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  • La guerre syrienne et l’émancipation nationale kurde (La Riposte)

    La Turquie bombarde les Kurdes, le gouvernement syrien aussi.

    Le 17 août dernier, les chasseurs-bombardiers du gouvernement syrien ont frappé plusieurs positions des « unités de protection populaires » kurdes (YPG) dans la province d’Al-Hasaka. Les engagements militaires épisodiques entre et les forces armées syriennes et les milices kurdes sont révélateurs de la position stratégique difficile du régime de Bachar Al-Assad, qui veut limiter l’extension du territoire sous le contrôle des unités YPG, malgré le rôle de plus en plus important de celles-ci dans le combat contre leur ennemi commun qu’est l’« État Islamique ».

    En 2012 et 2013, les troupes loyalistes syriennes, souffrant d’une trop grande dispersion, se sont largement retirées des zones kurdes.

    Lorsque les troupes loyalistes ont perdu la province de Raqqa à Daesh, les YPG ont saisi le secteur nord de la province. Un développement similaire s’est produit à Al-Hasaka. Daesh y avait repoussé les forces loyalistes, avant d’être repoussé à son tour par les YPG, qui ont gardé le secteur sous son propre contrôle. Damas ne pouvait qu’accepter la situation, mais ses frappes aériennes récentes contre les Kurdes servent tout de même d’avertissement. Les YPG doivent consolider leurs positions pour faire face à de nouvelles attaques syriennes, mais surtout à celles de l’armée turque, dont l’incursion récente en territoire syrien vise davantage à contenir les forces kurdes que de s’attaquer à Daesh.

    L’intervention militaire de la Turquie en Syrie a été préparée par une série d’initiatives diplomatiques récentes.

    Les accords entre la Turquie, la Russie et l’Iran concernaient des dossiers économiques, mais avaient aussi une dimension militaire. La guerre que mène la Turquie – par milices « rebelles » interposées – contre Moscou, Téhéran et Damas se poursuivra, mais au fur et à mesure que la perspective d’une défaite militaire de Daesh se rapproche, les grandes puissances régionales et mondiales pensent à sécuriser leurs positions respectives. Poutine a mis de côté sa menace de détruire immédiatement tout avion militaire turc entrant dans l’espace aérien syrien. Ceci permet à la Turquie de déployer désormais ses bombardiers contre les positions de Daesh mais surtout contre celles des YPD. Malgré le fait qu’ils se font la guerre sur d’autres fronts, les régimes de Damas et d’Ankara sont d’accord sur la nécessité de contenir, et dès de possible réduire, l’implantation des YPD. La prise de Manbij par une force majoritairement kurde était une bonne nouvelle dans la guerre contre Daesh, mais une source d’inquiétude profonde pour Damas et Ankara, et donc, par extension, pour Moscou et Washington.

    La guerre syrienne est une guerre à facettes multiples et tous les intervenants jouent un double jeu.

    La Russie soutient les milices kurdes dans une certaine mesure. Cela lui donne un moyen de pression contre la Turquie. Pour la même raison, elle fournit des armes au PKK. Mais pour Poutine, il importe avant tout de consolider le pouvoir du régime syrien et assurer sa propre emprise sur celui-ci. En conséquence, le moment venu, il trahira les Kurdes.

    Les États-Unis, pour leur part, sont le principal soutien extérieur des YPG, leur fournissement des armements et des centaines de cadres militaires issus des Special Operations Forces. L’aviation américaine intervient en appui des opérations kurdes au sol. Les Kurdes sont utiles et efficaces contre Daesh – et un levier dont Washington espère se servir plus tard contre le régime de Damas – mais ce n’est pas dans l’intérêt des États-Unis de laisser les Kurdes conserver les terres qu’ils ont conquises au cours du conflit. Ceci créerait des problèmes majeurs pour son allié régional principal, à savoir la Turquie, qui est également membre de l’OTAN.

    Quelques développements récents illustrent bien la primauté des rapports entre Washington et Ankara. Erdogan avait fait pression sur les États-Unis pour limiter le déploiement des forces kurdes à proximité d’Alep. Les États-Unis ont donc décidé de détourner les Forces Démocratiques Syriennes (dont les YPD forment l’élément prépondérant) vers Raqqa et de s’appuyer sur des troupes sous commandement pro-turc pour les opérations au nord d’Alep. Cependant, ces derniers ont lamentablement échoué, et les États-Unis, passant outre les objections d’Ankara, n’avaient d’autre choix que de refaire appel aux Forces Démocratiques Syriennes pour assurer la relève.

    Les États-Unis ne peuvent pas toujours faire ce qu’ils veulent, comme on le voit, mais il est clair qu’ils trahiront les Kurdes dès lors que la situation sur le terrain le permettra, tout comme les Russes de leur côté. En visite officielle en Turquie, le vice-président américain Joe Biden a lancé un avertissement aux YPG, leur disant que les États-Unis retireraient leur soutien si les YPG ne quittent pas les zones à l’ouest de l’Euphrate. Les grandes puissances cherchent à manipuler les YPG pour atteindre leurs propres fins, mais demeurent implacablement hostiles à tout ce qui pourrait durablement favoriser l’émancipation nationale et sociale des Kurdes.

