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  • Nouveautés sur Chronique de Palestine

     Photo : Tijen Erol

    Le droit au retour est au cœur du combat de la Palestine

    Mohamed Mohamed – Le droit au retour, pierre angulaire du combat palestinien, est le principe selon lequel les réfugiés palestiniens ont le droit inaliénable de…

    mercredi 21 septembre 2016
     
     
    Gaza - Meurtres de masse

    Le nouveau contrat d’aide à Israël fait d’Obama le mécène de l’occupation

    Gidéon Lévy – Trois cents dollars par contribuable états-unien pendant les dix prochaines années… Non pas pour subvenir aux besoins sociaux considérables de l’Amérique, non…

    mercredi 21 septembre 2016

    Normaliser l’anormal (2) : Questions problématiques

    Azmi Bishara – Le boycott d’Israël ne signifie pas que les Arabes ne devraient pas prendre part à des débats pour s’attaquer au sionisme, fait…

    mardi 20 septembre 2016
     
     
    Malik al-Qadi

    Par solidarité avec Malik al-Qadi, une centaine de prisonniers palestiniens entament une nouvelle grève de la faim

    Charlotte Silver – Environ 100 prisonniers palestiniens ont commencé à refuser de s’alimenter en signe de soutien à Malik al-Qadi, âgé de 25 ans, qui…

    mardi 20 septembre 2016

     

    Crimes de guerre

    La censure militaire israélienne couvre les crimes de guerre commis en 1967

    Richard Silverstein – Aluf Benn a publié un article dans le Haaretz d’aujourd’hui qui, bien qu’il traite d’événements d’il y a cinquante ans, n’en a…

    lundi 19 septembre 2016
     
     
    Crimes de guerre

    Les soldats israéliens ont assassiné des prisonniers de guerre lors d’une guerre passée, et l’affaire a été étouffée

    Aluf Benn – Selon des témoignages obtenus par Haaretz, les prisonniers de guerre ont reçu l’ordre de se mettre en file et de se retourner,…

    lundi 19 septembre 2016
     
     
    Azmi Bishara

    Normaliser l’anormal (I) : problèmes de terminologie

    Azmi Bishara – « Normalisation » n’est pas un terme autonome. Dans notre contexte, il se réfère à la « normalisation des relations avec l’État occupant », qui est…

    lundi 19 septembre 2016
     
     
    Abbas versus Dahlan

    Prochaine « Révolution de palais » à Ramallah ?

    Abdel Bari Atwan – Brusquement, sans aucun préliminaire, la nouvelle a été annoncée au monde entier qu’il existait un « quartet arabe » sur la Palestine et…

    dimanche 18 septembre 2016
     
     
    Amérindiens et Palestiniens

    Amérindiens et Palestiniens : un combat commun pour la justice

    Ramzy Baroud – Des milliers d’Américains autochtones (ou  » Amérindiens « ) ont ressuscité l’esprit combatif de leurs ancêtres alors qu’ils se tenaient dans un rassemblement…

    vendredi 16 septembre 2016
  • Syrie : La paix sous Assad ? (NPA)

     
     

    La trêve en Syrie conclue le 9 septembre entre les États-Unis et la Russie arrivait à son terme le 19 septembre à 19 heures… et s’est achevée par un échec total, que ce soit en termes politique, militaire ou humanitaire.

    Les affrontements militaires ont en effet repris de manière violente quelques jours avant la fin officielle de la trêve, tandis que l’acheminement d’aide humanitaire aux villes assiégées s’est fait au compte-goutte.

    Ainsi les quartiers libérés d’Alep, après une brève interruption à nouveau soumis aux bombardements de l’armée du régime et de son allié russe, n’ont reçu aucune aide, alors qu’il s’agissait d’une des priorités de l’accord. Des forces d’opposition armées au régime Assad, de l’Armée syrienne libre aux mouvements fondamentalistes islamiques, annonçaient d’ailleurs quelques heures avant la fin de la trêve leur volonté de lancer une nouvelle offensive militaire pour casser le siège imposé sur les quartiers libérés d’Alep.

    Dans la nuit du 19 au 20 septembre, des bombardements de l’aviation russe ou syrienne, cela restait à déterminer encore, ont tué au moins 14 volontaires du Croissant rouge syrien et endommagé au moins 18 camions chargés d’aide humanitaire. Ces camions faisaient partie d’un convoi de 31 véhicules de l’ONU et du Croissant rouge syrien qui livrait de l’aide à 78 000 personnes à Orum al-Koubra, dans la province d’Alep. Depuis la fin de la trêve, au moins 36 civils ont péri à Alep et dans sa province dans des raids et ce lundi, plus de 40 frappes aériennes ont été menées…

    La prétendue « trêve »…

    La Russie et le régime syrien ont accusé les États-Unis d’être les principaux responsables de l’échec de la trêve à la suite du bombardement à Deir ez-Zor de forces du régime Assad par la coalition dirigée par les États-Unis, tuant plus de 60 soldats et permettant aux militants de Daech de s’emparer du Mont Thourda, qui domine l’aéroport tenu par le régime. Les officiels américains ont dit qu’il s’agissait d’une erreur et présenté leurs excuses aux familles des victimes.

