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Droits humains - Page 25

  • Mauritanie UFP: Résolution sur l’esclavage (Afriques en Luttes)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/00/3122245127.jpeg

    Considérant la persistance de pratiques esclavagistes constamment dénoncées par des organisations des droits de l’Homme dans le pays (à titre d’exemples : cas des jeunes Said et Yarg dans une localité entre Boutilimit et Lemden en 2011, plusieurs autres cas dénoncés à Arafat en 2012 entraînant des affrontements entre la police et des militants anti-esclavagistes et récemment à Nouadhibou avec l’affaire de Fatma mint Lkweiry actuellement au tribunal) ;

    - Considérant les nombreuses et graves séquelles de l’esclavage (exclusion, ignorance, pauvreté …) ;

    - Considérant la nomination dans le dernier gouvernement d’une personnalité connue pour ses positions esclavagistes déclarées ;

    - Considérant la criminalisation de l’esclavage consacrée par les lois du pays ;

    - Considérant les nombreuses plaintes sans suite, portant sur des cas d’esclavage, déposées auprès de la justice par les associations de droits de l’Homme ;

    Le BE exécutif de l’UFP, réuni en session ordinaire les 21, 22, 23, 24 et 25 août 2014 :

    •S’indigne de la persistance de pratiques esclavagistes dans notre pays ;

    •Dénonce la complicité de l’administration avec les esclavagistes et l’impunité dont bénéficient ces derniers ;

    •Exige l’application avec rigueur des lois criminalisant l’esclavage ;

    •Exprime sa vive indignation à propos de la promotion à de hautes fonctions administratives de personnes connues pour leur comportement esclavagiste et réclame leur destitution ;

    •Réclame l’élaboration de programmes conséquents pour lutter contre les séquelles de l’esclavage, prévoyant au besoin une discrimination positive au profit des couches concernées ;

    •Exhorte les oulémas à davantage s’impliquer dans la lutte contre l’esclavage ;

    •Appelle enfin toutes les composantes de notre peuple à engager une lutte résolue pour l’éradication de l’esclavage dans notre société.

    Nouakchott, le 25 août 2014 8 octobre 2014 par UFP (Mauritanie)

    Le Bureau Exécutif

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/mauritanie-55/article/mauritanie-ufp-resolution-sur-l

  • Maroc: Amnesty international condamne l'interdiction d'un camp de jeunesse (Al Huff')

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSjLJ1DefeFRBPN2xlBcFy56OuStG3F8gyMlwL8S3awxkvkeNsA

    Un Camp de jeunesse d’Amnesty International est organisé chaque année au Complexe Moulay Rachid de la Jeunesse et de l’enfance à Bouznika. Cependant, les autorités marocaines ont décidé d'interdire la 16e édition de cet évènement. Une décision qu'Amnesty International regrette.

    L'information a été confirmée par une dépêche de l'agence Maghreb Arabe Presse. Amnesty n'aurait pas respecté les démarches adéquates à l'organisation du Camp de jeunesse. Une déclaration que l'ONG dément et dénonce.

    En effet, dans un communiqué publié mardi, Amnesty International indique avoir procédé à toutes les démarches prévues par la loi marocaine dans la préparation de cet évènement, et plus particulièrement l’article 3 du décret royal relatif aux rassemblements publics qui prévoit que toute réunion publique soit notifiée aux autorités locales, et non une autorisation préalable.

    Amnesty a indiqué que le camp se proposait de débattre des moyens d’enrayer la torture et les mauvais traitements ainsi que les restrictions sur la liberté d’expression et la capacité des défenseurs des droits humains à entreprendre leurs activités pacifiques et légitimes.

    La décision des autorités marocaines serait donc contraire aux lois du pays. Elle représenterait, dans ce cas, une violation des libertés de réunion et d'association, ce qui est contraire aux engagements internationaux du Maroc, rappelle l'ONG.

    L'interdiction du Camp de jeunesse ne trouve donc aucune justification légale. Amnesty International a décidé de solliciter des autorités compétentes. Par ailleurs, les jeunes participants ont décidé de lancé le 'camp de jeunesse virtuel ouvert' pour "coordonner la mobilisation face aux défis de violations des droits de l'homme dans la région et dans le monde", pour contourner la "censure".  | Par Sarah Ben Romdane

     

  • Israël doit renoncer à saisir illégalement des terres en Cisjordanie (Amnesty)

    Le scan­daleux projet des auto­rités israé­liennes, qui comptent s’approprier près de 400 hec­tares de terres en Cis­jor­danie, est illégal et doit être immé­dia­tement annulé, a déclaré Amnesty International.

    « La stra­tégie israé­lienne qui consiste à confisquer illé­ga­lement des ter­rains pour établir des colonies en Cis­jor­danie doit cesser une bonne fois pour toutes. Non seulement elle est illégale aux termes du droit inter­na­tional, mais en plus elle entraîne tout un ensemble de vio­la­tions des droits fon­da­mentaux des Pales­ti­niens com­mises à grande échelle » ; a déclaré Philip Luther, directeur du pro­gramme Moyen-​​Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Les infor­ma­tions selon les­quelles le gou­ver­nement israélien jus­ti­fierait cette saisie en la défi­nissant comme une réaction au meurtre de trois ado­les­cents israélien commis en juin sug­gèrent qu’il s’agit d’un châ­timent col­lectif et qu’Israël s’éloigne de plus en plus de ses obli­ga­tions au regard du droit international. »

    Le projet, annoncé dimanche 31 août par l’administration civile israé­lienne, qui dépend de l’armée, affec­terait direc­tement au moins cinq vil­lages pales­ti­niens aux alen­tours de Bethléem.

