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Droits humains - Page 24

  • Qatar. Les mesures prises pour en finir avec l'exploitation des migrants (Amnesty)

    Sont «tout à fait insuffisantes»

    Les autorités qatariennes ont encore de très gros efforts à faire pour lutter contre les violations endémiques des droits des travailleurs migrants, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public six mois après la série de réformes annoncées par le gouvernement pour combattre l’exploitation à l’approche de la Coupe du monde de football de 2022.

    Dans son rapport No Extra Time: How Qatar is still failing on workers’ rights ahead of the World Cup, l’organisation montre que les autorités qatariennes n’ont pas modifié les systèmes favorisant les atteintes aux droits des travailleurs migrants et n’ont que peu progressé sur plusieurs projets annoncés en mai 2014.

    « Le temps presse. Quatre années se sont écoulées depuis que le Qatar a remporté l’organisation de la Coupe du monde, se plaçant ainsi sur le devant de la scène internationale. Pour le moment, les efforts déployés par le pays face aux problèmes que rencontre la main-d’œuvre migrante se sont limités à des promesses de mesures et quelques propositions de loi, a déclaré Sherif Elsayed Ali, responsable du programme Droits des réfugiés et des migrants d’Amnesty International.

    « Il faut agir de toute urgence si l’on ne veut pas que la Coupe du monde de 2022 repose sur le travail forcé et l’exploitation. »

    Le rapport analyse les mesures prises par les autorités pour s’employer à résoudre neuf problèmes graves qui portent atteinte aux droits des travailleurs migrants au Qatar. Aucun progrès n’a été accompli sur cinq problèmes, et seules des avancées limitées ou partielles ont été réalisées dans les quatre autres domaines.

    « Alors qu’il s’est engagé à plusieurs reprises à agir avant la Coupe du monde, le gouvernement qatarien semble toujours renâcler à faire des changements essentiels, comme supprimer le permis de sortie du territoire et réformer le système abusif de parrainage », a déclaré Sherif Elsayed Ali.

    Amnesty International a engagé à maintes reprises le Qatar à mettre fin à la délivrance de permis de sortie, violation flagrante des droits des migrants qui permet aux employeurs de restreindre les mouvements des travailleurs migrants, ceux-ci risquant alors de se retrouver piégés dans le pays, dans l’impossibilité d’en sortir.

    L’organisation n’a aussi cessé de demander la réforme du système de parrainage, ou kafala, qui lie le travailleur à son employé et favorise le travail forcé.

    Dans deux rapports rendus publics l’année dernière, Amnesty International a dénoncé plusieurs pratiques abusives, telles que les retards de paiement des salaires, des conditions de travail très difficiles et dangereuses et des conditions de vie déplorables, et relayé des informations choquantes sur le travail forcé et les violences physiques et sexuelles dont étaient victimes les employés de maison.

    En réponse au tollé international provoqué par les critiques des médias et les pressions exercées par Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits, le gouvernement qatarien a demandé au cabinet d’avocats DLA Piper d’enquêter sur les allégations d’abus.

    En mai 2014, DLA Piper a formulé toute une série de recommandations à l’intention du gouvernement dans un rapport couvrant un champ très large et se montrant notamment critique envers le système de parrainage.

    Peu de temps après, le gouvernement qatarien a annoncé une série de réformes, y compris des propositions visant à modifier le système de parrainage et le régime de délivrance de permis de sortie, et à supprimer la règle empêchant les travailleurs de revenir au Qatar pendant deux années après la fin de leur contrat. Amnesty International avait alors considéré que les réformes annoncées constituaient une « occasion manquée », car elles ne résolvaient pas les problèmes fondamentaux contribuant à l’exploitation généralisée de la main-d’œuvre migrante. Même ces propositions de réformes limitées n’ont pas abouti.

    En outre, depuis le mois de mai, les initiatives prises par le gouvernement afin de supprimer les principaux obstacles auxquels se heurtent les travailleurs pour obtenir justice et de répondre aux vives inquiétudes quant à la santé et la sécurité des ouvriers du bâtiment sont insuffisantes.

    « Six mois après l’annonce de ces mesures limitées, seules quelques-unes ont été partiellement mises en œuvre. Globalement, les mesures prises par le Qatar sont tout à fait insuffisantes », a déclaré Sherif Elsayed Ali.

    « En n’agissant pas rapidement pour résoudre les graves problèmes de droits humains dans le pays, le Qatar risque de voir sa crédibilité gravement entamée et son engagement envers les droits humains remis en cause. »

    Dans le cadre des réformes globales qui sont nécessaires pour que le système de parrainage et le droit du travail soient conformes aux obligations relatives aux droits humains du Qatar, Amnesty International engage les autorités qatariennes à prendre de premières mesures concrètes, notamment à :

    •abolir clairement le régime de délivrance de permis de sortie du territoire ;

    •diligenter une enquête indépendante sur les circonstances des décès de travailleurs migrants ;

    •supprimer les frais de justice prohibitifs, qui empêchent les travailleurs de porter plainte contre leurs employeurs ;

    •rendre publics les noms des recruteurs et employeurs qui exploitent la main-d’œuvre ;

    •accorder aux employés de maison les mêmes protections juridiques du droit du travail que celles qui couvrent les autres travailleurs.

    L’organisation va continuer de suivre de près les efforts du Qatar pour remédier à ces problèmes et à d’autres encore au cours des six prochains mois.

    12 novembre 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/qatar-steps-end-migrants-exploitation-ahead-world-cup-woefully-insufficient

  • La Mauritanie doit arrêter de s'en prendre aux militants anti-esclavagistes (Amnesty)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/01/1670732542.jpeg

    Les autorités mauritaniennes doivent cesser de harceler, menacer et sanctionner les personnes luttant contre l'esclavagisme, a déclaré Amnesty International mercredi 12 novembre après l'arrestation de plusieurs militants connus.

    Au moins neuf personnes, dont Biram Ould Dah Ould Abeid, le président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), par ailleurs arrivé en deuxième position à l'élection présidentielle de juin, ont été arrêtées mardi 11 novembre et sont actuellement incarcérées dans différents centres de détention à Rossa, une ville du sud du pays, sans pouvoir recevoir la visite de leur famille.

    Figurent également parmi les personnes arrêtées Djiby Sow, président de l'organisation non gouvernementale (ONG) Kawtal, et Brahim Bilal Ramdhane, vice-président de l'IRA.