    Ces accusations tentent de masquer la poursuite – avant ce fait – de la guerre par les forces du régime Assad et ses alliés contre les civils durant la semaine de la trêve. Des bombardements russes et du régime ont eu lieu dans certaines régions durant la semaine de la prétendue « trêve », avec pour bilan 26 civils tués, dont 8 enfants. Le dimanche 18 septembre, l’aviation du régime a également bombardé les quartiers libérés d’Alep, faisant un mort et onze autres dans la province de Deraa après le largage de barils explosifs.

    Dans le même temps, le quartier assiégé de Waer à Homs, dernier bastion de la ville contrôlé par l’opposition et où habitent encore environ 60 000 personnes, est en situation de subir le même sort que la ville de Daraya il y a quelques semaines. Un accord a été conclu avec le régime pour transférer une partie des habitantEs et des combattantEs dans la région d’Idlib, aux mains de Fateh al-Sham (ex-Jabhat al-Nusra) et Ahrar Sham. Le régime Assad a employé a plusieurs reprises cette stratégie des accords locaux avec des villes et/ou quartiers assiégés et bombardés, pour forcer des populations locales opposées au régime à quitter leurs foyers pour d’autres régions sous contrôle de l’opposition. Ces régions subissent, comme Idlib, des bombardements du régime et manquent de moyens pour recevoir les nouveaux arrivants, sans parler des pressions politiques et sociales parfois imposées sur eux par les mouvements islamiques fondamentalistes.

    La paix sous Assad ?

    Au niveau politique, cette trêve était problématique car elle ne traitait pas de la source politique du problème en Syrie : le régime Assad. L’accord prévoyait une plus grande coordination entre la Russie et les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » en Syrie, visant les groupes djihadistes de l’État islamique et de Fateh al-Sham, mais sans dénoncer les interventions iraniennes, du Hezbollah et autres milices fondamentalistes chiites au côté du régime Assad… Et bien entendu sans mentionner une transition politique vers un système démocratique et le départ du dictateur Assad et de ses colistiers du pouvoir. C’est pourquoi cet accord a été refusé par de larges pans de l’opposition démocratique, armée et pacifique.

    Dans le même temps, les forces armées turques continuaient leurs avancées dans les territoires frontaliers syriens et leurs soutiens à des groupes d’opposition armés (des factions de l’Armée syrienne libre, des factions turkmènes, et des mouvements islamiques fondamentalistes) pour imposer une forme de « safe zone » turque « nettoyée » des forces kurdes du PYD et de l’État islamique. Ainsi, dans la ville de Jarablus, conquise dans le cadre de cette intervention militaire, les forces armées turques ont tenté d’imposer un conseil turkmène pour gouverner la ville.

    Toutes les interventions impérialistes internationales et régionales ont eu lieu contre les intérêts du peuple syrien et ont souvent renforcé les tensions confessionnelles et ethniques. Les manœuvres impérialistes et la continuation de la guerre du régime Assad et de ses alliés russes, iraniens et du Hezbollah contre le peuple syrien, rendent en l’occurrence impossible toute fin de la guerre dans les conditions actuelles.

    Joseph Daher 21 septembre 2016

  • Un navire de femmes à l’épreuve du blocus de Gaza (L'Orient Le Jour)

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    Parmi les femmes à bord du Zaytouna, une activiste israélienne déterminée à montrer au monde le « crime contre l'humanité » que commet son pays. 

    Ils auront tout essayé. Ou presque... Pour briser le blocus de Gaza imposé par les autorités israéliennes en 2007, les activistes d'une coalition d'ONG propalestiniennes lancent une nouvelle initiative, répondant au projet Flottilles de la liberté qui remonte à 2008. Cette année, ce sont des femmes des quatre coins du globe et d'horizons divers, qui ont pris la mer en direction de Gaza, dont Israël contrôle tous les accès depuis l'arrivée au pouvoir de son ennemi, le Hamas, il y a 10 ans.

    Le Zaytouna (olive, en arabe), transportant douze activistes et trois membres d'équipages, tous féminins, a quitté Barcelone – ville jumelée avec Gaza – le 15 septembre. Un autre bateau, le Amal (espoir), n'a pu se joindre au périple pour raison d'avaries. Lundi, c'est à Ajaccio, en Corse, que le Zaytouna a fait escale, après une traversée houleuse. « Certaines d'entre elles (les activistes) ont eu beaucoup de mal durant le voyage, mais restent cependant déterminées à rejoindre Gaza vers le 1er octobre », confie Claude Léostic, porte-parole en France de la Flottille de la liberté, et présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