    Les YPG essaient, eux, de jouer leurs soutiens les uns contre les autres pour faire avancer leur propre position sur le terrain. Ils ont remporté quelques succès, de ce point de vue, et ne sont pas loin de pouvoir relier les trois zones sous leur contrôle en un seul territoire, qu’ils appellent Rojava. C’est un objectif qu’aucun de leurs « alliés » ne voudrait voir se réaliser, car il renforcerait la position des Kurdes dans leur lutte pour la création d’un État de Kurdistan. Cette perspective est une menace bien plus dangereuse, pour l’État turc, que celle de Daesh. Le besoin de contenir les YPG constitue la motivation principale de l’engagement militaire direct de la Turquie dans la guerre syrienne. Malgré l’affaiblissement de ses capacités militaires engendré par la tentative de coup d’État et les purges des forces armées en cours, elle ne pouvait plus attendre.

    Greg Oxley, PCF.  

    http://www.lariposte.org/2016/08/guerre-syrienne-lemancipation-nationale-kurde/

    Commentaire: La Riposte est un group trotskiste "entriste" au sein du PCF

  • Un blogueur condamné à mort en Mauritanie pour avoir dénoncé la discrimination contre la caste des forgerons (Global Voices)

    Source site d'ibnkafkasobiterdicta.wordpress.com, Divagations d'un juriste marocain en liberté surveillée, qui affirme

     

    Du site Ibn Kafka où le juriste affirme “si l’histoire mauritanienne est faite de souffrances et d’injustices, elle est aussi faite de résistance et de dignité exemplaire”

    Pour avoir écrit un billet sur Internet critiquant l'utilisation de l'Islam pour justifier le phénomène moyenâgeux du système des castes, le blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed Ould M’kheitir a été condamné à mort par la Cour Criminelle de Nouadhibou en Mauritanie.

    Fils du préfet de cette ville, capitale économique de la région au sud du pays, Mohamed Cheikh Ould Mohamed Ould M’kheitir est de formation comptable et âgé de 29 ans, de la caste des forgerons. Il avait fait appel de cette condamnation. Dans un billet publié par le site chezvlane.com, il avait écrit le 25 décembre 2014:

    Ceux qui osent inventer de faux hadiths et les attribuent au prophète (paix et salut d’Allah sur lui), aucune morale ni religion ne peut l’empêcher d’interpréter à leur guise un article écrit par un simple jeune, novice de surcroît. Ils ne ménageront aucun effort afin de mobiliser la passion du musulman commun au service de leurs intérêts. C’est ainsi qu’ils ont prétendu que les forgerons ont Blasphémé à l’encontre du prophète (paix et salut d’Allah sur lui)  à travers un article écrit par un des leurs, tout comme ils avaient prétendu que celui qui avait fait tomber les dents du prophète lors de la bataille du mont Ouhoud était un forgeron.

    C’est dans ce cadre que je voudrais confirmer ici ce qui suit :

    1. Je n’ai pas, consciemment ou inconsciemment, blasphémé à l’encontre du prophète (Paix et Salut d’Allah sur lui) et je ne le ferai jamais. Je ne crois d’ailleurs pas qu’il y ait dans ce monde plus respectueux envers lui (paix et salut d’Allah sur lui) que moi.

    2. Tous les faits et récits que j’ai cité dans mon précédent article revêtent un caractère historique et véridique. Ces récits ont naturellement leurs interprétations littérales et superficielles et leurs sens visés et profonds.

    Mohamed Cheikh Ould Mohamed, publié sur ODH Mauritanie

    Mohamed Cheikh Ould Mohamed, publié sur ODH Mauritanie

    Le 21 avril 2016, la Cour d’appel de Nouadhibou a confirmé la peine capitale, cependant, avec une requalification des faits. En effet, il n’est plus considéré comme apostat, mais uniquement comme mécréant.

    Avec cette requalification des accusations contre lui, l'espoir est encore permis  parmi les militants des droits humains en Mauritanie que la Cour suprême, saisie par sa défense, casse la condamnation à la peine capitale et prononce une sentence plus clémente.

    Le site sénégalais Setal  rappelle les faits:

    Ce jeudi, la cour d'appel n'a pas suivi l'accusation qui demandait la confirmation de la peine. Les avocats s'en félicitent même si évidemment pour eux cela ne suffit pas. Cela fait maintenant deux ans et trois mois que Mohamed Cheikh ould Mkheitir a été arrêté pour un simple article posté sur internet. Cet article a été jugé blasphématoire envers le prophète et l'islam, il a choqué la partie la plus conservatrice de l'opinion mauritanienne qui a salué à l'époque sa condamnation à mort.

    Il n'en reste pas moins que le blogueur pourrait subir une peine sévère principalement pour des raisons de plotique intérieure. En effet, dans un billet paru sur le site d’ Amnesty International, le 26 avril 2016, la journaliste et militante des droits humains, Sabine Cessou écrit, citant un collègue sous couvert d'anonymat:

     toute l’affaire relève « de la politique intérieure, avec un tribunal qui veut donner des gages aux salafistes – une tendance en plein essor dans notre pays, comme dans tout le monde arabo-musulman ».