    Il pourrait s’agir de la plus impor­tante saisie de terres dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés depuis les années 1980.

    Israël s’approprie des ter­rains en se fondant sur sa propre inter­pré­tation d’une loi remontant à l’empire ottoman, qui affirme qu’un terrain appar­tient à l’État s’il n’a pas été cultivé ou exploité pendant plu­sieurs années consécutives.

    Israël considère déjà environ 40 % du ter­ri­toire de la Cis­jor­danie comme des terres « appar­tenant à l’État ».

    Communiqué d’Amnesty International, mardi 2 septembre 2014

    http://www.france-palestine.org/Israel-doit-renoncer-a-saisir

  • Syrie: «On pouvait entendre les cris des gens qui étaient torturés» (Amnesty)

    Par Shappal Ibrahim, militant syrien pour les droits des Kurdes

    Quand Shappal Ibrahim, militant pacifique au sein de l’Union des jeunes Kurdes, a été abordé par un agent du gouvernement syrien prétendant être lui aussi en faveur de la « révolution » dans le pays, il ne s’est pas rendu compte que cela faisait partie d’un stratagème visant à l’arrêter pour ses activités en faveur des droits humains. Après avoir accepté de rencontrer l’agent le 22 septembre 2011, il a été emmené et placé en détention à El Qamishli, où il vivait. Il a été maintenu en détention secrète pendant près de deux ans. Il était l’un des nombreux « disparus » de Syrie, jusqu’à sa libération dans le cadre d’une amnistie présidentielle, le 29 mai 2013. Ce n’est qu’alors qu’il a appris qu’un tribunal l’avait condamné, le 5 septembre 2012, à 15 ans de réclusion. Il décrit ici le traitement qu’il a subi.

    Quand nous sommes arrivés dans le centre de détention de l’une des branches du service de renseignement de l’armée de l’air à Damas, ils nous ont battus et nous ont insultés. Nous avons été roués de coups pendant des heures avant d’être jetés dans une cellule, 13 hommes dans 4 m². Nous ne pouvions nous asseoir qu’à tour de rôle.

    Un par un, les détenus ont été appelés et conduits à la salle d’interrogatoire. Leurs cris emplissaient les couloirs pendant qu’ils étaient torturés. Les gens revenaient enroulés dans des couvertures tachées de leur propre sang.

    Ils m’ont battu avec un câble et m’ont électrocuté au niveau des pieds. Ils ne me demandaient rien de précis. Ils se contentaient de m’accuser et de m’insulter, et ils m’ont frappé au visage. Ils voulaient que je signe des aveux.

    Il y avait très peu d’eau et de nourriture et nous ne pouvions dormir que quand les gardiens nous y autorisaient.

    Nous avons ensuite été transférés ailleurs, à Bab Touma, dans un autre endroit lié au service de renseignement de l’armée de l’air, puis trois mois plus tard à la prison militaire de Saydnaya, près de Damas.

    Là-bas, ils avaient un système pour nous briser.

    La nourriture était tellement insuffisante que nous avions faim en permanence et ils ne nous donnaient que quelques vêtements alors qu’il faisait extrêmement froid.

    Ils m’ont appelé pour interrogatoire de nombreuses fois et la torture ne cessait jamais.

    Ils me demandaient de me déshabiller et ils me vaporisaient de l’eau froide dessus. Ensuite, la personne qui menait l’interrogatoire me marchait dessus et me frappait le dos et les pieds.

    Dans ces moments difficiles, je pensais à mes trois enfants, à ma femme, à mes parents, à mes amis et au mouvement révolutionnaire.

    Malgré ma douleur, mes blessures, les maladies et le fait d’être coupé de ma famille, je pouvais encore sentir la révolution en moi et l’enthousiasme m’animer de nouveau. Les principes qui m’avaient conduit là sont les mêmes que ceux qui m’emplissaient d’espoir et de volonté et m’ont permis de ne pas abandonner.

    J’ai été maintenu en détention pendant un an et huit mois et je n’ai eu droit qu’à une seule visite, 22 jours avant ma libération.

    Mon petit frère, Joan, a pu venir me voir pour une visite de six minutes.

    Et puis, le 29 mai 2013, l’un des gardes est venu dans notre cellule et m’a dit que j’allais être libéré. Je ne l’ai pas cru, j’ai pensé que j’allais être exécuté. Les gardes m’ont rasé la tête et j’ai été certain que j’allais mourir. Mais là, ils m’ont simplement rendu mes affaires et m’ont libéré. Je ne savais pas pourquoi, j’étais complètement incrédule.

    Quand je suis arrivé chez moi, à El Qamishli, beaucoup de gens m’attendaient. Mes amis m’ont porté sur leurs épaules, ils avaient préparé une fête et j’ai prononcé un discours devant la foule. Cela a été un moment extrêmement important pour moi. J’ai eu l’impression de renaître, j’ai pris mes enfants et ma famille dans mes bras et j’étais empli de larmes de joie.

    Ce que j’ai vu a fait naître en moi un grand sentiment de responsabilité ; j’ai de nouveau rassemblé mon courage et je me suis promis que j’y consacrerais toute ma vie et que je n’abandonnerais pas mon peuple.

    Des informations sont de nouveau parvenues aux services de sécurité syriens concernant la poursuite de mes activités alors ils m’ont envoyé des menaces, ce qui a poussé ma famille et mes amis à me demander de quitter la Syrie.