    Hier, au petit matin, l'équipage requinqué après deux nuits dans le port corse se préparait à affronter à nouveau la mer, avec, comme prochaine étape, Messine en Sicile. À la tête du voilier, Ann Wright, colonelle américaine à la retraite et ancienne diplomate démissionnaire en 2003, lors de l'invasion américaine en Irak. Politiciennes, médecins, journalistes ou même actrice hollywoodienne, telle que Lisa Gay Hamilton, les 15 femmes à bord du Zaytouna sont mues par la même détermination. « J'ai des amis à Gaza et je sais ce que la population endure », confie le Dr Fauziah Hassan, de nationalité malaisienne, contactée par L'Orient-Le Jour. « Je sais aussi combien ils sont résilients et forts malgré les épreuves, et je tiens à partir sur ce bateau pour leur exprimer notre solidarité et montrer au monde entier qu'il y a de l'espoir », poursuit-elle. À bord également, une passagère israélienne: Yehudit Ilany, assistante parlementaire auprès de la députée arabe israélienne Haneen Zoabi. Pour Mme Ilany, le blocus de Gaza a provoqué un véritable « désastre humanitaire ». « Je suis une femme israélienne et je ne peux pas supporter la situation des Palestiniens. Mon pays a commis un crime contre l'humanité », estime-t-elle. L'enjeu est de taille. Si rien n'est fait pour permettre aux plus de 1,86 million d'habitants, et plus particulièrement aux femmes et aux enfants, de vivre décemment, l'Onu prévient qu'en 2020, la bande de Gaza sera inhabitable.

    « Prison à ciel ouvert »


    L'envoi de ce nouveau navire a notamment reçu le soutien de 55 parlementaires européens, à l'initiative de la parlementaire suédoise Malin Björk (qui a fait la traversée Barcelone-Ajaccio, avant de repartir pour Bruxelles). Une lettre cosignée a été envoyée à Federica Mogherini, la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, dénonçant l'injustice subie par les Palestiniens de Gaza, véritable « prison à ciel ouvert », et rappelant le « cauchemar » de la population suite aux récentes attaques de l'armée israélienne.

    Depuis 2008, six bateaux ont déjà tenté de briser le blocus terrestre, aérien et maritime. Si seuls deux navires sont parvenus à atteindre Gaza, les opérations ont néanmoins permis d'attirer l'attention de l'opinion publique, parfois de manière tragique. En 2010, le Mavi Marmara est arraisonné dans les eaux internationales par les forces spéciales israéliennes. Huit ressortissants turcs et un Américain seront assassinés par les commandos israéliens, ce qui provoquera une sérieuse dégradation des relations entre Tel-Aviv et Ankara, qui exigera des excuses ainsi que la levée du blocus de Gaza. La récente normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays, suite à la signature d'un accord le 28 juin dernier, a tenté d' « effacer » l'incident, l'État hébreu acceptant d'indemniser à hauteur de 20 millions de dollars les familles des victimes. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois affirmé n'être « pas prêt à renégocier » le blocus.

    En 2011, c'est au tour du bateau Dignité de subir le courroux des autorités israéliennes. Aucune violence physique ne sera à déplorer à l'encontre des passagers, pour la plupart de nationalité française, mais le navire sera pillé et sérieusement endommagé, tandis que les militants et l'équipage seront emmenés de force en Israël.

    « Acte de piraterie »

    L'an dernier, la Flottille pour la liberté III qui se dirigeait vers les côtes de Gaza a elle aussi été interceptée dans les eaux internationales par l'État hébreu. Trois bateaux ont dû être redirigés vers la Grèce, tandis que le Marianne, un navire norvégien-suédois, a été intercepté par la marine israélienne qui l'a escorté vers le port d'Ashdod. À son bord, se trouvaient entre autres l'ex-président tunisien Moncef Marzouki, la députée européenne Ana Miranda, ainsi que deux Israéliens et le député arabe israélien Bassel Ghattas. Claude Léostic avait alors parlé « d'acte de piraterie » et de « kidnapping ».

    Toutes ces tentatives infructueuses et surtout dangereuses auraient pu décourager les activistes. La délégation exclusivement féminine à bord du Zaytouna parviendra-t-elle, cette fois-ci, à obtenir gain de cause ? Rien n'est moins sûr. « Un bateau de femmes, c'est quelque chose d'inattendu, et c'est ce qui peut les protéger des violences israéliennes. Comment faire croire au monde entier, comme les autorités israéliennes le font d'habitude, que ce bateau va être un danger pour leur sécurité ? » veut malgré tout croire Claude Léostic. « Les Israéliens tiennent beaucoup à leur image, et je pense que s'ils useront de la violence, leur image sera rapidement détériorée », poursuit l'activiste.

    Selon le Jerusalem Post, les autorités israéliennes se préparent néanmoins à empêcher la flottille de forcer le blocus. « S'ils comptent user de la violence contre des femmes pacifistes et loin d'être costaudes, alors ce sont des lâches », estime le Dr Hassan. Yehudit Ilany sait, elle, de quoi ses compatriotes sont capables. « Certes j'ai peur, car je les connais et je sais qu'ils sont dangereux. Mais les gens doivent savoir ce qui se passe à Gaza quoi qu'il arrive », conclut-elle.

    Caroline HAYEK

    http://www.lorientlejour.com/

  • Avant de tirer sur un Palestinien, le sniper israélien lui demande : « où veux-tu être touché ? » (AURDIP)

    Quatre balles tirées par un sniper ont touché Mohammed Amassi, un jeune boulanger palestinien qui se trouvait sur la terrasse de sa maison dans le camp de réfugiés d’Al-Fawwar.

