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Droits humains - Page 23

  • Expulsion imminente des habitant-e-s de Douar Ouled Dim- Rabat, Maroc (Afriques en lutte)

     

    Appel à la solidarité

    En plein mois de février, les forces de l’ordre ont procédé à la destruction forcée des logements des habitant-e-s de Douar Ouled Dlim situé à Guich Loudaya à Rabat (Maroc). Plus de 36 logements ont été détruits, laissant les habitant-e-s sans aucune ressource. A ce jour, ils/elles vivent dans des campements de fortune, faits de bâches en plastique maintenues par quelques morceaux de bois et de tôles amassés ici ou là. Les forces de l’ordre ont entouré leurs terres- aujourd’hui vendues à la Société d’Aménagement Ryad-, par des panneaux de tôle. Enfermé-e-s dans une prison à ciel ouvert, ces citoyen-ne-s sans terres sont surveillé-e-s par les chiens du service de sécurité mis en place pour les empêcher de reconstruire.

    Parallèlement, au mois de mars, les forces de l’ordre sont intervenues au Douar Drabka, également situé à Guich Loudaya, pour procéder à la destruction des pépinières et des échoppes commerciales dans lesquelles les habitant-e-s vendaient légumes et fruits issus de leurs cultures.

    Situé en plein dans le quartier résidentiel de Hay Ryad, les terres de la tribu Guich Loudaya, sont des terres collectives agricoles, dans lesquelles la tribu Guich vit depuis plusieurs générations. Ces terres leur ont été octroyées par le Sultan Moulay Abderrahmane en 1838, en compensation de leurs services - en tant que tribu guerrière – au royaume chérifien. Depuis son installation sur ces terres, la tribu Guich, à l’origine nomade, a opté pour l’agriculture vivrière.

    Du fait de l’expansion de la ville de Rabat, ces terres constituent un enjeu foncier considérable convoité par les promoteurs immobiliers et par les politiques urbaines. L’accaparement des terres Guich, se fait par l’intermédiaire de la mise sous tutelle du ministère de l’Intérieur qui revend ces terres à des prix dérisoires aux promoteurs immobiliers sous couvert d’un besoin d’urbanisation de la ville de Rabat. Ces opérations sont menées en violation des dispositions du Dahir (décret royal) du 27 avril 1919 qui avait retiré au Ministère de l’Intérieur la tutelle de ces terres et avait accordé la propriété pleine et entière à la collectivité de la tribu Guich.

    Aujourd’hui, les destructions continuent. Depuis le 17 juin, les habitants vivent sous la menace de l’expulsion. Le jeudi 18 décembre 2014, les forces de l’ordre vont procéder à la destruction des maisons restantes et des baraquements en plastique.

    Nous assistons à un démantèlement brutal du dernier bastion existant d’agriculture paysanne de la ville de Rabat et ce au profit de promoteurs immobiliers qui façonnent une ville blanchie de toutes les formes populaires et collectives d’occupation de l’espace. Sous la bénédiction du ministère de l’Intérieur et sous couvert de lutte contre les bidonvilles, la privatisation des terres collectives laisse chaque jour des Marocain-e-s sans terre. La prédation foncière nationale couverte par les directives des instances internationales doivent cesser ! Nous ne voulons pas d’une ville façonnée par des standards internationaux libéraux mis au profit d’une minorité au pouvoir qui, sous couvert de modernisation, entraîne la marginalisation urbaine, détruit toute forme d’autonomie agricole et alimentaire, et massacre les formes traditionnelles de gestion de l’espace.

    Nous, organisations signataires de cet appel :

    - • Réclamons l’arrêt immédiat des expulsions.
    - • Réclamons qu’une solution de relogement adaptée soit proposée aux habitants
    - • Soutenons les citoyens de Guich Loudaya dans leur droit légitime à disposer de leurs terrains et de préserver leur activité agricole.
    - • Appelons toutes les organisations et tous les individus à se mobiliser dans la lutte contre la prédation foncière et exprimer toute la solidarité avec les habitants de Guich Loudaya ainsi que toutes les victimes d’expulsion illégales et illégitimes.

    Stop aux expulsions et à la prédation foncière ! La terre appartient à ses habitant-e-s et à ceux/celles qui la travaillent !

    Organisations signataires de l’appel :


    - • ATTAC Maroc
    - • Droit au logement (France)
    - • No Vox international
    - • AMDH/ Paris Ile de France
    - • ATMF (France)
    - • ACSUR Catalunya
    - • Observatoire de la Dette dans la Globalisation, Catalogne
    - • CGT Andalucia
    - • Confédération paysanne France

    Des liens pour en savoir plus sur l’affaire Guich Loudaya

    Page de solidarité Facebook :

    *• https://www.facebook.com/pages/Stop...

    Liens vidéos youtube :

    - • https://www.youtube.com/watch?v=dcY...
    - • https://www.youtube.com/watch?v=dhP...
    - • https://www.youtube.com/watch?v=JQE...
    - • https://www.youtube.com/watch?v=03j...
    - • https://www.youtube.com/watch?v=DSX...
    - • https://www.youtube.com/watch?v=Aoz...

  • Mohammed al Roken, il faut vraiment être une personne extraordinaire… (Amnesty)

    Mohammed al Roken purge une peine de 10 ans de prison aux Émirats arabes unis.

    Mohammed al Roken purge une peine de 10 ans de prison aux Émirats arabes unis.

    © Juan Osborne pour Amnesty International


    Parfois il disait : « Il faut qu’on parte, ces types-là nous écoutent ». Mais il n’a jamais lâché l’affaire – même lorsque des avocats comme lui recevaient des menaces de mort. Il faut vraiment être une personne extraordinaire pour travailler dans un pareil climat.
    Jennie Pasquarella, avocate américaine qui a travaillé avec Mohammed al Roken en 2011.

    L'avocat Mohammed al Rokena été condamné à 10 ans


    d’emprisonnement en juillet 2013 à la suite d’une vague de répression contre les militants politiques et les défenseurs des droits humains aux Émirats arabes unis. Nous avons rencontré trois personnes qui ont travaillé à ses côtés et nous parlent de ce courageux défenseur des droits humains.


    Il n’a jamais lâché l’affaire
    Jennie Pasquarella est une avocate américaine qui a travaillé avec Mohammed al Roken en 2011 lors du procès de militants des droits humains (les « Cinq des Émirats »).


