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  • Affrontements, routes coupées, grève générale : l’année 2017 commence dans la contestation à Béjaïa (TSA)

    De violents affrontements opposent depuis la matinée de ce lundi 2 janvier, les policiers antiémeute et des citoyens, en majorité des jeunes dans plusieurs quartiers du centre-ville de Béjaïa.

    Les forces antiémeute de la police ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les affrontements ont gagné en intensité en milieu d’après-midi. Vers 16 heures, un fourgon de la police antiémeute a été incendié par les manifestants devant le siège de la wilaya, a-t-on constaté. La cité CNS est inaccessible.

    L’action de protestation semblait pacifique en début de matinée, puisque la grande majorité des commerçants du centre-ville ont adhéré au mouvement de grève. Mais elle a dégénéré en affrontements violents lorsque les forces de police ont tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, notamment au niveau de la cité Edimco – où un bus de l’Etusa a été saccagé et incendié par la foule – puis au carrefour d’Aamriw qui mène vers l’université.

    De sources hospitalières, TSA a été informé que pas moins d’une dizaine de personnes, entre forces de police et jeunes manifestants, ont été admises aux différentes structures médicales de la ville pour de multiples blessures.

    Le même climat de tension a été enregistré du côté est du chef-lieu de Béjaïa. Des escarmouches ont été signalées à Baccaro, relevant de la commune de Tichy où la route nationale RN9 a été bloquée à l’aide de divers objets. À Bordj Mira, les manifestants ont également coupé la RN9 en brûlant des pneus. La circulation automobile a été interrompue dans les deux sens entre Béjaïa et Setif. D’importants embouteillages se sont, par conséquent, formés.

    À Sidi Aich, à 60 km à l’ouest de Béjaïa, des rumeurs faisant état d’une « magouille » dans la distribution de logements de type LPA au niveau de la Daïra, a provoqué une émeute. La foule s’est attaquée au siège du commissariat local à coups de pierres et autres projectiles.

    http://www.tsa-algerie.com/

  • Attentats, guerres, politiques sécuritaires et xénophobes... (Anticapitalisme & Révolution)

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    Un vœu pour 2017 : en finir avec cette barbarie du monde capitaliste

    L’attentat dans la discothèque d’Istanbul en Turquie, qui a fait 39 morts et des dizaines de blessés dans la nuit du 1er janvier, a été revendiqué lundi par Daech dans un communiqué se réjouissant de la mort de « chrétiens faisant la fête ». Ces mots de propagande volontairement racistes – et particulièrement mensongers, car danser et fêter le Nouvel An n’a rien de spécifiquement « chrétien » – ne diffèrent pas de ceux qu’utilise désormais depuis des années cette organisation armée contrôlant divers territoires en Irak et en Syrie. En Turquie, cet attentat va encore renforcer le pouvoir dictatorial d’Erdoğan et accentuer la guerre intérieure qu’il mène contre les Kurdes et tous les opposants politiques.

    Leurs guerres, nos morts
    De Berlin à Istanbul, en passant par Paris ou Nice, la logique mortifère des attentats répond à la guerre menée par les grandes puissances et leurs alliés en Irak et en Syrie. Dans ces deux pays, les États occidentaux interviennent depuis des années, s’arrogent le droit d’envoyer leurs armées, de soutenir des dictateurs puis de tenter de les renverser et d’écraser les populations sous les bombes. Le prétexte est toujours de rétablir la paix, mais la raison réelle est de maintenir leur influence dans cette région au profit de leurs compagnies, pétrolières ou autres. C’est cela qui fait le lit d’une organisation comme Daech, qui enrôle des gens prêts à aller se faire sauter au milieu d’autres ou à tirer sur des foules désarmées, quitte à se faire tuer ensuite par la police. Quand des attentats ont lieu dans les pays européens ou ailleurs dans le monde, ils ne sont qu’un épisode de la guerre qui se déroule depuis des années au Moyen-Orient.