    Alors qu’aujourd’hui, il essaie de se remettre de ses blessures, il se souvient des mots provocateurs du soldat avant que celui-ci tire sur lui.

    Pourquoi gaspiller les mots quand la vidéo de l’agence d’information palestinienne Ma’an montre pratiquement tout ? Les soldats israéliens sont sur la terrasse de l’immeuble d’à côté : l’un se trouve sur la terrasse du dessous, deux sur le balcon de l’appartement au-dessus de la terrasse, et deux autres sont à l’affût derrière une fenêtre de l’appartement. Quelques adolescentes et des enfants les observent depuis la terrasse voisine. Silence total. Soudain, les deux soldats sur le balcon lèvent les mains, comme pour un signal, et l’un d’eux, le sniper, se met à viser et à tirer. Sur la terrasse de l’immeuble, Mohammed Amassi est touché. Il tombe à terre et commence à ramper pour sauver sa vie, il se penche pour descendre de la terrasse. Enfin, une équipe médicale parvient à le faire descendre par une échelle. La seule chose que tient Amassi, c’est son téléphone portable. Rien sur lui n’a pu apparaître comme menaçant les soldats sur la terrasse d’en face, à environ 80 mètres de là. Le sniper l’a visé et il a tiré, l’atteignant, balle après balle. La paume de l’une de ses mains est couverte de sang ; il se tord de douleur, sidéré.

    Quelques semaines plus tard, Amassi, 22 ans, est dans sa salle de séjour, étendu sur un nouveau lit réglable qui lui a été prêté par une organisation caritative palestinienne. C’est un beau jeune homme, souriant et calme. Sa maison familiale est bien tenue, comparée à d’autres à Al-Fawwar – un camp de réfugiés pauvres, le plus au sud de la Cisjordanie et l’un de ceux qui ressemblent le plus aux camps de réfugiés de la bande de Gaza, qui n’en est pas très éloignée.

    Le 16 août, un très important détachement des Forces de défense israéliennes, composé de centaines de soldats, a fondu sur Al-Fawwar au milieu de la nuit.

    En moins de 24 heures, ils ont tué une personne et en ont blessé des dizaines d’autres. Ce qu’ils ont saisi : deux vieux pistolets. (Amira Hass a écrit sur cette incroyable opération, « Un tué et des dizaines de blessés dans un camp de réfugiés palestiniens, tout cela pour deux pistolets », dans le Haaretz du 21 août). Les résidents du camp étaient convaincus que le raid n’était rien d’autre qu’un exercice d’entraînement de plus effectué à leurs dépens.

    Nous sommes arrivés à Al-Fawwar la veille de l’Aïd al-Adha (la fête du sacrifice). Dans la boucherie, une vache est découpée pour la fête. Ceux qui peuvent se permettre d’acheter de la viande se sont rassemblés autour de la bête, attendant leur part. Les FDI effectuent rarement des raids sur ce camp surpeuplé, où vivent environ 10 000 personnes sur une zone d’un kilomètre carré. Les troupes n’y sont pas revenues depuis ce raid.

    Amassi est le fils du boulanger du camp, Ibrahim Amassi, et l’aîné de six frères et sœurs. Leur boulangerie familiale est la plus ancienne d’Al-Fawwar, elle date de la fondation du camp de réfugiés au début des années 1950. Au cours des dernières années, elle a fabriqué principalement des bretzels, des biscuits et des pâtes spéciales pour les plats traditionnels. Mohammed a étudié l’aménagement intérieur de maison, mais plus tard il s’est fait boulanger, pour répondre aux besoins de sa famille. Il travaille en deux équipes chaque jour, le matin et l’après-midi, sept jours par semaine. Il n’a jamais été arrêté ni même interrogé par les autorités israéliennes. Au-dessus de la salle de séjour, où il est actuellement en convalescence, un autre appartement a été construit : c’est là qu’il vivra quand il sera marié et qu’il aura sa propre famille.

    Il a une main bandée, et ses deux jambes sont marquées par les blessures et les cicatrices des tirs et des opérations qui ont suivi. Cloué sur son lit, Amassi continue de souffrir d’une douleur intense. On ne sait pas s’il sera capable de remarcher et de se resservir de sa main. À l’heure actuelle, il peut seulement boitiller tout autour en s’aidant de béquilles. Le jour de ce gros raid le mois dernier, ses jeunes frères et sœurs l’ont réveillé à 6 h 30 du matin, trois heures après que les soldats étaient entrés dans le camp. Les troupes parcouraient les ruelles et avaient pris le contrôle des immeubles. Dans un premier temps, les habitants du camp ont pensé que les soldats étaient venus pour démolir la maison de Mohammed al-Shobaki, qui a attaqué au poignard un soldat des FDI en novembre dernier et qui avait été tué ensuite. Cependant, il est vite apparu que les troupes avaient d’autres intentions, mais ils ne savaient pas lesquelles.

