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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

  • Flottille de la Liberté 2015 (Afps)

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    Les bateaux de la Flottille de la Liberté 2015 ont quitté différents ports de Méditerranée afin de tenter de briser le blocus maritime de Gaza. C’est la troisième flottille à défier ce blocus illégal depuis 2008.

    En 2015 la Flottille de la Liberté est composée de 2 navires transportant chacun une vingtaine de passagers, journalistes et équipage, plus 3 bateaux plus petits. En tout environ 70 personnes, venant d’ Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Canada, Espagne, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Israël, Italie, Indonésie, Jordanie, Maroc, Norvège, Nouvelle-Zélande, Palestine, Royaume-Uni, Russie, Suède, Tunisie.

    Un des bateaux, la Marianne, a quitté la Suède en mai et a fait plusieurs escales dans des ports européens, comme en France, à Brest, afin de faire connaître la mission de la Flottille. en savoir plus

    Moncef Marzouki, ancien président de Tunisie sera à bord de l’un des navires.

    Basel Ghattas, membre du parlement israélien, participe à cette action pacifique, comme l’avait fait sa collègue Haneen Zoabi, victime de l’attaque israélienne contre le Mavi Marmara en 2010. regarder la vidéo

    Des députés des parlements algérien, espagnol, grec et jordanien également.

    Les médias présents sont, à ce jour : Al Jazeera English, Al Jazeera Arabic, Euro News, Maori TV-New Zealand, Al Quds TV, Russia Today TV et Mayadeen TV de même que plusieurs journalistes indépendants.

    En France, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ainsi que la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine soutiennent et accompagnent l’engagement solidaire de la Flottille de la Liberté. Ils demandent aux autorités françaises de faire les pressions nécessaires sur le gouvernement israélien pour assurer la sécurité des bateaux et des passagers et pour que la flottille puisse accéder librement à Gaza qu’elle devrait atteindre d’ici une semaine.

    Contact en France : Claude Léostic
    06 72 51 64 90

    Communiqué du CNPJDPI et de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, mardi 23 juin 2015

    http://www.france-palestine.org/Flottille-de-la-Liberte-2015

  • L’État algérien en question (Orient 21)

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    Dès son arrivée à Alger le 15 juin, François Hollande a rappelé les raisons de sa visite de deux jours à un président hors d’état de gouverner : « La France est le premier partenaire économique de l’Algérie, entend le rester et entend même encore développer sa présence ». Pour Mustapha Baba-Ahmed, auteur de Algérie : l’heure de vérité pour la gouvernance, la situation de crise économique et de leadership du pays ne peut plus durer.

    L’heure de vérité a-t-elle sonné pour le régime algérien  ? Et pour reprendre le vocabulaire des corridas, est-il à la veille de sa mise à mort  ? C’est la question que pose Mustapha Baba-Ahmed, auteur de Algérie : l’heure de vérité pour la gouvernance et ancien haut fonctionnaire du ministère des finances à Alger qui connaît de l’intérieur les rouages d’un système dont l’opacité est la meilleure défense. Il se décrit comme un technocrate choqué par les «  gaps de plus en plus béants  » entre «  le discours et la réalité économique  » du pays.

    Sa démonstration, implacable, remonte à la source du mal : la mauvaise gouvernance. «  L’État, sujet de droit  » auquel il consacre tout un chapitre, a posé des règles trop étrangères à la réalité du pays et à la rationalité que, de plus, il ne respecte pas parce que la souveraineté a été confisquée par les dirigeants et que le peuple n’a pas son mot à dire.

    Faciliter à tout prix l’accès à la rente pétrolière

    Entre 1962 et 1977, l’Algérie s’est dotée d’une économie de commandement, dominée par le secteur public et fermée sur l’extérieur. Le marché n’y jouait pour ainsi dire aucune rôle ou presque.

    La soif de pouvoir et l’ivresse de la fortune ont fini par chambouler l’État algérien, faisant du partage de la rente pétrolière l’élément fondamental de la vie politique nationale. Cette quête forcenée édulcore le droit jusqu’à l’enterrer, comme on a pu le voir récemment à l’occasion de procès anti-corruption à grand spectacle1 qui s’acharnent sur les lampistes et disculpent au préalable et en catimini les coupables. Le président du tribunal criminel près la cour d’Alger l’a reconnu publiquement : «  un petit juge ne peut rien contre un ministre…  » En clair, les institutions chargées d’appliquer les lois sont bridées, neutralisées, châtrées dans le seul but de faciliter l’accès à la rente pétrolière (plus de 70 milliards de dollars en 2012). On en bénéficie légalement à cause de sa position, et à ce titre on la gaspille pour garder le pouvoir en achetant l’aval de la population, son approbation du statu quo. Ou on met la main dessus illégalement par la corruption et le détournement, avec la complicité des puissants de l’heure.

    L’auteur, qui avait terminé son travail à l’été 2014, c’est-à-dire avant l’éclatement de la crise pétrolière, distingue trois groupes qui accèdent à la rente pétrolière :


    - les entreprises qui gagnent beaucoup d’argent simplement parce que l’argent coule à flots  ;
    - les amis, bien en cour, sont assistés sur tous les plans pour développer leurs affaires dans un cadre bureaucratique complaisant  ;
    - des millions d’Algériens bénéficient enfin de transferts sociaux massifs, surtout s’ils habitent le centre du pays.

    L’essence, l’électricité, l’eau, le gaz, la terre, sont bradés à des tarifs sans commune mesure avec leur coût et accentuent les inégalités sociales sous prétexte de les combattre. Et les plus gros consommateurs sont, bien sûr, les plus gros bénéficiaires.