    La réputation de Doubaï, c’est le luxe et le prestige, mais si l’on fouille un peu sous la surface on découvre une réalité qui n’a rien de reluisant. Les Émirats arabes unis sont un État espion, où tout le monde fait l’objet d’une surveillance maladive, et surtout ceux qui sont censés mettre le pays en danger. C’est un pays qui ne respecte pas l’état de droit – ici on met les gens sous les verrous pour en tirer un profit politique.

    Tout au long du procès nous avons eu des rencontres quotidiennes avec Mohamed al Roken. Il nous donnait tous les détails sur la situation des droits humains aux Émirats et nous expliquait tous les stratagèmes du tribunal. Il nous a consacré un temps incroyable – il était totalement dévoué à la cause des droits humains, de la démocratie, de l’avènement d’une société plus ouverte.

    Nos rencontres avaient lieu dans des lieux publics et il y avait presque constamment des gens qui le surveillaient. Parfois il disait : « Il faut qu’on parte, ces types-là nous écoutent ». Mais il n’a jamais lâché l’affaire – même lorsque des avocats comme lui recevaient des menaces de mort. Il faut vraiment être une personne extraordinaire pour travailler dans un pareil climat.

    Je suis affligée par son arrestation. C’est décourageant. C’est la dernière personne au monde à mériter cela. J’espère qu’une immense armée va se mobiliser en sa faveur. Il a défendu tant de gens !

    Il croit aux droits humains
    Ahmed Mansoor est un militant des droits humains de premier plan, que Mohammed al Roken a défendu lors du procès des « Cinq des Émirats », en 2011.

    Nous avons particulièrement apprécié la contribution de Mohammed al Roken lorsque nous avons rédigé une pétition réclamant l’élection du Parlement au suffrage universel. C’est une grande figure dans le domaine des droits humains, et il suit toutes les évolutions de la situation dans la région. C’est un homme qui inspire confiance.


    Cela fait des années qu’il défend les droits humains aux Émirats arabes unis. Ici, il y a des gens qui sont persécutés simplement en raison de leurs antécédents intellectuels, et finissent par être mutés ou contraints à prendre leur retraite. Il est le seul à s’occuper de ces affaires, pas pour de l’argent mais parce qu’il croit aux droits humains.

    C’est terrible de l’avoir arrêté. Quelqu’un comme lui devrait conseiller les plus hautes instances du pays. Il ne devrait pas avoir à passer un seul jour de sa vie en prison. Quelques semaines avant son arrestation, un membre haut placé de la famille royale à Abou Dhabi l’avait consulté pour un problème personnel. Qu’est-ce qui justifie une pareille volte-face ?

    C’est une grande perte pour les Émirats arabes unis de ne plus pouvoir faire appel à cet homme. Maintenant qu’il est emprisonné, nous n’avons plus personne pour défendre ces cas. Il faut le libérer, dès aujourd’hui – en fait, il aurait dû être libéré hier.

    Un pionnier d’Amnesty International
    Lorsqu’il était chercheur sur l’Arabie saoudite pour Amnesty, Lamri Chirouf a travaillé avec Mohammed al Roken pendant de longues années.


    À Amnesty, on ne pouvait pas aller à Doubaï sans aller voir Mohammed al Roken. Il a été l’un des pionniers de notre travail dans les pays du Golfe. Quand nous lui demandions son avis sur un point de droit, il ne nous facturait jamais rien. Sans des gens comme lui Amnesty ne serait pas connue dans le Golfe.

    C’était une personne extrêmement dévouée. Il était toujours là quand nous organisions des activités dans la région. Nous avons mené un grand projet sur les droits des femmes dans les pays du Golfe, et il nous a aidés à obtenir des soutiens.

    C’est impossible de trouver un reproche à lui faire. Il est tellement impliqué. Il écrit, il participe à des séminaires, il agit. C’est un homme très dynamique. Et il a un fameux sens de l’humour aussi. J’espère qu’il l’a conservé, même après tout ce temps en prison.

    Mohammed al Roken est l'une des 12 personnes et communautés mis en avant dans la campagne d'Amnesty International Écrire pour les droits. Passez à l'action.

    Écrivez une lettre, changez sa vie :
    Demandez au président des Émirats arabes unis de remettre en liberté Mohammed al Roken, immédiatement et sans condition.


    Utilisez la formule d’appel « Monsieur le Président » et envoyez votre lettre à :
    His Highness Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, President of the United Arab Emirates, Ministry of Presidential Affairs, Abu Dhabi PO Box 280, Émirats arabes unis

    Agissez en ligne.

    Pour en savoir plus :

    Les Émirats arabes unis – fiche d’information

    Création :
    2 décembre 1971


    Fédération de sept « émirats » (territoires) semi-autonomes – Abou Dhabi, Ajman, Doubaï, Fujairah, Ras al Khaimah, Sharjah, Umm al Qawain.

    Capitale : Abou Dhabi. Doubaï est l’autre pôle culturel et commercial des Émirats.

    Population : Neuf millions d’habitants. Seulement 10 % ont la nationalité émirienne. Il y a une grande majorité de migrants, originaires de l’Asie du Sud pour la plupart. Beaucoup travaillent dans d’importants chantiers de construction.

    Président : Le cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, souverain d’Abou Dhabi, est arrivé au pouvoir en novembre 2004, après la mort de son père.

    Démocratie : Le gouvernement n’est pas issu d’élections.

    Médias : La législation sur la presse est stricte. La censure n’est pas rare et il est dangereux de critiquer les familles au pouvoir.

    Droits humains : Les organisations de la société civile ne peuvent pas travailler ouvertement, ce qui laisse peu de latitude au débat public.

    Répression : De très nombreuses arrestations, de probables cas de torture et des procès totalement iniques ont suivi la publication en mars 2011 d’une pétition signée par 133 citoyens de premier plan, dont Mohammed al Roken, et réclamant des réformes démocratiques.

    Football et compagnies aériennes : Etihad Airways – sponsor du club de football de Manchester City, qui évolue en Ligue 1 du championnat britannique – est une compagnie aérienne basée à Abou Dhabi et appartenant à des membres de la famille au pouvoir dans les Émirats. La compagnie Emirates – sponsor de plusieurs grands clubs de football, dont Arsenal, le Paris Saint-Germain, le Real Madrid et l’AC Milan – est la propriété du gouvernement de Doubaï.

