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Droits humains - Page 21

  • Répression à Alger (Essf)

    Les services de sécurité ont empêché les militants du mouvement Barakat de tenir leur rassemblement prévu ce samedi aux environs 13h, devant la Grande-Poste d’Alger.

    Ce sit-in a été organisé pour exprimer leur soutien aux huit chômeurs incarcérés à Laghouat, et dénoncer l’incarcération du journaliste Abdelhaï Abdessamai, à la prison de Tébessa depuis 19 mois.

    Pour rappel, ces mêmes détenus à la prison de Laghouat, se réclamant militants des droits de l’Homme et des chômeurs, avaient été condamnés à 6 mois de prison ferme et 6 mois avec sursis, en plus de 5 000 DA d’amende. Dès la proclamation du verdict, le 11 février dernier, ils ont entamé une grève de la faim, pour dénoncer les peines que la justice à prononcées à leur encontre.

    Source : Liberté Algérie 25 février 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/repression-a-alger

  • Les droits de l’Homme bafoués au Maroc avec la complicité active du Gouvernement français (ESSF)

    Maroc : Les droits de l’Homme bafoués avec la complicité active du Gouvernement français

    Le conseil d’administration de l’ASDHOM, réuni le 22 février 2015 à Paris, s’est préoccupé de la recrudescence inquiétante des atteintes aux droits humains au Maroc.

    Au-delà des mouvements que mènent les détenus politiques pour améliorer leurs conditions de détention et les arrestations qui seront traités dans le point régulier de l’ASDHOM, dans le cadre de sa campagne de parrainage, le Conseil d’Administration tient à faire la déclaration suivante :

    L’intrusion violente dans les locaux de l’AMDH à Rabat par une trentaine de policiers en civil, sans mandat, en dit long sur la poursuite de l’acharnement des autorités contre cette composante militante et active de la société civile marocaine. Les policiers ont molesté Rabia Bouzidi , membre de la commission administrative de l’AMDH, qui leur a fait courageusement face en refusant de leur fournir les clefs du local, avant de procéder au saccage des portes. Le but de l’opération était de mettre la main sur deux journalistes français, pris en filature et surveillés depuis leur arrivée au Maroc. Jean-Louis Perez et Pierre Chautard , journalistes d’investigation de l’Agence Premières Lignes, avaient demandé l’autorisation de filmer pour réaliser un documentaire sur l’économie marocaine pour le compte de la chaîne de télévision France3. N’ayant pas eu de réponse à leur demande, ils ont décidé de se rendre au Maroc pour effectuer des entretiens en privé sur le sujet. Tout leur matériel a été confisqué. Dépossédés même de leurs portables, ils ont été expulsés vers la France. Cette pratique est loin d’être une exception, puisqu’il y a quelques semaines, une équipe de France 24 s’est vue confisquer ses enregistrements d’entretiens avec des humoristes sur la liberté d’expression artistique au Maroc.

    L’invasion des locaux de l’AMDH est le prolongement des intimidations faites lors du discours du 15 juillet 2014 du ministre de l’Intérieur devant le Parlement marocain où il a chargé les organisations de défense des droits de l’Homme au Maroc en les traitant d’agents de l’étranger. L’AMDH s’est vue interdire pratiquement toutes ses activités. Les autorités sont allées jusqu’à la menacer de lui retirer son statut d’utilité publique et lui reprochent d’accueillir dans son siège des réunions et conférences d’associations non autorisées comme c’est le cas de « Freedom Now » qui milite pour la liberté de la presse.

    Les autorités marocaines s’obstinent à ne pas permettre aux journalistes de mener en toute indépendance leurs investigations sur la réalité sociale, économique et politique du Maroc.

    C’est justement ce que viennent de dénoncer les organisations de défense de la liberté de la presse telle que celle du Prix Albert Londres . Dans son communiqué du 20 février relatif à l’expulsion manu militari des deux journalistes français, cette association qui récompense les meilleurs reportages journalistiques a décidé d’annuler l’édition qui était prévue au mois de mai à Tanger pour protester contre cette expulsion. Elle trouve que « les conditions –précaires- de la liberté de la presse dans le Royaume sont de notoriété publique » et que « le Prix Albert Londres ne peut pas laisser planer le doute d’une quelconque indulgence pour des pratiques contraires à son éthique, encore moins d’une connivence avec des autorités qui ordonnent ou laissent faire ».

    Ces atteintes aux droits humains se multiplient au lendemain de la tenue à Marrakech du Forum Mondial des Droits de l’Homme, où les officines officielles tel que le CNDH se sont mobilisées pour essayer de berner l’opinion internationale et de lui faire croire que le Maroc a tourné la page des années de plomb.

    Le gouvernement français loin de se préoccuper de cette situation, s’est empressé de donner des signes dits d’amitié en décidant de décorer un dignitaire de ce pouvoir répressif en remettant l’insigne d’officier de la légion d’honneur pour Abdellatif Hammouchi .