    Aucune mesure sécuritaire n’arrêtera cette guerre sans fin
    Les mesures sécuritaires, les policiers et soldats déployés dans les villes, les contrôles aux frontières et l’état d’urgence prolongé n’y changeront rien. Ils ne feront qu’installer un peu plus au cœur de l’Europe l’état de guerre qui sévit depuis des années de l’autre côté de la Méditerranée, pendant que des politiciens – en premier lieu du Front National, mais bien d’autres aussi – saisissent cette occasion pour surenchérir dans les discours xénophobes et racistes. Les migrants, les réfugiés sont désignés comme des « terroristes » en puissance et sont rejetés d’un pays européen à un autre, parqués dans des camps de réfugiés ou refoulés derrière des barbelés et des murs. Là-bas, ils meurent sous les bombes des grandes puissances ou les coups des dictateurs, et ici, ils sont traités en parias… Seuls ceux qui veulent nous diviser – pour mieux nous exploiter – ont intérêt à mener ces politiques inhumaines.

    En finir avec les guerres, en finir avec le système qui les produit
    Pour la deuxième année consécutive, les exportations d’armement de la France ont atteint le montant record de 14 milliards d’euros, soit plus du double du montant de 2012, année de l’arrivée au pouvoir de Hollande. Les multinationales françaises des marchands de canon peuvent sabrer le champagne : DCNS pour les navires et les sous-marins, Airbus pour les hélicoptères, Dassault pour les Rafales, Thalès pour les satellites militaires, Nexter pour les véhicules. Pour les actionnaires des trusts de l’armement, l’argent des profits a une odeur : celui du sang des peuples. Ces guerres omniprésentes sont faites en notre nom là-bas, mais finalement, elles nous concernent ici de près, parce qu’elles nous plongent dans la même logique sanglante et favorisent l’adoption de mesures qui empiètent sur nos libertés et nos droits. Si nous ne voulons plus vivre avec ces guerres pour des années et des années encore, c’est bien le système capitaliste que nous devrons renverser, ce système qui fabrique les guerres pour mieux enrichir une minorité.

    03/01/201

    http://anticapitalisme-et-revolution.blogspot.fr/

    Commentaire: A&R est un courant interne du NPA

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Voeux 2017

    Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS, mardi 3 janvier 2017
    Nous vous souhaitons une très bonne année 2017, solidaire et fraternelle.
     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Syrie
      Anger: To “leftist” admirers of Assad’s Syria

      , by MARDAM-BEY Farouk

      As a Syrian who has always identified politically with the left, I am particularly appalled by those men and women who call themselves left-wingers — and are therefore supposed to stand in solidarity with struggles for justice worldwide — and yet openly support the regime of the Assads, father (...)

    • Syria
      Document: The secret pact between Russia and Syria that gives Moscow carte blanche

      , by BIRNBAUM Michael, Russian Government, Syrian Government

      MOSCOW – When you are a major nuclear power and you want to make a secretive deployment to a faraway ally, what is the first thing you do? Draw up the terms, apparently, and sign a contract.
      That’s what the Kremlin did with Syria in August, according to an unusual document posted this week on a (...)

    • Human Rights, justice
      USA: New Trial for Palestinian community activist Rasmea Odeh

      , by FINKEL David, Solidarity (USA)

      RASMEA ODEH, THE Palestinian community activist in Chicago who was convicted in 2015 for “fraudulent procurement of naturalization” when she obtained her U.S. citizenship in 2004, has won a new trial.
      This is an important victory for Odeh and her defense team, who successfully argued on appeal (...)

    • Religious arbitration forums
      Religious arbitration bodies – Sharia debate in the UK: who will listen to our voices?

      , by 300 abused women

      Over 300 abused women have signed a statement opposing Sharia courts and religious bodies, warning of the growing threat to their rights and to their collective struggles for security and independence.
      We are women who have experienced abuse and violence in our personal lives. Most of us come (...)

    • A gauche
      Tunisie : Une année s’achève… Une autre arrive

      , par Parti des Travailleurs (Tunisie)

      Dans quelques jours, le peuple tunisien fera ses adieux à 2016 pour accueillir la nouvelle année. L’année 2016 a été assurément dure pour les travailleurs et les couches populaires, en raison des choix du gouvernement de coalition Nidaa-Ennahdha. Les belles promesses électoralistes n’étaient qu’une (...)

    • Humanitaire associatif
      Le Collectif de Développement et Secours Syrien (CODSSY)

      , par Codssy

      Auto-présentation reprise du site du CODSSY le 31 décembre 2016.
      CODSSY est une association humanitaire à but non-lucratif, indépendante, non partisane et non-gouvernementale, fondée à Paris le 22 octobre 2012 et enregistrée sous le numéro W751217007. Elle est régie par la loi du 1er juillet 1901 et (...)