    Dans un communiqué sur le sujet, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) cite Me Fatimata Mbaye, présidente de l’Association mauritanienne des droits humains (AMDH), ancienne vice-présidente de la FIDH et avocate des militants anti-esclavagistes:

    Cette condamnation, la première pour “apostasie” en Mauritanie depuis l’indépendance, constitue un recul de la tolérance et démontre à quel point les questions de caste, de religion, d’esclavage et donc de démocratie sont tabous en Mauritanie. Nous observons un durcissement du pouvoir et de la société contre toutes les voix contestataires sur ces sujets.

    Après la publication du billet, les extrémistes religieux avaient incité l'opinion publique à demander la pendaison du blogueur. Le site sénégalais Leral  décrit l'atmosphère qui s'était créée dans le pays contre l'accusé:

    Des milliers de mauritaniens dont certains ont lu, d'autres pas du tout, l'article incriminé avaient battu le pavé, à Nouakchott, Nouadhibou et ailleurs pour exiger sa pendaison pure et simple, il y a un an de cela…. [Le] président de la République, devant la foule de manifestants amassée devant le portail de son palais avait déclaré : ” Je vous remercie de tout cœur pour votre présence massive en ce lieu pour condamner le crime commis par un individu contre l'Islam, la religion de notre peuple, de notre pays, la République Islamique de Mauritanie, comme j'ai eu à le préciser par le passé et le réaffirme aujourd'hui, n'est pas laïque et ne le sera jamais…. je vous assure en conséquence que le Gouvernement et moi-même ne ménagerons aucun effort pour protéger et défendre cette religion et ses symboles sacrés… ». Cette déclaration du président, celle des différents partis politiques conjugués avec les manifestations et fatwas ont eu raison de lui.

    Son soutien au blogueur avait attiré les ires des extrémistes sur Mme Aminetou Mint Moctar, lauréate du prix 2006 des droits de l’homme de la République française et en 2010, de la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur française. Une fatwa avait été émise contre cette personnalité, qui, comme le révélait le site Africa News, a été la première femme mauritanienne à être nominée pour le Prix Nobel pour la paix à cause de ses engagements pour la cause des droits humains.

    M. Yehdhih Ould Dahi, chef du courant islamiste radical “Ahbab Errassoul” (les amis du Prophète) avait proclamé selon le site w41k.com:

    «Cette méchante qui défend Mkheitir et disant qu’il s’agit d’un prisonnier d’opinion, et qui a demandé sa libération pour qu’il soit rendu à sa femme, cette femme qui décrit les amis du Prophète comme des Boko Haram et des Takfiris seulement parce qu’ils demandent le respect de l’honneur du Prophète, qu’elle soit damnée par Allah, les anges et tous les gens. Aujourd’hui, je vous annonce avec la bénédiction d’Allah, son apostasie pour avoir minimisé l’outrage à l’honneur du Prophète. C’est une infidèle, dont il est légitime de s’emparer de son sang et de ses biens. Celui qui la tuera ou lui crèvera les yeux sera récompensé par Allah».

    L'atmosphère qui entoure cette affaire semble se rasséréner, mais ce qui est certain, c'est que la condamnation à mort du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed Ould M’kheitir est toujours en vigeur et que le blogueur croupit toujours en prison.

  • Ahmad Abughaush, médaillé d'or jordanien, et l'effacement de l'identité palestinienne (Global Voices)

     
    Ahmad Abughaush kisses the gold medal he won for Jordan in the 2016 Olympics in RioTaekwondo PHOTO: Salem Khamis (CC BY-SA 4.0) via Wikimedia Commons

    Ahmad Abughaush embrasse la médaille d'or qu'il a remporté sous les couleurs de la Jordanie, lors des Jeux Olympiques de Rio. PHOTO: Salem Khamis (CC BY-SA 4.0) via Wikimedia Commons

     

    Lorsque le taekwondoiste Ahmad Abughaush a gagné la première médaille d’or de l’Histoire de la Jordanie lors des récents Jeux Olympiques de Rio, Jordaniens, Arabes et bien d'autres ont sauté de joie, célébré son succès et sa brillante performance.

    Mais pour de nombreux Jordaniens-Palestiniens comme moi, l’explosion de joie avait un arrière-goût amer. La plupart d’entre nous ne connaissaient pas l'existence de Abughaush avant sa victoire, mais les Arabes n’ont pas besoin de connaître davantage que son nom de famille [français] pour deviner son histoire. Après tout, nous Jordaniens-palestiniens sommes constamment jugés sur notre patronyme.

    Lorsque les Jordaniens et les médias internationaux ont mentionné la victoire d’Abughaush, ils ont omis de mentionner ses origines palestiniennes ou bien encore le fait qu’il est un enfant de réfugiés palestiniens. J’ai eu le sentiment qu’il s’agissait d’un effacement volontaire de l’identité palestinienne d’Abughaush, mais je n’ai pas saisi l’impact de ce fait jusqu’à ce qu’un média israélien l’évoque. « Sa famille a fui la Jordanie peut après sa naissance, mais certains de ses proches vivent encore dans une ville pittoresque, connue pour ses restaurants de houmous ».

    Sa famille a “fui”.