    Toutes les personnes arrêtées représentent des ONG de défense des droits humains qui se mobilisent activement contre l'esclavage en Mauritanie. Au cours de la semaine écoulée, elles ont parcouru le pays pour organiser des rassemblements, des réunions publiques et des conférences. Cet élan a été brisé mardi 11 novembre dans la ville de Rosso, lorsqu'une unité de police a été envoyée pour mettre un terme à une réunion, citant l'absence d'autorisation officielle. L'IRA avait sollicité une autorisation mais le gouvernement lui avait opposé un refus dans une déclaration écrite.

    « Les militants anti-esclavagistes sont constamment soumis à des manœuvres de harcèlement et d'intimidation en Mauritanie. Leurs actions sont soit interdites soit sévèrement sanctionnées, et ces personnes sont fréquemment arrêtées. Cette répression généralisée doit cesser car il s'agit d'une violation claire des droits à la liberté de réunion et d'association pacifiques », a déclaré Gaëtan Mootoo, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International.

    Certaines des personnes appréhendées auraient été frappées par des policiers. Mardi 11 novembre dans la soirée, des policiers ont par ailleurs fermé les locaux de l'IRA, et le porte-parole de l'organisation a été arrêté.

    Ces arrestations s'inscrivent dans une répression croissante visant les militants anti-esclavagistes en Mauritanie. En octobre, quatre membres de l'IRA ont été appréhendés dans la plus grande mosquée de Nouakchott, la capitale, alors qu'ils réagissaient à des critiques formulées contre leur organisation. Ils ont été accusés d'avoir perturbé le déroulement des prières et incité à la révolte, entre autres charges. Ils sont maintenus en détention sans jugement.

    « Les autorités mauritaniennes doivent libérer tous les prisonniers d'opinion immédiatement et sans condition, et mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d'intimidation continuelles que subissent les militants anti-esclavagistes. Il est impératif que les autorités respectent pleinement le travail légitime du mouvement anti-esclavagiste, et le rôle important que celui joue lorsqu'il demande des comptes au gouvernement, qui est censé honorer ses obligations et engagements en matière de droits humains. La liberté de réunion pacifique est un droit fondamental, et est liée à d'autres droits tels que la liberté d'expression », a déclaré Gaëtan Mootoo.

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/mauritania-must-end-clamp-down-anti-slavery-activists-2014-11-12

  • Le Koweït joue avec la vie de plus de 100 000 résidents bidun (Amnesty)

          (bedoon.media - KBM) Tags: kuwait    stateless   bedoon bidun

    L'annonce du Koweït selon laquelle des dizaines de milliers de personnes apatrides connues dans ce pays comme les Bidun étaient susceptibles d'obtenir la « citoyenneté économique » de l'Union des Comores, un archipel pauvre d'Afrique de l'Est, est une violation éhontée des obligations internationales du Koweït en matière de droits humains, a déclaré Amnesty International.

    « Il est choquant que les autorités koweïtiennes essaient de trouver une solution aux problèmes déjà anciens des Bidun, qui sont apatrides et victimes de discriminations, en obtenant qu'un autre pays accorde à ces personnes une "citoyenneté économique" », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « De nombreux Bidun vivant actuellement au Koweït sont nés et ont grandi dans ce pays. Ils ont le droit de d'obtenir dans les meilleurs délais une réponse juste et transparente à leur demande de nationalité koweïtienne. »

    Selon la proposition des autorités, les Bidun seraient autorisés à rester sur le territoire koweïtien en tant qu'étrangers.

    « S'il est possible que cette dernière promesse en date débouche sur la régularisation du statut de certains Bidun, cela n'en reste pas moins une manière déloyale d'éviter de résoudre la question de leur citoyenneté au Koweït, qui se pose de longue date. Dans les faits ils continuent à être privés de toute chance réelle d'obtenir la nationalité koweïtienne », a déclaré Said Boumedouha.

    « Au lieu de jouer avec la vie et le futur de ces personnes, les autorités koweïtiennes doivent trouver une solution à long terme à ce problème, en garantissant que tous les Bidun puissent bénéficier d'une procédure indépendante, rapide et juste de demande de nationalité. »

    Plus de 100 000 Bidun sont susceptibles de pouvoir prétendre à la nationalité koweïtienne, mais sont considérés comme des « résidents en situation irrégulière » par le gouvernement. Incapables d'obtenir la citoyenneté, beaucoup souffrent de discriminations et sont privés de l'accès à l'emploi, aux soins de santé et à l'éducation. Ces dernières années, ils ont réclamé la nationalité koweïtienne lors de manifestations que la police a dispersées en recourant à une force excessive. Des centaines de personnes ont été victimes d'arrestations arbitraires. Des dizaines ont toutefois été acquittées.

    En octobre 2012, Jaber al Sabah, le Premier ministre koweïtien, a affirmé à Amnesty International que le gouvernement trouverait une solution pour les Bidun au cours des cinq années suivantes. Le Koweït aurait proposé à l'Union des Comores, également membre de la Ligue arabe, d'y réaliser une série d'investissements en échange de l'acquisition de la « citoyenneté économique » pour les Bidun.

    Le Koweït ne permet pas aux tribunaux de réexaminer les décisions administratives rejetant les demandes de nationalité. Amnesty International estime que le processus de naturalisation supervisé par le Système central koweïtien pour la résolution du statut des résidents en situation irrégulière est opaque et s'appuie sur des critères changeants. Cette instance rend régulièrement des décisions arbitraires et manque d'indépendance.

    « Le Koweït doit veiller à ce que toutes les demandes de nationalité donnent lieu à un examen juste et transparent dans les meilleurs délais. Chaque Bidun résidant au Koweït doit pouvoir se tourner vers les tribunaux ou une autre instance judiciaire indépendante afin de contester les décisions prises par les autorités », a déclaré Said Boumedouha.

    Communiqués de presse

    10 novembre 2014
    Lire aussi:
     
     
  • Égypte. Il faut libérer les militants qui encourent des peines de prison pour avoir bravé la loi relative aux manifestations (Amesty)

    Les autorités égyptiennes doivent libérer un groupe de militants jugés pour avoir défié la loi répressive relative aux manifestations, a déclaré Amnesty International à la veille du verdict attendu dimanche 26 octobre à l’issue de leur procès pour participation à une manifestation non autorisée.