    Abdellatif Hammouchi, n’est autre que le patron de la DGST, le contre-espionnage marocain. C’est contre lui, rappelons-le, que trois plaintes ont été déposées en France. Deux pour « complicité de torture », déposées par l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture ( ACAT ) au nom du citoyen franco-marocain, cinéaste de son état, Adil Lamtalsi , et de Naâma Asfari , défenseur des droits de l’Homme sahraoui incarcéré à Salé. Et une troisième pour « torture », déposée par le jeune champion du monde de boxe thaïe, Zakaria Moumni .

    Un épisode de brouille diplomatique conduisant le Maroc à suspendre toute collaboration judiciaire avec la France est survenu au moment où un juge français a essayé, il y a un an, de remettre une convocation à Abdellatif Hammouchi quand il était à Paris.

    Le gouvernement français en se déshonorant ainsi, espère retrouver la collaboration policière avec le Maroc, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ravivée par les lâches actes commis contre les journalistes de Charlie Hebdo et les clients de supermarché cacher à Paris en janvier. Est-ce pour ces mêmes raisons d’Etat que les autorités du Maroc et de la France ont évité de dénoncer ou de s’inquiéter des menaces de mort proférées via les réseaux sociaux à l’encontre de la journaliste marocaine collaboratrice à Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui , et de son compagnon ?

    Cette décoration est un affront aux victimes de la torture et à la justice. L’exécutif français commet une grave erreur en se rendant complice de l’Etat marocain dans sa protection d’un présumé tortionnaire. Tout est fait pour que Abdellatif Hammouchi ne soit pas inquiété par la justice, mais d’un autre côté, l’Etat marocain contre-attaque en déposant plainte contre les victimes Zakaria Moumni, Adil Lamtalsi et son soutien l’ACAT. Des convocations à se présenter devant un juge à Rabat, le 24 février 2015, leur ont été adressées.

    Cette affaire est non sans nous rappeler, malheureusement et toute proportion gardée, la tristement célèbre affaire Ben Barka. Cela fait bientôt cinquante ans que cette affaire se perd entre les arcanes de la justice à cause, justement, de ces complicités des Etats qui ne veulent pas que la justice et la vérité se fassent.

    L’ASDHOM rappelle à l’Etat marocain qu’il vient de signer, au sortir du Forum mondial des droits de l’Homme de Marrakech, le protocole facultatif contre la torture et qu’il a aussi déposé auprès du secrétaire général de l’ ONU les instruments pour mettre en place un mécanisme national de protection ( MNP ). Cet engagement l’oblige à protéger ses citoyens de la torture et non d’encourager l’impunité en protégeant des présumés responsables de torture ou de crimes.

    L’ASDHOM rappelle également à l’Etat français qu’il est soumis au devoir de la séparation des pouvoirs. Il doit protéger les victimes en leur facilitant l’accès à la justice et non entraver cette dernière en accordant des honneurs à des présumés responsables de crime. L’ASDHOM se félicite que des ONG telles que la LDH , la FIDH , le REMDH , le MRAP et l’ ACAT , entre autres, se soient indignées de l’octroi de cette légion d’honneur en parlant de « déshonneur ».

    Le Conseil d’Administration, fidèle aux engagements incessants de l’ASDHOM depuis sa création en 1984 pour la défense des droits humains universels, appelle tous les adhérents à se mobiliser pour réussir l’assemblée générale élective du 14 mars 2015.

    Le Conseil d’administration de l’ASDHOM

    Paris, le 22 février 2015

    Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc

    ASDHOM 79, rue des Suisses 92000 Nanterre

    asdhom@asdhom.org www.asdhom.org




  • Egypte, 5 ans de prison pour Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte anti-Moubarak (Al Huff' Maghreb)

    Un tribunal égyptien a condamné lundi à cinq ans de prison une figure de la révolte anti-Moubarak de 2011, Alaa Abdel Fattah, pour des violences qui avaient eu lieu lors d'une manifestation non-autorisée.

    Les 24 co-accusés du jeune militant de gauche ont été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison, un verdict qui intervient alors que les autorités sont accusées de réprimer implacablement toute opposition, islamiste mais aussi laïque et de gauche.

    Le parquet accusait le groupe d'avoir attaqué des policiers durant la manifestation qui avait eu lieu en novembre dernier.

    M. Abdel Fattah était notamment accusé d'avoir volé le talkie-walkie d'un policier. Il avait été condamné en juin à 15 ans de prison, mais le droit égyptien lui accordait un nouveau procès car le verdict avait été prononcé par contumace.

    Les 22 détenus, présents dans le box des accusés, ont applaudi l'annonce du verdict, tandis que leurs proches s'effondraient en larmes ou scandaient "à bas le pouvoir militaire", selon un journaliste de l'AFP.

    Trois personnes ont été condamnées par contumace à 15 ans de prison, tandis que les autres ont été condamnés à trois ans de prison. Tous doivent payer une amende de 100.000 livres égyptiennes (environ 11.570 euros).

    Depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi est accusé d'avoir instauré un régime bien plus autoritaire que celui de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011.

    Dans les mois qui ont suivi l'éviction de M. Morsi, plus de 1.400 personnes ont été tuées dans la répression des forces de l'ordre tandis qu'au moins 15.000 pro-Morsi ont été emprisonnés.