    Au détriment des pauvres

    Cet État qui n’est ni régulateur, ni entrepreneur, est en vérité surtout mystificateur. Il met par exemple en avant les «  besoins sociaux de la population  » sous prétexte de ménager les plus pauvres pour refuser toute réforme alors que, comme Mustapha Baba-Ahmed le démontre, les plus pauvres (40 % des Algériens) ne bénéficient en réalité pas de ces subventions tant vantées.

    On a tenté de le réformer à deux reprises. En 1989, après une révolte populaire, il y a une lueur d’espoir vite étouffée au nom de «  la défense de la République  » contre l’insurrection islamiste. Dès le printemps 1991, les réformes économiques sont enterrées et les élections libres ajournées. En 1994, sous la pression de l’extérieur dont l’aide est incontournable, Alger reprend le chemin des réformes — au moins économiques. Mais dix ans plus tard, Abdelaziz Bouteflika referme le couvercle et présidentialise à outrance le régime grâce à un afflux inattendu et sans précédent de devises qui ne doit rien à sa politique. Au contraire, la production pétrolière et surtout gazière baisse parallèlement sans que les ministres successifs ne réussissent à redresser la barre.

    L’Algérie, comme les autres pays exportateurs d’hydrocarbures, gaspille l’aubaine au lieu de mettre à profit une conjoncture qui risque de ne jamais revenir. Mais «  l’ère de l’énergie chère est finie  », avertit l’auteur et «  l’économie algérienne est en péril  ». Un changement politique et de politique s’impose pour sauver le pays «  des turbulences et recompositions que traversent le monde arabo-musulman  ».

    Une réflexion s’impose aussi pour établir un scénario de baisse significative de la rente pétrolière. Mustapha Baba-Ahmed propose un chiffrage puisé aux meilleures sources qui montre l’ampleur et l’urgence de la tâche qui attend les responsables algériens. Ce diagnostic ne plaira pas à tout le monde à Alger et l’on ne manquera pas de souligner qu’il y manque une thérapeutique. Mais en soumettant l’État algérien à la question, son livre est un cri d’alarme qui devrait être entendu des deux côtés de la Méditerranée.  

    Jean-Pierre Séréni 23 juin 2015
     
  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

    Refus arbitraires et pressions sur les malades qui veulent quitter Gaza pour un traitement médical

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    Nadim Nashifi  et Dalal Hillou: Vue d’ensemble sur Umm al-Hiran, au Néguev

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    Vendredi 19 juin 2015 rapport par IMEMC (actualisé au 21 juin) Il refuse de subir des tests médicaux alors qu’il est enchainé La famille du détenu Khader Adnan, 37 ans, en grève de la faim pour le 48ème jour consécutif, a récemment déclaré qu’Adnan a refusé de subir des tests médicaux par une délégation de...
     
     
     
    LYON:  Rencontre exceptionnelle avec ALI ABUNIMAH - Vendredi 10 juillet à 19h

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    10 ans de BDS ! Rencontre exceptionnelle avec ALI ABUNIMAH – Vendredi 10 juillet à 19h http://collectif69palestine.free.fr/spip.php?article887 Il y a 10 ans la société civile palestinienne appelait à une campagne internationale de Boycott Désinvestissement Sanctions de l’Etat d’Israël, jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les principes universels des droits humains. Cette campagne n’a...
     
     
     
    Les patients de Gaza bloqués à la frontière égyptienne

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    Charlotte Silver, Electronic Intifada, Rafah le 18 juin 2015 Palestinians queue at the Rafah crossing on 14 June. Ashraf Amra APA images Des Palestiniens faisant la queue au poste frontière de Rafah le 14 juin. Fahad était debout sur ses béquilles au terminal de Rafah, le poste frontière entre Gaza et l’Egypte, son pied droit...

  • Un morceau de rap tunisien devient un hymne de la jeunesse (Global Voices)

     *

    Le 14 septembre dernier, les artistes tunisiens Hamzaoui Med Amine et Kafon publiaient leur nouvelle chanson, ‘Houmani’. Avec plus de 3,4 millions de vues sur YouTube à ce jour, c'est devenu l'hymne de la jeunesse tunisienne.

    Le clip vidéo, dont la production n'a coûté que 250 dinars (environ 112 euros), dépeint la vie quotidienne des habitants d'un quartier défavorisé.

    En dialecte tunisien, l'adjectif Houmani est dérivé du nom Houma, qui peut se traduire par ‘quartier populaire’.

    Ahd Kadhem, un Irakien, explicite le terme Houmani [arabe] :

    Houmani s'applique à quelqu'un qui vit dans un quartier populaire. Un quartier populaire en Tunisie se dit Houma… Et le rap parle de ces zones habitées par la classe pauvre, dont les dirigeants et les personnalités parlent rarement

    Dans la chanson, Hamzaoui et Kafon décrivent la vie des jeunes qui habitent les quartiers populaire de Tunisie. Extrait des paroles :

    Nous vivons comme des ordures dans une poubelle…[la vie] est étouffante ici

    Le blogueur Mehdi Lamloum explique les raisons du succès :

    7oumani, une chanson simple, avec un titre étrange et un clip produit a peu de frais a créé des débats énormes ces dernières semaines…Et c’est ce qui est intéressant dans cette oeuvre. Elle est entrée rapidement dans la culture populaire en générant des conversations et débats sur plusieurs sujets…La question des quartiers populaires vs quartiers riches, même si elle n’est pas directement abordées dans la chanson, y est très présente. Une question a émergé a ce propos sur … qui a le droit d'écouter 7oumani?
    Est-ce que les habitants des “quartiers riches”… ont le droit de s’identifier au quotidien que relate 7oumani?

