Révolutions Arabes - Page 91
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Carhaix Palestine
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Nouveautés sur AURDIP
Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine
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Bulletin d’information : Technologie à double usage – comment l’Europe finance les entreprises militaires israéliennes à travers Horizon 2020 | ECCPLes fonds de l’Union européenne pour la recherche ont été une source très importante de financements pour les universitaires, entreprises et institutions d’État israéliens. Alors qu’Israël n’est pas un pays de l’UE, depuis 1995 les demandeurs israéliens sont en mesure d’accéder aux fonds de l’UE pour la (...)
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Is Zionist a rude word ? Words trail meanings beyond their formal definitions. Raymond Williams in his Key Words leads us through the dizzying journeys that words we thought we knew well have taken over their history. For example, who nowadays brings to mind what ‘Protestants’ were protesting about ? Or take ‘fascism’. (...)
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Le “S” de BDS : enseignements de la campagne contre Elbit Systems | Maren Mantovani & Jamal Juma' for al-ShabakaDes sociétés d’armement israéliennes telle Elbit Systems paraissent invincibles, pourtant l’industrie d’armement israélienne est plus vulnérable qu’il n’y paraît. Marne Mantovani, auteure invitée d’Al-Shabaka et le conseiller politique Jamal Juma’ examinent les tendances nationales et mondiales et identifient des chemins à suivre pour que les militants des droits humains poursuivent leurs actions afin de mettre Israël devant ses responsabilités face au droit international.
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La société civile palestinienne condamne le rapprochement de la Turquie avec Israël | BNCPalestine occupée, 31 août 2016 – Tout en soutenant avec force les aspirations du peuple turc à restaurer et à renforcer la démocratie et le respect des droits de l’Homme et du droit international, le Comité National du BDS palestinien (BNC) dénonce l’accord de rapprochement signé en juin avec Israël (...)
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Quimper Palestine (Afps)
« Trois mois en Palestine aux côtés des Israéliens et des Palestiniens partisans d’une paix juste »
Témoignage de Corinne et Laurent Mérer
Réunion publique le vendredi 16 septembre à 20h 30
aux Halles Saint François, Rue de la Grandière, Quimper
AFPS Pays de Cornouailles
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L’AFPS à la fête de l’Humanité 2016
Du 9 au 11 septembre 2016 - Stand AFPS - Avenue Che Guevara - village du monde
L’ensemble du stand sera sous le thème « Palestine : on ne nous fera pas taire – Boycott, Désinvestissement, Sanctions ».
Les thèmes BDS et liberté d’expression, réfugiés et prisonniers seront au centre de nos préoccupations.
Nous avons conjointement souhaité ouvrir notre stand sur celui de l’association pour le jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF) ce qui permettra une meilleure circulation entre nos stands et d’initier des actions communes sur les réfugiés ou les prisonniers politiques palestiniens.
Vendredi 9/09
- 15h - Ouverture du stand
- 19h - inauguration du stand - Apéritif et rencontre
Samedi 10/09 -
- 11h - "Les réfugiés palestiniens aujourd’hui"
Intervenants : Attalah Salem et Rania Madi, BADIL - Thaer Alsahli, journaliste et réfugié du camp de Yarmouk (Syrie) - Ahmad Dawud, réfugié palestinien du Liban - Khaled Yamani
Animation : Claude Leostic (AFPS) et Isabelle Tordjmann (AJPF)
- 17h - "Israël : un processus de fascisation ?
Intervenants : Aida Tuma Sliman, députée arabe du Hadash (joint list) à la Knesset - Fadwa Khader, membre du bureau politique du Parti du peuple palestinien (PPP)
Animation : Jean-Paul Roche, vice-président de l’AFPS
Dimanche 11/09
* 11h - "BDS : un outil pour imposer le droit"
Intervenants : Guy Perrier, membre du BN et responsable du groupe de travail BDS de l’AFPS, BDS France (nom de l’intervenant à venir), AURDIP (à confirmer)
Animation : Taoufiq Tahani, président de l’AFPS
- 15h30 - animation culturelle
Que faire au stand de l’AFPS ?
Se détendre : boire une bière palestinienne Taybeh ou un thé au bar en dégustant des gâteaux.