  • La destruction par Israël de grands immeubles à Gaza : des opérations massives, arbitraires et non justifiées (Amnesty)

     

    Des Palestiniens rassemblés devant les ruines d'un centre commercial qui, selon des témoins, a été touché par une frappe aérienne, à Rafah en 2014.

    Des Palestiniens rassemblés devant les ruines d'un centre commercial qui, selon des témoins, a été touché par une frappe aérienne, à Rafah en 2014.

     

    Tous les éléments que nous avons rassemblés prouvent que cette destruction massive a été exécutée délibérément, sans justification militaire.
    Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International
    Le déroulement des attaques comme les déclarations faites à l’époque par des porte-parole de l’armée israélienne révèlent qu’elles ont été décidées à titre de sanction collective contre la population de Gaza et qu’elles visaient à détruire ses moyens de subsistance déjà précaires.
    Philip Luther

     

     

    Les frappes aériennes qui ont visé de grands immeubles dans les derniers jours de l’opération Bordure protectrice menée par l’armée israélienne à Gaza en août 2014 sont des attaques directes et délibérées contre des constructions civiles et constituent des crimes de guerre, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mardi 9 décembre.

    Intitulé « Rien n’est à l’abri ». La destruction par Israël de grands immeubles à Gaza, ce document démontre que les attaques dirigées contre quatre grands immeubles dans les quatre derniers jours du conflit étaient contraires au droit international humanitaire. L’organisation y demande l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale sur ces attaques.

    « Tous les éléments que nous avons rassemblés prouvent que cette destruction massive a été exécutée délibérément, sans justification militaire, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Le déroulement des attaques comme les déclarations faites à l’époque par des porte-parole de l’armée israélienne révèlent qu’elles ont été décidées à titre de sanction collective contre la population de Gaza et qu’elles visaient à détruire ses moyens de subsistance déjà précaires. »

    Même si des militaires israéliens ont averti les habitants des immeubles visés qu’ils devaient évacuer les lieux avant leur destruction, plusieurs dizaines de personnes se trouvant dans des bâtiments voisins ont été blessées, et des centaines d’autres ont tout perdu : leurs logements, leurs fonds de commerce ou leurs bureaux et leurs effets personnels.  

    Dans les quatre cas, les habitants paniqués ont quitté à la hâte les immeubles, sans avoir pu généralement emporter d’affaires, par exemple leurs papiers, leurs bijoux ou leurs économies.

    Après l’attaque, il n’est resté que le squelette de béton armé du Centre commercial municipal de la ville de Rafah, qui abritait une galerie marchande, un garage, plusieurs bureaux et un centre de santé. Les entreprises installées dans ce bâtiment pourvoyaient aux besoins de centaines de familles, qui rencontrent aujourd’hui des difficultés pour vivre dans des conditions décentes.

    Hormis de vagues affirmations laissant entendre qu’un centre de commandement du Hamas se trouvait dans l’un des immeubles démolis et qu’un autre abritait des « équipements liés aux militants palestiniens », les autorités israéliennes n’ont fourni aucune information expliquant pourquoi elles avaient entièrement détruit quatre bâtiments.

    « Même si les autorités israéliennes avaient de bonnes raisons de croire qu’une partie d’un immeuble visé était utilisée à des fins militaires, elles avaient l’obligation de choisir des moyens et des méthodes d’attaque limitant au maximum les dommages aux civils et à leurs biens, a déclaré Philip Luther. L’armée israélienne avait déjà mené des frappes aériennes contre des appartements précis de tours d’habitation sans pour autant les détruire entièrement. »

    Amnesty International a transmis les résultats de ses recherches sur ces raids aériens aux autorités israéliennes, et leur a demandé de lui indiquer pourquoi chacune de ces attaques avait été menée ; quels étaient les personnes ou les biens visés ; quelles précautions avaient été prises pour réduire les risques encourus par les civils ; et si une enquête avait eu lieu ou était en cours.

    Seul le contrôleur de l’État – qui exerce des fonctions de médiateur – a répondu, expliquant simplement le champ de ses investigations sur l’opération Bordure protectrice. Les pouvoirs publics qui auraient pu réellement répondre à ces questions sont restés muets.

    Des violations du droit international humanitaire imputées à Israël, au Hamas et aux groupes armés palestiniens pendant le conflit ont été recensées par Amnesty International, qui les condamne systématiquement. Ce rapport et un autre document rendu public en novembre, Des familles sous les décombres. Les attaques israéliennes contre des habitations, traitent des attaques israéliennes, mais une autre publication actuellement en cours de rédaction sera axée sur les violations commises par le Hamas.

    Jusqu’à présent, les enquêtes sur les atteintes présumées au droit international perpétrées par les forces israéliennes ou palestiniennes dans la bande de Gaza et en Israël n’ont pas brillé par leur indépendance, leur exhaustivité ou leur impartialité.

    Amnesty International demande à ce que la commission d’enquête établie par les Nations unies puisse mener à bien ses investigations, sans entraves. Elle engage aussi les autorités israéliennes à ne plus empêcher ses chercheurs et d’autres organisations de défense des droits humains de se rendre à Gaza.

    « Une enquête indépendante et impartiale doit être menée sur les crimes de guerre qui auraient été commis, et les auteurs présumés de ces actes doivent être traduits en justice, dans le respect des normes d’équité des procès. Les personnes dont le logement et les moyens de subsistance ont été détruits illégalement méritent justice et doivent obtenir pleinement réparation », a déclaré Philip Luther.

     

    http://www.amnesty.org/fr/news/israels-destruction-multistorey-buildings-extensive-wanton-and-unjustified-2014-12-09

  • Des ONG exhortent les gouvernements à réinstaller 5 % des réfugiés syriens d'ici à la fin de 2015 (Amnesty)

    Plus de 30 organisations internationales humanitaires et de défense des droits humains appellent les gouvernements qui vont se réunir à Genève le 9 décembre 2014 à s’engager à accueillir, d’ici à la fin de 2015, au moins 5 % des réfugiés syriens les plus vulnérables actuellement installés dans les pays voisins de la Syrie – soit 180 000 personnes.

    Au cours de cette réunion, organisée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les gouvernements vont prendre des engagements concernant la réinstallation ou tout autre forme d’accueil humanitaire des réfugiés syriens. Selon les estimations, jusqu’à 3,59 millions de personnes auront fui le conflit syrien pour trouver refuge dans des pays voisins à la fin de l’année 2014. À ce jour, la communauté internationale s’est engagée à réinstaller moins de 2 % de ces réfugiés, sans réellement préciser dans quel délai.

