Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Egypte. Pour la libération des prisonniers politiques! (A l'Encontre)

    Au Caire. graffiti contre les violences faites aux femmes

    Au Caire. graffiti contre les violences faites aux femmes

    Rassemblement,
    jeudi 18 juin, 18 heures,
    rue de Lausanne 45-47, devant la Mission d’Egypte, Genève

    Le collectif Egypt Solidarity – créé en février 2014 – a lancé un appel international de solidarité avec les prisonniers et les prisonnières politiques réprimé·e·s par le régime de l’ex-maréchal Abdel Fattah al-Sissi

    Les 20 et 21 juin 2015, le plus grand nombre d’initiatives – telles qu’indiquées par Egypt Solidarity – se doivent d’être entreprises à l’échelle internationale. Les revendications suivantes structurent cette campagne:

    • Arrêt de la répression des manifestations.
    • Libération des prisonniers politiques.
    • Procès équitable pour tous, contre les tribunaux militaires.
    • Arrêt de la torture et de tous les mauvais traitements.
    • Interdiction des condamnations à mort et des exécutions.

    Cette manifestation du 18 juin 2015, à Genève – 18h, devant la Mission permanente de l’Eypte, 45-47 rue de Lausanne – s’inscrit dans le contexte de l’appel lancé par Egypt Solidarity.

    Azouli. L’emblème d’une dictature de militaires

    Le caractère effectif du régime militaire dictatorial égyptien est révélé par une «prison militaire»: celle d’Azouli. Elle échappe à toutes les instances baptisées légales en Egypte. Elle est analogue à ces «prisons pour disparus» de la dictature des généraux argentins entre 1976 et 1983. Amnesty International l’a dénoncé. Une enquête approfondie du quotidien anglais The Guardian en a révélé divers aspects.

    Ce haut lieu des pires tortures et mises à mort se trouve dans un vaste camp militaire à quelque 100 kilomètres au nord-est du Caire.

    Le fonctionnement d’un tel lieu de détention repose sur les mécanismes criminels suivants:

    • toute personne emprisonnée «n’existe pas», car aucun document ne prouve son incarcération;

    • si le prisonnier meurt sous la torture, personne n’est censé le savoir;

    • les militaires et autres tortionnaires disposent d’une double impunité: celle de l’anonymat (les prisonniers sont encapuchonnés) et celle assurée par le pouvoir en place;

    • les interrogatoires et la torture s’effectuent dans un bâtiment spécial (le S-1), haut lieu de la terreur;

    • les «confessions» obtenues doivent correspondre aux scriptes des services dits d’intelligence;

    • les survivants, sur la base de ces «aveux», peuvent être transférés dans une prison «normale» et accusés, dès lors, de «terrorisme» et autres crimes;

    • les juges n’ont aucun accès à Azouli où règnent les services (et les sévices) de l’intelligence militaire.

    Azouli concentre, en quelque sorte, les attributs acquis par Al-Sissi.

    Sous le régime de Moubarak, il exerçait ses fonctions dans les services de «l’intelligence militaire», autrement dit dans ce centre obscur qui contrôlait des leviers décisifs d’une armée dont le pouvoir économique et politique constituait un pilier de l’Etat profond, selon la formule courante. Sa carrière militaire l’a conduit à être attaché militaire en Arabie saoudite – ce régime ultra-réactionnaire qui apporte aujourd’hui un soutien financier massif à l’Eygpte, aux côtés d’autres Etats du Golfe – puis aux Etats-Unis (en 2005 et 2006). Dès août 2012, il prend la tête du ministère de la Défense. Son «élection» – 96,9% des suffrages en juin 2014 – ne fait qu’entériner un pouvoir capturé 11 mois auparavant, le 3 juillet 2013. D’ailleurs, du 14 au 16 août 2013, les «forces de sécurité» attaquèrent les deux camps organisés par les Frères musulmans soutenant Morsi – place al-Nahda et place Rabia-El-Adaouïa – et massacrèrent plus de 2500 personnes. Cela marque le début d’une «guerre contre le terrorisme» et des procès durant lesquels des centaines d’accusés sont condamnés à mort.

    Assassiner la mémoire de janvier 2011

    Ce pouvoir de Sissi et des siens déploie tous les instruments de la contre-révolution, après l’essor des forces démocratiques et révolutionnaires de janvier 2011 à juin 2013. Ainsi, à l’occasion des manifestations pacifiques pour célébrer le quatrième anniversaire de la révolution de janvier 2011, au moins 27 manifestant·e·s ont été tués. Les témoins de ces homicides sont menacés d’arrestations par le ministère public. Et 500 manifestant·e·s sont incarcérés dans des «centres de détention non officiels».

    Une avocate réputée pour la défense des droits humains et militante socialiste-révolutionnaire, Mahienour el-Masry, a été condamnée en appel à 15 mois de prison pour avoir participé à une manifestation d’avocats dénonçant la brutalité de la police et cela trois mois avant la chute de Mohamed Morsi. Lors du verdict, ce 31 mai 2015, Mahienour el-Masry s’est écriée: «A bas, à bas le régime militaire!» Un régime qui restaure la mort de prisonniers durant leur détention, comme à la pire époque de Moubarak.

    Au Caire, le 24 janvier 2015, la militante Shaima al-Sabbagh, qui voulait déposer une couronne de fleurs en mémoire de victimes de la révolution du 25 janvier, a été tuée par un tir de chevrotine. Suite à une plainte déposée par l’Alliance populaire socialiste, le parti de son compagnon, les enquêteurs ont cherché à charger ses amis. Puis, en ce mois de juin, sur injonction du pouvoir, la «justice» a condamné un policier. Une minuscule opération cosmétique.

    Le 6 juin 2015, trois membres du Mouvement du 6 avril, interdit en août 2014, ont été arrêtés pour détenir des tracts appelant à la «désobéissance civile» pour le 11 juin. Un type d’initiative qui, pour éviter les représailles policières, devait se traduire par: ne pas se rendre à son travail, à l’école ou à l’université. Le Mouvement du 6 avril – créé en 2008 – a joué un rôle significatif dans le soulèvement conduisant au renversement de Moubarak. Il s’était aussi opposé à Morsi. Il est aujourd’hui une cible, parmi d’autres, du régime.

    Un appareil répressif «légalisé» à coups de décrets

    L’appareil répressif égyptien ne peut être réduit à l’armée, à la police, aux services de renseignement. En fait, l’Etat profond – représenté par le Président – contrôle la justice, les nominations dans l’appareil d’Etat, les médias, le corps diplomatique, les recteurs d’université, etc. La Constitution de 2014 permet au Président de promulguer des lois, sans parlement. Ces multiples lois-décrets ont contribué à redonner toute sa force à cet appareil répressif, en utilisant le danger du terrorisme et de la sécurité nationale. Ce qui sert aussi à étrangler la population de Gaza.