Découvrir : trouver des livres, des T-shirts, des affiches ou encore de l’artisanat palestinien (huile d’olive, keffiehs, broderies).
Rencontrer : des Palestiniens, des militants, des élus, des universitaires tous solidaires du peuple palestinien.
S’engager : s’inscrire pour parrainer un enfant palestinien, signer une pétition, adhérer à l’association.
Comme chaque année on trouvera sur le stand un espace débat, un bar, une librairie et une table de vente de matériel. Vous pourrez aussi y signer des pétitions et y trouver du matériel d’information sur la Palestine.
Sur le stand de l’AJPF :
projections de films (BADIL), cartes postales (de délégations de l’AJPF), photos (BADIL), exposition, stand musique ("Refugees of rap" sur la scène Zebrock le 9 à 17h et "Alkamanjati" sur le stand de l’AJPF), cuisine
AFPS, samedi 3 septembre 2016
http://www.france-palestine.org/L-AFPS-a-la-fete-de-l'Humanite-edition-2016
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Sahara Occidental : Les prisonniers en grève de la faim (El Watan)
Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont entamé, vendredi, une grève de la faim de 48 heures pour demander le règlement de leur situation et protester contre les conditions inhumaines et les mauvais traitements perpétrés à leur encontre de la part de l’administration de la prison marocaine, a rapporté hier l’APS citant le ministère des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie établie à l’étranger.
Les autorités marocaines ont procédé récemment au transfert de 21 prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik depuis la prison de Salé à El Aarjat, après l’annonce de la Cour de cassation marocaine, le 27 juillet dernier, du jugement des 23 condamnés dudit groupe et le renvoi de l’affaire devant une juridiction pénale de droit commun.
En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental occupé, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik, où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de Sahraouis ont été arrêtés et 25 d’entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité.
Les prisonniers politiques sahraouis avaient mené plusieurs fois des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable. Des organisations internationales ainsi que les familles des prisonniers ont, à plusieurs occasions, demandé un procès équitable, conformément au droit international dans ce dossier, puisqu’il s’agit de détenus politiques.
De son côté, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exprimé son inquiétude face aux rapports attestant que les accusés sahraouis avaient été torturés et maltraités pendant leur détention provisoire. «Le recours aux tribunaux militaires ou d’exception pour juger des civils soulève de sérieux problèmes quant à l’équité, l’impartialité et l’indépendance de l’appareil judiciaire», a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat onusien.
Trois ans après le verdict du procès, la Cour de cassation marocaine a ordonné la tenue d’un nouveau procès devant une juridiction civile. Fin août, l’eurodéputée espagnole Paloma Lopez a exhorté l’Union européenne à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir le respect des droits de l’homme au Sahara occidental par les autorités d’occupation marocaines.
Elle a préconisé ainsi la suspension de l’Accord d’association avec le Maroc, eu égard à «l’échec de la politique du dialogue». «Compte tenu du niveau d’utilisation de la violence contre les prisonniers politiques sahraouis et l’échec de la politique européenne fondée uniquement sur le dialogue avec les autorités marocaines d’occupation et institutions connexes, d’autres mesures sont nécessaires pour garantir le respect des obligations du Maroc en matière des droits de l’homme, y compris la suspension de l’accord d’association», a-t-elle plaidé dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
04.09.16
http://www.elwatan.com/sahara-occidental-les-prisonniers-en-greve-de-la-faim
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Nouveautés "Syrie"
La syrie DANS L'ETAU (Gilbert Achcar)
« Bouclier de l’Euphrate », l’intervention en Syrie: Erdogan s’en va-t-en guerre
Daraya, Jarablus : Escalade militaire en Syrie sur fond diplomatique
Géopolitique de la guerre civile en Syrie
Comprendre la bataille d’Hassaké entre le régime et les kurdes
Comment le régime Assad contrôle l’aide de l’ONU destinée aux enfants syriens
États-Unis : Terre d’accueil douce-amère pour les réfugiés syriens
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La guerre d’Israël contre les ONGs prend un tour très inquiétant (Chronique de Palestine)
Guerre israélienne contre les ONGs
Ramzy Baroud – “Tu mérites de voir souffrir et mourir tes proches et ceux que tu aimes. Mais peut-être seras-tu frappé avant eux,” était une partie du message de menace reçu par un membre de l’équipe de direction d’Al-Mezan, une organisation de défense des droits de l’homme, basée à Gaza.Al-Mezan, avec trois autres organisations palestiniennes – Al-Haq, Addameer et le PCHR (Palestinian Center for Human Rights) – s’active beaucoup à faire avancer une plainte contre Israël devant l’ICC (International Criminal Court) sous l’accusation de crimes de guerre en Palestine, particulièrement durant la guerre contre Gaza en 2014.