    La réalité est que la famille Abughaush a été violemment expulsée de son village à deux reprises : d’abord quand la maison de Saeed Abughaush fut détruite en avril 1948 ; puis lorsque la famille a fui le pays, avec des milliers d’autres familles palestiniennes, suite au massacre de Deir Yassin, que les Palestiniens nomment désormais le Nakbeh (« Catastrophe »). Durant les années qui ont suivi le Nakbeh, de nombreux membres de la famille Abughaush ont essayé de retourner chez eux, mais ont été tués par l’armée israélienne, qui les considérait comme des « infiltrés ».

    Palestinian refugees leaving Galilee during the period of the Nakba in 1948. PHOTO: Public domain.

    Les réfugiés palestiniens quittent la Galilée durant le Nakbeh, en 1948. PHOTO: Domaine public.

    Si, en Jordanie, le contexte est légèrement différent, l’oubli de l'histoire demeure le même. Le Nakbeh de 1948 a obligé de nombreux Palestiniens à partir en Jordanie, ainsi qu’en Cisjordanie, annexée par la Jordanie après la guerre. A l’époque, un grand nombre de Palestiniens ont été naturalisés jordaniens ; lorsqu’Israël occupa la Cisjordanie en 1967, une autre vague de Palestiniens ont du partir en Jordanie.

    En juillet 1988, la Jordanie renonça à ses prétentions sur la Cisjordanie, une décision qui ouvrit la porte à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), devenu le seul représentant du peuple palestinien. Pour les Jordaniens-Palestiniens, cela signifiait qu’ils étaient devenus du jour au lendemain des apatrides.

    Le passage obligatoire par le Département du suivi et de l’inspection est devenu un cauchemar pour les Palestiniens vivant dans le pays. Ce Département est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, et est chargé de différencier les citoyens cisjordaniens des citoyens jordaniens. Une manœuvre opaque, qui a séparé de nombreuses familles. Des milliers de citoyens jordaniens se sont vus retirer leur numéro d’identification, et se sont vus remettre à la place des passeports temporaires.

    Identification Card of Ahmad Said, a Palestinian refugee. PHOTO: mickyx09 (CC BY 2.0) via Wikimedia Commond

    Carte d'identité d'Ahmad Said, un réfugié palestinien PHOTO: mickyx09 (CC BY 2.0) via Wikimedia Commons

    Nombre de Jordaniens-Palestiniens aiment le pays dans lequel ils ont grandi, mais Jordanie ne nous aime pas nécessairement en retour. Nous naviguons avec cette identité complexe comme si nous marchions sur des charbons ardents, et semblons être promis au pilori quelle que soit la direction que nous prenons.

    Etre un Palestinien en Jordanie signifie subir une discrimination systématique. C’est savoir que si vos succès appartiennent à la collectivité, vos échecs seront votre entière responsabilité. En tant que Palestinien, vous n’êtes pas réellement intégré ; mais vous n’avez nulle part où aller car vous êtes Jordanien. Vous êtes un citoyen incomplet et un réfugié permanent. A l’inverse des fans écossais de football qui ont agité des drapeaux palestiniens dans un stade, nous, Jordaniens-Palestiniens, n’avons pas le droit de porter ces mêmes drapeaux dans le pays où nous vivons. Nous ne pouvons fêter notre identité nationale qu’en privé et sommes exclus lorsque d’autres Jordaniens célèbrent la leur – qui devrait être aussi la nôtre.

    Mais nous n’avons pas d’autre moyen d’être ce que nous sommes. Etre Palestinien signifie se souvenir d’où l’on vient, le lieu dans lequel nous n’avons pas le droit de retourner vivre. Etre Jordanien se résume pour nous au lieu dans lequel nous avons grandi, à nos amis et notre famille, et à la vie que nous avons construite ensemble ici.

    Pardonnez-moi si je suis quelque peu incrédule face à l’adoration nationaliste exprimée soudain vis-à-vis d’Ahmad Abughaush, notamment quand cette fascination provient de ceux qui se sont moqués des équipes olympiques issues des pays du Golfe, qui ont « acheté » des athlètes d’autres pays. Après tout, comme le sait le club de football du camp de réfugiés d’Al-Wehdat, notre identité palestinienne, et le fait que nous ne soyons pas natifs de Jordanie, nous a toujours été reproché, et nous est constamment opposé, comme une version incomplète et excluante de l’identité jordanienne. C'est pratique d’effacer et de réorganiser les identités des gens comme bon vous semble.

    Les gens comme moi savent qu’être Jordanien et Palestinien n’est pas incompatible, car en réalité, nous sommes les deux à la fois. Soit par choix, soit par le biais de circonstances extérieures, nous faisons partie de ce pays depuis le début, travaillons dur, comme tous les Jordaniens, pour bâtir ce que nous avons aujourd’hui. Nous croyons en une identité jordanienne qui nous inclut et valorise notre lutte pour la libération nationale, pas en celle qui nous oublie. Il est injuste que nous devions cacher notre identité palestinienne afin de servir un programme qui nous exclut.

    Quand des Jordaniens-Palestiniens se distinguent, nous aimerions pouvoir célébrer notre identité complète, et surtout, notre histoire. A commencer par la médaille de Ahmad Abughaush, le Jordanien-Palestinien qui s’est battu pour se hisser en haut du podium.

