Culture - Page 2
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Morocco's cargo women (The Guardian.uk)
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Paris : Cinéma et révolution (Souria Houria)
LUMIÈRES DU PAYS
4 mars 2017
du 4 au 18 mars au Théâtre du Soleil
Pour accompagner les seize représentations du spectacle de Corinne Jaber, Oh mon doux pays, le Liberté, scène nationale de Toulon et l’association Souria Houria proposent une programmation pluridisciplinaire. Ensemble, en compagnie d’artistes, d’historiens, de conférenciers, de journalistes, de citoyens, nous partirons à la rencontre du peuple syrien, de sa culture et de son histoire.
Samedi 4 mars Cinéma et révolution
Récit de six ans de la révolution syrienne à travers
les films de jeunes activistes et de cinéastes syriens.
Choix et conception : Hala Alabdalla
14h – 16h : projections
16h – 17h : débats
17h : boissons et goûter syrien
18h : spectacle de Corinne Jaber, Oh mon doux pays
20h30 : spectacle de Corinne Jaber, Oh mon doux pays
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Nouveautés sur AURDIP
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L’armée israélienne attaque une maison d’édition appartenant à des Palestiniens | Molly Mae pour AIC | |ActualitésLes forces israéliennes ont attaqué une maison d’édition palestinienne dans le district cisjordanien de Ramallah et se sont saisis du matériel, selon l’agence de presse palestinienne WAFA (Agence palestinienne d’actualité et d’information).
Khaled Mousaffar, le propriétaire de la maison d’édition (...) -
La Philharmonie de Palestine – un orchestre est né à Bethléem | Tom Suarez pour Mondoweiss | |ActualitésEn janvier, la Philharmonie de Palestine, initiative musicale palestinienne majeure, a donné des concerts à Jérusalem et à Bethléem, ainsi qu’une journée entière de diverses activités culturelles.
Depuis des années, des efforts ont été mis en place pour faire sortir l’identité culturelle et la vie (...) -
« Afro-Palestine Solidarity Past and Present », exposé de Bill Mullen à l’EHESS | |Nos actionsUne séance exceptionnelle du Séminaire IISMM : « La question palestinienne : quelles comparaisons possibles ? » à l’EHESS sera organisée conjointement avec l’AURDIP. Elle aura lieu Jeudi 16 mars, de 17h à 20h en salle Lombard à l’EHESS, 96 bd Raspail.
L’Orateur est le Professeur Bill Mullen (Purdue (...) -
Ces citoyens français complices de la politique israélienne en Palestine | Thomas Vescovi pour Middle East Eye | |TribunesLes Français font partie des plus importants contingents de volontaires dans l’armée israélienne. Si jusqu’à présent l’État français semble avoir fermé les yeux sur ces pratiques, l’entrée de la Palestine à la Cour pénale internationale risque de changer la donne.
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Une route dangereuse vers l’éducation : sommaire du 1er semestre de l’année scolaire 2016-2017 | Les volontaires internationaux de l’Opération Dove | |RapportsLes enfants des villages palestiniens de Tuba et Maghayir Al-Abeed ont commencé le premier semestre de l’année scolaire 2016-17 avec des soldats israéliens les escortant jusqu’à leur école dans le village voisin d’At-Tuwani. C’est la treizième année consécutive que ces enfants ont besoin d’une escorte (...)
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Mort d’un enfant palestinien privé d’accès à l’hôpital par les autorités israéliennes | Al Mezan Center For Human Rights | |ActualitésLes autorités d’occupation israéliennes continuent de refuser aux Palestiniens de Gaza un accès à des soins médicaux appropriés en Cisjordanie et en Israël, en empêchant ou en retardant la sortie via le point de passage d’Erez, ce qui met en danger les vies de dizaines de grands malades palestiniens. Les (...)