    De multiples «lois» spécifiques attribuent des pouvoirs aux instances répressives afin de frapper un vaste spectre d’opposants. Quelques exemples. La loi du 26 novembre 2013 viole les droits d’expression, d’association et de réunion. Celle d’octobre 2014 donne aux tribunaux militaires le droit de statuer sur les menaces contre «l’intégrité de la nation». En septembre 2014, les ONG censées être financées «par l’étranger» sont ciblées. En janvier 2015 sont visés les enseignants qui participent à une «activité partisane». En février 2015, tout groupe menaçant la «sécurité, l’unité ou les intérêts de la nation» est défini comme une «entité terroriste». L’ensemble des droits conquis par les salarié·e·s sont remis en cause, alors que le chômage en hausse suscite la misère. Le projet de nouveau Code du travail s’attaque au droit de grève, au droit syndical. L’OIT, dont le siège est à Genève, a été contrainte de mettre l’Egypte sur sa liste noire.

    Les femmes et les jeunes filles sont victimes de sinistres violences. Le dernier rapport de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) a documenté «des cas de viols, de viols anaux et vaginaux, de chantages sexuels perpétrés par la police ou le personnel de l’armée. Ces violences sont utilisées afin d’éliminer toute protestation publique en légitimant les autorités comme garante de l’ordre moral.» Les bourreaux étant les autorités, les victimes ne peuvent porter plainte, car de nouvelles représailles s’abattront sur elles.

    Les gouvernements allemand, suisse… complices actifs

    Simultanément, le régime de Sissi est soutenu non seulement par l’Arabie saoudite, les Etats du Golfe, mais est considéré comme un facteur de «stabilité» dans la région par les pays occidentaux. En novembre 2014, le «socialiste» François Hollande reçoit Abdel Fattah al-Sissi à l’Elysée. La vente de Rafale est à l’ordre du jour. Pour ce qui a trait aux «droits» humains, Sissi affirme: «Je suis 100% pour les droits de l’homme, mais pas pour l’instant.»

    La visite d’Al-Sissi en Allemagne fut un succès: nouvelles livraisons d’armes (après la suspension datant de 2002), contrats milliardaires pour Siemens (turbines, éoliennes). Comme le souligne Al-Ahram (10 juin 2015): «Selon les observateurs, la visite du président en Allemagne a réalisé tous ses objectifs, sur tous les volets.»

    Pour ce qui est du gouvernement helvétique, il s’agit de trouver une solution élégante en ce qui concerne les «fonds» de Moubarak qui sera blanchi par ses pairs. Quant au secrétaire d’Etat au Département des affaires étrangères, Yves Rossier, le 13 juin 2015, le quotidien en ligne Egypt Independent écrivait: «Il a exprimé sa satisfaction face à la manière dont les militaires ont géré les différents problèmes apparus depuis la révolution du 25 janvier. Il a aussi manifesté sa compréhension face aux défis sécuritaires auxquels l’Egypte fait face, ajoutant qu’il serait difficile pour toute personne d’être Président de l’Egypte en ces temps.» Plus impérialisto-helvétique, impossible

    C’est en maintenant les liens de solidarité avec ceux et celles qui se battent pour la démocratie et la justice sociale en Eygpte et en éclairant la complicité du gouvernement suisse qu’une campagne de solidarité, sur la durée, peut et doit se développer, en sachant faire appel aux institutions internationales ayant leur siège en Suisse, comme l’OIT.

    Mouvement pour le socialisme

    Publié par Alencontre le 15 - juin - 2015
     
     
    Afin de coordonner au mieux des actions, il est possible de se référer à la page Facebook d’Egypt Solidarity:
     
    www.facebook.com/egypt.solidarity.initiative ou de consulter l’appel traduit en français et publié sur le site alencontre.org, en date du 3 juin 2015
     
     
  • Israël réduit au maximum la présence palestinienne à Jérusalem (Agence médias Palestine)

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQvJbW8RfOfza0-8hvKZQIwkfdc1Wv0PYz-n0WrsL-CEfZJWjFi

    L’augmentation des expulsions forcées entre dans une politique israélienne qui vise à pousser les Palestinien(ne)s hors de Jérusalem, affirme un groupe de défense juridique.

    Raafat Sub Laban, 27 ans, est chercheur juridique, il est né et a grandi dans le quartier musulman de la Vieille Ville historique de Jérusalem. Alors que ses grands-parents ont aménagé dans leur maison il y a plus de six décennies, et qu’ils l’ont transmise à sa mère, la famille Sub Laban se trouve aujourd’hui face à une ordonnance d’expulsion, afin de faire la place à des colons israéliens.

    Se tenant devant le tribunal israélien à Jérusalem-Est, Raafat explique que sa famille « n’a nulle part où aller », et il ajoute que ses parents, ses frères et sœurs et leurs enfants habitent tous dans la maison. « Nous sommes neuf, dont deux enfants âgés de trois et neuf ans », dit Raafat à Al Jazeera. « Où sommes-nous censés aller ? C’est ici notre maison ».

    En 1953, la famille Sub Laban a loué la maison au gouvernement jordanien, qui a contrôlé Jérusalem-Est et le reste de la Cisjordanie jusqu’à ce qu’Israël occupe ces territoires lors de la guerre de 1967.

    Par le Conservatoire général des biens des absents, un organisme qui gère les maisons et les terres confisquées par Israël, la famille a été informée que la propriété des maisons avait été transférée à des colons israéliens, lesquels par la suite affirmèrent qu’elle avait été enregistrée en tant que Hekdesh, ou propriété religieuse juive, avant 1948.

    Raafat et sa famille soupçonnent qu’Ateret Cohanim, une organisation juridique de droite à but non lucratif qui cherche à remplacer les habitants palestiniens de la ville par des colons israéliens juifs, est impliquée dans cette tentative de mettre la main sur leur maison. Daniel Lurie, directeur exécutif d’Ateret Cohanim, a nié l’implication de l’organisation. « Ateret Cohanim n’a aucun lien avec l’affaire en question », a indiqué Lurie par courriel à Al Jazeera.

    Plus de 300 000 Palestiniens vivent dans Jérusalem-Est occupée. Israël prétend avoir annexé le territoire en 1980, mais cette initiative n’est pas reconnue par la communauté internationale.

    Plus d’un demi-million d’Israéliens vivent dans des colonies réservées aux seuls juifs, dispersées à travers la Cisjordanie dont Jérusalem-Est.

    Des groupes juridiques affirment que la recrudescence des expulsions forcées, arrestations et démolitions de maison, s’intègre dans un écheveau plus large d’une politique israélienne conçue pour pousser les Palestiniens hors de Jérusalem.

    « Le nombre accru des arrestations et des expulsions forcées prouve que le gouvernement (israélien) reste déterminé à réduire au maximum la population palestinienne autochtone et à étendre la présence israélienne illégale », a déclaré à Al Jezeera, Rima Awad, membre de la Campagne des Jérusalémites, une organisation qui milite pour les droits palestiniens dans la ville.

    Les membres de la famille Sub Laban ont été en sécurité dans leur maison jusqu’à l’an dernier, quand un tribunal israélien les a dépouillés de leur statut de locataires protégés, au motif qu’ils n’auraient pas habité en permanence la maison et que, prétendument, ils l’auraient négligée.