     

  • Paris Syrie

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    Rassemblement « La Syrie veut la Liberté »  Paris

    (organisé par des Syriens). 

    Le peuple syrien est exposé à un holocauste simplement parce qu’il a réclamé sa liberté, une liberté qui lui a été usurpée depuis que #Assad a volé le pouvoir en Syrie.

    Des centaines de milliers de personnes ont pris la rue et les places en Syrie, seulement parce qu’ils voulaient respirer la liberté.

    Des chanteurs ont eu la gorge coupée, des peintres ont eu les doigts cassés, des #enfants ont eu le cou brisé, des femmes ont été violées et des milliers de jeunes gens sont morts sous la torture dans les centres de détention de Assad, simplement parce qu’ils voulaient s’émanciper de la servitude de Assad.

    Dans les villes assiégées des enfants et des personnes âgées meurent de faim, et des localités subissent la violence de toutes les sortes d’armes, parce qu’ils avaient un rêve, celui de vivre libre comme d’autres #nations.

    Il est le tueur de cette époque.

    Le #crime_de_guerre qui est parrainé par les Nations Unies est le #déplacement des #civils, sous la menace de #siège, de bombardements, et de  #génocide.

    Encore et toujours, la Syrie veut la liberté #SyriaWantsFreedom

    Joignez-vous à notre campagne internationale #SyriaWantsFreedom et protestez avec nous pour exprimer votre soutien à la Syrie, aux Syriens et à leurs droits à la liberté et à une vie décente sans dictature.

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    PARIS :

    Rassemblement

    samedi 7 janvier,

    15h-17h,

    Place de la République

    Source du texte :

    https://www.facebook.com/events/832425180222993/

    Evénement sur Paris :

    https://www.facebook.com/events/1508654562500212/

    Vidéo de lancement de l’événement international :

    https://www.facebook.com/Hashtag.Revolution2011/videos/383889575293609/

    Page internationale autour des événements

    https://www.facebook.com/SyrianRovolution.Demonstration/?hc_ref=PAGES_TIMELINE

  • Bonne année et luttes victorieuses!

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  • « Au Maroc, les professeurs de philosophie sont des foyers de résistance contre la bêtise » (Le Monde)

    Les enseignants de philosophie marocains sont mobilisés contre des nouveaux manuels d’éducation islamique, qui présentent la philosophie comme une « matière contraire à l’islam ». Noureddine Affaya, professeur de philosophie moderne et d’esthétique à l’université Mohammed-V de Rabat, décrypte les relations tendues entre la philosophie et le pouvoir, dans un contexte de retour au traditionalisme culturel sous Hassan II. Il a publié, en 2014, De la critique philosophique contemporaine (prix de la Fondation de la pensée arabe, Beyrouth, 2015).

    Avez-vous été surpris de la mobilisation des enseignants de philosophie ?

    Noureddine Affaya J’aurais été surpris que les enseignants de philosophie ne se mobilisent pas pour dénoncer les dérapages des nouveaux manuels d’éducation islamique. Cela prouve qu’au Maroc, et en dépit des élans rétrogrades, il y a toujours des défenseurs de la pensée moderne, y compris la philosophie.

    Comment expliquez-vous la tension récurrente entre la philosophie et les sciences sociales d’un côté, et la sphère religieuse de l’autre ?

    La philosophie, en tant que discipline et matière d’apprentissage, est le fruit du système d’enseignement introduit par le protectorat français [de 1912 à 1956]. D’ailleurs, elle n’a été arabisée qu’au milieu des années 1970. La tension entre la philosophie et la sphère religieuse n’est pas spécifique au cas marocain.

    Mais il faut dire que l’adversité à l’égard de la philosophie, au Maroc, s’explique, entre autres, par la peur et la résistance des milieux conservateurs contre toute pensée moderne enseignant la liberté, le questionnement et les principes de l’argumentation. L’enseignement de la philosophie est devenu un enjeu de pouvoir majeur.

    Qui est responsable de ce pourrissement ?

    La faute incombe au pouvoir politique qui a fait du système d’enseignement, après l’indépendance du pays, un front pour contrer les élans modernistes des élites et de la société marocaine, au lieu d’en faire un levier d’épanouissement et de progrès.