    Des dizaines de militants laïques et de gauche, qui avaient soutenu l'éviction de M. Morsi avant de s'élever contre les nouvelles autorités, ont également été emprisonnés pour des rassemblements illégaux.

    http://www.huffpostmaghreb.com/2015/02/23/egypte-alaa-abdel-fattah_n_6733970.html?utm_hp_ref=maghreb

    Lire aussi:

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34350

     

  • Égypte : la répression pour taire la résistance (Lcr.be)

     

    Quatre ans après la chute du dictateur Moubarak, l’Égypte, croulant sous le poids de la dette (1), traverse une crise économique et sociale d’ampleur dans une situation économique mondiale défavorable.

    Le régime voit dans la répression le seul moyen de maintenir son pouvoir. Mais dans le monde du travail et dans les universités, les mobilisations ne cessent de se multiplier 

    La répression se déchaîne…

    La veille de l’anniversaire de la révolution du 25 janvier, des dizaines de manifestants ont été assassinés par les forces du régime.

    Les photos choc de l’assassinat de Shaïmaa El-Sabbagh, une militante de gauche et des droits des travailleurs d’Alexandrie, ont été relayées dans le monde entier. Shaïmaa était à la tête d’une petite manifestation pacifique et voulait déposer une gerbe de fleurs sur la place Tahrir au Caire pour commémorer les martyrs de la révolution du 25 Janvier 2011. Le lendemain, les forces de sécurité se sont acharnées contre les manifestants en tirant systématiquement des salves de chevrotine et de gaz lacrymogène. Bilan : 28 personnes ont été tuées au Caire, à Alexandrie, Damanhur, Gizeh. Rien qu’au quartier El-Matariyya, au Caire, 13 personnes sont mortes (beaucoup plus que le nombre des martyrs de la révolution le 25 janvier 2011). Ce sont les actes de répression les plus sanguinaires depuis l’élection de Abdel Fattah Sissi comme président.

    Selon un rapport publié par la Campagne Al-Horriyya Lil Jidaan (Liberté pour les Braves) (2), qui établit le bilan de la répression lors du quatrième anniversaire de la révolution, 927 personnes ont été arrêtées le 25 janvier dans différentes provinces, dont 36 mineurs, 104 femmes, 82 étudiants et 20 journalistes.

    Cette répression n’est pas une nouveauté, car elle n’a jamais cessé depuis l’avènement de Sissi au pouvoir. C’est un choix, un mode d’emploi. Touchant militants de gauche et Frères musulmans, elle a permis au régime de se débarrasser d’une partie de ses opposants en les jetant en prison. Combinée à une justice aux ordres et une « Sissi-isation » des médias, selon l’expression de Reporters Sans Frontières, elle constitue l’un des piliers du régime et lui permet de contenir la colère sociale.

    … mais la résistance continue

    La répression n’a cependant pas réussi à écraser tous les mouvements de contestation. Déjà en ce début 2015 on a enregistré plusieurs mouvements de grève dans différents secteurs, dont voici quelques exemples :

    * Le 18 janvier quelque 500 travailleurs de la distribution du pain au gouvernorat de Beheira ont organisé un rassemblement de protestation devant le Conseil des ministres pour exiger un emploi permanent.

    * Les travailleurs de la Compagnie de filature et de tissage de Mahalla ont entamé mi-janvier une grève de cinq jours pour exiger, entre autres, la cessation du harcèlement contre les dirigeants syndicaux, la démission du représentant de l’administration, une prime et l’application du salaire minimum.

    * Le 29 janvier, des travailleurs de la Société Tanta du Lin et des Huiles ont débrayé pour exiger l’exécution d’un arrêt de justice portant sur la réintégration des travailleurs mis en retraite anticipée et le retour de l’entreprise au secteur public.

    Ces grèves montrent l’énorme force potentielle de la classe ouvrière qui reste l’épine dorsale du mouvement revendicatif. Elles constituent un vrai défi au régime.

    Des mobilisations ont également lieu dans les universités.

    La magnifique manifestation de femmes suite à l’assassinat de Shaïmaa El-Sabbagh est un autre acte de défi à la machine répressive du régime.

    Un pouvoir qui reste instable

    Le FMI avait prévu une croissance de 3,8% pour l’exercice 2014/2015, il faut le dire au prix de restructurations et mesures à faire saigner les travailleurs et les couches paupérisées. Mais ces taux de croissance restent difficiles à atteindre. Et ni les discours pompeux ni les projets pharaoniques de Sissi, comme celui de doubler le Canal de Suez, ne peuvent cacher le malaise profond dans la société égyptienne.

    Rien n’est cependant totalement gagné pour la contre-révolution, quoique rien ne menace son pouvoir à court terme.

    Les forces révolutionnaires sont affaiblies, mais elles sont toujours là. Plus largement, pour ceux et celles qui ont expérimenté la répression et l’injustice, la rupture avec le régime est faite, même si elle ne s’exprime pas politiquement.

