-
Gauche radicaleMaroc : La Voie démocratique dans une nouvelle phase de lutte
Entretien. Dirigeant de la Voie démocratique, principale organisation marxiste du Maroc, Abdallah El Harif est actuellement responsable des relations internationales. Avec lui, nous revenons sur la situation sociale et politique du pays après l’indignation soulevée par la mort de Mohcine Fikri. (...)
A gaucheInterview
Wiem Thebti : Le député du Front Populaire Ammar Amroussia a déclaré que les symptômes d’une explosion sociale sont très visibles, notamment avec la montée de la grogne sociale et la mobilisation de plusieurs secteurs pour protester contre le projet de la loi des finances pour l’exercice (...) -
SyriaSyrie – Misère de l’anti-impérialisme. Le recours à un « modèle métaphysique et abstrait »
Simplisme et manichéisme, soutien - explicite ou de facto - à des régimes dictatoriaux et répressifs, campisme et complotisme, laïcisme à courte vue... Voire islamophobie. Certaines prises de position émanant de sites ou de journaux se revendiquant d’une gauche « radicale » ou « révolutionnaire », (...)
-
SyrieA Alep, en Syrie, les habitants abandonnés sous les bombes
Alors que la diplomatie occidentale reste impuissante, les forces du régime syrien et de ses alliés progressent.
A Alep-Est, le « pire » est atteint quotidiennement depuis des semaines. Les derniers tracts largués par les hélicoptères du régime promettent des jours encore plus sombres aux habitants. (...)
- Page 3
-
-
Tunisie Comite de Soutien à Jemna en France
Comite de Soutien à Jemna:
Le comité de soutien Jemna en France a le plaisir de vous convier à une journée festive de soutien et de conférence sur l’économie sociale et solidaire, L’oasis de Jemna en Exemple, pour une économie plus humaine et une révolution en douce.
Cette journée sera organisée le
mardi 06 décembre de 18H à 22H30
au 37 rue Leopold Bellan 75002 Paris.
Cette soirée conférence sera agrémentée par:
• une dégustation gratuite des dattes de Jemna.
• une représentation musicale de chanteurs engagés.
• une exposition de photos et une diffusion de documentaires courts sur l’expérience de l’oasis de Jemna.Une contribution et une participation active de votre organisation seront très appréciées.
CordialementComité de soutien à Jemna en France
Commentaire :
Il s’agit de la poursuite depuis janvier 2011 d’une lutte dirigée par la population elle-même (cf. articles ci-après)
La forme d’organisation retenue est celle d’une association de bénévoles qui rend des comptes à la population.
Sur les 13 membres du bureau de l’association, aucun ne représente une organisation politique ou syndicale. Et cela même si une petite minorité d’entre eux sont connus pour avoir (à titre personnel) une orientation donnée. Le président de l’association est par exemple un enseignant retraité membre du syndicat UGTT de l’enseignement secondaire.Des originaires de la région de Jemna vivant en région parisienne ont constitué un collectif, qui comme à Jemna, est basée sur l’adhésion individuelle. Celle-ci se place sous le contrôle politique de l’association existant à Jemna.
L’association de France a demandé le soutien de nombreuses associations tunisiennes et françaises, ainsi qu’aux organisations syndicales françaises.Lire aussi :
Sur la récupération et la gestion collective de ses terres par la population de Jemna
Jemna, ou la résistance d’une communauté dépossédée de ses terres agricoles
La récupération de leurs terres et leur gestion collective par la population de Jemna
Le Parti des travailleurs appelle les habitants de Jemna à la résistance
Articles publiés en Tunisie sur le mouvement de la population de Jemna
Tunisie: L’opposition du Front populaire à la coalition au pouvoir -
Etudiants Révolutionnaires (Maroc)
http://www.etudiantrevolutionnaire.org/
-
Solidarity with Moroccan protests (RS 21)
Members of rs21 have watched with awe as, again, the Moroccan people has taken to the streets in organised opposition against state violence and the greed of an unelected regime: against the fact that the Moroccan royal-state controls ‘phosphates and two oceans, and still lives are miserable’, as protestors are chanting.