    Les colons ont également plaidé pour l’expulsion des Sub Luban en se référant à une loi israélienne autorisant les juifs à réclamer une propriété palestinienne qui avait été enregistrée comme propriété juive avant l’implantation d’Israël. Adoptée en 1970 et considérée comme loi de Jérusalem-Est, elle permet aux propriétaires d’expulser les habitants qui n’ont pas habité sur les lieux ou payé leur loyer de façon permanente.

    Les colons ont cogné à leur porte deux fois cette année, et deux fois ils ont essayé de s’emparer de leur propriété, la première fois en février et la seconde en mars. « La première fois, des militants et des amis les ont empêchés de pénétrer dans la maison » rappelle Raafat. « La seconde fois, notre avocat a réussi à obtenir une injonction provisoire pour empêcher que l’évacuation n’ait lieu ».

    « Notre maison est l’une des quinze à Jérusalem-Est actuellement exposées à une expulsion pour y faire entrer des colons juifs » ajoute Raafat. Les autorités israéliennes démolissent aussi régulièrement des maisons palestiniennes, partout dans Jérusalem-Est comme dans le reste de la Cisjordanie.

    Noura Sub Laban, la maman de Raafat, a fait appel de l’ordonnance d’expulsion devant un tribunal israélien le 31 mai. Devant les juges, son avocat, Mohammed Dahleh, plaidait en son nom. « L’argument consistant à prétendre que (la famille Sub Laban) n’a pas habité la maison est faible » a-t-il déclaré, soulignant que la famille avait payé régulièrement les factures de téléphone, d’électricité et d’eau de la maison. « Le tribunal doit revenir sur sa décision d’autoriser l’expulsion ».

    Le lendemain, 1er juin, la famille Sub Laban recevait un courrier de l’Agence d’assurance nationale d’Israël, les informant qu’ils n’étaient pas considérés comme habitant Jérusalem à temps plein depuis août 2013.

    Du fait que les Jérusalémites palestiniens détiennent des permis de résidence, émis par les Israéliens, pour vivre dans la ville, ils sont confrontés à des expulsions vers la Cisjordanie ou ailleurs, si leur permis de résidence leur est retiré.

    Depuis qu’a commencé l’occupation de Jérusalem-Est par Israël, en 1967, cet État a retiré le droit de résidence à plus de 14 000 habitants palestiniens, dont 107 rien qu’en 2014, selon l’organisation juridique israélienne HaMoked.

    À l’instar d’Elad, autre groupe israélien de colons, Ateret Cohanim a engagé un procès en début de mois, exigeant l’expulsion d’une autre famille palestinienne dans le quartier Silwan, à Jérusalem-Est. Ces groupes prétendent que la famille Rajabi vit dans un immeuble qui a été acheté par un fidéicommis religieux juif, il y a 134 ans.

    Bien qu’il ait refusé de commenter l’expulsion en attente de la famille Rajabi, Daniel Luria, d’Ateret Cohanim, affirme : « Tout juif, en tant que partie intégrante du seul peuple autochtone de cette Terre, a le droit d’acquérir, et de vivre en paix partout dans sa patrie ancestrale, particulièrement dans le cœur d’Israël, Jérusalem ».

    Revenons à octobre 2014, Ateret Cohanim a aidé neuf familles de colons juifs à s’emparer de deux immeubles à Silwan. Sous la protection de gardes de sécurité fournis par Elad, les colons ont envahi de force les bâtiments et ainsi, ils ont doublé la population de colons dans le quartier, selon les articles de la presse israélienne.

    Le 21 mai, les bulldozers israéliens sont entrés dans Silwan et ils ont rasé trois immeubles commerciaux appartenant à des Palestiniens, sous le prétexte qu’ils avaient été construits sans l’autorisation de la municipalité israélienne de Jérusalem. Moins d’une semaine plus tard, un autre ensemble d’appartement était démoli à Silwan.

    Selon un communiqué publié par la suite par le Centre d’information Wadi Hilweh à Silwan, quelque 80 familles, totalisant 300 personnes, sont actuellement menacées d’expulsion dans le quartier.

    « Silwan est un microcosme des tendances qui montent dans tout Jérusalem-Est », dit Awad de la Campagne des Jérusalémites, faisant allusion à la recrudescence apparente des démolitions de maisons et des cas de prises par la force des propriétés par les colons.

    Revenons maintenant au tribunal de Jérusalem, selon Raafat Sub Laban, sa famille n’est pas optimiste pour l’avenir. « Naturellement, nous n’attendons pas de justice d’aucun tribunal israélien », fait-il remarquer, « mais nous espérons le meilleur possible ».

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    Patrick Strickland – 7 juin 2015 – Al Jazeera

    Source: Al Jazeera

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/06/13/israel-reduit-au-maximum-la-presence-palestinienne-a-jerusalem/

    Voir aussi:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ilan_Papp%C3%A9

  • Djibouti au bord du chaos (Afriques en lutte)

    La position stratégique de Djibouti, petit Etat de la corne de l’Afrique situé sur la deuxième voie maritime la plus importante au monde, fait de lui l’un des acteurs majeurs des relations internationales. Ses partenaires se gardent malheureusement de dénoncer les pratiques anti-démocratiques du président Ismaël Omar Guelleh, qui entend briguer un quatrième mandat successif.

    Paradoxal Djibouti. Petit par la taille – 23 000 km² de superficie totale, classé 150ème –, l’Etat de la corne de l’Afrique est pourtant l’un des grands acteurs de la géopolitique régionale ; la capitale, Djibouti, éminemment riche de son industrie portuaire, compte jusqu’à 65,2 % de personnes en situation de pauvreté – et 57,4 % en situation d’extrême pauvreté. L’ancienne colonie française, située sur la deuxième voie maritime la plus importante au monde, à quelques encablures de l’effervescent Moyen-Orient, accueille aujourd’hui tout ce que le monde civilisé compte de combattants du djihadisme et de la piraterie maritime. Ce qui n’empêche pas son président-dictateur, Ismaël Omar Guelleh (IOG), de multiplier les exactions et les répressions arbitraires en toute impunité. Tandis que les Occidentaux voient en lui un acteur stratégique dans leurs entreprises géopolitiques internationales, les citoyens perçoivent d’un tout autre œil celui qui a la mainmise sur le pouvoir depuis seize ans. Djibouti, décidément ambivalent, n’est pas le même Etat selon que l’on se place en-dehors ou à l’intérieur de ses frontières.