    Le chômage, la précarité, les problèmes de logement, les difficultés d’accéder aux soins, l’érosion constante des salaires, la vie chère, le musellement des libertés démocratiques et syndicales… qui étaient le détonateur de la révolution du 25 Janvier 2011 ne sont toujours pas résolus.

    Avec sa fuite en avant répressive et une politique qui ne peut mener qu’à l’appauvrissement et au non-investissement, le régime ne peut qu’élargir le champ de la contestation.

    En considérant tous les pro-Morsi comme des terroristes, il en pousse un certain nombre à rejoindre les groupes terroristes djihadistes.

    Dans ces conditions, les élections législatives prévues en mars prochain intéressent peu la majorité des Égyptiens dont le souci premier est de sortir de la misère et d’en finir avec la machine répressive.

    Notes :

    1- http://countryeconomy.com/national-debt/egypt

    http://fr.tradingeconomics.com/egypt/government-debt-to-gdp

    2- Groupement indépendant de militants politiques et juristes d’horizons divers qui travaillent depuis la fin 2013 sur la question des prisonniers et détenus politiques en Égypte.

    http://www.lcr-lagauche.org/egypte-la-repression-pour-taire-la-resistance/

  • Maroc : neuf ONG inquiètes des mesures d’intimidation exercées contre les victimes de tortures et une ONG qui les représente (LDH)

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    Amnesty International, Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fondation Alkarama, Human Rights Watch, Ligue des droits de l’Homme, Organisation mondiale contre la torture(OMCT), REDRESS, Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH ), TRIAL (Track Impunity Always)

    Communiqué commun

    Après l’assignation en justice de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) par le Maroc, neuf ONG de défense des droits de l’Homme expriment leur inquiétude face aux poursuites pénales dont sont l’objet plusieurs personnes qui ont déposé plainte pour torture contre des agents de sécurité marocains et une association qui les représente.

    L’Acat a reçu le 23 janvier une convocation de la justice marocaine, dans le cadre d’une plainte pour « diffamation, outrage envers les corps constitués, utilisation de manœuvre et de fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure publique ». Ceci fait suite au dépôt, par l’Acat, en France, de plusieurs plaintes pour torture, contre des agents publics marocains. En mai 2013, l’Acat et le ressortissant franco-marocain Adil Lamtalsi ont déposé une plainte pour « complicité de torture » contre Abdellatif Hammouchi, le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire marocain. Cette plainte a donné lieu, en février 2014, à la remise par la police française d’une convocation à M. Hammouchi, sur demande d’une juge d’instruction. Dans le même temps, l’Acat a déposé une autre plainte pour torture pour le compte d’Ennaâma Asfari, défenseur des droits de l’Homme sahraoui incarcéré au Maroc.

    Outre l’Acat, la plainte pénale déposée par les autorités marocaines vise aussi Adil Lamtalsi qui encourt une condamnation à une peine d’emprisonnement pour les mêmes chefs d’accusation. Selon les médias marocains, la plainte viserait aussi Ennaâma Asfari. Il est à noter que le Maroc n’a jamais, à notre connaissance, mené d’enquête sur les faits allégués par les deux accusés ni encore moins démontré que ceux-ci avaient formulé des plaintes qu’ils savaient pertinemment infondées – seule base qui pourrait justifier d’éventuelles poursuites.

    Selon nos organisations, ces poursuites visent clairement à intimider non seulement les plaignants suscités mais aussi toute personne qui envisagerait de porter plainte pour torture et les ONG qui voudraient les assister dans cette démarche. Les mesures prises par le Maroc, alors que la justice a omis de mener des enquêtes impartiales bien que ces personnes disent avoir affirmé à plusieurs reprises devant des magistrats avoir été torturées, pourraient constituer des violations des obligations du royaume en tant qu’État partie à la Convention de l’ONU contre la torture, et notamment de l’article 13 qui dispose que : « Tout État partie assure à toute personne qui prétend avoir été soumise à la torture sur tout territoire sous sa juridiction le droit de porter plainte devant les autorités compétentes dudit État qui procéderont immédiatement et impartialement à l’examen de sa cause. Des mesures seront prises pour assurer la protection du plaignant et des témoins contre tout mauvais traitement ou toute intimidation en raison de la plainte déposée ou de toute déposition faite. »

    Les ONG signataires de la présente déclaration appellent les autorités marocaines à respecter leurs obligations conformément à la Convention contre la torture et à mettre immédiatement un terme à ces mesures apparentes d’intimidation. 09.02.2015

    http://www.ldh-france.org/maroc-neuf-ong-inquietes-mesures-dintimidation-exercees-contre-les-victimes-tortures-ong-les-represente/

  • Espagne. La tragédie des migrants de Ceuta - Un mépris déplorable pour la vie humaine (Amnesty)

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    Les autorités espagnoles n’ont pas mené d’enquête adéquate sur la noyade de 14 migrants au large de la côte de Ceuta, après un tir à balles de caoutchouc de la Garde civile.