    En observant la scène

    Ce jour-là, tout le camp est monté sur les terrasses, observant la scène, et Amassi ne fait pas exception. Sa maison a deux terrasses : une, avec un garde-corps pas très haut, où les gens s’installent les chaudes nuits d’été ; et au-dessus, une terrasse non fermée, pour la citerne à eau et l’antenne parabolique. Amassi est monté sur la terrasse supérieure pour avoir une meilleure vue. C’est dangereux à cet endroit : pas de clôture, ni rien pour se mettre à couvert. Les équipes de Ma’an et de la chaîne de télévision, Palestine Aujourd’hui, se sont placées sur la terrasse de l’immeuble adjacent, qui offre une meilleure protection contre les soldats. Les affrontements ont lieu entre les soldats et des lanceurs de pierres dans la rue principale du camp, le calme prévaut ici, sur cette colline élevée où se situe ce quartier.

    Les troupes investissent quelques maisons – une trentaine selon Musa Abu Hashhash, chercheur de terrain de l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem – et ils fouillent quelque 200 maisons, creusant des trous dans des murs pour y embusquer des tireurs. Vers 9 h du matin, Amassi est en train de parler aux journalistes sur la terrasse d’à côté. Soudain, il entend un soldat qui s’est déployé sur le balcon de l’immeuble du dessous l’interpeller en arabe : « Où veux-tu la recevoir ? ». Amassi est pétrifié. Il sait ce que cela veut dire : dans quelle partie de ton corps veux-tu être touché par ma balle ?

    Amassi estime que rien ne justifie la question effrayante du soldat.

    La rue est calme, et Mohammed n’a rien fait qui puisse être interprété comme une menace pour les troupes qui se trouvent à 80 mètres de là à vol d’oiseau. Son père, Ibrahim, pense que les soldats ont tiré sur son fils pour montrer leur pouvoir devant les équipes des cameramen sur la terrasse d’à côté.

    « Qu’est-ce que le soldat t’a dit ? » lui demande Ismail Najar, un ami d’Amassi, depuis la terrasse voisine. Mais avant qu’Amassi puisse lui répondre, il voit le soldat le viser et commencer à tirer sur lui. Trois balles vont le frapper, à un rythme rapide. La première le touche à la jambe gauche, près du genou, la deuxième entre la hanche et sa cuisse gauche, et la troisième lui fracasse la jambe droite. Quand il lève les mains et crie au soldat : « Assez, assez », le sniper tire une fois encore, comme pour un « encore, encore ». La dernière balle le touche dans la paume de la main. Ce sont des balles Ruger de calibre 22, ou Toto, et qui ne le tuent pas.

    Amassi tente alors de se trouver un abri sur cette terrasse exposée, qui n’a pas d’abri. Il aurait pu tomber. Dans la vidéo publiée par Ma’an, on le voit ramper désespérément. Une échelle métallique légère, improvisée – sur laquelle j’avais peur de grimper – est le seul moyen d’accéder à la terrasse du dessus. Sans que l’on sache bien comment, les ambulanciers vont réussir à le redescendre. Ils l’emmènent à pied sur environ 150 mètres par une étroite ruelle jusqu’à leur ambulance, qui prend un chemin de déviation des soldats pour le conduire à l’hôpital Al-Ahli, dans la ville voisine d’Hébron. Amassi est à peine conscient. Il a subi des dommages au niveau des vaisseaux sanguins. Pour éviter d’avoir à l’amputer de sa jambe, il est transféré dans un autre hôpital d’Hébron, celui d’Alia. Mais là aussi, ils n’ont pas le spécialiste nécessaire. Le soir, il est alors transféré à l’hôpital gouvernemental de Ramallah, où il subit une intervention chirurgicale.

    En réponse à une question de Haaretz, le porte-parole de l’unité des FDI a répondu cette semaine : « Le 16 août, une opération militaire a été conduite dans le camp de réfugiés d’Al-Fawwar, avec l’objectif de contrecarrer et de frapper les infrastructures terroristes qui existent dans tout le camp. L’opération a compris des fouilles approfondies afin de s’emparer des moyens de combat, et aussi l’arrestation de cinq individus recherchés. Durant l’opération, les forces armées se sont trouvées sous des tirs réels et des troubles violents se sont développés avec des jets de pierres et de blocs de béton et des dizaines d’engins explosifs et cocktails Molotov, auxquels les forces ont répondu avec toute une série de moyens de dispersion et des tirs. La vidéo citée est tendancieuse et ne reflète pas la situation violente qui s’est développée dans le camp des réfugiés. »

    Amassi va passer dix jours à l’hôpital de Ramallah. Une balle reste logée profondément tout au fond de lui, quelque part entre sa taille, sa hanche et sa cuisse gauche, et les médecins ne sont pas sûrs de pouvoir l’extraire. Si tel n’est pas le cas, il devra probablement subir une nouvelle intervention chirurgicale, en Jordanie. Près de son lit, un bocal en plastique contient des fragments des deux balles qui furent avec succès extraites de son corps. Il prend cinq types différents d’analgésiques pour tenter de soulager la souffrance.