    Et d'ajouter :

    Ceux qui critique la chanson sur un point de vue musical ont parfaitement raison…
    Mais ils devraient voir ce qu’il y a au-delà du morceau lui-même : une oeuvre qui a réussi a transcrire une partie de ce que ressentent les tunisiens, qu’ils viennent des quartiers populaires ou pas, qu’ils vivent le quotidien décrit ou pas…

     

    Hassan

    je viens de voir une chanson marocaine qui vient d’étre publiée sur YOUTUBE est elle trés semblante à Houmani voilà le lien :
    https://www.youtube.com/watch?v=nXsoFukUeVs

  • Djibouti : derrière la vitrine internationale, pauvreté et répression à 12 mois des élections (Global Voices)


    *

    Djibouti est un pays stratégiquement placé dans le contexte géo-politique mondial actuel.

    Le petit Etat d'Afrique de l'Est est avec l'Erythrée, au nord, et le Yémen, en face, un point de passage obligé entre la mer Morte et le Golfe d'Aden, soit la route vers le canal de Suez. Tandis que d'un point de vue géopolitique, le pays, à quelques kilomètres du Moyen-Orient, constitue un allié et une base-arrière essentiels pour des puissances comme la France, les Etats-Unis et, demain, la Chine. De quoi protéger son président Ismaël Omar Guelleh, connu pour sa pratique pour le moins autoritaire du pouvoir ? Jusqu'à présent, oui.

    Djibouti aux côtés des Occidentaux contre le terrorisme

    A Djibouti, Français et Américains sont présents. Ils y disposent de bases militaires, stratégiques pour leur action au Moyen-Orient, en Afrique de l'Est et dans l'océan indien. Qu'il s'agisse des opérations anti-piraterie au large de la Somalie ou de la lutte contre le terrorisme islamique, difficile de faire l'impasse sur ce pays tant les alternatives sont peu nombreuses, voire inexistantes.

    Dans ce contexte, les remerciements appuyés de Washington à Djibouti en mai dernier n'ont rien d'étonnant. Comme l'a en effet relaté le site d'information suisse Romandie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry y a effectué une visite officielle pour remercier le gouvernement d'avoir accueilli plusieurs centaines de ses concitoyens contraints de fuir le Yémen et la Somalie.

    De fait, Djibouti a considérablement accru sa participation à la lutte contre l'extrémisme religieux dans la région et ne cesse de se placer en allié pour les puissances occidentales. Le pays fait partie d'une coalition militaire et humanitaire qui, sous l'égide de l'Union africaine et avec le soutien des Etats-Unis, combat les islamistes Shebab somaliens, proches d'Al-Qaïda.

    Profitable aux pays occidentaux, la stratégie menée par Ismaël Omar Guelleh, président de Djibouti en poste depuis 1999 et qui vise un 4e mandat consécutif lors de la prochaine élection présidentielle prévue pour 2016, n'est certainement pas désintéressée. Grand artisan de l'indépendance de son pays vis-à-vis de la France, finalement obtenue en 1977, IOG s'est efforcé depuis d'entretenir de bonnes relations avec ses partenaires européens et américains pour asseoir son pouvoir, qu'une frange de plus en plus importante de la société djiboutienne lui conteste.

    Répression, exactions et confiscation du pouvoir

    Connu pour son exercice autoritaire du pouvoir, Ismaël Omar Guelleh n'est en effet pas parvenu à sortir son pays de la pauvreté ou à améliorer le développement humain de la population, et ce en dépit d'une croissance soutenue – 5 % – depuis plusieurs années. Pire, le président djiboutien a généralisé le recours à la violence et la répression, notamment à l'encontre du Front pour la restauration de l'unité et de la démocratie, un mouvement d'opposition qui a le vent en poupe dans le nord du pays.

    Un bilan fort peu flatteur de plus en plus critiqué en interne, mais rarement évoqué à l'étranger. Les soupçons d'implication du président Guelleh dans l'affaire de l'assassinat du juge français Bernard Borrel à Djibouti en 1995 ont à peine rafraîchi les relations avec Paris.

    A l'époque, Ismaël Omar Guelleh était chef de cabinet du président Aptidon et est encore aujourd'hui fortement suspecté d'avoir été le ou l'un des commanditaires de ce meurtre d'un magistrat dont le travail était vu d'un mauvais oeil par le pouvoir djiboutien. En 2007, la juge d'instruction Sophie Clément, chargée de l'affaire, avait souhaité auditionner Ismaël Omar Guelleh en marge du sommet France-Afrique qui se déroulait à Cannes, mais son immunité lui avait permis de s'y soustraire.

    A un an de la prochaine élection présidentielle djiboutienne, le président sortant semble donc conserver la même posture que celle qui lui a apporté le succès au cours des seize dernières années. Ménager ses alliés étrangers et participer activement à la défense de leurs intérêts dans une région extrêmement sensible pour mieux occuper le pouvoir d'une main de fer.

    Le récent rapprochement entre Djibouti et la Chine illustre parfaitement ce phénomène. Dans une optique tant commerciale que militaire, Pékin cherche en effet à renforcer sa présence dans cette partie du monde. Une volonté qui, à l'heure où la France tendrait plutôt à se désengager de Djibouti, aurait tout d'une aubaine pour Ismaël Omar Guelleh.

    La Chine finance d'ores et déjà le colossal projet de ligne ferroviaire entre Djibouti et l'Ethiopie, aussi coûteuse qu'indispensable au développement de la région, et s'active actuellement pour devenir une puissance navale, présente sur tous les océans. En échange de bases militaires gratuites, le gouvernement chinois deviendrait l'un des plus grands pourvoyeurs d'aide économique du pays. La belle affaire ! Faute de redistribution efficace des richesses, le peuple n'en profiterait pas. En 2010, Djibouti était ainsi classé 147ème pays sur 169 sur le plan du développement humain.