    Vous rappelez dans vos écrits que la philosophie a été considérée comme « dangereuse » et officiellement combattue pendant « les années de plomb », sous le règne d’Hassan II. Est-ce encore le cas ?

    Durant « les années de plomb », tant le pouvoir que les milieux traditionalistes ont vigoureusement combattu la philosophie et les sciences sociales et humaines. Néanmoins, les intellectuels marocains ont résisté, en investissant les institutions culturelles et par des pratiques pédagogiques et de sensibilisation.

    Pendant des années, le pouvoir politique a cru pouvoir contrer les habiletés critiques de la philosophie en encourageant les tendances islamisantes et conservatrices. Quand Mohammed VI a opté pour un discours moderniste, il s’est trouvé face à une opposition représentée par les différents courants islamistes qui avaient commencé à devenir plus visibles dès le début des années 1990.

    Comment avez-vous vécu cette montée en puissance de l’idéologie islamiste au Maroc, y compris et peut-être d’abord dans les facultés ?

    Il s’agit d’une histoire tumultueuse. Quand les autorités ont décidé d’élargir la carte universitaire dans les années 1980, de nouvelles universités ont été construites mais les facultés de lettres et sciences humaines étaient dépourvues de départements de philosophie.

    En lieu et place, on a ouvert de nouveaux départements d’« études islamiques », conçus et soutenus par un représentant officiel du wahhabisme marocain. Il est vrai qu’ensuite, l’Etat a permis l’ouverture de départements de philosophie dans les nouvelles facultés, mais dans des conditions extrêmement tendues et difficiles à cause de la nouvelle configuration idéologique caractérisée par la forte présence de l’islamisme.

    Quel rôle joue l’islam officiel, qui légitime le pouvoir royal, dans cette « bataille des valeurs » ?

    L’islam légitime le pouvoir au Maroc et les discours officiels revendiquent un islam ouvert et tolérant, mais leur mise en œuvre est marquée par des dérapages souvent incontrôlables. Ceux qui sont censés traduire ces discours en programmes et actions publiques sont eux-mêmes traversés par les courants qui n’hésitent aucunement à idéologiser, voire à « islamiser » la fonction éducative et pédagogique.

    Le roi a lancé une réforme des programmes de l’enseignement religieux, qui s’est faite sous l’égide du conseil des oulémas. Or, cette institution est dominée par une lecture traditionaliste, sinon salafiste…

    La lecture traditionaliste est prépondérante au sein du corps des oulémas. Mais il y a aussi diverses sensibilités et approches interprétatives du corpus religieux dans les structures institutionnelles qui gèrent « le capital religieux » au Maroc. Le souci tient au manque de vigilance des autorités responsables des programmes. Elles ont travaillé dans l’urgence à les modifier, laissant passer des manipulations aberrantes, notamment vis-à-vis de la philosophie et plus largement de toute pensée critique.

    Les islamistes se targuent d’avoir remporté la bataille idéologique. La philosophie et l’esprit critique sont-ils passés de mode ?

    La philosophie se bat toujours pour arracher sa légitimité et sa crédibilité. Le Maroc est probablement le seul pays au monde qui programme trois années d’enseignement de philosophie avant le baccalauréat. Cet acquis est le fruit d’une lutte des professeurs, car l’idéologie islamiste est présente aussi et contribue aux côtés d’autres forces politiques et sociales à nous tirer vers le bas.

    Les professeurs de philosophie sont des foyers de résistance contre la bêtise, la régression et l’amalgame. Et, heureusement, des espaces d’expression et d’apprentissage de l’esprit critique émergent, que ce soit grâce aux supports numériques ou dans des lieux de vie culturels qui échappent au contrôle des différents censeurs.

    http://www.lemonde.fr/

    Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au français

    Au Maroc, un manuel scolaire affirme que la philosophie est « contraire à l’islam »

    Au Maroc, la disparition des écoles publiques accélère la marchandisation de l’éducation

  • Israël et sionisme: lumière sur une idéologie et sa propagande (Anti-k)

     
    Retours sur un échange passionnant avec Nurit Peled-Elhanan, enseignante-chercheuse israélienne, dont les travaux nous éclairent considérablement sur l’idéologie sioniste et sa propagande, ainsi que sur la politique raciste et dévastatrice d’Israël.
     