    Des militants se battent dans le Nord du pays pour la démocratie

    La situation y est connue de tous, depuis longtemps : en 2010, les indicateurs sociaux du pays viraient cramoisi ; malgré ses ressources – 1,3 milliards de dollars de PIB et une croissance à 5 % la même année –, Djibouti se classait alors 147ème sur 169 en termes de développement humain. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) indique à ce titre que « la pauvreté y reste endémique et la richesse du pays distribuée de manière très inégale ». De plus, « la population a toujours un accès limité aux services sociaux de base », et « l’espérance de vie se limitait à 56 ans en 2010. » Comme si cette situation catastrophique ne suffisait pas, le gouvernement, régi d’une main de fer par IOG, réprime violemment quiconque s’oppose à sa politique ; le président djiboutien est d’ailleurs fortement soupçonné d’avoir commandité l’assassinat du juge français Bernard Borrel en 1995. Celui-ci enquêtait, à l’époque, sur des affaires mettant en cause, potentiellement, un Ismaël Omar Guelleh encore aspirant chef de l’Etat – il ne parviendra au poste suprême qu’en 1999 – ; l’affaire, qui a un temps terni les relations entre Djibouti et Paris, a malheureusement disparu des discussions bilatérales.

    Quoi qu’il en soit, IOG est confortablement installé dans son siège présidentiel ; il compte bien tout faire pour maintenir sa position. En 2010, il modifie la Constitution pour pouvoir être élu une troisième fois consécutive : les manifestations populaires qui éclatent alors sont violemment réprimées. Comme un désolant écho au passé, IOG nourrit l’ambition de se représenter – de se faire réélire serait plus exact – en 2016 pour assurer sa propre succession ; le Nord du pays, fief du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), a commencé à s’embraser début avril en réponse à cette intention malvenue. Depuis deux mois, l’armée djiboutienne est ainsi opposée aux militants de ce groupe politico-militaire, qui se battent pour « un Etat démocratique intégrant toutes les composantes nationales ». D’après Mohamed Kadami, l’un de ses dirigeants, « le président veut briguer un quatrième mandat en 2016. Il pense que le FRUD peut être un obstacle. D’où l’idée d’affaiblir cette force, en lui portant des coups. »

    Le monde sait tout des misères de Djibouti mais ne dit rien

    Face à cette soif avide de pouvoir, les citoyens épris de liberté et de démocratie peuvent toutefois compter sur la petite diaspora djiboutienne. Le 16 mai dernier, à Bruxelles, devant l’ambassade de Djibouti, des patriotes se sont ainsi rassemblés pour protester contre la tournure que prennent les événements dans le Nord du pays. Les expatriés ont eu vent des pratiques anti-démocratiques du pouvoir en place et de l’armée : entre autres disparitions et arrestations arbitraires, les affrontements font de nombreuses victimes – essentiellement des civils. Pour l’instant, aucune des nations présentes sur le sol djiboutien – la France, les Etats-Unis, le Japon, les Emirats arabes unis et, depuis peu, la Chine – n’a semblé abonder dans le sens de la diaspora. L’opposition attendait du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en visite à Djibouti début mai, qu’il s’entretienne avec IOG au sujet des répressions. Las. L’appel à une « pause humanitaire » du chef de la diplomatie américaine était destiné au conflit qui fait rage au Yémen.

    C’est l’un des grands – et regrettables – paradoxes qui touchent Djibouti : tout le monde sait ce qu’il s’y passe, mais personne ne parle. Encore moins les pays qui comptent sur le pouvoir local et ses installations portuaires pour abriter leurs bases et flottes militaires. Ceux-là ne risqueront semble-t-il jamais de compromettre leurs relations avec Djibouti en écornant la réputation de son chef tout puissant. Les intérêts en jeu sont, pour ces nations – occidentales pour la plupart –, supérieurs, sans doute, à quelques atteintes aux droits de l’homme : il s’agit, tandis que le djihadisme moyen-oriental refait parler de lui, de maintenir ses positions dans le Golfe d’Aden.

    C’est à croire que l’Occident ne retiendra jamais rien du passé. Sous prétexte de lutter contre le fanatisme quel qu’il soit, les plus grandes puissances se taisent face à des exactions localisées mais tout aussi sérieuses. Les citoyens djiboutiens ont droit, au nom d’une liberté des peuples encore trop bafouée en Afrique, à un sursaut démocratique dans leur pays.

    14 juin 2015

    Source : http://www.agoravox.fr

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-est/djibouti/article/djibouti-au-bord-du-chaos

  • Tarbes:

    affiche_ramallah_2_-ec4d1.jpg

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    20140718-221038-79838920.jpg

    Dédiée à Mohammed Bakr, 9 ans, Ahed Bakr, 10 ans, Zakaria Bakr, 10 ans, Mohammed Bakr, 11 ans.

     

  • Pourquoi les grands médias français occultent-ils la descente du RAID contre Pierre Stambul ? (UJFP)

     

    Article de Mohamed Saadoune paru sur le site du AL HUFFINGTON POST Maghreb-Algérie le 14 juin 2015

    L’affaire n’a pas fait "grand bruit" en France, les "grands médias" ont choisi de l’ignorer. Sans Mediapart, Rue 89, Politis et des informations militantes diffusées sur les réseaux, elle n’aurait pas existé. Le Figaro a fait cependant le "minimum" syndical, il est le seul dans la "grande presse" en publiant une synthèse à partir d’un article de la Marseillaise.

     

    Mais les grands médias français ont choisi délibérément de ne pas parler de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), victime d’une descente du RAID qui l’a appréhendé, de manière musclée, de nuit, sur la base d’une manipulation le présentant comme ayant tué sa femme.

    Un juif, militant des droits de palestiniens et qui est actif dans la campagne BDS, cela semble gêner. Au point d’occulter radicalement l’information. Dans les grands titres de la presse nationale française, l’affaire Pierre Stambul, n’existe pas.

    Et pourtant, il y avait des choses à dire dans cette incroyable affaire où un militant, dont le père faisait partie de la résistance française et était membre du groupe Manouchian, est arrêté de manière musclée pour avoir prétendument tué sa femme qui était, à ses côtés, bien vivante et horrifiée de voir comment on traitait son mari.

    Les policiers, a expliqué par la suite Pierre Stambul, ont compris après cinq minutes qu’ils avaient fait erreur mais la machine ne s’est pas arrêtée. Pierre Stambul a été arrêté, menotté, emmené et "placé en garde à vue pendant sept heures au commissariat du 8e arrondissement situé rue de... Haïfa, avant d’être relâché "sans une excuse", comme le note la Marseillaise.

    Sur les TV françaises qui d’habitude suivent les éléments du RAID lors des descentes contre les barbus, c’est le black-out total. Ou presque.

    Car, le Journal de France 3 Provence Alpes, a rompu le silence cathodique et a abordé le sujet qu’on veut taire et a donné la parole à Pierre Stambul, victime probable d’un hacker criminel qui agit en toute impunité à partir d’Israël.

    Intimidations

    Le politologue Pascal Boniface, directeur de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) note que cette affaire qui rappelle de "mauvais souvenirs" n’a pas du tout "ému les médias et le milieu politique".

    Dans le domaine politique, la seule réaction notable* est celle du Parti Communiste français (PCF) qui a dénoncé le "harcèlement" subi par des militants pour une "paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens". Le Parti communiste français a exprimé son soutien et sa solidarité à Pierre Stambul, Jean-Claude Lefort, à Eva Labuc, à Vincent Liechti, "tous ciblés par ces opérations mais aussi par des messages internet insultants et diffamatoires".
    Il dénonce une "manœuvre grossière" visant à jeter "l’opprobre et le doute sur ces militants d’intimider tous les partisans d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens".