    La défenseure des droits humains Yara Sallam et la militante Sanaa Seif font partie du groupe de 22 personnes inculpées, entre autres charges fallacieuses, d’avoir pris part à une manifestation non autorisée visant à menacer l’« ordre public », alors que Yara Sallam n’a même pas participé à cette manifestation. S’ils sont reconnus coupables, les militants encourent jusqu’à cinq ans de prison.

    « Ce procès-spectacle, fondé sur des preuves plus que douteuses, montre une nouvelle fois la détermination des autorités égyptiennes à écraser la contestation pacifique et à museler toute forme de dissidence, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    « Tous les militants pris pour cibles uniquement pour avoir défié la loi relative aux manifestations illégales en Égypte doivent être libérés. Il est inacceptable d’enfermer des citoyens au motif qu’ils exercent sans violence leur droit à la liberté d’expression et de réunion. »

    Yara Sallam a été arrêtée avec sa cousine alors qu’elle était en train d’acheter une bouteille d’eau le 21 juin, à Héliopolis, une banlieue du Caire, où a eu lieu la manifestation.

    Sa cousine a été libérée le lendemain, mais Yara Sallam a été maintenue en détention lorsque les forces de sécurité ont découvert qu’elle travaillait pour l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, organisation majeure de défense des droits humains en Égypte.

    « L’Égypte doit abandonner les accusations grotesques portées contre Yara Sallam, qui n’a même pas pris part à la manifestation en question, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    « Fait troublant, il semble qu’elle soit jugée uniquement en raison de son travail en faveur des droits humains. Yara Sallam est une prisonnière d’opinion qui doit être libérée immédiatement et sans condition, et toutes les charges retenues contre elle doivent être abandonnées. »

    Les avocats des 21 autres accusés ont indiqué à Amnesty International que les éléments présentés contre eux, y compris des preuves audiovisuelles, n’attestaient d’aucune violence de la part des manifestants.

    « Les autorités présentent un bilan marqué par les arrestations injustifiées, les procès motivés par des considérations politiques et les condamnations fondées sur des preuves douteuses. Tous les manifestants dans le groupe sont très probablement des prisonniers d’opinion, détenus pour avoir osé braver ce qui est dans les faits une interdiction de manifester en Égypte, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    « S’il existe des preuves suffisantes d’une activité criminelle violente pouvant être confirmées au tribunal, les manifestants doivent être jugés pour des infractions reconnues par le droit pénal, dans le respect des normes internationales en matière d’équité des procès. »

    L’audience concernant les 22 militants s’est déroulée à l’Institut de police de Tora, un bâtiment intégré au complexe pénitentiaire de Tora où la plupart des accusés sont détenus, et non dans un tribunal. Les familles des 22 accusés n’ont pas été autorisées à assister au procès.

    « Juger les accusés à l’intérieur du complexe pénitentiaire de Tora et interdire au public d’y assister porte atteinte à la présomption d’innocence et au droit d’être entendu équitablement, et est contraire au droit égyptien et international », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Les avocats ont déclaré à Amnesty International que durant la dernière audience, le 11 octobre, les accusés ne pouvaient pas entendre ce qui se passait ni communiquer avec leur équipe de défense, parce qu’une vitre foncée avait été installée, coupant les accusés du reste de la salle d’audience.

    Par ailleurs, le juge a rejeté les demandes répétées déposées par les avocats de la défense concernant la libération provisoire des accusés, alors que leur détention provisoire ne repose sur aucun motif valable.

    Selon les renseignements recueillis par Amnesty International, les autorités égyptiennes maintiennent des personnes en détention provisoire pour des périodes prolongées, excédant parfois plus d’un an, sans aucune justification. L’organisation craint que la détention provisoire ne soit utilisée à titre de mesure punitive pour faire taire la dissidence.

    La détention provisoire se justifie uniquement s’il est établi qu’il existe un risque réel de fuite, de tort à autrui ou d’ingérence dans l’enquête ou les éléments de preuve, risque ne pouvant pas être neutralisé par des moyens autres que la détention. Il importe d’examiner la légalité et la nécessité de la détention dans chaque cas individuel.

    Le mois dernier, le président Abdel Fattah Al Sissi a prononcé un discours devant les Nations unies et déclaré que la « nouvelle Égypte » allait respecter la liberté d’expression, faire appliquer l’état de droit, respecter la Constitution et garantir l’indépendance de la justice.

    Complément d’information
    Le 21 juin 2014, des manifestants ont essayé de défiler jusqu’au palais présidentiel du Caire, lorsque des groupes d’hommes habillés en civil les ont agressés.


    Les forces de sécurité ont arrêté 24 personnes lorsqu’elles ont dispersé la foule. L’une d’entre elles a été libérée, et un mineur âgé de 16 ans, Islam Tawfik Mohamed Hassan, doit être jugé devant un tribunal pour mineurs dans le cadre d’une affaire distincte.

    Yara Sallam et six autres femmes jugées dans cette affaire sont incarcérées à la prison d’Al Qanater, tandis que les hommes sont détenus à la prison de Tora.

    Les 22 accusés sont jugés pour avoir vandalisé des biens, fait une démonstration de force pour faire peur aux passants et menacer leur vie, et participé à un rassemblement de plus de cinq personnes dans le but de troubler l’ordre public et de commettre des infractions.

    Le père de Sanaa Seif, l’avocat spécialisé dans la défense des droits humains Ahmed Seif al Islam, est décédé au mois d’août. Sanaa Seif a observé une grève de la faim pour protester contre le refus des autorités de lui permettre de passer du temps auprès de son père pour ses derniers instants.

    L’ancien président égyptien Adly Mansour a promulgué la Loi réglementant le droit aux rassemblements, processions et manifestations pacifiques publics en novembre 2013.