    Cette attitude met en évidence un mépris déplorable envers la vie humaine dans la zone frontalière Espagne-Maroc, a déclaré Amnesty International vendredi 6 février, date anniversaire de la tragédie.

    « Un an après cet événement tragique, les victimes et leurs familles attendent toujours la justice, alors que l’enquête a été interrompue et bloquée », a déclaré Irem Arf Rayfield, chercheuse d’Amnesty International pour les droits des réfugiés et des migrants en Europe.

    Il y a un an aujourd’hui, 200 migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en provenance d’Afrique subsaharienne ont tenté de nager jusqu’à Ceuta, une ville autonome de l’Espagne sur la côte nord de l’Afrique, à partir de la frontière avec le Maroc. Pour arrêter leur progression, des membres de la Garde civile espagnole ont tiré des projectiles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des balles à blanc, entraînant la mort de 14 personnes. Une femme aurait également été tuée dans cette opération, mais son corps n’a jamais été retrouvé.

    Un représentant du gouvernement a d’abord nié l’utilisation de tout équipement anti-émeute. Après la parution d’images sur l’équipement utilisé, le ministre de l’Intérieur a admis l’usage d’un tel matériel, en indiquant que les consignes étaient de ne pas toucher les personnes en mer. Cependant, les survivants ont déclaré à des organisations non gouvernementales espagnoles que certains d’entre eux avaient été touchés par des balles en caoutchouc quand ils étaient dans l’eau, et qu’avec les gaz lacrymogènes, il était difficile de voir et de respirer.

    Le Parlement a voté contre une proposition visant la création d’un comité parlementaire chargé d’enquêter sur ces événements. Une enquête criminelle a bien été ouverte en février 2014, mais elle était menée par le commandement de la Garde civile de Ceuta, qui dirigeait aussi l’opération mortelle de l’année dernière. À ce jour, cette enquête ne semble pas avoir été approfondie, prompte et impartiale.

    La juge d’instruction n’a recueilli que tardivement, soit plusieurs mois après ces événements, des informations essentielles, notamment l’identité des gardes ayant participé à l’opération, après que des ONG eurent souligné qu’elle ne disposait pas de ces données en séance.

    « Un an a passé et on constate peu de progrès pour faire rendre des comptes aux responsables. Les victimes de cette tragédie et leurs familles méritent justice et réparation, pas des retards et des tergiversations », a déclaré Irem Arf Rayfield.

    Les expulsions : une violation fondamentale du droit

    Outre ces allégations d’usage excessif de la force, l’Espagne a expulsé sommairement les survivants vers le Maroc, ce qui constitue une violation de ses obligations internationales en matière de droits humains.

    Un groupe de 23 personnes qui avait atteint la plage a été sommairement renvoyé au Maroc sans possibilité d’appel ou de demande d’asile. Le ministère de l’Intérieur a affirmé que ces renvois étaient conformes à la législation espagnole et aux obligations internationales de l’Espagne car les migrants n’avaient pas franchi la frontière espagnole.

    Or, les personnes concernées se trouvaient en territoire espagnol, sur la plage Tarajal (côté Ceuta de la frontière) lorsqu’elles ont été expulsées. Indépendamment de leur localisation physique, ces 23 personnes étaient sous la juridiction de l’Espagne du fait que des gardes civils espagnols les avaient appréhendées.

    « Ce renvoi sommaire représentait une violation directe des obligations espagnoles, européennes et internationales. Et ce n’était ni la première, ni la dernière fois. Des expulsions ont régulièrement eu lieu tout au long de l’année passée », a déclaré Irem Arf Rayfield.

    Une nouvelle législation qui mettrait des vies en danger

    Le Parlement espagnol envisage maintenant de modifier la loi sur l’immigration, ce qui permettrait le renvoi sommaire des personnes se trouvant aux frontières espagnoles de Ceuta et de Melilla sans aucune protection procédurale. Le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’il approuverait l’utilisation d’équipements anti-émeute pour mener à bien ces opérations si les modifications étaient adoptées.

    « Au lieu de corriger les pratiques létales actuelles, qui consistent à empêcher à tout prix les réfugiés et les migrants d’entrer en Espagne via ses enclaves en Afrique du Nord, et de renvoyer illégalement ceux qui y parviennent, le gouvernement cherche maintenant à légaliser ces pratiques, ainsi que l’usage potentiellement excessif de la force, pour verrouiller ses frontières », a déclaré Irem Arf Rayfield.

    « Les modifications proposées constituent clairement une violation des obligations de l’Espagne en matière de droits humains et mettent encore plus de vies en danger. Les législateurs espagnols doivent rejeter cette proposition honteuse du gouvernement. »

    http://www.amnesty.org/fr/news/spain-ceuta-migrant-tragedy-deplorable-disregard-human-life-2015-02-06

    Lire aussi:

    http://livewire.amnesty.org/fr/2015/02/06/espagnemaroc-tragedie-a-la-frontiere/

  • Pétition : Egypte - Solidarité - Démocratie...(Afriques en Lutte)

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    Il n’y aura pas d’élections libres en Égypte tant que les autorités continuent à réprimer les libertés collectives et individuelles

    Les acteurs de la société civile, les organisations civiques, les syndicats autonomes, les opposants au pouvoir militaire – à quelque bord qu’ils appartiennent, séculier ou islamiste –, y compris les jeunes qui ont mené l’insurrection de la liberté et mis fin au régime de Hosni Moubarak, sont aujourd’hui persécutés en Égypte. Le nouveau pouvoir multiplie les atteintes aux droits et les parodies de justice.