En avril 2015, l’Autorité Palestinienne (AP) a officiellement signé le Status de Rome et dans le mois de novembre qui a suivi, les organisations sus-mentionnées ont présenté un ensemble substantiel de faits prouvant qu’Israël devait être suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Mais même avant cette date, la guerre contre les organisations non-gouvernementales (ONGs) de défense des droits de l’homme battait déjà son plein. Les restrictions imposées aux ONGs israéliennes qui s’opposent à l’occupation par Israël de la Palestine sont tout sauf récentes. Mais dans tous les cas, les pressions, les violences, les restrictions de mouvement, les intrusions violentes dans les bureaux des associations et les arrestations [kidnappings], sont les ingrédients de la politique israélienne contre les ONGs palestiniennes de défense des droits humains.
“Depuis septembre 2015, plusieurs organisations se sont retrouvées confrontées à de dures campagnes d’intimidation dont l’objectif est de les discréditer et de générer un sentiment d’insécurité dans leurs équipes de direction,” écrit Amjad Iraqi dans le journal en ligne +972Mag. “La campagne de harcèlement a culminé en menaces de mort contre deux personnes : un des premiers avocats d’Al-Mazen, et Nada Kiswanson, une juriste suédoise et palestinienne qui représente l’organisation al-Haq à la Haye.”
Israël, sans aucun doute, se sent remis en question. Il voit avec inquiétude que son premier slogan – qu’il serait un oasis de démocratie dans un aride désert d’autoritarisme – a vraiment du plomb dans l’aile. Son occupation, ses guerres et son blocus à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza, et la dissémination sur Internet et les réseaux sociaux d’informations et d’images sur ses pratiques, rend impossible la poursuite de sa hasbara [propagande] officielle. Donc, la colère l’a poussé à réagir.
La Knesset israélienne a mis les bouchées double pour voter des lois et en proposer de nouvelles afin de limiter le travail des ONGs de défense des droits humains comme de toute organisation civile qui paraîtrait critique à l’égard du gouvernement, et montrerait de la sympathie pour les Palestiniens.
Des lois liberticides
La “Loi sur les ONGs” est maintenant effective. Elle oblige ces ONGs à déclarer leurs sources de financement et punit celles qui s’en abstiennent. Elle permet aussi de prélever de lourdes taxes sur ces financements, même s’ils sont dûment déclarés. L’Union Européenne et le gouvernement des États-Unis ont prévenu Israël contre ce genre de lois. La loi sur les financements des ONGs est cependant rédigée dans une terminologie si opaque que cela permet au gouvernement israélien de s’en prendre à ces organisations sans paraître trop vindicatif ou politiquement motivé.
« Ce qui arrive en Israël aujourd’hui, c’est le fascisme, » a déclaré David Tartakover, cité par le journal britannique The Guardian. Tartakover – l’artiste qui a conçu le logo de la campagne « la Paix Maintenant » dans les années 70 – parle « d’une régulière poussée dans les restrictions » qui a débuté en 1995 (à la suite de l’assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin sous les coups d’un juif d’extrême-droite) mais qui s’est accélérée à partir de l’année dernière.
Un exemple parmi d’autres est la loi sur « la loyauté dans la Culture » qui, selon Michael Griffiths, rappelle « quelque chose comme le roman ‘1984’ ». Mais il ne s’agit pas de fiction. Cette loi s’attaque aux artistes et aux auteurs et saisit les fonds des organisations dont la production est considérée comme contestable par les dirigeants politiques israéliens.
Ceci a conduit à la censure du roman « Borderlife » écrit par l’israélienne Dorit Rabinyan, qui dépeint une histoire d’amour entre un homme palestinien et une femme juive. Le ministre israélien de l’Éducation, l’ultra réactionnaire Naftali Bannett, a interdit le roman sous le prétexte qu’il serait une défense d’une « assimilation » entre juifs et arabes.