    Les pays voisins de la Syrie font preuve d’une générosité incroyable depuis trois ans et demi, mais le poids de cette crise pèse fortement sur leurs infrastructures et leurs services publics. Plus d’un million de réfugiés sont actuellement enregistrés en Turquie, et autant au Liban. Un habitant du Liban sur quatre est actuellement un réfugié ayant fui la Syrie. La Jordanie en accueille plus de 618 000, et l’Irak 225 000 (en plus des millions d’Irakiens déplacés à l’intérieur du pays). Les réfugiés et les populations qui les accueillent paient le prix de la baisse actuelle des moyens, de même que tous ceux qui essaient encore de fuir le conflit syrien mais se heurtent aux restrictions de passage et aux fermetures de frontières mises en place par les pays voisins de la Syrie.

    « La situation des réfugiés syriens les plus vulnérables devient de plus en plus désespérée. Certains – dont des enfants malades, qui pourraient mourir faute de traitements – ne peuvent tout simplement pas survivre dans cette région. L’aide humanitaire ne peut plus être la seule solution : il est temps que les gouvernements des pays riches intensifient leurs efforts et tendent une bouée de sauvetage à 5 % des réfugiés d’ici à la fin de 2015 », a déclaré Justin Forsyth, directeur général de Save the Children.

    « Nous sommes face à l’une des pires crises en matière de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, avec des millions de civils déplacés, principalement des femmes et des enfants, a déclaré Mark Goldring, directeur exécutif d’Oxfam Royaume-Uni. Nous comptons sur les gouvernements réunis à Genève pour faire preuve au plus vite de la solidarité internationale qui est absolument nécessaire pour améliorer la vie des réfugiés les plus vulnérables. »

    Cinq pour cent, ce n’est qu’une toute petite partie des réfugiés, mais cela reviendrait tout de même à redonner l’espoir d’un avenir meilleur et de la sécurité à au moins 180 000 personnes d’ici à la fin de 2015, notamment aux victimes de la torture, aux réfugiés qui ont besoin de soins médicaux importants, et aux femmes et aux enfants vulnérables – identifiés comme tels par le HCR. En outre, le fait d’accueillir les réfugiés les plus vulnérables en leur proposant une réinstallation ou un titre de séjour pour raisons humanitaires soulagerait aussi les pays voisins de la Syrie du coût que représentent les dépenses immédiates nécessaires pour les soigner, les aider ou les protéger.

    « Face à l’effondrement de la solidarité internationale, les pays voisins de la Syrie restreignent de plus en plus le passage à leurs frontières. Les civils syriens désespérés ne peuvent plus échapper à la guerre. Les pays riches doivent revoir à la hausse leurs engagements d’accueil, tout en augmentant l’aide qu’ils apportent à la région afin que les frontières restent ouvertes », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien des réfugiés (NRC).

    « Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de frontière commune avec la Syrie que cela nous dégage de toute responsabilité. »

    La coalition d’ONG demande aussi aux États qui, traditionnellement, n’accueillent pas de réfugiés syriens sur leur territoire, comme les pays du Golfe et d’Amérique latine, de participer à l’effort international en s’engageant à réinstaller ou à accueillir à titre humanitaire un certain nombre de réfugiés.

    « Compte tenu de l’ampleur de la crise, il est temps que la communauté internationale dans son ensemble accentue considérablement ses efforts pour prendre sa part de responsabilité et ainsi soulager les pays voisins de la Syrie. Les pays qui, jusqu’ici, ne se sont engagés à accueillir qu’un nombre insignifiant de réfugiés, voire aucun, doivent proposer beaucoup plus de places aux réfugiés syriens », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

    Les gouvernements peuvent aussi aller encore plus loin en trouvant des moyens innovants d’aider les réfugiés syriens en 2015, par exemple en leur proposant des permis de travail et des places à l’université, tout en leur offrant toutes les protections requises conformément à la Convention relative au statut des réfugiés adoptée en 1951.

    /FIN

    Pour obtenir de plus amples informations ou organiser une interview, veuillez contacter :

    -
    En Jordanie : Karl Schembri, responsable régional Médias, Save the Children, karl.schembri@savethechildren.org, +962 (0) 7902 20159


    - Au Liban : Joelle Bassoul, conseillère Médias pour la crise en Syrie, Oxfam, jbassoul@oxfam.org.uk, +961-71525218

    - Aux États-Unis : Oliver Money, responsable des relations Médias, International Rescue Committee, oliver.money@rescue.org, +1-646 318 7307

    - Au Royaume-Uni : Sara Hashash, attachée de presse pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amnesty International, Sara.hashash@amnesty.org, + 44 (0) 20 7413 5511


    ABAAD (Liban)

    ACTED
    ACTION CONTRE LA FAIM
    ACTIONAID
    AMEL (Liban)
    AMNESTY INTERNATIONAL
    ASSOCIATION EUROPÉENNE POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME
    ASSOCIATION TURQUE POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS (İHD)
    BRITISH REFUGEE COUNCIL
    CARE INTERNATIONAL
    CARITAS
    CENTRE FOR REFUGEE SOLIDARITY
    CENTRE LIBANAIS DES DROITS HUMAINS
    CHILDRENPLUS
    CONSEIL DANOIS POUR LES RÉFUGIÉS
    CONSEIL EUROPÉEN SUR LES RÉFUGIÉS ET LES EXILÉS
    CONSEIL NORVÉGIEN POUR LES RÉFUGIÉS
    FRONTIERS RUWAD ASSOCIATION (Liban)
    HANDICAP INTERNATIONAL
    INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE
    ISLAMIC RELIEF
    JREDS (Jordanie)
    LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
    MEDAIR
    MÉDECINS DU MONDE
    MUSLIM AID
    OXFAM
    PREMIÈRE URGENCE- AIDE MÉDICALE INTERNATIONALE
    RÉSEAU EURO-MÉDITERRANÉEN DES DROITS DE L’HOMME
    SAVE THE CHILDREN
    SAWA FOR DEVELOPMENT AND AID (Liban)
    SYRIA INGO REGIONAL FORUM
    UN PONTE PER

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/governments-urged-resettle-5-cent-refugees-syria-end-2015-2014-12-05

  • Dimanche place Tahir

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    Dimanche: Manifestations importantes dans de nombreuses universités et surtout aux universités de "l'Institut technologique du 10 de  Ramadan ", l' "Université égyptienne de Science et Technologie" et la "Shorouk Academie". Aujourd'hui dimanche 30.11, place Tahrir: "Tuez-moi, vous serez déclarés innocents".