     
    Ecrit par Ismail Abbedid
     
  • Hommage à Maurice Audin, mathématicien algérien (Babsman + Npa)

    maurice

    Mort sous la torture le 21 juin 1957, à l’âge de 25 ans!

    Dimanche 21 juin en soirée, Canal Algérie consacre une émission sur le parcours de Maurice Audin, jeune mathématicen de 25 ans mort sous la torture, victime de la grande répression de 1957, appelée « Bataille d’Alger », menée par les 5 000 parachutistes déployés par le Général Massu à travers Alger et ses environs.
     
     On estime de 3 000 à 6 000  le nombre de personnes disparues au cours de cette période sanglante. Parmi les disparus, Maurice Audin.
     
    Canal Algérie projettera le film LA DISPARITION de François Demerliac suivi d’un débat qui réunit Pierre Audin, professeur de mathématiques, fils de Maurice Audin, Abdelmadjid Merdaci, professeur à l’université de Constantine et auteur, et Mohamed Rebah, chercheur en histoire et auteur.
    Mohamed Rebah

    Guerre d’Algérie : vérité pour Maurice Audin 


    Ce jeune mathématicien communiste avait été enlevé, torturé et assassiné par les parachutistes à Alger en juin 1957. Depuis cette date, aucune enquête n’a été menée pour connaître les circonstances exactes de cet assassinat et son auteur.

    Les lois d’amnistie l’empêchent, les archives du ministère de la Défense ont été « nettoyées » et les archives du général Aussaresses qui vient de mourir, chef des parachutistes et défenseur public de la torture, ne sont toujours pas publiques. Ce silence complice a duré jusqu’à la découverte en 2012 d’un manuscrit du colonel Godard, désignant Gérard Garcet comme l’auteur du crime. Toujours vivant, le parachutiste Garcet se tait...

    « L’honneur de ce gouvernement » ?
    Aujourd’hui l’affaire rebondit avec une question écrite du député Front de gauche François Assensi qui demande que « soient évaluées les responsabilités des dirigeants politiques de l’époque » et que soit reconnu ce « crime d’État ». La réponse du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian donne un certain espoir puisqu’il a pris l’engagement de « faire tout ce qui est en son pouvoir : ce serait l’honneur de ce gouvernement de contribuer à l’établissement de la vérité »... 
    Chiche ! Surtout quand on se rappelle que cette « sale guerre » coloniale qui a duré de 1954 à 1962, et dans laquelle ont été engagés des dizaines de milliers de soldats du contingent, a été initiée et largement dirigée par la SFIO et ses alliés de l’époque (Guy Mollet, Robert Lacoste, Francois Mitterand, etc.). Sans oublier le vote scandaleux des « pouvoirs spéciaux » à Guy Mollet par les députés du PCF le 12 mars 1956, vote qui va permettre l’envoie de 450 000 soldats en Algérie, d’étendre la répression avec son lot de tortures et de massacres.
    Il faudra attendre plusieurs mois pour voir le PCF s’opposer frontalement à cette guerre en exigeant de vraies négociations, tout en continuant à s’opposer au mot d’ordre d’indépendance et à exclure ses militants engagés dans le soutien pratique au FLN...

    Georges Villetin

    L'affaire Maurice Audin

    Mardi 1 Novembre 2011, mise à jour Jeudi 15 Mai 2014, 13:42

    A l'approche de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance d'Algérie et de la commémoration du massacre du 17 octobre 1961, nous avons voulu donner la parole à Gérard Tronel, trésorier de l'Association Maurice Audin, qui milite pour la dénonciation de cet autre crime d' Etat qu'est l'enlèvement, la disparition, la torture et le meurtre de Maurice Audin, 25 ans, mathématicien et combattant pour l'indépendance de l'Algérie. Sans pathos mais avec détermination et acharnement, l'Association Maurice Audin lutte pour obtenir Vérité et Justice.

    C'est le 11 juin 1957 que les paras arrêtent et enlèvent sans aucun mandat, Maurice Audin, membre du Parti Communiste Algérien et combattant anticolonialiste. Il lui est reproché d'avoir hébergé Caballero, secrétaire du PCA, soigné par un autre militant communiste, le docteur Hadjaj. Le PCA étant alors interdit, Audin pouvait tomber sous le coup d'une accusation pour «reconstitution de ligue dissoute».

    Aucune condamnation, même par contumace, n'a été prononcée à l'encontre de Audin. Josette sa femme, ne le reverra jamais, son corps n'a jamais été retrouvé. Cette terrible histoire constitue, sur la base du récit qu'en fait sa veuve, la matière du livre de l'historien Pierre Vidal-Naquet*: L'Affaire Audin.

    Depuis 1957, Josette Audin, bien que persuadée de sa mort sous la torture, tente sans répit de retrouver la trace de son mari. Henri Alleg et le docteur Hadjaj, eux mêmes torturés, sont les derniers à l'avoir vu vivant, indéniablement soumis à la torture lui aussi.

    Aucune poursuite ne sera engagée, ni les tortionnaires ni les responsables politiques ne seront inquiétés; pire, ils seront blanchis. Malgré les aveux du sinistre Aussaresses.

    Josette Audin doit quitter l'Algérie à l'arrivée de Boumédienne**. Jusque là elle n'avait eu que peu d' informations sur l'activité du Comité Audin dont l'action se limitait à la France.