    Aux termes de cette loi draconienne, les organisateurs de ce type d’événement doivent soumettre leurs projets aux autorités, qui disposent de vastes pouvoirs leur permettant d’annuler des manifestations ou d’en modifier le parcours. Elle confère aussi aux forces de sécurité le pouvoir de recourir à une force létale excessive contre les manifestations non autorisées et de placer en détention des manifestants pacifiques. 25 octobre 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/egypt-release-activists-facing-jail-defying-repressive-protest-law-2014-10-

  • La Coordination nationale Solidarité Kurdistan sur tous les fronts (AKB)

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    lundi 20 octobre 2014
    par  Amitiés kurdes de Bretagne
     

    Déclaration de la CNSK

    Les associations réunies au sein de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) ont témoigné de leur solidarité avec les combattantes, les combattants et la population du Kurdistan de Syrie (Rojava?) et notamment celles et ceux du canton de Kobanê dont la résistance héroïque force l’admiration de tous. Elles ont dénoncé les préparatifs du gouvernement turc islamo-conservateur prêt à envahir le Rojava. Elles notent que les forces contestataires se mobilisent en Turquie et que l’union dans un nouveau parti - le HDP? (Parti de la Démocratie des Peuples) - des forces kurdes et d’une gauche contestataire turque est de bon augure pour des avancées démocratiques futures dans ce pays. Elles remercient le Conseil de Paris pour l’intérêt qu’il porte à la mémoire des trois militantes kurdes assassinées en plein Paris le 9 janvier 2013 et réaffirme sa volonté d’exiger que toute la vérité soit faite et que justice soit rendue. Une journée mondiale "Urgence Kobanê" sera organisée le 1er novembre prochain. Une pétition circule à l’adresse du Président de la République en soutien à Kobanê. Une conférence sera organisée le 9 janvier 2015 à Paris, au Sénat, ainsi qu’une cérémonie commémorative à la mémoire de Sakine, Fidan (Rojbîn) et Leyla devant le 147 rue Lafayette.

    Mobilisation pour le Rojava

    La CNSK demande à la France et à la communauté internationale d’envoyer de toute urgence à Kobanê l’aide militaire nécessaire pour résister et faire reculer les forces barbares du prétendu Etat islamique (Daesh). Les dernières frappes aériennes de l’US Air Force, guidées du sol par les résistants de Kobanê, ont été utiles mais pas suffisantes pour ceux qui luttent pied à pied, depuis plusieurs semaines, à armes inégales contre un ennemi puissamment armé : il est urgentissime de fournir armes anti chars et médicaments qui font cruellement défaut aux combattants kurdes. L’exemple de la Région autonome du Kurdistan irakien est à suivre : elle vient de reconnaître officiellement les trois cantons autonomes de Rojava et adopté un protocole de coopération bilatérale qui comprend l’envoi immédiat d’armes à la ville assiégée de Kobanê. La décision de la ville de Rennes d’envoyer une aide à la ville de Diyarbakir qui doit faire face à un afflux de réfugiés syriens est aussi significative : elle est assortie d’un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne les Kurdes de Kobanê dans leur combat contre Daesh. La ville de Paris vient aussi de voter une aide humanitaire. Une journée mondiale "Urgence Kobanê" sera organisée le 1° novembre prochain. Toutes les organisations démocratiques sont invitées à participer à l’organisation et à la réussite de cette manifestation devant se dérouler dans chaque métropole, dans chaque région, dans chaque ville, partout où c’est possible.

    Turquie : attention danger

    La France a demandé à la Turquie de prendre toutes ses responsabilités et toutes les mesures qui s’imposent face à l’offensive de Daesh à Kobanê. Cette intervention est bienvenue s’il s’agit, comme l’a précisé le Président de la République, de l’ouverture de la frontière avec la Syrie pour permettre l’acheminement de renforts. Elle serait particulièrement inopportune s’il s’agissait d’encourager une intervention de l’armée turque. L’attitude de ce pays membre de l’OTAN a malheureusement montré que sa priorité n’était pas de combattre les djihadistes de Daesh, auxquels il continue d’apporter une aide militaire et logistique, mais d’occuper militairement cette région kurde et d’éradiquer un mode d’organisation social et politique adopté par l’Assemblée législative du Rojava, qui permet à chaque canton d’élire des assemblées citoyennes décentralisées et de se doter de structures de gouvernance incluant toutes les nationalités et toutes les religions.

    Véritable casus belli, cette occupation serait vécue douloureusement non seulement par les Kurdes de Syrie, qui sous le joug du régime Baas de Hafez Al-Assad et de Bachar Al Assad d’une République arabe syrienne, n’avaient même pas droit, durant des décennies, à une identité. Mais aussi par les Kurdes de Turquie (soit 20 % de la population) qui ont déjà prévenu : le processus de paix entre le gouvernement turc et le leader emprisonné Abdullah Öcalan pour trouver une solution politique à la question kurde sera rompu. Et la guerre reprendra. Les manifestations nombreuses et réprimées violemment qui se sont déroulées en Turquie du Sud-est (Kurdistan nord), mais aussi dans les grandes villes de la Turquie occidentale, et notamment à Istanbul et Ankara, ont déjà fait en quelques jours 37 morts et de nombreux blessés. Ce ne sont que les prémices d’une guerre civile annoncée qui déstabilisera toute la région.
    L’attitude toujours ambiguë de la Turquie suscite la méfiance quand sont annoncés des entretiens bilatéraux avec la France pouvant aborder les accords de coopération policière dont la ratification avait été stoppée in extremis. Plus que jamais il est nécessaire d’obtenir l’abandon définitif de ces accords sécuritaires "Guéant - Fabius".