    J’ai une dette envers mes amis et ma famille pour leur infatigable solidarité. Ils n’ont pas cessé de faire pression en faveur de ma libération, d’organiser des manifestations pour faire en sorte que mon cas ne soit pas oublié.

    Pour en savoir plus sur la campagne d’Amnesty International réclamant la fin des disparitions forcées en Syrie, consultez la page suivante :
    https://campaigns.amnesty.org/fr/campaigns/conflict-in-syria

    Ce billet de blog a été initialement publié dans le Huffington Post.

    Posted on by Sabine Vandame

    http://livewire.amnesty.org/fr/2014/09/01/syrie-on-pouvait-entendre-les-cris-des-gens-qui-etaient-tortures/

  • Face à « la complicité passive de la France », des ONG veulent l’arrestation en France du prince de Bahreïn, soupçonné de tortures (Essf)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/01/3359143553.jpeg

    Le Cheickh Nasser Ben Hamad Al-Khalifa est un bon cavalier, qui participe à ce titre aux Jeux équestres mondiaux se tenant actuellement en Normandie.

    Mais l’homme, fils du roi de Bahreïn, est aussi accusé par plusieurs organisations non gouvernemen- tales (ONG) de torture d’opposants. Le prince est soupçonné d’avoir ordonné, voire d’avoir pratiqué lui-même, des actes de torture sur des dissidents politiques lors de la révolte qui a secoué son pays en 2011, dans le sillage du printemps arabe.

    Selon Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), la présence du fils du roi sur le territoire français est « un véritable pied de nez fait aux victimes, avec la complicité passive de la France ». « En faisant participer le prince Nasser aux Jeux équestres mondiaux, les autorités bahreïnies montrent qu’elles considèrent comme acquise l’impunité des tortionnaires, notamment au plus haut niveau du royaume », poursuit l’association dans un communiqué.

    « LA JUSTICE FRANÇAISE EST PARFAITEMENT COMPÉTENTE »

    Plusieurs ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), demandent l’arrestation du prince sur le sol français. « En France, il ne peut bénéficier d’aucune immunité », a expliqué jeudi 28 août sur France Info Patrick Baudouin, le président d’honneur de la FIDH.

    « Il est ici pour un séjour privé en tant que participant aux épreuves des Jeux équestres mondiaux (...). La justice française est parfaitement compétente pour le poursuivre puisqu’elle a ratifié une convention contre la torture, qui fait obligation aux autorités de poursuivre, arrêter et juger si nécessaire toute personne se trouvant sur son territoire et soupçonnée d’avoir accompli des actes de torture, quel que soit le pays où ces actes ont été accomplis, quelle que soit la nationalité de l’auteur et de la victime. »
    « Nous avons attiré l’attention des autorités politiques et judiciaires françaises pour leur demander de remplir leurs obligations et au minimum d’interpeller et d’interroger le prince sur les actes qui lui sont reprochés »
    , a poursuivi M. Baudouin.

    Jeudi après-midi, le père du prince, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a été reçu à l’Elysée par François Hollande pour un entretien qui ne figurait pas à l’agenda officiel du chef de l’Etat. La présidence n’a pas précisé quel était l’objet de cette visite. 29 août 2014 Le Monde.fr

     

    * « Des ONG veulent l’arrestation en France du prince de Bahreïn, soupçonné de tortures ». Le Monde.fr | 29.08.2014 à 15h02 • Mis à jour le 29.08.2014 à 17h08

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32874

  • Disparitions forcées en Syrie: les fantômes de la guerre (Amnesty)

    Le militant pacifique Mohamed Bachir Arab a disparu depuis le 2 novembre 2011.

    Le militant pacifique Mohamed Bachir Arab a disparu depuis le 2 novembre 2011.© DR.

    "La stratégie des autorités syriennes concernant la dissidence est implacable : exprimez une fois votre opposition et elles vous arrêtent. Recommencez et elles vous font purement et simplement disparaître.

    Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International
     
    Je n’ai eu aucune véritable nouvelle de Mohamed depuis huit mois, mais je vais continuer à le chercher. C’est quelqu’un de vraiment pacifique alors je ne comprends pas pourquoi il est en prison. Il faut que les choses changent en Syrie.” Rania, une amie de Mohamed.
     

    La dernière fois que Rania (son prénom a été modifié) a parlé avec son ami Mohamed Bachir Arab, c’était le 1er novembre 2011. Médecin travaillant dur et militant politique engagé, Mohamed Bachir Arab vivait caché depuis six mois pour essayer d’échapper aux tentacules omniprésents des services de renseignement syriens, qui arrêtent régulièrement des militants pacifiques comme lui.

    Le lendemain, les pires craintes de Rania étaient devenues réalité. Les informations du soir annonçaient que son ami avait été arrêté. Aucun de ses proches ne savait où il avait été emmené.

    Mohamed Bachir Arab était une cible désignée. Il avait été chef de file des étudiants à l’université d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie. Au fil des ans, il avait organisé de nombreuses manifestations contre les politiques du gouvernement, ce qui lui avait valu des ennuis avec les autorités. En 2004-2005, il avait été maintenu plusieurs mois en détention avant d’être libéré.

    Mais cette fois, ses proches et ses collègues craignaient que ce soit différent. Depuis que la crise a éclaté en Syrie en mars 2011, le nombre de personnes détenues secrètement par l’État (ou victimes de disparition forcée) a atteint des proportions démesurées.