    Elle écrit des lettres aux autorités françaises, qui restent sans réponse; au mieux un simple accusé de réception!Elle dépose des plaintes qui aboutissent à des non lieu. Audin a été assassiné, mais ce crime d'Etat n'a toujours pas été reconnu par la France, et Maurice Audin n'est toujours pas réhabilité. Ce crime d'Etat est bâti sur une série de mensonges pour justifier une «évasion».

    Toutes les démarches effectuées auprès des gouvernements français successifs, de droite comme de gauche, sont restées lettre morte. Ce n'est que récemment que la sénatrice Nicole Borvo Cohen Seat a posé une question orale au Ministre de la Défense. Aucun parlementaire n'ose poser la question à l'Assemblée Nationale ou au Sénat; certainement par crainte de voir d'autres affaires du même ordre émerger si on permet à celle ci de sortir de l'ombre, d'avoir à rendre des comptes: «Qu'avez vous fait des nôtres?»

    Il faut imaginer, si tant est que ce soit possible, ce qu'a été, et ce qu'est encore la vie de Josette Audin

    à qui tout travail de deuil a été rendu impossible; ce qu'est celle de ses enfants et petits enfants, aux prises avec une manipulation de l'Histoire qui fait passer leur père et grand père pour un traître, lui qui était un combattant pour la liberté et le droit des peuples à disposer d'eux mêmes. Hommage et recueillement leur sont interdits. Josette Audin vit une situation comparable à l'attente du retour des survivants, une très longue attente dans la dignité. Un combat de plus en plus épuisant, solitaire, car les membres vieillissants du Comité Audin disparaissent.

    En 1957, le comité Audin a été impulsé par une poignée d'intellectuels, notamment de mathématiciens, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet, Jacques Panijel, Luc Montagnier (qui a découvert le VIH), Madeleine Rebérioux. Au plus fort de la Guerre d'Algérie, le Comité a compté 2 à 3 milliers de membres d'horizons divers sans véritable débat sur le fond.

    L'historien Benjamin Stora, qui s'est aussi intéressé à cette affaire, ne peut cependant se départir d'une certaine ambigüité, lui pour qui, comme pour Camus, les Algériens étaient les Européens d'Algérie. (? note du blog)

    Il est très difficile de mobiliser autour de ce crime colonial: destruction des archives, mutisme des autorités françaises, disparition des écrits de Maurice Audin, aucune trace de ses tracts.

    Le vocabulaire est manipulé, les Algériens sont déshumanisés, on parle encore des évènements et non pas d'une guerre. Ce n'est que récemment que le gouvernement de Lionel Jospin a requalifié les évènements en Guerre d'Algérie, les crimes de guerre étant imprescriptibles. Il semble que la violence du discours conditionne la violence des actes. Espérons qu'il existe des possibilités d'envisager des actions pour connaître enfin la vérité sur la mort de Maurice Audin et le sort de tous les disparus de la Guerre d'Algérie.

    L'une des organisations a s'être réellement engagée en tant que telle est la CGT.

    Le slogan du PCF et du peuple français était «Paix en Algérie», ce qui n'impliquait pas clairement la revendication d'indépendance ni la reconnaissance du FLN comme interlocuteur.

    Maurice Audin est reconnu comme héros de la Résistance algérienne. Une place porte son nom à Alger-Centre, mais elle n'a officiellement été inaugurée qu'en 1970 et les tentatives de la débaptiser reviennent périodiquement.

    On en est réduit aux suppositions devant ce silence implacable des autorités françaises. Peut-être est il mort, admis sous un faux nom, à l'hôpital de Blida, où avait exercé Frantz Fanon jusqu'à son expulsion. Il y a environ 3 ans, lors d'une exposition organisée par la FNACA, un homme s'est approché de ma femme et lui dit: «Audin, celui là on ne l'aimait pas et il l'a payé!»

    Des témoins disposent sûrement d'informations mais se taisent.

    Malgré le découragement et la lassitude l'Association ne perd pas espoir, se référant à la reconnaissance récente de l'existence de fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914 .

    On nous reproche de militer pour une seule personne. Mais c'est un cas tellement emblématique; à travers lui, c'est l'utilisation de la torture, c'est le crime d'Etat que l'on dénonce. Agir pour cette reconnaissance, c'est aussi agir pour connaître la vérité sur d'autres crimes d'Etat comme ceux de Henri Curiel, Ali Boumendjel, Mehdi Ben Barka et d'autres, notamment des Algériens.

    C'est tenter de réhabiliter ces femmes qui ont été elles aussi des héroïnes de la Résistance et qu'on laisse dans la misère, c'est mettre en lumière des militants comme Daniel Timsit, Henri Maillot ou Fernand Yveton, résistants français à la guerre d'Algérie.

    C'est ouvrir une brèche dans ce mur de silence, jusqu'à le faire tomber.

    On peut voir dans le cas Audin certaines similitudes avec l'Affaire Dreyfus, à la différence que le Capitaine Alfred Dreyfus , injustement condamné, a été réhabilité.

    Alors que le chef d'accusation contre Audin, s'il est peut être juridiquement fondé, ne justifie en rien le sort qu'il a subi: la détention, la torture et la mort relèvent de l'ignominie. Il était un homme à abattre, celui qui soutenait les étudiants algériens et défendait des positions anticolonialistes.

    Malheureusement, pas de J'accuse pour Maurice Audin. Ni Albert Camus, ni Jean-Paul Sartre n'ont voulu être le Zola de cette affaire.

    Pour rappeler le sacrifice de Maurice Audin, un prix Audin de mathématiques est remis depuis 2003 à deux lauréats, l'un exerçant en Algérie, l'autre en France. En mai 2012 ce prix sera décerné à la BNF. Nous espérons qu'à l'occasion du cinquantenaire de la fin de la guerre d'Algérie, un pas important pourra être fait vers la vérité sur la mort de Maurice Audin et de milliers d'Algériens tombés pour une Algérie indépendante et fraternelle.