    Le poids politique des Kurdes de Turquie

    Il est à noter également que le poids politique des Kurdes de Turquie croît autour du BDP, (Parti pour la Paix et la Démocratie qui s’appelle aujourd’hui DBP : Parti démocratique des régions), du HDP (Parti démocratique des peuples) et du K.C.K (Union des communautés du Kurdistan - (coma Civakên Kurdistan) qui ne proposent rien moins qu’une alternative à l’Etat-nation : "une organisation de la société puisée aux sources d’une lutte quotidienne pour la défense des libertés". Le DBP, malgré la pression de l’Etat sournois qui retient toujours dans ses geôles des milliers de détenus politiques, développe une stratégie de renforcement des structures politiques associatives et culturelles, dans les provinces kurdes : les résultats des élections municipales et régionales de mars 2014 le montrent avec des gains importants (Agri, Bitlis, Mardin) qui auraient pu être plus importants sans les fraudes (Urfa par exemple). Les Kurdes ont aussi affiché leurs ambitions nationales avec le nouveau parti, le HDP, créé par un BDP nouant des alliances nouvelles avec des forces de gauche qui se sont réunies dans un vaste mouvement de contestation gouvernementale dont l’épicentre fut les manifestations du parc Gezi d’Istanbul. Transformer le parti essentiellement pro-kurde BDP en HDP n’était pas gagné d’avance : Selahattin Demirtaş, candidat HDP à l’élection présidentielle d’août 2014, a su convaincre les populations kurdes, dont la revendication première est identitaire, de faire cause commune avec tous ceux qui, Kurdes, Turcs, Arméniens et autres minorités, contestent la politique autoritaire du gouvernement AKP et aspirent à une autre gouvernance, qu’ils soient sunnites, alévis, chrétiens, yezidis ou athées, syndicalistes, écologistes ou militants associatifs. Les principaux thèmes du programme HDP, qui se confondent avec ceux du BDP, témoignent de cette volonté : gouvernance territoriale, autonomie démocratique, éducation dans la langue maternelle, liberté de croyance, droits pour les alévis, liberté pour les prisonniers politiques, non à l’exploitation capitaliste, oui à l’écologie, non aux mesures discriminatoires contre les homosexuels, non aux interventions impérialistes en Syrie, encouragement aux Kurdes de Syrie. On peut estimer que Selahattin Demirtaş a, en frôlant les 10%, réussi ce pari. Il a su conserver - et même accroître - l’électorat traditionnel du BDP et séduire de nouveaux électeurs en prenant pied dans d’autres régions de la Turquie. Son score ouvre de véritables perspectives pour les élections législatives de 2015. En passant le seuil fatidique des 10%, Le HDP pourrait tripler, voire plus, le nombre actuel de ses députés.

    Le PKK est présent dans la vie politique et sociale en Turquie

    Le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistanê), joue un rôle dans les quatre parties du Kurdistan et son influence va même bien au de-là, dans toute la région moyen orientale. Le PKK est très présent dans la vie politique et sociale en Turquie et le gouvernement AKP ne s’y trompe pas quand il accuse le KCK d’être la branche urbaine de "l’organisation" et quand il ouvre des négociations avec le leader incontesté et charismatique du PKK, Abdullah Öcalan, pour trouver une solution politique à la question kurde. Faire croire au monde entier que le PKK est une organisation terroriste relève d’une escroquerie intellectuelle qui ne peut que se retourner, in fine, contre ses auteurs. Ceux qui reprochent au PKK sa branche armée, les HPG? - Forces de Défense du Peuple (Hêzên Parastina Gel), oublient de préciser que sans elle le peuple kurde, en tant que peuple, aurait été, dans le contexte de terreur imposé par les forces militaires, paramilitaires et "l’Etat profond", rayé de la carte. Les dernières interventions des HPG pour venir en aide aux peshmergas du Kurdistan irakien ou pour sauver les Yezidis du piège de Sinjâr ou pour épauler les YPG? à Kobanê ont montré que le PKK n’était pas une organisation terroriste mais qu’il possédait des combattants aguerris dont la coalition avait besoin pour faire reculer le Front islamique. Il est donc urgent de retirer le PKK de la liste des organisations terroristes.

    Vérité et Justice pour Sakine, Fidan (Rojbîn) et Leyla

    Le Conseil de Paris a émis le vœu que soit apposée une plaque au 147 rue La Fayette, dans le 10e arrondissement, pour rendre hommage à Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, rappelant que ces trois jeunes femmes kurdes, qui militaient pacifiquement pour la reconnaissance du peuple kurde, ont été lâchement assassinées le 9 janvier 2013. Il n’y a pas de mots pour exprimer le chagrin et la colère qu’éprouvent tout le peuple kurde et les amis et proches des victimes. La volonté de la CNSK est intacte pour exiger que justice soit rendue. La vérité doit éclater et un appel est lancé au gouvernement français pour qu’aucun obstacle ne vienne entraver l’action de la justice dans son travail d’identification des commanditaires. Tous les regards sont tournés vers la Turquie dont la responsabilité est manifestement engagée. C’est pourquoi la CNSK reste mobilisée pour que l’affaire ne soit enterrée au nom de la raison d’Etat. Un courrier sera officiellement envoyé à M. le Président de la République française pour lui demander de bien vouloir recevoir les familles des victimes assassinées sur le sol français. Ce geste de compassion que les familles attendent serait aussi un signal fort envoyé aux assassins et à leurs commanditaires : cet assassinat politique ne restera pas impuni. En 2015, du 14 février au 2 mars, seront rappelés, lors d’un "colonial tour" initié par le réseau "sortir du colonialisme", tous les crimes politiques commis sur le sol français depuis cinquante ans et restés impunis. Ceux de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ne seront pas oubliés.

    Paris le 18 octobre 2014

    Signataires  : Amis du Peuple Kurde en Alsace, - Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB), - Amitiés Kurdes de Lyon Rhône-Alpes, -Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK), - Association de Solidarité France-Kurdistan (FK), - Centre d’Information du Kurdistan (CIK), - Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF), - Mouvement de la Jeunesse Communiste de France, -Mouvement de la Paix, - MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), - Parti Communiste Français (PCF), - Réseau « Sortir du Colonialisme », - Solidarité et Liberté (Marseille), - Union Démocratique Bretonne (UDB).
    Soutien : Union Syndicale Solidaires.

    http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article868

  • Syrie : Déclaration des détenues politiques dans la prison centrale de Damas (Adra)

    Notre peuple endure beaucoup de douleur en attendant la lumière de la nouvelle aube.

    Des maux qu’il subit, nous en souffrons dans un silence et un blackout prémédités.

    Aujourd’hui, nous allons parler au nom des sans-voix ; nous avons fait des statistiques approximatives qui peuvent contribuer à mettre la lumière sur notre situation pénible et nos souffrances quotidiennes.

    1- Le nombre de détenues politiques dans la prison centrale de Damas (prison d’Adra) est d’environ 500 femmes. Ce chiffre n’inclut pas le nombre des femmes détenues dans les sections de la sûreté estimé à quelques milliers, dont certaines sont maintenues en détention depuis plusieurs mois, bien que la loi en vigueur limite la phase de l’instruction à soixante jours.