    Le travail associatif est paralysé en raison des persécutions judiciaires. Les militants associatifs et politiques font l’objet de menaces de toutes sortes, et sont empêchés de quitter le pays…

    Quatre ans après le début de la révolution égyptienne, les manifestations de la commémoration ont été réprimées dans le sang. Le samedi 24 janvier 2015, Shaymaa Sabbagh, militante de gauche, a été tuée alors qu’elle venait déposer des fleurs sur la Place Tahrir, en mémoire des martyrs de la révolution. Le lendemain, 25 janvier 2015, la violence est montée d’un cran : une quinzaine de personnes dont 13 manifestants on été tuées.

    Pour toutes ces raisons, nous, signataires de la présente pétition, personnes physiques et morales, militants associatifs ou politiques, réclamons qu’une enquête indépendante et impartiale soit faite sur les événements des 24 et 25 Janvier 2015, et demandons aux autorités égyptiennes de mettre fin à ces exactions, de libérer tous les prisonniers d’opinion et les journalistes afin d’instaurer un climat propice à des élections législatives démocratiques et transparentes. Nous saluons, à cet égard, les organismes internationaux qui ont refusé de figurer comme observateurs de l’opération électorale dans un climat de répression sécuritaire et judiciaire.

    Nous appelons les instances internationales, les pays démocratiques, ainsi que les tribunes de la société civile de par le monde, à se tenir aux côtés du peuple égyptien et à soutenir les militants politiques et associatifs dans leur lutte pour la liberté, la justice, l’Etat de droit et la démocratie.

    Pour signer cet appel, merci d’envoyer un mail avec vos prénom, nom, qualité et pays à : egypte.demo.sol@gmail.com

    N.B : Cette pétition de solidarité avec le peuple égyptien est à l’initiative d’un groupe de démocrates maghrébins (en Europe et au Maghreb).

    Premiers signataires :

    - Michel TUBIANA, Avocat, Président du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme. REMDH
    - Gustavo MASSIAH, Economiste – Ancien Président du CRID
    - Tarek BEN HIBA, Conseiller Régional Ile-de-France – Ensemble !/Front de Gauche - Militant de l’Immigration et des droits de l’Homme
    - Messaoud ROMDHANI, Enseignant, Vice président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme – LTDH
    - Hichem ABDESSAMAD, Militant associatif - France – CRLDHT
    - Sophie BESSIS, Historienne, France
    - Mohamed Chérif FERJANI, Universitaire – Lyon 2 - France
    - Claudette FERJANI, Enseignante – Lyon – France
    - Tewfik ALLAL, Militant associatif – France
    - Farouk BELKEDDAR, Militant associatif - France
    - Abdallah ZNIBER, Militant associatif - France
    - Annie LAHMER, Membre de Secrétariat EELV
    - Renée LE MIGNOT, Co-présidente du MRAP
    - Gilles MANCERON, Historien - France
    - Mohsen DRIDI, Militant associatif France
    - Jérôme GLEIZE, Conseiller de Paris
    - Driss ELKHERCHI, Président de l’ATMF – France
    - Mourad ALLAL, Militant associatif – France
    - Mouhieddine CHERBIB, Militant associatif – CRLDHT - France
    - Nordine SAIDI, Militant associatif – Belgique
    - Sonia DAYAN-HERZBRUN, Sociologue – Professeur émérite à l’Université Paris Diderot-Paris 7
    - Mohamed KHENISSI, Directeur de Centre de Formation - Militant associatif – Tunisie
    - Boualem AZAHOUM, Universitaire, Militant associatif – Lyon France
    - Christian MAHEUX, Syndicaliste - France
    - Hédi CHENCHABI Militant associatif –France
    - Mohamed SMIDA, Militant associatif – France
    - Philippe REVAULT, Professeur ENSAParis – La Villette - Architecte Urbaniste
    - Nadia CHAABANE, Constituante (Députée) Assemblée Nationale Constituante Tunisienne-(2011- 2014)
    - Mohamed BHAR, Artiste musicien
    - Bernard DREANO, Responsable d’Associations de solidarité internationale
    - Saifallah KHABLACHI, Syndicaliste - France
    - Ahmed DAHMANI, Universitaire – France
    - Gilles LEMAIRE, Ecologiste Altermondialiste
    - Umit METIN, Militant associatif – ACORTurquie – France
    - Hassen SALAMA, Universitaire – Université de Palerme – Italie
    - Adel LTIFI, Historien – France
    - Abderrahim AFARKI, Bibliothécaire –Paris
    - Habib AYEB, Géographe – Université Paris 8
    - Asmahan ELBATRAOUI, Traductrice – France
    - Hela ABDALLAH, Cinéaste Syrienne
    - Marie Claude SLICK, Journaliste – Paris
    - Khadija CHERIF, Universitaire – Tunis
    - Lina CHOCTEAU, France
    - Ali BENAMEUR, Universitaire, militant associatif –France
    - Nabil BEN AZZOUZ, Enseignant, militant associatif - Tunisie
    - Mohamed BENSAID, Médecin, milita,t associatif – France
    - Najet Mizouni, Universitaire - France
    - Moncef GUEDOUAR, Président de la FTCR