    Nous avons besoin de la vérité avant que le temps ne permette à des négationnistes de falsifier cette histoire.

    Propos recueillis par Gisèle Felhendler et Bertold du Ryon

    Notes de la rédaction:

    * Pierre Vidal-Naquet, fondateur du Comité Audin, essentiel entre 1957 et 1963, dont les buts ont été repris par l'Association Maurice Audin en 2003.

    ** Houari Boumedienne, ministre de la Défense du premier Président Ahmed Ben Bella de 1962 à 1965, arrivé au pouvoir par un coup d' Etat militaire le 19 Juin 1965. Il a cherché à éliminer tous les Communistes restés en Algérie après la signature des accords d'Evian.

    http://www.npa2009.org/content/laffaire-maurice-audin

  • Le gaz de schiste en Algérie : un mouvement de contestation inédit (Algeria Watch)

    Hocine Malti, Parlement européen, Bruxelles, 4 juin 2015

    Conférence du groupe des Verts sur les hydrocarbures non conventionnels au Parlement européen '"Un point de vue extra européen : le cas de l'Algérie".

    La genèse

    Tout a commencé il y a une dizaine d’années quand l’Agence américaine de l’énergie a publié une étude dans laquelle l’Algérie était classée troisième au monde pour ce qui est des réserves de gaz de schiste, qu’elle avait estimées à près de 20 000 milliards de m3. Disons tout de suite que ce sont là des chiffres fantaisistes : la même agence, en utilisant les mêmes techniques d’appréciation, s’est trompée dans un rapport de un à cinq pour ce qui est des réserves de la Pologne. Pour la Californie, ce sont 96 % des réserves qu’elle avait annoncées qui n’existent pas en réalité. En Algérie, cela n’est cependant pas tombé dans l’oreille d’un sourd ; la compagnie nationale des pétroles Sonatrach, se fondant sur ces affirmations, a foré un premier puits de gaz de schiste en 2008.

    En parallèle, en 2010-2011, le gouvernement s’est rendu compte que l’Algérie n’attirait plus les investisseurs étrangers, en raison d’une loi sur les hydrocarbures qui était devenue un véritable repoussoir. Il décida alors de la changer. Il prit attache des compagnies pétrolières étrangères et entreprit avec elles ce que l’on peut considérer comme des négociations secrètes, dans le but de savoir quelles modifications elles souhaitaient. Elles « suggérèrent » que soit révisé le système de calcul de l’impôt et que soit autorisée l’exploitation du gaz de schiste. Ce que le gouvernement fit dans une nouvelle loi sur les hydrocarbures, entérinée par le Parlement en 2013.

    Les multinationales pétrolières ne se bousculèrent pas pour autant au portillon, car elles ne voulaient pas essuyer les plâtres, tant sur le plan technico-économique qu’au plan des relations avec les populations locales. Preuve en est que lors de l’appel à la concurrence pour l’attribution de permis de recherche de septembre 2014, aucun des dix-sept périmètres censés contenir du gaz de schiste ne trouva preneur. Sonatrach se lança alors seule dans le forage de puits d’exploration. Elle a réalisé, à ce jour (autant que l’on sache, car aucune information ne filtre à l’extérieur), sept à huit puits dont deux sur le permis de l’Ahnet (région d’In-Salah).

    La réaction de la population

    Dès que l’on sut, déjà en 2012, que la nouvelle loi sur les hydrocarbures allait permettre l’exploitation du gaz de schiste, un vent de protestation se mit à souffler sur l’Algérie. Les mouvements associatifs, des spécialistes pétroliers, des journalistes, des responsables politiques, des syndicalistes manifestèrent leur opposition à ce projet. Le mouvement de protestation s’amplifia en 2013, après la promulgation de la loi. Le Premier ministre tenta de calmer le jeu et fit notamment une déclaration, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est malheureuse : il dit que l’exploitation n’était pas prévue avant 2025, voire 2040, comme si le fait de reporter à plus tard la catastrophe la rendait plus acceptable. Il dit aussi que les produits chimiques utilisés lors de la fracturation hydraulique n’étaient pas plus nocifs que ceux dont sont imbibées des couches-bébé…

    À In-Salah, le mouvement de protestation de la population a été plus puissant que partout ailleurs. Parce que, non seulement le forage des deux puits programmés se déroulait, on peut dire aux portes de la ville (à 28 km à vol d’oiseau), mais aussi parce que des dizaines, voire des centaines d’autres puits suivront, dans le cas où il serait décidé d’exploiter le gaz contenu dans ce bassin géologique. L’opposition de la population d’In-Salah est d’autant plus légitime qu’elle souffre de traumatismes antérieurs. C’est dans cette région qu’ont eu lieu les expériences atomiques françaises des années 1960 et c’est ici aussi que se déroule une autre opération extrêmement dangereuse pour l’homme et son environnement, celle de la séquestration du CO2 dans le gisement de gaz de Krechba.

    Le face-à-face autorités-population

    La visite du ministre de l’Énergie, fin décembre 2014, pour inaugurer le premier puits allait mettre le feu aux poudres à In-Salah. Il s’en prenait violemment à la population qui, disait-il, avait montré par ses manifestations contre le gaz de schiste qu’elle voulait du mal à son pays et qu’elle allait en faire un nouvel Irak ou une nouvelle Libye. Dire cela à des gens connus pour leur pacifisme et qui, après tout, ne réclament rien d’autre que le droit à la vie…

    Depuis le 1er janvier 2015, c’est toute la population qui manifeste journellement, du matin au soir sur la place centrale de la ville qu’elle a débaptisée et qu’elle appelle Sahat Essoumoud (place de la Résistance). Il s’est constitué un collectif anti-gaz de schiste composé de vingt-deux membres qui veille à ce que le mouvement demeure pacifique, mais extrêmement ferme dans ses revendications. C’est là un fait inédit en Algérie, et ce pour deux raisons.