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En soutien à notre collègue Eleonora Roldán Mendívil | , |Nos actionsCette lettre a été envoyée par l’AURDIP, BACBI, BRICUP, PACBI et USACBI au Président de l’Université Libre de Berlin et aux membres du Directoire de l’Institut Otto Suhr de Science Politique, à la suite de la décision de l’Institut Otto Suhr de suspendre le contrat d’enseignement en cours d’Eleonora Roldán Mendívil, et d’engager une enquête sur un contenu supposément antisémite de ses publications.
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Prohiber les luttes pour la légalité internationale ? Le cas du mouvement de « Boycott, Désinvestissement et Sanctions » après la résolution 2334 du Conseil de sécurité | Blog de la Société italienne de droit international | , , , |RapportsCes dernières semaines, une grande attention et de grands débats ont suivi l’approbation de la Résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a réaffirmé avec clarté l’illégalité internationale des colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y (...)
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Le Peptimiste | |TribunesJe ne sais que penser de la résolution 2334 des Nations Unies. Nous devons nous en réjouir, car elle réaffirme solennellement que la colonisation israélienne est une violation flagrante du droit international, qu’elle n’a aucun fondement juridique, qu’Israël doit y mettre fin et remplir enfin les (...)
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La conférence de l’UCC et Israël | Academics for Palestine | |TribunesMonsieur,
Les Universitaires pour la Palestine, association d’universitaires qui travaillent en Irlande pour soutenir les universités et les universitaires palestiniens, notent avec la plus grande inquiétude les tentatives de l’ambassade d’Israël, dont il est fait état, pour empêcher l’University (...)
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Strasbourg La Mémoire Créative de la Révolution Syrienne (Souria Houria)
Du 21 Au 27 janvier 2017
Rencontre / Expo – La Mémoire Créative de la Révolution Syrienne
Samedi 21 janvier 2017, de 17h à 19h30.
Espace Schoepflin, 2A Rue de la Fonderie, 67000 Strasbourg, France
Rencontre avec Sana Yazigi et Cecile Boex.
Les étudiantes du Master 2 « Politique et Gestion de la Culture » (ScPo Strasbourg), Apogée Culture, en partenariat avec le Festival Les Vagamondes, de La Filature, Scène nationale – Mulhouse vous invitent à la rencontre organisée avec la graphiste syrienne, Sana Yazigi, autour de son projet « La Mémoire Créative de la Révolution Syrienne ».
Sana Yazigi sera rejointe par Cécile Boëx, docteure en science politique et maître de conférences à l’EHESS, pour une discussion sur le thème « les usages de la vidéo par les manifestants et les activistes comme nouveau moyen d’action protestataire ».
Sana Yazigi a récolté toutes formes d’expression intellectuelle et artistique produites pendant la révolution syrienne. La force de son projet Creative Memory est de constituer une interface des souvenirs et de la mémoire de la révolution, qui a valeur de résistance contre l’oubli.
Par la présentation de ses travaux et un échange avec Cécile Boëx (anthropologue et politologue), nous vous invitons à découvrir comment le peuple syrien s’exprime publiquement, à travers des pratiques artistiques variées, pour s’inscrire dans l’histoire de ce grand mouvement de protestation. Aujourd’hui, force est de constater que les images de Daech et Bachar Al-Assad occultent toute autre image du quotidien de ce pays dévasté. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont le courage et le désir de s’exprimer pour un changement de l’histoire. Porter un autre regard est indispensable, et cela commence par prendre en compte les graffitis, les photographies, les dessins, les films, les caricatures… des artistes comme des citoyens.
Après la rencontre, le vernissage de l’exposition de photographies d’œuvres recueillies par Sana Yazigi et mises en ligne sur le site www.creativememory.org, aura lieu dans le Hall de l’Espace Schoepflin.
Exposition Photo – Hall Eapace Schoepflin:
Vernissage 21 janvier 2017, à partir de 18h30.