     

  • Mahienour el-Massry, l’Egyptienne qui fait trembler Al-Sissi (les Inrocks)

    Le procès de l’avocate égyptienne Mahienour el-Massry pour « vandalisme et violences envers des forces de police » vient d’être repoussé au 8 décembre par un tribunal d’Alexandrie. Il y a dix jours, elle recevait le prix Ludovic Trarieux à Rome. En 1985, ce prix, décerné à un avocat, avait été attribué à Nelson Mandela.

    “Elle mène les cortèges, hurle les slogans, se met nez à nez avec les représentants des forces de l’ordre (…) Elle soutient les pêcheurs expropriés, les étudiants emprisonnés, elle visite les familles des martyrs de la révolution pendant les fêtes. Elle est partout”. Comme beaucoup, Youssef el-Chazli ne tarit pas d’éloges. Le sociologue a croisé son chemin plus d’une fois, dans les manifs, les réunions de coordination d’activistes et en garde un souvenir saillant. “Mahie paraît être angélique, non humaine, par bien des égards”, dit-il.

    Soif de justice

    On la dit “tenace“, dotée d’une “modestie authentique” et “déterminée” à faire triompher la révolution du 25 janvier 2011, parce que “les gens méritent mieux”, dit-elle. Mahienour a imprimé dans l’esprit des Egyptiens son regard abîmé sur une révolution en perdition qu’il faut sauver, et sa soif de justice à tout prix. “La révolution aura échoué le jour où on n’y croira plus”, assure-t-elle.

    Grève de la faim pendant 48 jours

    En ce jour d’automne, cet acharnement pour la justice la plante dans un tribunal d’Alexandrie. Pour la deuxième fois en quelques mois. Elle n’est pas ici en tant qu’avocate, c’est l’accusée. Placide à côté de son avocat qu’elle jure “détester parce qu’il est bon”, la jeune femme est chétive, elle a perdu plus de 15 kilos et vient de stopper une grève de la faim qui a duré 48 jours. Elle a promis de la reprendre si elle est de nouveau incarcérée.

    En juin, elle était condamnée à deux ans de prison pour une manifestation non-autorisée qui réclamait la condamnation des meurtriers de Khaled Said, battu à mort par des policiers en 2010. Libérée en appel après six mois de détention, elle comparaît dans une autre affaire pour “violence envers les forces de l’ordre” alors qu’elle se rendait dans un poste de police de Nasr City pour défendre les droits d’un jeune homme tout juste arrêté. “Procès politique !”, s’époumonent ses soutiens. Et ils sont nombreux à dénoncer le pouvoir qui musèle toutes les grandes gueules.

    Son nom sur des bulletins de vote

     

    Lors de sa première détention, une campagne colossale a été menée pour appeler à sa libération. Les #FreeMahienour ont fleuri sur Twitter, son visage placardé sur les murs du Caire et d’Alexandrie, le portrait de Nefertiti détourné à son effigie, son nom inscrit sur les bulletins de vote lors de l’élection présidentielle. Elle était partout… Si bien que quand on la rencontre pour la première fois, on a l’impression de déjà la connaître.

    Un bout de femme qui “ne comprend pas pourquoi on parle d’[elle], elle n’a vraiment rien fait de spécial”, insiste-t-elle “j’ai juste été en prison comme des milliers de gens”. Certes, mais elle avait le choix. “Nous étions six à être jugés, j’y suis allée de moi-même, en sachant pertinemment que je serai mise en prison, c’était une manière de mettre en lumière  mes coaccusés, moins connus et moins soutenus que moi”. 

    “Victime d’idées corrompues”

    Quand elle est libérée début septembre, et que des centaines de ses compagnons restent en prison, elle le vit presque comme une déception.  “Le juge a dit que j’étais victime d’idées corrompues”. A savoir “la liberté, la justice sociale, l’égalité”, peste-t-elle, mettant sa libération sur le compte d’un geste politique de la part d’Al-Sissi au même moment en visite à l’ONU : “ce criminel de guerre” comme elle l’a souligné lors de la remise du prix Ludovic Trarieux, à Rome.

    Elle, militante renommée qui se dit “mauvaise avocate” conchie le système judiciaire égyptien. “Je ne crois pas en les lois, je crois en la justice. C’est tout à fait différent”. 

  • Maroc : Boycott du Forum mondial des droits de l’homme (Afriques en Luttes)

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    Exposé des motifs du boycott du Forum mondial des droits de l’homme

    Le Maroc accueille du 27 au 30 novembre prochain le Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech. La tenue de cet événement coïncide avec une politique de musèlement des libertés publiques et de répression subie par les organisations des droits humains. Des activités de plusieurs ONG marocaines ont été purement et simplement interdites.

    D’autres n’ont pu accéder à des espaces publics qu’elles avaient réservés au préalable. Derniers exemple en date : l’interdiction subie par le Centre Ibn Rochd le 2 novembre dernier lors d’une activité de formation de journalistes, l’emprisonnement d’un jeune rappeur, l’interdiction d’une caravane de solidarité avec les migrants de Tanger, l’interdiction de rassemblements syndicaux en préparation à la grève générale du 29 octobre dernier, la répression des mouvements ouvriers, populaires, estudiantins ou du Mouvement du 20 février, les poursuites contre les victimes du microcrédit, les violences, discriminations et refoulements à l’encontre de migrants, etc… ATTAC Maroc subit également depuis des années cette chape de plomb. L’Etat nous prive de notre droit au renouvèlement de notre récépissé légal. Les autorités de la ville de Rabat refusent de recevoir son dossier légal, en 1ère instance, Le Tribunal administratif de Rabat a refusé en première instance le recours déposé par l’association qui a fait appel de ce premier jugement.

    L’Etat marocain veut maquiller ces reculs en organisant un Forum international sur les droits humains. Mais parallèlement le gouvernement continue d’imposer des politiques néolibérales détruisent les droits économiques, sociaux et culturels de la grande majorité des citoyens. Les programmes d’ajustement, d’austérité, d’endettement, de privatisation des services publics et la signature des accords de libre-échange et approfondissent la pauvreté, le chômage, la précarité et l’analphabétisme. Ces politiques sont antinomiques avec les fondements des droits humains.