    C’est la première fois que l’on voit autant de femmes dans une manifestation de rue. Ailleurs à travers le pays, on ne voit d’habitude que des hommes et quelques rares femmes noyées dans la foule, alors que là il y a pratiquement autant de femmes que d’hommes. La seconde raison est que l’on a affaire à un mouvement citoyen sans motivations politiques ni matérielles. Cette foule ne dit pas « Bouteflika, dégage ! » et ne demande pas d’argent ou de privilèges particuliers. Et ça, le pouvoir ne sait pas traiter.

    Il sait comment casser un mouvement de contestation politique. Par la matraque, les gaz lacrymogènes, les arrestations, etc. Par la manipulation et l’infiltration du mouvement : il sait corrompre les leaders ou pousser à la violence les militants. Par le « clonage », en créant un mouvement parallèle, généralement plus extrémiste dans ses revendications affichées pour mieux torpiller l’action des mouvements d’origine. Toutes ces techniques ont été utilisées sans succès à In-Salah. Pour neutraliser un mouvement de contestation à motivation matérielle, le régime algérien sort quelques millions de dollars du Trésor public qu’il distribue aux contestataires et achète ainsi la paix sociale. À In-Salah, ce sont tour à tour le Premier ministre, le chef de la police, le chef de la région militaire qui se sont rendus sur place et ont tenté de calmer les ardeurs de la population. Laquelle rejette toute discussion et n’exige qu’une seule chose : que le président de la République proclame l’arrêt des forages.

    La contestation a pris une ampleur particulière au cours du premier trimestre 2015 . On a vu naître un peu partout à travers le pays des collectifs identiques à celui d’In-Salah, qui se sont fédérés au niveau national au sein d’un « collectif national Non au gaz de schiste ». Le 23 février, a été adressée au président de la République une demande de moratoire, accompagnée d’un argumentaire extrêmement bien fait dans lequel sont démontrés tous les dangers que comporte la technique de fracturation hydraulique utilisée pour extraire le gaz de schiste de la roche-mère ; les dangers pour la santé de l’homme mais aussi les risques de pollution du sol, du sous-sol, de l’air, de l’eau, notamment de la couche albienne qui recèle des dizaines de milliers de milliards de mètres cubes d’une eau fossile, accumulée là depuis la nuit des temps. Cet argumentaire relève également que l’exploitation du gaz de schiste est économiquement non rentable.

    Dans la demande adressée au président de la République, en sus de la promulgation d’un moratoire, il a été proposé qu’ait lieu un débat public, une confrontation d’idées entre les experts ayant préparé l’argumentaire qui y est joint et les spécialistes qui auraient préparé le dossier technique sur lequel s’est appuyé le gouvernement pour autoriser l’exploitation du gaz de schiste. À ce jour, aucune réponse n’a été donnée par le président de la République à cette requête.

    L’« assistance » américaine

    Constatant que le mouvement de rejet de l’exploitation du gaz de schiste se propageait rapidement à travers le pays et craignent que le « virus » n’atteigne le cœur de la Sonatrach, le pouvoir a fait appel à l’assistance des États-Unis. Le 18 février de cette année il fit inviter par l’IAP (Institut algérien du pétrole) un spécialiste « indépendant » américain qui vint à Alger exposer aux cadres supérieurs de l’entreprise nationale les bienfaits que cela procurerait à l’Algérie. Effectivement, ce spécialiste, Thomas Murphy, directeur du Penn State Marcellus Center of Outreach and Research, ne dit que du bien de la fracturation hydraulique, une technique qui serait, selon son expérience personnelle en Pennsylvanie, sans danger pour l’homme, pour la faune et pour la flore. Il ne fit qu’une seule recommandation, celle d’agir en toute transparence, car, dit-il, les masses populaires sont ignorantes de toutes les retombées positives que procure l’exploitation du gaz de schiste.

    Il faut savoir que le centre de recherches que dirige M. Murphy est chargé du suivi de l’exploitation du gisement de gaz de schiste de Marcellus, l’un des plus grands – si ce n’est le plus grand – aux États-Unis, et que participent au fonctionnement et au financement de ce centre pas moins de trois cents firmes, toutes intéressées à un titre ou un autre par l’exploitation du gisement. Que pouvait donc dire d’autre M. Murphy, si ce n’est louer les bienfaits de l’exploitation du gaz de schiste ? Le gouvernement connaissait évidemment ce « détail » : c’est en toute connaissance de cause qu’il fit appel à ce représentant d’un lobby, qu’il présenta comme un expert « indépendant ».

    Autre initiative américaine, la venue à Alger dans le courant de la première quinzaine de mars  2015 de Charles Rivkin, sous-secrétaire d’État aux Affaires économiques, qui fit une conférence de presse à l’ambassade des États-Unis, au cours de laquelle il déclara qu’il « n’avait pas de conseils à donner aux Algériens, mais qu’il fallait qu’ils sachent que, dans son pays, l’exploitation du gaz de schiste avait été créative d’emplois, que la technique utilisée était saine et sans dangers et que l’opération était rentable ». Puis il ajoutait que « les États-Unis étaient disposés à fournir à l’Algérie l’assistance technique nécessaire, si elle le désirait ». Venant de la part d’un représentant officiel de la première puissance mondiale, c’était là plus qu’un conseil donné aux Algériens, c’était un ordre.