Avec aujourd’hui le gouvernement le plus réactionnaire de toute l’histoire israélienne, et un parlement du même acabit, l’avalanche de lois répressives va très probablement se poursuivre.
Un débordement de propos violents et racistes
Cependant, alors qu’en Israël les organisations et les artistes dissidents sont menacés par la censure et la confiscation de leurs fonds, les Palestiniens sont soumis à des conséquences bien plus graves. Pour s’en faire une idée, il suffit de relever le langage utilisé dans une conférence organisée il y a peu par le journal israélien « Yediot Aharonot ».
Selon le journaliste d’investigation Richard Silverstein, la conférence, qui passa l’essentiel de son temps à s’en prendre à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), s’est transformée en « véritable carnaval de haine ».
« Depuis les ex-célébrités hollywoodiennes jusqu’aux ministres en exercice et le chef de l’opposition… tout le monde a juré fidélité à la cause, » écrit-il.
S’y trouvaient des officiels de premier rang, dont le ministre en charge du renseignement, Israël Katz qui avait appelé au « meurtre civil ciblé » des responsables de la campagne BDS comme Omar Barghouti. Toujours selon Silverstein, les termes employés par Katz étaient “sikul ezrahi memukad” « dérivant de l’expression en hébreu qui sert d’euphémisme pour parler de l’assassinat ciblé d’un terroriste, ce qui littéralement signifie « une mise en échec ciblée ».
Travaillant main dans la main avec divers gouvernements occidentaux, la perception israélienne du mouvement non-violent BDS en arrive au point de vouloir traiter un mouvement de la société civile comme une organisation criminelle. Le mouvement BDS a de façon constante exigé des comptes de la part des gouvernements et entreprises en Occident qui collaborent d’une manière ou d’une autre aux violations israéliennes des droits humains et de la loi internationale.
Un fascisme qui tend à se répandre ?
Les récentes menaces de mort contre des militants des droits humains – qui ne font que réclamer le respect de la loi internationale et la justice pour les milliers de Gazaouis civils tués durant les dernières guerres – représentent une évolution toute logique dans l’activisme permanent d’Israël.
Tandis que restreindre l’activité des organisations indépendantes de défense du droit est une affaire habituelle pour les gouvernements du Moyen-Orient, la campagne israélienne actuelle n’en est que plus dangereuse du fait qu’elle reçoit très peu de couverture médiatique et trouve même un certain soutien auprès du gouvernement des États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux.
Une des dernières manifestations en est la loi récemment votée au parlement (majorité Démocrate) du New-Jersey et signée par le gouverneur Chris Christie. Le New-Jersey est maintenant le dernier en date des états US à avoir mis hors la loi la campagne BDS et à menacer de représailles les compagnies qui appliquent le boycott d’Israël.
Si la pression s’avère insuffisante, Israël va continuer à s’attaquer aux ONGs, à menacer leurs militants et à restreindre les activités de quiconque se permettra d’être critique.
« Ce qui se passe aujourd’hui en Israël, c’est du fascisme, » nous dit Tartakover. Et il a bien évidemment raison !
vendredi 2 septembre 2016
Dr Ramzy Baroud écrit sur le Moyen-Orient depuis plus de 20 ans. Il est chroniqueur international, consultant en médias, auteur de plusieurs livres et le fondateur de PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Résistant en Palestine – Une histoire vraie de Gaza (version française), peut être commandé à Demi-Lune. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Scribest. Visitez son site personnel.
24 août 2016 – Palestine Chronicle – Traduction : Lotfallah
http://chroniquepalestine.com/guerre-disrael-contre-ongs-prend-tour-tres-inquietant/
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La gauche kurde seule contre tous (Alternative Libertaire)
- Viyan Qamislo: Cette milicienne YPJ est tombée face à Daech, sur le front de Manbij.
Ça devait bien finir par arriver : les impérialistes occidentaux lâchent les YPG pour complaire à Ankara. La parenthèse ouverte il y a deux ans à Kobanê se referme. Mais il n’y a pas le choix : la lutte continue.