    Peut-être connaissez-vous Nurit Peled-Elhanan? Il est bien dommage qu’elle ne soit pas davantage connue et reconnue en France.

    Ses travaux sont traduits en de nombreuses langues, mais pas en français. Son livre n’est disponible que sur Internet et acheminé via la Grande-Bretagne, on ne le trouve pas en France dans les sites classiques de distribution.

    Je me suis entretenue avec elle hier matin par Skype, n’ayant malheureusement pas eu l’occasion de la rencontrer à Jérusalem durant mon récent séjour. Nurit est en effet israélienne et vit à Jérusalem Ouest. Elle est professeure de sciences du langage à l’université hébraïque de Jérusalem, et est également chercheuse et militante.

    Je ne vais pas vous parler ici de son passé, de son histoire ou de ses activités militantes, car ce n’est pas là-dessus que nous nous sommes entretenues. Par ailleurs, ce sont des éléments que vous pouvez trouver sur Internet.

    Non, je souhaite plutôt vous parler de ses travaux, qui sont aussi passionnants qu’édifiants.

    En effet, Nurit Peled-Elhanan a étudié en profondeur les manuels scolaires israéliens, et plus précisément les discours racistes dans la représentation des Arabes/Palestiniens dans lesdits livrets. Actuellement, Nurit travaille sur Israël en tant que « colon-colonisateur » et plus spéficiquement sur son système d’oppression sociale, culturelle, politique et religieuse des minorités (juifs arabes, éthiopiens, yéménites, etc). Elle a décortiqué pendant des années les manuels scolaires, visité et fréquenté les écoles, parlé aux élèves, aux instituteurs, aux directeurs d’établissements, etc. Et son étude fait froid dans le dos !

    Elle m’en a résumé quelques aspects fondamentaux, avant que je puisse la lire complètement.

    Elle explique par exemple comment Israël pratique « l’éducation à l’holocauste ». « On apprend aux enfants israéliens que les Juifs sont sous la menace constante d’un holocauste imminent et que donc pour l’éviter, il faut imposer un holocauste aux autres. » Le but est d’en faire des soldats, des machines à tuer sans réfléchir et sans contester. Car le service militaire est obligatoire en Israël à partir de 18 ans, il est de 3 ans pour les garçons et 2 ans pour les filles. Et les hommes restent mobilisables jusqu’à 55 ans. « Tout cela est très agressif » ajoute Nurit. « C’est de l’endoctrinement et de l’empoisonnement mental qui commence dès 3 ans et se poursuit jusqu’à 18 ans. »

    Depuis la publication de son livre, elle est bannie de toutes les conférences qui évoquent le sujet.

    Classique… Elle enseigne néanmoins toujours à l’Université hébraïque, où elle tente d’éveiller les consciences. Elle participe également à des conférences et séminaires sur les sciences du langage, l’écriture et le racisme dans l’éducation.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nurit ne mâche pas ses mots, et qu’elle sait de quoi elle parle.

    Née en Israël, de parents israéliens déjà très critiques envers le sionisme et le gouvernement israélien, elle dévoile des réalités dont on ignore souvent tout en Europe !

    « Je crois qu’Israël est le seul pays au monde qui fait venir les gens pour ensuite les discriminer ». Effectivement, dans sa politique démographique et sa logique d’occupation de la terre, Israël fait venir des juifs des quatre coins du monde, leur faisant miroiter toutes sortes de choses, les attirant avec de belles promesses. Au final, pour les minorités non-blanches, c’est la discrimination et l’oppression qui les attendent. « C’est un génocide culturel en cours depuis les années 50 » s’exclame Nurit.

    Les éthiopiens, les marocains, les yéménites… Tous ceux qui ne sont pas blancs, pas européens, sont discriminés, agressés, sommés de changer de culture et de pratiques religieuses.

    « Je crois que le pays le plus antisémite au monde, c’est Israël ! Parce que les Juifs sont persécutés pour leur façon de pratiquer le judaïsme. On ne peut pas pratiquer son judaïsme librement comme dans le reste du monde. Les Ethiopiens par exemple, quand ils arrivent on exige d’eux qu’ils se reconvertissent! Alors qu’ils sont juifs depuis des générations, on leur fait comprendre qu’ils ne sont pas juifs. Ils sont même parfois re-circoncis ! C’est horrible ce qu’ils subissent »

    Nurit explique que le sionisme est une idéologie occidentale, blanche, laïque, qui se sert de la religion à des fins politiques.