    2- Le taux des détenues dans la prison d’Adra qui dépassent la cinquantaine : 30%

    3 - Le taux de femmes enceintes : 5%

    4- Le taux de natalité : 1 naissance par mois

    5- Le taux d’incapacités permanentes (handicaps) en raison de la torture dans les centres de la sûreté : 10%

    6- Le nombre de détenues souffrant de maladies incurables et de maladies dont le traitement est indisponible et qui sont négligées en raison du manque de médecins et la non-disponibilité permanente du médicament : 60%

    7- Le taux de celles qui ont bénéficié de la grâce publiée dernièrement : 10 % dont seulement une petit nombre ne dépassant pas les 3% ont été effectivement libérées.

    8- Le taux des détenues qui ont les moyens financiers pour engager un avocat : 20%, bien que l’avocat ne joue aucun rôle dans les tribunaux de la terreur excepté celui de rapprocher les délai du traitement du dossier.

    9- Le taux des détenues pouvant recevoir de la visite de parents et par conséquent la possibilité d’obtenir un peu d’argent nécessaire à leurs dépenses et besoins personnels ne dépasse pas 30%. Sachant que le coût minimum nécessaire pour un détenu est 5000 livres syriennes par mois.

    Sur ce, nous demandons :

    • Premièrement, le soutien médiatique sous toutes ses formes et de mettre la lumière sur notre situation inhumaine et illégale, puisque la plupart d’entre elles sont maintenues indéfiniment en détention par les juges des tribunaux de la terreur sans aucune justification légale, et d’autres ont vu leur libération refusée, exceptés pour certaines qui ont été en mesure de fournir d’importantes sommes d’argent dont la plupart d’entre nous sommes incapables de réunir.
    • Deuxièmement, le soutien pécuniaire et l’organisation de campagnes de secours au profit des nombreuses détenues qui ont passé plus d’un an en prison avec tout ce que cela suppose comme préjudice infligé à leurs familles et à leurs enfants ; et d’assurer une assistance à leurs familles. A savoir que certaines prisonnières surtout celles dont le conjoint est aussi détenu, se démènent même à l’intérieur de la prison pour collecter de petites sommes qui proviennent des aides et les envoie à leurs enfants qui n’ont aucun soutien.
    • Troisièmement, intensifier la pression internationale pour mettre la lumière sur le simulacre d’amnistie publié récemment et embarrasser le régime syrien pour le forcer à libérer toutes les détenues politiques.
    Collectif-10 octobre 2014 Damas

    https://www.facebook.com/Syria.SANA...

    * Traduction de l’arabe par Rafik Khalfaoui.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33301

  • Maroc: un régime despotique et répressif (Npa)

    Confronté à la montée de la contestation sociale et démocratique, dans un contexte marqué par l’approfondissement de la crise et les effets du Mouvement du 20 février (M20F) né en 2011, le pouvoir révèle de plus en plus ouvertement sa nature dictatoriale. Depuis 2011, les « marges démocratiques » arrachées après des décennies de lutte se ferment les unes après les autres.

    Interdictions, emprisonnements et grèves de la faim
    De nombreux mouvements n’ont toujours pas reçu d’agrément légal : c’est le cas par exemple de l’Association nationale des diplômés chômeurs, d’Attac Maroc, de l’association « Freedom Now » tournée vers la défense de la liberté de la presse, de l’Union marocaine du travail/courant démocratique et bien d’autres.


    D’autres, bien que reconnues, voient maintenant leurs activités publiques interdites. Ainsi, l’Association marocaine des droits humains s’est vue refuser toute activité, à commencer par ses colonies de vacances et la tenue de réunions publiques. C’est aussi le cas d’Amnesty International-Maroc ou de La ligue marocaine de défense des droits de l’homme. Des initiatives, comme les caravanes de solidarité envers les migrants subsahariens, sont harcelées ou refoulées. Les journalistes indépendants, les artistes critiques sont bâillonnés et traduits en justice sous des prétextes fallacieux.


    À leur tour, les « résistances ordinaires » des habitants des quartiers populaires qui refusent la démolition de leur logement, celle des « farachas » qui survivent du petit commerce dans la rue, des habitants des régions marginalisées privés de droits ou des travailleurs qui luttent contre la précarisation de leurs conditions de travail, sont quotidiennement réprimées.


    Les prisons regorgent par centaines de militants étudiants, chômeurs, activistes du M20F, Sahraouis, syndicalistes et grévistes, et de simples citoyens qui un jour ou l’autre ont protesté. Et lorsque ces activistes portent plainte contre les mauvais traitements subis, ils sont condamnés lourdement.
    Signe de ce durcissement global, la recrudescence des « grèves de la faim ».

    C’est le cas de militants de l’Union nationale des étudiants marocains, qui luttent pour l’amélioration de leurs conditions de détention, le droit de poursuivre leurs études et leur reconnaissance comme « prisonniers politiques » et dont les demandes sont ignorées par le pouvoir. Après 72 jours de grève de la faim, Mustapha Meziani, est mort « sous observation médicale » au CHU de Fès, ainsi que Hassana Elouali Aaleya, militant sahraoui, membre du Comité contre la torture de Dakhla, décédé lui aussi « sous observation médicale ».


    La liste des exactions commises par ce régime est bien longue... alors qu’il se prépare à organiser le Forum mondial des droits de l’homme en novembre prochain, après avoir été élu l’année dernière au conseil des droits de l’homme des Nations unies !

    Un tournant répressif assumé


    Le gouvernement actuel s’était donné pour tâche de « rétablir l’autorité de l’État » après les secousses produites par le M20F. Le ministère de l’Intérieur a accusé nombre d’organisations de « ternir la réputation du pays, d’entraver l’action des forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme et d’œuvrer pour des agendas extérieurs ».


    En réalité, il y a un épuisement de la « façade démocratique » et des mécanismes d’allégeance et de cooptation qui servaient d’amortisseur de la crise politique. Le système politique apparaît à une échelle de masse comme un espace despotique, parasitaire, corrompu et où rien n’a changé. Cette perception s’est renforcée avec le M20F qui a ouvert un espace de contestation plus ample où la monarchie n’est plus un tabou.


    À son tour, l’ agenda des politiques antipopulaires se resserre : démantèlement de la caisse de compensation des prix, réforme radicale du régime de retraite, remise en cause du droit de grève, nouvelles vagues de compression des dépenses publiques, etc. alimentant un ras-le-bol déjà profond. Le pouvoir cherche à fermer les espaces de contestation car il sait que la mèche peut s’allumer n’importe quand.