    « La stratégie des autorités syriennes concernant la dissidence est implacable : exprimez une fois votre opposition et elles vous arrêtent. Recommencez et elles vous font purement et simplement disparaître », a expliqué Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein d’Amnesty International.

    Beaucoup des personnes assez chanceuses pour être libérées après des mois, parfois même des années, de détention portent les marques du traitement cruel auquel elles ont été soumises.

    La plupart racontent être passées par certains des centres de détention qui forment le sombre labyrinthe de mauvais traitements contrôlé par les forces de sécurité et les agences de renseignement syriennes.

    « Quand quelqu’un est secrètement arrêté et détenu, il est probable que cette personne va être torturée dans le but de lui soutirer des informations ou en guise de punition. Vu le passif révoltant de la Syrie, il existe un grand risque pour qu’un tel traitement affecte gravement la santé de la personne disparue, voire entraîne sa mort », a déclaré Philip Luther.

    Et pour leurs proches, la douleur de ne pas savoir est intolérable.

    Dès que la famille de Mohamed Bachir Arab a su qu’il avait été arrêté, elle a commencé à essayer de découvrir des indices sur l’endroit où il était détenu.

    Au départ, elle n'a rien trouvé. Mais après quelque temps, des renseignements ont commencé à filtrer. Plusieurs hommes libérés de l’un des centres de détention les plus tristement célèbres du pays l’ont avertie qu’ils l’avaient vu à divers endroits.

    Peu après son arrestation, Mohamed Bachir Arab a été aperçu dans les locaux des services de renseignement de l’armée de l’air à Alep, puis dans un hôpital de la ville. L’homme qui a fourni ces informations a indiqué que Mohamed Bachir Arab souffrait de blessures à la tête qui auraient été dues à des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.

    Amnesty International s’est entretenue avec plusieurs personnes qui ont été maintenues dans ce centre de détention. Un homme, qui vit désormais hors de Syrie et a demandé à ce que son nom ne soit pas révélé, a confié que la vie dans le centre était si dure qu’il aurait souvent préféré être mort.

    Il a expliqué que les détenus étaient souvent roués de coups, maintenus dans des cellules surpeuplées et que le manque d’eau potable les obligeait à boire l’eau des toilettes. L’absence d’hygiène était à l’origine d’épidémies de diarrhées et d’autres maladies infectieuses, ce qui a contribué à la mort de plusieurs détenus.

    D’après d’autres détenus libérés, Mohamed Bachir Arab a été vu dans d’autres centres de détention, notamment à la branche d’al Ameerya des services de renseignement de l’armée de l’air, à Damas, et dans les locaux des renseignements des armées à Qaboun.

    Mais les informations concernant le lieu où il pourrait se trouver sont insuffisantes. En début d’année, un autre homme a indiqué avoir vu Mohamed Bachir Arab à la prison militaire de Saydnaya, où il pourrait avoir été traduit devant un tribunal militaire, mais on ignore toujours ce qu’il est advenu de lui.

    « Le fait que, près de trois ans après qu’il a été placé en détention, personne ne sache où se trouve Mohamed Bachir Arab dresse un portrait scandaleux du fonctionnement du réseau opaque de centres de détention contrôlé par les autorités syriennes. Les implacables forces de sécurité maintiennent secrètement des personnes en détention et les déplacent dans tout le pays sans même penser à l’immense angoisse dans laquelle elles plongent les familles des détenus », a déclaré Philip Luther.

    Mohamed Bachir Arab n’est que l’un des noms qui figurent sur une longue liste de militants pacifiques, d’avocats, de journalistes et de travailleurs humanitaires perçus comme opposés aux politiques des autorités syriennes et détenus secrètement par les forces de sécurité. On est toujours sans nouvelle de beaucoup d’entre eux.

    Sur cette liste figurent Ali Mahmoud Othman, journaliste citoyen arrêté à Homs en mars 2012, Juwan Abd Rahman Khaled, militant kurde arrêté à Damas en septembre 2012, Khalil Matouq, avocat spécialiste des droits humains vu pour la dernière fois à un poste de contrôle près de Damas en octobre 2012, ou encore Nasser Saber Bondek, poète et militant humanitaire emmené de son domicile de Damas en février 2014.

    Et la liste est loin d’être complète. Ce sont les fantômes de la guerre de Syrie.

    Rania, qui vit désormais hors de Syrie, compte continuer à chercher Mohamed Bachir Arab : « Je n’ai eu aucune véritable nouvelle de Mohamed depuis huit mois, mais je vais continuer à le chercher. C’est quelqu’un de vraiment pacifique alors je ne comprends pas pourquoi il est en prison. Il faut que les choses changent en Syrie. »

    http://www.amnesty.org/fr/news/disappearances-syria-ghosts-war-2014-08-29

  • Israël et territoires occupés, vers la fin de l’impunité des entreprises? (AMP)

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    Les bulldozers D9 produits par Caterpillar pèsent 64 tonnes et mesurent plus de quatre mètres de haut et huit de long. A leur arrivée, Israel Military Industries Ltd, une entreprise d’Etat, leur ajoute un blindage. | © CreativeCommons / Matt Knight

    L’ONG genevoise TRIAL a soutenu une plainte pénale de Palestinien·ne·s contre la filiale suisse de Caterpillar.

    L’armée israélienne a utilisé des bulldozers du fabricant de machines de chantier pour détruire leurs habitations en 2007. La plainte ne donnera pas lieu à un procès, mais la procureure a qualifié ces destructions de crimes de guerre.