Du 23 AU 27 janvier 2017. de 8h à 18h
Exposition est organisée avec le concours du FAB Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
Page Facebook.Souria Houria le 13 janvier 2017
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Enseignement du tamazight : Généralisation «graduelle» jusqu’en 2018 (Algeria Watch)
Ilots berbères en Algérie de l'Ouest
Le plan de généralisation «graduelle» de l’enseignement de tamazight s’étalera jusqu’en 2018, a souligné, hier, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad.
Plusieurs facteurs concourent à la réussite de ce plan, notamment le renforcement des effectifs des enseignants, a affirmé M. Assad, dans une déclaration à l’APS. «Nous avons un plan pour une généralisation graduelle de l’enseignement à travers le territoire national, à travers une approche basée notamment sur le renforcement des effectifs des enseignants en ouvrant des postes budgétaires», a-t-il expliqué, précisant qu’«il y a déjà, en Algérie, 711 postes budgétaires affectés en deux ans à cet enseignement et qu’il existe même une instruction du ministère de tutelle pour qu’un poste budgétaire soit affecté dès la constitution de groupes d’enfants scolarisés». Dans son plan, le HCA préconise aussi «l’amélioration de la qualité de l’encadrement, notamment pour les classes-pilotes». Il préconise aussi «de définir les contours d’une stratégie visant à élargir l’enseignement de tamazight en Algérie de manière progressive et planifiée», à côté d’un traitement adéquat de «la question de l’optionalité de la matière de tamazight».
En expliquant les fondements du plan s’étalant jusqu’en 2018, M. Assad a souligné qu’il a enregistré, à travers ses sorties sur le terrain dans les différentes wilayas du pays, «une demande sociale d’associations de parents d’élèves et de la société civile pour l’introduction de l’enseignement de tamazight». Le HCA recommande ainsi de passer de 17 à 24 wilayas avant de toucher le reste du pays, sous condition de «l’optionalité de son enseignement et sa soumission à la demande».
Alger, où l’enseignement de tamazight a peiné à s’implanter dans le secteur public, fait désormais partie des 32 wilayas qui l’enseignent, notamment au niveau des chefs-lieux de wilaya.
R. S. El Watan, 11 décembre 2016.
Lire aussi:
Langues berbères (Wilipedia)
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Toul Syrie
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“Je suis le peuple”, la révolution égyptienne vue du village (Télérama)
Ici pas d’images d’affrontements ou de répression : ce documentaire adopte le regard d’un paysan pour devenir une chronique d’une culture politique à venir. A l’occasion du Festival des Etoiles organisé par la Scam les 5 et 6 novembre prochains, Télérama.fr diffuse le documentaire d’Anna Roussillon.Rencontre avec la réalisatrice.Comment vit-on les soubresauts de la révolution égyptienne lorsque l’on passe le plus clair de son temps courbé sur les rigoles d’irrigation de son champ, à des encablures de la place Tahrir ? Somptueux premier long métrage d’Anna Roussillon, Je suis le peuple adopte le point de vue de Farraj, paysan de la vallée de Louxor, propose un éclairant contre-champ aux images habituelles d’affrontements, de chars, de répression. Tourné sur la longueur, son film se révèle la chronique d’une culture politique naissante, scandée de doutes, d’enthousiasmes, de revirements et de désillusions… Deux ans et demi après la fin du tournage, et la chute de Mohammed Morsi, entretien avec sa réalisatrice.
Comment est née l’idée de ce documentaire ?