    Huda Ziade

    https://fr.globalvoices.org/2016/08/30/200795/

  • Syrie: des fonds humanitaires de l’ONU distribués à des proches d’Assad (Anti-k)

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    Des organisations proches de Bachar el-Assad ont reçu des millions de dollars d’aides humanitaires, selon le Guardian. L’ONU se défend en affirmant «travailler avec toutes les parties du conflit».

    Selon une enquête menée par le journal britannique The Guardian, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a octroyé des contrats humanitaires à plusieurs organisations et personnes proches du président syrien. Des aides reçues malgré les sanctions prises par l’Union européenne et les États-Unis à l’encontre de ces bénéficiaires. Le quotidien indique avoir passé au crible des centaines de contrats passés par l’ONU depuis 2011 et le début du conflit qui a fait plus de 290.000 morts. La globalité des aides humanitaires reçues dépassent les 20 millons de dollars.

    Ainsi le gouvernement d’Assad a reçu 13 millions de dollars pour le développement de l’agriculture bien que l’UE ait interdit le commerce avec les ministères concernés par ces aides. La raison de ces interdictions est le manque de confiance dans le régime syrien et à la façon dont l’argent pourrait être dépensé.

    Les organisations de la femme et du cousin de Bachar el-Assad bénéficiaires

    Deux agences de l’ONU sont également partenaires, à hauteur de 8,5 millions de dollars, du Syria Trust charity, une organisation présidée par l’épouse du président Assad, Asma. L’Unicef a versé pour sa part 268.000 dollars à Al-Bustan Association, une organisation caritative contrôlée par Rami Makhlouf, ami et cousin d’Assad. Il est considéré comme l’homme le plus riche de Syrie et se trouve être le symbole de la détestation du pouvoir par les opposants du régime. Il est sur la liste des «sanctionnés» de l’UE car il est fortement soupçonné de corruption, notamment par la diplomatie américaine. 700.000 dollars d’aides de l’ONU ont aussi été distribués à sa société de réseau de téléphonie mobile Syriatel.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté dépensé plus de 5 millions de dollars pour soutenir la banque de sang nationale syrienne, contrôlée par le ministère de la Défense syrien. À ce propos, le porte-parole de l’OMS à Genève a affirmé que l’agence ne «travaille pas directement avec le ministère de la Défense».

    «L’OMS a distribué des poches de sang à la banque de sang syrienne, par l’intermédiaire du ministère de la Santé et du ministère de l’Éducation supérieure», a-t-il déclaré.

    L’ONU assume et se défend

    Un responsable onusien a bien souligné que la situation a créé un certain embarras au sein de plusieurs agences internes préoccupées par l’emprise du régime syrien sur le fonctionnement de l’aide humanitaire. Mais l’organisation serre les coudes et assume son action en Syrie. À Genève, des porte-paroles de l’ONU ont indiqué mardi «travailler avec toutes les parties du conflit», parce que l’organisation internationale agit ainsi «dans toutes les crises». Selon Jens Laerke, porte-parole de l’Agence de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA), si l’on n’accepte pas le fait que le gouvernement syrien décide avec quelles ONG l’ONU peut travailler, «les agences de l’ONU ne pourraient pas sauver autant de vies, comme elles le font actuellement en acheminant des aides» cruciales pour la population du pays.

    Interrogés par le Guardian, d’autres responsables de l’ONU soulignent que le choix des partenaires pour répondre aux besoins humanitaires urgents de la population est nécessairement «limité» dans cette zone. La raison principale invoquée est la complexité et la particularité du conflit syrien.

    «Quand il s’agit de choisir entre fournir des biens ou des services via des entreprises qui pourraient être affiliées au gouvernement ou laisser des civils sans l’aide vitale dont ils ont besoin, le choix est clair: notre devoir est d’aider les civils».

    Martin Planques, AFP agence Publié

    http://www.anti-k.org/syrie-des-fonds-humanitaires-de-l'onu-distribues-a-des-proches-d'assad

     
  • Le procès secret d'un travailleur humanitaire à Gaza ne permettra pas de rendre justice (Amnesty)

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    Mohammed al Halabi

    Israël/Territoires palestiniens occupés

    Les autorités israéliennes doivent veiller à ce que le procès d’un travailleur humanitaire de l'organisation World Vision soit équitable et public, a déclaré Amnesty International à la veille de son procès, alors que des informations indiquent que la procédure devrait se dérouler à huis clos.

    Mohammed al Halabi, responsable des opérations à Gaza de World Vision, ONG internationale de développement qui se consacre aux enfants, est inculpé de 12 accusations, notamment d'appartenance à une « organisation terroriste » et de détournement des fonds de l'association à des fins « terroristes ». Au départ, il n’a pas pu consulter d’avocat. Lorsque son avocate a enfin pu le rencontrer, il a affirmé avoir été sérieusement maltraité en détention.

    Les autorités israéliennes imposent à son avocate toute une série de restrictions portant sur le fait d'évoquer plus en détail cette allégation, ainsi que de nombreux éléments de l'affaire. 