    Les entreprises devront-elles bientôt rendre des comptes lorsqu’elles exportent du matériel vers des Etats qui violent les droits humains ou commettent des crimes de guerre?

    En mars 2011, six familles palestiniennes ont déposé une plainte pénale contre la filiale suisse du fabricant de machines de chantier Caterpillar. Motif: complicité de crimes de guerre. Deux ONG, l’organisation TRIAL (Track Impunity Always – poursuivre l’impunité sans relâche), basée à Genève, et son homologue palestinien, Al-Haq (la vérité), ont soutenu la plainte contre Caterpillar Sàrl, dont le siège est à Genève. L’ONG genevoise a rédigé les plaintes et fourni un avocat.

    Lors d’un raid dans un quartier de la ville de Qalqilya en Cisjordanie en août 2007, les maisons des plaignant·e·s avaient été détruites par les Forces de défense israéliennes (IDF) au moyen de bulldozers de type D9, vendus par le biais de Caterpillar Sàrl. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a récemment classé la plainte, au motif que les bulldozers en question ne sont pas des armes et que l’entreprise Caterpillar ne peut être tenue responsable pour l’utilisation que font les IDF de son matériel.

    Caterpillar fabrique et exporte des machines engagées sur des champs de bataille.

    Fait marquant, la procureure en charge du dossier a cependant qualifié les événements survenus en 2007 à Qalqilya de «démolitions punitives», reprenant les termes du Rapporteur spécial des Nations unies. Autrement dit des crimes de guerre. Selon elle, la destruction de ces six bâtiments n’était pas «rendue absolument nécessaire par les opérations militaires» et contrevenait donc à la quatrième Convention de Genève, qui protège les personnes civiles en temps de guerre. Une reconnaissance qui réjouit le directeur de TRIAL, Philip Grant. «Nous sommes satisfaits par ce que nous considérons comme une décision historique retenant l’existence de crimes de guerre commis par l’armée israélienne. Nous regrettons par contre l’approche ‘couteau de cuisine’ qui empêche de retenir la responsabilité de l’entreprise.»

    L’ordonnance de non-entrée en matière du MPC souligne que le Caterpillar D9 n’est pas sur la liste des biens à «double usage», c’est-à-dire à usage civil et militaire.

    Tout comme un couteau de cuisine utilisé pour un meurtre ou comme le Pilatus PC-9, cet avion «civil» qui a bombardé des rebelles tchadiens au Darfour, le bulldozer américain demeure légalement une machine de construction à usage strictement civil. Le fabricant ne peut par conséquent pas être poursuivi pour l’usage qui est fait de son produit, tant qu’il est aussi utilisé de façon légale – ce qui est le cas des Caterpillar D9.
    Jeu de dupes

    Les entreprises qui fabriquent et exportent des machines engagées sur des champs de bataille se retranchent régulièrement derrière leur ignorance de la situation dans les pays en conflit, fait remarquer Philip Grant.

    La décision du MPC, mentionnant explicitement l’implication des bulldozers D9 dans la destruction injustifiée des maisons à Qalqilya, a été transmise à Caterpillar. Pour le directeur de TRIAL, c’est un signal fort adressé à toutes les entreprises dont l’activité viole des droits humains et une grande nouveauté qui devrait les faire réfléchir: «Et si la prochaine plainte était contre nous?»

    Suffisant pour geler les exportations? Du côté du constructeur américain, la communication est verrouillée. Pas de réponse à Genève, il faut passer par un porte-parole en Belgique. «Nous produisons des machines qui servent à construire des routes et des bâtiments, déclare Erik De Leye, représentant médias pour l’Europe et le Moyen-Orient chez Caterpillar. Nous les vendons partout dans le monde, sauf où c’est expressément interdit. Nous n’exportons par exemple pas vers l’Iran ou la Corée du Nord.» La compagnie se tient donc aux embargos décidés par les Etats, mais «refuse de discriminer les clients en contrôlant comment sont utilisées les pièces d’équipement», précise Erik De Leye. Selon lui, l’écrasante majorité des engins de la marque en opération dans le monde – près de trois millions – est destinée exclusivement à un usage civil.

    La présence des bulldozers de la marque dans les médias associée aux destructions d’habitations ne pose-t-elle pas un problème d’image? «Caterpillar a du respect et de la compassion pour toutes les personnes affectées par les conflits au Proche-Orient. Nous sommes en faveur d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien. Nous pensons que cette solution doit être le résultat d’un processus politique et diplomatique.»
    Un pas dans le bon sens ?

    TRIAL et Al-Haq, en accord avec les victimes dont les maisons ont été détruites, ont renoncé à faire appel. «Nous espérons cependant avoir ouvert la voie. D’autres ONG devraient songer plus souvent à avoir recours au droit. Une procédure pénale ouverte, et a fortiori un procès, peuvent exercer un effet déterminant sur tout un secteur économique», indique Philip Grant. En ce qui concerne Caterpillar, la reconnaissance par un organe officiel du pouvoir judiciaire suisse de l’implication de ses bulldozers dans des crimes de guerre devrait avoir plus de poids que des rapports d’ONG, souligne le directeur de TRIAL. Selon lui, cette décision est un avertissement qui permet au moins de couper l’herbe sous le pied du «on ne savait pas».