    Organisations :

    - Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits d el’ Homme en Tunisie – CRLDHT
    - Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme – REMDH
    - Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples - MRAP – France
    - Association des Travailleurs Maghrébins en France – ATMF
    - Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives - FTCR – France Bruxelles Panthères – Belgique
    - Mouvement Citoyen Palestine – Belgique
    - Cédétim /IPAM – Initiative Pour une Autre Monde – France
    - Union Syndicale Solidaires – France
    - Assemblée des Citoyens Originaires de Turquie – ACORT - France AIDDA - France
    - Collectif 3 C – France
    - Assemblée Européenne des Citoyens – Réseau Helsinki Citzen’s Assembly International

    7 février 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/egypte/article/petition-egypte-solidarite

  • Égypte, perpétuité pour 230 militants de la révolution (Courrier Inter)

    Ahmed Douma, une des figures emblématiques de la jeunesse révolutionnaire égyptienne, a été condamné a perpétuité le 4 février au Caire - AFP / Mohamed EL-RAAY

     

    Ahmed Douma, une des figures les plus emblématiques de la jeunesse révolutionnaire égyptienne, et 229 autres militants ont été condamnés à la prison à vie le 4 février par un tribunal du Caire.

     

    Ahmed Douma, une des figures emblématiques de la jeunesse révolutionnaire égyptienne, a été condamné a perpétuité le 4 février au Caire - AFP / Mohamed EL-RAAY

     

    "Perpétuité pour Douma et 229 autres accusés", titre le quotidien cairote de centre gauche Al-Shorouk. Ahmed Douma, 26 ans, est une figure emblématique de la jeunesse révolutionnaire égyptienne. De même, beaucoup de ses coaccusés sont issus du mouvement de gauche Jeunesse du 6 avril, fer de lance de la contestation sous l'ancien régime de Moubarak, puis contre le successeur de celui-ci, Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans.

    Par ailleurs, 39 mineurs ont été condamnés à dix ans de prison. Tous étaient accusés de "rassemblement illégal" et "troubles à l'ordre public" pour avoir participé à la manifestation qui s'est déroulée sur plusieurs jours en décembre 2011 devant le siège du Conseil des ministres, près de la place Tahrir au Caire.

    Le journal rapporte qu'après le verdict "la première réaction de Douma a été de serrer la main du juge en lui faisant un grand sourire. Ce à quoi le juge a répondu : "Nous ne sommes pas sur la place Tahrir. Un peu de retenue, sinon je t'ajoute sept ans pour irrespect envers la justice."

    Fin 2014, la justice égyptienne avait organisé des procès de masse contre des Frères musulmans, avec des condamnations à mort par centaines.

    Courrier international 5 février 2015

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/05/perpetuite-pour-230-militants-de-la-revolution

  • Bahrein, les opposants déchus de leur nationalité (Courrier international)

    Soixante-douze personnes ont été déchues de la nationalité bahreïnie ce 31 janvier 2015. Les autorités font valoir la lutte contre le terrorisme sunnite, mais d'après l'opposition chiite, cette mesure vise en réalité principalement des militants politiques.
     
    Khalil Marzouq, dirigeant de la principale organisation chiite du pays, Al-Wefaq, lors de son interview sur la chaîne Al-Arab,le 1er février. 
     
    Les autorités bahreïnies ont annoncé le 31 janvier la déchéance de nationalité de 72 personnes, accusées d'avoir "nui aux intérêt du royaume" et, pour certaines, de combattre aux côtés de l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak. Or, selon l'opposition, 50 d'entre elles au moins sont de simples militants politiques, rapporte le quotidien bahreini Al-Wasat.

    "Selon une nouvelle loi, une telle décision peut désormais se prendre sans passer par les juges", commente Khalil Marzouq, dirigeant de la principale organisation chiite du pays, Al-Wefaq. Il a pu s'exprimer hier 1er février sur la toute nouvelle chaîne d'information Al-Arab, propriété d'un prince saoudien mais installée à Bahreïn. Peu de temps après l'interview, la chaîne a cessé d'émettre. Elle aurait subi des pressions de la part des Saoudiens, indéfectibles alliés du régime sunnite de Bahreïn, expliquent certains. D'autres estiment qu'il s'agit simplement d'une opération de communication visant à faire parler de la chaîne.

    Quoi qu'il en soit, selon le blogueur Ali Abdulemam, lui-même visé par la condamnation, les autorités cherchent tout simplement à étouffer, par tous les moyens, la contestation de la rue qui n'a pas cessé depuis quatre ans.
     