    Nous le laissons, et nous montons sur la terrasse. Il y a des tiges de fer enchevêtrées là où il est tombé. Quelques heures après qu’il a été touché, les troupes tuent Mohammed Abu Hashhash, 19 ans, qui est abattu au moment où il sort de sa maison, à quelques centaines de mètres de là, dans une autre rue. Les soldats ouvrent le feu à travers une brèche qu’ils ont ouverte dans le mur d’une maison voisine. Cette brèche, avec un portrait de l’adolescent tué peint sur le mur, constituent un monument à la mémoire de ce jeune homme dont le meurtre fut probablement inutile, comme le fut le tir sur le jeune boulanger d’Al-Fawwar.

    http://www.aurdip.fr/

    | Gideon Levy et Alex Levac pour Haaretz 
  • Syrie. L’attaque contre un convoi humanitaire des Nations unies est une violation flagrante du droit international (Amnesty)

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    L’attaque menée dans la nuit de lundi 19 septembre contre un convoi humanitaire des Nations unies et du Croissant-Rouge syrien, qui était destiné à aider 78 000 personnes à Alep, est une atteinte flagrante aux principes les plus fondamentaux du droit international humanitaire, a déclaré Amnesty International.

    Des témoins en Syrie ont affirmé à l’organisation que ce convoi, ainsi que l’entrepôt du Croissant-Rouge syrien où il s’était arrêté, ont fait l’objet de bombardements intensifs pendant deux heures lundi soir, faisant soupçonner que les forces gouvernementales syriennes ont délibérément pris pour cible l’opération humanitaire.

    « Une attaque soutenue contre un convoi et des travailleurs humanitaires, horrible quelles que soient les circonstances, aura en outre dans le cas présent un impact catastrophique non seulement sur les civils en grande difficulté auxquels l’aide était destinée, mais également sur les opérations humanitaires vitales menées à travers le pays », a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

    « Si le convoi a fait - comme il le semble - l’objet d’une attaque délibérée, cela constituerait un nouveau crime de guerre commis par le gouvernement syrien. Cela montre qu’en Syrie les civils paient de leur vie cinq ans d’impunité totale pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité systématiques. Tant que la communauté internationale ne prouvera pas qu’elle est déterminée à traduire en justice les auteurs de ces agissements, ces crimes se poursuivront sur une base quotidienne. »

    Stephen O’Brien, responsable des opérations humanitaires des Nations unies, a déclaré que le convoi avait obtenu toutes les autorisations requises, et que toutes les parties au conflit avaient été informées de son itinéraire. Les Nations unies ont annoncé une suspension temporaire de tous les convois humanitaires en Syrie après cette attaque. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, une vingtaine de civils ont été tués.

    Des témoins dont les propos ont été recueillis par Amnesty International ont déclaré que divers aéronefs, dont des hélicoptères et des avions de chasse de fabrication russe, ont pris part aux bombardements, dans la ville d’Urum al Kubra (ouest du gouvernorat d’Alep). Vingt-et-un des 31 camions du convoi ont été partiellement ou complètement détruits.

    « Les explosions se sont toutes produites à proximité du centre du Croissant-Rouge, qui se trouve loin de toute présence militaire. Je n’ai pu lancer une opération de recherche et de sauvetage qu’après la fin des bombardements [...] qui ont duré au moins deux heures », a déclaré à Amnesty International un secouriste à Urum al Kubra.

    Abu Haytham, un militant spécialisé dans les médias, a dit qu’il avait entendu un avion de guerre dans la zone, mais qu’il n’aurait jamais imaginé que le bâtiment du Croissant-Rouge syrien serait pris pour cible. Lorsqu’il est arrivé sur le site après le bombardement, de nombreux camions étaient en feu et le bâtiment était détruit.

    « Des hommes gisaient à terre », a-t-il déclaré. « On m’a dit qu’il s’agissait de chauffeurs de poids lourd et de bénévoles qui déchargeaient les camions. Le logo du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés était affiché sur les camions. Ils contenaient des médicaments, de la nourriture et d’autres articles dont la population a désespérément besoin. »

    20 septembre 2016

    https://www.amnesty.org/

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Syrie. La trêve et la stratégie de sortie d’Obama (Al'Encontre.ch)

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    Ainsi qu’il le semble évident pour presque tout le monde, le nouvel accord de cessez-le-feu en Syrie

    [voir les deux articles d’information publiés sur ce site en date du 19 septembre 2016] est destiné à être rompu comme cela sera le cas de tout accord de ce type qui ne résout pas le problème politique central de la crise. Bien sûr, même un répit qui ne dure pas est mieux que rien – bien que la trêve se soit montrée jusqu’ici très décevante en termes d’aide humanitaire [1].

    En l’absence d’un agenda comprenant un accord d’ensemble portant sur le départ de Bachar al-Assad et la mise sur pied d’une transition vers un gouvernement pluraliste, aucun cessez-le-feu ne tiendra dans ce pays déchiré par la guerre. Si l’opposition dominante devait accepter une capitulation, elle serait rapidement dépassée par les combattants pour qui tout ce qui se trouverait en deçà d’un départ du pouvoir du clan Assad signifierait accepter pour rien que des centaines de milliers de Syriens sont morts, et un plus grand nombre encore mutilés, et des pans entiers du pays en ruine.