    L’Etat veut profiter de la présence d’institutions internationales, financières, commerciales et des ONG internationales et nationales pour redorer son blason. Ce Forum sera l’occasion pour les institutions d’une démocratie de façade pour exposer un simulacre d’Etat de droit. L’Etat mobilisera ses ONG pour vanter de soi-disant avancées démocratiques et légitimer ainsi la répression des libertés.

    Quelle légitimité a un forum de droits humains auquel participent le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui imposent des politiques destructrices à l’échelle du globe ? Quelle crédibilité a un forum auquel participent des gouvernements qui appliquent des cures d’austérité condamnant les populations à la pauvreté et l’exclusion. Ce Forum, dominé par les bailleurs de fonds internationaux et les gouvernements ne peut être comparé aux Forums sociaux mondiaux (FSM) qui visent eux à construire des alternatives populaires aux politiques des Institutions Financières Internationales et aux impérialistes. Ce Forum connaitra l’absence de réseaux militants comme la Marche mondiale des femmes, Via Campesina, Attac International, le CADTM, etc…Ce Forum est également boycotté par l’ASDHOM.

    La nature des organisateurs de ce Forum, le budget colossal qui lui est consacré, montrent bien que le Maroc s’apprête à accueillir une fois encore une kermesse du gaspillage, du clinquant et des annonces sans lendemain. A notre sens, la participation aux travaux de ce Forum n’apportera pas grand-chose, mais servira à masquer la politique de répression en cours actuellement.

    C’est en fonction de tous ces éléments qu’Attac Maroc refuse de prendre part à ce Forum et considère que la défense des droits humains exige une large mobilisation populaire.

    Attac Maroc se déclare disposée à participer à toutes les formes d’actions extérieures au Forum visant à dénoncer le recul des libertés publiques au Maroc, en collaboration avec toutes les voix qui résistent à l’oppression dans notre pays.

    Le Secrétariat national, le 8 novembre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-boycott-du-forum-mondial-des

  • Jérusalem, capitale de l’apartheid (Julien Salingue)

    Et soudain, les médias et les gouvernements occidentaux firent semblant de découvrir que Jérusalem était une ville « sous tension ». La preuve ? Des Palestiniens attaquent des Israéliens et plusieurs morts sont à déplorer…

     

    Une fois de plus, difficile de croire aux larmes de crocodile de nos dirigeants, sans même parler des jérémiades des officiels israéliens : depuis des décennies, la politique de l’État d’Israël à Jérusalem est connue et documentée ; depuis des décennies, cette politique est guidée par trois principes : colonisation, expulsion, discrimination. Et elle suscite la révolte, légitime, des Palestiniens.

     

    Une explosion annoncée
    « Les [récents] développements à Jérusalem-Est ont été caractérisés par l’expansion de la colonisation et un nombre considérable de maisons démolies et de Palestiniens expulsés. Israël poursuit activement, en pratique, l’annexion illégale de Jérusalem-Est en affaiblissant la communauté palestinienne de la ville, en empêchant le développement urbain des Palestiniens et, au bout du compte, en séparant Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie ».


    Mais de qui émane donc ce constat sans ambiguïté ? D’un rapport rédigé… en 2009 par les 28 diplomates de l’Union européenne en poste à Jérusalem. La version actualisée de ce rapport, en 2014, dénonçait « l’accélération sans précédent de la colonisation » et alertait : « il existe un risque significatif pour que des incidents sur l’esplanade des mosquées [...] suscitent des réactions extrêmes aussi bien localement qu’à travers le monde arabo-musulman ».


    À la fin du mois d’octobre, le journaliste israélien Gideon Levy s’interrogeait, dans le quotidien Haaretz : «  Les arrestations massives à Jérusalem, qui n’ont éveillé aucun intérêt en Israël, l’invasion des colons dans les quartiers arabes avec le soutien du gouvernement et des tribunaux, la négligence criminelle dont la ville est responsable – tout ceci aura un coût. Combien de temps encore les Palestiniens verront-ils leurs enfants craindre de quitter leur maison de peur d’être attaqués dans la rue par des hooligans ? Combien de temps verront-ils leurs enfants arrêtés à chaque jet de pierre ? Combien de temps observeront-ils l’abandon de leurs quartiers ? Combien de temps consentiront-ils à leur expulsion tacite de la ville ? »

     

    Une colère qui vient de loin


    Autant dire que pour quiconque observe un tant soit peu la situation à Jérusalem, nulle surprise relative aux actuelles « tensions ». Après la conquête militaire de la partie arabe de Jérusalem en 1967, les autorités israéliennes n’ont classé que 13 % de Jérusalem-Est comme « zone constructible » pour les Palestiniens, contre 35 % pour la colonisation. Les colonies se sont développées à grande vitesse (plus de 200 000 colons aujourd’hui) tandis que les Palestiniens recevaient les permis de construire au compte-gouttes. Au cours des dix dernières années, ils en ont obtenu moins de 200 par an, alors qu’ils en ont besoin de dix fois plus pour absorber la croissance de la population. Ils construisent donc de manière « illégale » et s’exposent à des démolitions : plus de 1 200 bâtiments détruits depuis 2000 ; plus de 80 000 Palestiniens de Jérusalem vivent aujourd’hui dans des logements considérés comme « illégaux » par Israël et sont sous la menace d’un ordre de démolition.


    Les Palestiniens de Jérusalem ont un statut juridique particulier : ils sont porteurs d’une « carte de résident » qui leur permet, entre autres, de voter aux élections municipales ou de travailler en Israël. Mais l’obtention, la conservation ou le renouvellement de cette carte est un véritable parcours du combattant, et nombre de Palestiniens perdent leur statut de résident chaque année : dossier incomplet (douze documents administratifs sont nécessaires dans certains cas), absence prolongée, condamnations pénales… Tous les motifs sont bons pour les déchoir de leur statut de résident. Depuis 1994, 11 000 Palestiniens ont ainsi perdu ce statut.