    Pollution et hécatombe d’oiseaux

    Aujourd’hui, il est certain que la pollution est déjà là. Elle est partout : dans l’air, à la surface du sol et dans le sous-sol. Il n’est qu’à voir, pour s’en convaincre, ces images diffusées sur Internet de bourbiers laissés derrière eux par les exploitants, qu’il s’agisse de Halliburton ou des foreurs de la Sonatrach. Il y a de fortes chances que la nappe d’eau phréatique, utilisée par la population locale pour ses besoins personnels, soit déjà polluée ou en voie de l’être très bientôt.

    D’ailleurs des pigeons sont morts, des faucons sont morts, des volées de cigognes en migration sont mortes également. On ne connaît pas la raison exacte d’une telle hécatombe, très probablement la conséquence de la pollution des eaux et de l’air causée par les forages réalisés ou en cours dans la région. Connaîtra-t-on un jour la vérité ? Cela semble difficile, car les vétérinaires d’In-Salah ou des villes avoisinantes, sollicités pour procéder aux examens, analyses ou autopsies qui permettraient de déterminer les causes de ces morts, refusent de les faire. Ils craignent des représailles de la part des autorités dans le cas où ils viendraient à démontrer des liens de cause à effet entre les forages de gaz de schiste et ces disparitions d’oiseaux…

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/gaz_schiste/intervention_malti_bruxelles.htm

  • Tunisie : Soutien à la lutte des instituteurs/trices et à leur syndicat UGTT (Essf)

    Une nouvelle fois, nous réaffirmons le soutien de l’Union syndicale Solidaires et de la fédération Sud Education à la lutte menée depuis des mois par le personnel de « l’Enseignement de base » en Tunisie.
    A cause des choix politiques du gouvernement tunisien, l’année scolaire 2014/2015 a été marquée par de nombreuses journées de grèves ; pour s’en tenir seulement au dernier trimestre : 15 avril, 12 et 13 mai, 26, 27 et 28 mai.

    Toutes ces grèves ont été très massivement suivies, marquant l’engagement massif des instituteurs et des institutrices dans l’action collective menée par le syndicat de l’UGTT.

    Au lieu d’accepter des négociations, le gouvernement a « joué la montre », multipliant les réunions et parfois les engagements non suivis d’effet. Pourtant, les revendications sont légitimes :


    * Abaissement de l’âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants et enseignantes ayant achevé 35 ans de service.
    * Octroi d’une promotion exceptionnelle aux instituteurs et institutrices, trois ans avant leur départ à la retraite.
    * Homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs et institutrices, avec le diplôme de fin d’études du premier cycle de l’enseignement supérieur, en l’occurrence la licence.
    * Création d’une indemnité de travail administratif et d’une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le journal officiel de la République tunisienne
    * Régularisation de la situation professionnelle des instituteurs et institutrices suppléant-es.
    * Doublement des montants de la prime d’affectation et de l’indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendant-es des enseignant-es.
    * Ouverture d’un « dialogue national responsable et sérieux » sur la réforme du système éducatif afin d’améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux.

    Face au blocage du ministère, le syndicat a du recourir à une « grève administrative » et donc à la non-organisation des examens de fin d’année ; mouvement, lui aussi, très suivi.
    Après cette nouvelle étape dans la lutte massive et résolue des instituteurs et institutrices, le gouvernement répond encore une fois par la répression : annonce du retrait de 5 jours de salaires, menaces de les priver de salaires en juillet et août si le travail ne reprend pas d’ici le 28 juin, et tentatives de détournement des lois et règlements en vigueur pour essayer d’annuler les effets du boycott !

    En solidarité, le Syndicat général de l’enseignement secondaire de l’UGTT a annoncé sa décision de boycotter toutes les étapes du concours d’accès aux collèges. Le syndicat a appelé les directeurs de collège et lycée, les professeurs de l’enseignement secondaire et de l’éducation physique et tout le corps administratif des délégations régionales et des directions centrales relevant des ministères de l’Education, de la Jeunesse et du Sport, à boycotter toutes les étapes du concours de la sixième. En effet, la mesure du ministère relative au déroulement des épreuves écrites de ce concours dans les collèges et les lycées vise à saper la décision de la commission administrative sectorielle de l’enseignement de base de boycott du concours de la sixième année. Le syndicat de l’enseignement secondaire a réitéré son refus absolu de cette mesure « non conforme aux textes régissant l’organisation des concours nationaux ».

    Nous faisons connaître en France mais aussi à travers le Réseau syndical international de solidarité et de luttes, le combat mené par le syndicat de l’Enseignement de base de l’UGTT et notamment les décisions prises lors de sa Commission administrative du dimanche 14 juin :


    * Poursuite de la grève administrative selon les dispositions annoncées le 29 mai 2015.
    * Suspension de la participation aux commissions de la réforme éducative.
    * Boycott de la rentrée scolaire 2015-2016 selon des dispositions qui seront communiquées ultérieurement.

    L’Union syndicale Solidaires et la fédération Sud Education apportent tout leur soutien à la lutte des instituteurs et institutrices de Tunisie, réaffirment la nécessité d’une solidarité syndicale internationaliste et restent à disposition des camarades du syndicat de l’Enseignement de base de l’UGTT pour toutes initiatives permettant de renforcer le rapport de forces face au gouvernement.

    Pour l’Union syndicale Solidaires et la fédération Sud Education :
    * Stéphane Enjalran, secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires
    * Nara Cladera, commissions internationales de Sud Education et Solidaires.

    Union syndicale Solidaires 15 juin 2015