    Pour qu’une trêve conduise au type de compromis qui fonde une paix authentique, il est nécessaire qu’existent des incitations fortes pour toutes les parties au conflit. C’est précisément l’absence de telles incitations qui expliquent pourquoi les Accords d’Oslo, signés à Washington il y a 23 ans, ont échoué à résoudre le conflit israélo-palestinien: ces accords étaient basés sur l’ajournement de la prise de décisions sur toutes les questions cruciales, y compris le sort des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés en 1967. Le résultat était prévisible: Israël a, en réalité, consolidé son emprise sur la Cisjordanie dans le sillage de ces accords, provoquant un ressentiment accru parmi les Palestiniens puis, finalement, l’effondrement du «processus de paix».

    Sans que s’établisse un équilibre des forces militaires sur le terrain en Syrie, lequel obligerait le régime Assad et ses supporters iraniens à chercher un véritable compromis, un authentique accord politique n’est pas possible. Nous assistons presque à l’opposé: un régime syrien, enhardi par le soutien iranien et russe, qui se vante de la reconquête prochaine de tout le pays. Ainsi que l’ont signalé les protagonistes clés, la question de la création d’un tel équilibre des forces – en particulier en fournissant à l’opposition des missiles antiaériens capables de limiter l’emploi de la puissance aérienne par le régime, sa principale arme de destruction à grande échelle – a été la principale pomme de discorde sur la Syrie au sein de l’administration Obama depuis 2012. Le fait que cette question reste controversée est attesté par la réticence du Pentagone à donner son feu vert à l’accord négocié par John Kerry, le secrétaire d’Etat.

    Il a été rapporté (en clair: c’était une fuite) que les stratèges militaires américains n’avaient pas confiance dans le fait que le régime syrien et ses soutiens russes et iraniens respecteraient un cessez-le-feu destiné à un compromis. En outre, le Pentagone ne désire pas partager des données militaires sur l’opposition syrienne avec leurs homologues russes de crainte qu’ils puissent les utiliser pour bombarder de manière accrue celle-ci. Ils ont des raisons d’être méfiants. John Kerry a déjà mérité une place dans l’histoire comme une incarnation éminente de naïveté diplomatique, c’est-à-dire par sa croyance dans son aptitude à résoudre des conflits par des négociations qui ne sont pas appuyées par des actions sur le terrain – ce qui a été correctement qualifié par le Financial Times comme relevant de sa «confiance illimitée dans sa capacité à résoudre des problèmes dès lors qu’il peut amener les parties concernées à s’asseoir ensemble dans une même pièce» – et par son incroyable rêve sur la volonté de Moscou d’aider les Etats-Unis à sortir de l’impasse syrienne. 

    Il est cependant improbable que Barack Obama – qui peu difficilement être suspecté d’ingénuité – partage les traits particuliers de son secrétaire d’Etat. Le président américain a refusé obstinément de changer son attitude sur la Syrie au cours des quatre dernières années en dépit des preuves accablantes que cela permettait au conflit de dégénérer en une catastrophe pour le peuple syrien ainsi qu’en un autre désastre majeur pour la politique étrangère américaine, après l’Afghanistan et l’Irak. Ce faisant, Obama est seulement parvenu à convaincre une grande partie de l’opinion publique arabe que les Etats-Unis – qui ont envahi l’Irak et bombardé la Libye pour bien moins, en comparaison de ce qui se déroule en Syrie depuis cinq ans – se préoccupent exclusivement des pays riches en pétrole. Si quelqu’un avait encore une quelconque illusion dans la région sur les prétextes humanitaires et démocratiques invoqués par Washington au cours des dernières années, il l’aura désormais complètement perdue. Ainsi que l’a récemment observé Anthony Cordesman, l’un des observateurs les plus intelligents de la situation politico-militaire au Moyen-Orient, le président des Etats-Unis est désormais entièrement dédié à une «stratégie de sortie» – toutefois, non pas de la crise syrienne mais de son départ de la présidence. (Article publié le 19 septembre 2016 sur le site du journal The Nation, traduction A l’Encontre)

    Alencontre le 20 - septembre - 2016

    Gilbert Achcar

    [1] Dès l’annonce de la fin de la trêve par l’armée syrienne, au moins 40 raids aériens ont frappé les quartiers Est d’Alep, contrôlés par les rebelles, et des villages de la province. Dix-huit camions faisant partie d’un convoi humanitaire (composé de 31 véhicules) du Croissant-Rouge syrien et des Nations Unies, qui se dirigeait vers Oroum al-Koubra, à l’ouest d’Alep, ont été bombardés. Les avions étaient-ils russes ou syriens? L’armée russe, qui opère dans cette région en soutien au régime Assad, s’est engagée, mardi 20 septembre, «à enquêter» à ce sujet. Certes.