Avec l’entrée de l’armée turque en Syrie le 24 août, la guerre civile entre dans une nouvelle phase. Ce pays martyr est, plus que jamais, le jouet des rivalités entre puissances impérialistes – iraniennes, turques, russes, américaines, françaises, britanniques, saoudien- nes, émiraties, qataries…
Dans ce bourbier cruel, Alternative libertaire soutient, depuis 2014, les forces de la gauche kurde – le PYD et les milices YPG-YPJ, aujourd’hui fer de lance de la coalition arabo-kurde Forces démocratiques syriennes (FDS). Si AL soutient la gauche kurde, ce n’est pas seule- ment parce qu’elle est « notre meilleur rempart contre Daech » comme on l’entend trop souvent dans la bouche de certains Occidentaux, mais surtout parce qu’elle est la seule force politique à proposer un projet fédéraliste, démocratique, féministe et, d’une certaine façon, laïque, pour le Moyen-Orient.
Un projet où toutes les composantes culturelles de la région – arabes, kurdes, turkmènes, sunnites, chiites, chrétiennes, yézidies… – puissent vivre à égalité. En ce sens, elle est le rempart de toutes et tous les amis de la liberté et de l’émancipation.
Pour tout le monde, c’est une évidence : l’armée turque n’est pas entrée en Syrie pour combattre Daech ; et pas vraiment non plus pour combattre Bachar ; elle n’a occupé la région de Djarabulus que pour empêcher la jonction des cantons d’Afrin et de Kobanê, et donc l’unifi- cation territoriale du Rojava (Kurdistan syrien). Ankara amorce ainsi la constitution de la « zone tampon » qu’elle annonce depuis des années, et qui lui permettra de continuer à contrôler les filières djihadistes qui partent de son territoire pour rejoindre Raqqa, la capitale du « califat ». Au passage, l’armée turque a pilonné les positions des FDS, et bombardé plusieurs villages sous leur contrôle, faisant des dizaines de morts.
Le Rojava, un pion sur l’échiquier impérialiste
Depuis la bataille de Kobanê (septembre 2014-juin 2015), la gauche kurde a accepté le sou- tien financier et matériel de certaines puissances étrangères (Russie, États-Unis, France…) pour ne pas rester isolée face à d’autres (Iran, Turquie, régime de Damas…). Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut dire qu’elle a joué, avec une habileté certaine, un impérialisme contre un autre. Si on veut voir le verre à moitié vide, on peut dire qu’elle a joué un jeu dange- reux. Car évidemment les impérialistes ne voient dans le Rojava (Kurdistan syrien) qu’un pion sur leur échiquier. Et c’est ce pion qu’ils sont en train de sacrifier.
Lâchage de Washington, Moscou et Paris
Mis devant le fait accompli, les États-Unis essaient, en vain, de limiter les affrontements entre leur allié historique dans l’Otan (la Turquie) et leur allié de circonstance (les FDS). Mais, fonda- mentalement, John Kerry s’est empressé d’assurer Ankara de sa loyauté et de prendre ses distances avec les FDS. Dès le 26 août, il déclarait à Genève :
« Nous sommes pour une Syrie unie. Nous ne soutiendrons aucune initiative kurde indépen- dante. Il y a eu un certain engagement limité, comme chacun le sait, avec une composante de combattants kurdes, sur une base limitée, et nous avons coopéré très étroitement avec la Turquie pour bien s’assurer qu’il y ait une meilleure compréhension des règles régissant cet engagement. »
Comme en écho, son homologue russe Segueï Lavrov, a aussitôt ajouté :
« Je suis convaincu que les Kurdes doivent rester une partie de l’État syrien, et faire partie de la solution, plutôt que d’être un acteur instrumentalisé pour atomiser et fragmenter le pays ». La Russie, marraine de Bachar el Assad, et en plein rapprochement avec la Turquie depuis la rencontre Erdogan-Poutine du 10 août, fixe ainsi les limites auxquelles elles souhaite que les FDS se conforment. Elle s’est en revanche bien gardé de condamner l’attaque turque [1].
La France est servilement alignée sur Ankara. François Hollande, a signalé, dès le 25 août, « comprendre » l’intervention turque, laissant échapper quelques paroles de regret pour les bombardements turcs sur les positions des FDS [2].
« Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes »
Il ne faut pas imaginer que la gauche kurde est surprise de ce lâchage. Depuis le début, elle savait fort bien que cette bienveillance de la part des impérialistes occidentaux n’était que temporaire. « Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes » dit un proverbe local, signi- fiant par là que ce peuple ne doit compter que sur lui-même.