The current wave of revolt began with the murder by the police of martyr Mohsin Fakri on Friday 29 October, in the northeast town of al-Hoceima. Fisherman Fakri refused to pay a bribe to the police, who then threw his catch into a refuse truck. Mohsin tried to retrieve it, the truck’s mechanism was started – “crush him“, as the police said – and he was killed. rs21 deplores Fakri’s murder, and recognises it as indicative of the regime’s usual mode of operation.
We support the protests that began in al-Hoceima – thousands and thousands joined Fakri’s 22km funeral march – and all those in the cities and towns across the country since. We especially admire the activists in the February 20 Movement – the embodiment of the struggle against the Moroccan state during 2011 and 2012 – and their continued efforts to re-make the country and the world about them.
We note that revolutionary groups in Algeria, Tunisia, Egypt, Lebanon, Palestine, and Syria have all expressed their total support for their comrades in Morocco. rs21 recognises the need to extend the same offer of revolutionary friendship.
rs21 together and without qualification support the Moroccan working class’ protests against state violence specifically, and more generally against a state and system that cannot – by its nature, cannot – provide “liberty, dignity and social justice“. They are risking everything in protest against the state and capital’s inability to provide a world fit for them and, too, showing us what a new world – if it’s to be – will be made of: an implacable solidarity between us.
Note : RS21 est un groupe anticapitaliste ami issu de la crise du SWP anglais.
-
Derrière les fronts: Résistance et Résiliences en Palestine (Chronique de Palestine)
Un Film d’Alexandra DOLS – Un documentaire sur les conséquences invisibles de la colonisation : l’occupation intime, celle de l’espace mental.
Espace où l’équilibre, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et des enjeux de lutte, de résilience et de résistance. La colonisation au quotidien n’est pas seulement celle des terres, du ciel, des logements et de l’eau, elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, mais travaille aussi les esprits, derrière les fronts.Le Film
La dernière offensive militaire israélienne de l’été 2014 a fait plus de 2 100 victimes palestiniennes dont plus de 500 mineurs. Ce massacre est une phase aiguë d’une occupation commencée il y a plusieurs décennies. Les médias traditionnels traitent ces moments critiques mais l’attention des caméras retombe ensuite. Or l’occupation ne s’arrête pas avec un cessez-le-feu.
Au quotidien, la colonisation n’est pas seulement celle des terres, des logements, du ciel ou de l’eau. Elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, elle travaille aussi les esprits. J’ai choisi ici de m’intéresser à ses formes invisibles : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Dans ce contexte, l’équilibre mental, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et enjeux de résistance.
Extrait
Cette approche m’a été inspirée à la lecture des chroniques du Dr Samah Jabr. Psychiatre-psychothérapeute palestinienne, elle témoigne à travers articles et conférences des conséquences invisibles de l’occupation : ses dommages psychologiques.Dans l’héritage du psychiatre anticolonialiste, le Dr Frantz Fanon, elle tisse des liens entre libération personnelle, psychologique et libération nationale, collective. Son approche au carrefour du psychologique et du politique, identifie des symptômes développés sous occupation et souligne les liens entre la résistance et la résilience face à celle-ci.
« Ce que je vois dépend de ce que je sais.»
Son travail sera la tige principale du film et servira de levier de discussion dans mes rencontres avec d’autres Palestinien-ne-s de Cisjordanie et de Palestine de 48 impliqués dans cette interrogation collective : face à l’occupation intime, celle de l’espace mental, sur quelles fondations et outils psychologiques reposent leurs résiliences et résistances ? Un cheminement dans nos esprits et sur les routes de Palestine, dans une arborescence d’extraits de chroniques, de rencontres, de récits et d’échappées belles dans la terre palestinienne. Gageons que leurs témoignages résonneront et inspireront bien au-delà de leur réalité.Avec la participation de Rula Abu Duhou, Deema Zalloum, des membres de «Al Quds Parkour», ainsi que de Mgr Atallah Hanna, Sheikh Khodr Adnan, l’activiste Ghadir Chafie, le sociologue Abaher El Sakka et bien d’autres.