    Je commence à mieux comprendre pourquoi Israël est tant soutenu par les puissances occidentales. Car au bout du compte, il reproduit le même schéma de domination des minorités, le même schéma de colonisation et d’oppression sociale, culturelle et politique que ses « alliés ».  Le sionisme n’est rien d’autre qu’une idéologie blanche de domination, et la dernière « démocratie » coloniale du monde, à l’aube de 2017. Combien de gens pensent encore que l’Etat d’Israël a été créé en réponse à l’holocauste? Combien de gens sont persuadés que le sionisme date de 1945? Alors qu’il s’est développé bien avant la shoah et que les négocations pour la création d’un Etat juif avaient déjà débutées bien avant la guerre.

    Quand on commence à changer de prisme, à s’extraire des discours dominants et des langues de bois, à écouter celles et ceux qui sont experts sur la question, à s’intéresser aux recherches et expériences des rares israélien-ne-s qui remettent tout cela en question, les masques tombent et la réalité devient beaucoup plus claire. Ce qu’on appelle aujourd’hui et depuis quelques années – à tort selon moi –  « le conflit israélo-palestinien » est en réalité tout sauf un conflit!

    C’est une colonisation en bonne et due forme d’un pays par un groupe de gens venus d’Europe qui depuis presque 70 ans pillent les terres, tuent celles et ceux qui se placent en travers de leur route, refusent toute négociation de « paix » ou compromis, méprisent les lois et les droits humains les plus basiques, et ont construit leur État sur le sang, les ruines et sur une idéologie raciste. Non ce n’est pas un conflit et ça ne l’a jamais été.

    D’ailleurs, peut-on parler de conflit ou de guerre quant l’une des deux parties a, à l’origine, été attaquée par surprise sans comprendre ni connaître les réelles motivations des attaquants?

    Les Palestiniens se sont retrouvés du jour au lendemain, au printemps 1948, au coeur d’une tempête qu’ils n’avaient pas vue venir, et qui ravageait tout sur son passage.

    Concernant les Palestiniens justement, Nurit explique qu’ils n’existent pas dans la conscience collective israélienne. C’est à dire qu’ils n’existent pas en tant qu’êtres humains, en tant que peuple, en tant que culture. Ils ne sont mentionnés dans les manuels scolaires que sous forme de problèmes, problèmes qu’il faut éliminer d’une manière ou d’une autre. A aucun moment ils ne sont considérés comme des êtres humains.

    La Nakba (1948) est présentée dans les manuels comme « une guerre » et les massacres qui en ont découlé sont considérés comme légitimes.

    Il fallait « gagner » cette terre, puis relier Tel Aviv à Jérusalem, en faisant le ménage au passage… Dans le cadre de son étude, Nurit constate que la rhétorique dans les manuels scolaires est de pire en pire depuis les années 70. « Ils sont devenus des manifestes politiques et religieux, les faits ont disparu, ne reste que l’idéologie. »

    Parallèlement à cela, Nurit pointe une jeunesse israélienne de plus en plus raciste. Bien sûr! Avec un gouvernement formé par des gens ouvertement racistes, cela ne peut que renforcer les discours et actes racistes sur le terrain. « On donne pratiquement aux gens un permis de tuer, même les enfants palestiniens. »

    Lorsque je l’interroge sur la récente et assez inédite – de par la position des Etats-Unis – résolution de l’ONU, Nurit se montre très réservée.

    Elle considère que tant que les Etats-Unis donneront des milliards à Israël, rien de concret ne changera sur le terrain. D’ailleurs Israël n’existe et ne perdure que grâce aux financements extérieurs. Car concrètement, il est en train de sombrer. Nurit m’explique que l’économie s’écroule, le taux de chômage est très élevé, le taux de pauvreté ne cesse d’augmenter (1 enfant sur 3 a faim en Israël, même lorsque ses parents travaillent), le système de santé, le système politique… Tout part en vrille.