    « Les procès secrets constituent la violation la plus flagrante du droit à un procès public. Tenir ces audiences derrière des portes fermées rendrait toute condamnation sujette à caution, a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

    « L'accusation de détournement de fonds destinés à soulager la crise humanitaire à Gaza est extrêmement grave. Il est donc d'autant plus important que les droits de Mohammed al Halabi soient pleinement respectés et qu’il soit jugé avec équité et transparence. »

    D'après les normes internationales, les procès ne peuvent se dérouler à huis clos que dans des circonstances exceptionnelles. Si des motifs de sécurité nationale peuvent justifier de mener la totalité ou une partie du procès à huis clos, les autorités israéliennes n'ont avancé aucun élément expliquant pourquoi de telles conditions sont nécessaires au déroulement de ce procès.

    L'Agence israélienne de sécurité (AIS) a arrêté Mohammed al Halabi le 15 juin au point de passage d'Erez, séparant Israël et la bande de Gaza occupée, alors qu'il rentrait chez lui à Gaza d'une réunion qui s’était tenue dans les locaux de World Vision à Jérusalem. Il a été conduit au centre de détention d'Ashkelon, en Israël, où il a été interrogé avant d'être transféré à la prison de Nafcha, dans le désert du Néguev.

    On ne l'a pas autorisé à consulter un avocat avant le 6 juillet, soit trois semaines après son arrestation. Aussi a-t-il dû répondre à des interrogatoires intensifs sans l'assistance d'un avocat. Il n'a pas été inculpé avant le 4 août, plus de sept semaines après son interpellation.

    En outre, selon les médias, il a été roué de coups et ses « aveux » concernant le détournement de 6,6 millions d'euros par an ont été obtenus sous la contrainte. Ce chiffre semble très élevé : selon World Vision, Mohammed al Halabi et les managers occupant des postes similaires sont habilités à valider des dépenses maximales de 13 500 euros en une fois et le budget total de l'organisation des 10 dernières années pour Gaza s'élève à environ 20 millions d'euros.

    « Les autorités israéliennes doivent immédiatement enquêter sur les allégations selon lesquelles Mohammed al Halabi a subi des mauvais traitements en détention et a pu faire des " aveux " sous la contrainte. Les preuves obtenues sous la torture ou tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant doivent être exclues de la procédure. Si ces allégations ne font pas l’objet d’investigations indépendantes et impartiales, le procès risque d'être fondamentalement biaisé », a déclaré Magdalena Mughrabi.

    Entre 2001 et 2016, le nom de l'Agence israélienne de sécurité a été cité dans près de 1 000 plaintes pour torture et mauvais traitements, sans qu'aucune information judiciaire ne soit ouverte.

    Amnesty International a également appris que les autorités israéliennes ont sévèrement restreint la divulgation d’informations concernant l'affaire Mohammed al Halabi. D'après son avocate, ces restrictions sont beaucoup plus marquées que ce qu'elle a vu en plus de 40 ans d'expérience.

    Par ailleurs, les autorités israéliennes ont fait des déclarations qui risquent d'influencer le cours de la justice. Dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères présentait comme un fait établi les allégations selon lesquelles Mohammed al Halabi est membre du Hamas et a détourné 6,6 millions d'euros par an.

    « Les autorités israéliennes doivent s’abstenir de toute déclaration susceptible d’influencer le dénouement du procès. Considérer des allégations comme des faits constitue une violation de la présomption d'innocence », a déclaré Magdalena Mughrabi.

    Mohammed al Halabi travaille pour World Vision depuis 2005 et a été promu responsable des opérations dans la bande de Gaza en 2014. World Vision a ouvert une enquête indépendante sur les accusations et suspendu son travail humanitaire à Gaza à la suite de l'arrestation de Mohammed al Halabi. Plusieurs gouvernements ont annoncé la suspension du financement des projets de World Vision dans les Territoires palestiniens occupés dans l'attente des conclusions de ces investigations.

    Depuis 2007, les forces israéliennes imposent un blocus aérien, maritime et terrestre à la bande de Gaza, ce qui limite fortement l'entrée et la sortie des biens et des personnes sur ce territoire et s'apparente à une punition collective. Ces dernières années, l'Égypte a très souvent fermé le point de passage de Rafah. En raison du blocus et des conflits armés qui ont opposé Israël aux groupes armés palestiniens ces 10 dernières années, près de 80 % de la population de Gaza dépend de l'aide humanitaire internationale.

    « Pour vivre, la majorité de la population civile à Gaza dépend de l’acheminement de l'aide humanitaire. Il est crucial que cette affaire ne nuise pas à la capacité des organisations humanitaires et de développement telles que World Vision de faire leur travail sans être la cible de restrictions arbitraires et de mesures de harcèlement et d'intimidation », a déclaré Magdalena Mughrabi. 

    29 août 2016

    https://www.amnesty.org/fr/Israel-opt-secret-trial-of-gaza-aid-worker-will-not-deliver-justice

  • Un commandant de l’armée israélienne : « Je ferai tout pour que les jeunes du camp d’Al-Duheisha soient invalides » (Agence Médais Palestine)

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    Photo d’archives d’un groupe de jeunes Palestiniens après qu’ils aient été traités pour blessures par balles par les forces israéliennes. (Photo : BADIL, tirées de Maan)

     

    Un commandant de l’armée israélienne a menacé à plusieurs reprises de rendre « invalides tous les jeunes du camp d'Al-Duheisha», a-t-il été rapporté.