Samah Jabr, psychiatre et enseignante
Née à Jérusalem-Est, elle y vit mais travaille en Cisjordanie. Elle dirige le Centre médico-psychiatrique de Ramallah et une clinique en banlieue de Jérusalem. Elle est également professeure dans des universités palestiniennes et associée à l’Université Georges Washington.
Son champ d’activités inclut la formation de professionnels de la santé mentale palestiniens, israéliens et internationaux, de la Cisjordanie à la bande de Gaza. Elle intervient aussi auprès de détenu-es en prison et participe, en collaboration avec le PCATI, Comité public contre la torture en Israël, à un travail de collecte de témoignages de survivant-es de la torture. Parallèlement à ces activités, elle écrit régulièrement depuis la fin des années 1990 dans des publications internationales et actuellement pour le Washington Report on Middle East Affairs.
Elle est à l’initiative d’un appel à l’engagement des professionnels de la santé mentale pour la Palestine.
La réalisatrice, Alexandra Dols
Titulaire d’un Master II en Création et Réalisation audiovisuelle à Paris VIII Vincennes et d’un Master I en Écriture de scénario de fiction à Paris I Panthéon-Sorbonne, Alexandra Dols est auteur-réalisatrice spécialisée dans le documentaire.
Son dernier long métrage documentaire, Moudjahidate, évoque des engagements de femmes dans la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie au sein du FLN-ALN. Il a été diffusé dans plusieurs pays et dans des institutions scolaires.
Les questions de luttes d’émancipation, de libération et leurs histoires traversent son travail. Son travail d’enquête est important pour impulser une dialectique pour aller au-delà du témoignage, en provoquant de la réflexivité, celle de l’interviewé-e et la sienne.
Pour elle, les images sont aussi des « champs de bataille potentiels » et peuvent véhiculer des clichés destructeurs pour ceux et celles qu’elles ciblent dans leurs représentations. Elle intervient donc depuis 2010 en milieu scolaire pour transmettre des outils d’éducation à l’image et apprendre à les interroger.
Hybrid Pulse
Hybrid Pulse est une association créée en 2005 ayant pour but d’accompagner des jeunes femmes dans l’écriture, la réalisation, la diffusion de créations audiovisuelles et la mise en oeuvre d’ateliers d’éducation à l’image. Nous avons produit entre autres le dernier long-métrage documentaire d’Alexandra Dols, Moudjahidate, diffusé sur trois continents (Europe, Afrique et États-Unis) et distribué en DVD et VOD.
Les projections en avant-première
Nous nous réjouissons par ailleurs de la présence du Dr. Samah Jabr qui accompagnera le film lors de ses dates : (accès et tarif dans les liens)
– Samedi 26 nov – Fontenay sous Bois – Cinéma le Kosmos – 20h
– Dimanche 27 nov – La Roche sur Yon – Cinéma le Concorde – 18h
– Lundi 28 nov – Gennevilliers – Cinéma Jean Vigo – 18h30
– Mardi 29 nov – Angers – Cinéma les 400 coups – 20h15
– Jeudi 1 déc – Grenoble – Cinéthéâtre La Ponatière à Échirolles à 19h15
– Vendredi 2 déc – Paris – Cinéma Studio Luxembourg, l’Accatone (en soirée)Extrait
Consultez chaque jour la page Facebook et Teaser#1 pour découvrir de nouveaux extraits.