    Précédents juridiques

    En 2010, une plainte déposée par Al-Haq contre l’entreprise Riwal aux Pays-Bas avait conduit à la perquisition des résidences de dirigeants de la firme. Selon l’accusation, l’entreprise néerlandaise participait à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en mettant à disposition des grues pour la construction du mur de séparation en Cisjordanie. Le procureur avait alors classé l’affaire, tout en rappelant le devoir des ressortissant·e·s et entreprises néerlandais·e·s de ne pas se mettre en infraction avec le droit international humanitaire. Riwal a dès lors dénoncé son contrat avec Israël. Dans la foulée, une autre entreprise active dans le traitement des eaux dans les Territoires occupés avait fait de même.

    Démolitions «légales»

    A l’aube du 29 août 2007, les Forces de défense israéliennes (IDF) investissent le quartier Al Naqar, dans la ville cisjordanienne de Qalqilya. Les soldats sont à la recherche de trois individus soupçonnés d’avoir participé à des actions terroristes. Dans leur fuite, ils seraient brièvement passés par la propriété d’une femme du quartier. Selon les témoignages de personnes sur place, les IDF ont fait sortir les habitant·e·s de six maisons pour les interroger, tandis que les bulldozers détruisaient les maisons et tout leur contenu. Les autorités de la ville ont estimé le montant de la destruction totale de six maisons et des dommages causés à neuf autres habitations à 260 000 dollars. Les familles qui vivaient dans ces maisons ont perdu leur toit et la plupart de leurs biens. Beaucoup d’entre elles n’ont pas les moyens de reconstruire et vivent toujours chez des proches. Les autorités israéliennes leur refusent toute forme de compensation. Selon celles-ci, les démolitions étaient légales puisque les IDF étaient à la recherche d’activistes du Hamas qui venaient d’attaquer des soldats. Par Jean-Marie Banderet

    Article paru dans le magazine AMNESTY, n°78, publié par la Section suisse d’Amnesty International, août 2014.

    Source: Amnesty International Suisse

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/08/26/amnesty-international-suisse-israel-et-territoires-occupes-vers-la-fin-de-limpunite-des-entreprises/

  • Maroc : Lettre de votre Camarade Wafae Charaf (Ael)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/01/3568024074.jpeg

    Camarades,

    J’appartiens aux opprimé-e-s, aux humilié-e-s et aux exploité-e-s qui subissent la détention. Mon emprisonnement est lié à ma qualité de militante de droits humains et à mon engagement politique au Parti la Voie Démocratique ainsi qu’à mon attachement à la lutte aux côtés des ouvrières et ouvriers. Cette classe ouvrière marginalisée, exploitée qui travaille dans des conditions d’oppression, et de despotisme. Une exploration doublement insupportable en particulier pour les femmes qui subissent les licenciements abusifs collectifs et individuels et la totale absence de protection sociale....etc

    Ma détention n’était pas une surprise pour moi car je savais - et dès les premiers instants de mon enlèvement et de la torture que j’avais subit psychiquement et physiquement - que le régime (Makhzen) cherchait à redorer son blason avec une idée préalable visant à falsifier les faits avant même un simple début d’enquête à ce sujet.

    Cher-e-s Camarades, du fond des geôles de l’humiliation et du déshonneur, je vous adresse mes salutations les plus respectueuses et considérables et tout particulièrement au corps de ma défense, à toutes les organisations de droits humains et politiques, à tous les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de ce détestable régime, à tous les détenu-e-s du glorieux mouvement marocain du 20 février...Je peux mourir dans ma cellule en levant les symboles de la Victoire et de la fierté. Je veux transmettre mes salutations à mon Camarade détenu Oussama, aux jeunes du mouvement du 20 février, aux Camarades de mon Parti la Voie Démocratique et à sa jeunesse combative. Je salue toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Salutations de fierté et de reconnaissance à ma famille qui a subit la douleur, la maladie, la déception (....) après mon enlèvement et la torture dont j’étais victime...Ce ne sont pas des mensonges comme le prétend le régime qui voulait, depuis le début, que je renonce à mes déclarations et les démentir et que ce n’était que hallucinations imaginaires...

    Camarades : Mes principes, mes valeurs de droits humains et politiques que j’ai appris et adopté au sein de mon Parti la Voie Démocratique ne me permettent pas de fabuler comme le prétend et le propage le régime dont l’objectif principal est d’étouffer - dans ce pays blessé - toute voix libre revendiquant la dignité, la liberté, la justice sociale et l’égalité.

    Mon attachement au combat aux côtés des ouvriers (es) de Tanger ainsi que mon appartenance politique constituent les raisons principales pour que le régime répressif éteint ma voix, me priver de mon nom et pour que votre camarade Wafae CHARAF se transforme à un N° parmi d’autres.

    Mes forces se sont écroulées en cette étape de mon enlèvement et jusqu’à présent. de l’intérieur de ma prison - et malgré mes souffrances des crises de dépressions aigus et en étant sous soins médicaux avec des attestations prouvant la torture féroce dont j’était objet qui dépasse les simples conditions humaines et bafouant toutes les conventions internationales de droits humains pourtant ratifiés par le Maroc - l’Etat Makhzen a fabriqué un dossier avec des accusations fallacieuses. C’est un complot, parmi plusieurs d’autres, contre les militants des droits humains et politiques qui s’opposent à ce régime. Contre les militants de la Voie Démocratique sous l’oppression du terrorisme psychique et policier.

    Salutations sincères de votre Camarade Wafa CHARAF 27 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-lettre-de-votre-camarade

  • Arabie saoudite. La décapitation programmée par les autorités reflète leur mépris total pour les droits humains (Amnesty)

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    La forte augmentation actuelle du nombre d'exécutions en Arabie saoudite se confirme avec une nouvelle décapitation prévue pour lundi 25 août, a déclaré Amnesty International vendredi 22 août.