    On ne sait donc si l’on doit rire ou pleurer lorsque l’on attend un officiel israélien s’insurger contre les récentes « violences » palestiniennes et déclarer sans sourciller : « il faut que la coexistence pacifique entre juifs et Arabes continue à Jérusalem ». La ville a fait l’objet, depuis des décennies, d’une politique de judaïsation, dont l’objectif est de contrer toute revendication de souveraineté palestinienne sur ce qu’Israël présente comme sa « capitale une et indivisible ». Nulle surprise, dès lors, à ce que les Palestiniens de Jérusalem se soulèvent régulièrement, comme c’est le cas actuellement. Une colère qui ne cessera que lorsque les politiques coloniales et oppressives auront pris fin.

     

    Julien Salingue 19 novembre 2014

     

    Source : site du NPA

  • Émirats arabes unis. La répression contre la dissidence dévoile la sombre réalité (Amnesty)

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    Derrière une façade tape-à-l’œil et glamour

    Aux Émirats arabes unis, de nombreux militants sont harcelés, arrêtés, voire torturés en détention, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport qui braque les projecteurs sur les méthodes répressives auxquelles recourt le gouvernement pour faire taire ses détracteurs.

    Intitulé “There is no freedom here”: Silencing dissent in the UAE, ce document lève le voile sur le climat de peur qui règne dans le pays depuis 2011, les autorités étant prêtes à aller très loin pour éliminer toute dissidence, critique ou appel à la réforme dans le sillage des soulèvements populaires qui ont balayé l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

    « Aux Émirats arabes unis, derrière la façade bling-bling et glamour, une facette bien plus sombre fait apparaître le pays comme un État très répressif où les militants qui critiquent le gouvernement peuvent être jetés en prison pour un simple tweet », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

    Sont notamment pris pour cibles des avocats, des professeurs d’université, des étudiants et des militants de la société civile, dont certains sont liés à l’Association pour la réforme et l’orientation sociale(al Islah), organisation populaire et pacifique qui, selon le gouvernement, entretient des liens avec les Frères musulmans en Égypte. Leurs proches se retrouvent également dans le collimateur des pouvoirs publics.

    Le rapport, publié à l’approche du Grand prix de Formule 1 qui se déroulera à Abou Dhabi les 22 et 23 novembre, dénonce le gouffre entre l’image publique que les Émirats arabes unis s’efforcent de faire passer, à savoir celle d’un État dynamique et moderne, d’un pouvoir économique en plein essor, qui se démarque par ses hôtels de luxe, ses gratte-ciel et ses centres commerciaux à la pointe du design, et la réalité moins reluisante que vivent les militants, persécutés et soumis à des disparitions forcées, à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements.

    « Des millions de spectateurs à travers le monde vont regarder le Grand prix de Formule 1 d’Abou Dhabi ce week-end. Pourtant, la plupart n’auront aucune idée de ce qu’endurent les militants aux Émirats arabes unis, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    « L’ampleur de la répression est effrayante, mais force est de constater que le monde est très peu informé du traitement réservé aux militants qui critiquent le gouvernement, ainsi qu’à leurs familles. Il est temps que les alliés internationaux des Émirats arabes unis ouvrent les yeux sur les atteintes aux droits humains endémiques commises par les autorités et fassent passer les droits humains avant les intérêts économiques. »

    La répression contre la dissidence a été déclenchée par la pétition d’un groupe de 133 personnes en mars 2011, qui réclamaient une réforme politique et le droit de voter et d’élire un Parlement.

    Depuis, plus de 100 militants pacifiques et détracteurs du gouvernement ont été poursuivis ou emprisonnés pour des infractions liées à la sécurité nationale ou à la cybercriminalité. Plus de 60 d’entre eux croupissent en prison, purgeant des peines allant jusqu’à 14 ans.

    Dans son rapport, Amnesty International explique que ces hommes et leurs familles ont été victimes d’intimidation, arrêtés de manière arbitraire et incarcérés par les autorités.

    Parmi eux figure le prisonnier d’opinion Mohammed al Roken, éminent avocat spécialisé dans la défense des droits humains qui subit depuis des années le harcèlement du gouvernement, parce qu’il dénonce le bilan des Émirats arabes unis en termes de droits fondamentaux et réclame des réformes démocratiques. Il purge une peine de 10 ans de prison. Il a été condamné à l’issue du procès collectif entaché de graves irrégularités de 94 militants devant la chambre de la Cour suprême fédérale chargée de la sûreté de l’État – un procès connu sous le nom des « 94 Émiriens ».

    Dans une autre affaire emblématique, Osama al Najjar, 25 ans, a été arrêté en mars 2014 après avoir exprimé dans des commentaires postés sur Twitter son inquiétude au sujet des mauvais traitements infligés à son père, Hussain Ali al Najjar al Hammadi, et à d’autres prisonniers politiques détenus à la prison d’al Razeen à Abou Dhabi. Après son arrestation, il a été détenu à l’isolement où, selon son témoignage, on lui a asséné des coups de poing, on l’a roué de coups partout sur le visage et le corps, et on l’a menacé de recevoir des décharges électriques.

    Son père purge au total 11 ans de prison, après avoir été déclaré coupable aux termes de vagues infractions liées à la sécurité nationale, à l’issue de deux procès collectifs iniques. Lorsqu’il a été appréhendé en 2012, il a passé huit mois à l’isolement, dans des conditions s’apparentant à une disparition forcée.

    « Les autorités des Émirats arabes unis doivent mettre fin à ces arrestations et détentions arbitraires, ainsi qu’aux disparitions forcées. Le père comme le fils dans cette affaire sont des prisonniers d’opinion qui doivent être libérés immédiatement et sans condition, tout comme les prisonniers détenus simplement pour avoir exercé sans violence leurs droits à la liberté d’expression et d’association », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Amnesty International demande aux autorités émiriennes de réviser les lois qui érigent en infraction l’exercice pacifique des droits à la liberté d’expression et d’association, notamment la loi relative à la cybercriminalité et la nouvelle loi antiterroriste adoptée en août 2014.

    Certains prisonniers ont déclaré avoir été torturés et maltraités, racontant que les personnes chargées de les interroger leur avaient arraché les ongles, les avaient roués de coups et suspendus la tête en bas pendant de longues périodes, leur avaient retiré des poils à la barbe et à la poitrine, et avaient menacé de leur infliger des décharges électriques, de les violer et de les tuer.

    Amnesty International exhorte les autorités à condamner publiquement la torture et à prendre des mesures efficaces afin d’interdire et de prévenir toutes les formes de torture et de mauvais traitements. Elles doivent aussi mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur les allégations de torture et amener les responsables présumés à rendre des comptes.