Novembre 2016 – Extraits du dossier de presse du Film – Contact : Alexandra Dols, Hybrid Pulse – hybridpulse8@yahoo.fr
mercredi 23 novembre 2016
http://chroniquepalestine.com/derriere-fronts-resistances-resiliences-palestine/
-
La révolution des femmes : un siècle de féminisme arabe (Cetri)
Louvain-la-Neuve 1er Décembre14H Institut CardijnProjection suivie d’une discussion avec Aurélie Leroy, chargée d’étude au CETRI et Aïcha Adahman, coordinatrice de Génération Espoir autour du film « La révolution des femmes : un siècle de féminisme arabe ». Film de Feriel BEN MAHMOUD (France, 2014)
Quelle place les révolutions arabes ont-elles accordé aux femmes ?
Il y a 50 ans déjà, au lendemain des indépendances, la liberté et l’émancipation semblaient promises aux femmes arabes. Pourtant, aujourd’hui encore, elles doivent lutter plus que jamais pour conquérir ou défendre leurs droits. Que s’est-il passé ? Et comment parviendront-elles à bousculer des sociétés cadenassées par le sexisme et le patriarcat ? Ce film raconte l’histoire de leurs luttes, commencées il y a plus d’un siècle. De Beyrouth à Casablanca, en passant par Riyad, Le Caire, Tunis, et Alger, Feriel Ben Mahmoud a recueilli les témoignages de militantes de la première heure, d’artistes engagées et de jeunes féministes.
Historienne de formation, Feriel Ben Mahmoud a réalisé de nombreux reportages et une dizaine de documentaires pour la télévision. Le monde arabo-musulman, autant sous l’angle de l’actualité que sous l’angle de l’histoire, est au cœur de ses préoccupations et de son travail de réalisatrice.
-
Un carnet de voyage en Palestine et en Israël sur les déplacements des populations (CCFD)
© CCFD-Terre SolidaireGrâce à un carnet de voyage paru en octobre 2016, des bénévoles du réseau thématique Palestine-Israël du CCFD-Terre Solidaire nous emmènent sur le terrain en Israël et en Cisjordanie.À travers sept lieux emblématiques, ils nous aident à comprendre les inexorables expulsions, déplacements et regroupements des populations palestiniennes sur des espaces réduits en peau de chagrin.Lors de leurs visites en France, les partenaires palestiniens et israéliens du CCFD-Terre Solidaire expliquent toujours à quel point les dispositions et lois discriminatoires et foncières qui pèsent sur la population sont au cœur du conflit israélo-palestinien : Réfugiés, exilés et déplacés aux biens confisqués, Bédouins du Néguev privés de leur terre, « résidents » de Jérusalem menacés de perdre leur droit à habiter leur ville, habitants de Cisjordanie confrontés à l’expropriation de leurs terres et à la captation de leur eau par les colons...
Les membres du réseau thématique Palestine-Israël se demandaient comment rendre compte de tous ces dispositifs administratifs, juridiques et militaires complexes, qui se traduisent au fil des ans et des décennies par le déplacement des populations palestiniennes et leur regroupement sur un territoire de plus en plus restreint.
Documenter les déplacements forcés et témoigner
Treize bénévoles ont été sur place du 27 septembre au 12 octobre 2014 pour documenter de façon claire les déplacements forcés des populations palestiniennes et pouvoir en témoigner [1]
Tous avaient déjà participé à l’un des voyages en Palestine organisés par le CCFD-Terre Solidaire. Leur objectif à leur retour : transmettre une compréhension globale des violations des droits des populations palestiniennes qui conduisent à leur déplacement et empêchent le conflit de se résoudre. L’originalité de leur démarche : ne pas seulement s’attarder sur les expropriations récentes, mais aller aussi dans des sites où le processus de déplacement des populations palestiniennes est à l’œuvre depuis plusieurs décennies, notamment en Israël.
Sept lieux emblématiques
Pour cela, ils ont choisi sept lieux particulièrement emblématiques. Ils sont situés à la fois en Israël, avec la ville d’Acre, le Néguev, les villes de Ramle et Lod, et en Cisjordanie, avec la Vallée du Jourdain, Jérusalem-Est, les collines du sud d’Hébron et des villages près de Bethléem cernés par le mur. Chaque jour, un binôme prenait des notes et des photos. Le soir, il faisait un compte-rendu au groupe pour que celui-ci puisse le compléter et le valider.