Dans les semaines qui viennent, si ce lâchage se poursuit, la gauche kurde risque de se retrouver de nouveau bien seule. Pour notre part, nous continuerons à soutenir son action. Car face aux potentats sanglants d’Ankara, de Damas ou de Raqqa, elle incarne la seule possibilité d’une alternative démocratique, fédéraliste et populaire.
Alternative libertaire, 1er septembre 2016
http://alternativelibertaire.org/?Syrie-la-gauche-kurde-seule-contre
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Maroc : La lutte des prisonniers politiques arrive à un stade critique (Tendance Claire)
La lutte des prisonniers politiques marocains pour des droits aussi élémentaires que le droit au soin, aux visites, à une nourriture de base saine, à l’hygiène, à la poursuite des études se poursuit malgré le black out médiatique.
Ces prisonniers subissent quotidiennement des humiliations et des mauvais traitements, plusieurs d’entre eux sont détenus sans procès, d’autres ont été condamnés dans des caricatures de procès à des peines extrêmement lourdes (jusqu’à 40 ans de prison !).
Le nombre de ces prisonniers ne cesse de grandir puisque les arrestations dans les milieux militants se poursuivent et que se multiplient aussi les situations d’enlèvement (comme cela a été le cas par exemple pour Zouhir Alaichi, enlevé le 20 août 2016, en plein jour, dans une rue de la ville de Larache).
A la mi-août 2016, parmi les initiatives de luttes des prisonniers, ont été recensés les mouvements de grève de la faim suivants, dans l’ensemble du pays :
A la prison de Toulal 2 de Meknès, Rédouan Almali, Hamza Al Hamadi, Yassin Rahal, Ibrahim Kassimi, Ibrahim Attahiri en étaient à leur 80e jours de grève de la faim ; leur état de santé a été reconnu critique, particulièrement celui d’Ibrahim Attahiri.
A la prison de Toulal 3 de Meknès, Ikram Bourhim, Zakia Biya, Fatima Ezzahra Sahik étaient en grève de la faim depuis plus de 24 jours (voir notre article).
A la prison de Marrakech, les manifestants estudiantins arrêtés le 19 mai (voir notre article) ont mené à leur tour une grève de la faim de 48 heures comme premier avertissement avant d’aller plus loin si leurs revendications n’étaient pas prises en compte. Ce sont Myriam Aamani, Lahcen Elamrani, Nabil Elkafifi, M’Barek Talibi, Mounaatif Chadi, Mohamed Boukhliki, Mohamed Elharaoui, Fouad Atouni, Badr Azahraoui, Abdelmounin Elismaili, Abdelmounin Maji, Hassan Raji et Hamid Hamza.
A la prison Aïn Kadouss, de Fès, Mounir Al Ghazoui, Zakaria Al Azouzi, Zouhair Saber, Jaber Rouijel, Ahmed Fahmi sont en grève de la faim ouverte depuis le 18 août.
A la prison de Touchka et d’Errachidia, Hassan Koukou, Mounir Aitkhafou, Soufian Esserhir, Hassan Onmouch – tous condamnés à 5 ans de prison - ont mené une grève de la faim de 48 heures.
A la prison Raas Almaa, de Fès, Bouchta Aljanati, Noaman Munbaddine étaient en grève de la faim depuis le 18 juillet.Prisonniers politiques détenus à Meknès
Maryam Ammani, détenue à Marrakech, est en grève de la faim ouverte depuis 10 jours.
http://www.secoursrouge.org/Maroc-La-lutte-des-prisonniers-politiques-marocains-a-un-stade-critique
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Ce qu’il faut savoir de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par Israël (Chronique de Palestine)
Cette semaine a marqué le 49 anniversaire de l’occupation militaire de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza par Israël. Voici donc en 49 faits et chiffres le régime militaire qui dure depuis près d’un demi siècle.1. La Cisjordanie, Jérusalem-Est comprise et la Bande de Gaza constituent les Territoires palestiniens occupés (TPO), qui sont sous occupation militaire israélienne depuis juin 1967.
2. Avant l’occupation israélienne, la Cisjordanie était sous contrôle jordanien, et la Bande de Gaza sous celui de l’Egypte.