    Cette peine, à laquelle Hajras al Qurey a été condamné, sera la 23e exécution enregistrée au cours des trois dernières semaines - bien qu'il soit possible que d'autres aient lieu samedi 23 ou dimanche 24  août. Il y a quelques jours, Amnesty International a exhorté le royaume à suspendre toutes les exécutions après que quatre membres d'une même famille ont été décapités pour avoir « reçu des stupéfiants ».

    « Le fait d'exécuter des personnes pour des infractions mineures et sur la base d'“aveux” arrachés sous la torture est devenu honteusement commun en Arabie saoudite. Le mépris total des autorités saoudiennes pour les droits fondamentaux est absolument choquant », a déclaré Said Boume- douha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « L'application de la peine de mort en Arabie saoudite est si éloignée de quelconques paramètres juridiques que cela défie presque l'entendement. »

    Hajras al Qurey, 53 ans, a été condamné à mort le 16 janvier 2013 dans la ville de Najran, dans le sud-est du pays, après avoir été déclaré coupable d'infractions en relation avec le trafic de stupéfiants. Il a été arrêté avec son fils Muhammad le 7 janvier 2012 à al Khadra, à la frontière avec le Yémen, lorsque des douaniers les ont soupçonnés de transporter des drogues dans leur voiture. Muhammad a été condamné à 20 ans de réclusion et 1 000 coups de fouet.

    Les deux hommes affirment avoir été torturés durant leur interrogatoire et ont été privés d'assistance juridique avant leur procès. L'avocat d'Hajras al Qurey s'est plaint du fait que les seuls éléments de preuve invoqués par le parquet pour faire condamner son client étaient des « aveux » obtenus sous la contrainte, mais le tribunal n'a pas pris ses doléances en considération.

    « Il est écœurant que l'État saoudien cautionne le fait d'exécuter des personnes après les avoir torturées pour les obliger à avouer des infractions, puis déclarées coupables à l'issue de procès indignes sans qu'elles ne puissent bénéficier d'une assistance juridique suffisante », a déclaré Said Boumedouha.

    Le nombre d'exécutions a connu une forte hausse dans le pays depuis la fin du Ramadan, le 28 juillet, puisque l'on a recensé 22 exécutions entre le 4 et le 22 août. À titre de comparaison, 17 exécutions ont été annoncées entre janvier et juillet 2014.

    Lundi 19 août, quatre hommes - Hadi bin Saleh Abdullah al Mutlaq et Awad bin Saleh Abdullah al Mutlaq, deux frères, et Mufrih bin Jaber Zayd al Yami et Ali bin Jaber Zayd al Yami, qui étaient frères eux aussi - ont été décapités.

    On les aurait torturés lors de leurs interrogatoires, les soumettant à des passages à tabac et les privant de sommeil, dans le but de leur arracher de faux « aveux ». C'est largement sur la foi de ces « aveux » qu'ils ont été condamnés à la peine capitale.

    Il a été ordonné à leurs familles de cesser de demander à des organisations de défense des droits humains de sauver ces hommes de l'exécution.

    « Il est manifeste que les autorités sont plus soucieuses de menacer les proches des victimes dans le but de les contraindre au silence que de mettre fin à ce phénomène grotesque. »

    Amnesty International s'oppose à la peine de mort dans tous les cas, sans aucune exception. Ce châtiment viole le droit à la vie, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il s'agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

    Dix faits choquants sur la peine de mort en Arabie saoudite


    Plus de 2 000 personnes ont été mises à mort entre 1985 et 2013 dans ce pays. Au moin 22 personnes  ont été exécutées pour la seule période comprise entre les 4 et 22 août 2014, soit plus d'une par jour.

    La peine de mort en Arabie saoudite est appliquée en violation des normes et du droit internationaux relatifs aux droits humains. Les procès des personnes passibles de la peine de mort se déroulent souvent en secret et les accusés bénéficient rarement de l'aide d'avocats.

    Il est possible d'être déclaré coupable uniquement sur la base d'« aveux » obtenus sous la torture ou d'autres formes de mauvais traitements, ou par la ruse.

    Le vol à main armée, l'apostasie, les infractions en relation avec les stupéfiants, le viol, la sorcellerie, et des crimes non violents tels que l'adultère sont passibles de la peine de mort.

    Trois mineurs ont été exécutés en 2013, et pour l'instant un mineur a été condamné à mort cette année, ce qui est totalement contraire à la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant.

    Dans certains cas, les parents de condamnés à mort ne sont pas informés à l'avance de l'exécution de leur proche.

    Le nombre d'étrangers figurant parmi les personnes exécutées est disproportionné, en grande partie parce qu'ils ne bénéficient pas d'une assistance juridique adaptée ni de services de traduction adéquats. Près de la moitié des 2 000 personnes exécutées entre 1985 et 2013 étaient étrangères.

    La peine capitale n'est pas épargnée aux personnes souffrant de troubles mentaux.

    La plupart des exécutions se font par décapitation. Beaucoup ont lieu en public. Dans certains cas, les autorités laissent des corps sans tête sur le sol de places publiques à des fins de dissuasion.

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/saudi-arabia-scheduled-beheading-reflects-authorities-callous-disregard-hum

  • Gaza: impossible de se taire Patrick Baudoin, FIDH

     

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/02/653879823.jpeg

    Pourquoi cette peur, cette retenue à condamner sans réserves les crimes d’Israël ?

