirent les villages des insurgés, volèrent leurs troupeaux, et plus de 200 révoltés furent tués. Les captifs furent parqués dans un camp près de Constantine, en plein froid.On est loin de la peinture idyllique de colonies « venant au secours de la France ».La boucherie
Dès les premiers mois de la guerre, quelques contingents venus des colonies furent précipités dans la bataille. En septembre 1914, le général commandant une brigade de tirailleurs algériens écrivait à son supérieur : « J’ai tué de ma main douze fuyards, et ces exemples n’ont pas suffi à faire cesser l’abandon du champ de bataille par les tirailleurs. »En décembre de la même année, dix tirailleurs tunisiens étaient fusillés pour l’exemple. Leur compagnie, qui avait refusé d’embarquer pour la France, y avait été contrainte par la force à Bizerte. Arrivée sur le front des Flandres, elle refusa de participer à l’offensive.Le général qui la commandait fit alors exécuter les ordres du général Foch : « Qu’il soit tiré au sort un tirailleur sur dix de la compagnie qui a refusé de marcher et que les tirailleurs désignés par le sort soient promenés devant le front avec un écriteau portant en français et en arabe le mot “ lâche ”, et qu’ils soient fusillés aussitôt après. »C’est dans la bataille des Dardanelles, sur le front turc, que les contingents d’outre-mer furent pour la première fois engagés massivement. Un régiment fut constitué à Marseille, pour servir de réserve au corps expéditionnaire. Africains et Antillais finirent par former les deux tiers du corps d’armée. À leurs lourdes pertes au combat s’ajoutèrent celles causées par la maladie, lors de l’hiver 1915-1916.Plus la guerre durait, plus il fut fait appel aux troupes coloniales pour remplacer les morts. À partir de juin 1916, les rotations des navires marchands réquisitionnés, où les recrues s’entassaient sur le pont à plus de 1 000 par bateau, s’accélérèrent. Après quelques jours de formation, les soldats furent jetés dans les batailles meurtrières de la Somme et de Verdun. Mais c’est surtout au Chemin des Dames, en avril 1917, que les troupes coloniales furent envoyées au massacre.Le commandant de la Sixième armée, déployée sur une partie de ce front, était le général Mangin, ancien conquérant du Soudan français, connu avant-guerre comme le propagandiste de la « Force noire ». Il prônait le recours massif aux soldats coloniaux pour compenser l’infériorité démographique de la France par rapport à l’Allemagne. « L’Afrique nous a coûté des milliers de soldats, elle doit nous les rendre avec usure », déclarait l’un de ses plus chauds partisans, Adolphe Messimy, ministre de la Guerre au début du conflit. Mangin y ajoutait une vision raciste, considérant les Noirs comme naturellement appelés à fournir des troupes de choc. Il appliqua ses théories en lançant les troupes africaines à l’assaut d’un plateau défendu par des mitrailleuses et en leur enjoignant d’avancer coûte que coûte. Ce fut une hécatombe, dans laquelle Mangin gagna le surnom de « boucher des Noirs ».La guerre impérialiste de 1914-1918 fut pour les peuples d’Afrique et d’Asie la continuation des maux que leur avait valu l’arrivée sur leur continent des conquérants français, en plus terribles encore. Lorsque le conflit prit fin, le seul souci des gouvernements fut que l’ordre colonial se perpétue comme si rien ne s’était passé. Une partie des soldats coloniaux furent d’ailleurs maintenus sous l’uniforme dans les corps d’occupation cantonnés en Rhénanie allemande et surtout en Macédoine, en Turquie et en Syrie. Ceux qui furent démobilisés n’eurent d’autre choix que de rentrer dans leurs villages pour se soumettre à nouveau aux chefs nommés par la France et aux administrateurs coloniaux.Il ne fut pas question d’accorder des droits nouveaux aux colonisés qui avaient versé leur sang pour l’impérialisme français. Mais, dans le conflit, ceux-ci avaient pu voir de quelle sauvagerie leurs maîtres étaient capables. Cela allait contribuer à ébranler l’ordre colonial, avant que celui-ci s’effondre après un second conflit mondial et vingt ans de révoltes.Daniel MESCLA -
Syrie. Les photos de César commencent à parler (A l'Encontre.ch)
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Après avoir provoqué un choc par ce qu’elles confirmaient – plus qu’elles ne révélaient – des pratiques barbares du régime de Bachar al-Assad, les photos prises et rendues publiques par l’ancien photographe de la Police militaire syrienne surnommé César ont commencé à parler. Chaque jour plus nombreux, des noms sont mis sur les visages déformés par la douleur ou émaciés par la faim.