    Un acte clairement antisémite

    "L’auteur présumé de ces opérations est connu des autorités françaises. Quelles suites seront réservées à cette affaire qui touche à la réputation d’hommes et de femmes intègres et à la sécurité intérieure de la France ?" s’interroge le PCF qui a demandé qu’une Commission d’enquête parlementaire soit mandatée dans les plus brefs délais pour y répondre avec précision.

    Pascal Boniface se demande pourquoi le RAID intervient-il dans une affaire pareille et pourquoi Pierre Stambul a-t-il été emmené "alors que sa femme était à ses côtés et manifestement vivante…."

    Pour le politologue, on est en présence d’un "acte clairement antisémite, car c’est bien parce que Pierre Stambul est juif qu’on s’est attaque à lui. Ou plutôt, c’est parce que Stambul est juif et qu’il est critique de la politique du gouvernement israélien, ce qui pour des gens est inadmissible, et nourrit sa haine dévastatrice".
    Après Pierre Stambul, Jean-Claude Lefort, député honoraire et ancien président de l’Association France Palestine Solidarité a eu droit à la BAC (brigade anti-criminalité).

    "Le climat est de plus en plus pestilentiel. On ne peut pas admettre que ceux qui, en raison de convictions universalistes, et quelles que soient leurs origines, puissent être soumis à de telles attaques".

    En occultant cette scandaleuse affaire alors qu’il est de leur devoir d’en parler, les grands médias français participent indubitablement à ce climat. dimanche 14 juin 2015

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4228LIRE AUSSI : Le militant de l’UFJP, 65 ans, a été menotté puis gardé à vue pendant 7 heures avant d’être relâché

    * Nous, Npa, on n'est pas notable, alors?

  • Le client est roi... même quand il torture et assassine! (Npa)


    L’Arabie saoudite, ce partenaire privilégié de la France, ce royaume dans lequel se sont précipités tous les chefs d’État de la planète à l’occasion de l’enterrement du roi Abdallah début 2015, vient une nouvelle fois de s’illustrer. Dix ans de prison, dix ans d’interdiction de quitter le territoire, et 1 000 coups de fouet pour Raif Badawi, telle est la peine « irrévocable » confirmée par la Cour suprême. Le blogueur est en prison depuis 2012, condamné en 2014. Son crime ? Avoir animé un site Internet qui défend la liberté d’expression.

    Mais la liberté d’expression tant vantée par le gouvernement français n’est visiblement pas une raison suffisante pour se brouiller avec le régime saoudien. Ni la répression féroce – avec le recours systématique à la torture et aux châtiments corporels tels que la flagellation et l’amputation – ni même la peine de mort et l’exécution de 84 personnes depuis le début de l’année, ne freine l’État français, pourtant toujours si prompt à se draper dans les droits humains en général et les droits des femmes en particulier quand il s’agit de justifier ses interventions militaires... Christine Lagarde était même allée jusqu’à qualifier le défunt roi Abdallah d’homme qui, « de manière discrète », était « un grand défenseur des femmes ». Pourtant, la discrimination des femmes, en droit comme en pratique, est systématique : sans l’autorisation d’un homme, impossible de se marier, d’entreprendre un voyage, de subir certaines interventions chirurgicales, de prendre un emploi rémunéré ou de suivre un enseignement supérieur... et interdiction pure et simple de conduire. « De manière discrète », c’est le moins que l’on puisse en dire !

    Hollande voue une grande fidélité à l’Arabie saoudite qui s’est concrétisée dans trois visites d’État entre novembre 2012 et janvier 2015. L’industrie d’armement en est la première bénéficiaire : la France avait déjà triplé ses ventes d’armes entre 2012 et 2013, et en novembre 2014, 3 milliards de dollars ont été obtenus grâce à l’accord-cadre signé par le ministre des Finances saoudien et le PDG d’Odas, la société chargée des contrats d’armements décrochés par la France en Arabie saoudite.
    Vraiment, le client est roi ! 

    Christine Poupin

  • Où en est le processus révolutionnaire tunisien ? (Essf)

     

    http://alencontre.org/wp-content/uploads/2013/08/3181375884486.jpg

    Cinq mois après la mise en place du nouveau gouvernement, la Tunisie voit s’aggraver sa crise économique et sociale : la croissance économique est faible, le chômage augmente et le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader.
    Simultanément, la dette explose et le FMI veut imposer que la Tunisie remplisse au 31 décembre tous les engagements liés à celle-ci. Cerise sur le gâteau, les heurts se multiplient entre l’armée et des groupes jihadistes.

    Une avalanche inégalée de luttes sociales

    Après l’effervescence ayant entouré le 14 janvier 2011, les mobilisations sociales se sont stabilisées puis ont reflué. Elles n’ont redémarré vraiment qu’après le départ des islamistes du gouvernement en janvier 2014 : fin octobre 2014 le nombre de jours de grève depuis le début de l’année avait déjà dépassé le total du record enregistré pour toute l’année 2011. Pendant le premier semestre 2015, on a assisté à une véritable explosion de grèves (1).

    Les grèves de ces derniers mois ont principalement été menées par des salariés ayant un emploi stable, essentiellement dans la fonction publique et le secteur public (2). Elles portent avant tout sur le pouvoir d’achat (classifications et primes), mais certaines d’entre elles incluent la volonté de défendre et améliorer le service public face à l’offensive néolibérale (3). Ces grèves, ont été parfois déclenchées de façon subite et sans préavis, comme dans les transports urbains, les chemins de fer ou l’électricité.

    Les mobilisations menées par les précaires et les chômeurs ont surtout pris la forme de sit-in et parfois de grèves de la faim (4). Il en a notamment résulté le blocage total du bassin minier de Gafsa pendant deux mois et la paralysie de toute l’industrie chimique tunisienne liée au phosphate. Dans le sud du pays, des chômeurs bloquent des sites de production de pétrole ou de gaz pour exiger des emplois et la contribution des sociétés pétrolières au développement de la région. Des confrontations violentes ont lieu avec les forces de l’ordre.

    Comme l’écrit Fathi Chamkhi (5), « la tension sociale est à son comble face à un gouvernement, critiqué de toute part, à qui les institutions financières internationales et l’Union européenne assignent la tâche suicidaire de maintenir le cap de l’austérité, de la restructuration néolibérale du marché intérieur ».
    Même si certaines luttes se terminent par des échecs, une série d’avancées ont été obtenues ces derniers mois : transports publics urbains, enseignement secondaire, personnel ouvrier des établissements scolaires, la poste, radio et télévision publique, ministère des transports, journalistes de la presse écrite, Orange, grandes surfaces, etc.

    Après environ deux mois de blocage total du bassin minier par les chômeurs de la région, quelques avancées ont été obtenues avec une promesse de 1 500 embauches dans les trois ans dont 520 dans les mois qui viennent (6). Mais ces mesures ne réglant pas le problème du chômage de masse dans la région (7), les mobilisations se poursuivent.