    La popu­lation civile de la prison à ciel ouvert qu’est Gaza est soumise à un véri­table carnage. Ce sont des femmes et des enfants qu’on assassine de façon aveugle et dis­pro­por­tionnée. Le dés­équi­libre des forces en pré­sence est criant. D’un côté près de 2000 Pales­ti­niens qui ont été tués, dont environ 80% de civils et plus de 250 enfants, et de l’autre 64 mili­taires et 3 civils israéliens.

    Pourquoi cette pas­sivité, cette com­plai­sance, cette impuis­sance ?

    L’opération « Bordure pro­tec­trice » est un épi­phé­nomène dra­ma­tique qui ne doit pas occulter une réalité de beaucoup plus longue durée, qui est qu’Israël ignore depuis près de 50 ans les réso­lu­tions du Conseil de sécurité des Nations unies qui ont toutes exigé le retrait des ter­ri­toires occupés et l’arrêt de la colonisation.

    Pourquoi l’Etat d’Israël est-​​il le seul vis-​​à-​​vis duquel est tolérée l’absence de sou­mission au droit inter­na­tional ?

    Les agis­se­ments israé­liens dans le cadre de l’opération mili­taire en cours consti­tuent sans dis­cussion pos­sible des crimes de guerre tels que définis par le Statut de la Cour pénale inter­na­tionale, à savoir le fait de diriger inten­tion­nel­lement des attaques contre la popu­lation civile en tant que telle ou contre des biens de caractère civil, qui ne sont pas des objectifs militaires.

    Certes les tirs de roquette du Hamas visent de façon éga­lement indis­cri­minée des popu­la­tions civiles. Ces actes sont tout autant condam­nables et iden­ti­quement qua­li­fiables. Mais il suffit de se référer au nombre de vic­times occa­sionnées par les uns et les autres pour en mesurer la dis­pro­portion. Alors qu’Israël ne connaît pra­ti­quement que des pertes mili­taires, Gaza est soumis à un déluge de feu et de sang et avec des vic­times prin­ci­pa­lement civiles.

    Bien sûr Israël a droit à la sécurité mais ce n’est pas en uti­lisant tou­jours plus la force, la répression et la vio­lence aveugle qu’il obtiendra cette sécurité. Qu’Israël res­pecte le droit inter­na­tional, les droits des pales­ti­niens et alors en cas de viol de sa sécurité cet Etat aurait toute légi­timité à se poser en victime. Mais les auto­rités israé­liennes pré­fèrent jouer aux pom­piers pyro­manes : pousser les pales­ti­niens vers tou­jours plus de désespoir et de radi­ca­li­sation. Demain sera alors pire qu’aujourd’hui.

    LA VIOLENCE AVEUGLE NE CONDUIT PAS À LA SÉCURITÉ

    Israël se targue souvent d’être la seule démo­cratie de la région, mais pré­ci­sément une démo­cratie pour mériter ce nom doit res­pecter les règles de droit vis-​​à-​​vis de tous et pas seulement de ses propres citoyens, ou alors il s’agit d’un leurre. Il est cho­quant de constater que les plus cou­rageux et les plus lucides pour dénoncer la poli­tique du gou­ver­nement israélien sont des israé­liens eux-​​mêmes, mal­heu­reu­sement mino­ri­taires. Il serait sou­hai­table que les Occi­dentaux puissent avoir le même courage. Contester la poli­tique israé­lienne comme on est en droit de contester celle de n’importe quel autre pays n’est pas être ennemi du peuple juif et ne saurait être assimilé de façon mal­honnête à une marque d’antisémitisme.

    Il faut revenir à l’application de la règle de droit et contraindre Israël à suivre cette voie, et ne pas laisser les auto­rités israé­liennes déployer leur pro­pa­gande sur l’utilisation de la légitime défense : tuer des femmes et des enfants réfugiés dans une école ne pourra jamais être considéré comme tel au regard du droit inter­na­tional. Qui aura le courage d’affirmer et d’imposer ces prin­cipes, seuls de nature à mettre un terme à un engrenage infernal qui ne peut conduire qu’au pire, y compris pour Israël ? Il n’est pas d’exemple dans l’histoire que l’on puisse indé­fi­niment bafouer les droits de tout un peuple par le recours à la force. Cela doit être le rôle de l’Union euro­péenne, avec la France en tête : avoir le courage et la clair­voyance de mettre des mots sur ce qui est en train de se passer, et contraindre par tous moyens Israël à cesser cette opé­ration meurtrière.

    Aussi, cet engrenage ne fera que se répéter éter­nel­lement si l’impunité demeure la règle. La justice pénale inter­na­tionale doit pouvoir agir, qua­lifier les actes commis et sanc­tionner les auteurs, pour rendre justice aux vic­times et créer l’espoir que ces crimes ne se répètent pas à l’avenir. Forte de son statut d’Etat obser­vateur auprès des Nations unies, l’Autorité pales­ti­nienne doit accepter la com­pé­tence de la Cour pénale inter­na­tionale, et le Bureau du Pro­cureur de la CPI doit au plus vite ouvrir un enquête sur les crimes commis à Gaza.

    Le Monde, Patrick Baudouin, dimanche 24 août 2014

    Patrick Bau­douin ( Avocat Pré­sident d’honneur de la Fédé­ration inter­na­tionale des ligues des droits de l’Homme FIDH)

    http://www.france-palestine.org/Gaza-impossible-de-se-taire

    Lire aussi:

    http://www.fidh.org/fr/maghreb-moyen-orient/tunisie/Patrick-Baudouin-president-d