3. Avant la création de l’état d’Israël en 1948, la Cisjordanie et la Bande de Gaza faisaient tout simplement partie de la Palestine Mandataire ; leurs ‘frontières’ résultent de l’expansion israélienne et des lignes d’armistice.
4. 300 000 Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont devenus des réfugiés lors de la conquête de ces territoires par Israël en juin 1967 ; l’immense majorité n’a pas pu rentrer.
5. En 1967, les forces israéliennes ont ethniquement nettoyé et détruit un certain nombre de villages palestiniens dans les TPO, dont Imwas, Beit Nuba, ainsi que d’autres.
6. Par une curieuse coïncidence de l’histoire, l’occupation militaire des TPO commença peu de temps après que le régime militaire auquel étaient soumis les citoyens palestiniens d’Israël eut officiellement pris fin en décembre 1966.
7. Par conséquent, l’état d’Israël a soumis les Palestiniens, citoyens israéliens ou non à un régime militaire pendant les 68 années, moins six mois, de son existence.
8. L’un des premiers actes des autorités israéliennes à Jérusalem-Est fut de démolir le quartier Mughrabi, expulsant 600 résidents et détruisant 135 foyers.
9. A la place du quartier Mughrabi vieux de 800 ans, Israël a créé le Western Wall Plaza (La place du Mur Occidentale).
10. La première colonie de Cisjordanie fut établie en septembre 1967, avec le soutien du gouvernement d’alors dirigé par la gauche.
11. Toutes les colonies israéliennes dans les TPO sont illégales au regard du droit international, ce qui constitue une violation de la Quatrième Convention de Genève.
12. Dans une note confidentielle de 1967, un conseiller juridique du gouvernement israélien a affirmé que les colonies civiles dans les TPO étaient illégales.
13. En 1972, il y avait environ 10 000 Israéliens qui vivaient dans les colonies illégales établies dans les TPO.
14. En 1974/75, Israël établit Ma’ale Adumim, en Cisjordanie à l’est de Jérusalem. C’est maintenant la plus grande colonie israélienne pour ce qui est de la superficie.
15. Il y a maintenant 125 colonies approuvées par le gouvernement dans les TPO, plus une centaine d’autres ‘avant-postes’ de colons non autorisés.
16. Il y a environ 400 000 Israéliens qui vivent dans des colonies illégales en Cisjordanie occupée.
17. Ce chiffre ne comprend pas les résidents des colonies établies à Jérusalem-Est, soit 200 000 supplémentaires.
18. Les Israéliens ont participé aux 14 scrutins nationaux qui se sont tenus depuis juin 1967. Contrairement aux colons, les Palestiniens des TPO n’ont pas pu voter dans aucune de ces 14 élections.
19. Selon l’ONU, il y a eu 2598 actes de violence perpétrés par les colons israéliens à l’encontre des Palestiniens au cours des dix dernières années.
20. L’une des moyens adoptés par les autorités israéliennes au cours des décennies passées pour coloniser la Cisjordanie, c’est la législation foncière de l’époque ottomane datant de 1858.
21. Au milieu des années 1980, les terres cultivées palestiniennes en Cisjordanie avaient diminué de 40 pour cent.
22. En 1991, Israël commença à exiger de tout Palestinien des TPO souhaitant se rendre en Israël l’obtention d’un permis d’entrer individuel.
23. Plus de 500 obstacles physiques, comprenant les check points et des monticules de terre, restreignent la liberté de circulation en Cisjordanie.
24. En 2003, Israël commença à construire le Mur de Séparation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 85 pour cent environ de la longueur totale du tracé prévu du mur se trouve à l’intérieur des TPO.
25. En 2004, la Cour Internationale de Justice à La Haye a émis un avis consultatif selon lequel la construction du Mur dans les TPO est « en contravention du droit international ».
26. Quelques 82 000 colons vivent à l’extérieur du Mur de Séparation ; ajoutez-y Ariel, une des plus importantes villes de colons située au centre de la partie nord de la Cisjordanie, et le total s’élève à environ 100 000 colons.
27. La Bande de Gaza abrite environ 1,8 millions de Palestiniens, dont à peu près 70 pour cent sont des réfugiés enregistrés auprès de l’ONU, qui furent expulsés de leur foyer by Israël en 1948.