    Courrier international 2 février 2015
     
    http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/02/des-opposants-dechus-de-leur-nationalite

  • La liberté d’expression en régression (El Watan)

    Rapport de Human rights watch sur l’algérie

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    Aucune amélioration générale de la situation des droits humains n’a pu être constatée en Algérie en 2014, malgré les promesses d’introduire des réformes faites par le gouvernement depuis 2011.» C’est par ce constat que le rapport annuel de Human Rights Watch, rendu public jeudi dernier, entame son analyse de la situation des droits humains en Algérie.

    Le dit rapport, évaluant l’état des droits humains au cours de l’année 2014 dans le monde, souligne que les autorités algériennes ont «restreint la liberté d’expression et les droits à la liberté d’association, de réunion et de manifestation pacifiques, et ont eu recours à des arrestations et à des poursuites à l’encontre de militants politiques et syndicaux».

    L’ONG HRW note que même si elle a été autorisée (première fois depuis 2005) en octobre 2014 à tenir une conférence de presse sur la situation des droits humains dans les camps de réfugiés de Tindouf, le gouvernement algérien a «continué à bloquer l’enregistrement juridique des organisations non gouvernementales algériennes de défense des droits humains et a maintenu sa non-coopération avec plusieurs experts et mécanismes de droits humains des Nations unies».

    La liberté de réunion est fortement menacée en Algérie, les manifestations pacifiques continuent à être interdites et empêchées.

    Dirigeants syndicaux et défenseurs des droits humains font l’objet d’arrestations et de poursuites judiciaires sur des accusations de rassemblements illégaux, indique le rapport qui a cité, entre autres cas, l’arrestation Mohand Kadi militant de RAJ et du Tunisien Moez Ben Ncir inculpés pour «attroupement non armé qui peut troubler la tranquillité publique». HRW cite aussi le cas de 26 jeunes à Laghouat condamnés à des peines de prison pour des «accusations de participation à un attroupement armé» et de violence contre la police en se basant sur des témoignages de policiers qui n’incriminaient pas les accusés de façon individuelle.

    Sur les 26 accusés, 17 militants des droits humains ont été condamnés par contumace. Ils se sont rendus aux autorités et ont eu droit à un nouveau procès, au cours duquel ils ont été acquittés». L’entrave à la liberté d’expression est aussi une réalité. HRW cite le cas de Youcef Ouled Dada arrêté à Ghardaïa après diffusion d’une vidéo sur facebook montrant des policiers dévalisant un magasin à El Guerara.

    Le 1er septembre 2014, la cour d’appel de Ghardaïa prononce à l’encontre de Ouled Dada une peine de prison de deux ans et l’amende qu’un tribunal de première instance avait imposées en juin et ce pour le motif «d’outrage envers corps constitués» et «diffusion de document de nature à nuire à l’intérêt national».

    «Les ONG vulnérables à une ingérence gouvernementale excessive»

    La loi sur les associations promulguée en janvier 2012 est un réel blocage et une atteinte à la liberté d’association. Exigeant de toutes les associations, dont celles activant déjà, l’obtention d’un récépissé d’enregistrement délivré par le ministère de l’Intérieur qui a le droit de refuser d’enregistrer une association au motif très vague «d’activités contraires aux constantes et aux valeurs nationales, à l’ordre public, aux bonnes mœurs et aux dispositions des lois et règlements en vigueur».

    «Ces critères vagues donnent aux autorités une grande latitude pour refuser l’enregistrement, sans lequel les organisations ne peuvent pas légalement tenir des réunions publiques ni accepter des fonds de l’étranger», commente HRW en soulignant que les activités de certaines ONG, ayant obtenu une inscription avant la loi 2012, se trouvent restreintes à cause de procédés administratifs de blocage. La loi 2012 autorise aussi le ministère de l’Intérieur à suspendre ou dissoudre une association au motif «d’ingérence dans les affaires internes du pays ou d’atteinte à la souveraineté nationale».

    Aussi, le gouvernement algérien se donne un droit de regard et d’avis sur les accords de coopération qu’entretiennent les associations avec des organisations internationales. «Ces exigences accordent des pouvoirs excessifs au gouvernement sur l’établissement et le fonctionnement légaux des organisations indépendantes… La loi rend ces organisations vulnérables à une ingérence gouvernementale excessive», estime le rapport de HRW. Ce dernier évoque aussi avec inquiétude les entraves à la constitution et au travail des syndicats indépendantes.

    Le combat des familles de disparus pour la vérité et la justice ainsi que l’impunité consacrée par la charte pour la paix et la réconciliation nationale figurent dans le rapport de HRW, soulignant que le gouvernement algérien n’a pas accordé l’accès aux mécanismes des Nations unies relatifs aux droits humains depuis 2011. «Les demandes d’accès en attente comprennent celles des rapporteurs spéciaux sur la torture et sur la liberté de réunion pacifique et d’association, et les groupes de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires et sur les détentions arbitraires»

    Nadjia Bouaricha le 31.01.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/une/la-liberte-d-expression-en-regression-31-01-2015-286345_108.php