Il est le fruit de multiples bifurcations. En 2009, j’ai rencontré Farraj un peu par hasard, dans un champ où il venait de creuser des rigoles d’irrigation. J’étais en repérage à Louxor pour un projet de film sur le tourisme de masse et je ne parvenais pas à trouver la porte d’entrée pour mettre en images mon sujet. Farraj m’a présenté sa famille, quelques voisins. Sans idée précise, j’ai commencé à filmer son quotidien. Puis je suis revenue le voir à l’été 2010, et début janvier 2011, quelques jours avant la révolution. Je lui ai annoncé que je voulais faire un film avec lui sur la façon dont on vit à la campagne en Egypte. Les contours étaient flous. Le 27 janvier, veille du « Vendredi de la colère » où la révolution a démarré, j’ai repris l’avion pour Paris. L’idée était de préciser le projet, de déposer les dossiers pour les subventions et de revenir…
L’irruption de la révolution modifie votre projet. Vous décidez de la saisir par le prisme du quotidien de Ferraj, à des centaines de kilomètres des événements. Un sacré pari ?
Le lendemain de mon retour en France, la révolution a commencé. Il était impossible de faire comme s’il ne s’était rien passé. Plusieurs possibilités s’offraient à moi : rallier le Caire et documenter ce qui s’y déroulait, ou faire tout autre chose. Il était plus intéressant de tenter de saisir le processus depuis un endroit où il n’y avait personne, pas de caméra. Le sud du pays est resté assez calme par rapport au Delta où sont implantées les grandes usines textiles et où la tradition militante est forte.Je voulais voir comment les gens que je connaissais allaient se sentir reliés –ou pas- à ce qui se passait, à l’effervescence révolutionnaire. Cela m’a décidée à rester au village et à regarder, à partir de là, comment Farraj allait construire sa compréhension des événements qui se déroulaient à des centaines de kilomètres et qu’il suivait à la télévision.
Il y avait, c’est vrai, une part de pari. Avant la révolution, nous n’avions jamais parlé politique avec Farraj. Mais, instinctivement, j’ai senti que quelque chose était possible. La forme précise du film s’est imposée au fur et à mesure.
Vous avez passé votre enfance au Caire. Sans la maîtrise de l’arabe et la connaissance du pays, un tel film aurait-il été possible ?
Je ne pense pas. La conversation politique avec Farraj, qui structure le documentaire, les échanges relatifs à la vie quotidienne auraient été impossibles. Mais au-delà de la langue, il y a cette espèce de rapport « entre-deux » que j’ai avec l’Egypte. Je ne suis ni complètement égyptienne ni complètement étrangère. Je connais bien le pays, je parle arabe… cela a permis de construire un espace intime.
Farraj s’avère un observateur boulimique et plutôt fin de la chose politique, un débatteur ardent.
C’est un moment très particulier que celui où un édifice politique est en train de craquer. Farraj comme beaucoup de gens rencontrés au village passait ses nuits devant la télé pour tenter de comprendre cet immense ébranlement et pouvoir en parler. Cela devenait l’un des attributs nécessaires à un homme de mettre des mots sur les événements. Une façon de se construire une image de responsable en étant capable d’élaborer un discours. En cela, Farraj est représentatif de cette vague qui a emporté tous les Egyptiens. Pour une fois, chacun était concerné par quelque chose qui excédait la famille, le village.
L’intrusion de la révolution a modifié son rapport au politique ?
Leur village est dans une zone très touristique. Le monde extérieur arrive par les touristes, la télé. Les habitants ne sont donc pas déconnectés. Mais c’était la première fois que Farraj faisait l’expérience de projeter ses espoirs dans un processus politique. Comme nombre d’Egyptiens.
Pendant deux ans et demi, de la chute de Moubarak à celle de Morsi, j’ai cheminé avec lui. Moi aussi, j’ai beaucoup bougé. C’était important pour moi que cela prenne la forme d’une conversation. Pas plus que lui, je ne savais ce qui allait se passer. On a avancé ensemble, y compris de façon conflictuelle. Nous n’étions pas toujours d’accord. J’ai essayé de rendre compte d’une autre réalité que celle des activistes de Tahrir habituellement filmés. Loin des images d’affrontements avec la police, de chars dans les rues… J’ai fait le choix de chroniquer la construction d’une nouvelle culture politique. Je voulais voir comment se transmet une onde de choc à des kilomètres de son épicentre.