    Par ailleurs, une mobilisation est en cours pour combattre les tentatives de restreindre les libertés au nom de la lutte contre le djihadisme. Des projets de lois visent en effet à assurer l’impunité aux forces armées, permettre le recours à la peine de mort, banaliser les écoutes téléphoniques, condamner les auteurs d’articles critiquant les forces de l’ordre, etc. Simultanément, la police est accusée d’exactions contre les journalistes ainsi que d’actes de torture.

    Le positionnement de l’UGTT en débat

    La direction de la principale centrale syndicale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a connu une longue période de bon voisinage avec le syndicat patronal UTICA dans le cadre du « dialogue national » visant à mettre un terme aux violences islamistes. L’UGTT avait proposé cette orientation dès le 18 juin 2012 et avait fini par la mettre en place en octobre 2013. Dans ce cadre, elle avait fait passer les revendications sociales au second plan, suscitant l’impatience grandissante des secteurs les plus combatifs.

    Avec le départ, en janvier 2014, de la coalition gouvernementale dirigée par Ennahdha et Marzouki, les mobilisations sociales se sont multipliées.
    Dans ce contexte tendu, la direction centrale de l’UGTT a dénoncé publiquement certaines grèves :
    • soit pour non-respect de procédures comme le déclenchement soudain de grèves sans préavis, par exemple dans les chemins de fer ou l’électricité ;
    • soit pour franchissement de certaines « lignes rouges » comme le boycott des examens dans l’enseignement.

    Mais la direction centrale de l’UGTT a maintenu son habitude de faire en sorte qu’un accord acceptable par les principaux intéressés soit négocié. Rappelons que lors de la grève de la faim des ouvrières de Latelec en juillet 2014, c’est le secrétaire général de l’UGTT en personne qui a finalement pris les affaires en mains pour trouver une solution. (8)

    L’insatisfaction des salariés est telle que le Bureau exécutif serait de toutes les façons dans l’impossibilité d’endiguer la marée revendicative. Par ailleurs, l’époque est révolue où le Bureau exécutif était en capacité d’imposer ses volontés aux structures intermédiaires. Malgré les réticences du Bureau exécutif, le syndicat de l’enseignement secondaire avait par exemple maintenu son orientation qui a débouché sur une victoire historique. De même, le Bureau exécutif élargi du 5 juin a décidé de soutenir l’appel au boycott des examens par le syndicat de l’enseignement primaire, forme de lutte que le Bureau exécutif restreint avait précédemment publiquement condamné.
    Reste à connaître sur quoi déboucheront les menaces de sanctions internes annoncées contre les syndicalistes ayant organisé des grèves sans préavis dans les chemins de fer.

    Un phénomène conjoncturel vient amplifier cette évolution des rapports entre la direction centrale de l’UGTT et ses structures intermédiaires. Un congrès national est en effet annoncé pour fin 2016, et beaucoup de responsables sont attentifs au nombre de mandats que pourraient recueillir les différentes orientations et candidat-e-s en présence (9). Comme l’écrit Fathi Chamkhi, « le Secrétaire général de l’UGTT a fini par hausser le ton à l’égard des patrons, considérant que les salariés ont consenti d’énormes sacrifices, contrairement aux patrons qui s’en sortent plutôt bien, eu égard à la situation dramatique actuelle ».

    Les fédérations et syndicats qui sont à la tête des conflits actuels avaient joué un rôle central dans la solidarité avec les luttes du bassin minier en 2008-2010, puis dans le déclenchement des grèves générales régionales ayant contraint Ben Ali à partir. Ils font aujourd’hui le constat amer que les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 ont appliqué la même politique néolibérale que l’ancien dictateur. Certes, des marges de liberté ont été gagnées, mais sur le plan des droits économiques et sociaux, la situation est catastrophique : certains acquis existant avant la révolution ont même disparu.

    Nombre de ces militant-e-s aimeraient que l’UGTT joue un rôle de contre-pouvoir. Ils reprochent à la direction de la centrale d’avoir consacré l’essentiel de ses efforts à trouver un consensus pour sortir de la crise politique de l’année 2013, sans chercher à résoudre les problèmes économiques et sociaux. Beaucoup reprochent à la direction centrale d’être ensuite devenue un « partenaire » du pouvoir et estiment que c’est pour cette raison qu’elle ne répond pas aux demandes des syndicats qui la composent. Ils entendent se battre dans le cadre du prochain congrès national de l’UGTT pour un changement profond des orientations de la centrale syndicale ainsi qu’une démocratisation de son fonctionnement.

    Absence de débouché politique immédiat

    Entre le 14 janvier et le 27 février 2011, la Tunisie avait connu une période d’ouverture du champ des possibles. La mise en place du gouvernement Essebsi s’était accompagnée du torpillage des embryons de structures d’auto-organisation, avec notamment la mise en place d’une « Haute instance » ayant un rôle limité et uniquement consultatif. Le principal parti de la gauche, le PCOT (devenu depuis Parti des travailleurs), avait alors déclaré : « Le but de cette instance est de torpiller le Conseil national de protection de la révolution et de l’anéantir, pour que le gouvernement agisse sans aucun contrôle » (15 mars 2011). Un hiver islamiste de près de deux ans avait suivi les élections du 23 octobre 2011.

    Les bifurcations potentielles de l’histoire ayant suivi chacun des deux assassinats de dirigeants du Front populaire (6 février 2013 et 25 juillet 2013) ont été rapidement endiguées par les forces ne voulant pas de rupture avec l’ordre ancien. À la place s’est mise en place, entre octobre 2013 et fin 2014, une solution de « consensus national » autour de l’UGTT et du syndicat patronal UTICA (10).

    Suite aux élections de fin 2014, un gouvernement ayant pour fonction de tenter d’opérer une « normalisation » néolibérale a vu le jour (11).
    Même si des slogans demandant le départ du ministre de l’Education ont été lancés lors du rassemblement des instituteurs du 9 juin, le but des militant-e-s animant les luttes actuelles n’est pas de « dégager » le pouvoir en place. Ils veulent, par les mobilisations, lui imposer la satisfaction de droits économiques et sociaux, à commencer par l’application des accords conclus parfois depuis 2011.

    Et le Front populaire ?

    Les zigzags du Front en 2013 ont laissé de nombreuses cicatrices : atermoiements après l’assassinat de Chokri Belaïd (12), durcissement du discours début juillet 2013 (13), alliance avec Nidaa Tounès après l’assassinat de Mohamed Brahmi (14).
    Par la suite, le Front a connu en 2014 de nombreuses tensions autour de la désignation des têtes de liste aux législatives, des éventuelles alliances électorales et/ou gouvernementales, de la consigne de vote au second tour des présidentielles (15).

    Malgré cela, le Front n’a pas éclaté. Il a multiplié par 2,5 le nombre de ses députés et est arrivé en troisième position aux présidentielles avec 7,8 % des suffrages. De plus, il a exclu toute participation ministérielle, n’a pas voté le budget 2015 et a refusé de voter la confiance au gouvernement.
    Le Front populaire s’est ainsi positionné comme le leader de l’opposition politique au gouvernement néolibéral dirigé par Nidaa Tounès et Ennahdha.