    En fin de conversation, et puisque nous abordons la question des problèmes économiques d’Israël, je lui demande son opinion sur les gens qui font leur « aliyah » (migrer en « terre d’Israel ») et qui après quelques temps regrettent. Nurit me répond dans un soupir: « c’est bien fait pour eux, ils le méritent. Les français qui viennent ici par exemple, ils sont extrêmement racistes, ils viennent pour « tuer de l’arabe » parce qu’ils sont dans l’idée que les arabes les tuent (en France), ils ont choisi de ne pas voir la vérité sur Israël, et maintenant ça leur tombe dessus. Ils n’ont plus qu’à assumer… »

    Non, Nurit Peled-Elhanan ne mâche pas ses mots, et elle sait de quoi elle parle. 

    Ses travaux et ses analyses sont extraordinairement éclairants sur une idéologie dont on a encore du mal, en 2016, à remettre en question et à voir telle qu’elle est vraiment. Une machine de guerre qui broient les êtres humains aussi sûrement qu’elle écrase la paix.

    2 janvier 2016 30 DÉC. 2016 LE BLOG DE RAY ELSA

    http://www.anti-k.org/

  • J’aime la révolution mais je n’aime pas les révolutionnaires (Anti-k)

    Hier, le 17 décembre, 6 ans après l’immolation de Bouazizi, nous fêtions le sixième anniversaire du déclenchement de la révolution en Tunisie.

    C’est monstrueux, mais beaucoup de ceux qui célébraient ce moment historique se félicitaient le même jour de la chute sanglante d’Alep, éreinté de l’intérieur comme de l’extérieur par les fractions concurrentes de la contre-révolution, toutes liguées d’une manière ou d’une autre pour anéantir les derniers éclats de la révolution.

    Il devrait être interdit à tout militant révolutionnaire de prononcer les paroles, célèbres dans tout le monde arabe, du merveilleux chant de Julia Boutros, Win el malayine [Où sont les millions, où est le peuple arabe].

    Un chant d’espoir, un chant d’attente, de désespoir sans renoncement, un chant qui lie la libération de la Palestine à la révolution arabe et à la mobilisation populaire. Ce chant était prophétique. Non pas en ce qu’il annonçait une réalité qui serait effectivement advenue mais en ce qu’il annonçait une possibilité qui prenait forme dans la réalité avant d’être violemment étouffée par ceux-là mêmes en partie qui vibraient lorsqu’ils entendaient l’appel de la grande chanteuse libanaise. Pas tous, je vous le concède, mais beaucoup, beaucoup trop.

    Pendant des années, des militants, les yeux humides d’émotion, ont chanté Win win win, win el malayine…Un antidote à l’abandon qui menace. Un remède contre le sentiment d’impuissance. Une arme contre la fatalité de la défaite permanente. Ils – je devrais dire « nous » – ressentaient alors une sorte de déception, presque de rancœur, contre ce peuple arabe – ou arabo-berbère dans notre Maghreb – qui semblait soumis, incapable de reprendre le flambeau des luttes révolutionnaires anticoloniales dont, un temps, Jamel Abdenasser a été le symbole à l’échelle arabe. Mais les  malayine n’avaient pas disparu, ils ne dormaient pas, ils étaient dans les prisons à ciel ouvert des Etats issus des combats pour l’indépendance.

    Pendant des années, des militants, les yeux humides d’émotion, ont chanté Win win win, win el malayine…

    Un antidote à l’abandon qui menace. Un remède contre le sentiment d’impuissance. Une arme contre la fatalité de la défaite permanente. Ils – je devrais dire « nous » – ressentaient alors une sorte de déception, presque de rancœur, contre ce peuple arabe – ou arabo-berbère dans notre Maghreb – qui semblait soumis, incapable de reprendre le flambeau des luttes révolutionnaires anticoloniales dont, un temps, Jamel Abdenasser a été le symbole à l’échelle arabe. Mais les  malayine n’avaient pas disparu, ils ne dormaient pas, ils étaient dans les prisons à ciel ouvert des Etats issus des combats pour l’indépendance.

    Il y a six ans, pourtant, l’hymne de Julia Boutros est devenu obsolète.