Encouragés par l’initiative de «l’Association syrienne pour les disparus et les détenus d’opinion» (SAFMCD), qui a entrepris de mettre progressivement en ligne – 3709 l’étaient au 13 mars courant – les moins choquants de ces terribles documents, en regroupant les victimes, pour en faciliter l’identification, en fonction du service de moukhabarat ou de la branche des services de sécurité qui les avait enlevées, les habitants de Darya ont annoncé avoir reconnu parmi elles plusieurs dizaines de leur Vingt trois ont été clairement identifiés. Une dizaine d’autres, dont les traits ont été altérés par les coups, les souffrances et les privations, seraient également originaires de cette grosse municipalité de la proche banlieue de Damas.
Parmi eux figurent le cheykh Nabil al-Ahmar, imam de la Mosquée Anas bin Malek, qui avait encouragé les jeunes de la ville à manifester, et un important activiste répondant au nom d’Ahmed Olayyan, dont l’influence sur les protestataires pacifiques avait été considérable. Tous deux avaient été arrêtés lors de l’attaque de la ville menée en août 2012 par les forces régulières. Cette attaque s’était soldée par plus de 800 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants, et par des centaines de blessés.
Cette affaire «le plus grand massacre depuis le début de la guerre», selon L’Express – n’avait pas suscité beaucoup d’émoi, le régime ayant mobilisé tous les moyens habituels de sa propagande pour tenter d’imputer aux rebelles, comme à Houla quelques mois plus tôt, les méfaits de ses soudards. Aujourd’hui, près de 10’000 habitants de Daraya, parmi lesquels des femmes, sont encore emprisonnés.
D’autres victimes photographiées par César ont ailleurs été identifiées. C’est le cas du jeune Fadi al-Qoudaiïmi, originyaire d’al-Rahiba, un gros village situé au nord du gouvernorat de Damas campagne, dont l’histoire met en lumière le cynisme des agents du régime. Jeune marié, l’intéressé avait été enlevé lors d’une rafle menée dans le village le 9 mars 2013. Après avoir saccagé la maison familiale et l’avoir violemment battu sous les yeux de sa femme et de sa mère, les forces de sécurité l’avaient emmenée avec elles en compagnie de son père, de son frère, de proches et de voisins. Son père et son frère avaient été libérés quelque temps plus tard. Dans l’espoir d’obtenir aussi sa libération, sa femme avait payé une forte somme d’argent à un intermédiaire qui prétendait pouvoir le faire sortir de prison. Avec des complices, il avait tiré tout ce qu’il pouvait de cette famille, dont le chef était malade et qui manquait de moyens.
Ses proches avaient fini par entendre dire que Fadi était mort en détention. Mais ils n’étaient parvenus à obtenir ni la restitution de sa dépouille, ni l’acte de décès dont sa femme avait besoin pour régulariser à la fois son mariage et la situation de la petite fille qu’elle avait mise au monde après l’arrestation de son mari. Alors qu’elle avait dû se résoudre encore une fois à graisser la patte à un fonctionnaire, elle avait entendu dire que, peut-être…, finalement…, son mari pourrait être encore en vie dans l’une des geôles du pouvoir. Cela pouvait évidemment expliquer le refus des autorités de restituer à sa famille le corps du jeune homme.
Malheureusement, la famille avait dû se rendre à l’évidence en découvrant, comme des dizaines d’autres familles de disparus à travers toute la Syrie, la photo de celui qu’elle recherchait parmi celles des milliers de victimes mises en ligne sur le site de l’Association pour les Disparus et les Détenus d’Opinion.
Quelques jours après le début de cette opération, ce sont près de 90 victimes qui ont été identifiées dans le seul gouvernorat de Damas campagne. Outre Daraya (36) et al-Hasiba, elles étaient originaires des villes ou des quartiers de Doummar (17), Zabadani (15), Qatana (8), Kanaker (7), Ma’damiyet al-Cham (5) et Qoudsaya (1). Mais ces chiffres sont encore loin d’être définitifs, ne serait-ce que parce que seul un tiers des clichés a pour l’heure été posté.