    Ce Front rassemble aujourd’hui l’essentiel de la gauche, et aucune nouvelle force politique de gauche ayant un minimum de poids n’a été en capacité de se constituer depuis 2011. Même certain-e-s des militant-e-s qui ne ménagent pas leurs critiques à son égard se félicitent de l’existence du Front et estiment qu’il constitue une force susceptible de se radicaliser (16).

    Reste au Front à surmonter une série de faiblesses. Il y a tout d’abord sa difficulté à préciser son orientation en termes d’indépendance de classe, ainsi qu’à élaborer son programme. Il y a ensuite sa difficulté à se structurer.
    Deux autres questions clés concernent : la place des militant-e-s ne faisant partie d’aucune des organisations ayant constitué le Front ainsi que la très faible féminisation des structures du Front populaire. Tout cela se conjugue avec le débat sur la transformation éventuelle du Front en parti. Cette position semble majoritaire au sein de la base, mais est très minoritaire au niveau de la direction. La conférence d’octobre 2015 devrait permettre d’éclaircir ces différents points.

    La porte étroite de la LGO

    La Ligue de la gauche ouvrière (LGO) n’a vu le jour qu’au lendemain du 14 janvier, à partir de militant-e-s ayant appartenu une dizaine d’années auparavant à l’organisation tunisienne de la IVe Internationale. Ayant perdu une partie des militant-e-s qui ont participé à sa fondation, la LGO compte aujourd’hui moins d’une centaine de membres. Il convient de noter que toutes les tentatives de quitter la LGO pour créer une nouvelle force politique ont à ce jour échoué. La LGO reste faiblement structurée et dispose de ressources financières limitées. Ses militants les plus actifs doivent simultanément maintenir une insertion syndicale et/ou associative, construire la LGO et participer à la construction du Front.
    Peu de Tunisien-ne-s connaissent la LGO en tant que telle. Quant au Front populaire, il est avant tout connu par les déclarations de son porte-parole Hamma Hammami, dirigeant historique du Parti des travailleurs (ex-PCOT).

    Étant beaucoup plus faible que les deux organisations issues de la tradition marxiste-léniniste (Parti des travailleurs et Parti des patriotes démocrates unifiés), la LGO a souvent eu du mal à faire entendre sa voix au sein du Front. Le souci de ne pas se retrouver isolée a parfois poussé la LGO à un certain suivisme, comme par exemple fin juillet 2013 lors de la création du Front de salut national (FSN). Le congrès de la LGO a corrigé le tir en septembre de la même année en décidant à 80 % de sortir du FSN, tout en continuant à appartenir au Front populaire (17).

    Par la suite, la LGO a participé activement à la bataille pour que le Front refuse toute alliance électorale avec Nidaa Tounes ou des forces liées à ce parti. Les militant-e-s de la LGO se sont battu-e-s pour que Front refuse de voter le budget et la confiance au gouvernement, et à plus forte raison participe à ce dernier. Ses représentants avaient d’ailleurs annoncé par avance qu’ils étaient prêts à une rupture de discipline au cas où cette position ne l’emporterait pas. Ils n’ont heureusement pas eu besoin de le faire.

    La LGO dispose d’une certaine influence politique au sein du Front populaire, notamment par la présence de deux membres à la direction du Front populaire, qui sont également députés. L’opportunité s’ouvre à la LGO de jouer un rôle actif dans l’élaboration des réponses aux questions auxquelles le Front doit faire face aujourd’hui.

    Reste à la LGO à parvenir à se structurer, ainsi qu’à réussir à travailler collectivement avec ses deux députés. Le renforcement de ses liens internationaux, notamment au sein de la région arabe, pourrait être de nature à aider la LGO à se construire.

    Le 9 juin 2015 LEROUGE Dominique

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35163

  • Coalition internationale contre Daech : ajouter le chaos au chaos (Npa)

    Les 22 pays membres de la Coalition internationale contre Daech (l’État islamique) se sont réunis, pour la deuxième fois, le 2 juin à Paris. Une réunion restreinte des ministres des Affaires étrangères sous la houlette de Fabius, alors que les djihadistes ont conquis les villes de Palmyre en Syrie et de Ramadi en Irak. Rodomontades guerrières, mépris des peuples, impuissance et rivalités affichées...

    C’est un « combat de long terme », la « détermination de la France est totale », a affirmé Fabius. Des propos qui ne peuvent masquer ni l’impuissance ni les dissensions. Les 4 000 raids ­aériens effectués en dix mois par la coalition n’ont pas empêché la progression de Daech. Ils n’ont pas non plus convaincu les soldats de l’armée irakienne, dissoute par les USA en 2003 après la guerre et le renversement de Saddam Hussein, de combattre et de se sacrifier sous la direction et pour les intérêts de ceux qui ont mis leur pays à feu et à sang.
    Faisant semblant d’ignorer les responsabilités des grandes puissances, Fabius distribue ses conseils : la stratégie militaire serait « indissociable de la mise en œuvre de la politique de réconciliation en Irak ». Ceux qui ont détruit le pays et dressé les communautés les unes contre les autres, prônent maintenant la réconciliation !
    À la tête d’un État fantoche, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est bien incapable d’associer les dirigeants sunnites qui n’acceptent pas l’autorité de son gouvernement dominé par les classes dirigeantes chiites et soumis aux responsables du chaos du pays.

    Une stratégie aveugle
    Toujours plein de conseils pour dire comment faire pour sortir du chaos qu’ils ont eux-mêmes créés et qu’ils continuent d’aggraver, les dirigeants des grandes puissances demandent la reprise du processus de négociation en Syrie pour « une transition politique » sous l’égide des Nations unies. Seul problème, l’opposition à Assad est dominée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, grâce aux mêmes grandes puissances !
    Et très présents à la conférence de Paris, la Turquie et l’Arabie saoudite continuent leur double jeu, poussés par leur ambition de puissances régionales et unis par leur rivalité avec l’Iran qui n’était pas invité. Là encore les ambiguïtés des grandes puissances jouent les uns contre les autres en accentuant les tensions entre ceux sur lesquels est censée s’appuyer leur politique. Les Kurdes, les seuls qui se soient réellement mobilisés contre Daech, n’étaient bien sûr pas de la partie...
    Barack Obama ne peut avoir d’autre stratégie que de jouer des ambitions des puissances de la région, se résignant à la progression de Daech tout en continuant les frappes aériennes... et les grandes déclarations contre le terrorisme comme celle qu’il a faite au G7.
    Toute la région est engagée dans une guerre à long terme dont les populations continueront d’être les premières et principales victimes. « La situation humanitaire en Irak est proche de la catastrophe ! », selon l’Unicef. Huit millions d’Irakiens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, en particulier les trois millions qui ont dû fuir depuis le début de l’offensive de Daech. Mais pour les grandes puissances, l’essentiel est que le pétrole continue de couler...