    Les malayine étaient là ! Dans la rue ! Excédés par les défaites successives, épuisés par la misère, affamés de dignité, avides de libertés, les malayine étaient sortis de leur torpeur. Au lendemain du 17 décembre 2010, nous n’avons pas assisté à l’éruption d’un volcan mais à l’explosion d’une chaine volcanique qui n’a pas d’autre nom que la Révolution arabe. Il était évident que dans son déferlement elle mélangerait le pire et le meilleur, qu’elle emporterait tout sur son passage, qu’aucun État de la région n’en sortirait indemne, qu’elle n’épargnerait rien et que rien, hélas, ne lui serait épargné. On ne pouvait douter qu’elle subirait le choc d’une contre-révolution mondiale, que les puissances impériales déploieraient toutes leurs forces pour en briser l’énergie et en détourner le cours, que l’État colonial d’Israël essayerait de tirer les marrons du feu, que les classes dominantes et les bureaucraties locales useraient de tous les moyens pour reprendre l’initiative, le feu, la manœuvre, le mensonge. On ne pouvait bien sûr deviner les stratégies qui seraient mises en œuvre pas plus qu’on ne pouvait anticiper Daech. Tout cela, si j’ose dire, est normal.

    Mais tout ne l’est pas. Une fois passés les premiers moments d’euphorie et les victoires initiales, ces mêmes militants qui ont tant de fois acclamé Julia Boutros, ou du moins une majorité d’entre eux, ne se sont plus reconnus dans ce peuple révolutionnaire qui n’était ni de gauche ni moderne, qui voulait « juste » sa dignité par n’importe quel moyen, sans suivre forcément les chemins qu’on lui indiquait, sans s’arrêter là où les politiciens jugeaient bon de s’arrêter, sans se soucier des « impératifs du marché » ni de la « complexité des enjeux géopolitiques ».

    Dans l’esprit de ces militants, de révolutionnaires, les malayine  sont devenus alors une masse manipulable, manipulée par les islamistes, manipulée par l’impérialisme, manipulée par l’État sioniste, manipulée par les médias, manipulée par des tas d’ennemis vrais ou fantasmatiques. Ce sont ces militants qui ont servi de tremplin à la prise du pouvoir par le Maréchal Sisi en Égypte, à celle de Béji Caïd Essebsi en Tunisie comme ils ont soutenu l’État bureaucratico-militaire syrien, laïc pour les uns, anti-sioniste pour les autres.

    Une illusion d’autant plus dramatique que la révolution des peuples de la région arabe redonnait une nouvelle perspective stratégique à la lutte palestinienne, libérée enfin, ou en voie de l’être, des enjeux et des calculs immondes des dictatures, dites progressistes ou réactionnaires, pour lesquelles la Palestine n’étaient qu’un pion, otage des rapports de puissances. A la veille de la révolution, la résistance palestinienne, détachée de sa « profondeur stratégique », c’est-à-dire des masses populaires des autres pays de la région, en avait été réduite à négocier sa survie. Elle n’avait guère d’autre choix, y compris en ce qui concerne ses composantes armées, que de s’inscrire dans des jeux diplomatiques qu’elles ne pouvaient maîtriser, de monnayer quelques ressources politiques, militaires ou financières auprès de tel ou tel État, alliés de circonstances, alliés par contrainte dont elle n’ignorait pas, malgré ses affirmations contraires, les trahisons passées et à venir. Ouvert par la révolution arabe, l’horizon palestinien s’est à nouveau fermé. Non pas à cause de la révolution mais en raison de la contre-révolution dans toutes ses expressions.

    Hier, le 17 décembre, 6 ans après l’immolation de Bouazizi, nous fêtions le sixième anniversaire du déclenchement de la révolution en Tunisie.

    C’est monstrueux mais beaucoup de ceux qui célébraient ce moment historique se félicitaient le même jour de la chute sanglante d’Alep, éreinté de l’intérieur comme de l’extérieur par les fractions concurrentes de la contre-révolution, toutes liguées d’une manière ou d’une autre pour anéantir les derniers éclats de la révolution. Je ne sais pas comment dans un cœur de militant on peut fêter à la fois la naissance d’une révolution et son agonie.

    La fin, en tout état de cause, du premier cycle de la révolution arabe.

    Je n’écris pas ces derniers mots parce que je m’obstine dans un optimisme romantique, mon humeur est plutôt au défaitisme le plus noir, mais parce que la crise politique du monde arabe, révélée par la révolution et non suscitée par elle, a atteint de telles profondeurs que les mêmes facteurs qui engendrent des tragédies sont aussi susceptibles d’engendrer leur contraire. Ce n’est pas l’histoire qui nous jugera, ce sont nos morts.

    Cet article a été publié initialement sur le blog tenu par Sadri Khiari sur le site Nawaat.

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