Vos échanges avec Farraj et la voisine sont d’une grande liberté, empreints de profondeur, d’humour, de complicité joyeuse.
Ma relation avec Farraj est de l’ordre de l’amitié. A chacun de mes séjours, j’ai habité chez lui et sa femme Harajiyyé. Cette intimité a rendu les choses naturelles. Quant à Bata’a, la voisine, elle est la seule femme du village à avoir accepté de jouer le jeu, de discuter politique, à sa façon, avec moi. J’ai un statut un peu particulier. Je n’ai pas d’enfants, je ne suis pas mariée, je ne corresponds pas du tout à la trajectoire des femmes au village. Quand elle me taquine, c’est sa manière à elle de me dire que ce n’est pas évident pour elle d’être filmée, d’avoir une parole publique autour des questions politiques. A chaque fois avec elle, il y avait une espèce de négociation, un truc sourd.
Le film oscille entre deux temporalités : l’étirement d’un quotidien immuable fait de rituels, de tâches au village qui s’oppose à la frénésie révolutionnaire de la capitale vécue à travers le poste de télévision. Mais les deux mondes ne sont pas étanches, l’onde de choc se propage.
Mon intention était d’entremêler ces deux temporalités à l’origine très hétérogènes que sont la chronique politique depuis le village et la vie quotidienne. La vie quotidienne sans la politique est devenue impossible avec la révolution. Mais la politique sans la vie quotidienne ne me semblait pas très intéressante. Ce qui donne beaucoup de profondeur au discours de Farraj est qu’on sait d’où il parle. On voit son travail, sa famille, ses rythmes, ses responsabilités. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa réflexion politique..
D’abord pro puis anti-Morsi… Farraj épouse les mêmes interrogations, les mêmes doutes, les mêmes désillusions, les mêmes revirements que des millions d’Egyptiens.
C’est vrai. Mais les positions de Farraj différaient de celles des autres habitants du village. La zone est très touristique, et la rumeur voulait que les Frères musulmans interdisent le tourisme, l’alcool. Alors, lors de la présidentielle, les gens n’ont pas voté Morsi. Mais, en dépit de ce positionnement différent, Farraj est représentatif de ce qui a mû les Egyptiens : le fait de se sentir enfin concerné par ce qui se passe, de détenir un vrai pouvoir entre les mains en allant voter.
Au fil du film, on assiste à un lent murissement, à l’émergence d’une nouvelle conscience politique, à une réflexion globale sur ce qui fait une société.
Ce qui m’intéresse, c’est là où ça frotte entre les deux consciences politiques : l’ancienne et la nouvelle. Les nouveaux idéaux qui fleurissent, à ce moment-là, n’effacent pas le rapport qu’avaient, avant, les gens à l’Etat. On le voit dans le film au moment de la contestation du projet de réforme de la Constitution voulu par Morsi –NDLR, qui prévoyait de renforcer ses prérogatives–, la peur revient très vite. Cela fait partie de l’ancienne culture d’avoir peur de la chose politique, de s’en tenir le plus loin possible pour vivre tranquillement.
Le film se termine avec la reprise en mains du pouvoir par Sissi. La malédiction qu’est la confiscation du pouvoir par les militaires depuis l’Indépendance se poursuit…
Quand le tournage se finit, je ne sais pas ce qui va se passer. A ce stade, la tournure que vont prendre les événements n’est pas claire. Même si le retour des militaires au pouvoir n’est jamais une bonne nouvelle. Et la situation actuelle n’est pas rieuse.