    Yvan Lemaitre 

  • « Les Terrasses » de Merzak Allouache : chroniques d’une Algérie déglinguée (Orient 21)

     

    Évoquer avec justesse et une rare maîtrise la société algérienne d’après la « décennie noire », c’est le tour de force talentueux réalisé par Merzak Allouache dans Les Terrasses, son dernier film actuellement dans les salles en France.

    L’action se déroule dans des terrasses d’Alger au fil des cinq prières quotidiennes. Il n’y a pas d’intrigue unique mais plusieurs personnages qui se croisent, chacun engagé dans sa propre quête, ordinaire ou non, allant vers un destin parfois tragique. Ici, dans la Casbah, c’est une grand-mère qui n’en peut plus d’héberger sa fille folle et son petit-fils démoli par «  Madame Courage  », cette drogue, cocktail de psychotropes divers, qui fait des ravages dans la jeunesse. Là, sur les hauteurs, c’est une équipe de tournage qui, ignorant le danger, entre dans une villa inhabitée pour tourner des plans de la capitale. Pas loin, c’est un homme que l’on torture pour qu’il signe on ne sait quel document.

    Renouant avec l’inspiration de ses premiers films, notamment le toujours culte Omar Gatlato, — emblématique de la jeunesse algérienne du milieu des années 1970 —, Allouache montre une capitale dont les habitants ne s’aiment guère. C’est d’ailleurs ce que chante un groupe de musique qui répète sur l’un des toits du centre ville. Une capitale où les rapports humains sont empreints de tension, de défiance et de violence latente, où la moindre altercation peut mener à l’irréparable. Les Terrasses disent une vérité difficile à entendre. À Alger, et malgré la fin décrétée de la guerre civile qui a ensanglanté le pays de 1992 à 2002, la vie ne tient qu’à un fil : le frère tue le frère, le voisin souhaite la mort du voisin, les uns arnaquent les autres et le jeune se suicide parce qu’il n’en peut plus de ce qui l’entoure. De fait, la mort rode encore et elle n’est pas le fait du seul «  terrorisme résiduel  », expression consacrée pour désigner la persistance d’attentats et autres attaques menées par des groupes islamistes ayant refusé de déposer les armes.

    Effets à retardement de la «  sale guerre  »

    En ce sens, le film sonne comme une mise en garde qui fait froid dans le dos. Les prix du pétrole chutent — ce qui fait perdre au pays plusieurs dizaines de milliards de dollars et planer la menace d’une explosion sociale — et l’on n’en finit pas de s’interroger sur l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika et de la manière dont sera organisée sa succession. Le message du film est clair : il dit que les Algériens, jeunes ou pas, ont encore en eux les «  germes  » qui pourraient les pousser à s’entretuer de nouveau. En cela, cette fiction fait écho aux multiples cris d’alarme de médecins inquiets de voir que les effets de la «  sale guerre  », parmi lesquels l’existence de stress post-traumatiques, ne sont pas sérieusement pris en charge par les autorités.

    Mais il n’y a pas que le traitement clinique qui serait nécessaire. Affairisme, omniprésence du «  piston  », banditisme, désarroi, lâcheté des hommes face aux violences faites aux femmes et renoncement général sont les maux décrits par petites touches et par d’excellents dialogues en (vrai) arabe algérien où surnagent les délicieux emprunts faits encore et toujours à la langue française («  baba dispara  », mon père a disparu, dit ainsi l’un des personnages...). Et parmi ces maux, ceux-là même qui, d’une certaine façon ont déjà conduit l’Algérie au pire, Merzak Allouache met aussi en évidence la persistance du radicalisme religieux et du lavage de cerveau d’une partie de la jeunesse par des imams prompts à chanter les louanges du djihad. À cela s’ajoute une bigoterie mâtinée de superstitions diverses, un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis les années 2000, et qui pousse par exemple une femme à consulter un charlatan, pseudo cheikh, pour régler ses problèmes de couple ou de santé.

    «  Alger la Blanche  » décatie

    Le film montre aussi la coexistence permanente du beau et du laid. D’un côté une baie splendide, une lumière méditerranéenne extraordinaire (ce n’est pas un mince exploit que de l’avoir restituée). De l’autre, une ville déglinguée, de plus en plus anarchique avec ses immeubles qui tombent en ruine, ses façades lépreuses, ses habitants déguenillés ou habillés sans goût, plongés dans une acculturation dont ils n’ont plus conscience, à l’image de leurs tee-shirts de marques occidentales contrefaites ou de ces antennes paraboliques omniprésentes. Le moche et le vulgaire semblent avoir pris possession d’une capitale dont la blancheur légendaire n’est, comme le dit un personnage, réhabilitée (du moins en partie) qu’à l’occasion de la visite d’un chef d’État étranger. Les Terrasses montre Alger qui souffre, abandonnée à son sort, à l’image d’une Casbah qui tombe en ruine et que, demain, certainement, des promoteurs immobiliers aujourd’hui en embuscade transformeront en un nouveau Dubai City avec ses tours de verre et d’acier et ses climatiseurs, symboles obligés de la modernité et de «  l’émergence  » économique. En regardant le film et ses plans sur la ville, on se dit que Merzak Allouache a aussi voulu figer les images d’une ville paradoxale dont le caractère décati forge aussi sa beauté et sa personnalité. Une sorte de dernier témoignage, livré au moment où un équilibre fragile précède la bascule vers un chaos définitif. Lequel, à l’image de ce qui se passe au Caire, obligera les maîtres du pays à ressortir des cartons les divers projets pour la construction d’une nouvelle capitale.

    La fête dans la tempête

    Faut-il pour autant désespérer d’Alger, de ses habitants et même de l’Algérie  ? Ce qui frappe dans Les Terrasses, c’est le refus du tragique grandiloquent, voire de la haine de soi dans laquelle excellent hélas quelques écrivains algériens de renom. Car la résistance est là. L’Algérois survit et se bat, bien qu’il procède lui-même de son propre accablement. Ainsi, les jeunes musiciens du film n’ignorent rien de leur environnement, ils s’y adaptent. Ils réfléchissent à la manière de pratiquer leur art et de résister à la marchandisation générale comme ces «  tentes du ramadan  », coûteux spectacles sponsorisés par de grandes entreprises privées ayant désormais pignon sur rue dans l’ex-économie du socialisme spécifique. Sur les terrasses délabrées, il y a aussi de nombreuses plantes vertes. Certes, les pots sont hideux et hétéroclites, les tiges malingres, mais elles poussent. Elles sont l’emblème d’une vie qui continue, symbolisée par un mariage fêté sur une terrasse par un petit concert, de chaabi, cette musique intrinsèquement algéroise à laquelle Allouache aime rendre hommage. La scène est d’ailleurs emblématique du film puisque le concert se déroule de nuit alors qu’il vente et que la pluie menace. La joie avant une nouvelle tempête  ?

    Akram Belkaid  12 juin 2015
     
     
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/les-terrasses-de-merzak-allouache-chroniques-d-une-algerie-deglinguee,0934