Au final, ils ont choisi de restituer leur mission sous forme d’un carnet de voyage, pour rester au plus près de la rencontre avec celles et ceux qui vivent au quotidien la réalité des expulsions. Pour chaque site, le carnet explique le contexte pour que le lecteur puisse décrypter une situation complexe, des témoignages, et une rubrique plus personnelle sur ce qui a frappé les participants.
Un seul regret pour les bénévoles : n’avoir pas pu aller à Gaza, du fait du blocus, bien que le CCFD-Terre Solidaire y appuie plusieurs partenaires. La bande de Gaza, qui abrite 1,82 million d’habitants, dont 1,26 million de réfugiés, sur une bande de territoire de seulement 41 km de long sur 7 km de large, est pourtant une illustration frappante de cette politique visant à regrouper et isoler la population palestinienne sur un territoire le plus restreint possible.
Pour Françoise Guyot, qui organise régulièrement des voyages sur place, l’important était aussi de montrer comment
« ces hommes et ces femmes s’organisent pour rester debout, ne pas se résigner, résister de façon créative, face à ces mesures qui n’en finissent pas de s’inventer et de se légaliser ».
-
Yémen. Les hôpitaux et personnels de santé sont attaqués par les forces anti-Houthis à Taizz (Amnesty)
Les forces hostiles aux Houthis dans la ville de Taizz (sud du Yémen) mènent une campagne de harcèlement et d’intimidation contre le personnel hospitalier et mettent les civils en danger en postant des combattants et établissant des positions militaires près de centres médicaux, a déclaré Amnesty International mercredi 23 novembre.
Lors d’une mission à Taizz ce mois-ci, des délégués de l’organisation se sont entretenus avec 15 médecins, ainsi qu’avec d’autres professionnels de la santé, qui ont expliqué que les forces armées anti-Houthis les ont régulièrement harcelés, arrêtés, voire menacés de mort ces six derniers mois.
« Certains éléments convaincants montrent que les forces anti-Houthis mènent une campagne de peur et d’intimidation contre les professionnels de la santé à Taizz. En postant des combattants et en établissant des positions militaires près de centres médicaux, elles compromettent la sécurité d’hôpitaux et font fi de l’obligation qui leur est faite, aux termes du droit international, de protéger les civils », a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Il est impossible de justifier le fait de harceler des professionnels de la santé ou d’empêcher des médecins d’accomplir leur travail vital. Prendre pour cible des établissements médicaux ou des professionnels de la santé est interdit par le droit international, et ces agissements pourrait constituer des crimes de guerre. »
Les forces anti-Houthis, aussi connues sous le nom de forces de la Résistance populaire, sont alliées au président Abd Rabbu Mansour Hadi et à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.
Fermeture d’hôpitaux
Dans au moins trois cas, des hôpitaux ont été fermés à cause de menaces proférées contre leurs personnels. Dans le cas le plus récent, lundi 21 novembre, une faction des forces anti-Houthis a effectué une descente à l’hôpital al Thawra, le plus grand hôpital public de Taizz, en représailles semble-t-il contre le fait que des membres du personnel hospitalier aient prodigué des soins d’urgence à trois combattants houthis blessés.
Selon les témoins, trois hommes armés ont fait irruption dans un bureau de l’hôpital et menacé de tuer le personnel médical si l’établissement ne fermait pas immédiatement. Ils ont aussi essayé de traîner les deux combattants houthis ayant survécu hors de l’unité des soins intensifs et de la salle de réveil, mais en ont été empêchés par le personnel. Le troisième combattant houthi avait succombé alors qu’il recevait des soins. Cet hôpital ne fonctionne plus que partiellement à l’heure actuelle, ne fournissant que des services d’urgence et de dialyse, malgré la reprise de combats nourris depuis la première semaine de novembre.