Mais, comme pour la Tunisie, je suis persuadée que ce qui s’est passé a profondément modifié le rapport des Egyptiens à l’autorité, à l’Etat. A l’heure actuelle, cette mue est un peu en sommeil tant il est redevenu dangereux de s’intéresser à la politique. J’ai pu le constater lorsque Farraj est venu, en janvier dernier, à Paris pour la sortie du film. Dans la salle, de nombreux spectateurs voulaient l’interroger sur la situation. Il s’y est refusé. Une réaction très significative du retour de la peur. Pourtant, j’en suis persuadée, les ferments de la révolution sont là, qui ne demandent qu’à être réactivés.
Votre film est dédié à votre père et aux révolutionnaires égyptiens.
Les deux ne sont pas liés. Mon père est décédé il y a une dizaine d’années. Il travaillait sur l’Egypte, il était politologue. La dédicace est une façon de le rendre un peu présent. J’aurais aimé qu’il voit le film.
Les révolutionnaires ? Ce film est ma façon de prendre part au grand récit de cette période. Plus il y aura de récits, plus cela rendra compte de la profondeur, de la complexité des dynamiques à l’œuvre à ce moment-là. Le film est aussi la trace de mon enthousiasme.
Marie Cailletet 03/11/2016 – Télérama
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La promesse de Mohamed Yergui (El Watan)
14es rencontres cinématographiques de Béjaïa
Seul film en langue amazighe programmé aux 14es Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB), Je te promets du jeune réalisateur bougiote Mohamed Yergui a intéressé un public nombreux.
Ce court-métrage de 17 minutes est un pur produit bougiote, tourné totalement à Béjaïa et avec des comédiens de la région.
L’histoire invite à réfléchir sur la condition féminine, mais aussi sur le poids d’une tradition injuste à l’égard de la femme. Un frère et une sœur, Allili et Baya, ont grandi ensemble dans un village kabyle, au sein d’une famille pauvre qui ne peut se permettre de scolariser qu’un seul de ses deux enfants. Le sacrifice est porté inexorablement sur la fille.
Le père en a décidé ainsi. Soumise à la tradition et au poids de la société patriarcale, la jeune fille se consacre à son frère. Elle lui tend un livre et l’exhorte à étudier pour lui et pour elle. Lorsque, adulte, elle possède des bijoux, elle les lui offre pour lui permettre de poursuivre des études aux Beaux-Arts. Le frère, attentif et affectueux, lui promet qu’un jour il l'emmènera au mont Gouraya d’où elle pourra contempler son village au loin. La promesse est le fil d’Ariane pour cette fiction qui allie esthétique et aspect anthropologique, qui met en valeur les us et coutumes kabyles.
Le film débute par l’arrivée au pays, un sac à la main, d’un jeune homme. Le rôle est joué par Farid Oukala, comédien et metteur en scène originaire de Béjaïa et installé à Toulouse, qui s’est déjà produit au Festival international du théâtre de Béjaïa avec une adaptation de La Terre et le sang de Mouloud Feraoun.
En empruntant les chemins qui montent vers son village natal, sa randonnée pédestre de ces montagnes altières s’accompagne de souvenirs de sa jeunesse qui reviennent en flash-back pour lui rappeler sa sœur qui l’appelait «dada Allili». Les séquences se déroulent sous la musique de Abdelaziz Yousfi (Bazou) qui s’adaptent à la majesté des montagnes des Ath Bimoune. Au village qu’il retrouve après des années d’absence, le jeune homme est accueilli par des obsèques émouvantes. Une jeune femme vient de décéder et ont vient le consoler…
Mohamed Yergui signe par ce film un travail qui force le respect. Il n’en est pas à son premier court-métrage. Il a réalisé en 2007 Au bout du tunnel (Ad bin tifrat) qui a reçu l’Olivier d’or au Festival culturel national du film amazigh, et Houria la même année, un autre court-métrage, primé (Ahaggar d’or) au Festival du film arabe d’Oran. Le jeune réalisateur, que l’on considère «enfant des RCB» et qui poursuit d’un pas sûr son parcours dans le monde du cinéma, semble promettre, par son nouveau film, de ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Kamel Medjdoub
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