    Se greffe aussi la question du Sahara occidental : la pression internationale pour l’extension des missions de la Minurso ( Mission de Nations unies pour le référendum au Sahara occidental) au contrôle des droits humains constitue une difficulté majeure pour le pouvoir, compte tenu du niveau de répression que subissent les Sahraouis.


    Dans ce contexte, une large campagne de solidarité internationale contre la répression contribuerait à isoler le régime. L’enjeu est la création d’un vaste mouvement d’opinion solidaire des combats sociaux et démocratiques du peuple marocain, mais aussi contre l’impunité encouragée par l’État français qui voit dans la dictature un allié fidèle pour le maintien de la Françafrique et une chasse gardée pour les entreprises du CAC 40.

    Chawqui Lotfi

  • Irak. Des éléments attestent que des crimes de guerre ont été commis par des milices soutenues par le gouvernement (Amnesty)

    Nouri al-Maliki

    Des milices chiites, soutenues et armées par le gouvernement irakien, ont enlevé et tué des dizaines de civils sunnites ces derniers mois et bénéficient d’une impunité totale pour ces crimes de guerre, écrit Amnesty International dans une nouvelle synthèse rendue publique mardi 14 octobre.

    Ce document, intitulé Absolute Impunity: Militia Rule in Iraq, fournit des détails choquants sur des attaques motivées par l’intolérance religieuse imputées à des milices chiites de plus en plus puissantes, à Bagdad, Samarra et Kirkouk, en représailles semble-t-il aux assauts menés par le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI). Des dizaines de corps non identifiés, menottés et présentant des blessures par balles à la tête, ont été découverts à travers le pays, ce qui donne à penser que ces homicides, perpétrés dans des conditions évoquant des exécutions, relèvent d’une pratique bien établie.

    « En donnant sa bénédiction à des milices commettant régulièrement des violations aussi odieuses, le gouvernement irakien cautionne des crimes de guerre et alimente les dangereuses violences motivées par l’intolérance religieuse qui ravagent le pays. Le gouvernement irakien doit immédiatement cesser d’apporter son soutien au système des milices », a déclaré Donatella Rovera, principale conseillère d’Amnesty International pour les situations de crise.

    On continue à ignorer quel sort a été réservé à beaucoup des personnes enlevées par des miliciens chiites au cours des derniers mois et semaines. Certains captifs ont été tués après même que leur famille a versé une rançon d’un montant de 80 000 dollars (environ 63 000 euros), voire plus, afin d’obtenir leur libération.

    Salem, 40 ans, un homme d’affaires et père de neuf enfants qui vivait à Bagdad, a été enlevé en juillet. Deux semaines après que sa famille eut versé 60 000 dollars (environ 47 000 euros) à ses kidnappeurs, son corps a été retrouvé à la morgue de Bagdad ; sa tête avait été écrasée et il avait encore des menottes aux poignets.

    Le pouvoir grandissant des milices chiites a contribué à une détérioration globale de la sécurité et à une atmosphère anarchique. Un parent d’une des victimes originaires de Kirkouk a déclaré à Amnesty International : « J’ai perdu un fils et je ne veux pas en perdre un autre. Rien ne pourra le ramener et je ne peux pas mettre mes autres enfants en danger. Qui sait qui sera le prochain ? Il n’y a pas d’état de droit, pas de protection. »

    Asaib Ahl al Haq, les brigades Badr, l’armée du Mehdi et Kataib Hezbollah font partie des milices chiites soupçonnées d’avoir commis cette série d’enlèvements et d’homicides.

    Ces milices sont devenues plus puissantes et présentes depuis juin, à la suite du retrait de l’armée irakienne, qui a cédé près d’un tiers du pays aux combattants de l’EI. Les miliciens, qui se comptent en dizaines de milliers, portent des uniformes mais opèrent hors de tout cadre juridique et sans aucune supervision de la part des autorités.

    « En s’abstenant d’obliger les milices à rendre des comptes pour leurs crimes de guerre et d’autres graves violations des droits humains, les autorités irakiennes leur ont dans les faits donné carte blanche pour se déchaîner contre les Sunnites. Le nouveau gouvernement irakien du Premier ministre Haider al Abadi doit désormais agir pour maîtriser les milices et établir l’état de droit », a déclaré Donatella Rovera.

    « Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les milices chiites s’en prennent de manière impitoyable aux civils sunnites pour des motifs confessionnels, dans le but semble-t-il de les punir pour l’émergence de l’EI et les crimes abjects qu’il commet. »

    À hauteur d’un poste de contrôle au nord de Bagdad, par exemple, Amnesty International a entendu un membre de la milice Asaib Ahl al Haq déclarer : « Si on attrape "ces chiens" [de Sunnites] en train de descendre du secteur de Tikrit, on les exécutera [...] Ils viennent à Bagdad pour commettre des crimes terroristes, alors nous devons les en empêcher. »

    Parallèlement, les forces gouvernementales irakiennes continuent elles aussi à perpétrer de graves violations des droits humains. Amnesty International a mis au jour des éléments de preuve attestant que des détenus ont été soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements, et que des Sunnites incarcérés en vertu de la loi de 2005 relative à la lutte contre le terrorisme sont morts derrière les barreaux.

    Le corps d’un avocat et père de deux jeunes enfants, âgé de 33 ans et mort en détention, présentait des hématomes, des plaies ouvertes et des brûlures correspondant à l’administration de décharges électriques. Un autre homme incarcéré pendant cinq mois a été torturé à l’électricité et menacé de viol avec un bâton avant d’être libéré sans inculpation.

    « Les gouvernements irakiens successifs ont fait preuve d’un mépris glaçant pour les principes fondamentaux des droits humains. Le nouveau gouvernement doit désormais changer de cap, et mettre en place des mécanismes efficaces permettant d’enquêter sur les violations commises par les milices chiites et les forces irakiennes et d’amener les responsables présumés à rendre des comptes », a déclaré Donatella Rovera.

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/iraq-evidence-war-crimes-government-backed-shi-militias-2014-10-14

  • Opposition bâillonnée. Les tentatives de l'Arabie saoudite pour étouffer la société civile (Amnesty)

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    Qatif, 2011

    Des militants pacifiques des droits humains sont régulièrement harcelés, arrêtés comme des délinquants et souvent maltraités en détention, les autorités saoudiennes allant très loin pour faire taire les critiques, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public vendredi 10 octobre.