D’autres associations ont été créées en Syrie et des pages ouvertes sur Facebook pour aider les familles à retrouver leurs proches, comme «Disparus et morts anonymes» qui s’est fixé pour objectif de publier les photos des Syriens et Syriennes enlevés et tués par les services de renseignements dans le secret de leurs prisons et celles de leurs compatriotes non identifiés après leur décès. D’autres espèrent, en contribuant à la diffusion des photos de César, pousser les Etats démocratiques et les organisations de défense des Droits de l’Homme à tout mettre en œuvre pour «stopper la machine à tuer de Bachar».
Ou, mieux encore, pour que justice soit faite et obtenir la mise en accusation du «traître qui tue son peuple» devant une cour pénale internationale pour «crimes contre l’humanité».
le 18 - mars - 2015 Par Ignace Leverrier -
Après l’attentat du Bardo à Tunis, le Forum social mondial maintient ses activités (Essf)
Nous publions ci-dessous de premières réactions à l’attaque menée dans le musée du Brado à Tunis. D’autres suivront.
Le Forum social mondial et l’ensemble de ses activités sont maintenus
Suite à la lâche attaque terroriste survenue aujourd’hui à midi (mercredi 18/03/2015) au musée du Bardo jouxtant le siège de l’assemblée des représentants du peuple, le comité d’organisation du FSM Tunis 2015 déclare que le Forum et l’ensemble de ses activités sont maintenus.
Par cette attaque, les groupes terroristes extrémistes visent à mettre à mal l’expérience de la transition démocratique en Tunisie et dans la région ainsi qu’à créer un climat de peur au sein des citoyens qui aspirent à la liberté, la démocratie et à la participation pacifique à la construction démocratique.
La rapide riposte du mouvement social, civil et des acteurs politiques en Tunisie opposés au terrorisme et appelant à l’unité pour le combattre prouve s’il en était besoin, l’attachement des Tunisiens à leur nouvelle expérience démocratique. Le mouvement social et civil en Tunisie et dans la région compte plus que jamais sur le soutien des forces démocratiques dans le monde entier pour s’opposer à la violence et au terrorisme.
Plus que jamais, la large participation au FSM 2015 (Tunis 24-28 mars 2015) sera la réponse appropriée de toutes les forces de paix et de démocratie qui militent au sein du mouvement altermondialiste pour un monde meilleur, de justice, de liberté et de coexistence pacifique.
Le comité d’organisation du FSM appelle toutes les composantes du forum social mondial à intensifier leurs efforts en vue de la mobilisation pour le succès de la prochaine session du FSM afin d’assurer la victoire de la lutte civile et pacifique contre le terrorisme et le fanatisme religieux qui menacent la démocratie, la liberté, la tolérance et le vivre ensemble.
Pour le comité d’organisation du FSM Tunis 2015
Le coordinateur
Abderrahmane Hedhili*
Appel à rassemblement
Aujourd’hui18 mars 2015 le terrorisme a de nouveau frappé la Tunisie. Au sein du musée du Bardo, à deux pas de l’assemblée des représentants du peuple, plus d’une dizaine de victimes sont à déplorer. Cette attaque, probablement minutieusement préparée, tend à montrer que le terrorisme est à combattre sans désinvolture, avec professionnalisme, dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre l’obscurantisme.
Le Front Populaire Ile-de-France appelle à un rassemblement en hommage à toutes les victimes de cet acte odieux ce jour à partir de 19h metro saint francois xcavier ligne 13
*
Front Populaire Ile-de-France
LA FTCR APPELLE A LA MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE TERRORISME EN TUNISIE ET DANS LE MONDE
La FTCR s’incline profondément devant les victimes, touristes étrangers, force de l’ordre et civil tunisiens innocents, du lâche attentat qui a eu lieu aujourd’hui, au musée du Bardo jouxtant la chambre des représentants du peuple, perpétrés par les terroristes qui sévissent en Tunisie et dans les pays voisins.
La FTCR réitère son engagement à combattre le terrorisme sur tous les plans et appelle les forces démocratiques éprises de paix à soutenir le combat des forces démocratiques tunisiennes contre le terrorisme qui vise à instaurer un régime sanguinaire, fasciste, liberticide et rétrograde en Tunisie et dans la région.
Elle appelle à participer aux mobilisations à Tunis et en France dans le reste du monde.
Elle sera présente au rassemblement silencieux qui sera organisé demain à partir de 16 heures devant le musée du Bardo en hommages aux victimes étrangères et tunisiennes. Un dépôt de fleurs sera fait et des bougies seront allumés.
POUR LA LUTTE PACIFIQUE LARGE POPULAIRE CONTRE LE TERRORISME
FTCR
18 mars 2015 -
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