« La possibilité pour les blessés - civils ou combattants - d’être secourus et soignés est un principe fondamental du droit international humanitaire. Il est choquant et inacceptable que les forces anti-Houthis s’en prennent au personnel médical parce qu’il fait son travail », a déclaré Philip Luther.
Les personnels médicaux menacés
Plusieurs des médecins ont déclaré à Amnesty International que le chaos qui s’est emparé de Taizz a créé un vide sécuritaire les exposant à un danger accru face aux forces anti-Houthis, qui essaient d’exercer le contrôle dans les hôpitaux.
Un membre du personnel administratif a décrit les forces anti-Houthis comme « l’autorité de fait ». Il a déclaré qu’elles viennent souvent à l’hôpital pour demander que des combattants présentant des blessures de guerre soient soignés. Des médecins ont signalé à Amnesty International que si des combattants anti-Houthis ne sont pas acceptés à l’hôpital en raison d’un manque de place, ils deviennent violents ou insultants. Dans d’autres cas, des professionnels de santé ont indiqué que des médecins ont été forcés à faire leur travail sous la menace d’une arme.
Selon un docteur de l’hôpital al Jamhouri ayant parlé à Amnesty International, un homme a ouvert le feu à l’intérieur de l’hôpital après avoir appris que son fils, un combattant anti-Houthis présentant une blessure mineure à la jambe, n’avait pas besoin de recevoir de soins d’urgence et qu’un infirmier pouvait s’occuper de lui. Il a blessé des professionnels de santé et tué un patient.
Des membres du personnel hospitalier ont également indiqué que les hommes armés refusaient de laisser leurs armes dehors et causaient généralement des problèmes à l’intérieur, en insultant les médecins et en ayant des altercations physiques avec le personnel.
« À des centaines de reprises, [des combattants anti-Houthis] nous ont menacés et ont entravé le fonctionnement de l’hôpital et notre prise de décisions. Lorsque nous nous élevons contre eux, ils menacent de nous tuer », a déclaré un employé administratif placé en détention avec un médecin par des hommes armés après avoir essayé de les empêcher de s’ingérer dans les affaires de l’hôpital.
Le personnel de l’hôpital al Thawra a par ailleurs déclaré que les forces anti-Houthis ont détourné leur alimentation électrique pour leur utilisation personnelle, perturbant l’approvisionnement en électricité de certains services essentiels.
Dans d’autres cas, des combattants ont exigé des médicaments et des fournitures, et confisqué certains équipements dans les hôpitaux.
Des positions militaires proches d’hôpitaux
Le personnel de l’hôpital al Thawra a déclaré à Amnesty International que des combattants ont établi des positions défensives, notamment en garant des tanks autour de l’établissement, ignorant les demandes du personnel et des autorités locales visant à les en dissuader. Tout cela expose des bâtiments hospitaliers, des professionnels de la santé et des patients à un risque grave d’attaques en représailles de la part des Houthis.
Le directeur d’al Thawra a déclaré que les agents de sécurité de l’hôpital n’étaient pas en mesure de s’opposer aux membres des forces armés :
« On compte des dizaines d’hommes armés à l’intérieur de l’hôpital. Est-ce que je dirige un hôpital ou un bataillon ? [...] Ces hommes armés vous créent toutes sortes d’ennuis en dehors de l’hôpital si vous refusez de les laisser entrer. »
Un médecin qui vivait et travaillait à l’hôpital jusqu’au mois de juillet a déclaré que des combattants lançaient des attaques depuis une zone située juste à côté de l’établissement au moins deux fois par semaine en moyenne.Cela se soldait en retour par de féroces attaques contre l’hôpital et ses alentours par les Houthis.
Le 28 septembre, un mortier tiré par des combattants houthis a atteint l’hôpital, endommageant ses panneaux solaires, réservoirs d’eau et canalisations, ce qui a amené l’établissement à suspendre temporairement les interventions chirurgicales.