    Ce document, intitulé Saudi Arabia’s ACPRA: How the Kingdom silences its human rights activists, dresse le portrait de 11 membres de l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA) - l’une des rares organisations indépendantes de défense des droits humains dans le pays - qui sont emprisonnés ou encourent une peine de prison à l’issue de leur procès en raison de leur travail en faveur des droits humains au cours des trois dernières années.

    « Les autorités saoudiennes ont consolidé leur mainmise sur le pouvoir en menant une campagne systématique et impitoyable de persécution des militants pacifiques dans le but d’étouffer toute critique de l’État à la suite des révoltes arables de 2011 », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    Les autorités saoudiennes s’en sont prises aux membres fondateurs de l’ACPRA un à un, dans le cadre des efforts menés sans relâche pour démanteler cette organisation et faire taire ses membres. Ces manœuvres s’inscrivent dans une répression plus vaste visant les militants indépendants et la liberté d’expression depuis 2011. Parmi les personnes concernées figurent deux militants de premier plan : Abdullah al Hamid et Mohammad al Qahtani.

    « Les autorités saoudiennes tentent d’effacer toute trace de l’ACPRA, tout comme elles ont tenté d’éradiquer toutes les voix dissidentes réclamant une réforme pacifique, a déclaré Said Boumedouha.

    « Les condamnations de tous les militants de l’ACPRA en détention doivent être annulées et ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les poursuites en cours contre d’autres membres de l’ACPRA doivent être abandonnées. »

    Deux des membres de cette organisation sont actuellement détenus sans avoir été jugés, trois sont en attente d’un nouveau procès, trois purgent des peines de prison allant jusqu’à 15 ans et trois sont en liberté dans l’attente de leur jugement.

    Depuis sa création en 2009, l’ACPRA est l’une des rares voix qui ont osé dénoncer les violations des droits humains en Arabie saoudite. Cette audace vaut à ses membres d’être poursuivis en justice pour des faits tels que « rupture de l’allégeance et désobéissance au souverain », « manipulation de l’opinion publique contre les autorités » ou d’autres chefs d’accusation formulés en termes vagues qui ont été rassemblés dans de nouvelles lois antiterroristes qui criminalisent de fait toutes les formes de dissidence pacifique.

    L’Arabie saoudite échappe depuis longtemps à toute réelle surveillance internationale malgré son manque de respect des droits humains. Ce pays reste l’un des alliés historiques des États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme », y compris lors des récentes frappes aériennes visant le groupe armé État islamique (EI) en Irak et en Syrie.

    « Les alliés de l’Arabie saoudite doivent montrer que les normes internationales relatives aux droits humains s’appliquent de la même manière pour tous les États. En l’absence de condamnation internationale et de pression concrète sur ses autorités, l’Arabie saoudite continuera de bafouer de façon flagrante les principes les plus fondamentaux des droits humains sans être inquiétée », a déclaré Said Boumedouha.

    Le rapport d’Amnesty International fait également état du traitement inhumain infligé aux membres de l’ACPRA, dont certains ont subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention. D’autres ont été détenus au secret pendant des périodes allant de quelques jours à plusieurs mois avant d’être jugés.

    L’un d’eux, Saleh al Ashwan, a été arrêté en juillet 2012 alors qu’il rentrait chez lui de la prière du matin. Il a été maintenu en détention au secret pendant deux mois et interrogé en l’absence d’un avocat. Il aurait également été torturé, battu et déshabillé puis suspendu par les bras et les jambes au plafond d’une salle d’interrogatoire. Un autre membre de l’ACPRA, Suliaman al Rashudi, qui avait alors 76 ans, a été détenu au secret et à l’isolement pendant deux mois avant d’être autorisé à entrer en contact avec sa famille.

    Au moins quatre prisonniers membres de l’ACPRA ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur traitement et leurs mauvaises conditions de détention. L’un d’eux, Mohammed al Bajadi, a été alimenté de force par voie intraveineuse après avoir observé plusieurs grèves de la faim.

    10 octobre 2014

    Complément d’information

    Les 11 membres de l’ACPRA emprisonnés ou en cours de procès en raison de leurs activités sont :

    1. Abdullah al Hamid
    , 66 ans, qui purge actuellement une peine de 11 ans à la prison d’Al Hair, à Riyadh, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion. 

    2. Mohammad al Qahtani, 46 ans, qui purge actuellement une peine de 10 ans à la prison d’Al Hair, à Riyadh, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion. 
    3. Suliaman al Rashudi, 78 ans, qui purge actuellement une peine de 15 ans à la prison d’Al Hair, à Riyadh, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    4. Mohammed al Bajadi, 36 ans, initialement condamné à quatre ans d’emprisonnement, qui est actuellement rejugé devant le Tribunal pénal spécial. Il est détenu à la prison d’Al Hair, à Riyadh, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    5. Abdulkarim al Khodr, 48 ans, initialement condamné à huit ans d’emprisonnement, qui est actuellement rejugé devant le Tribunal pénal spécial. Il est détenu à la prison de Buraydah, dans la province de Qasim, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    6. Omar al Said, 22 ans, initialement condamné à quatre ans d’emprisonnement, qui est actuellement rejugé devant le Tribunal pénal spécial. Il est détenu à la prison de Buraydah, dans la province de Qasim, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    7. Abdulrahman al Hamid, 52 ans, actuellement détenu sans avoir été jugé ni même inculpé à la prison de Buraydah, dans la province de Qasim, où il aurait été maltraité. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    8. Saleh al Ashwan, 30 ans, actuellement détenu sans avoir été jugé ni même inculpé depuis son arrestation en avril 2012. Il aurait subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
    9. Fowzan al Harbi, 36 ans, condamné à sept ans d’emprisonnement. Il est actuellement en liberté dans l’attente de son jugement en appel, après avoir été détenu pendant six mois.
    10. Abdulaziz al Shubaily, 30 ans, actuellement jugé devant le Tribunal pénal spécial. 
    .11 Issa al Hamid, 47 ans, actuellement jugé devant le Tribunal pénal spécial.

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/muzzling-dissent-saudi-arabia-s-efforts-choke-civil-society-2014-10-10

  • 29 0ctobre 2014: 49ème anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka (Ujfp)

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    Le mercredi 29 octobre 2014 18h00
    Boulevard St-Germain, devant la Brasserie Lipp

    Paris Métro St-Germain-des-Prés ou Mabillon

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3558