    BADIL, le Centre de Ressources pour les Droits des Résidents et des Réfugiés Palestiniens, a rapporté qu’un commandant de l’armée israélienne avait à plusieurs reprises lancé des menaces durant et après des raids sur le camp et pendant les interrogatoires.

    On dit que ce commandant est responsable de la zone d’Al-Duheisha et connu des résidents locaux sous le nom de « Captain Nidal ».

    Les jeunes d’Al-Duheisha ont dit à BADIL que Captain Nidal avait fait des déclarations telles que : « Je ferai de tous les jeunes du camp des invalides », « Je vous obligerai tous à vous déplacer avec des béquilles ou en fauteuils roulants », « Je ferai faire la queue à l’ATM [guichet automatique] à la moitié d’entre vous pour attendre vos aides et subventions d’invalidité ». L’un des jeunes blessés a dit à BADIL que Captain Nidal lui avait dit de raconter à ses amis que « Nidal fera de vous tous des invalides ».

    D’après BADIL, 30 Palestiniens ont été touchés à balles réelles dans le camp depuis le début de l’année, pour la majorité aux jambes et aux genoux.

    Le Centre a ajouté qu’Al-Duheisha avait subi au moins trois raids des forces israéliennes entre la fin juillet et la mi-août, période pendant laquelle 18 jeunes Palestiniens, entre 14 et 27 ans, ont reçu des balles dans les jambes – huit d’entre eux directement dans le genou et plusieurs autres dans les deux jambes – causant des incapacités et permanentes et temporaires.

    On n’a pas pu joindre de porte-parole de l’armée israélienne pour avoir des commentaires sur les déclarations concernant les menaces proférées par le commandant.

    26 août 2016, Middle East Monitor

    Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

    Source : Middle East Monitor

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2016/08/29/un-commandant-de-larmee-israelienne-

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Quatre prisonniers grévistes de la faim, menottés à leurs lits, en situation critique (Info Palestine)

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    Noran Balboul se tient à côté d’une série de portraits dédiée à ses frères en grève de la faim, lors d’un sit-in de solidarité à Bethléem, le 2 août 2016 - Photo : MaanImages/Jaclynn Ashly

    Quatre prisonniers palestiniens grévistes de faim sont dans un état critique à l’hôpital Assaf Harofeh en Israël [Palestine de 1948], selon un communiqué publié samedi par le Comité palestinien des Affaires des prisonniers.

    Dans le même temps, 120 autres prisonniers palestiniens ont poursuivi la grève de la faim dans un mouvement de solidarité de grande ampleur.

    Menottés à leurs lits d’hôpital

    Les quatre grévistes de la faim ont été identifiés par le comité comme Muhammad et Mahmoud Balboul, qui sont été en grève depuis respectivement 51 et 53 jours, Ayyad al-Hreimi et Malek al-Qadi, qui sont tous deux en grève de la faim depuis plus de 40 jours. Tous les grévistes de la faim sont restés menottés à leurs lits d’hôpital, selon le communiqué.

    Chacun des prisonniers s’est déclaré en grève de la faim pour protester contre son incarcération en détention administrative – une politique israélienne de détention sans inculpation ni jugement [ni limite de temps], presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens.

    Le comité révèle dans la déclaration que les grévistes de la faim sont dans des « conditions de santé graves », car ils ont perdu une quantité significative de poids et souffrent en permanence de douleurs et d’engourdissement dans leur corps.

    Le comité a mis en garde sur la nature critique de leurs conditions de santé et a exigé un renforcement du soutien populaire, juridique et politique pour aider à sauver leurs vies.

    120 prisonniers palestiniens en grève de la faim

    Le comité a ajouté que 120 prisonniers palestiniens poursuivaient en ce moment un mouvement collectif de grève de la faim, lancé en soutien à Bilal Kayid – un membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) – qui a mis fin à sa grève de la faim de 71 jours ce mercredi.

    Le comité ajoute que le service israélien des prisons (IPS) a continué à imposer des représailles sur les prisonniers, avec des mesures répressives telles que le confinement, l’interdiction des visites et l’imposition d’amendes.

    Une réunion se serait tenue entre des représentants des prisonniers et des responsables de l’IPS pour discuter de la situation, mais ils ne seraient pas parvenus à un accord, a encore dit le comité dans sa déclaration.

    Ces grévistes de la faim ont déclaré leurs grèves dans un contexte de mouvement de masse qui s’est propagé à travers les prisons israéliennes après que Kayid ait annoncé sa grève le 14 juin suite à sa condamnation à la détention administrative, le jour même où il devait être libéré après avoir purgé une peine de 14 ans et demi.

    Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours pour protester contre sa détention administrative, avant d’être finalement libéré en mai.

    La détention administrative : un emprisonnement sans accusation et sans limite de temps

    La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet à Israël de détenir quelqu’un sans procès ni accusation, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique afin d’éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens sans preuve d’actes répréhensibles.