    « Les Émirats arabes unis ne peuvent pas se proclamer nation progressiste et partenaire commercial sur la scène internationale, et se targuer d’être membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, tout en enfermant leurs détracteurs au motif qu’ils expriment leurs opinions sans violence », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Le procès des « 94 Émiriens » a été marqué par de nombreuses irrégularités et la procédure fut déficiente et inique. Le système judiciaire aux Émirats n’est ni indépendant ni impartial, les tribunaux semblant souvent se contenter de valider les décisions prises par l’exécutif. Trop souvent, les accusés ne peuvent pas consulter leur avocat et n’ont pas le droit de faire appel de leur condamnation. Dans de nombreuses affaires, les poursuites se fondent sur des « aveux » obtenus sous la contrainte pour condamner les prévenus, en violation du droit international relatif aux droits humains.

    Entre autres méthodes de harcèlement et d’intimidation, les autorités retirent la nationalité aux militants et punissent leurs familles en bloquant leurs possibilités d’évolution au niveau de l’éducation ou de l’emploi.

    Les autorités émiriennes ont répondu aux préoccupations soulevées par Amnesty International dans ce rapport en affirmant que la promotion des droits humains était « en cours ».

    « Nous attendons désormais des autorités émiriennes qu’elles prennent des mesures rapides et concrètes qui démontrent leur engagement envers la protection des droits fondamentaux, et qu’elles en finissent avec les beaux discours destinés à passer sous silence la répression qui sévit dans le pays », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.
    18 novembre 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/uae-ruthless-crackdown-dissent-exposes-ugly-reality-beneath-fa-ade-glitz-an

     

     

  • Liberté immédiate pour Wafaa Charaf !(Anticapitaliste.ch)

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    Nous reproduisons, ci-dessous, l’appel international à libérer Wafaa Charaf, emprisonnée à Tanger en raison de ses activités militantes.

    Wafaa Charaf a été arrêtée et mise en détention préventive le 9 juillet 2014 à Tanger. Elle avait déposé plainte contre X le 27 avril 2014 pour enlèvement séquestration et menaces qu’elle avait subis à l’issue d’un rassemblement de soutien aux membres du bureau syndical de la multinationale Greif licenciés pour avoir créé une section syndicale.

    Elle a déclaré avoir été séquestrée plusieurs heures, questionnée sur ses activités militantes et insultée, avant d’être abandonnée hors de la ville de Tanger. De victime, Wafaa deviendra une accusée. Comme sa famille et ses camarades ,elle sera convoquée plusieurs fois par semaine au commissariat et harcelée de questions alors que la police n’avançait pas sur l’identité des responsables de l’enlèvement de Wafaa . Le 11 août, Wafaa a été condamnée à un an de prison ferme et à 1000dh d’amende et 50 000dh (5000€) de dommages pour « mensonges et diffamation », au cours d’un procès inéquitable alors que le militant Boubker Khamlichi, ex-detenu politique accusé de complicité avec Wafaa est acquitté. Wafaa fera appel.

    Le procès en appel sera reporté 3 fois et le tribunal doublera la peine de Wafa qui sera condamnée à deux ans de prison tandis que Boubker sera condamné à un an avec suris. Les amendes et dommages maintenus. Rappelons que la jeune femme de 26 ans est une militante active au sein de la jeunesse de la Voie Démocratique, du mouvement du 20 Février et de l’Association Marocaine des Droits Humains. Elle a participé à plusieurs réunions et sit-in de soutien aux ouvriers et ouvrières de la zone Franche de Tanger. Elle est membre du réseau de soutien aux migrants subsahariens réprimés par les forces de police marocaines. L’arrestation de Wafaa à Tanger n’est pas due au hasard. La Zone franche bénéficie d’exonération de charges fiscales et sociales : The « Tangier Free Zone » (TFZ) confère aux opérateurs des avantages exceptionnels, notamment la dispense du régime de contrôle du commerce, l’exonération de tous les droits et taxes ainsi que des procédures douanières spéciales.

    La zone franche de Tanger est classée par le Financial Times parmi les six meilleures zones mondiales du point de vue des multinationales et elle emploie près de 45.000 personnes dont une majorité de femmes dans des conditions précaires. Ainsi Wafaa a été enlevée, incarcérée puis condamnée, car elle est coupable de solidarité avec des syndicalistes et défend les droits des salariés. Wafaa paye le prix fort de son engagement pour les droits des ouvriers et pour la démocratie et la liberté d’expression au Maroc. Le procès de Wafaa est un procès politique. Il met en évidence la complicité entre les autorités marocaines et les grands groupes industriels qui veulent faire taire la voix des défenseurs des droits des travailleurs.

    Il s’inscrit dans un contexte marqué par la répression sauvage des militants et de tout citoyen épris de justice et de liberté. Il montre le vrai visage du régime marocain que le gouvernement et les médias en France voudraient présenter comme « une exception dans la région ». Force est de constater que les autorités persistent dans leurs pratiques de non respect des droits humains, droits des femmes et droits syndicaux. Le Maroc se prépare à accueillir le forum mondial « des droits humains » à Marrakech du 27 au 30 Novembre 2014. Un décors pour cacher de terribles réalités. A l’étranger il essaye de redorer son blason et s’acheter une virginité à grand renfort de publicité et organise des événements politiques et culturels en Europe et au niveau mondial.

    Wafaa Charaf et Boubker soutenus par leurs avocats bénévoles, se sont pourvu en cassation pour dénoncer l’iniquité de ce jugement. Wafaa continue de clamer haut et fort son innocence, de dénoncer son enlèvement. Elle renouvelle clairement sa quête de vérité sur son enlèvement et sur l’identité de ses ravisseurs. Des dizaines de personnalités, organisations et d’anonymes ont signé l’appel international pour la libération de Wafaa Charaf. Nous continuons à le faire signer, à lui écrire et à réclamer sa relaxe l’arrêt de la criminalisation de l’engagent politique au Maroc.

    Nous exigeons la libération immédiate de Wafaa en attendant le pourvoi en cassation, la relaxe de Wafaa et de Boubker, Continuons à faire connaitre les atteintes aux libertés fondamentales au Maroc, à dénoncer l’impunité des tortionnaires et la libération de tous les détenus d’opinion.

     

    tract

    Le tract en PDF

     

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=926