28. Pendant des décennies, Israël a maintenu une présence armée permanente à Gaza, a exproprié des terres, bâti des colonies pour une population de colons qui a dépassé les 8000.
29. En 2005, Israël en a évacué ces colons, et redéployé ses forces armées le long de la clôture sur le périmètre de la Bande de Gaza.
30. La Bande de Gaza est toujours sous occupation israélienne : avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est elle forme une entité territoriale unique (TPO).
31. Ceci fut confirmé dans la résolution 1860 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2009, ainsi qu’en novembre 2014 par le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale à La Haye.
32. En 1967, Israël a repoussé les limites municipales de Jérusalem pour y inclure un territoire nouvellement occupé ; cet acte d’annexion n’a jamais été reconnu par la communauté internationale.
33. Un tiers du territoire annexé a été exproprié ; en 2001, quelques 47 000 unités d’habitation pour colons avaient été construites sur cette terre saisie.
34. L’immense majorité des Palestiniens de Jérusalem sont des résidents permanents, et non des citoyens. En 2014, le statut de résident de107 Palestiniens a été révoqué.
35. Les Palestiniens sont victimes d’une politique de distribution de l’eau discriminatoire maintenue par les autorités israéliennes.
36. Israël applique un double système juridique dans les TPO : des tribunaux civils pour les 600 000 colons, et des tribunaux militaires pour les 4,5 millions de Palestiniens. Ces derniers ont un taux de condamnation de 99,74 pour cent.
37. L’armée israélienne emprisonne des Palestiniens des TPO sans chef d’accusation pour des périodes de six mois renouvelables. Il y a actuellement 715 prisonniers de ce type, sur un total de 7000 Palestiniens en prison.
38. Depuis 1967, les autorités israéliennes ont démoli des centaines d’habitations palestiniennes comme acte de punition collective.
39. De nombreuses constructions palestiniennes sont démolies par les forces israéliennes, faute d’avoir le bon permis ; pourtant plus de 95 pour cent des demandes de permis palestiniennes sont rejetées.
40. En 2016 à cette date (6 juin), les autorités israéliennes ont démoli 625 constructions palestiniennes.
41. Pendant la Première Intifada (1987-93), les forces israéliennes ont tué plus de 1000 Palestiniens, dont un cinquième était des enfants.
42. Au cours des quelques premiers jours de la Seconde Intifada, l’armée israélienne a tiré 1,3 millions de balles.
43. En six offensives militaires de 2006 à 2014, Israël a tué 1097 enfants palestiniens dans la Bande de Gaza.
44. Les forces d’occupation israéliennes ont tué 137 Palestiniens en Cisjordanie en 2015, 56 en 2014. Au cours de la même période de deux ans, les forces israéliennes ont également blessé 19 950 Palestiniens en Cisjordanie.
45. Les Accords d’Oslo, signés au milieu des années 1990, ont vu la mise en place de l’Autorité Palestinienne (AP), qui gouverne certains aspects de la vie des Palestiniens, dans certaines parties des TPO.
46. Ces Accords ont divisé les TPO en trois zones : A, B et C. Les territoires des zones A et B ne sont pas contigus, et sont constitués de 227 secteurs sous contrôle, à des degrés divers, de l’AP.
47. A peu près 60 pour cent de la Cisjordanie demeurent sous contrôle militaire et administratif israélien total. Toutefois, même dans le reste de la Cisjordanie, l’armée israélienne effectue des raids à son gré.
48. Selon Human Rights Watch : « Les Palestiniens sont confrontés à de la discrimination systématique simplement à cause de leur race, ethnicité, et origine nationale. » Amnesty International partage ce constat.
49. En 2012, le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale de l’ONU a déclaré que les politiques israéliennes appliquées dans les TPO violent l’interdiction de la « ségrégation raciale et de l’apartheid. »
Ben White est journaliste indépendant, écrivain et militant, spécialiste Palestine/Israël. Il est diplômé de l’université de Cambridge. Il a notamment écrit Être palestinien en Israël – Ségrégation, discrimination et démocratie
10 juin 2016 – Middle East Monitor
mercredi 31 août 2016
http://chroniquepalestine.com/quil-faut-savoir-de-loccupation-de-cisjordanie-de-gaza-israel/