Un médecin de l’hôpital al Jamhouri a déclaré à Amnesty International :
« Aucun projectile n’a été tiré depuis [l’intérieur] [...] Il y a trois portails avant d’atteindre l’hôpital - des hommes armés y tiennent la garde. À l’intérieur de l’hôpital, ils ont des hommes mais ils ne sont pas armés [...] Les hommes qui sont dehors ont des armes et des grenades. »
Il a également déclaré que début novembre une attaque au mortier avait endommagé le toit de l’hôpital et traversé un des étages.
« À peine 12 mètres séparaient l’endroit où il est tombé du secteur où nous travaillons », a-t-il indiqué, ajoutant qu’une cinquantaine de membres du personnel étaient présents dans la zone à ce moment-là.
« En postant des combattants et des véhicules militaires à l’intérieur et aux alentours des centres médicaux de Taizz, les forces anti-Houthis mettent en danger civils et personnels hospitaliers, portant ainsi atteinte à un principe fondamental du droit international humanitaire », a déclaré Philip Luther.
« Les parties au conflit doivent mettre un terme aux attaques ne faisant pas de distinction entre civils et cibles militaires. Elles doivent cesser d’employer de l’artillerie et des mortiers aux alentours des zones civiles, et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter de positionner des objectifs militaires près de zones densément peuplées, et en particulier des hôpitaux et des centres médicaux. »
Amnesty International a demandé à plusieurs reprises un embargo total sur les transferts d’armes susceptibles d’être utilisées par l’une des parties au conflit au Yémen. Les forces anti-Houthis sont soutenues par la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, qui est armée par les États-Unis et le Royaume-Uni.
L’organisation demande aussi aux autorités yéménites de renforcer la sécurité des établissements médicaux et de protéger le personnel et les patients contre les attaques.
Complément d’information
Le manquement au devoir de protéger les hôpitaux et les infrastructures civiles s’avère systématique dans le cadre du conflit au Yémen. En 2015, Amnesty International a vu des combattants des deux camps lancer des attaques depuis l’intérieur ou les alentours d’hôpitaux, et lors d’une mission en juillet 2015 a pu constater les dégâts causés à l’hôpital al Thawra par les bombardements des combattants houthis.
Aux termes du droit international humanitaire, les centres médicaux doivent bénéficier d’une protection spéciale contre les attaques, et ne doivent pas servir à des fins militaires ni être pris pour cible par les parties au conflit. Ils ne perdent leur droit à cette protection que s’ils sont utilisés à des fins autres qu’humanitaires, pour commettre des actes nuisibles à l’ennemi.
Soigner des soldats ou combattants blessés correspond au rôle humanitaire que doivent remplir les hôpitaux, et les établissements médicaux ne doivent jamais être attaqués pour cela. Même si un hôpital est utilisé à mauvais escient pour mener des attaques contre l’ennemi, il convient d’émettre une mise en garde préalable, accordant un délai raisonnable, et l’attaque ne peut avoir lieu que si l’avertissement n’a pas été pris en considération.
Amnesty International a recueilli des informations sur des attaques illégales, y compris des crimes de guerre, commises par toutes les parties au conflit. Lors de leur mission dans l’est de Taizz en novembre 2016, des délégués de l’organisation ont parlé à des témoins - notamment à des professionnels de la santé - et à des victimes d’une attaque lancée par les forces anti-Houthis début octobre ayant visé un marché local connu sous le nom de Sofitel, dans une zone contrôlée par les Houthis. L’attaque a fait au moins trois morts et quatre blessés parmi la population civile.
23 novembre 2016
-
Solimed
Notre camarade Fathi Chamki sera présent
-
Nouveautés sur le site du NPA
Pourquoi les 10 000 cadres du programme gouvernemental, lauréats des ENS marocaines, se manifestent encore ?
Maroc : « Démystifier les mensonges sur “l’exception marocaine”, la “transition démocratique”, “la monarchie éclairée” et autres balivernes... »
Abdallah El Harif Dirigeant de la Voie démocratique
Egypte : Qu’est devenue la révolution de 2011 ?
Mossoul-Raqqa et Alep : la guerre continue !