    Selon Addameer, on pouvait comptabiliser en juillet 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative.

    27 août 2016 - Ma’an News - Traduction : Chronique de Palestine

    http://www.info-palestine.eu/

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Syrie, périphérie de Damas : Etranglé par le régime d’Al-Assad, Daraya capitule

      , par KODMANI Hala

      L’évacuation ce vendredi des derniers habitants de Daraya, en périphérie de Damas, a été obtenue à l’issue d’un accord entre le régime Assad et les insurgés syriens qui lui tenaient tête après quatre ans de siège.
      Traînant d’une main une valise à roulettes et de l’autre un enfant en bas âge, des centaines de (...)

    • Turkey
      Turkey’s incursion in Syria is aimed at defeating the Kurds and overthrowing Rojava

      , by HEARSE Phil

      Turkey’s incursion into northern Syria on 24 August was flagged up as a move to drive the so-called Islamic State (ISIS) out of the border town of Jarabulus. But that is just a cover: Turkey’s not very secret major objective is to crush the 50,000-strong Kurdish YPG (people’s Protection Unit) (...)

    • Kurdistan in Turkey
      Debate – Analysing the PKK: a reply to Alex de Jong

      , by HEARSE Phil, PARKER Sarah

      In the wake of the failed military coup in Turkey, and the massive wave of state repression that has followed, building solidarity with the progressive resistance in Turkey and Kurdistan is even more vital. The attention of socialists and democrats worldwide will be turned towards the (...)

    • LGBT+ Egypt
      Egypt’s grand mufti says harming gays is unacceptable even as LGBT crackdown continues

      , by ETEHAD Melissa

      In an interview with Germany’s Süddeutsche Zeitung newspaper late last month, Shawki Allam said that he condemned the Orlando massacre in which 49 people were killed and that no one had “the right to hurt homosexuals or to take the law into their own hands.”
      Allam’s comments, which were part of a (...)

    • A gauche
      Tunisie : Déclarations de dirigeants du Front populaire sur leur refus de voter la confiance au gouvernement Chahed

      , par AMROUSSIA Ammar, AMAMI Nizar, HAMMAMI Hamma, HAMMAMI Jilani, LAKHDHAR Zied

      D’autres déclarations convergentes rapportées par les media sont disponibles sur ESSF aux adresses suivantes
      http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38728 http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38788 http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38800
      25 août : Jilani Hammami (...)

     

  • Veillée d’armes chez les syndicats autonomes (Algeria Watch)

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    Le front social des syndicats autonomes contre le projet de la suppression de la retraite anticipée affûte ses armes.

    Les dix-sept syndicats concernés se réuniront la deuxième semaine du mois de septembre prochain pour décider des actions de protestation à prendre en vue de «défendre les acquis sociaux et professionnels des travailleurs».

    La rentrée sociale risque d’être houleuse. Le premier appel à la protestation ne provient pas d’un seul secteur mais il est presque général. Jusqu’à présent, pas moins de dix-sept secteurs d’activité ont annoncé leur adhésion au front social de lutte contre la révision de l’ordonnance 97/13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans conditions d’âge.

    Les syndicats autonomes des secteurs de l’éducation, de la santé, de la Fonction publique, des affaires religieuses, du secteur économique, de l’enseignement supérieur ou de la formation professionnelle mobilisent les travailleurs pour la rentrée sociale. Objectif, faire avorter le projet de suppression de la retraite anticipée.

    Après une première réunion tenue le mois de juin et une journée d’étude organisée le 30 juillet dernier, les syndicats se sont donné rendez-vous pour le premier week-end après les fêtes de l’Aïd, soit à la mi-septembre, pour tracer leur feuille de route de protestation de la rentrée.

    «Nous avons convenu de nous rencontrer après l’Aïd, pour discuter des propositions de chacun et décider ensemble des actions à mettre en place. Sachant que les enseignants revendiquent une retraite après 25 ans de service», a souligné Idir Achour, porte-parole du CLA (Conseil des lycées d’Algérie).

    Les protestataires appellent à une union des forces contre tout ce qui touche à l’atteinte des droits et des acquis des travailleurs. «Au moment où les travailleurs étaient en attente de décisions courageuses à même de développer une forte activité économique et diversifier les sources de richesses en dehors du secteur des hydrocarbures pour résorber le chômage et développer les ressources financières de la Caisse nationale de retraites, et au moment où tout le monde s’attendait à une revalorisation salariale avec une hausse des primes et de l’amélioration du pouvoir d’achat, le Premier ministre a annoncé la non-révision salariale et le gouvernement continue ainsi à chercher des solutions à l’échec de sa politique économique au détriment de la classe ouvrière», dénoncent les protestataires qui rejettent l’exclusion du partenaire social dans les décisions décisives touchant l’avenir de la classe ouvrière.

    Le gouvernement n’a pas encore rendu sa copie sur ce projet. Pour s’éviter une colère générale, une commission a été installée pour mettre en place une nomenclature des postes de travail dits métiers pénibles et qui ne seront pas touchés par la suppression de la retraite anticipée et proportionnelle.

    Salima Akkouche Le Soir d'Algérie, 28 août 2016

    http://www.algeria-watch.org/syndicat/veillee d'armes