    Le Monde.fr, le 20 septembre 2016, à 17h17, indiquait: «Selon le ministère de la défense russe cité par les agences russes, «l’aviation russe ou syrienne n’a mené aucune frappe aérienne sur un convoi humanitaire de l’ONU au sud-ouest d’Alep». Le Kremlin avait précédemment indiqué que l’armée russe menait l’enquête sur cet incident. L’armée syrienne a également nié avoir visé le convoi humanitaire.» (Rédaction A l’Encontre)

    http://alencontre.org/

  • ATTAC CADTM MAROC organise un séminaire sur les accords de libre échange au Maroc le samedi 01 octobre Casablanca (CADTM)

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    ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE, DES ACCORDS COLONIAUX CONTRE LES PEUPLES

    Le système de la dette et les accords de libre-échange constituent les leviers les plus puissants d’intégration à marche forcée des pays dans la mondialisation néolibérale, avec tout ce que cela comportent : mesures d’austérité, dérégulations, privatisations, développement du commerce extérieur et déconnexion de la production de la satisfaction des besoins locaux, pénétration des multinationales et dépendance des grands pôles de décision (États-Unis, UE, IFI…), au détriment de la démocratie et de la souveraineté des peuples. Les négociations de deux accords gigantesques, Transpacifique, TPP (déjà signé) et transatlantique, TAFTA (encore en cours de négociation) vont accélérer et approfondir ce processus qui va encore accroître le poids des pays industrialisés, - et notamment des États-Unis- pivot des deux accords, et le pouvoir des multinationales.

    Pour le Maroc l’ouverture de son économie à la concurrence internationale est présentée officiellement comme une « chance pour le Maroc d’intégrer la mondialisation et permettre aux entreprises marocaines d’accéder aux marchés à l’international ». Avec cette ambition, l’État marocain devient le « champion » régional du libre échange.

    Depuis 1996, il a signé des accords de libre-échange avec 56 pays, et notamment avec l’UE (1996) et les États-Unis (2004). Ces accords s’ajoutent aux règles de l’OMC déjà défavorables pour les pays du Sud. Actuellement, le Maroc est en négociation avec l’UE pour un nouvel accord intitulé Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA). Des ALE sont également en préparation avec le Chili et le Canada. Ces trois cycles de négociations se déroulent dans la plus grande discrétion et à l’ombre des négociations entre les États-Unis et l’UE du Traité transatlantique. En Afrique, les APE et récemment l’Accord Tripartite de la Zone de Libre Échange (TFTA) constituent des instruments d’intégration du continent et l’accaparement de ses richesses par les anciennes puissances coloniales.

    Cette frénésie pour la signature d’accords de libre échange n’affecte donc pas que le Maroc et touche la plupart des pays du monde, dont les populations connaîtront les mêmes types d’impact sur leurs économies, leurs sociétés et leur environnement : déséquilibres extérieurs, érosion du tissu industriel, augmentation du chômage, dépendance alimentaire, accaparement et épuisement des terres, etc.

    Dans ce contexte, il est urgent de lever le silence qui entoure cette question dans notre pays et de présenter des éléments de réflexion critique et de débat sur ce sujet qui ne peut pas être traité indépendamment de l’impunité que ces accords donnent aux investisseurs et aux multinationales et du modèle économique qu’ils promeuvent, principal responsable de la crise économique, sociale et environnementale et du réchauffement climatique. Il est bien évident que cette question ne peut être pensée dans un cadre national étroit et que nous devons par conséquent nous appuyer sur l’important travail déjà réalisé dans d’autres pays du Nord et du Sud notamment par des organisations partenaires comme le réseau des Attac, le réseau CADTM, la MMF, Via Campesina ou encore la campagne européenne sur le TAFTA ou la Campagne Globale pour Démanteler le pouvoir des Multinationales et mettre fin à leur impunité.

    Tout ce travail n’aurait évidemment aucun sens s’il ne permettait pas de sensibiliser les organisations marocaines, telles que syndicats, organisations de droits humains, associations diverses, et au-delà les citoyens marocains afin qu’ils se mobilisent pour faire entendre leurs voix et faire valoir leurs points de vue.
                        
    Lors de ce séminaire international, nous tenterons d’établir les interconnexions existantes entre dette, libre échange, pouvoir des multinationales, crise économique, sociale et climatique et d’y intégrer l’approche féministe de la question. Un éclairage sera apporté sur les différents types d’accords multilatéraux en vigueur ou en cours de négociation (Transpacifique, Transatlantique, APE, ALECA) en montrant leur imbrication.
     Une présentation des campagnes en cours contre les Traités de libre échange dans différentes régions du monde permettra de montrer leur impact sur les populations, et notamment sur les femmes, les petits paysans, les peuples originaires, le prolétariat urbain…

    Lors de ce séminaire, le cas de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) fera l’objet d’une attention particulière. Comme le Maroc, le gouvernement tunisien a entamé des négociations avec le l’UE pour la signature d’un ALECA. Des négociations sont également déjà prévues avec l’Égypte et la Jordanie.

    In fine, l‘objectif est que ces regards croisés sur les ALE et les échanges sur les expériences de lutte nous permettent de renforcer nos campagnes locales contre les ALE et de tisser des liens entre mouvements sociaux dans les différents continents afin de renforcer ce combat aussi au niveau global.
    Participerons à ce séminaire des militantEs représentant des organisations de lutte en Afrique, Maghreb-Machrek, Amérique latine et Europe.

    Contacts :
    Omar Aziki  : +212 6 61 17 30 39
    Salah Lemaizi  : +212 6 69 50 35 60


    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    membre du réseau CADTM en bref : L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006. Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.

    www.attacmaroc.org

    http://arabic.cadtm.org/

    http://www.cadtm.org/ATTAC-CADTM-MAROC-